La période des examens de fin d'année, Orion détestait cela. Sa sorcière passait du temps à étudier, trop de temps même. Et lui, il s'ennuyait. Il tenait à la réussite de la lionne et l'aidait par moment dans ses révisions. Ils apprennaient souvent les choses à deux, comme ça ils étaient sûr qu'au moins l'un se souviendrait des choses une fois rendus à l'examen. Mais il passait du temps à l'intérieur, à lire tellement de livres sur les créatures magiques. Murphy voulait vraiment être prête, elle avait alors demandé à la bibliothèque si elle pouvait emprunter le monstrueux livre des monstres. Rien qu'à cette idée, Orion s'était planqué derrière sa sorcière. Ce livre était une machine de guerre, le patronus de la lionne n'aimait absolument pas ça. Il était sauvage, avait de grandes dents acérées, un pelage en bataille...  Mais un autre étudiant avant déjà emprunter l'ouvrage. Murphy écarquilla les yeux, elle fit volte face et tomba sur le 6ème année qui partait avec le livre. La lionne couru jusqu'à lui. Elle essaya de le convaincre, battant des cils, faisant les yeux doux... Et après un instant d'hésitation, l'élève céda et donna le livre tant convoité au grand désespoir d'Orion. Murphy, ignorant les lamentations du renard, se mit en route pour rejoindre sa salle commune. La lionne passa le reste de la journée à étudier, descendant à peine pour prendre son dîner. La rouge et or avait depuis plusieurs années maintenant appris à ouvrir convenablement ce livre, sans risquer d'attenter à sa vie, ou à celle d'Orion. Mais le renard restait toujours sur la défensive, trouvant bien farfelu d'avoir créer un livre aussi dangereux. Alors il regardait de loin sa sorcière étudier sans jamais s'approcher. C'était Murphy qui était une gryffondor, lui estimait avoir le droit de ne pas toujours se montrer aussi courageux qu'elle. Il restait à côté d'elle, laissant son esprit vagabonder.

Aux alentours de 20h30, la lionne tombait déjà de fatigue. La Prewett avait alors rejoins son lit pour s'écrouler dessus dans un demi sommeil. Exténuée par cette journée de révisions. Elle n'avait qu'une seule hâte, que l'été arrive enfin ! Une heure plus tard, elle se réveilla en sursaut, encore toute habillée dans son lit. La sorcière venait d'avoir une vision étrange, désagréable, dérangeante. Elle se redressa sur son lit, frotta ses petits yeux endormis. Shakespeare, son gros chat roux l'avait rejoins entre temps. Il était roulé en boule au pied de son lit. La demoiselle se pencha alors vers lui et vint glisser ses doigts fins dans le pelage roux du matou. Celui-ci releva la tête et ronronna doucement. Murphy sourit et ferma à nouveau les yeux, apaisée par sa présence. Mais très vite, elle les rouvrit d'un coup, se rappelant alors qu'elle avait tout abandonné dans la salle commune, ses cours, ses notes et le monstrueux livre des monstres. La lionne se leva alors d'un bond et fila à pas feutré pour ne pas réveiller ses camarades jusqu'à la salle commune. Elle descendit les escaliers, Orion dans les bras. Ce dernier, trop fatigué avait décrété qu'il ne marcherait pas ou ne volerait pas. Murphy n'avait eu d'autre choix que de prendre le renard polaire dans ses bras pour le plus grand bonheur de se dernier. Arrivant en bas de l'escalier, Murphy fut surprise de constater la présence d'un autre lion dans la salle. Elle en fut tellement distraite qu'elle ne leva pas assez le pied et se prit dans le tapis qui commençait juste après l'escalier. La lionne s'écrasa lamentablement sur le sol, réveillant un Orion mécontent de la maladresse légendaire de la Prewett. Elle se releva alors tant bien que mal, tachant de conserver le peu de dignité qu'il lui restait après une telle chute. Le lion lui posa alors une question, hésitant, peu spur de lui. Cela faisait tellement longtemps qu'il ne lui avait pas adressé le moindre mot... Murphy leva les yeux au ciel poussant un long soupir. Elle s'avança vers la table où elle s'était installée quelques heures plus tôt sans accorder un regard à son camarade. La rouge et or était fatiguée et agacée du lion. Il avait été un excellent camarade passionné comme elle par le domaine qu'ils avaient choisis d'étudier. Murphy adorait les créatures magiques, tout comme lui. Mais depuis quelques temps, il s'était mis en tête de l'éviter et Murphy ne supportait pas ce comportement. Elle ne comprenait pas quelle mouche avait bien put piquer son camarade. Leurs discussions étaient passionnées et tellement intéressante... pourquoi avait-il voulu mettre une fin si brutale à ces échanges. La lionne était blessée, elle ne supportait pas cet abandon suivit de l'ignorance. Elle prenait presque cela comme une trahison. Avant qu'il ne s'éloigne d'elle, la rouge et or s'était elle-même surprise à apprécier un peu plus que d'habitude sa présence, mais l'échec qu'elle avait subit avec Lorcàn avait suffit à la refroidir pour la décennie, peut-être le siècle à venir. Qu'avait-elle fait à la gente masculine pour mériter ce traitement ? Lorcàn s'était montré si désagréable parce qu'incapable d'accepter ses sentiments, vivant dans le déni, le refus d'être libre d'éprouver cet attachement. La rouge et or s'était beaucoup remise en question depuis, peut-être était-ce elle qui faisait peur aux hommes. Elle les faisait fuir ? Et puis cette histoire de fiançailles lui était tombé sur le nez, elle n'avait rien vu venir, elle ne voulait pas être prise dans une telle histoire. C'était vraiment la dernière chose dont elle avait besoin. Alors que sa soeur se sortait à peine d'affaire avec son tyran de mari, voila qu'on projetait de la jeter à son tour dans la gueule du loup. Certes, il y avait pire que Jasper, mais tout de même, jamais Murphy ne laisserait quelqu'un choisir pour elle. Et encore moins pour qu'on lui impose un Nott. Et avec tout cela, Jeremiah s'était à son tour éloigné d'elle, du jour au lendemain quasiment, alors qu'elle-même commençait à l'apprécier peut-être plus qu'en un simple camarade... Et elle avait été tellement déçue qu'il l'abandonne ainsi et l'ignore du jour au lendemain. Alors c'était plus fort qu'elle, ça l'agaçait, ça l'énervait même. La lionne était piquée dans sa fierté, elle ne put s'empêcher de lui répondre d'un ton froid et distant. ❝ Effectivement, pour être stupide ça l'est. ❞ Murphy attrapa ses affaires. Une fois les bras chargés, elle se tourna enfin vers le Potter qui était là. Elle lui adressa un regard foudroyant, ayant du mal à dissimuler le mécontentement qu'elle éprouvait à son égard.  ❝ Mais bon, on ne va pas trop t'en demander hein. Tu aurais put juste dire un banal "tu va bien ?" ou je ne sais pas... une connerie dans le genre... ❞ Elle s'avança alors vers lui, ne le lâchant pas du regard.  ❝ Mais continue à faire ta vie dans ton coin, tout va bien pour moi aussi. Je vais me lancer dans un élevage de scroutts à pétards, comme ça t'aura une vraie bonne raison pour m'éviter.  ❞ La lionne plaça une pointe de mépris dans ses mots. Elle était si peinée d'être éviter ainsi. En avait-il marre d'elle ? Peut-être ne pouvait-il pas la supporter tout simplement. Tant pis pour elle, tant pis pour lui. Elle était blessée et répondait par une forme d'agressivité. Murphy ne supportait plus l'abandon, plus depuis que sa grande soeur avait abandonné contre son gré leur famille, plus depuis que ses parents s'étaient laissés mourir suite à cela, abandonnant Murphy et son grand frère, Minos. La vie avait été dure pour eux deux après ces évènements tragiques, et Murphy s'était fait la promesse de ne s'attacher qu'à très peu de personnes pour ne plus ressentir de pareil sentiment de détresse suite à leur abandon. Il avait mit tellement de temps à se reconstruire. Les choses avaient été dures et la blessure ne s'était jamais vraiment refermée. Le temps avait passé, et Murphy avait enfin appris la réalité, tout abandon n'est pas toujours voulu. Thalia, son aînée n'avait jamais eu le choix. C'était pour leur protection et la rouge et or avait apprit à l'accepter, à vivre avec. Mais pour Jeremiah, c'était différent. Déjà, cela avait été plus fort qu'elle, la gryffondor ne l'avait pas vu venir. Elle s'était attachée à lui malgré elle et en payait le prix aujourd'hui. Et aucune vie n'était en danger, il l'avait abandonnée, laissée sur le bord du chemin pour des raisons tout autres, sans jamais prendre la peine de lui expliquer. Murphy ne supportait pas cela. Elle se sentait trahie, comme s'il l'avait jugé indigne d'obtenir une explication, ou même de lui offrir une chance de comprendre. Peut-être qu'il ne la supportait tout simplement plus, mais Murphy n'en savait rien. Elle restait dans le doute attendant qu'il daigne en dire plus et l'éclairer sur la situation.