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Party de staff (mais pas pour vous)
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par Invité, Mar 12 Déc - 18:57 (#)

Niamh était de ceux qui savaient se contrôler. En fait, Niamh était de ceux qui avaient besoin de pouvoir être en mesure de se contrôler en tout temps. Niamh était de ceux qui tenaient bien l’alcool, de ceux qui faisaient boire les autres sans pour autant leur donner l’impression qu’ils buvaient seuls. C’est un art, ne vous méprenez pas. Il faut excessivement bien se connaître, et étonnamment ( ou pas) ce n’est pas donné à tout le monde. Niamh était de ceux qui sont toujours un tantinet moins ivre que les autres. C’était là la clé dans tous les domaines de la vie : être toujours un tantinet mieux que son voisin, sans jamais lui donner un sentiment d’infériorité ( à moins que son voisin soit un impur, auquel cas le sentiment d’infériorité aurait dû être inné, du moins automatique chez lui). Donc : un tantinet moins ivre, un tantinet mieux habillée, un tantinet mieux en contrôle de la conversation, etc.

Du moins, Niamh croyait être tout cela. Ce soir, ce n’était plus très sûr. Nulle doute que c’est ainsi qu’elle avait commencé la soirée, mais à quelque part, à un certain moment, tout était devenu beaucoup moins clair du côté de qui était mieux que qui. De toute façon, elle était avec Delliah, et depuis l’épisode « Se perdre au festival d’été et confondre notre très chic tente pour la tente de Zéphyr et de ses compagnons louches », boire avec elle était devenu comme boire avec Sebastian, ou presque. C’est-à-dire qu’elle se sentait en compagnie sûre, libre de tendre vers les excès au besoin. Et besoin il y avait. Libre. Elle se sentait comme un électron libre. Sans entrave, mais aussi sans direction. Habitée par une puissante énergie, mais sans savoir exactement comment la canaliser.

Dans une soirée mondaine, elle aurait moins bu, elle se serait tenue plus droite. Mais pour une fois, elle n’était pas dans une soirée mondaine, et bien qu’elle fût une fervente adepte de ce genre de soirées, croyant fermement à leur pouvoir de renforcement des normes et des comportements sociaux a prévaloir, elle appréciait pleinement le moment.

Delli et elles se trouvaient dans le bar de prédilection officieux des internes de Sainte-Mangouste. Je dis officieux, parce que, évidemment, le bar officiel était ouvert à tous, tandis que celui-ci était réservé à l’élite, si vous voyiez ce que je veux dire. Aux sang pur, c’est ce que je veux dire. Il n’y avait pas meilleur moyen de se préserver des mauvaises décisions que de couper court les éléments indésirables qui pourraient engendrer de telles fâcheuses situations. Les impurs sont des fourbes sans respect et il est impossible de leur faire confiance pour quoi que ce soit.

Donc. Niamh parlait avec un jeune homme, ou plutôt, le jeune homme parlait, elle hochait la tête, elle s’emmerdait, le jeune Avery était-il vraiment plus intéressant dans ses souvenirs, diantre, était-ce la jeunesse qui l’avait aveuglée elle jadis, ou la vieillesse qui l’avait rendu lui barbant? Mystère. Force était de constater que Avery était « average ». Elle se délecta mentalement de ce jeu de mots, se détourna, sans même s’excuser, sans même prétendre devoir aller aux toilettes ou remplir son verre ou quoi encore, et alla arracher Delliha a sa propre conversation, toujours sans très peu de considération pour son interlocuteur.

- Je suis plus intéressante, de toute façon.

Elle vivait en sauvage ce soir.

On aurait pu trouver surprenant de voir Niamh Krystal Black requêtant ainsi l’attention et la compagnie de Delliah McLeod. Fut un temps où elles étaient leur propre centre de gravité, se repoussant naturellement, sans réelle animosité mais sans réelle affection non plus. Sauf peut-être pour l’épisode d’Amadeus. Mais Amadeus…. Amadeus semblait exister dans une autre vie, dans un autre temps, sur lequel elle ne semblait plus avoir d’emprise ni d’envie, autre que celle provoquée par sa nostalgie enivrée.

NIamh passait maintenant beaucoup de temps en compagnie de Delliha, comme si c’était la chose la plus naturelle à faire, comme si elles étaient de vieilles amies d’enfance. Elle ne réalisait que trop peu souvent à quel point elles ne savaient rien l’une de l’autre, intimement.

- On est en 83 de toute façon, c’est pas comme si j’m’étais tappée toutes ces études pour me retirer dans un manoir et faire des bébés.

Boudait-elle? Peut-être.

- Prête pour Noel?

Les fêtes, quelles qu’elles soient, étaient toujours pour NIamh un sujet de réjouissance. Elle espérait néanmoins des fêtes en famille close, cette année : ses parents, Loulou, Lou-Ann, certes, mais pas Icarus. Pas cette année.

-J’ai envie de partir quelques jours en Allemagne, il paraît que les marchés de Noel sont exquis.

Niamh K. Black, ou l’art de faire comme s’il ne se passait jamais rien qui sortait de l’ordinaire.
Delliha McLeod
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Delliha McLeod
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Message Re: Party de staff (mais pas pour vous)
par Delliha McLeod, Ven 12 Jan - 12:08 (#)
Niamh et elle, c’était une histoire qui ne se racontait pas. Elle ne s’expliquait pas. Elles avaient toujours plus ou moins côtoyé les mêmes personnes, sans forcément réellement s’approcher. C’était un même monde et deux astres. Niamh Black était semblable au soleil de son propos univers, déterminée et rayonnante. Delliha McLeod était bien plus délicate, plus effacée et à la fois tout aussi mesque. Delliha McLeod était la lune. On les pensait incapable de se réunir, incapable de partager plus que des simples politesses ou futilités. Et pourtant depuis quelques mois, c’était bien la blonde et la brune que l’on voyait ensemble. A la pause déjeuner à Sainte Mangouste, en train de converser durant une réception (ou se moquer, mais il est probablement qu’il n’y ait guère de différence), ou même, comme ce soir, de prendre un verre.

Delliha McLeod avait besoin de ce genre de personne dans son univers. Des personnes ambitieuses et caractérielles. Niamh Black ne se laissait guère faire, ni commander, et ce par personne, si ce n’est son chef de service. Elle ne s’écrasait pas : elle brillait, elle passait, elle marquait. Elle chamboulait des vies, elle restait dans les esprits, les pensées. Tout ce que Delliha McLeod n’était pas. Elle était une poupée plus discrète, plus effacée. Elle se laissait guider la majorité du temps. Et si ce n’était pas une jeune femme comme Niamh, c’était une autre, ou un homme. Il y avait toujours un homme. Elle se glissait dans son ombre. Parce que Delliha McLeod était douce et malade et qu’elle avait l’air toujours aussi fragile et effacée. Et pourtant, il suffisait d’apprendre à la connaître pour savoir que tout ceci n’était pas si simple, si véridique. Elle est influençable, certes, elle s’accroche et recherche trop souvent l’aval de ses aînés. Elle se berce de ces influences élitistes, elle s’entoure intelligemment, quand bien même ces dernières semaines, elle glissait dans les entrailles de la folie. Elle est un savant équilibre de maladresse et de délicatesse. Un jeu de paraître pour mieux tromper sur ses réelles capacités : elle ment trop souvent, elle manipule à son avantage, et elle se venge sournoisement car elle est patiente. Trop patiente.
Mais elle était aussi, cette gamine perdue, valdinguant entre son éducation et le monde, ses croyances acquises et ses questionnements. Elle se perd entre ses envies et ses responsabilités, entre les ordres et les expérimentales. Et puis, qui est-elle, au fond ? Et que fait-elle ? Pour quoi est-elle prête à se battre ? Est-elle seule prête à se battre, maintenant que la guerre fait rage à l’extérieur ? Bien sûr, elle s’était positionnée il y a des années, dans la candeur et la naïveté, dans la ferme intention de gagner les faveurs de ses aînés, quels qu’ils soient. Et aujourd’hui ? Rien n’était aussi sur. Tout semblait si flou, si délicat, si complexe. Alors, Delliha McLeod ralentissait son rythme… et elle tombe, elle aussi, dans les déboires stéréotypés de ces précieuses corrompues, souillée par l’impureté.

Ce soir, la petite princesse était sortie avec Niamh Black. Elle conversait –ou tout du moins écoutait- les aventures d’un interne qui revenait d’une expérience à l’étranger. Delliha était curieuse, avide d’en apprendre plus. Mais il y avait un petit quelque chose qui la gênait chez son interlocuteur. Elle n’aurait su dire si c’était le fait qu’il ne la regardait jamais dans les yeux, ou son odeur. Un petit quelque chose, qui devenait petit à petit quelque chose qu’elle ne pouvait plus supporter. C’était une évidence. Quelque chose la gênait.
Et lorsque son amie vint la tirer pour l’éloigner du jeune homme, la poupée fut surprise, partagée entre la gêne et l’amusement. « Je suis plus intéressante, de toute façon. » Un léger rire lui échappait, léger et cristallin. Elle était enjouée, mais surtout amusée par le comportement si naturel de la belle.  « On est en 83 de toute façon, c’est pas comme si j’m’étais tapée toutes ces études pour me retirer dans un manoir et faire des bébés. » Voilà toute leur différence. Voilà toute leur ressemble. Delliha McLeod souhaitait poursuivre ses études. Elle souhaitait faire une thèse. Elle souhaitait avoir un cabinet, ou se perdre dans ses recherches. Oui, elle rêvait d’avoir un travail, sujet qui ne suscitait pas toutes les approbations des aînés dans une sphère élitiste, mais surtout mené par l’homme. Mais Delliha McLeod avait toutefois pleinement conscience de son rôle de promise, de future épouse à l’égard d’Eren Lestrange. Tout ceci, elle y goûtera. Elle y passera. Peut-être s’y plairait-elle. Peut-être pas. « Cela serait un réel gâchis…. Surtout pour les bébés. » Elle sourit, narquoise. Bien sûr, elle taquine son amie, elle la pique légèrement, mais elle n’en pense rien. Parce qu’elle ne s’était pas tant sacrifiée pour briller de ses résultats pour finir seulement enfermée dans un manoir.

« Prête pour Noël ? »
« Par la barbe de Merlin, non. »

Cela allait être le premier Noël à passer chez les Lestrange. Et elle n’était définitivement pas prête. Ni à se tenir face à ses futurs beaux-parents et encore moins à cotoyer les fantômes de la demeure. Quant à Eren Lestrange… Il avait été très occupé au Ministère ces derniers temps. Elle ne saurait dire.

« J’ai envie de partir quelques jours en Allemagne, il paraît que les marchés de Noël sont exquis. »

L’Allemagne.
Elle y allait si souvent, autrefois. Lorsqu’elle était encore promise à Amadeus Von Sachsenheim. Elle avait grandis et avait été éduquée pour finir sa vie là-bas. Elle avait appris la langue, les traditions, les coutumes. Elle connaissait tous des Von Sachsenheim : les prénoms, les ascendants, les dates d’anniversaires, les sujets à éviter, leurs fiertés et leurs peurs. Des années de travail. Des années de préparation. Des centaines de repas et de fins de semaines en leur compagnie.  

« C’est vrai… A éviter celui de Nuremberg, il faut se mêler aux moldus, quelle horreur… Celui d’Heibelgerd est très séduisant, mais celui que je préférais c’était à Ratisbonne. Tu prends un bateau. Très confortable, et tu traverses des lieux décorés pour l’occasion et il y a un tas de spectacles de lumières et de créature magiques. »

Car tout était si normal.

« J’aurais bien tenté le Canada pour ma part. »  Elle sourit, un brin narquois avant de reposer son regard sur toi. Elle te détaille un instant avant de souffler : « Toujours pas l’ombre d’un nouveau prétendant ? » Elle était curieuse. Et peut-être avait-elle envie de se rassurer aussi.


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Message Re: Party de staff (mais pas pour vous)
par Invité, Mar 1 Mai - 3:34 (#)
Noel. L’Allemagne. Eren.

On enchaîne.

On passe à autre chose. Nul besoin de mentionner les Lestrange, encore une fois. IL y avait des limites à explorer les malaises maritaux d’autrui. Ce n’était pas un jeu approprié pour la soirée. Peut-être que ce n’était plus un jeu approprié du tout pour sa relation avec la McLeod.

« Toujours pas l’ombre d’un nouveau prétendant ? »

Elle haussa les sourcils. Haussa les épaules. Haussa son verre jusqu’à ses lèvres. Ces ombres, ces silhouettes de nouveaux prétendants potentiels, elle les rejetait du revers de la main avec une nonchalance feinte. Elle avait fait un choix une fois et ça n’avait pas fonctionné. Et ça lui restait encore au travers de la gorge. Encore heureux qu’elle n’eut éprouvé envers Icarus qu’une douce affection. Elle n’était pas habituée à être celle que l’on rejette. Ils auraient pourtant été proches de la perfection ensembles.

Et elle y tenait, à cette perfection. À cet idéal de partenariat familial.

Elle qui n’épouserait jamais les hommes qu’elle avait vraiment aimé. Elle qui s’en doutait depuis longtemps. Elle qui avait décidé qu’elle choisirait, au moins, avec lequel elle partagerait sa vie. Grosse révolution dans l’univers des familles de sang pur. En même temps, on pouvait les comprendre. À regarder le flagrant manque de discernement d’une bonne partie de la relève magique, on pouvait les comprendre d’angoisser à l’idée de leur laisser trop de liberté. À regarder le monde magique tanguer, on pouvait les comprendre de tenter de resolidifier les bases importantes de l’entraide entre grandes familles. À trop dicter leurs vies, le ressort finissait éventuellement par lâcher, et l’effet inverse se produisait (par exemple, Jill. Par exemple tant d’autres dont les noms avaient été rayés de leur univers clos).

Fallait maintenant qu’elle se trouve un deuxième choix, qu’elle recalcule, repèse, remesure, avant de devenir condamnée par son amour, par son milieu ou par son célibat.

Ça alourdissait presque l’ambiance. Ca la teintait presque de quelque chose comme du regret. Quelque chose comme de la tristesse. D’avoir décidé de choisir et d’avoir, conséquemment, clos la porte à la possibilité d’être choisie.

- On les connaît tous, Delli. Depuis qu’on est gamine, ou presque. Ceux qui ont changé en vieillissant sont juste devenus plus barbants. Ceux qui restent, du moins.

Parce que ça se mariait vite, dans leur milieu. Un vrai gâchis, vraiment. Juste à Sainte-Mangouste, les célibataires se faisaient rares. Les célibataires qui en valaient la peine, je veux dire. Je veux dire les sang purs. Eux qui pourtant avaient tous d’abord choisi de prioriser leur carrière, de faire des heures supplémentaires avant de faire à diner, de passer la nuit à faire des recherches plutôt que de passer la nuit blotti contre sa « tendre moitié ».

-Oh! J’ai vu Robert Fawley, dernièrement. Tu te rappelles de Fawley? C’était un Serdaigle, une année ou deux plus vieux que moi. Eh bien, je vais te dire que le travail du bureau, c’est pas ce qui le met en valeur.

Ça se mariait vite, et ceux qui restaient libres devenaient source de suspicion. Quelle étrange anomalie était dont la source de leur célibat? À un certain point, ça commençait à jaser dans les cinq à sept de la haute, et on se mettait à émettre des hypothèses.

-Je ne pense plus que cela frôle l’esprit de qui que ce soit. Si j’étais eux, je serais terrifié à l’idée de tenter de me courtiser.

Parce que ce mariage potentiel n’était pas de ceux convenu d’avance entre deux grandes familles. Parce qu’en prenant toute la responsabilité de son avenir, elle rejetait sur ces messieurs célibataires toute la responsabilité du leur. Comment est-ce que ça se faisait, déjà, une demande en mariage quand toutes les cartes n’étaient pas déjà sur la table? Est-ce que ça impliquait qu’ils allaient devoir faire des choix, établir leurs conditions, parlementer, faire des
compromis? Ce devait un peu être ça.

Elle fronça les sourcils. Regarda Delli.

-Ose émettre une autre hypothèse sur l’absence d’un autre prétendant, pour voir.


Elle ne s'attendait pas à ce qu'elle émette une autre hypothèse sur son état de célibataire notoire.

Elle jeta un regard mi amusé mi en quête d'attention autour d'elle. Elle aimait se mêler à la foule. Elle aimait ignorer la foule. Elle comptait quitter cette soirée en catimini, sans avertir personne, juste pour quitter en ayant le sentiment d'être plus importante qu'eux, plus indépendante qu'eux, plus libre et nonchalante qu'eux.

Tout ce en quoi elle croyait était incroyablement instable.



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