« Commençons pas le commencement Jeremiah. Racontes-moi un peux ta vie. » Assis dans le fauteuil, tu ne semblais pas disposé à parler de ton passé. Tes parents avaient envisagés la thérapie familiale, essayant de sauver ce qu'il restait de votre famille déchirée. Voilà deux ans que tes parents ne cessaient de s'engueuler, de se hurler dessus. Et toi, comme un con, tu prenais pars à la fiesta et tu t'interposais entre les deux. Résultats des courses, tu avais étés embarqué dans cette thérapie que tu voyais d'un très mauvais œil. Cette séance, tu devais la faire en solitaire. Apparemment, elle allait aider à différencier les différentes difficultés. « Vous voulez savoir quoi ? Il n'y a pas grand chose à dire...une vie banale, une scolarité banale... » Tu hausses les épaules, bougeant dans le canapé, te déportant vers la gauche. La psychomage sourit légèrement, écrivant quelques notes sur son carnet. Azël tourna sa tête vers toi et vient se loger sur tes genoux, cherchant à te procurer une certaine chaleur, un réconfort dans ce moment pénible que tu étais en train de vivre. « Porter le nom de Potter n'est pas banale si ? » Tu détourne les yeux. Encore et toujours ce fichu nom qui te revenait en pleine poire. A croire qu'on ne voyait que ça en toi. « Un nom de famille comme un autre... » Nouveau haussement d'épaule, nouvelles notes écrites sur le carnet. « Tu sais Jeremiah, plus vite tu te laisseras aller, plus vite nous en aurons finis... » Elle n'a pas totalement tore. Tu soupires en passant une main dans tes cheveux, posant enfin ton regard sur elle. Elle semble être assez jeune, dans la trentaine, des lunettes horribles posées sur son nez. Deux yeux bleus azure rendes son regard profond, froid, presque envoûtant. Tu hésites durant quelques secondes, gigotant une nouvelle fois sur place, alors que ton patronus enfonça ses griffes dans ton pantalon. « Uhm...je suis né à New-York, mais ça vous le savez déjà. Je suis fils unique aussi, sauf que à la base, je devais avoir un frère jumeaux. Jeremiah, moi je devais m’appeler Caleb. Mais comme il est mort à la naissance, ben ma mère à voulu me faire porter son prénom. Je pense qu'elle a jamais fait son deuil. Je suis plus proche de mon père que de ma mère. Je fais des études à Poudlard, comme beaucoup de sorciers, j'ai Azël, des amis, des ennemis...bref, comme je vous l'ai dit, rien de bien intéressant. » Tu caresses machinalement la tête de ton patronus, un peux trop fort d'ailleurs, vu que celle-ci s'écrase sur tes genoux et qu'Azël grogne légèrement. « Oups, désolé. » Tu stoppe ton mouvement, mais déjà, tu entendais la plume griffonner quelques phrases sur ce foutu calepin que tu aurais aimé lui faire bouffer. « Parles-moi un peux de ce frère jumeaux. Pourquoi dis-tu que ta maman n'a jamais fait son deuil ? » Sujet sensible. Tu te renfrogne brutalement, enfonçant ta tête dans tes épaules. « J'ai pas envie d'en parler... » La fin de la séance se termina dans le plus grand des silence. Tu n'ouvris plus une seule fois la bouche, préférant attendre que l'heure passe en caressant Azël.

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Quatrième séance

« Je pensais que c'était une thérapie familiale, pas une thérapie tout court. » Tu croise les bras contre ta poitrine. C'était la troisième fois que tu la voyais  seul, ça commençait réellement à allumer ta nervosité. « ça te dérange de venir me voir Jeremiah ? » Tu hausses un sourcil en l'observant. Était-elle sérieuse ? « Non, je suis fou de joie, la prochaine fois j'apporterais des chocolats et du soda, histoire de fêter ça. » Elle rit légèrement face à ta réflexion à double sens. Tu passes une main dans tes cheveux, te décoiffant par la même occasion. Azël, comme toujours, prit ses aises à tes côtés et se coucha sur le dos, les pattes en l'air. Une vraie baleine échouée. - tu sais ce qu'elle te dit la baleine échouée ? Ah oui, juste, il pouvait lire dans tes pensées...Tu souris avec amusement. « Pourquoi souris-tu ? Tu peux partager ? » Tu l'avais presque oublié celle-là. « Rien, je me disais juste qu'il ressemblait à une baleine échouée dans cette position...Bon, que voulez-vous savoir aujourd'hui ? Ma couleur favorite ? La taille de mes sous-vêtements ? » Elle rit de nouveau, secouant légèrement la tête, posant une de ses mains sur son genou en se penchant vers l'avant. « Et si nous parlions de tes études. Tu aimes ce que tu fais ? » Sujet basique qui n'attisa aucunes animosités chez toi. Tu te détends et t'installe confortablement dans le canapé, les bras toujours croisés contre toi. « Je suis des études de zoologie magique. J'aime bien ce que je fais, j'ai toujours adoré les animaux, être en contact avec eux. Ils sont généralement moins compliqués que les sorciers ou les êtres humains en générales. Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis premier de classe, mais je me débrouille assez bien dans ce que j'entreprends. » Elle écrit, encore. A croire qu'elle ne savait faire que ça, écrire. « C'est bien ça de faire quelque chose que tu aime réellement. Tu as beaucoup d'amis ? Une petite amie peut-être ? » Tu soupires, tu l'as trouve bien trop curieuse cette psychomage à deux balles. « J'ai pas mal d'amis, oui. Pour ce qui est de ma vie sentimentale, c'est assez compliqué. Je n'ai pas le temps pour ça.» Tu n'as jamais eu honte de ta sexualité néanmoins ça restait un sujet sensible, d'ailleurs, tes parents ont étés directement mis au courant et l'on acceptés sans broncher, ayant l'esprit assez ouvert. Elle rit doucement. T'es né avec un nez rouge de clown ou quoi ? « D'accord, j'en prends note.  Qu'entends-tu par c'est compliqué ? » Tu regardes ailleurs durant quelques secondes. Plus les séances passaient, plus tu répondais avec une certaine facilité à ses questions. « Mes amis disent que je suis un handicapé des sentiments. Je ne sais pas, l'amour c'est quelque chose qui peut tourner rapidement mal. La preuve en est avec mes parents. » Elle fronce doucement les sourcils en te regardant. « Jeremiah, tu n'es pas tes parents. ». Tu baisses les yeux sans répondre. Oui, tu n'es pas tes parents, tu n'es pas ton jumeaux...au final, tu n'es que toi.

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Dernière séance

« Comment vas-tu aujourd'hui ? » Tu te laisses aller dans le canapé, laissant glisser des chocolats sur la table basse, ainsi qu'une bouteille de limonade pour les enfants. « ça va. Voilà le soda et les chocolats, comme promis. » Tu souris fièrement face à ta petite blague pourrie...Au final, plus le temps passe et plus tu sembles apprécier pouvoir parler à quelqu'un sans retenue, sans avoir peur que ça se répande dans les couloirs de Poudlard. « Je vois, merci beaucoup. Tu sais que c'est notre dernière séance aujourd'hui ? » Tu hausses les épaules, après tout, tu n'en as pas grand chose à faire que ce soit une dernière séance ou non. Du coup, tu ne réponds pas et elle continue elle-même. « Jeremiah. Je sais que c'est un sujet sensible, mais j'aimerais l'aborder avec toi...Je vois bien que dès qu'on aborde le sujet de ton frère, tu te braque, j'aimerais savoir pourquoi. » Tu sens ton estomac se tordre devant cette question. Tes lèvres se pincent l'une contre l'autre, alors que tu cherches une porte de secoure. Pourtant, sans que tu ne le réalises, les paroles sortirent de ta bouche sans que tu ne puisse les arrêter. « Parce qu'elle aurait préféré que ce soit lui qui naisse et pas moi...parce que, au final, j'ai toujours vécu dans son ombre allant même jusqu'à porter son prénom. Quand elle pose les yeux sur moi, elle le voit lui et pas moi... » Tu baisses les yeux, cachant cette douleur qui fusait dans chaque partie de ton corps. Azël vient poser sa tête contre tes jambes, alors qu'il t'observe tristement. « Quand tu dis elle, de qui parles-tu ? » Tu n'as toujours pas relevé les yeux vers elle, cherchant à fuir un quelconque jugement. « Ma mère. » Cette déchirure est bien trop profonde pour que tu arrives à la contenir, pourtant, tu ne te laisses pas aller aux larmes. Non, ça serait montrer tes propres faiblesses et ça, tu t'y refuse.   « En as-tu déjà parlé à quelqu'un ? » Tu secoues négativement la tête, observant la fenêtre qui se trouve sur ta gauche. « Non, juste à Azël, ce qui est logique... » Tu ne peux rien lui cacher à ton patronus. « Tu n'as pas à te sentir coupable pour la mort de ton jumeaux Jeremiah. C'est la vie, elle est faite de haut et de bas. Je pense que tu t'accroche à un fantôme, tout comme ta mère. Vous devez, ensemble, faire le deuil de cet enfant qui n'a jamais été. Tu es là, bien vivant, n'est-ce pas le principale ? » Tu hausses les épaules, ne cherchant pas à argumenter, préférant ignorer ses réflexions pourtant judicieuses. Observant ton mal aise, elle change alors de conversation. « Parles-moi un peux d'Azël. Comment as-tu vécu sa venue ? Quand cela c'est-il passé ? » Tu poses instinctivement ton regard sur le panda roux qui dormait. Enfin, il faisait surtout semblant le comédien. « J'avais dix-huit ans, j'observais mes parents mettre les cadeaux de noël sous le sapin. Ils ne savaient pas que j'espionnais. Puis d'un coup il y a eu cette lumière qui m'a enveloppé et il est apparu. Au début j'ai vraiment flippé...j'ai hurlé après mes parents, couru dans les escaliers et lui il me suivait partout où j'allais. Puis, finalement, j'ai appris pour le sort raté du ministère et à présent, je ne me vois plus exister sans lui. » Tu souris tendrement en posant une main sur la tête de ton patronus, qui, discrètement, sourit également face à tes révélations. « As-tu été touché par la maladie des patronus ? Celle qui c'est abattue sur Poudlard ? » Tu secoues vivement la tête, tournant les yeux vers la psychomage . « Non, heureusement...je ne peux même pas imaginer ce qu'ont pu ressentir les sorciers qui ont vu faiblir leur patronus...Chaque jour j'avais peur qu'il soit touché, qu'il tombe malade. J'en ai perdu le sommeil. » Et la séance se poursuivie durant une bonne demi-heure avant que l'heure de fin ne pointe le bout de son nez.