Nom: Reinhardt Prénom: Konstantin Hans Erwin, signifiant respectivement “inébranlable”, “miséricordieux” et “ami”. Savoir s'il les porte bien, c'est une autre histoire. Âge et Date de Naissance: Il est âgé de cinquante-trois ans et est né le vingt-quatre février 1929 à Bremerhaven, en Allemagne. Nature du sang: Né-moldu. Situation familiale: Son père est décédé en 1976 des suites d'une embolie pulmonaire, sa mère vit seule depuis dans l'appartement familial à Londres. Il a un frère aîné, Karlemann, plus âgé de quatre ans et une sœur aînée, Ava, plus âgée d'un an, avec lesquels il n'a presque plus de contact en dehors des rares réunions familiales. Il possède également des cousins éloignés qu'il ne voit plus depuis des années. Il n'a jamais été marié. Patronus: Un grizzli. Miroir du Rised: Il se voit lui-même, en compagnie d'une femme aux cheveux roux et au sourire mutin, leurs doigts s'entrelacent avec tendresse et elle dépose un baiser sur sa joue. Epouvantard: Il prend la forme d'une silhouette humaine qui se démultiplie devant lui jusqu'à l'entourer complètement. Il est très mal à l'aise au milieu de la foule et la fuit autant qu'il peut, c'est pour cette raison qu'il évite toujours les heures d'affluence dans les couloirs du château. Amortentia: Un curieux mélange alliant l'odeur iodée de la marée, le parfum sucré de la menthe et du thé Earl Grey et l'odeur du parchemin neuf. Composition de la baguette magique: Elle mesure vingt-sept centimètres et est taillée dans du bois de cèdre – un bois réputé pour choisir des sorciers doués d'une force de caractère et d'une loyauté peu communes et également très perspicaces, ce qui correspond plutôt bien à Konstantin. Elle est particulièrement rigide et contient en son cœur un crin de licorne. Emploi: Après avoir terminé son cycle d'études secondaire et obtenu son diplôme d'offensive magique avec les notes maximales, Konstantin a rejoint le bureau des aurors au Ministère de la Magie. Ancien Serdaigle, sa soif d'apprendre, son assiduité et son désir de faire ce qui était juste l'ont accompagné tout au long de sa formation, et il s'est avéré être l'une des recrues les plus douées de sa génération. Il exerce donc le métier d'auror depuis maintenant vingt-six ans. Il a été affecté à la surveillance de Poudlard en septembre 1979, suite à l'attaque des mangemorts à Belize. Animal de compagnie: Il a nourri une fois un chat errant qui traînait devant sa maison, et depuis ce dernier n'a plus jamais voulu le quitter, si bien qu'il a fini par le recueillir pour de bon. Elle s'appelle Mittens – à cause de son pelage entièrement noir, à l'exception de ses deux pattes avant qui sont blanches – et l'accompagne depuis qu'il est à Poudlard, il n'a pas eu le cœur de la laisser chez lui.
Caractère
Curieux, à une époque pas si lointaine que cela, Konstantin était le genre d'élève à passer son temps au milieu des livres, à les dévorer les uns après les autres inlassablement, à compulser presque obsessivement le plus de savoir possible, un vrai rat de bibliothèque. Sa curiosité pour le monde magique ne l'a jamais quitté depuis le jour où il a découvert qu'il était un sorcier, si bien qu'il en a acquis une connaissance poussée plutôt impressionnante. Et même si avec l'âge et les aléas de la vie il semble presque désenchanté, sa curiosité dévorante ne l'a jamais vraiment quitté et il lui arrive encore de s'émerveiller comme un enfant devant le plus simple des sortilège. Passionné, il aime son métier plus que tout au monde, même si ce dernier l'a souvent beaucoup éprouvé. Konstantin s'efforce d'être à l'image de son patronus, symbole de force et de courage. Appliqué, Il ne renonce pas facilement et il est loin d'être adepte du “vite fait, mal fait”, il ira toujours au bout des choses et essayera toujours de faire en sorte que ce soit bien fait, c'est cette qualité décisive qui a convaincu le Choixpeau de l'envoyer à Serdaigle. Son assiduité lui a valu nombre de fois les honneurs et les félicitations de son patron. Travailleur, il a sans doute passé au cours de sa vie plus de temps dans son bureau au Ministère ou bien sur le terrain que chez lui. Il se jette corps et âme dans le travail pour oublier ses problèmes et préfère les reléguer dans un coin de sa tête, ce n'est plus vraiment une qualité quand ces derniers lui reviennent en pleine figure parce qu'il les a ignorés trop longtemps. Désabusé, on aurait presque l'impression que tout ce qu'il y avait de candeur en lui a disparu au fil des années. De par son métier, il a vécu et vu des choses difficiles et s'est construit au fil du temps une carapace pour se protéger. Ses collègues le disent insensible, et parfois il aimerait que ce soit vrai, mais ce n'est qu'une façade. Grognon, il râle pour à peu près tout et n'importe quoi et possède un caractère difficile quand on n'y est pas habitué. Bourru, il lui arrive bien souvent d'envoyer sur les roses les gens qui essayent de lui parler, avant même qu'ils aient le temps de dire quoi que ce soit. Secret, il n'est pas exactement le genre d'homme à se confier aux autres et il faut bien souvent lui tirer les vers du nez pour savoir ce qu'il pense réellement. Très pudique lorsqu'il s'agit de ses émotions et de ses sentiments, il se cache derrière une apparence froide, presque hargneuse, préférant passer pour quelqu'un d'odieux plutôt que d'avouer ce qu'il ressent. Sarcastique, il n'a pas sa langue dans sa poche lorsqu'il s'agit de critiquer ou d'ironiser, à tel point qu'on en vient à se demander parfois s'il plaisante ou s'il est sérieux. Loyal, il n'a pas une pléthore d'amis mais il tient à eux – même s'il ne sait absolument pas comment le montrer – et leur est fidèle, de même qu'il est extrêmement respectueux de la hiérarchie. Solitaire, il a une sainte horreur de la foule et préférera bien souvent la compagnie des livres ou de son chat plutôt que cette d'autres gens. Cependant, il n'est pas asocial pour autant.
Patronus
Konstantin est bien trop vieux pour avoir été touché par le sortilège raté du Ministère. Il n'a dont pas la chance – ou plutôt la malchance, d'après lui – d'avoir vu son patronus apparaître à ses côtés, et il ne s'en porte pas plus mal. Il a toujours pensé que ce fiasco magique était sans doute la pire bourde commise par le Ministère depuis sa création, et il s'en mord d'autant plus les doigts depuis qu'il a été envoyé à Poudlard pour assurer la sécurité du château. Comme si le fait de devoir surveiller des gamins ne suffisait pas, le voilà maintenant obligé de surveiller aussi leurs patronus, et Merlin sait qu'ils sont nombreux et indisciplinés. Son propre patronus prend la forme d'un énorme grizzli, mais il n'a pas eu l'occasion de le voir depuis longtemps. La première et dernière fois qu'il a réussi à lancer le sortilège était lors de sa formation d'auror, il y a presque vingt-quatre ans de ça. Il avait beau être un élève très doué, il n'a jamais réussi à obtenir un patronus corporel durant sa scolarité, faute de trouver un souvenir heureux assez puissant. Il n'est même pas sûr de pouvoir encore y arriver, après les événements survenus dans sa vie au cours des dernières années. Mais heureusement pour lui, il n'a pas réellement besoin de ce sort dans la vie de tous les jours.
Pseudo et âge: Mister Hyde, alias Aël. Où as-tu trouvé le forum ? Dans le collant d'Orpheus Personnage: Inventé. As-tu un autre compte sur BP ? Peut-être. Alister, Orpheus, Léonard et Bloom, ma petite bande de sang-purs Présence: Trop souvent. Une remarque ? Je vous aime (Big up à la team vampires )
Dernière édition par Konstantin H. Reinhardt le Mar 22 Mar - 19:31, édité 5 fois
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Re: konstantin (✨) whatever doesn't kill you is gonna leave a scar
Bremerhaven, avril 1939 C'était une belle journée. Onze heures du matin venaient de sonner au vieux clocher de Bremerhaven, et le jeune Konstantin, alors âgé de dix ans, avait momentanément échappé à la surveillance de ses parents pour se glisser dans le petit jardin qui entourait leur maison, à quelques mètres à peine de la plage. Un livre à la main, il s'était laissé tomber dans l'herbe encore humide de rosée et s'était aussitôt plongé dans sa lecture, profitant de ces quelques instants de répit où il n'entendait pas ses parents se chamailler ni son frère et sa sœur lui chercher des noises. Une légère brise marine soufflait et venait désordonner les cheveux bruns du petit Allemand, apportant avec elle une odeur salée d'iode en provenance du port. Absorbé par son roman, il n'entendit pas les pas de son grand frère Karlemann se profiler derrière lui. Ce ne fut que lorsque son livre lui fut violemment arraché des mains qu'il se retourna en sursaut, et son cœur se serra lorsqu'il distingua au dessus de lui la massive silhouette de son aîné. Les deux garçons ne s'étaient jamais entendus. Konstantin était aussi timide et silencieux que Karlemann était braillard et turbulent, et ce dernier prenait toujours un malin plaisir à martyriser son petit frère qui était bien trop chétif et timoré pour se défendre. « Qu'est-ce que tu fous le nez plongé dans ton bouquin ? Encore ces conneries de science-fiction, je parie. » Le ton du plus vieux était railleur, tandis qu'il secouait le livre avec dédain. Konstantin se redressa, osant à peine croiser le regard moqueur de son frère. « Rends-le moi. » marmonna-t-il d'une petite voix en tendant faiblement la main. Mais ça n'allait pas être aussi facile, il connaissait trop bien Karlemann. Ce dernier se contenta de s’esclaffer. « Tu peux toujours rêver. T'en as pas marre, d'être toujours en train de lire ? » Il gratifia le jeune garçon d'une violente bourrade dans l'épaule. Ce dernier esquissa une grimace de douleur mais ne se démonta pas pour autant. « Rends-le moi. » répéta-t-il avec plus d'assurance. Il savait parfaitement comment cela allait finir. « Qu'est-ce que vous faites ? » Une voix féminine vint les interrompre. Ava s'était aventurée à son tour dans le jardin et avait rejoint ses deux frères. Les mains sur les hanches, elle darda sur eux un regard sévère, les dévisageant tour à tour. Elle ne tarda pas à comprendre la situation en voyant le livre dans les mains de son aîné. « Oh, Karly ! Rends-le lui, il ne t'as rien fait ! » Piailla-t-elle sur un ton de reproche. Le concerné ricana de plus belle. « Je ne crois pas, non. Qu'est-ce que tu dis plutôt de ça ? » Et à ces mots, il ouvrit le livre et en arracha une poignée de pages, qu'il laissa s'envoler dans le vent. Konstantin se raidit, son sang ne fit qu'un tour et avant même qu'il ne se rende compte de ce qu'il était en train de faire, il s'était déjà jeté sur son frère. Il commença à le bourrer de coups, les poings serrés et la rage au ventre. Karlemann laissa échapper un grognement et une expression éberluée éclaira brièvement son visage. Mais il ne tarda pas à se reprendre, la surprise laissa bientôt place à la haine et il asséna à son jeune frère une claque monumentale qui lui fit perdre l'équilibre. « Karly, stop ! Arrête ! » Ava tenta tant bien que mal de se mettre entre les deux garçons pour protéger son petit frère, mais le plus âgé la repoussa brutalement. « C'est entre lui et moi. » cracha-t-il entre ses dents, avant d'attraper Konstantin par le col de sa chemise, prêt à le frapper à nouveau. Le garçon, la lèvre fendue et le visage en sang, planta férocement ses yeux bleus dans ceux de son frère. Il était littéralement mort de peur, mais quelque chose au fond de lui lui dictait de ne pas baisser les yeux, défiant silencieusement son tortionnaire. Karlemann leva le poing, mais au moment où il s’apprêtait à frapper une seconde fois, l'incroyable de produisit. Un éclat s'alluma dans les prunelles azur de Konstantin et une armée de ronces sortit brusquement de terre pour aller s'enrouler autour des bras et des jambes de Karlemann qui, dans un mouvement de recul, lâcha la chemise de son frère. Ce dernier s'affala dans l'herbe et regarda avec ahurissement son aîné hurlant de terreur se débattre au milieu des plantes qui continuaient de grandir, l'emprisonnant entre leurs mailles épineuses. Il n'avait aucune idée de ce qui était en train de se passer, mais il sentait confusément un sentiment nouveau s'emparer peu à peu de lui. Il se sentait plus fort, plus puissant, quelque chose en lui venait de changer irrémédiablement.
* * *
Journal de bord, 27 juillet 1940
Cher journal, j'ai toujours voulu avoir un journal à moi pour écrire tout ce que je pense, alors voilà, je profite que tu ais été mon cadeau d'anniversaire pour commencer maintenant. Je suis désolé d'avoir mis autant de temps avant de t'écrire, mais je t'avais un peu oublié. Ma vie est en train de prendre un tournant inattendu, c'est à la fois excitant et terriblement effrayant. Il faut que je te raconte ! Tu es le seul à qui je pourrais dire tout ça... Tout d'abord, nous avons déménagé. Mais pas seulement changé de maison, nous avons même changé de pays ! Nous avons pris le train très tôt hier matin, le voyage a duré toute la journée, Karlemann a été particulièrement agaçant comme toujours, et j'étais tellement fatigué que je me suis endormi dès que nous sommes arrivés à l'appartement. C'est étrange de vivre dans un endroit si petit, comparé à notre ancienne maison. Et du coup, nous n'avons plus de jardin, c'est un peu triste. J'ai du mal à m'habituer à Londres. Il y a tellement de bruit, tellement de monde, tellement de choses à voir, ça me donne le tournis... Bremerhaven me paraît si tranquille à côté. Et dire que j'ai osé prétendre que je m'y ennuyais... Maintenant, cela me manquerait presque. Je me demande si on y retournera un jour. J'ai posé la question à Maman, elle n'a pas répondu, elle m'a juste regardé avec un air un peu triste. J'ai bien compris que l'Allemagne n'est plus un pays sûr, à cause de la guerre, c'est pour ça qu'on est partis. Mais ça va me manquer. En plus, ici en Angleterre j'ai un mal fou à comprendre ce que les gens disent, ils parlent beaucoup trop vite et ils ont un accent. Mais peu importe, j'allais presque oublier de te parler du plus important : ce matin, une lettre est arrivée pour moi ! Et tu ne devineras jamais ce qu'elle disait... Je n'en ai pas cru mes yeux en la lisant, au début j'ai cru à une blague. Mais j'ai vite compris que c'était très sérieux. Je suis un sorcier ! Et je suis admis à l'école de magie Poudlard à la prochaine rentrée. C'est tellement incroyable, j'ai encore du mal à réaliser ce qui m'arrive. Et pourtant... Cela expliquerait beaucoup de choses. Toutes ces choses bizarres qui m'arrivent, depuis l'accident avec mon frère l'année dernière. Comme par exemple les lumières qui sautent à chaque fois que je rentre dans une pièce, ou bien les fleurs de Maman qui se fanent dès que je les touche. Je pensais que j'étais juste... bizarre. Mais il semblerait qu'il y ait finalement une explication à tout ça. Et le meilleur dans cette histoire, c'est que maintenant Karlemann refuse de m'approcher, j'ai enfin la paix. J'ai vraiment hâte de découvrir cette fameuse école ! Dans la lettre, ils disent aussi qu'un professeur se présentera à la maison pour venir m'expliquer le fonctionnement de l'école et m'aider à acheter mes fournitures, j'espère qu'il sera là bientôt, je n'en peux déjà plus d'attendre !
* * *
Londres, décembre 1959 Vingt heures dix-huit. Konstantin regarda sa montre pour la troisième fois. Cela faisait bien dix minutes qu'il attendait à l'entrée de l'Amorina, un petit restaurant de Soho situé à l'angle de Wardour Street. Il remit dans ses poches ses mains rougies par le froid et recommença à scruter les gens qui passaient autour de lui, plissant les yeux face au vent glacé qui balayait la rue. Que diable pouvait-elle bien faire ? Une vague d'angoisse vint alors lui nouer l'estomac. Et s'il lui était arrivé quelque chose ? C'était toujours comme ça avec elle, il ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter. Mais bientôt, un reflet rouge se détacha dans la noirceur de la nuit et lui fit tourner vivement la tête. Un sourire vint alors éclairer son visage fatigué. C'était elle. « Bonsoir Konstantin ! » dit-elle joyeusement en lui prenant les mains. « Je suis désolée d'être en retard, mais tu sais comment est Ryan... J'ai eu du mal à le convaincre de me laisser partir. » L'auror serra les mains de sa coéquipière dans les siennes, trop heureux de la retrouver pour lui garder rancune de ces longues minutes d'attente passées dans le froid. Cependant, son regard s'assombrit lorsqu'elle mentionna le nom de Ryan. Cela faisait presque trois ans qu'elle était avec lui. Trois ans que la vie de Konstantin était devenue un enfer. Il la regarda de haut en bas, emmitouflée dans son manteau rouge, ses joues rosies par le froid, levant vers lui ses grands yeux verts pleins d'affection. Et il lui sembla sentir, une fois de plus, son cœur fondre comme neige au soleil. Comment avait-il pu en arriver là ? Comment avait-il pu laisser passer sa chance aussi facilement ? « Mon petit chaperon rouge... » murmura-t-il avec tendresse en lui rajustant son col. « Ne t'inquiète pas, je comprends. Mais, tu sais Clarice, tu devrais en discuter avec lui. » Tout en parlant, il l'entraîna vers la porte du restaurant, et ils allèrent s'asseoir à une petite table près de la fenêtre. « Je veux dire, ce n'est pas parce que vous êtes ensemble qu'il doit t'interdire de me voir. Je suis quand même ton coéquipier. » Clarice lui jeta un regard embarrassé. « Je sais... Mais ça ne servirait à rien de lui parler de ça. Il se maîtriserait pendant quelques jours au mieux, puis il recommencerait. C'est son caractère. Et puis je ne veux pas créer de nouvelles tensions entre nous. C'est devenu si compliqué, depuis quelques temps... » soupira-t-elle. L'Allemand fit mine de se plonger dans la lecture du menu, faisant appel à toute sa volonté pour ne pas sourire de toutes ses dents et ne rien laisser paraître de la satisfaction que lui procurait cette nouvelle. Oui, c'était parfaitement égoïste et ça lui était complètement égal. « Je peux essayer d'aller lui parler, si tu veux. » proposa-t-il. « Non, merci Konstantin. C'est gentil de ta part, mais je crois qu'il vaut mieux éviter... Oh, je sais ce que tu penses. Je sais que tu ne le portes pas dans ton cœur, mais je t'assure qu'il a un bon fond. » L'auror laissa échapper un ricanement sarcastique. Ryan, un bon fond ? Quelle blague ! Konstantin et lui avaient été amis, autrefois, à une époque qui lui paraissait bien lointaine à présent. Ils s'étaient rencontrés dans le Poudlard Express, le jour de leur première rentrée et s'était rapidement liés d'amitié. Konstantin avait été envoyé à Serdaigle et Ryan à Serpentard, mais cela ne les avait pas empêché de rester amis, et au fil des années ils étaient presque devenus inséparables. Ils étaient tous les deux rentrés au bureau des Aurors une fois leurs études finies, et c'est là qu'ils avaient fait la connaissance de Clarice. Ryan savait mieux que personne à quel point son ami l'aimait, et aussi qu'il n'avait jamais osé le lui dire. Et il en avait ignoblement profité. Et Clarice, elle, ne se doutait de rien. « Allez, ne prends pas cet air contrarié., dit-elle en posant une main sur le bras de son coéquipier. Nous avons quelques heures de tranquillité devant nous, autant en profiter ! » Oui, une soirée entière sans la présence et la jalousie maladive de Ryan, c'était plus qu'il n'aurait osé espérer. Les deux aurors échangèrent un regard complice avant de faire signe à un serveur qui passait près d'eux. Il était près de minuit et demi, lorsqu'ils sortirent du restaurant. Konstantin avait décidé de raccompagner Clarice, de peur qu'elle ne fasse une mauvaise rencontre, mais les rues qu'ils empruntaient étaient désertes, à l'exception de quelques rares voitures moldues qui passaient de temps à autre. Seul le crissement de leurs pas sur le trottoir enneigé venait troubler le silence. Ils ne parlaient pas. Konstantin sentait sa gorge se nouer au fur et à mesure qu'ils approchaient de l'immeuble de son amie. Pourquoi fallait-il toujours que les meilleurs moments soient ceux qui passent le plus vite ? Ils s'arrêtèrent finalement devant un vieil immeuble de pierres grises. « Bon, eh bien... Merci pour cette agréable soirée, Konstantin. C'était bon, d'être un peu seuls tous les deux. » « Oui, à moi aussi ça m'a fait du bien. » murmura-t-il, un faible sourire aux lèvres. « Alors... A demain au bureau. Bonne nuit. » acheva-t-elle en posant une main sur la poignée de la porte. « Toi aussi... Non, attends ! » Son coéquipier la retint brusquement. Il jeta un coup d’œil rapide aux fenêtres du troisième étage. Toutes éteintes. Ce n'était pourtant pas le genre de Ryan, de se coucher si tôt. « Clarice, je... je dois te dire quelque chose. » Il lui prit de nouveau les mains, essayant d'ignorer tant bien que mal les battements frénétiques de son cœur. « Ça fait des années que j'aurais du te le dire... Je sais que ce n'est pas le bon endroit ni le bon moment, je sais que c'est trop tard mais... Je ne peux pas continuer comme ça. Il faut au moins que tu le saches. » Égoïste. Tu n'es qu'un égoïste, Konstantin. Si tu l'aimais vraiment autant que tu le dis, tu la laisserais tranquille. Tu lui laisserais son bonheur, sa vie, au lieu d'essayer d'en faire partie à tout prix et de tout détruire. Voilà ce que lui hurlait son esprit, mais il refusa de l'écouter et poursuivit. « Depuis le début. Depuis notre première rencontre. Je... je t'aime. Voilà. » Cinq ans qu'il brûlait de lui avouer ses sentiments, qu'il n'osait pas, qu'il se torturait l'esprit à se demander ce qu'elle pensait de lui, ce qu'elle pouvait ressentir, à essayer de trouver un moyen de lui faire comprendre tout cela malgré la présence de Ryan, malgré le fait qu'il n'avait pas le courage de dire tout ce qu'il avait sur le cœur, qu'il avait peur... Et voilà, il l'avait dit. Il avait lâché ces trois mots comme on relâche un prisonnier. Enfin. Clarice le dévisageait avec ahurissement. De toute évidence, elle ne s'était pas attendu à ce genre de confidence. Mais contre toute attente, son expression figée finit par disparaître pour laisser place à un sourire, et elle vint plaquer sur les lèvres de son coéquipier un baiser plein de tendresse. « Moi aussi. » souffla-t-elle en se serrant contre lui. « Dès qu'on a commencé à travailler ensemble, tu m'as tout de suite plu... Mais je ne savais pas quoi faire, tu m'intimidais tellement. J'avais peur de mes sentiments et j'étais bien trop timide pour entreprendre quoi que ce soit. Et puis Ryan est arrivé... Mais, au fond.. je crois que même si j'ai tout fait pour me convaincre du contraire, je n'ai jamais cessé de t'aimer, toi. » avoua-t-elle en rougissant. « J'aurais dû m'en douter. » lâcha une voix dans leur dos. Les deux aurors sursautèrent violemment, et Konstantin sentit son sang se glacer dans ses veines à la vue de l'homme qui se tenait à quelques mètres d'eux. « Ryan... murmura Clarice d'une voix tremblante, Je... » « Ta gueule. » la coupa-t-il froidement. À pas lents, il vint se planter devant elle. « Tu t'es bien foutu de moi, pendant trois ans. » La gifle qu'il lui administra résonna avec un claquement sec dans la rue déserte. Immédiatement, Konstantin se jeta sur lui et lui asséna un coup de poing en pleine figure qui l'envoya valser par terre. « Toi aussi. Je pensais que tu avais abandonné l'idée, depuis tout ce temps. » murmura Ryan avec un ricanement sarcastique, tout en essuyant du revers de sa manche le sang qui coulait sur son menton. « Mais peu importe, je vais régler cette histoire. Une bonne fois pour toutes. » Il sortit sa baguette de la poche intérieure de sa veste et la pointa vers Konstantin avec un sourire mauvais. Un éclair rouge s'échappa de la baguette et avant même que l'Allemand ait le temps de lancer un sortilège de bouclier pour contrer l'attaque, Clarice s'était jetée devant lui pour le protéger. « Clarice, non ! » Le sort la frappa de plein fouet. La jeune femme fit trois pas en arrière, les mains serrées sur son estomac où s'élargissait déjà une énorme tache de sang, avant de s'effondrer dans la neige. Konstantin se précipita vers elle, complètement paniqué, sa baguette dans une main, l'autre soutenant la tête de sa coéquipière. « Ça va aller Clarice, ça va aller ! Je vais te sortir de là, je te le promets. Je.. je.. » Bafouilla-t-il d'une voix tremblante . « Konstantin, je... je suis désolée.. » « Non, ne dis rien, ça va aller. » Un filet de sang s'échappa de ses lèvres bleuies par le froid. « Tu peux pas me laisser. Tiens bon, je t'en supplie. » Des larmes commencèrent à perler au coin de ses yeux bleus et lui brouillèrent la vue. Il ne vit pas Ryan partir en courant et disparaître au coin d'une ruelle. Il était trop tard. Son corps était devenu dur et glacé comme une pierre. Il était trop tard. Et tout ça, c'est de sa faute. Au loin, le clocher sonnait une heure du matin et le bruit des cloches vint couvrir les sanglots étouffés de l'homme agenouillé dans la neige tachée de rouge.
Journal de bord, 1 septembre 1979
Je viens juste de retrouver ce vieux journal au fond de ma valise, je l'avais complètement oublié. Je me suis dit que ça me ferait du bien de coucher mes pensées sur le papier, en ces temps troublés. Compte-rendu de la dernière mission effectuée à Belize, Honduras, le vingt-et-un août 1979 : Ce fut un véritable massacre. De toutes les missions que je me suis vu confier en vingt-six ans de carrière, celle-ci était probablement la pire. Je ne crains pas les mangemorts, après tout j'y suis régulièrement confronté, ce sont sans doute plutôt eux qui me craignent – et si ce n'est pas le cas, ils devraient. J'éprouve l'indicible sentiment que, pour une raison inconnue, la mort semble me coller à la peau et toujours se trouver sur mon chemin, où que j'aille. On pourrait croire que j'y suis habitué, depuis le temps que j’exerce ce métier, et pourtant, j'ai toujours la boule au ventre et le cœur lourd. Ce vingt-et-un août, nous avons perdu une dizaine d'hommes, dont de très jeunes recrues – je ne sais combien avec exactitude, je n'ai pas eu le courage de lire le rapport, il traîne toujours sur ma pile de courrier à ouvrir. Edward était parmi eux. Sa disparition me tord le cœur, bien que je m'efforce de n'en rien laisser paraître. C'est moi qui l'ai supervisé tout au long de sa formation, qui lui ait appris toutes les ficelles du métier, il était comme un frère pour moi. Il était si jeune... Je ne saurais dire non plus combien de partisans du Seigneur des Ténèbres sont tombés au combat, beaucoup, je l'espère. Ces ordures ne méritent rien de mieux. Encore, s'il n'y avait que cela... Mais non, des élèves de Poudlard comptent également parmi les victimes de cette funeste nuit. La colère bout dans mes veines rien qu'à l'idée qu'on ait pu laisser une telle tragédie se produire. À l'heure où j'écris ces lignes, je suis à bord du Poudlard Express, quelque part à mi-chemin entre Londres et l'école. J'ai reçu mon nouvel ordre de mission hier : je suis affecté à la surveillance et à la protection du château pour une durée indéterminée. Je ne pensais pas y remettre un jour les pieds, je suis partagé entre une pointe de déception et une nostalgie grandissante. Quoi qu'il soit, je n'ai pas le choix. Peut-être que ce changement d'air me fera du bien.
Journal de bord, 22 janvier 1980
Tout était calme depuis mon arrivée au château, il y a quatre mois de cela. Beaucoup trop calme pour que cela soit durable, j'imagine. Il semblerait que les mangemorts aient une imagination particulièrement prolifique lorsqu'il s'agit de s'en prendre à Poudlard et à ses occupants. Une attaque organisée contre les gradins est survenue durant un match de quidditch hier après-midi, rien ni personne n'aurait pu le prédire. Je n'étais pas sur les lieux au moment de l'attaque, n'éprouvant aucun attrait particulier pour le quidditch, si bien que j'ai été prévenu trop tard et n'ai pas pu agir. Les coupables n'ont pas été appréhendés, mais heureusement cette fois-ci aucune perte n'est à déplorer, les élèves touchés n'ayant subi que des blessures mineures. Quelques heures plus tard, un hibou en provenance du bureau m'est parvenu, relatant une évasion de mangemorts à Azkaban – probablement ceux qui ont attaqué les gradins la veille. Comme bien souvent, la missive du Ministère est arrivée trop tard. Je me sens impuissant et inutile, et cela me rend fou. Une rumeur court au château, selon laquelle Dumbledore envisagerait de quitter son poste. Je ne sais pas ce que nous allons faire si le seul sorcier que redoute véritablement Voldemort nous abandonne. Sommes-nous de taille à lutter contre ce fléau ? Une si grande responsabilité pèse sur nous, c'est insupportable.
Journal de bord, 1 septembre 1980
Encore une fois, la malchance s'est abattue sauvagement sur Poudlard et ses habitants. Cette fois-ci, ce ne sont pas les gradins qui ont subi une attaque mais le Poudlard Express lui-même. Je n'aurais jamais cru voir cela de mes propres yeux. Nous n'avons pour l'instant aucune idée des auteurs de cette nouvelle tragédie, mais le doute est dans tous les esprits. Comment ne pas penser à une nouvelle machination fomentée par le Seigneur des Ténèbres. Le wagon dans lequel je me trouvais a déraillé et s'est retrouvé plongé dans le vide, uniquement maintenu en équilibre par le dernier wagon resté sur les rails. J'ai été blessé par des éclats de verres provenant d'une fenêtre brisée, mais rien de grave. La plupart des occupants du wagon ont réussi à en sortir indemne, certains malchanceux n'ont pas eu le temps de s'extirper du wagon avant que ce dernier ne se détache pour de bon et n'aille s'écraser au fond de la rivière une trentaine de mètres plus bas. J'ai encore perdu un collègue, je n'ai rien pu faire. Une fois de plus, la mort semble marcher dans mes pas, inlassablement. Je suis encore choqué et secoué mais je me remets doucement, j'ai eu beaucoup de chance par rapport à d'autres. J'ai passé presque toute la journée à l'infirmerie, malgré la foule, à aider l'infirmière et les professeurs, je suis exténué, autant physiquement que mentalement. Cette rentrée démarre bien mal.
Journal de bord, 12 mars 1981
Si je croyais au sort, je serais convaincu que ce dernier s'acharne autant qu'il peut sur le château. Poudlard s'avère être beaucoup moins tranquille et sûr qu'il ne l'était quand j'étais encore étudiant. Je savais bien que cette histoire de patronus matériels allait mal se finir. Voilà qu'ils sont malades maintenant. Un étrange épidémie s'est répandue parmi les élèves – et d'après ce que j'ai compris, plus généralement chez tous les sorciers détenteurs d'un patronus à travers le monde sorcier. Je suis bien content de ne pas en avoir. Les élèves atteints par ce mystérieux fléau ont été rassemblés dans une aile désaffectée du château, loin du reste, loin de tout. Je suis allé leur rendre visite hier, à la vitre de séparation. Et même moi qui n'aime pas spécialement les élèves, la vue de tous ces gamins désœuvrés, malades et à bout de forces derrière cette paroi de verre m'a glacé le sang et fait de la peine, je suis obligé de l'admettre. Une fois de plus, je me sens impuissant. Les couloirs déserts et les sales de classes clairsemées m'apparaissent de plus en plus lugubres. J'ai entendu Dumbledore mentionner lors d'une réunion, quelques jours plus tôt, un village sorcier perdu sur une île lointaine, en Inde. Je crois qu'il compte envoyer les élèves là-bas en rémission, lorsque l'équipe de Shacklebolt aura enfin trouvé un remède à ces maux étranges. On dirait bien que le programme de mes vacances d'été est tout tracé.
Dernière édition par Konstantin H. Reinhardt le Mar 22 Mar - 19:28, édité 8 fois
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Re: konstantin (✨) whatever doesn't kill you is gonna leave a scar