Nom:Narayanin, comme ce Dieu serpent à sept têtes. Il symbolise les sept jours de la Création. C'est un patronyme que j'ai choisi en arrivant en Angleterre, n'ayant pas cette notion de prénoms et noms de famille de là d'où je viens. Kundanika, la fille d'Or, aurait été le nom de famille tel que les occidentaux auraient pu traduire mon nom réel. Mais si ce nom était en lui-même fort louable, c'était un nom que je ne souhaitais pas afficher. Un nom différent de ma famille, un nom offert par mon père dans une vaine tentative de rattraper son écart. C'est pourquoi, lorsque le choix m'a été donné, j'ai décidé de choisir le nom qui est maintenant mien. Un nouveau tournant, la création d'une nouvelle vie.Prénom:Vindra Madirakshi Manja. Manja est le prénom qu'avait choisi mon père, celui que j'ai porté en grandissant, qui signifie "la Respectée". De toutes les erreurs qu'a pu faire mon Père, ce prénom a eu le mérite de ne pas en être une. Je suis respectée, et je compte bien le rester. Madirakshi, celle qui a les yeux Ensorceleurs. C'est aussi l’œuvre de mon père. Quel que soit cet homme, il avait un sens des prénoms dont je lui suis reconnaissante. Vindra n'est autre que le Basilic des occidentaux. C'est un prénom que j'ai pris l'habitude de porter en grandissant, un prénom qui m'a souvent paru tout à fait adapté. Si Madirakshi est mon prénom le plus utilisé, Vindra est réservé à la sphère privée. Rare sont ceux qui on le droit à mes yeux de me nommer ainsi, et je sais le faire comprendre. Âge et Date de Naissance: Je suis née le 14 Mai 1939 Nature du sang: Je suis ce que vous appelleriez un sang-mêlé. Cela n'a jamais eu une très grande importance pour moi. Mais je suis aussi ce que l'on appellera, dans ma famille, une bâtarde. Si ma famille est l'une des famille sang-pur les plus influentes d'Inde, ma mère ne possédait pas de pouvoir, elle vivait une existence tout à fait banale si ce n'est complètement vétuste dans une village dont personne ne se souviendra du nom. Une histoire d'un soir pour une femme que je ne connaîtrai jamais, une femme qui sans jamais avoir fait partie de ma vie, a fait ce que j'étais vouée à devenir. La petite fille sans droits, la petite bonne aux beaux cheveux. Mais jamais, je n'ai été destinée à être une servante. Jamais. Situation familiale: En Occident, je suis seule. Ma famille est restée en Inde. Je ne peux détailler cette dernière, j'ai beaucoup de frères et sœurs, je peux cependant dire que mon père st encore en vie, je correspond avec lui dans la plus grande des politesses, et n'ai plus de liens proches avec ce derniers, même si cela fut le cas lorsque j'étais encore une enfant. Je ne tiens cependant pas à couper les ponts, pour des raisons de croyances, et avouons aussi que l'Inde reste une confortable situation, géographique comme stratégique. La femme de mon mari n'a jamais pu me supporter. Quand bien même les sangs mêlés ne sont pas un soucis chez nous, les enfant né d'adultères posent bien plus de soucis, surtout lorsque la caste de madame se trouve être bien inférieure à celle de monsieur. Cette femme est aigrie et fermée. Je la tuerais si je n'étais pas certaine que cela détruirait mon père par la même occasion. Patronus: Mon Patronus est une jument Marwari qui se fait appeler Amala. Elle est dotée de quatre balzane blanches sur une robe soigneusement pangarée de roux à dominante noire. Elle possède aussi un liste double en tête, buvant dans son blanc et un étoile de toute beauté au centre de son chanfrein. Elle s'approche de ce que les indien recherchent le plus chez les marwaris. Oui, elle est précieuse, si elle était un véritable cheval, elle pourrait être une juments de riche famille. Elle est le cheval emblématique de l'Inde et un souvenir de mes origines sans précédent. Elle est un cadeau que je chérie et une alliée de taille. Miroir du Rised: Ce que je désire le plus n'est-ce pas? Je vois les dragons, je vois l'endoit où je suis née. Je vois ce monde si loin du vôtre qui m'appartient, je vois l'absence de cette famille hypocrite qui ne mérite en rien ce qu'elle possède. Seul reste mon père, mon père qui sourie et ne ressemble plus à ce à quoi il me fait penser aujourd'hui. Il ne ressemble plus à l'ombre de lui même. Les dragons sont à nous, juste à nous, les terres aussi, ainsi que la richesse. Mais tout cela n'est pas important, nous le plus important, c'est la disparition de ces êtres insipides et manipulateurs qui m'ont volé mon enfance et mon père. Ils subiront ce sort un jour, j'en suis certaine. Epouvantard: Une boîte, quatre planches, n'importe quoi qui puisse m'enfermer. Je n'ai pas peur de grand chose, j'ai appris que la peur était un choix, et que plus nous nous complaisions dans ce choix pire c'était. Alors je n'ai pas peur, je suis méfiante parfois mais je n'ai pas peur. Pourtant, il y a toujours eu cette peur de l'enfermement. Remercions cette stupide femme et ses habitudes sordides, je suis claustrophobe, et les épouvantards le savent. Composition de la baguette magique: Bois de Vigne avec un Ventricule de cœur de dragon comme cœur. Elle mesure 24.5 centimètres et est visuellement splendide. Emploi: Je suis la directrice du départements de contrôle et régulation des créatures magiques au ministère de la magie, à Londres. Un département qui me paraissait être tout indiqué lorsque l'on sait que ma famille est spécialisée, en Inde, dans l'élevage du Boutefeu Chinois. Si je n'ai pas coupé les ponts avec elle, c'est bien car, quelque part, ces créatures me manquent. Animal de compagnie: Une chouette effraie qui répond au nom de Krishna. Il est fier et épineux. Les gens que j'apprécie ne craignent rien, les autres devront retirer leurs mains rapidement.
Caractère
J'entends les murmures et les rumeurs, j'entends les gens parler. L'on dit que je suis entêtée, que lorsque j'ai une idée en tête, je n'en démords pas, on dit que je suis intransigeante et que je ne plierai pas. On dit des tas de choses, et pour la plupart, elles sont vraies. J'ai mes idées à moi, je n’accepte pas que l'on me donne des pensées toutes prêtes écrites et posées sur un plateau, non, je préfère de loin me faire ma propre idée sur les chose. Car je suis cruelle peut-être, je sais cracher mon venin même envers ceux ou celles qui tenteraient de me faire peur, je ne me laisse pas faire, mais je reste juste. Je ne privilégie que rarement une personne sous couvert que j'adhère ou non à ses idéaux. Je tient à toujours me faire mon propre jugement des choses. Prêcher des convertis serait une perte de temps que je ne compte pas m'infliger. Mais je sais faire le tri. Je sais bien m'entourer, je sais garder auprès de moi ceux qui me sont utiles, plutôt que ceux que j'apprécie.
Car je suis comme ça. J'ai toujours privilégié l'utile. Je ne fais que rarement dans le sentimental, car ce ne sont pas les sentiments qui nous mènent vers le haut, au contraire. Là où l'utile peut être une aide sans précédent, les sentiments ne sont qu'un poids. Les gestes animés par l'affection sont pour la plupart des gestes faibles, tant de failles qu'il serait dangereux d'exposer. Et je ne peux me le permettre. Je suis une personne droite, sûre d'elle, j'ai de grands objectifs et une ferme intention de les mener à bien. Sans ces objectifs, je ne serais certainement pas là où je suis aujourd'hui. La rigueur est mon maître mot, je suis intraitable, je ne suis pas gentille, et certainement pas sensible. Je suis rancunière, je sais mordre et je ne me laisse pas marcher dessus. Je connais la retenue, et je sais qu'il vaut toujours mieux agir lorsque notre proie ne s'y attend pas. Je ne suis pas fair-play, et peu importent les moyens que je dois mettre en œuvre, lorsque je veux quelque chose, je l'obtiens.
D'aucun appelleraient cela une femme forte, appelez cela comme vous le voulez, cela m'est bien égal. Je ne suis pas atteinte par les murmures et les quolibets. Je ne déments pas les rumeurs, et je sais même les retourner à mon avantage. Et tout ce qui peut m'apporter un avantage est bon à prendre. Mais je n'oublie pas. J'observe en silence, d'un regard impérieux et d'un calme apparent que l'on me connait bien, mais je n'oublie rien. Lorsque l'on me frappe, je sais rendre les coups, et ce, même s'il m'est impossible de le faire dans l'immédiat. La vengeance est un plat qui se mange froid, et c'est aussi mon plat favoris. Je suis une vipère, bien loin de la pensée, petite et étriquée d'un monde de sang pur ou que sais-je. Ces choses là ne m'intéressent pas, le sang n'a que peu d'importance à mes yeux et je préférerai cent fois un impur qui a du pouvoir à un pur qui n'a à m'exposer qu'une paire de noms dans son arbre généalogique. J'ai un honneur, profond et tenace, ma famille est effectivement une grande famille d'Inde, je sais pourtant ce que signifie être une moins que rien. J'étais vouée à le devenir si je n'en avais pas décidé autrement. Un nm ne signifie rien pour moi si celui qui le porte n'est en mon sens, pas digne de le porter.
J'ai bonne mémoire, j'apprends vite. Je retiens une majeure partie des noms et des faits que je croise. Après toutes les années passées en Angleterre, je possède toujours un accent bien reconnaissable à ma langue natale, je n'ai jamais trop apprécié la mode occidentale et mes robes de sorciers et autres vêtements gardent la marque orientale. Je l'ai dit, j'ai un honneur, et si j'ai de nombreuses choses à reprocher à ma famille, je suis fière de ce que je suis. Ce n'est simplement pas eux que je dois remercier, mais moi-même. L'on m'a souvent reproché un ambition trop haute, j'ai des attentes très ciblées, je n'accorde ma confiance qu'une fois et je ne pardonne pas. Mais n'est-ce pas le minimum, lorsque l'on évolue dans un monde aussi cruel que le nôtre?
Je sais être attentionnée. Peu nombreuses sont les personnes qui auront pu connaître la Madirakshi qui se cache derrière son masque de rigueur, mais elle existe bel et bien. J'autorise très peu de personnes à pénétrer dans ma sphère personnelle, je tiens à limiter les éventuelles traitrises et autres méprises, je suis une personne prudente, peut-être un peu trop. Je suis sauvage et farouche, constamment sur mes gardes, je donne l'impression de donner ma confiance et pourtant je surveille, tout et tout le monde. Je tiens à tout savoir et tout contrôler. C'est peut-être un défaut, c'est peut-être une force, je ne sais pas, mais c'est ainsi. Ma confiance n'est jamais totalement acquise, et elle se perd très facilement. J'ai cette fâcheuse tendance à me sentir facilement ciblée. Le moindre geste suspect, le moindre petit mystère m'insupporte et me met sur les nerfs. Je n'aime pas les surprises, et encore moins les cachoteries.
Le peu de personnes autorisées à être proches de moi, lorsqu'elle ont obtenu ma confiance, lorsque je tiens à elles, sont ce que j'ai de plus cher. Et si je suis cruelle de nature, je suis encore plus cruelle lorsque l'on blesse un ami. Je ne connais pas les demies mesures. L'on n'est pas gris, on est blanc ou noir. Il n'y a pas d'entre deux. Vous êtes un allié, ou vous êtes un ennemis. Et si vous êtes un ennemis, vous êtes sur ma liste à éliminer. Je ne m'encombre pas de l'éthique, si je dois tuer pour me faire de la place, je tuerai. Je sais cependant être discrète et effacer mes traces. D'un point de vue administratif, je suis blanche comme neige, et je sais me servir de mes atouts, quels qu'ils soient, pour obtenir ce que je souhaite. Oh non, ne vous avisez pas de penser que vous pouvez disposer de moi comme de la première des enfants, vous tomberiez de haut.
Ne vous fiez pas à mon accent marqué, aux quelques secondes supplémentaires aux vôtres qu'il me faut pour formuler une phrase. Je ne suis pas stupide, je ne suis pas une simple curiosité orientale que l'on possède, je sais très bien me défendre, manier ma baguette et mes mots. C'est moi qui possède les autres. Je suis le cobra qui montre ses plus beaux atours avant de sortir les crocs. Et je n'ai que faire de l'éthique. Mieux vaut un ennemi hors d'état de nuire avec un couteau dans le dos, qu'un adversaire que l'on aurait sous-estimé par devant.
Le patronus. C'est un sort qui en fait rêver beaucoup, moi y compris. Il m'a fallu longtemps pour le maîtriser, pour l'adopter, il m'a fallu de longues heures d'entrainements pour que de poussières le sort ne prenne forme physique. La première fois que cela m'est arrivé, la première fois que j'ai vu le cheval face à moi, j'ai été impressionnée, qui ne l'aurait pas été après tout? Pour tout le monde, la forme du patronus est "la" question, "la" curiosité. J'avais toujours vu ce sort comme une sorte de représentation onirique de notre esprit, un rêve ou une matérialisation de l'âme de tout un chacun. J'avouerais que je n'avais pas vraiment d'idée sur celui qui me correspondrait. Chez certaines personnes, l'on peu se douter, lorsqu'on les connait, mais se poser la question pour soi-même est une autre paire de manches. Alors j'ai décidé assez tôt de ne pas chercher, que le moment venu, la surprise me le montrerait.
J'ai pu la voir apparaître sous mes yeux, un soir après un entraînement qui m'avait épuisé. Sa prestance et sa tenue étaient somptueuses, et je suis restée debout, comme une idiote, dans un sentiment partagé entre l'admiration et la joie. Cette joie d'avoir réussi un sort que ma famille m'avait assuré être trop difficile pour moi, la fille sans mère, l'illégitime enfant non désiré. C'était un pied de nez, ma façon à moi de prouver que quoi qu'ils disent, quels que soient les entraves qu'ils me mettraient, je les briserais. J'étais bien plus déterminée que ce à quoi ils s'attendaient et ce n'était pas en tentant que m'enfoncer leurs idées méchantes et intolérantes dans la tête qui me ferait abandonner.
J'ai, depuis, pu avoir la chance et l'honneur de revoir la jument. Un rêve d'enfant, une ambition d'adolescente. Je suis Deamon, ce qui me permet, à l'instar de nos plus jeunes sorciers, d'avoir près de moi, la présence d'un Patronus physique. Amala me ressemble, si ce n'est qu'elle est certainement ce que je connais de plus beau. Elle m'est très précieuse, autant dans sa présence que dans ses conseils. Sage et assurée, elle est un soutien puissant, juste et droit, que je consulte presque machinalement lorsque j'ai besoin d'aide. Elle est la créature en laquelle j'ai le plus confiance, plus même que n'importe quel humain de mon entourage. Elle est une partie de moi, elle me complète et me donne assurance et puissance. Elle est ma fierté, mon ultime preuve d'indépendance.
Malgré son calme apparent sous sa stature lisse et parfaitement dessinée, Amala n'hésite pas à faire preuve d'une force et d'une prestance dissuasive face à tout éventuel danger. Elle n'est pas spécialement fougueuse mais elle reste méfiante envers l'inconnu, un peu comme je l'ai toujours été, et son jugement est pour moi sacré. Si vous faites partie des gens qu'elle n'apprécie pas, il y aura de fortes chance qu'il en soit de même pour moi: je ne vous apprécierai pas.
Pseudo et âge: ceschosesetranges , Mika, 22 ans Où as-tu trouvé le forum ?Un lieu fort lointain et disparu. Personnage: Inventée As-tu un autre compte sur BP ? Horus B. Malefoy / Adèle M. de la Havane Présence: Quotidienne HRP, régulière IRP Une remarque ? Crash test, il s'agit de ma première dame wow! Champagne!
Dernière édition par V. Madirakshi Narayanin le Ven 11 Déc - 18:22, édité 5 fois
Je suis née à la place d'une princesse, je suis née dans un amas d'étoffes dorées et pourtant, j'étais vouée à devenir une moins que rien. Celui qui m'avait placé dans ces draps, c'était mon père. Il était le seul à accepter de s'occuper de moi et il était aussi le seul à me traiter comme ce que je devrais être: un joyaux. D'aussi loin que je me souvienne, mon père a toujours été quelqu'un de bien, mais quelqu'un de bien sans force n'est rien. Et mon père n'avait pas de force, chacun de ses gestes, chacun de ses mots, étaient régis par sa femme, une femme acariâtre, mesquine, calculatrice, ambitieuse. D'aucun pourrait affirmer que je tiens d'elle mais il n'en est rien. Cette femme n'est pas ma mère. Je suis née dans un petite village sans nom, chez une femme tout aussi anonyme, je suis le fruit d'une erreur d'une ou plusieurs nuits, je n'en ai jamais eu que faire. Mon père a décidé à l'époque de me prendre avec lui, car mon père est un homme bon. Il se disait peut-être que j'aurais plus de chance dans la vie en grandissant à la maison familiale plutôt que dans une ferme délabrée, sans le sous, sans nom et sans futur. Il avait raison, et il avait tort.
J'ai grandi dans l'une des plus puissantes familles de sorciers d'Inde, une caste élevée, une richesse à peine mesurable, les enfants avaient ce qu'ils désiraient sans même avoir besoin de demander, les adultes géraient tout une partie de l'économie locale sans même avoir à lever le petit doigt. Ma famille possède plusieurs filières en Inde, mais de toutes, celle qui reste encore aujourd'hui sa plus grande fierté reste l'élevage de dragons. Des Boutefeu Chinois pour être exacte. Ce sont des créatures qui m'ont toujours fascinée, puissantes, dangereuses, caractérielles. J'ai grandi en leur compagnie, une présence omniprésente. Sur chaque mur de la vaste maison, l'on pouvait voir les dragons représentés en sculptures, en feuilles d'or dans les fresques... Les dragons dans ma famille sont une véritable fierté, une fierté dont j'ai hérité, indirectement, bien sûr. Officiellement, rien ne me revient. Je suis une bâtarde, la femme de mon père ne m'a jamais accepté, et les enfants de la famille m'ont toujours vu comme une simple servante. Et pourtant il y avait mon père, toujours là le soir pour s'assurer que j'allais bien, pour me rassurer, me dire que cela passerait, que j'étais vouée à un grand avenir.
Mais tout le monde ne le voyait pas de cette œil bienveillant. Mon père était un homme naïf, et peu importait sa bienveillance à mon égard, elle était loin, la petite princesse, le petit joyau. J'étais la cinquième roue du carrosse, celle que l'on laissait à la maison lorsque l'on s'en allait pour je ne savais quel voyage. J'étais la dernière prévenue des réceptions, celle que l'on n'aidait pas à s'habiller et à qui l'on portait le regard le plus critique. On ne me pardonnait rien, et s'il aurait été malvenu de me rouler dans la poussière, l'attitude que l'on m'adressait ne s'en éloignait pas tant que cela. Je connais les coups, je connais le dédain, les remontrances, je les voyais mes frères et sœurs, et leurs chevaux soyeux, leurs professeurs érudits. Et moi, tout ce que j'avais, c'était un père qui au fil des années fermait de plus en plus les yeux sur l'attitude d'une mère qui n'en était pas une. Qu'aurait-il pu dire ou faire, la fortune n'était pas sienne, ce n'était pas lui le maître de maison. Alors il laissait faire, il laissait les corrections couler. Combien de temps ais-je passé enfermée, ou encore à réparer les bêtises des autres? Je n'avais pas de liberté et pourtant j'étais le bouc émissaire parfait pour porter la faute de toute une fratrie.
D'aussi loin que je me souvienne, je n'en ai jamais voulu à la mère que je n'ai jamais connu. J'ai toujours su que je n'avais pas ma place dans la die fratrie, personne ne me l'a jamais caché. Mon père m'a conté bon nombre de fois combien cette femme était différente de celle que je connaissais. Je me souviendrai toujours de son regard triste, et pourtant, je sais que si cette acariâtre femme qui partage son toit et sa vie venait à disparaître, il serait abattu. Mon père est un homme bon, bien trop bon pour son propre bien. Je n'ai pas hérité de sa bonté, ou si cela fut le cas un jour, cette bonté est maintenant enfouie sous bon nombre de masques et d'armures. Je n'ai jamais flanché face à ma famille, et peut-être que j'ai réussi, aux yeux de mes frères et sœurs, à gagner un minimum de bienveillance. Leur attitude en grandissant changea légèrement, c'était infime, mais suffisant. J'avais droit à un tantinet de reconnaissance, j'étais toujours la cible de leurs frasques, mais il leur arrivait, parfois, de tenter de défendre ma cause face à cette "mère" sans amour.
J'ai toujours vaillamment accepté toutes les critiques, toutes les difficultés, pour mon père, pour qu'il soit fier de moi, pour qu'il cesse d'avoir ce regard triste. Et peu à peu, mes motifs ont eux aussi évolué. Mon père me disais que j'étais une pierre précieuse, et tous les mots de sa femme n'avaient aucun poids contre cela. J'étais persuadée que je valais mieux que ce à quoi l'on me vouait, et il allait falloir que je donne tout ce que j'avais pour le prouver. Toujours dans la plus grande politesse, toujours avec le sourire. Montrer de la colère, de la peur, aurait été la laisser gagner. Je n'étais pas sa fille, mais j'avais ma place dans cette famille, qu'elle le veuille ou non.
Je peux remercier la magie, qui m'a offert une sorte de second souffle. J'ai toujours eu des facilité à manier magie et baguette dès lors que j'ai été conviée à l'apprendre. Certains de mes frères étaient jaloux, mes sœurs ont vite compris que je pouvais leur être utile pour combler leur lacune. Ce fut ce qui me permit de me faire une petite place bien au chaud, quoi que l'on pensait de moi dans mon dos, je m'en moquais. L'important était ce que l'on affichait publiquement. Et c'est ainsi que pas après pas, dans la plus grande patience, le temps m'a octroyé la force de remonter la pente. Chaque regard amer de la femme de mon père à la vue d'un sort réussi, d'un cours maîtrisé, me tirait un sourire. Si elle tenta de raffermir sa poigne, c'était un peu tard, la machine était lancée. Et c'est la hargne, la force qu'elle mit à m'enfoncer qui, quelque part, m'a donné la force qui m'anime aujourd'hui. Comment pourrait-je lui en vouloir. Je la hais de tout mon être, mais c'est elle qui devrait se haïr. Si elle n'avait pas mis tant d'acharnement dans ses tentative de me mettre plus bas que terre, peut-être ne me serais-je jamais hissée là où je me trouve aujourd'hui.
J'ai réussi tous mes cours, mes examens, toutes les matières, avec une nette préférence pour les créatures magiques. Rien d'étonnant aux vues des antécédents de ma famille. Une facilité qui m'aura porté chance. Mais je ne souhaitais pas m'arrêter là. Si je voulais prouver à ma famille que j'étais digne d'être de ses membres, j'avais besoin de plus que quelques examens réussis, une bonne maîtrise de ma baguette, et quelques pensées rêveuses. Les rêves, si l'on ne s'emploie pas à les réaliser, ne sont que poussière. Ma famille comme je l'ai déjà dit, est l'une des plus puissantes d'Inde, elle s'étend sur bien des marchés, bien des spécialisations même si les dragons restent à ce jour notre plus grande fierté. Ces animaux majestueux ne suffisent pas au ventre insatiable de la richesse. Devenir une personne influente, quel que soit le milieu, est l'une des plus belle marque de puissance que l'on puisse afficher parmi les miens. Alors ce fut rapidement ce que je m'employai à faire. Viser l'Inde aurait été viser trop petit.
J'ai quitté ma famille, ma ville, ma vie là bas, et je suis arrivée à Londres à l'âge de trente ans. C'était là-bas que j'allais m'établir. Pourquoi Londres? Si ma famille avait des représentants de par le monde, Londres restait un point noir sur sa carte. Obtenir une place importante en Angleterre, dans le milieu dans lequel je m'étais spécialisée, était une façon de devenir indispensable, d'avoir la main mise sur une partie du patrimoine qui me revenait mais que l'on refusait de me laisser. C'était aussi une manière de m'éloigner de mes souvenirs d'enfance, sans pour autant avoir l'intention de renier quoi que ce soit, il est des choses qui marquent à vie, quelle que soit la force employée à les combattre. Je n'ai jamais coupé les ponts, continuant de correspondre avec mon père, avec mes frères et sœurs. après tout ce sont eux qui prendront la relève de la famille, c'est eux qui sont importants pour l'avenir. Il m'arrive encore aujourd'hui de retourner chez moi, voir ma famille, afficher avec fierté ce que je suis devenue.
J'ai obtenu un poste au ministère de la magie de Londres après une année à étudier l'anglais avec assiduité. Je n'ai pas eu de mal à me faire une place confortable parmi mes collègues. Après tout, peu m'importait ce que l'on pensait de moi, l'important étant que je travaillais bien. Et cela a porté ses fruits. Douze ans plus tard, je suis directrice du département de contrôle et régulations des créatures magiques. J'ai joué de patience, et je n'aurais pu espérer meilleure place. Je n'ai pas de cœur, c'est parfois ce qui se dit dans les couloirs, mais je n'en ai que faire. Il est vrai que lorsque quelqu'un m'ennuie, je m'arrange pour effacer cette tache de mon ardoise. Je n'ai encore pas été amenée à tuer, du moins pas officiellement, j'ai toujours pu écarter les électrons qui me dérangeaient en tout bien tout honneur.
Je suis accompagné par Amala, mon Patronus, depuis quelques mois maintenant. Sa présence m'a apporté beaucoup, surtout d'un point de vue personnel, et je ne regretterai pour rien au monde l'entraînement et les sacrifices que j'ai du faire pour y parvenir. Elle est la preuve physique que je ne laisserai plus jamais qui que ce soit tenter de m'empêcher d'exister. Mon père avait raison, je suis née pour une grande vie, pas pour être roulée dans la poussière et dénigrée à cause de mon sang ou de ma naissance.
RP de la particularité de Deamon dans le spoiler ci-dessous, afin de ne pas le perdre ♥
Spoiler:
Il est de ces choses que l'on ne s'avouera jamais, quelle que soit la bonne volonté que l'on y met. Il est de ces choses que la fierté requiert au delà de la volonté. Je n'oublierai jamais comment je suis née, je n'oublierai pas le regard de cette mère qui n'en était pas une, ni l'absence de cette pariat qui m'avait donné la vie. Rien ne changera le passé, et j'avais depuis longtemps oublié cette idée. C'était les erreurs du passé qui forgaient notre présent, et au lieu de haïr les années, j'avais appris à les utiliser à bon escient. Mais si la sagesse était une force, elle avait aussi ses limites. Chaque être humain, chaque être vivant, qu'il se vante d'être parfait ou non, possédait des défaut. Et si j'avais appris à vivre avec, jamais je n'oublierais. C'était cette impression de ressentiment, ce sentiment de déception, qui m'avait poussé hors de chez moi, et c'était encore une fois cette impression qui avait motivé mes actes.
J'avais juré à ma famille, à mon père, que je ne me laisserais pas écraser par le Monde qu'ils m'avaient offert. Si l'on m'avait d'office tracé un destin prémâché et déjà à demi digéré, je n'avais jamais accepté de m'aventurer sur ce chemin bien trop facile où seul un destin funest m'attendait. Non, j'avais promis que je ne me laisserais pas faire, j'avais jurer que de cette fratrie imposée je serais la meilleure et j'avais toujours eu coutume de tenir mes promesses. C'était pour cela que j'avais commencé à entasser des connaissances sur les Patronus, sur leur utilisation, leur signification, leur importance. Si je n'étais pas une fervente admiratrice des lourds ouvrages et des élucubrations savantes de sorciers à la philosophie typiquement occidentale, j'avais écumé une quantité astronomique de données, parfois utiles, parfois d'un ennui mortel. Peut-être y avait-il dans ma manoeuvre une sorte de curiosité enfantine. Ce vaste monde des Patronus, la plus belle symbolique spirituelle que l'on pouvait trouver en cette Terre. Tout cela m'avait toujours fasciné de loin, comme l'on se fascinerait d'un Dieu.
Des semaines, des mois s'étaient écoulés, utilisés pour parfaire mes connaissances, mon savoir faire, un temps qui ne fut pas vain. Je n'étais peut-être pas l'élève la plus assidue que l'on puisse trouver, mais j'avais cette fermeté, cet entêtement: lorsque je désirais quelque chose, peu importait le moyen, je l'obtenais généralement. Et j'avais dans le fond de mon esprit, cette rancune, cette mémoire sauvage. J'avais appris avec le temps que nourrir la rancne pouvait être une arme précieuse, la vangeance était un plat qui se mangeait froid et je n'en avais, par mon parcours, goûté qu'une très petite quantité. Le soutient que me portait mon paternel dans ma démarche, grâce à notre correspondance régulière m'apportait peu, mais je savais qu'il n'était pas le seul à lire mes écrits, et cette idée me donnait une force et une détermination sans pareil. Lors de la prochaine lettre, elle apprendrait ma réussite.
Mais au delà d'une vengeance d'enfant, c'était la vision spirituelle de ce sort si particulier qui me fascinait, je dois l'avouer. Avoir cette présence, cet être de partage à ses côtés, était une force et une poésie qui me rendait presque fébrile. Je n'avais jamais partagé quoi que ce soit, avec qui que ce soit. Mes décisions, je les avais toujours prises seule. Je ne me fiais que difficilement à autrui, et l'espoir de voir se matérialiser à mes côtés, un être en lequel je pourrais confier toute ma confiance était un pillier sans pareil.
Elle s'appelait Amala.
Amala, la Pure. Voilà un nom qui lui allait à merveille. Ce n'étais pas moi qui l'avais choisi. La complicité passait par le libre arbitre, et étouffer ce dernier sous des ordres était une erreur que je ne me permettrais pas. J'ignorais si cette pureté que racontait son nom avait quoi que ce soit à voir avec moi. Elle était une part de moi-même après tout, une entité à part entière maintenant, mais une part de ma conscience tout de même. Lorsqu'elle m'était apparue, j'avais été impressionnée, ébahie par sa beauté. Ele était un fragment d'Orient dans ce monde d'Occident. Ses oreilles en croissant de Lune à la courbure parfaite n'avait d'égal que la courbe de son encolure. Elle fit quelques pas devant moi et le son de ses pieds au sol résonnait en moi comme la musique de la plus belle des danses. Oui, vraiment, elle méritait ce nom sous lequelle elle s'était présentée. La belle Amala qui m'était apparue était une jument Marwari à la robe noire pangarée, chaussée de quatre balzane d'ivoire et d'une liste couplée d'une étoile en tête. Je connaissais ces chevaux, j'avais grandi avec, et celle ci était sans douter la plus belle de tous.
" Cesse donc de me flatter, tu n'es plus une enfant. " Le ton qui avait résonné dans mon esprit était à la fois impérieux et amusé. Il suffit à me faire rafermir ma tenue, redressant la tête et le regard, elle avait raison, je m'égarais. " Je te remercie de t'être présentée à moi. " Cette habitude de toujours remercier les choses, les êtes et les actions que j'avais gardé de mon enfance sembla amuser la jument. Je pouvais sentir cela, quelque part, enfoui en moi sans que je ne puisse réellement savoir où. C'était un peu comme si cela faisait partie de moi, une connexion intime et chaleureuse. Cette connexion, c'était ce que j'avais recherché, attendu, pendant ces longs mois, peut-être même ces années. J'avais l'impression de ne rien avoir à dire, qu'elle savait tout, elle était là devant moi, mais elle était aussi partout, dans mes gestes,d ans mon esprit, dans mes pensées. Elle était ma conscience dans sa présence, elle était ce sentiment d'impériosité dans ses gestes grâcieux et solides, elle était la protection dans sa stature, dans son physique racé qui me rappelait les chevaux danseurs, les chevaux de guerre de mon pays natal.
Et à compter d'aujourd'hui, elle serait à mes côtés, elle me conseillerait, serait cette part de coeur que j'avais tendance à ne pas vouloir montrer. Nous nous toisâmes un long moment en silence, un silence respectueux, un silence impérial. Peut-être attendions nous chacune que l'autre parle en premier, peut-être nous comprenions nous bien assez sans avoir besoin de mots. J'avais peine à réaliser qu'elle se trouvait face à moi, que j'était elle autant qu'elle était moi. J'avais longtemps essayer d'imaginer sa personnalité, son apparence, ce que je pourrais ressentir lorsque je la sentirais proche de moi. Je n'étais pas déçue. La phase d'observation passa après quelques minutes, et je me permis de lui parler, d'entendre ses réponses.
Nous avions des choses à nous dire, se connaître, se comprendre. Mais nous avions tout notre temps devant nous maintenant.
Dernière édition par V. Madirakshi Narayanin le Ven 11 Déc - 18:20, édité 1 fois