17 AVRIL 1970, HUIT ANS.

Cher journal magique, j'espère qu'aujourd'hui tu effaceras vraiment ce qui va suivre une fois que tu l'auras lu. Vraiment. La nuit passée j'ai fais un rêve. Enfin, plutôt un souvenir... Je me suis rappelé de maman et son gros ventre rond... Du moment où papa allait tous le temps à l'hôpital et revenait toujours sans elle... Plus précisément du jour où il est revenu avec le bébé.  Papa m'avais dit que je ne la verrai plus avant longtemps, très longtemps... Seulement quand je serais très vieux et que moi aussi, je ne verrais plus mes enfants et ma femme. Je n'ai pas encore compris, mais c'est pas grave. Tu sais, ce bébé maintenant il a trois ans et je le trouve très beau. Il me ressemble un peu je crois. Il a un petit bracelet doré au poignet droit (on m'a dit que c'était un truc de moldu) avec Anthémius gravé dessus. Anthé il a un nom de grec, comme moi, parce que la famille qui ont pas de pouvoirs, du côté de maman, eux ils sont grecs.

Papa lui, c'est un sorcier. Avant, il ne faisait pas beaucoup de magie à la maison, parce qu'il y avait maman. Mais depuis qu'elle ne revient pas, je me suis fait un nouvel ami. C'est un elfe, Gareth. Depuis qu'elle ne revient pas, les choses ont commencé à se faire toutes seules dans la maison : la vaisselle par exemple. J'aime bien regarder la vaisselle bouger toute seule. Mais je préfère quand on fait une bataille de mousse avec Gareth, même si après on se fait toujours engueuler. Tu sais, depuis que maman est pas là, papa passe beaucoup de temps au travail, alors c'est moi et Ga qui nous occupons d'Anthé. Mais j'aime m'occuper de lui, je l'aime tout court en fait. Je le protégerais toujours, c'est mon devoir ! Et Ga pour moi c’est pas l’esclave de la famille, c’est vraiment mon ami.

Parfois je pense qu'ils ont divorcés, mes parents. Mais papa m'assure que ce n'est pas ça, que maman il l'aimait... Que je comprendrai bientôt... Alors maintenant, rend l'encre invisible s'il te plaît, personne ne doit lire ça !

4 NOVEMBRE 1970, HUIT ANS.

Cher journal magique, aujourd'hui Gareth m'a parlé de Poudlard, des quatre maisons, du château... Avec mon genou et mon attelle horrible, je ne peux plus faire du foot avec mes amis moldus... Alors pour passer le temps, on s'est dit que c'était une bonne idée. Papa n'a jamais le temps de m'en parler... Gryffondor, Serdaigle, Serpentard et Poufsouffle. Papa était à Gryffondor. J'ai un peu peur de Serpentard, Gareth m'a dit que beaucoup de ceux-là étaient des sorciers méchants. Je sais que parfois je m'énerve très vite alors que j'étais stable, mais j'arrive pas à me contrôler... Je pense que de toute façon, peut importe où j'atterris, je vivrais à Poudlard une aventure extraordinaire ! Puis, Gryffondor ils sont cool, à Serpentard j'aurais ma place avec mes accès de colères. Les deux autres, on en a pas beaucoup parlé. En fait, au final, le foot c'est nul à côté du Quidditch. Je me dis une chose : maladie moldue pour sport moldu ! À Poudlard, je veux faire du Quidditch ! De toute façon, tu sais déjà tout sur le monde des sorciers toi !

Mais Gareth m'a révélé autre chose... On parlait de maman et il m'a dit que j'étais grand maintenant, que je méritais de savoir... Maman est décédé quand elle a accouché d'Anthémius...

14 MARS 1973, ONZE ANS.

Pour mes onze ans, j'ai faillit une nouvelle fois me démolir le genou en courant dans les escaliers à sept heures du matin pour vérifier le courrier. Et elle était bien là, cette lettre au parchemin jaunit et scellé avec le sceau de Poudlard ! Ted, le chien moldu de maman, me courrait après pour déchirer le papier, il adore ça. Bien sûr, Anthé, lui me l'a vite arraché des mains... Papa était très content ! Tout est déjà prévu : pendant les grandes vacances, let's go to the chemin de traverse ! De toute façon, l'école moldue ça commençait à grave m'ennuyer... Anthé lui, il râle. Moi je pars et lui commence. En tout cas, ils vont tous me manquer... Je ne sais pas, au fond, si je serais bien là-bas. J'ai un peu peur... Je suis un sang-mêlé, on se moque beaucoup des sangs-mêlés. Puis avec mon attelle au genou, bien voyante, je vois bien les insultes arriver... Par contre, très cher journal, tu devras rester ici, à la maison. Je t'aime bien, ce n'est pas ça, mais normalement les journaux intimes c'est un truc de fille je crois...

29 AOÛT 1975, TREIZE ANS.

Très cher journal intime oublié au fond d'un placard et retrouvé alors que mon valeureux père m'obligeait à ranger ma foutue chambre, me revoilà, quelques jours avant ma rentrée en troisième. Poudlard, c'est le paradis - surtout sans Anthémius en fait, je me sens libéré de ses conneries. Non, je rigole. Je me suis fait des amis (et quelques ennemis aussi, mais ça on ne peut rien y faire) et je m'y sens chez moi, dans ma maison. On peut pas dire que j'excelle dans tous les cours, mais je fais de mon mieux pour réussir quand même... Je me suis forgé ma place, les insultes sur les sangs-mêlés ne m'atteignent plus. J'essaye de ne pas trop changer d'humeur trop vite sur un coup de tête, mais c'est toujours difficile. Je m'entraîne dur pour rejoindre l'équipe de Quidditch de ma maison, mais je suis pas trop le champion que je croyais... Après tout, moi j'ai passé mon enfance au foot moldu, pas sur un balai... Ils ne me manquent pas, d'ailleurs, les moldus. L'école est très divisée entre ceux qu'ils appellent les bons et les mauvais...Au début, je voulais rester neutre, vraiment neutre. Mais c'est presque impossible. Alors je penche un peu du côté de l'ordre, sans trop l'affirmer pour pas me mettre l'autre côté de Poudlard à dos. On peut dire que je suis un neutre-ordre. Enfin, on se comprend... Plus tard, j'aimerai devenir auror, comme papa !

13 AOÛT 1982, VINGT ANS.

On est un vendredi treize. Chez les moldus ça porte malheur... Maman n'y croyait pas, elle. Oh, maman... Si tu savais, Anthé est tellement chiant depuis qu'il est rentré lui aussi à Poudlard, beaucoup plus qu'avant... Il me copie, fait des bêtises et ne respecte pas le règlement. Bon d'accord, ça m'amuse mais si un jour il lui arrivait quoi que ce soit, je m'en voudrais jusqu'en enfer ! Tu as sûrement entendu parler des patronus, de l'épidémie... Rassure-toi, Gaia et moi n'avons pas été touchés par cette épidémie. Une chance... J'ai de plus en plus peur aussi, je crois que le parti des mangemorts est en train de prendre le pouvoir... C'est difficile. Mais cet été je me suis facilité la tâche, je me suis fait marqué comme tous les autres pour qu'en cas de problème, les médicomages puissent intervenir rapidement. Je trouve ça pas débile du tout, même rassurant depuis l'épidémie...

Mais avant que ce journal ne tombe entre de mauvaises mains, je te laisse quelques secondes pour assimiler ce dernier texte de ma part, ensuite, adieu journal. Incendio !