« La nouvelle vient de tomber Perséphone Gaunt, récemment promue à la tête de l’Education Nationale Sorcière, a été aperçue au Ministère de la Magie, le ventre bien arrondi. Simple prise de poids ou période de gestation ? Envoyé nous votre avis par hibou à l’adresse située à la page 3. » Voilà la nouvelle que l’on pouvait retrouver, en bas de page, dans la gazette du sorcier. Perséphone Blanche Elizabeth Gaunt, descendante de la famille du même nom, faisait pourtant de son mieux pour dissimuler la bosse au niveau de son ventre en portant des vêtements de plus en plus amples, et en limitant le plus possible ses interventions sociales, ce qui s’avérait être plutôt difficile en raison de son poste. « L’heureux » élu ? Un lointain cousin, qui, désirant faire perdurer le prestige de la famille Gaunt, abusa d’elle un soir où l’ivresse en elle l’empêchait d’opposer la moindre résistance. Perséphone avait beau être une femme forte et résistante, elle ne trouva jamais le courage d’aller au commissariat ou d’en parler à qui que se soit. Neuf mois s’écoulèrent, et les articles ne faisaient que s’intensifier: « C’est officiel ! Nos sources nous ont donné la confirmation que Perséphone Gaunt donnera bientôt naissance à un ou une héritier/e. La vraie question que nous nous posons tous à présent est Qui est le père ? Le mystère reste entier. » C’est dans un hôpital moldue, situé en plein coeur d’Oxford, que la Directrice de l’Education Nationale Sorcière décide d’accoucher, à l’abri des regards indiscrets. Le 31 octobre 1964, au sixième coup de minuit (pour être plus précis), elle donne naissance à un petit garçon en parfaite santé, elle décide de l’appeler Ariel, prénom que ses parents auraient aimé lui donner si elle avait été de l’autre sexe. Dissimuler une grossesse est ardu, mais dissimuler l’existence d’un enfant l’est encore plus ! Voilà pourquoi elle annonce publiquement, à la Gazette du Sorcier, la naissance d’Ariel Gaunt, sans donner la moindre information quand au nom de son géniteur. L’héritier de la famille Gaunt fêtait son deuxième Halloween quand son père, qu’il n’avait jamais rencontré, est arrêté puis envoyé à Azkaban en raison des faits suivants: utilisation de sortilèges impardonnables sur plusieurs mages et moldues, allant du simple meurtre, jusqu’à la torture la plus effroyable. Celui-ci décréta devant des journalistes présent le soir de son arrestation: « Mon fils réussira là où j’ai échoué un jour ou l’autre, vous verrez ! » Perséphone fut suspectée, dans un premier temps d’avoir eu des rapports volontaires, comme la rumeur entourant les Gaunt le disait, avec son cousin éloigné. Fait qu’elle démentit aussitôt dans une interview accordée au journal, à l’origine de tous ces ragots. Si bien qu’au bout de quelques mois, l’on ne parla plus du tout de l’enfant incestueux des descendants de Salazar Serpentard. L’enfance d’Ariel n’eut rien à envier à personne, garçon très éveillé, il commença des son plus jeune âge à s’intéresser à l’art, tout en se découvrant un talent certain pour le dessin et la peinture. Perséphone de nature très protectrice, préférait que son fils fasse l’école à la maison, en s’équipant des meilleurs professeurs, dans chaque matière, qu’elle connaissait afin qu’ils puissent venir donner des cours de manière quotidienne dans sa demeure, en plein coeur d’Oxford, en échange d’un salaire plus que satisfaisant. Cela lui permettait également d'éviter que son fils ne traine avec des moldus, ce qui pour un Gaunt était inadmissible. Très intelligent, peut-être trop, pour un enfant de son âge, Ariel se réjouissait chaque jour de ne pas avoir à passer la plupart de son temps en compagnies d’autres gamins ! Cela lui laissait également beaucoup plus de temps pour lire, peindre, jouer de la musique, faire du jardinage ou apprendre à cuisiner en regardant le personnel de maison lui préparer son repas, principalement constitué de produits bio, de légumineuses et de poisson de temps en temps. Onze Halloweens passèrent, et Ariel entrait dans une phase de transition, il n’était à la fois plus un enfant, mais pas encore un adolescent. Quelques jours après son anniversaire, alors qu’il faisait usage de ses talents de guitariste en herbe, dans un spectacle improvisé devant sa mère et ses gouvernantes, un imposant hibou au pelage argenté fit irruption par la fenêtre, les plumes trempées par la pluie, tenant une lettre au papier jaunâtre dans son bec. Il ne fallut que quelques secondes à Perséphone pour comprendre l’origine de cette lettre:

Ariel connaissait déjà beaucoup de choses à propos de la magie de par les livres que lui offrait régulièrement sa mère, et se faisait une joie de devenir étudiant dans cette prestigieuse école. Désirant, déjà, devenir un grand sorcier, il se prépara tout l’été pour la rentrée qui s’annonçait être l’un des plus beaux jours de sa vie. Bien que sa mère lui conseillait de choisir une chouette ou un hibou, il adopta finalement un vieux chat noir très craintif et très maladroit, il semblait dans ses déplacements se prendre pour un fauve ce qui lui donnait un côté très amusant. Il se rendit ensuite, tout seul cette fois-ci, chez Ollivander pour choisir sa propre baguette magique, cela fut une évidence pour le vieux vendeur qui possédait cette odeur particulière qu’on les vieilles personnes quand elles restent cloitrées trop longtemps dans un même lieu. Ariel fut donc choisie par une baguette en bois d’If possédant un ventricule de coeur de dragon, nom étrange qui fit grimacer le pré-adolescent. Très rigide et mesurant trente centimètres pile, elle était ornée d’une pierre d’améthyste en son manche, tandis que le bout semblait former une rangée de cornes de chaque côté, ce qui lui donnait tout son charme. A l’âge de seize ans, il ressent pour la première fois une attirance pour quelqu’un du même sexe que lui, un élève âgé de quelques années de plus que lui, qu’il ne connaissait que très peu à vrai dire. Quoiqu’il en soit, il ne fallut pas plus de quelques jours pour que le Gaunt se retrouve dans ses draps. Il développa, au fil de ses ébats amoureux, une dépendance au sexe extrêmement forte qu’il tente depuis de refouler dans le sport et l’art. Aujourd’hui célibataire, il traine derrière lui une réputation de briseur de coeurs et de gigolo.