✻✻✻ La soirée s’était déroulée sans encombre. Le jeune étudiant qui regagnait la tour où se trouvait sa salle commune avait étudié toute la soirée. La bibliothèque avait été assaillie ce soir. Mais Mosi avait besoin de trop de manuels pour ses devoirs pour pouvoir tous les emprunter et travailler plus tranquillement dans la salle commune des aigles. Il avait alors étalé ses bouquins autour de lui, tous ouverts à la bonne page, et s’était entièrement fermé au reste du monde. C’était une chose qu’il arrivait à faire parfaitement : oublier le monde autour pour travailler. Il venait de terminer un devoir coriace. Mais comme lui aussi était coriace, il avait mis le temps, certes, mais il en était venu à bout. Il se devait d’être coriace. Le cursus qu’il avait choisi était réputé pour être très difficile. Ca ne l’effrayait pas plus que ça. Les autres cursus devaient être tout aussi difficiles. Il suffisait juste de travailler pour s’améliorer. C’était une vision qu’aurait très certainement eu son grand-père. D’ailleurs, n’avait-il pas déjà dit quelque chose de ce genre en voyant son petit-fils se documenter sur les différents cursus proposés à la fin de son premier cycle ? « Il suffit de travailler pour se donner des capacités Mosi » disait-il toujours. Repenser à cette soirée en tête-à-tête à discuter des différents débouchés, des différentes matières de chaque cursus lui tira un sourire. Il adorait passer du temps avec son grand-père. Et ce depuis tout petit. Même quand celui-ci le faisait travailler des heures durant pour le pousser à provoquer toujours plus sa magie naturelle. Ses pas résonnaient dans le couloir de pierre. Il faut dire que peu de monde traînait encore dans l’école à cette heure-ci. Après le dîner, les élèves se répartissaient généralement dans leur salle commune pour terminer la soirée, ou comme ce soir, beaucoup se ruaient à la bibliothèque pour terminer les devoirs à rendre. On pouvait voir à la fréquentation de la bibliothèque que Noël arrivait. Car il semblait toujours y avoir plus de devoirs à rendre avant les vacances que durant tout le reste de l’année. A la fin du couloir du quatrième étage, où se trouvait la bibliothèque, Mosi descendit les escaliers pour rejoindre sa tour. C’était un peu compliqué d’arriver jusqu’à la salle commune des Serdaigles en partant de la bibliothèque. Il s’était perdu plusieurs fois à son arrivée à Poudlard. Maintenant, il aurait pu faire le chemin les yeux fermés. Alors qu’il descendait les escaliers, un bruit attira son attention. Ce n’était pas quelque chose qu’on avait l’habitude d’entendre dans Poudlard d’ailleurs. A l’infirmerie, à la rigueur, se dit-il alors qu’il tournait la tête vers le couloir d’où venait le bruit. Quelqu’un était en train de vomir. Quelqu’un oui, mais il ne voyait personne. Mosi fronça les sourcils et s’enfonça un peu plus dans le couloir sombre qui semblait ne mener à rien. Il n’y voyait pas grand-chose, mais au fur et à mesure qu’il avançait, ses yeux s’habituaient à la pénombre. Un nouveau vomissement, et Mosi tourna la tête vers la droite. Il y avait une ombre qui bougeait à côté de la statue du chevalier à la lance de travers. Que faire ? Aller voir ce qui se passait et si la personne allait bien ? De toute façon, il était trop proche maintenant pour faire comme s’il n’avait rien vu. Et puis, ce pouvait être dangereux pour celui qui venait de se laisser tomber sur le sol en glissant misérablement. Le jeune égyptien secoua la tête pour se sortir de son propre monologue et s’approcha. Ce n’était pas un garçon. C’était une petite brune. Il s’agenouilla et attrapa le menton de la demoiselle dont les cheveux recouvraient le visage et le souleva pour voir qui elle était. Ce n’était pas un peu de vomissure qui l’effrayait. Il avait déjà vu bien pire en cours. Ses yeux croisèrent ceux de la brune, et il la reconnut. Elle était dans le même cursus que lui, un an de moins cependant. Elle s’appelait Dylan non ? Dylan comment ? Il n’en avait aucune idée. En tous cas, ce qu’il savait, c’est qu’elle avait bu. Et pas qu’un peu, à en juger par l’état de ses vêtements et du sol. Le grand brun détailla l’étendue des dégâts en un clin d’œil et lança un récurvite autour d’eux, puis sur elle, pour la débarrasser de tout ce qui lui avait coulé dessus alors qu’elle vomissait. Il ne la connaissait pas, mais il ne pouvait pas la laisser dans un état pareil. Si quelqu’un lui tombait dessus, elle allait être dans de beaux draps. « Viens là … » dit-il alors qu’il passait ses bras sous ses genoux et dans son dos avant de se redresser avec elle dans les bras. Où aller ? Les toilettes semblaient être une bonne idée. Il passa cinq bonnes minutes à marcher avec elle dans les bras, tentant de passer inaperçu avant de trouver les toilettes les plus proches. C’est toujours quand on en a besoin qu’elles sont le plus dur à trouver. Il ouvrit doucement la porte, et entra en faisant attention de ne pas cogner la tête de Dylan dans l’encadrement. Il n’y avait personne. Parfait. Il fallait faire le moins de bruit possible. Il ne fallait pas ameuter une horde de professeurs ici dans l’état où elle se trouvait. Une fois devant les lavabos, il posa la petite brune assise sur l’émail du lavabo le plus proche. Heureusement pour lui, la tâche était facile tant la serpentard était mince. Une fois assise, il la poussa à redresser la tête et à le regarder. « Qu’est-ce que tu as bu Dylan ? » lui demanda-t-il d'une voix blanche en examinant ses yeux un à un. Il avait l’air d’un vrai médecin à demander ça comme s’il demandait les symptômes d’une maladie. Un sourire s’étira sur son visage et il secoua la tête. « T’es dans un sale état. » lui dit-il remarquer alors qu’il faisait couler un peu d’eau au robinet d’à côté. Il passa sa main dessous et la passa sur le front de la jeune femme doucement.