BELLUM PATRONUM
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Version 34
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Groupes fermés
Les sang-purs étrangers sont fermés. Redirigez-vous vers les familles de la saga ou des membres.
équilibre des groupes
Nous manquons d'étudiants, de membres des partis politiques Phénix et Gardiens. Nous manquons également de Mangemorts.
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| rosie ✻ and i'm holding on to heaven | | | rosie ✻ and i'm holding on to heavenpar Invité, Ven 8 Jan - 20:30 ( #) | Rosie Louison Heavensbee ft. suki waterhouse sang-mêlée 22 ans célibataire homosexuelle médecine magique pingouin et libellule neutre Alaska et which witch (code histoire) | |
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] À propos Nom: Heavensbee. Un nom qui n'a rien de bien exceptionnel. Loin d'être une grande famille de sang-mêlé, ils ne sont pas non plus en marge de la société. Leur situation leur convient très bien et ils ne la changeraient pour rien au monde. Prénom: Rosie. Sa mère aurait aimé quelque chose de plus français, de plus sophistiqué, Léopoldine par exemple. Quand à son père, il la trouvait juste belle comme une rose, et il semblerait que ce soit lui qui ait gagné la bataille. Et puis aussi Louison, parce que madame y tenait. Âge et Date de Naissance: Elle est née le 5 avril 1959, ce qui lui fait maintenant 22 ans. Nature du sang: sang-mêlé Situation familiale: Son père, Paul Heavensbee est un sorcier de sang-mêlé qui travaille au Bureau des accidents et catastrophes magiques au Ministère. Ils se sont toujours très bien entendus et Rosie n'hésite pas à tout lui confier. Depuis quelques années, il est souffre d'un problème aux reins qui nécessite de nombreux allers-retours à Ste-Mangouste, auxquels la jeune femme l'accompagne toujours. Quant à sa mère, Thérèse du Marais, c'est une moldue française qui travaille dans l'astronomie. Elle a rencontré Paul totalement par hasard, et ils se sont mariés assez rapidement. Toutefois, celle-ci a préféré rentrée en France quand Rosie avait 14 ans, ne supportant plus de vivre baignée dans la magie. Rosie lui en veut beaucoup de les avoir laissé, surtout car son père a mis du temps à s'en remettre, mais lui envoie parfois des lettres pour la tenir au courant. La grand-mère de Rosie, Margaret, vit depuis avec eux. C'est une femme qui sait ce qu'elle veut et qui est très à cheval sur les bonnes manières, bien qu'elle sache aussi se montrer très sympathique. Patronus: un pingouin et une libellule. Son vrai prénom est Blue, mais elle le surnomme Pot-de-Colle, car c'est ce qu'il est. Miroir du Rised: elle-même, entourée de sa famille, sa jambe est en parfait état et elle brandit la coupe du monde du Quidditch, uen vision qui, elle le sait, ne se réalisera jamais. Epouvantard: Elle même, alitée et incapable de bouger le moindre muscle. Si avant l'accident, cela était simplement synonyme de la fin de ses rêves de grandeur, cette vision n'est à présent plus qu'une mise en garde. Après tout, elle a déjà failli perdre une jambe, pourquoi pas deux? Composition de la baguette magique: une baguette en bois d'aulne et ventricule de cœur de dragon, de 29,5 cm. Etudes Suivies: Avant l'accident du Poudlard Express, elle était en Sport Magique afin de devenir joueuse professionnelle, ce qui a toujours été son rêve. Cependant, la blessure à sa jambe l'empêchant de poursuivre cette formation, elle s'est réorientée en médecine magique, dans le sous cursus psychomagie, dans le but de devenir un jour psychomage. Rosie ayant toujours été une élève particulièrement brillante, tous ces changements ne lui posent pas de problèmes scolairement parlant, mais elle a encore du mal à accepter d'avoir dû laisser tomber ses rêves Animal de compagnie: un hiboux offert par sa grand-mère qui en avait marre des bêtes mal éduquées de Poudlard. | Caractère Brillante. C’est souvent la première chose qui vient à l’esprit quand on évoque Rosie : une élève exemplaire aux résultats époustouflants, intéressée autant par la théorie que la pratique. Le Quidditch est cependant très longtemps resté la seule chose qui comptait pour elle et elle s’investissait corps et âme dans ce sport si particulier. Parfois un peu brutale, il n’était pas rare qu’elle fasse mal à ses adversaires, oubliant qu’il ne s’agissait au fond que d’un jeu. Qualifiée, à juste titre, de mauvaise perdante, elle reconnait ne pas toujours savoir accepter une défaite, qu’elle soit sportive ou scolaire. Mais Rosie, ce n’est pas que le sport. C’est aussi l’indomptable, le mystère, celle que l’on a dû mal à cerner et qui s’est relevée alors que personne ne s’y attendait, alors qu’on la croyait partie pour de bon. Encore aujourd’hui, elle a dû mal à accepter ce qu’il lui est arrivé, mais commence doucement à avaler la pilule. Les pilules. Qu’est-ce qu’elle avait pu en bouffer de ces sales trucs. D’abord, il y avait eu celles pour sa santé, pour sauver l’irrécupérable, une partie perdue d’avance qu’elle avait pourtant accepté de jouer, ne serait-ce que pour faire plaisir à son père. Mais comme prévu, la défaite fut cuisante. Elle s’était alors tournée vers une toute autre forme de thérapie, alternant entre drogues moldues et potions pour penser à autre chose, parce qu’elle n’avait plus que ça. Qui aurait cru, en la voyant se traîner dans le château comme une âme en peine durant des mois, qu’elle finirait un jour par se relever ? Certainement pas elle. Parce que Rosie, elle avait la rage. Brisée à maintes reprises, elle avait dû apprendre à gérer ses problèmes seules pour ne pas avoir à s’ouvrir au monde. Pour la comprendre, il faudrait regarder à l’intérieur, tout au fond, et retirer toutes les couches de mensonges et de sourires polis dans lesquelles elle s’était emballée, comme avec des poupées russes. En surface, il y avait la jeune fille calme, agréable, un peu dans la lune mais qui savait aussi se montrer ferme et dure avec elle-même, en creusant un peu, vous trouveriez quelqu’un quelqu'un qui adore faire la fête, qui a hâte de découvrir la vie et ses secrets, un peu plus loin, il y avait la Rosie que peu de gens connaissent, celle qui peut être aussi douce que cruelle, qui manipule parfois sans scrupules et qui est odieuse avec son patronus. Et enfin, si vous tenez jusque là, vous découvririez une sorcière totalement terrifiée, paumée, qui ne sait pas où elle va et doute sans cesse de prendre les bonnes décisions, de faire du mal à ceux qu'elle aime, même ce bon vieux Pot-de-Colle, qu'elle ne apprécie finalement bien plus qu'elle ne veut l'admettre. Mais Rosie, c'est surtout la soif de connaissance. Avec elle c’est une qualité autant qu’un défaut, l’ignorance l’exaspère et ne pas savoir l’énerve vite. Si elle a l’impression que quelque chose lui échappe, elle se lance corps et âme dans sa découverte et est prête à y passer des heures, voire même des semaines, ne s’arrêtant qu’une fois qu’elle maîtrise parfaitement le sujet. Rosie ne lit d’ailleurs pas les livres, elle les dévore. Tous les petits détails, chaque minuscule annotation, elle scrute tout jusqu’à avoir entièrement dépouillé l’objet, à la recherche de ce savoir dont elle est si avide. Elle est d’ailleurs une admiratrice absolue des professeurs, des chercheurs et de tous ceux qui, là où la jeune sorcière se contente souvent de tout recracher sans se soucier que son interlocuteur ait comprit, parviennent à transmettre des choses, à les faire partager. Pour elle, si les autres n’arrivent pas à suivre, c’est leur problème. Certains la pensent d’ailleurs hautaine et egocentrique, mais ils leur suffiraient de se pencher quelques secondes sur son cas pour comprendre ce qu’elle est vraiment : une personne passionnée et avide de discuter, d’échanger de ces choses qui l’intéressent tant et, surtout, désespérée de trouver enfin quelqu’un comme elle. Toutefois, sa curiosité n’est pas toujours la bienvenue. En effet, sachez que si vous avez un secret, il ne le restera pas longtemps. Rosie a en effet su se faire des relations un peu partout, usant de son charme pour gagner la confiance des autres et ainsi tout savoir sur les petites affaires du château. N’appréciant elle-même pas que l’on vienne fouiller dans ses affaires, elle sait cependant rester discrète et ne divulgue jamais ses informations. Et pourtant, elle qui veut tout savoir, tout contrôler, vit avec une inconnue qu’elle tente chaque jour d’apprivoiser. Son père se plait d’ailleurs à dire que si elle cherche autant à comprendre le monde, c’est parce qu’elle ne se comprend pas elle-même.
| [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Patronus Pot-de-Colle. Son nom seul résume assez bien leur relation. Rosie le hait, ou du moins le haïssais car, maintenant, elle le tolère et se contente de l’ignorer. Sauf que ce n’est pas évident d’ignorer quelqu’un avec qui vous devez de tout partager. Le bougre sait tout. La moindre de ses idées, de ses pensées, de ses envies. Et ça la rend malade. Depuis toujours, elle apprécie la solitude, personne ne sait tout d’elle et ça lui va très bien comme ça. Déjà, son arrivée ne s’était pas faite tranquillement, l’animal ayant fait tomber la totalité de ses protections de Quidditch sur la tête de la demoiselle au beau milieu de la nuit, prétextant ne pas les avoir vues. Du jour au lendemain, il avait fallu cohabiter avec un être qu’elle ne connaissait pas et ne voulait pas connaître. Blue, de son vrai nom, fait pourtant tout pour se faire aimer. Il ne cesse de la rassurer, va presque toujours dans son sens, la réconforte quand ça ne va pas, mais rien n’y fait, ce n’est jamais assez. La communication entre eux est quasiment inexistante, Rosie se contenant de lui dire de la fermer. Avec l’accident, les choses ont cependant un peu changé. Sans sa présence, la jeune femme aurait fini par devenir folle à force de rester seule à l’infirmerie. Il n’avait pas été parfait mais, au moins, il avait égayé ses journées. Une nuit, elle l’avait même laissé dormir dans son lit et devait avouer que ça n’avait pas été désagréable, même s’il pouvait toujours attendre pour qu’elle le lui dise en face. Pot-de-Colle prend deux formes, le plus souvent, c’est sous les traits d’un pingouin qu’il se déambule gaiement derrière la sorcière mais, plus rarement, il se change en libellule. Quelle que soit sa forme, sa personnalité ne change jamais et il reste le même patronus niais, naïf et beaucoup trop gentil qu’elle adore détester. |
Pseudo et âge: excelsior aka Emma et 17 ans Où as-tu trouvé le forum ? sur un topsite ou par partenariat je sais plus Personnage: Inventé As-tu un autre compte sur BP ? Skyfall Présence: quasiment tous les jours pour le flood et co et quand je n'ai pas de boulot pour le rp Une remarque ? |
Dernière édition par Rosie L. Heavensbee le Mer 13 Jan - 17:43, édité 9 fois |
| | Re: rosie ✻ and i'm holding on to heavenpar Invité, Ven 8 Jan - 20:31 ( #) | Histoire Happiness can be found even in the darkest of times [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]11 ans, avril 1970 ✻✻✻ « Aller, dis moi ce que c’est ! » insiste-t-elle. C’est son anniversaire, et ça fait des semaines qu’elle prépare tout dans sa petite tête. D’abord, elle se réveillerait et son père viendrait lui apporter son petit-déjeuner préféré, des céréales au chocolat, pas les autres avec un goût bizarre. Fait. Puis, alors que sa mère lui trouverait une tenue « correcte » pour la venue de mamie Margaret elle tenterait de lui soutirer des informations sur son cadeau, et échouerait lamentablement. Fait aussi. Sa mère ne cédait jamais de toute façon, même quand elle lui proposait des câlins en échange. Ensuite, mamie Margaret arriverait. À midi pile, comme tous les ans. Elle l’embrasserait deux fois sur chaque joue, lui dirait qu’elle avait beaucoup grandit depuis la dernière fois – un mensonge presque aussi gros que le sac qu’elle trimbalait, Rosie n’avait pas poussé d’un centimètre depuis bientôt deux ans – et enfin, ils passeraient à table. Et là, là, il ne faudrait pas se tromper. Ils mangeraient avant d’ouvrir les cadeaux. Son père autant que sa mère avaient été catégoriques là-dessus et, pour une fois qu’ils se mettaient d’accord, elle pouvait bien les écouter. La jeune fille sait ce qu’elle veut recevoir, ça fait des mois qu’elle supplie son père d’en avoir un. Un balai. Son balai. C’est ça qu’elle veut. La jeune fille en avait envie depuis qu’elle avait vu la photo des Harpies de Holyhead en première page sur le journal. Elles venaient de gagner des championnats et parlaient de leur vie de sportives ainsi que des difficultés de l’entraînement. Ça lui avait tellement plu qu’elle avait dévoré tous les livres sur le Quidditch dans la foulée – enfin, presque tous, il y en avait un qui pesait près d’un demi-troll et auquel elle avait préféré ne pas toucher. Il avait ensuite fallu convaincre ses parents de la laisser en faire, ce qui ne fut pas une mince affaire. Déjà, il avait fallut que son père explique à sa mère que « Non chérie, ce n’est pas un sport de barbares, et notre fille ne se fera pas kidnapper par des oiseaux magiques qui, je te le rappelle, n’existent toujours pas. ». Oui bon, elle était un peu têtue. Au final, Rosie ne sait toujours pas ce qu’il en est, mais espère très fortement qu’il a réussi à la convaincre.
Elle lève la robe en l’air, enfin, c’est ce qu’on essaie de lui faire croire parce que ce truc ressemble plus à de vieux bouts de chiffons cousus ensemble qu’à une robe, et en conclut qu’effectivement, elle est très laide. Polie, elle remercie tout de même Mamie Margaret et dépose un baiser sur sa joue. Vient enfin le tour du cadeau de ses parents, elle les voit arriver avec un paquet qui ne laisse que peu de mystère sur ce qu’il renferme et elle s’empresse de le déballer. C’est loin d’être un des modèles les plus récents, mais il n’en reste pas moins parfait. « C’est aussi le premier balai qu’a eu la capitaine des Harpies. » lui dit son père le sourire aux lèvres, heureux d’avoir faire plaisir à sa fille. Il ajoute « Enfin, pas celui là hein, mais c’est le même modèle ! ». Elle éclate de rire avant de les remercier, puis, sans attendre l’autorisation de personne, fonce à l’extérieur et enfourche son nouveau cadeau. Elle peut le faire, elle en est certaine. Enfin, presque. Ça devrait être un peu comme dans les livres, non ? Le balai décolle avant qu’elle ait le temps de se poser d’autres questions et, prise par surprise, elle manque de tomber à la renverse. Tombe pas espèce de cruche, sinon maman te laissera plus jamais remonter. Elle serre le manche de toutes ses forces et continue de monter, plus haut, toujours plus haut, et se voit déjà toucher la lune. En réalité, la petite tête blonde n'est qu'à une vingtaine de mètres du sol mais, pour elle — et surtout pour ses parents, dont les visages commencent à tourner au vert bien mûr — c'est déjà beaucoup. Un jour, son père lui a dit qu'il avait rencontré sa mère dans les étoiles. Au début, elle s'était dit qu'il était sympa son papa mais qu'il avait franchement un grain, les gens ne se promènent pas dans le ciel comme ça, pour s'amuser. Maintenant, elle se demande si, en montant encore un peu, elle ne va pas croiser des visiteurs venus de l'espace. Ce serait drôlement cool quand même, elle est sûre que ses amis ne la croiraient pas quand elle le leur dirait. Si elle avait été un peu plus terre-à-terre, Rosie aurait comprit que Paul ne faisait pas référence aux aliens, mais à l'observatoire de Londres. Il s'y rendait souvent quand il avait besoin de se vider la tête et il s'était avéré que ce jour là, une charmante jeune femme s'y renseignait pour sa thèse. Un fonctionnaire et une scientifique. Entre eux, les choses n'étaient pas très bien parties et pourtant, à peine trois ans plus tard, Thérèse Du Marais — qui avait énormément tenu à conserver son nom de jeune fille — accouchait de son premier, et dernier, enfant. Rosie finit par revenir au sol et, troquant son balais pour une cuillère, retourne s’empiffrer de gâteau au chocolat. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]15 ans, juillet 1974 ✻✻✻ Essoufflée, les muscles en compote et le cerveau en marmelade, Rosie entre en trombe dans la cuisine et se précipite sur sa grand-mère en hurlant: « ON A GAGNÉ! On les a ré-ta-mé, 200 à 45! Je crois même en avoir vu un pleurer. » Aucune réaction. Bon. Elle jette un regard à ses tennis pleines de boue et réalise qu’elle a plus de se chance de se prendre une réflexion que de recevoir la moindre félicitation. Margaret ne lui offre même pas l’ombre d’un regard, la gratifiant juste d’un hochement de tête avant de lui intimer de s’assoir. « Si c’est à cause des chaussures, je nettoierai hein, pas la peine de faire cette tête… » Qu'est-ce qu'elle avait fait encore? Si c'était toujours à cause de l'état de sa chambre... Tant pis, elle pourrait toujours fêter sa victoire avec son père, peut-être que lui serait plus communicatif. Alors qu’elle se demande s’il sera d’accord pour sortir dans la soirée, sa grand-mère, aujourd’hui vêtue d’un magnifique chemisier vert canard sur lequel un créateur certainement renommé était venu vomir des broderies d’un goût douteux, croise les bras et lui adresse ses premiers mots de la journée : « Je ne vais pas y aller par quatre chemins : ton père est à l’hôpital. Il y a eu un problème avec ses reins, on ne sait pas encore trop ce que c’est, juste que c’est grave mais qu’il s’en remettra. » Son cœur s’emballe et elle commence à tripoter ses doigts nerveusement. Au fond d’elle, la jeune femme espère que ce ne soit qu’une blague mais, connaissant Margaret, cela semblait peu plausible. Ça le devient encore moins quand, quelques minutes plus tard, elles se rendent à l'hôpital, Rosie toujours couverte de boue. L'information avait du mal à passer, comment son père pouvait-il être malade, lui qui n'avait jamais eu ne serait-ce que l'ombre d'un rhume? Pourquoi est-ce que ça tombait sur lui, alors que d'autres étaient de vrais enflures? Il ne le méritait, et elle refusait de croire à ces histoires tant qu'elle ne l'aurait pas vu en personne. Mamie Margaret devait faire erreur ou alors, les médecins s'étaient trompé. Ça devait arriver parfois, non? Personne n'était infaillible, ils avaient dû confondre les relevés de son père avec ceux d’un autre. Oui, c'était ça. En réalité, tout allait très bien et ils s'affolaient pour rien. En entrant dans le vieil édifice, la jeune fille est bien contente de ne jamais avoir eu à y mettre les pieds auparavant. Tout a l'air si terne. Au milieu du bruit des machines, des patients et leur famille vagabondent un peu partout, encombrant le hall tandis que d’autres, totalement paniqués, expliquent leur problème aux infirmiers. Elle se demande ce qu’elles font dans un hôpital moldu alors que Ste-Mangouste n’est qu’à quelques kilomètres. Et au moins là-bas, on ne découpait pas les patients en petits morceaux. Sa grand-mère prend les devants et lui agrippe le poignet, la trainant derrière elle. Se frayant un chemin parmi les autres visiteurs, elles suscitent pas mal de protestations, mais Margaret n’était pas le genre de femme que vous voudriez faire attendre. Parfois, Rosie la soupçonne d’avoir des rayons lasers à la place des yeux et de mitrailler tout ce qui ne lui plait pas – sauf que si c’était le cas, il ne resterait plus grand-chose sur Terre. On finit par les conduire jusqu’à son père, à qui ils ont planté plein de fils et de tuyaux en tout genre, tous reliés à d’énormes machines dont elle préfère ignorer la fonction. Elle croit voir du sang passer dans l’un d’entre eux et détourne le regard. S’approchant de l’oreille de sa grand-mère, elle murmure : « C’est des barbares, qu’est-ce qu’il fou– fabrique là ? ». Presque aussi exaspérée qu’elle, la vielle dame lui prend la main et peste « Ce sont des moldus qui l’ont trouvé, il n’arrivait plus à marcher tellement il avait mal. Il n’a sûrement pas pu leur expliquer qu’il ne se rendait pas dans ce genre… d’hôpitaux. » Rosie n’avait jamais vraiment eu de mal avec les moldus, mais s’il commençait à charcuter son père, elle risquait de changer d’avis très vite. Un jeune homme en blouse blanche leur fait signe de s’approcher et elle court enlacer son paternel. Surexcitée et incapable de se calmer, elle débite aussitôt un flot de paroles incompréhensibles. « … très peur… C’est à cause de ma potion d’avant-hier ? …dis à Mamie Margaret de la jeter… m’écoute jamais… te sortir de là… » Reprenant son souffle, elle relâche son étreinte autour du malade, qu’elle était littéralement en train d’étouffer. Sans se soucier des regards douteux que lui lance le monsieur en costume, elle ajoute : « Ils ont essayé de te découper ? C’est vrai qu’ils utilisent les outils du jardin ? T’en as vu avec des grosses scies ? S’ils viennent tu pars en courant, te laisse pas faire, je suis sûre que c’est illégal. ». Margaret feint une quinte de toux et la jeune femme s’écarte du lit, la laissant prendre sa place. Elle non plus ne devait pas être ravie de la situation mais, comme à son habitude, elle n’en laissait rien voir. Un vrai mur de glace. Alors qu’elle prend la main de son fils, Rosie croit voir passer le demi-quart du tiers d’une émotion sur son visage et se demande si elle ne rêve pas. « Mon petit Paul, il faut toujours que tu te fourres dans des trucs pas possibles… » Elle se tourne ensuite vers l’aide soignant et, d’une voix sèche ne donnant nullement envie de la contester, ajoute : « Mon fils ne va malheureusement pas pouvoir rester dans cet hôpital, nous nous faisons toujours soigner dans un endroit particulier, nous attendrons donc qu’il soit en état de se déplacer pour signer une décharge. » Amen. Personne n’allait découper personne. Le docteur vient donner un avis favorable dans les jours qui suivent et il est transporté à Ste-Mangouste, où une lettre de son ex-femme l’attend. Quand le médicomage lui tend l’enveloppe, Margaret est bien tentée de la foutre à la poubelle mais finit par la poser à côté de son fils, histoire qu’il décide lui-même de ce qu’il allait en faire. Assise à ses côtés, Rosie ne peut s’empêcher de vouloir découvrir ce que renferme la missive, avant que de vieux souvenirs refassent surface et qu’elle retourne plutôt se plonger dans son livre. Ça fait des semaines qu’elle est partie, si bien que Rosie envisage de placarder des avis de recherche aux quatre coins de la ville. En réalité, elle n’est pas partie dans la maison, mais ce n’est jamais vraiment elle. Sa mère a dû partir explorer d’autres galaxies, parce qu’il n’y a plus que Thérèse. Une femme froide, peu expressive, absente. Elle se fond dans les murs comme si elle avait quelque chose à cacher et ils finissent par faire comme si elle n’était pas là car, au fond, c’est le cas. Tout finit par prendre sens lorsqu'un jour, ils se réveillent dans une maison vide. Un bout de papier tout froissé et son alliance, voilà tout ce qu’elle leur a laissé. Confus et au bord des larmes, son père met une dizaine de minutes avant de prendre la parole. Il tente alors de lui expliquer, avec ses mots à lui, qu’elle avait fini par en avoir marre de la magie, des sortilèges, des hiboux, des potions ratées partout dans la cuisine et de tout ce que ça représentait : une anomalie, un phénomène que toutes ses thèses ne parvenaient pas à expliquer. La jeune fille, à peine âgée de 14 ans, a du mal à comprendre. Elle avait fait ce choix en épousant un sorcier, Paul ne lui avait rien caché, ce n’était pas comme s’il lui avait tout avoué une fois qu’elle était enceinte. Alors pourquoi maintenant ? Une larme perle au creux des yeux de son père avant de rouler le long de sa joue, bientôt suivie d’une deuxième, puis d’une troisième, et ça n’en finit plus. C’est alors tout l’océan pacifique qui coule sur son visage. N’ayant jamais vu son père dans un tel état, Rosie est complètement paumée. Ne sachant pas quoi faire, elle se contente de le prendre dans ses bras, lui assurant que tout se passerait bien, qu’ils n’avaient pas besoin d’elle. À peine deux semaines plus tard, alors qu’ils venaient presque de faire brûler la maison avec un sortilège « révolutionnaire », Margaret Heavensbee se pointe à la porte. C’est Rosie qui lui avait demandé de venir, quelque chose qu’elle n’aurait jamais cru faire, après avoir vu son père mettre un des dossiers du Ministère à cuire. Elle ne devait rester que pour quelques jours, le temps de remettre un peu d’ordre, mais ces quelques jours se transformèrent en semaines, puis en mois, et elle finit par venir vivre avec eux de manière définitive. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]21 ans, septembre 1980 ✻✻✻ La tête contre la vitre, elle regarde le paysage défiler sans grand intérêt. Un camaïeu de vert danse sous ses yeux et ses paupières se font lourdes, accablées par le poids de la fatigue. Elle sait qu'elle pourrait dormir, après tout, c'est d'abord pour ça qu'elle s'est isolée des autres, mais elle veut d'abord finir son livre. Les Gobelins à travers l'économie anglaise, de 1635 à nos jours n'avait pas vraiment de rapport avec son cursus, mais ça lui importait peu, elle l'avait commencé et se devait donc d'achever sa lecture. Les minutes passent et les pages deviennent floues, les mots perdent leur sens, la jeune femme tente de résister mais fini par sombrer. Ce n’est qu’une heure plus tard qu’elle refait surface, réveillée par l’arrivée d’une élève dans son compartiment. Emily Nelson. Elles avaient fait du Quidditch ensemble pendant de nombreuses années et c’était d’ailleurs à elle que Rosie avait confié son envie de devenir championne pour la première fois. Mais plus les années passaient, plus le goût de la jeune femme pour les demoiselles s’accentuait, et elle avait fini par tomber amoureuse de son amie. Leurs rencontres étaient alors devenues très gênantes, Rosie ne sachant plus comment se comporter. Le moindre geste affectueux lui paraissait de trop, leurs discussions n’étaient plus les mêmes qu’avant, elle n’osait plus se confier et, au final, elles avaient tout bonnement arrêté de se voir. Son cœur se serrait encore quand elle la croisait dans les couloirs du château, mais elle n’avait pas le courage de faire le premier pas. Et voilà qu’elle était là. « Salut… Je lisais un article sur les Harpies, ça m’a fait penser à toi et je me suis dis… enfin je voulais savoir comment ça allait ? On ne se parle plus trop depuis quelques temps, j’ai fait un truc n’allait pas ? » Elle lui intime de s’asseoir et lui offre du chocolat, comme si ça suffirait à se faire pardonner. La situation lui faisait aussi de la peine, mais maintenant, il allait falloir qu’elle trouve une excuse. « Je t'ignorais parce que j'étais amoureuse de toi. » Aller bordel, dis le lui. Qu'est-ce que tu risque? Au pire des cas vous ne vous parlerez plus jamais, ça changera pas grand chose à ta vie mais au moins tu l'auras fait. Et si ça remontait au Ministère? Si elle se souvenait bien, le père d'Emily bossait là-bas, juste un étage en dessous du Département des Sports. Que se passerait-il si les entraîneurs apprenaient? Elle pouvait être sûre que la plupart d'entre eux ne la voudraient plus dans aucune équipe. Ce milieu n'était pas vraiment connu pour sa tolérance exemplaire et elle n'est pas sûre d'être prête à sacrifier ses chances juste pour un béguin même plus d'actualité. Comme à chaque fois qu'elle a besoin d'être tranquille, son patronus vient se mêler de ce qui ne le regarde pas, s'introduisant dans ses pensées. « Tu sais qu'elle le dira à personne, elle n'est pas comme ça. Et tu sais aussi que ça te soulagerait d'en parler à quelqu'un, au moins une fois. S'il-te-plait Rosie te renfer— » Sèche, elle n'attend pas qu'il ait fini et le coupe: « La ferme Pot-de-Colle, je me souviens pas t'avoir sonné. » Un bruit strident lui perce alors les tympans et elle se retrouve tirée en avant, percutant la banquette d’en face. En l'espace de quelques secondes, elle perd tout contrôle sur la situation. Le train vacille, ou entre en collision, elle n’en sait rien et tout se passe trop vite pour que ça ait la moindre importance. La tête d’Emily heurte violemment la vitre, qui vole aussitôt en éclats. Elle cesse alors de bouger et, si Rosie n’était pas en train de se faire emporter, elle aurait été très inquiète à son sujet. Paniquée, elle tente de se raccrocher à une poignée de valise mais celle-ci glisse et lui écrase la jambe. La douleur lui déchire le corps et c’est soudain comme si chaque parcelle de son être était en feu, un incendie qui la ravage jusque dans son esprit. L’incompréhension, la peur, sa souffrance, ses inquiétudes quant à l’état d’Em, toutes ces émotions se muent en un cri qui ne franchira jamais ses lèvres. Le silence qui s’installe ne présage rien de bon, mais elle ne peut rien faire, alors elle attend. Quoi, elle ne sait pas trop. Des gens, d’autres élèves, les professeurs présents dans le train, les secours. Mais personne ne vient, du moins pas tout de suite. L’aide n’arrive qu’une éternité plus tard, ou peut-être ne leur faut-ils que quelques minutes. Elle ne sait pas, elle ne sait plus. Tous la regardent avec un air désolé et, sous leurs traits crispés, elle peut aussi voir leur pitié, parce qu’ils avaient déjà compris. Rosie ne pouvait pas se lever, et encore moins voir dans quel état elle était mais eux, si. Outre les égratignures causées par le verre sur lequel elle reposait depuis tout ce temps, elle n’avait pas été beaucoup touchée, seule sa jambe droite avait vraiment été atteinte. Mais à quel point. Sa peau couverte d’hématomes laissait deviner de multiples fractures, certaines infligées par l’énorme malle qui s’était fracassée dessus, d’autres par les secousses du wagon. De toute façon, si on lui avait demandé, elle aurait sûrement préféré ne pas savoir tout ça. Un d’entre eux pointe sa baguette sur elle et lance un sortilège informulé, sûrement destiné à apaiser sa douleur. Elle aimerait lui dire que ce n’est pas la peine, qu’elle n’a pas mal, mais sa fierté n’était pas si forte et elle sait qu’elle en a besoin. Une paire de bras vient ensuite la déposer sur un brancard et ses yeux se ferment presque immédiatement. Inconsciente, elle ne verra jamais le visage d’Emily quand ils viendront récupérer son corps sans vie, elle ne saura pas non plus que ses autres amis sont sains et saufs et elle n’entendra pas Dumbledore expliquer que tout ceci était loin d’être un simple accident. Tout ça, elle l’apprendra à son réveil, trois jours plus tard. Elle verra aussi l’ampleur des dégâts, les blessés tous entassés dans l’infirmerie, certains encore entre la vie et la mort. Et enfin, pour finir de l’achever, on lui montrera sa jambe toute déglinguée et elle comprendra en quelques secondes ce que l’une des médicomages lui expliquera en une vingtaine de minutes, en tournant autour du pot comme ces gens là savaient si bien le faire, que c’en était finit du Quidditch. Plus d’entraînements, plus de matchs et plus de carrière. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]21 ans, novembre 1980 ✻✻✻ Les semaines qui suivirent l’accident s’enchaînèrent sans que Rosie n’y fasse vraiment attention. Les infirmiers passaient la voir plusieurs fois par jours, de même que ses camarades, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de les envoyer balader. Elle prenait ses cachets parce qu’il le fallait, se rendait aux séances de rééducation pour la même raison. Mais il n’y avait rien à faire, elle n’avait tout simplement plus envie. De rien. A quoi bon se donner autant de mal puisque de toute façon, sa vie était foutue ? Sa carrière de Quidditch s’était terminée avant même d’avoir commencé et, même si elle remontait sur un balai un jour, elle ne retrouverait jamais son ancien niveau. Ses projets étaient tombés à l’eau et tous les docteurs du monde n’y changeraient rien. Elle avait beau se répéter que d’autres n’avaient pas eu sa chance, qu’ils avaient perdu bien plus que leur jambe dans l’accident, elle ne pouvait s’empêcher de penser que sa situation était pire et parfois, elle en venait à regretter de ne pas être morte avec eux. Au moins, les choses auraient été beaucoup plus simples. Plus de regrets. Plus de regards désolés. Plus de potions dégueulasses censées « tout arranger ». Plus rien. Tout le monde s’en porterait mieux. Et puis, sa condition ne fatiguait pas qu’elle, elle voyait les cernes de son père se creuser à chaque nouvelle visite. C’était trop pour lui, entre son travail, sa fille et ses propres allers-retours à Sainte Mangouste, il n’avait plus le temps de se reposer et elle avait peur de ne faire qu’aggraver sa maladie, et c’était bien la dernière chose qu’elle voulait. Tirée de ses pensées par Pot-de-colle qui, dans une énième tentative désespérée de traverser la chambre en volant, venait de s’écraser lamentablement sur le sol de l’infirmerie, elle lève la tête de son bouquin et soupire. « On en a déjà parlé Pot-de-colle, un pingouin, ça vole pas. Fallait choisir autre chose, maintenant t’assume et tu te sers de tes pieds. » Son ton est glacial, elle n’a rien contre lui, il ne fait qu’essayer de se changer les idées, mais le voir s’acharner ainsi lui rappelle qu’elle aussi ne pourra plus voler. Un rire lui échappe alors qu’elle réalise l’ironie de la situation. Quiconque décidait de leur patronus était vraiment un connard. Désireuse de se changer les idées, elle saisit une des lettres qu’on était venu déposer sur sa table de chevet. Celles-ci s’accumulaient, et elle n’avait pas le courage de les lire, surtout si c’était pour s’entendre dire que les choses allaient s’arranger, qu’il ne fallait pas perdre espoir et que la médecine faisait tous les jours des progrès. Et qui sait, peut-être qu’elle pourra bientôt remonter sur un balai ? Foutaises. Si elle retouchait un jour à un balai, ce serait pour laver des carreaux. Cependant, ce n’est pas ça qu’elle trouve dans l’enveloppe. Ça ressemble plus à une invitation. Un nouveau bar vient d’ouvrir à Pré-au-Lard et un de ses amis a dû lui passer leur brochure en pensant que ça lui plairait de sortir de ce trou. Et bien, il avait… raison. Entièrement et totalement raison. À force de rester vautrée sur ce lit et de ne se lever que quelques heures par jour pour les entretiens médicaux, elle allait devenir folle. Se traînant hors du lit elle saute à cloche pied jusqu’au rebord de la fenêtre, où est entreposée la fameuse attelle à laquelle elle a désormais droit. Rosie n’avait aucune idée d’en quoi elle était faite et à vrai dire, elle s’en foutait pas mal. Elle lui permettait de se déplacer presque comme avant, c’est tout ce qui lui importait. Le fameux objet, la petite merveille, comme l’avait surnommé son docteur, n’était cependant pas assez solide pour supporter les difficultés d’un match de Quidditch. Mais, couplée avec une pommade qui puait le mort, la jeune femme ne la sentait presque pas et, l’attelle ayant été ensorcelée, une fois portée, c’était comme si elle n’était plus là du tout. Une merveille. Son voyage jusqu’au bar se fait sans encombres et, si on omettait les regards inquisiteurs de ses camarades qui ne l’avaient plus vue depuis deux mois, tout avait l’air normal. A peine arrivée, son regard se pose sur une autre jeune femme et elle a dû mal à l’en décrocher. Grande, brune, souriante, à peu près son âge et surtout, super canon. Le genre de fille qui séduisait n’importe qui sans lever le petit doigt. Et bordel. Sa voix. Elle est française, son accent n’en laisse aucun doute. Rosie doit la fixer depuis un peu trop longtemps, car elle lui fait signe de s’approcher. « Ça va ? Tu as l’air perdue un peu… C’est ta première fois ici ? Je ne t’ai jamais vue. » Pot-de-colle doit sentir qu’elle est mal-à-l’aise car, prenant sa forme de libellule, il vient se percher sur son épaule. Elle le remercierait presque, mais elle a déjà explosé son quota de gentillesse en le laissant dormir avec elle la semaine dernière. « Je sais que tu m’aimes bien au fond. » « N’importe quoi toi. Prend pas tes rêves pour des réalités, t’es toujours qu’un sale Pot-de-Colle. » Toutefois, sa voix est plus douce que d’habitude, une manière comme une autre de lui exprimer sa gratitude. Adressant son plus beau sourire à la belle inconnue, elle répond : « Oui, je suis jamais venue avant, j’étais… occupée. Ça a l’air sympa. » S’en suit une longue discussion, au cours de laquelle elle apprend que cette jeune femme, du doux nom d’Aurore, tient une petite boutique à Londres où elle fabrique des potions en tout genre, mais surtout de celles qui « vous changent les idées » lui assure-t-elle. À peine quelques secondes plus tard, la traîne dehors et elle lui propose d’en essayer une. Malgré les avertissements de l’idiot qui lui sert de patronus, elle accepte et saisit la fiole que lui tend son amie. L’animal se fait de plus en plus insistant, il essaie de la raisonner mais elle n’en a plus rien à faire. Alors qu’elle porte la fiole à ses lèvres, il vient tourbillonner devant ses yeux, rendant la tâche difficile. Exaspérée, elle l’attrape de sa main libre, lui écrasant les ailes, et le balance contre le mur. La douleur de l’animal lui donne envie d’hurler mais au lieu de ça, elle renforce sa poigne autour du morceau de verre et l’avale d’une traite. Les effets ne tardent pas à se faire sentir et, sous l’œil amusé de sa nouvelle amie, elle éclate de rire. Aurore croise son regard et elle pouffe de plus belle. Bientôt, ses abdos sont en feu et il lui devient impossible de se retenir. Tout est hilarant, et un rien suffit à la faire repartir. Sa tête est complètement vide et c’est à peine si elle se souvient de son propre nom. Le lit qui l’attend à l’infirmerie lui paraît soudain aussi loin que Népal. Tiens, ça doit être beau là bas. Super beau. Comme Aurore. Peut-être que si je lui demande, elle voudra bien qu’on y aille ? Faut juste que j’oublie pas de dire s’il te plait. Une voix âgée vient s’immiscer dans ses pensées, « Rosie, qu’est-ce qu’on dit ? C’est fou ça, l’autre cruche ne t’a vraiment rien apprit. ». Si elle n’était dans un état pareil, elle reconnaitrait la voix de sa grand-mère. Elle se souviendrait aussi que la cruche en question, c’était sa mère. Mais elle est bien trop captivée par les beaux yeux d’Aurore pour ça, et se contente plutôt de l’entraîner sur la piste. Toute la nuit, elle danse à ses côtés et, toujours sous les effets de la drogue et après un bon nombre de verres, elle s’approche de son oreille pour murmurer : « Dis, ça te gêne si je t’embrasse ? » Elle sait pertinemment qu’elles ne se reparleront jamais après ce soir, mais c’est le cadet de ses soucis. Le râteau qu’elle risque de se prendre, c’est ça le vrai problème. En temps normal, elle n’aurait même pas osé lui proposer une telle chose. La jeune femme était encore loin d’assumer sa sexualité – ce n’était pas pour rien qu’elle était encore célibataire – mais là, avec les substances pour excuse, elle pouvait bien se laisser aller. La jolie brune ne répond pas, se contentant de secouer la tête, et la jeune sorcière l’attire contre elle. Alors, avant même qu’elle comprenne ce qui lui arrive, elle la plaque contre le mur des toilettes, dégrafant son chemisier tandis que son amie verrouille la porte. Le lendemain, elle y retourne. Le jour d’après aussi. Celui d’après également. Elle finit par occuper toutes ses soirées de la même façon et, même une fois de retour dans son dortoir, elle continue. Les drogues l’aident à penser à autre chose, et la musique lui crève les tympans, si bien qu’elle n’a plus à penser à rien, et surtout pas aux conneries qu’elle est en train de faire. La plupart du temps, elle ne sait même pas ce qu’elle prend, elle se contente de remercier la personne assez généreuse pour lui filer ce dont elle à besoin, et c’est tout. Les drogues moldues, les potions, les plantes magiques – vous seriez surprit de tout ce qu’on peut faire avec un œuf de Serpencendre – elle n’est vraiment pas difficile. Toutes font l’affaire, et elle se noie dans chacune d’elle. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]22 ans, juin 1981 ✻✻✻ La vie continue. Facile à dire quand vous n'êtes pas la personne concernée, celle a qui on a arraché tous ses rêves. Celle qui, pour palier, s'était réfugiée dans des substances auxquelles elle n'aurait jamais cru toucher un jour. Celle qui, pour ne pas avoir à regarder ses anciens camarades continuer leurs études comme s’il ne s’était rien passé, avait préféré ne plus aller en cours du tout. Qu’est-ce qu’elle y aurait fait de toute façon ? La théorie c’était bien sympa mais, quand on ne pouvait plus s’en servir, ça perdait vite tout son intérêt. Quant à se réorienter… Ce serait comme s’avouer vaincue, non ? La jeune femme ne s’était pas montrée hautaine et insensible pendant des mois pour craquer maintenant. Et demander de l’aide, reconnaître qu’elle en avait besoin, signifierait baisser sa garde, sortir de derrière ces remparts qu’elle avait elle-même construit afin d’empêcher toute intrusion extérieure. Comme quand elle avait huit ans, Rosie avait pris toutes ses émotions et s’était contentée de les jeter sous son lit, pour ne plus avoir à y faire face. Sauf qu’elle n’était plus une enfant et que personne n’allait venir inspecter sa chambre pour lui demander de la ranger convenablement. Ou du moins, c’est ce qu’elle avait cru. Ses absences répétées étaient en réalité loin d’avoir échappé à ses professeurs, qui lui foutaient juste la paix le temps qu’elle se remette de l’accident. Une brise légère vient lui décoiffer les cheveux, ses mèches blondes venant lui couvrir les yeux, rendant la chaleur du mois de juin un peu plus tolérable. Si les autres sorciers de son âge sont en pleines révisions, pour elle, c’est plus bronzage et sieste dans le parc du château. Pour une fois, elle est presque contente de ne plus avoir à gérer tout ça. Sur le point de s’endormir, une ombre vient la priver du soleil et elle soupire. « Ce parc fait plusieurs milliers de mètres carrés, est-ce que t’es vraiment obligé de venir juste là où je– » râle-t-elle, avant de réaliser qu’il s’agit d’un Préfet, sûrement venu l’informer de quelque chose. « Désolée. Tu veux quoi ? » ajoute-t-elle, exaspérée. Il lui apprend que Dumbledore souhaite la voir dans les plus brefs délais et la traîne jusqu’à son bureau, non sans lui rappeler que le vieux barbu ne convoquant pas souvent les élèves, elle avait du souci à se faire. Ces Préfets, toujours là pour trouver les bons mots. Hésitante, elle finit par entrer et le directeur la met tout de suite en confiance, affirmant que son indigestion était dû à sa consommation de dragées – elle ne saisit pas trop ce que ça a à voir avec sa présence ici, mais le laisse divaguer. « C’est quand même un drôle de type celui là… » « J’espère quand même qu’il m’a pas fait venir juste pour parler de ses intestins, non pas que ce ne soit pas passionnant. » Le sorcier plonge alors ses yeux clairs dans les siens et c’est d’une voix douce, presque gênée, qu’il lui pose sa première question. Pas très loquace au début, il persévère, toujours avec cet air soucieux et plein de bonne volonté. Soudain, c’est comme si une pluie de catapultes s’abattait sur elle, détruisant les barrières qu’elle a mit si longtemps à ériger. Elle se sent mise à nue mais n’a pas peur pour autant, étrangement, elle est même rassurée. Cacher ce qui n’allait pas n’avait fait qu’aggraver le problème, ils en sont tous les deux conscients. Pour commencer, ils évoquent des choses faciles, il pose des questions auxquelles il a déjà les réponses et elle y répond comme s’il ne savait pas. Rosie parle et il écoute. Au fond, c'est peut être tout ce dont elle a besoin. Les messages de soutien, d'encouragement, les reproches et les ultimatums n'avaient pas eu le moindre impact et pourtant, là, dans ce bureau qui sentait le renfermé, elle a enfin l'impression de toucher au fond du problème. Peu à peu, ils en viennent aux choses qui fâchent, tout ce à quoi elle avait préféré ne pas penser ces derniers mois. En premier lieu, ses études. Parce que si son inaptitude à monter sur un balai l'empêchait de continuer dans le sport, tout n'était pas forcément perdu. Le vieil homme lui rappelle qu'elle a toujours été une élève brillante, que toutes les portes lui sont encore ouvertes si elle abandonne le chemin hasardeux sur lequel elle s'est aventurée. Le sang lui monte aux joues, mais elle ne dit rien. Ce n'est pas qu'elle ne veut pas reprendre ses études, mais elle a peur de ne pas y arriver. Son précédent cursus était principalement centré autour du sport et des entraînements, elle n'a plus travaillé de sujets purement théoriques depuis des années, que se passerait-il si elle n'en était tout bonnement plus capable? Si cette tentative était un échec ? Son patronus, jusqu’alors discret, intervient : « Tu sais que tu y arriverais. Accepte. Au pire qu'est-ce que tu perds? » Pour une fois, il n'a pas tord. Un sourire germe sur ses lèvres et elle informe le vieux sorcier de sa décision. En retournant dans la salle commune, ses pieds prennent inconsciemment le chemin du stade, comme si elle n’avait jamais cessé de s’y rendre. Une fois assise dans les gradins, elle observe les premières années se disputer les différentes balles, souvent sans grande conviction. Certains sont doués, d’autres un peu moins dégourdis, elle relève leurs fautes par habitude et son cœur se serre en pensant à toutes les choses qu’elle ne pourra plus faire. Elle réalise qu’elle ne peut plus, ne veut plus, travailler dans ce domaine, même en temps qu’arbitre ou recruteuse. Regarder les autres jouer en restant les fesses collées sur une chaise, très peu pour elle. C’était déjà assez dur comme ça, pas la peine de remuer le couteau dans la plaie. Un soupir lui échappe et, pas beaucoup plus avancée, Rosie tire un bout de parchemin de son sac afin d’écrire à son père, à qui elle n’a plus donné de nouvelles depuis bientôt trois mois, par peur de ce qu’il penserait d’elle. D’une main hésitante, elle gribouille quelques mots sur le papier avant de finir par y coucher tout ce qui lui passe par la tête. « Papa, Tout d’abord, j’aimerai m’excuser de mon attitude de ces derniers mois, tu n’y étais pour rien et j’espère que tu le sais. Le problème, c’était moi. Je m’étais complètement perdue, je ne me reconnaissais pas moi-même et voyais mal comment toi tu le pourrai. T’avouer que je n’allais plus en cours et sortais tous les soirs n’étaient pas non plus une option, alors je préférais ne rien te dire du tout. Cela t’as blessé, j’en suis consciente et j’espère que tu me le pardonne, ce n’était pas mon intention. Cependant, rassure toi – et mamie Margaret aussi (tu peux lui dire de se rassoir) – tout ça, c’est fini. Je viens de parler avec Dumbledore, il me propose de changer de cursus si je lui assure de revenir en cours tous les jours et j’ai accepté. Je ne suis pas encore sûre de ce que je vais faire, mais j’ai tout l’été pour me décider, on pourra même en parler tous les deux. Pour ce qui est de ma jambe, les choses vont beaucoup mieux. Les infirmiers travaillent sur une nouvelle attelle qui devrait me permettre de reprendre le Quidditch d’ici quelques mois, même si ce ne sera plus vraiment pareil. Je devrai sans doute aussi te dire que je ne passerai pas mes examens cette année – même si tu devais t’en douter – et que je pense donc rentrer à la maison dans les jours qui viennent, si tu es d’accord. Ps : Mamie Margaret m’a tenu au courant de ta santé. J’ai été soulagée d’apprendre que tu allais mieux et j’espère que ça va continuer mais, quoi qu’il arrive, tu pourras compter sur moi.
Tu me manques, Rosie » Une larme glisse sur sa joue et elle rentre immédiatement faire sa valise, pressée de revoir cet homme qui l’a toujours compris et soutenu, souvent sans poser la moindre question. Le lendemain, elle obtient l’autorisation de rentrer plus tôt et va retrouver son père dans la foulée, bien décidée à rattraper le temps perdu.
Dernière édition par Rosie L. Heavensbee le Dim 10 Jan - 20:28, édité 6 fois |
| | Re: rosie ✻ and i'm holding on to heavenpar Invité, Ven 8 Jan - 20:35 ( #) | Bienvenue à toi Bon courage pour la suite de ta fichette ! |
| Delliha McLeod admin - shame to die with one bullet left Répartition : 06/12/2015 Hiboux Envoyés : 3371
| Re: rosie ✻ and i'm holding on to heavenpar Delliha McLeod, Ven 8 Jan - 20:39 ( #) | MAAAAAAIS OUIIIII JE VEUX MA FEMME Rebienvenue |
| | Re: rosie ✻ and i'm holding on to heavenpar Invité, Ven 8 Jan - 20:44 ( #) | Bienvenuuuuuue |
| | Re: rosie ✻ and i'm holding on to heavenpar Invité, Ven 8 Jan - 21:27 ( #) | NON MAIS et je suis pas au courant ? Ryan dit qu'elle est trop belle Bon retour à la maison faudra qu'on cause lien toi et moi |
| | Re: rosie ✻ and i'm holding on to heavenpar Invité, Ven 8 Jan - 22:40 ( #) | Bienvenue, tu as vraiment un beau patronus |
| | Re: rosie ✻ and i'm holding on to heavenpar Invité, Ven 8 Jan - 22:45 ( #) | SUKIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII rebienvenue |
| | Re: rosie ✻ and i'm holding on to heavenpar Invité, Ven 8 Jan - 22:49 ( #) | Bienvenue parmi nous Bon courage pour ta fiche |
| | Re: rosie ✻ and i'm holding on to heavenpar Invité, Ven 8 Jan - 22:53 ( #) | Re bienvenuue |
| | Re: rosie ✻ and i'm holding on to heavenpar Invité, Ven 8 Jan - 23:35 ( #) | |
| | Re: rosie ✻ and i'm holding on to heavenpar Invité, Ven 8 Jan - 23:56 ( #) | C'est tout bonnement scandaleux Sans commentaire. Re bienvenue vieux caca |
| | Re: rosie ✻ and i'm holding on to heavenpar Invité, Sam 9 Jan - 10:45 ( #) | parles-moi vite alors |
| | Re: rosie ✻ and i'm holding on to heavenpar Invité, Sam 9 Jan - 10:48 ( #) | J'ai bienvenuté depuis mon tel, j'avais pas vu que c'était toi alors je reviens Et les vieux sont à moi, n'en profite pas avec la deuxième Mais quand-même, t'es toute mignonne ma tranche de Rosette j'exige un lien |
| | Re: rosie ✻ and i'm holding on to heavenpar Invité, Sam 9 Jan - 14:15 ( #) | Rebienvenue à toi Courage pour ta fiche |
| | Re: rosie ✻ and i'm holding on to heavenpar Contenu sponsorisé, ( #) | |
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