« La patiente 602 est née avec une malformation génétique de la rétine. Elle est partiellement aveugle depuis la naissance. En réalité nous supposons qu'elle ne distingue que vaguement les mouvements, mais elle ne pourra pas vous reconnaître visuellement par exemple. Nous ne pourrons savoir avec certitude ce qu'elle perçoit que lorsqu'elle apprendra à parler évidemment, pour le moment c'est trop tôt. Sa maladie, proche de la rétinopathie pigmentaire, est orpheline, il n'existe à ce jour aucun moyen de la guérir définitivement. Un traitement pourra être donné à la patiente pour que sa cécité n'évolue pas, mais nous ne sommes encore sûr de rien. » - pédiatre ophtalmologiste, octobre 1963.


« Lorsque Zara-Lynn est née, ses yeux était déjà ouverts, étant donné qu'elle avait atteint son terme. Les médecins ce sont rendus compte de sa maladie au moment où ils ont remarqué qu'elle ne suivait pas les gens des yeux, comme les autres bébés. Ils pensaient au départ à un voile de liquide lacrymale qui bloquait sa vision partiellement, et qui partirait au bout de quelque jours après la naissance. Lorsque, deux semaines plus tard, nous sommes revenues à l'hôpital parce qu'elle ne nous regardait toujours pas, ils ont fait des examens et en on conclu à une maladie orpheline, à ce jour intraitable. C'est à ce moment là qu'on s'est rendu compte que notre petite fille ne verrait jamais son propre reflet dans un miroir, ou même ses parents devant elle. » - mère de Zara-Lynn.

- Zara, qu'est ce que ça te fait de voir ces rapports ? Cela te blesse, te touche, t'énerve ?

- Ne m'appelez pas Zara. Je m'appelle Zara-Lynn, et vous ne me connaissez pas. Je ne sais pas où vous avez récupéré ça mais je vous conseille de les rendre, cela ne vous regarde pas.

- Oui je comprends tout à fait ton énervement, ce sont des choses personnelles, mais...

- Mais je n'ai rien à vous dire !

Il me prenait pour une débile, une assistée incapable de voir quoi que ce soit. Mais c'était faux, je voyais ses mouvements, je distinguais ses formes. Je le percevais écrire, entouré de hautes piles de... dossiers, feuilles ? Je n'en savais rien par contre. Je l'entendais murmurer dans son magnétophone, sans discerner clairement ses mots. Je voulais savoir !

« Le comportement de la jeune Zara-Lynn Baudelaire est tout à fait étonnant, mais parfaitement compréhensible au fond. La pauvre petite ne distingue même pas les couleurs, comment voulez-vous qu'elle ai une conduite sociale normale ? Elle s'est totalement refermée sur elle-même, le travail à faire est considérable, je ne le crains. » - rapport vocale d'un psychologue de Paris, juillet 1973.

- MAIS QU'EST CE QU'IL RACONTE !!!! C'EST N'IMPORTE QUOI !!!! CA N'A ABSOLUMENT RIEN A VOIR, C'EST LUI QUI A UNE CONDUITE SOCIALE ANORMALE !!!!

- Zara-Lynn Grace Baudelaire ! Puis-je savoir comme tu as obtenue cet enregistrement ?! C'est totalement confidentiel, ne respectes-tu donc pas le secret professionnel ? Tu n'as pas à connaître le rapport de ton psychologue ! Nous irons demain matin à la première heure le lui rendre, et je tiens à ce que tu lui présentes des excuses écrites ET orales !

Ma mère au teint d'ordinaire si pâle avait rougi. J'avais baissé la tête. Si j'avais su qu'elle était dans la pièce adjacente, je me serais tus. Voilà qu'à présent elle savait que je volais dans les affaires des gens. J'allais me prendre une belle rouste par papa le soir. Il fallait que je la joue fine, où il refuserait de m'inscrire à Poudlard à la rentrée prochaine. J'allais bientôt recevoir par hibou ma lettre de convocation, je devais être irréprochable. Et voilà que je me faisais prendre à piquer un enregistrement à mon stupide psy. Comme si j'avais besoin de ça. Qu'est ce que mes parents allaient bien pouvoir lui dire, en septembre ? Que j'étais partie en internat dans le nord du pays, surement. Ils mentiraient sur la nature du collège, pour ne pas éveiller de soupçons. Un imbécile de moldu comme lui ne pouvait pas comprendre, il n'était pas comme ma mère. Je préférais ne pas relever, murmurant un léger "Excuse-moi." pour ensuite cavaler jusqu'à ma chambre.

J'avais eu raison, pour la rouste. Et puis pour Poudlard aussi. J'avais reçu la lettre parlante le soir même, l'heure était grave à la maison. Ma mère pleurait silencieusement, à la fois triste et fière que son unique petite fille soit en âge d'être éduquée à la sorcellerie. Elle était inquiète, mais c'est parce qu'elle ne connaissait pas Poudlard. Mon père la réconfortait distraitement, réécoutant la lettre et lisant la liste de fourniture à avoir pour la rentrée. Mon heure était venue. J'attendais patiemment dans le petit salon que mes parents prennent une décision pour moi. Me laisseraient-ils étudier là-bas, comme tous les jeunes sorciers de la région ? Ou alors mes piètre résultats scolaires et mes penchants au vol les résignerait à m'envoyer dans un internat pour nones ? Mon père passa le pas de la porte, la lettre un peu chiffonnée en main

- Zara-Lynn, nous avons pris une décision ta mère et moi [mon coeur battait à toute allure, faite qu'ils disent oui!] Malgré le peu de confiance qu'a ta mère pour le monde des sorciers, nous avons choisis de t'inscrire à Poudlard. Seulement, à quelques conditions. Tu as une période d'essai. Je veux que tu sois irréprochable ! Si aux vacances de Noël je juge tes notes insuffisantes, tu retourneras à la maison et nous t'inscrirons dans l'établissement St Marie, ou tu recevras des études de moldus. Pour éviter le long trajet entre Poudlard et Paris, nous allons déménager à Londres le mois prochain. Commence à préparer tes affaires.

Avais-je été un jour de ma vie aussi heureuse qu'à cet instant ? Non, je ne crois pas. J'allais enfin étudier à Poudlard ! Comme promis, papa, maman et moi avons déménagé le mois suivant. Londres était une ville magnifique, mais peu m'importait, j'allais partir dans quelques semaines. Fin aout, papa m'avait accompagné au Chemin de Traverse, qu'il connaissait bien pour y faire ses courses quelques fois par an. Nous nous étions rendus, père et fille, au magasin de baguette, de vêtement de sorcier, et enfin d'animaux de compagnie. Nous avions le droit à un chat ou un hibou. Je choisis la deuxième option. Après avoir longuement réfléchis, mon choix se posa sur un tout petit oiseau gris et blanc que je nommais immédiatement Absolem. Papa n'était pas très d'accord, jugeant qu'un si petit animal me serait bien inutile pour transporter mon courrier. Néanmoins, ma décision était prise et il me laissa faire. D'autant plus que son prix en était nettement réduit, du fait que personne ne voyait l'utilité d'un hibou aussi minuscule. Après avoir bu un jus de citrouille, papa m'emmena à la banque, pour me donner l'accès à un compte qu'il avait ouvert à ma naissance. L'argent qui y était placé été plutôt conséquent, et il me confia une petite bourse à dépenser comme je le voulais dans l'année. Je l'avais remercié et nous étions rentré à la maison, attendant tous les trois plus ou moins impatiemment que vienne le mois de septembre.