Chronologie
Mars 1959 Mariage de Sibyla Brown et Hector Stuart-Crownwel, précipité par la découverte de la grossesse de Sibyla. L’enfant à venir n’est pas du couple, mais Hector promet de garder le secret de sa non paternité. Seule Sibyla connait l’identité du géniteur de son bébé, un rejeton Nott. Ce dernier, dans la confidence, promet de ne jamais dévoiler le secret.
13 novembre 1959: Naissance d'Evelyn.
Mai 1963 : Première manifestation - précoce- de magie. Evey embrase accidentellement la robe de sa mère.
1967 : Eliott est catapulté dans la famille, tout juste âgé de quatre ans.
Août 1964 : Naissance d’Oswald, le seul et unique véritable héritier de sang de Sibyla et Hector.
Septembre 1971 : Rentrée d'Evelyn à Poudlard. Choixpeau flou, elle échoue à Poufsouffle.
Décembre 1978 : Apparition des patronus corporel
Septembre 1980 : Attaque du Poudlard Express. Bran, le petit ami d'Evelyn décède des suites de ses blessures.
Evelyn intègre l'équipe de Quiddtich au poste de batteuse.
Décembre 1980 : : Peste des patronus. A peine remise de la perte de son petit-ami, l'une de ses amies les plus proches décède de la maladie.
Juin 1982 : Décret Rosier, Evelyn quitte Poudlard avant la fin de l'année scolaire pour échapper à la marque.
Septembre 1982 : Les Stuart-Crownel ne font pas la rentrée.
Novembre 1982 : En fuite, la fratrie se délite : Oswald souhaite dénoncer son frère, né-moldu. Un combat s'engage et mène à la mort accidentelle d'Oswald.
Novembre - décembre 1982 : Après s'est cachée chez les moldus, Evelyn vient trouver refuge chez Galatea Flint. Elle fuient ensemble.
Février 1983 : Galatea et Evelyn tentent de rejoindre Godric's Hallow, tombé aux mains des rebelles, et quittent le monde moldus où elles se sont réfugiées.
On ne récolte pas forcément les rêves que l'on s'aime - mars 1982
Autour d’elle, la fête bat de son plein. Entourée de ses coéquipiers, Evelyn sourit et trinque machinalement chaque fois qu’on cogne un gobelet contre le sien, et elle avale sans y penser le contenu de son frère qui ne semble jamais se vider – c’est que chaque fois, on prend soin de le remplir. Ca aide son esprit à cavaler bien loin de la salle commune et rejouer la scène, si plaisante, si troublante, qui s’est tenue plus tôt, dans la grande salle, alors qu’Albus Dumbledore félicitait l’équipe gagnante du jour. Ses yeux se sont détournés pour rencontrer les siens, dévier sur son sourire (taquin et mutin comme toujours) et s’attarder sur les lèvres charnues et la courbe de la mâchoire. Elle lui a rendu son regard, et si elle a tenté de se convaincre du contraire tout le temps qu’a duré le banquet, Evelyn sait bien que ce n’est pas anodin. Ni ce bref échange, ni la chaleur montant depuis son bas-ventre jusqu’à sa poitrine, et cette stupide envie de rire et pleurer à la fois chaque fois qu’elle y repense – perpétuellement depuis qu’elle est de retour et célèbre la victoire avec ses amis. Alors elle profite que personne ne s’occupe d’elle pour vider son verre d’une traite – et puiser dans l’alcool le courage dont elle a grand besoin- pour quitter la salle commune. Evelyn ne sait pas vraiment ce qu’elle espère, ni même ce qu’elle attend. Ca la frappe de plein fouet alors qu’elle vient de toquer à la porte des appartements de Galatea Flint. La porte s’ouvre, s’efface et laisse place à la professeure de vol, toujours aussi belle et sublime. Rendue muette un instant, Evelyn se contente de la dévisager avant de se reprendre. « Je voulais vous remercier pour vos précieux conseils, professeure. C’est grâce à vous que j’ai pu rejoindre l’équipe cette année. » Evelyn ne se souvient pas trop de la réponse de Galatea Flint, ni même de l’invitation à passer la porte. Par contre, elle se souvient avec précision des lippes qui attrapent les siennes, de leur douceur et de leur goût, des mains qui se cherchent et de l’odeur du parfum de Galatea Flint, du souffle qui se perd, du cœur qui cogne violemment dans la cage d’os et de la sensation étrange de flotter et cette envie de
plus. Après ça, impossible de dire comment elle a regagné son dortoir, Evey n’en garde aucun souvenir.
Ne reste que ce malaise un peu confus d’avoir dépassé une limite qu’elle n’imaginait pas vraiment. Et cette envie persistante de recommencer.
Doomsday - novembre 1982
Elle n’entend pas ce que son père hurle. Elle suppose qu’il hurle, elle le devine à son visage déformé, aux mouvements de ses lèvres et de son corps. Le temps file, l’espace d’un court moment, comme dans un rêve : lentement. Elle a le temps de croiser le regard de sa mère et d’y déceler tout ce qu’elle veut lui dire : combien elle l’aime, de prendre soin de ses frères, de fuir, d’être forte. Et toutes ces choses qui n’ont pas de mots pour être exprimées. Et le temps reprend enfin son cours normal, il s’est passé une seconde, ou alors peut être une minute. Evey sort de sa torpeur, attrape le bras d’Eliott et pousse Oswald dans les escaliers. Dans sa poitrine, le myocarde fracasse douloureusement les côtes et déjà le souffle lui manque tandis qu’ils cavalent dans les étages. Le système saturé d’adrénaline lui donne la sensation que le corps n'obéit plus à l'esprit. Elle oblige ses frères à fuir tandis que leurs parents leur offrent du temps. Elle s’interdit d’y penser, elle s’interdit
d’imaginer. Evelyn discipline son esprit et infléchis la peur, la terreur, qui menace de la submerger. Baguette en main, elle se retourne et balance un sort : le pan de mur s’écroule brutalement derrière eux, bloquant en partie les escaliers. Oh, bien sûr, leurs assaillants sauront se frayer rapidement un passage à travers les blocs de pierre, mais elle leur offre quelques secondes, quelques précieuses secondes…
«
Qu’est-ce... » La stupeur l’empêche de finir sa phrase et les mots butent contre son esprit agité. La scène est surréelle, lorsqu’elle voit Oswald qui dévisage Eliott, et le braque de sa baguette, et Eliott qui se prépare à réagir. Que font-ils bon sang. Il n’y a pas le temps pour ça. «
OSWALD ! » Le cri de sa sœur n’empêche pas le benjamin d’attaquer le cadet. «
Stupefix ! » Oswald se fige dans son mouvement mais Evelyn ne s’y attarde pas et se précipite au chevet d’Eliott. L’eau coule doucement depuis sa baguette jusqu’au visage d’Eliott. Il revient peu à peu à lui, et lorsqu’elle le sent à fleur de conscience, Evelyn se tourne vers Oswald. «
A quoi tu joues, elle fulmine, le visage déformé par la rage et la colère qui se disputent le contrôle.
A quoi tu penses ! On n’a pas le temps pour votre putain de rivalité ! » Mais Oswald, tout à sa haine, sa jalousie et sa vengeance ne l’écoute pas, profite de retrouver sa liberté de mouvement pour serrer ses doigts autour de sa baguette.
Impuissante, elle devine le sort qu’il s’apprête à lancer contre ce frère qu’il a toujours détesté et jalousé. Les trois sorts se percutent en même temps. Quand elle revient à elle, Evey contemple le corps sans vie d’Oswald. «
Prend le passage dans la bibliothèque, et transplanes, elle fait d’une voix blanche sans jamais regarder Eliott.
Va-t-en. VA-T-EN ! elle hurle. » Quand-est ce que tout a foutu le camp ?
Tu existes trop - décembre 1982
Il se tient en silence, derrière elle. Il lui semble que personne d’autre qu’elle ne peut le voir, ne peut le toucher, ne peut lui parler. Oswald est droit, le visage plus pâle que de son
vivant, garde les lèvres closes, les mains le long du corps. Et Evey s’oblige à ne jamais couler un regard vers lui et à l’ignorer. Ca fait des jours qu’il est là partout où elle va : dans ce bar minable où elle a trouvé un rôle de serveur, dans la mansarde ridicule où elle loge. C’est un long combat, épuisant, qui la laisse exsangue en fin de journée que de lutter contre cette envie de prendre son petit frère dans ses bras, de le bercer, de le rassurer, de lui demander pardon. Elle ne le fait pas, parce qu’il est mort, et que ce qu’elle voit, si elle ne sait pas bien ce que c’est, ce n’est pas
lui, ni un fantôme.
*
«
Tu m’en veux ? -
Pas tellement…-
Moi je m’en veux…-
C’est normal, Evey. Mais c'était un accident. »
Elle ne le regarde pas et garde le silence un temps. Le trouble la prend toute entière, lui remue les tripes, lui bloque le souffle dans sa poitrine et les mots dans le fond de la gorge. Les larmes dévalent lentement les joues d’Evelyn tandis qu’un sanglot silencieux la secoue toute entière. Oswald ne fait rien, il reste assis à ses côtés. Il ne tente aucun geste réconfortant et respecte le silence de sa sœur. Que pourrait-il bien faire, de toute façon, elle se demande. Il n’est pas vraiment là, et ce sont les miettes de sa sanité qui le lui disent. Les secondes tissent les minutes et le silence se prolonge.
«
Tu es vraiment là ? » Oswald lui répond par un sourire triste. Alors elle ose, elle tend la main et attrape la sienne.
*
«
Tu peux pas continuer comme ça, Evey. Regarde toi… » «
Marrant que ça vienne de toi, tiens. Tu t’es vue, toi ? » «
Taisez-vous, par Merlin… Evey, tu nous écoutes ? » Distraite, Evelyn relève la tête et contemple Oswald, Ariadne et Will se chamailler. C’est de pire en pire, elle se dit parfois… Avant, ce n’était
que son petit frère. Maintenant, c’était son ancien petit ami, mort tragiquement dans l’attaque du Poudlard Express, et Ariadne emportée par la peste. «
On peut pas la laisser comme ça, que reprend d’ailleurs cette dernière, en faisant les cent pas, la tête qui va de droite à gauche comme pour nier l’évidence. » «
C’est bien continu d’enfoncer des portes ouvertes, surtout ! » «
T’as une meilleure idée ? Elle n’a rien mangé depuis des jours, elle dort à peine. Elle va s’effondrer, si elle continue comme ça. » Comme absente, le regard dans le vide, Evelyn les observe, les billes éteintes, se disputer. C’est complètement irréaliste, comme situation, et surtout, elle sait très bien que c’est dans sa tête que ça se passe. Si Oswald s’est fait une place rassurante dans son quotidien, l’arrivée de Will puis celle d’Ariadne a largement compliqué les choses. Elle a d’abord perdu son travail, en a retrouvé un qu’elle a perdu aussi tôt. Il a fallu mentir et user de la magie pour convaincre son logeur – un sacré connard au demeurant- de ne pas la mettre à la porte. Depuis, elle ne quitte presque plus la petite chambre qui lui sert de foyer, et converse avec des morts. Souvent, elle est même ravie de les retrouver : ils la conseillent, la rassurent et lui tiennent compagnie. Quelque part, l’âme fracassée d’Evelyn sait qu’il ne sont que des projections de son esprit abîmé. Mais, elle les invoque plus qu’il ne faudrait et s’enfonce peu à peu dans la démence. Elle pourrait disparaître, elle aussi… Comme ce serait doux, et simple, et réconfortante, de se laisser aller… «
Il faut qu’elle aille la voir, on en parlé l’autre jour, Will, et tu étais d’accord. Allez, Evelyn, lève-toi. » Ariadne la force à se tenir debout et à enfiler son manteau tandis qu’Oswald, une expression fermée sur le visage, rassemble les maigres possessions de la jeune femme. «
Galatea saura quoi faire, convient alors Will. »
En bref
Evelyn est la fille de Sibyla Brown et d’un Nott, ce qui fait d’elle une sang-pur qui s’ignore. Hector Stuart-Crownwel, au fait qu’il ne s’agit de pas de sa fille, l’a reconnue et éduquée comme telle. Seuls la mère et son amant de jadis savent la vérité au sujet d’Evey, et plus récemment Galatea Flint. Evelyn, elle, se pense de sang-mêlé.
+ Elle voit constamment Oswald, son petit frère tué par accident, Will, son ancien petit-ami, et Ariadne, l’une de ses amies, morte lors de l’épidémie de la peste. Ces apparitions ne sont que des projections de son esprit, pas des fantômes, si bien qu’elle est la seule à pouvoir les voir, leur parler, et les toucher. Elle s’échine à provoquer ces hallucinations.
+ En cavale avec Galatea Flint depuis décembre 1982, elles se sont réfugiées un temps dans le monde moldus avant de tenter de rejoindre Godric’s Hallow. Galatea, dans un premier temps chargé par le géniteur d’Evey, dont elle est la pupille, de veiller sur elle, s’est peu à peu entichée de la jeune fille. Elles vivent une romance en demi-teinte. Aucune ne sait vraiment ce qu’elles sont.
+ Elle est officiellement considérée comme fugitive : si refuser la marque ne suffisait pas, fuir alors que le gouvernement venait procéder à l’arrestation de sa famille n’a rien arrangé. Officiellement, elle est aussi recherchée pour le meurtre d’Oswald Stuart-Crownwel, et on promet une prime en échange d’informations à son sujet.