BELLUM PATRONUM


Version 34

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Groupes fermés

Les sang-purs étrangers sont fermés. Redirigez-vous vers les familles de la saga ou des membres.
équilibre des groupes

Nous manquons d'étudiants, de membres des partis politiques Phénix et Gardiens.
Nous manquons également de Mangemorts.
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Scarlett E. Parkison __"We All Eat Lies, When Our Hearts Are Hungry" (11 février)
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Message Scarlett E. Parkison __"We All Eat Lies, When Our Hearts Are Hungry" (11 février)
par Invité, Sam 13 Jan - 17:06 (#)
Scarlett Evangeline Candance
Parkinson
ft. Madelaine Petsch
sang_pur
21 Ans
Célibataire
hétérosexuelle
Zoologie Magique
SOINS POUSSÉS AUX CRÉATURES MAGIQUES  
Vidar ou Vi, un léopard de l'amour et un Pangolin.
tendances pro-mangemort
crédit images
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À propos
Nom: Parkinson. Il découle tant de fierté de ma personne lorsque je prononce cet ensemble de syllabes. Pour beaucoup, un nom, n’est rien d’autre qu’un nom, mais pour moi, c’est avant tout un héritage, un devoir, celui de le porter avec dignité, lui et tout ce qu’il incombe. J’ai été préparée durant toute mon enfance à en estimer le pouvoir, à comprendre les devoirs qui en résulteraient, et je sais à présent que je suis prête à tout pour épouser la grandeur et propulser ma famille, mon sang au sommet.
Prénom:
Scarlett ou Scar pour les intimes, est un prénom que ma mère a choisi en raison de ma chevelure de feu, qui pour une raison qui m’échappe encore est d’une couleur plus prononcée que celle de mon frère jumeau Heal. Il fait également au sang, au sang qui coule dans mes veines, à la passion, mais aussi à la puissance même. Scarlett pour l’écarlate.
Evangeline était le nom d’une illustre ancêtre, qui malgré ce nom aux consonances douces, régnait d’une main de fer sur sa descendance. Ma mère plaisantait souvent sur le fait que ce dernier existait pour contre-balancer la consonance agressive de mon premier prénom.
Candance signifie “blanc éclatant”, je dirais que mon père voulait faire preuve d’ironie, mais comme je sais qu’il ne fait que peu de chose au hasard, je partirai du principe qu’il devait parler de mon épiderme, c’est la seule explication.
Âge et Date de Naissance: 21 ans, Le 28 Avril à Londres; Nature du sang:Pur. Il ne pourrait en être autrement.
Situation familiale:
Si ma famille est constituée du meilleur de la population sorcière, s’ils sont pour la plupart le fleuron d’une sélection stricte et minutieuse des sorciers les plus talentueux et fortunés que la Grande-Bretagne ait porté, ma véritable famille, celle dont je me sens la plus proche s’incarne par trois personnes.
Heath Seth Edward Parkinson, ma chair, mon sang, mon meilleur ami. Surnommé Heal par mes bons soins, n'est autre que mon frère jumeau. Nous sommes nés quasiment en même temps, il n’est venu au monde que quelques minutes avant moi et selon lui, cela lui donne le droit de se nommer grand-frère, c’est absurde. Je résumerais notre relation en une phrase : “Je donnerais ma vie pour lui, il n’existe personne en ce monde plus important que lui en ce monde. Personne. Pas même le Lord lui-même.”
Hiram Edward Alban Parkinson, mon père, l’un des êtres qui restera l’une des personnes les plus importantes de mon existence. Pour moi, il a toujours été un modèle, un être fort et sans défauts. Ces paroles étaient pour moi vérités et il était très rare que je le remette en question. Mon père et moi avions toujours eut une relation aimante et ourlée d’un grand respect, pour ma personne envers lui, mais aussi de sa personne envers la mienne. Il tentait toujours de m’écouter et de se montrer réceptif, d’autant lorsque je l’inondais de mille et unes question. Je devais parler de lui au passé, pourtant, je n’arrive pas à me défaire de sa présence. Il est a présent décédé, abattu lâchement par des impurs alors qu’il était en mission pour purifier notre pays de ce mal qui le ronge. Depuis ce triste jour, je me suis juré de tous les éliminer, ma haine pour ces êtres ne cessant de grandir en moi. Patiemment, attendant son heure.
Elizabeth Willow Ela Parkinson, Goyle de son nom de jeune fille. Si je n’avais pour elle qu’un grand respect et une estime sans faille, ces sentiments se sont étoilés avec le temps. Il ne reste plus rien en cette femme de sa verve d'antan, du temps où elle se tenait fièrement aux côtés de mon père. Dès l’instant où j’ai vu sa réaction ou plutôt son manque de réaction, lors de l’enterrement de mon père, son manque de détermination pour le venger, son envie passive de faire profil bas et de se reculer, j’ai su que je ne pourrais plus la suivre, plus lui témoigner ce respect dû à son rang. Pour moi, elle est devenue inutile, son temps en tant que dirigeante de cette branche de notre famille est révolu et je n’attends que le moment venu pour prendre sa place. Je ne laisserai pas ces doutes entacher le travail que mon père a accompli jusqu’ici.Miroir du Rised: Je n’ai jamais rien vu dans ce miroir, je n’ai jamais eut de véritable certitude quant à mes désirs et mon avenir.Epouvantard:Ma plus grande crainte n’est autre que moi-même. Ce moi-même qui survient lorsque la lune est présente, ce moi-même qui échapperait à mon contrôle et détruirait cette vie et tout ceux qui la compose. Je suis ma plus grande peur. Narcissique, n’est ce pas ?  Composition de la baguette magique: 25 cm, rigide, houx et plume de phénix.  Etudes Suivies: Dixième Année de Zoologie magique en soins poussées aux créatures magiques, avec option: Métamorphose, DCFM et Potions. Animal de compagnie: Art, un chat sphynx peu commode qui aime squatter les chaises à côté de moi, à vos risques et périls.
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Caractère
Le port droit, l’œil vigilant, elle veille. Elle est prudence, elle est méfiance, son cerveau met en doute ce qu’elle voir en permanence, il analyse, il compare à ce qu’il sait, à ce qu’il connaît. Dans ces moments, son côté hargneux et revanchard n'est jamais loin, il est bon d'éviter de la croiser durant ces moments-là et encore moins de chercher à l’énerver. C’est une stratège, elle essaye toujours de voir plus loin que l’instant T, de mesurer le rapport cause à effet et ce qu’il résultera d’une action. Ce trait de caractère résulte indéniablement du fait que c’est une gamine intelligente, de celle qui a testé des situations et des hypothèses, de ces enfants à qui ont a appris à grandir plus vite -trop vite-. Elle a dû faire face à certaines réalités qui l’on quitter le monde de l’enfance assez rapidement, ce qui fait d’elle une personne assez mature, du moins, en ce qui concerne l’aspect sémantique des choses. Car, si Scarlett sait se montrer travailleuse et persévérante lorsqu’il s’agit d’engranger des informations dans sa boite crânienne, je n’ai jamais connu personne aussi inexpérimenté dans les contacts humains. Trop franche, trop sincère, trop lisible, elle est une terrible menteuse lorsqu’il s’agit de ses sentiments.L’”amour” et “l’amitié”, autre que ce qu’elle partage avec sa famille et plus particulièrement avec son jumeau, sont des concepts assez abstraits pour elle, elle qui a toujours feint sa sociabilité. Ce ‘défaut’ de lisibilité en fait une personne d’une fidélité sans faille, qui sera le plus souvent en phase avec ces dires, envers ces engagements. Il est difficile de lui faire changer d’idée, tant elle est têtue et tenace, d’autant qu’elle aura réfléchi à cette dernière avant d’y tenir.

Cette mesure prend néanmoins fin lorsque naît ce côté susceptible et colérique, qui sommeille en elle. Il suffit alors de trouver les bons sujets, de tirer sur les bonnes cordes pour la voir sortir de ces gonds. Cela est d’autant plus facile lorsque approche la pleine lune, quand elle se transforme en cette boule de nerf irritable et sensible à son environnement. Si elle est observatrice de nature, elle ne le devient que d’avantage, reniflant ou ressentant les choses avec plus de véracité encore. Dans ces moments, son côté hargneux et revanchard n'est jamais loin, il est bon d'éviter de la croiser durant ces moments-là et encore moins de chercher à l’énerver. Après tout, il faut se méfier de l’eau qui dort n’est ce pas ? Car dans son cas, les apparences sont trompeuses. Derrière ses manières précieuses et son air puritain, ne se cache que la noirceur de son âme, que la méchanceté qui règne dans son cœur glacé, car son rôle de Reine des glaces lui convient à merveille.

Pourtant, Scarlett n’est pas que cela, elle n’est pas que l’héritière sang-pur parfaite, elle est aussi une personne qui apprend le monde, ce monde qu’en réalité elle ne connaît que peu. Elle découvre, elle expérimente et si l’être en face n’est pas fermé, il se pourrait qu’elle cherche à le connaître, prudente et méfiante comme toujours, comme un animal sauvage. Elle, c’est aussi l’amour, la protection de ceux à qui elle tient et surtout ce côté mère poule, qui fera qu’elle veillera toujours sur ceux qu’elle estime, quitte à se sacrifier. Elle a le sens du sacrifice et sait mieux que quiconque ce que cela implique.
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Patronus
Cela avait été l’un des échecs les plus cuisant de mon existence. J’avais pourtant révisé des heures durant, étudié les différentes manières qui permettaient de réussir à envoyer ce sort, mais rien n’y avait fait, lors du moment voulu, je n’avais réussis qu’à matérialisé une forme fugace et indistincte, qui s’était évanoui aussi vite qu’elle était apparue. Le pire dans cette histoire, était que je savais, je savais pourquoi je ne parvenais pas à faire paraître mon patronus. J’avais essayé de le produire, peu de temps après le décès de mon père, peu de temps avant qu’il ne soit lâchement assassiné, mes souvenirs heureux étaient le plus souvent intimement liés à ma famille, aux souvenirs que j’avais avec eux et par conséquent avec lui. Alors, à chaque fois que je tentais de me focaliser sur ces moments de joie, la tristesse venait assombrir le tableau, et je me retrouvais de nouveau face à un échec. Si la mort de mon père jouait un rôle majeur, il n’y avait pas que cela qui me préoccupait. Il y avait aussi ce doute, cette absence de certitude quant à ce que je souhaitais véritablement, mais aussi cette crainte de cette légende qui disait que seul les cœurs purs pouvaient prétendre faire apparaître son patronus, au risque dans le cas contraire, de se faire dévorer par une armée de vers tout droit sortis de sa propre baguette. Cet ensemble, avait défini mes échecs répétés et mon incapacité à invoquer un patronus, une information que j'avais beaucoup de mal à digérer.

Il y avait eut cette curieuse accalmie, cette sensation d’apaisement qui flottait dans l’air depuis que nous étions de nouveau que tous les trois dans notre demeure. C’était assez curieux pour moi, de remarquer que partout où mon frère se promenait, son patronus n’était jamais loin, m’observant avec curiosité. Je ne pouvais entendre ce qu’il disait, mais Heal se prêtait souvent au jeu et servait de traducteur. Pourtant, même avec cela, je me sentais exclue de leurs conversations privées, de ce lien qu’ils partageaient sans avoir besoin d’échanger le moindre mot. Fort heureusement pour moi, en dépit de mon incapacité à formuler correctement le sort, j'eus comme les autres, le droit de posséder le mien. Malheureusement, si cela était une nouvelle heureuse, elle ne fut que partielle, car, en dépit de sa présence et de la sensation de ne plus être seule, mon patronus ne parlait pas. Il ne disait mots en dépit de mes sollicitations poussées et des questions que j’ai posés à Heather sur sa relation avec son patronus. Il m’avait parlé d’un élan naturel, d’une connexion qui se faisait d’elle-même, mais tout cela, même si je le ressentais, il n’y avait rien, pas de paroles, pas de sons. Cette constatation me fit l’appeler Vidar en mémoire avec ce dieu nordique réputé pour incarner à la fois le silence et la vengeance.

Si au départ je prenais assez mal le fait qu’il ne dise rien, j’ai fit par accepter sa présence silencieuse. J’avais parfois l’impression qu’il n’avait pas besoin de paroles pour exprimer ce qu’il ressentait, qu’il suffisait d’un regard ou d’une attitude pour que je comprenne, pour qu’il m’apaise. Pourtant, cette confiance, le fait qu’il n’est montré qu’une apparence, qu’il ne puisse s’exprimer, me rendit anxieuse lorsque la seconde vague de peste du patronus fut déclarée. J’avais peur, peur qu’il disparaisse sans qu’au final, je ne le comprenne vraiment, peur de perdre cette entité, alors même que je ne la connaissais qu’à peine.

“Tu ne vas quand même pas te mettre à pleurer, si ?”


Ce furent les premiers mots qu’il me “dit”, alors que j’étais installée sur mon lit, lui a mes pieds, arborant une forme que je n’avais encore jamais vu auparavant. C’était un curieux animal couvert d’écailles épaisses, semblable à une sorte de taupe - je n’appris que peu de temps après qu’il s’agîssait d’un pangolin. Dès lors, notre relation prit un autre tournant, une direction plus intime. Je découvrais que ses apparences étaient directement liées à mes émotions, qu’il avait également un caractère propre, caractère que je qualifierais de… Bien trempé.

Vidar ne parlait jamais pour rien, c’était en partie pour cette raison qu’il était resté muet, parce que, je cite “il n’avait rien d’intéressant à dire jusqu’à ce jour.” Il était hargneux, protecteur et territorial, mais également un confident avisé, qui suivait toujours des réflexions assez poussés pour être tel que lui. Il me donnait l’impression d’être né, il y avait des années de cela, comme s’il venait d’une vie autre que la mienne, tout en faisant complètement partie de moi et c’était assez étrange. Notre relation, au-delà que celle de deux amis, était respectueuse, même s’il arrivait que je l’insulte quand il se montrait trop autoritaire à mon goût. À dire vrai, il me rappelait mon père, mais ça, c’était une vérité que je ne me sentais pas d’affronter, le genre de vérité que je préférais garder pour moi.
Pseudo et âge: Estelle, mais vous pouvez m'appeler Orion  Scarlett E. Parkison __"We All Eat Lies, When Our Hearts Are Hungry" (11 février) 445806609 , 22 Ans. Où as-tu trouvé le forum ? En cherchant un forum sur HP. Personnage: Famille de sorciers As-tu un autre compte sur BP ? Not Yet. hihi  Présence: 4/7 Une remarque ?  YoucandoIt   


Dernière édition par Scarlett E. Parkinson le Jeu 15 Fév - 16:20, édité 15 fois
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Message Re: Scarlett E. Parkison __"We All Eat Lies, When Our Hearts Are Hungry" (11 février)
par Invité, Sam 13 Jan - 17:06 (#)
Histoire
Happiness can be found even in the darkest of times
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I/ Jasmine

Grandir était un processus qui ne m’avait jamais dérangé auparavant, en réalité, je ne me rendais pas compte que je grandissais ou plutôt, je ne me rendais pas compte que grandir me rendait de plus en plus différente. Différente de ce que j’étais avant, différente que cela soit d’un point de vue physique ou mental, mais aussi et surtout, différente de mon frère. Étant donné que nous étions nés quasiment en même temps, il n’y avait que peu de chose qui nous avaient séparées jusqu’alors, que cela soit dans notre vie ou dans les activités qui peuplaient cette dernière.

Le changement me saisit à la gorge, le jour où, alors que nous fêtions notre anniversaire, nos parents décidèrent qu’il était temps que nous offrir à chacun une chambre respective, certes non loin l’une de l’autre, mais bel et bien séparées par un grand et épais mur. IL y avait quelque chose, dans cette décision et dans le fait de nous mettre face au fait accompli, d’immuable et d’irrévocable, il devenait alors évident qu’aucune protestation ne parviendraient à altérer ce fait. La première nuit, une fois que l’euphorie de notre gigantesque fête d'anniversaire s’évanouit, lorsque les lumières s'éteignirent et que le silence de notre grand manoir régna en seul maître, j’ai réalisé combien j’étais seule. Il n’y avait pas la respiration rassurante de mon frère, qui venait d’ailleurs souvent dormir avec moi, quand il ne collait pas simplement son lit au mien pour être installé plus confortablement. Il me manquait. Sans lui, la chambre en devenait menaçante, je m’imaginais des fantômes qui n’existaient que dans mon esprit, beaucoup trop éveillé. Pour la première fois, le grincement de l’arbre qui agitait ces branches sous ma fenêtre, ne me parut chanter un chant funeste, dont le vent établissait le tempo. Pour la première fois, j’eus peur de façon inexplicable, peur de l’invisible et non de quelque chose de concret. La peur d’être punis était quelque chose de palpable, de mesurable et en finalité de maîtrisable, mais cette peur de l’invisible, cette peur du moindre bruit, celle-là était vicieuse, elle ressurgissait à chaque fois que l’on baissait la garde, plus forte, plus intense, rendant de plus en plus vulnérable, à mesure qu’on la laissait s’installer. J’aurais pu me lever et aller dans la chambre de mon frère, mais je ne voulais pas, je ne pouvais pas quitter mes draps, qui me donnaient l’impression de me protéger de ce que la pénombre me faisait ignorer et rendait invisible à mes yeux.

Soudain, j’entendis un grincement sur ma droite, reconnaissant alors celui du parquet qui composait notre couloir, cette partie que le tapis luxueux ne couvrait pas, celle qui était le plus près de la porte. J’ai remonté ma couverture jusqu’à mon nez, observant la seule issue avec crainte, avant de retenir un glapissement lorsque je vis le bouton de cette dernière basculer sur le côté. Quelque chose allait rentrer, et même si au fond de moi, je voulais avoir le courage de l’affronter, j’ai préféré fermer les yeux et retenir ma respiration, mettant le drap au-dessus de ma tête. La chose se rapprochait, je l’entendais, c’était effrayant et saisissant, mais j’étais tétanisé. Si proche, de plus en plus proche. Quand cela m’a touché, j’ai poussé un petit cri, avant qu’un rire familier ne me fasse réaliser de qui il s’agissait. J’ai abaissé ma couverture, pour découvrir le visage de mon frère, encadré de ces larges boucles rousse, beaucoup plus courtes que les miennes. Je n’ai rien dit, comme si j’avais peur de briser le silence et d’attirer ces chimères, que mon frère avait chassé par sa présence, de nouveau. Ce ne fut qu’après de longues secondes, que j’ai osé chuchoter.

“Heath… Tu avais peur toi aussi ?”

Il a hoché la tête, avant de placer son oreiller à côté du mien lorsque je me suis reculé, venant se glisser sous ma couette, avant de se saisir de ma main. Nous nous sommes endormis ainsi, nos mains liées l’une à l’autre, nos respirations combattant l’effrayant silence. Je n’avais plus peur, mon frère était là, à mes côtés, j’étais plus forte que les ténèbres, je ne craignais plus rien.

J’avais, pendant un moment, pensé que cela avait suffi à remporter la victoire, mais, je n’avais pas réalisé que ce n’était que le début, que cette ‘guerre’ dans laquelle je m’étais engagée était rude. L’année suivante, nos activités changèrent quelque peu. Nous suivions bien entendus toujours les mêmes leçons théoriques, mais quand mon frère fut autorisé à aller en pratiquer certaines, moi, je ne suis resté qu’au premier stade, enfermée, et obligé à avoir d'avantage de cours de maintien et de culture générale. C’était étrange, je ne comprenais pas vraiment pourquoi il devait être endurci alors que moi, je restais la même, inchangée et fragile. Lui, il changeait, il devenait plus grand, plus fort et bien vite nos jeux devinrent déséquilibré, je ne pouvais plus prétendre à une égalité, puisqu’elle s’amenuisait au fur et à mesure. Bien, vite, ce changement atteint de nouveau la seule victoire que nous avions eut et il ne vint plus dormir avec moi. J’avais passé des nuits à fixer la porte à espérer qu’il vienne à moi, trop fière pour le faire de moi-même, effrayée par le moindres bruits, sans que jamais ce fichu battant ne bascule. J’ai fini par en perdre le sommeil, dormant pas ou peu, ma léthargie aussi légère que du papier de soie s'interrompant au moindre son inhabituels, au point que j’avais du mal à rester éveiller en journée, m’attirant les remontrances de mes professeurs et l'inquiétude de mes parents. Cela finit par m’agacer, je refusais de rester à l'écart, je refusais de décevoir ceux qui comptaient sur moi, mais surtout, je refusais qu’il s’éloigne de moi. Alors, au moment où il venait de terminer son entraînement au duel sorcier, je me suis glissé dans la salle, attendant qu’il ne reste plus que lui pour me saisir d’un des instruments d’entraînement. Il a haussé un sourcil, avant de rentrer dans mon jeu, jouant quelques instants avec moi, avant de me heurter avec une certaine force au poignet, me faisant perdre ma baguette factice. Il pâlit lorsque j’ai laissé échapper un sifflement de douleur, avant de se rapprocher avec inquiétude, entourant mon poignet de ces mains, un air désolé sur les traits. J’en ai profité pour me saisir d’une de sienne de mon autre main, avec une fermeté indéniable, captant ainsi son attention.

“Apprends moi ce que tu sais… Heal, apprends moi où je dirais aux parents que c’est de ta faute… S’il te plaît.”

Il sembla hésiter, mais il savait à mon regard que je n'abandonnerais pas, il savait combien j’étais bornée et déterminée, mais surtout, combien il avait, lui aussi, envie que nous soyons proche de nouveau. Ce fut une sorte de victoire, mais aussi une sorte de purge de mon temps libre. Je devais nous seulement intégrer ce qu’une fille devait savoir, mais aussi rattraper le savoir que l’on avait appris à mon frère, connaître ce qui faisait un homme, un héritier digne de ce nom. J’étais convaincue d’être sur une voie qui me plairait, sur un chemin menant vers la grandeur et la satisfaction. Alors, je parvins, non sans mal à arriver à atteindre un niveau convenable, mais c’était trop peu, je ne voulais pas être moyenne, je voulais me dépasser, être égale à mon frère, alors, au lieu d’espérer trouver le sommeil, j’ai décidé de m'entraîner la nuit. Mes mains douces devinrent calleuses, mes cheveux plus cassant et ma peau d’une teinte moins laiteuse, moins rosée. Bientôt, je ne pus cacher ce que je faisais à mes parents, trahis par mon propre corps et les bleus qui le peuplaient, mais aussi par mon frère, qui inquiet de mon état compléta le tableau que mes parents avaient déjà dépeint, confirmant ce qu’ils savaient déjà. La semaine qui suivit fut celle de l’indécision, j’avais réussi à immiscer le doute dans l’esprit de mes parents, j’avais réussi à leur faire comprendre que je ne reculerais pas, que je ne voulais pas être séparée d’Heath, que j’étais prête à tout pour cela.

Je ne savais à présent si leur amour était trop fort, ou alors, si mon père n’avait fait que céder à cette envie que je le vois en héros, mais l’épais mur qui séparait nos chambres, accueillis une porte en son milieu. Ce n’était qu’une simple porte, mais elle voulait dire beaucoup pour nous, elle paraissait plus franchissable, plus accessible et plus surtout, elle pouvait rester ouverte. Ce ne fut pas le seul changement. Je fus autorisé, sous réserve que mes notes demeurent excellentes, à participer à la majorité des activités auxquelles mon frère participait. Nous étions ainsi la plupart du temps ensemble, évoluant en même temps, lié de nouveau par ce lien plus puissant encore que celui du sang.


II/ Half Moon

Je ne savais quand le bouleversement eux lieux, lorsque malgré ma taille plus menue, je devins meilleure dans certains domaines, dans ceux qui demandaient plus d'initiatives, quand je ne fus plus celle qui tendait la main à mon frère, mais qui le protégeait. J’étais devenue plus ‘forte’ que lui, plus assurée en grandissant. Néanmoins, je tenais encore à cette égalité, de toute mon âme et chaque pas que je faisais, je faisais en sorte qu’il le fasse avec moi, l’épaulant à chaque fois, cachant à mes parents ces erreurs. Je voyais que cela le dérangeait, qu’il avait l’impression d’abuser de moi et de ma gentillesse, mais il n’en était rien, je ne faisais que lui rendre la pareille, que l’élever pour que nous brillons tous les deux pour honorer notre nom. Je prenais pleinement conscience du rôle qu’il jouait au sein de la famille. Il était l’héritier masculin, celui qui serait chargé de léguer notre sang, notre nom. Si j’avais voulu que l’on soit sur un pied d’égalité, à aucun moment, je n’avais voulu lui voler sa place de Leader, je savais pertinemment que ce n’était pas possible, je n’avais pas le bon sexe, et rester dans l’ombre, avec la liberté que cela offrait me suffisait largement.

Seulement, mes parents et surtout mon père, n’étant pas aveugle, ils voyaient bien que mon frère, tout masculin qu’il était, avait bien plus de fragilités que je n’en possédais. Il était plus humaniste, se souciait de beaucoup plus de choses triviales et préférait briller par son absence lors de nos nombreuses apparitions publique. Il était quelqu’un de timide et d’assez taciturne, pour lui les conversations et les célébrations n’étaient qu’un amas de gens et de bruits, quand moi, je n’y voyais que l’occasion de se faire voir et de nouer des relations utiles. Je n’étais pas naïve, je n’espérais pas trouver des amis parmi ces gens, mais je m’efforçais de le leur faire croire, d’être accessible et agréable, habillant mes traits de mes plus beaux sourires, rigolant sur demande, flattant et papillonnant de groupe en groupe comme la reine des abeilles. Je n'éprouvais pas d’amour pour ces gens, j’avais déjà assez d'amour à distiller dans ma véritable famille, pour la gaspiller avec des visages qui deviendraient qu’une pile de souvenirs confus. Seulement, il ne voyait pas les choses de cette façon et si je pouvais l’aider à progresser, je ne pouvais pas changer son caractère et ces pensées.

Le plan était simple, j’avais disposé différents pièges avec l’aide de mon frère, à l’avance. Nous avions tout étudié avec attention, le terrain, les différents chemins possibles de la harde et les possibles directions que pourrait prendre notre horde. J’avais été l’instigatrice de cette idée ingénieuse, à la minute même où mon père, me convia pour la première fois à l’une de ces parties de chasse qui m’avait toujours été inaccessible, comme une sorte d’interdit tacite. Si j’avais été surprise par cette décision, qui je l’étais sûre, était loin d’être soudaine, j’ai tout de suite accepté, contente d’une part de découvrir quelque chose de nouveau, mais aussi par la perspective de pouvoir accompagner mon père d'avantage dans l’une de ces passions. Je compris, au regard qu’il me lança en m’annonçant que d’autres membres de grandes familles seraient présents, que ce n’était pas qu’une partie de chasse ordinaire, que nous devrions, - surtout que mon frère devrait -, nous montrer digne de notre nom et lui faire honneur. J’ai donc établi cette tactique avec mon frère, pour lui assurer un avantage, pour qu’il puisse montrer à notre père qu’il était un fils capable. Capable de le rendre fier et de prendre sa suite lorsqu’il le faudrait.

En ce fameux jour, la liesse qui m'habitait ne semblait avoir de limite. J’observais les alentours avec attention, parée de mes plus beaux atours, alors que je chevauchais aux côtés des hommes. J’étais la seule personne de sexe féminin du groupe, étant donné que ma mère avait poliment décliné l’invitation, mais je n’étais pas intimidée, je ne me concentrais que sur notre cible potentielle, restant aux côtés de mon jumeau. Nous n’avions pas droit d’avoir une baguette étant donné que nous étions encore trop jeunes, mais nous n’étions pas désarmé. J’avais confié un couteau de chasse à mon frère avant que nous ne quittions le domaine, lui exprimant d’un regard que je plaçais ma confiance en lui. Après de nombreuses heures, j’ai entendu l’un de nos pièges se déclencher et j’ai lancé mon cheval dans cette direction, rapidement suivit par Heath. Nous savions où étaient situés chacun de nos appâts, ainsi, il ne fut pas difficile de retrouver l’animal pris dans ce dernier. IL était là, les pattes entortillées et certainement brisées par la force du choc, lourdement affalé sur l’herbe haute, son regard exorbité nous fixant avec crainte, alors qu’il commença à s’agiter. L’odeur du sang frais assaillit mes narines avec violence, mêlée au musc de l’animal sauvage et à l’herbe fraîchement arrachées par ces tentatives désespérées de se libérer. J’ai fait un pas, tirant mon frère par sa manche, avant de le mettre en avant. Les grands yeux de la biche le fixaient avec crainte, alors qu’elle poussa un brame de désespoir, s’agitant avec ces dernières forces, maladroitement, image même de la souffrance. Les chevaux de nos aînés approchèrent et mon frère, resta planté devant elle, incapable de bouger. Je voyais à ces yeux brillants qu’il était au bord des larmes, que c’était au-dessus de ces moyens, alors qu’en entourant sa main des miennes, ornées de gants de tissus blancs, j’ai récupéré le couteau. Mon père arriva à notre hauteur, nous surplombant de son élégant destrier et j’ai compris à son regard que je me devais de le faire, que cette lourde tâche me revenait. J’ai poussé un soupir, avant de m’accroupir au niveau de l’animal, l’observant avec toute l’attention du monde. La tension dans ces membres, que je pouvais sentir sous sa fourrure si douce, malgré l’humidité et la bataille qui l’avait dérangée et couverte de boue, cet élan de désespoir qui se mêlait à cette envie furieuse de vivre.

“Scarlett?”

La voix de mon père me fit revenir au réel, au froid de ce début de matinée, à la rougeur qui entachait mes gants et ma robe immaculée. J’ai saisi le couteau avec poigne, empêchant ma main de trembler, avant d’enfoncer d’un coup sec la lame dans le cou de l’animal, dans un bruit de tissu musculaire qui se déchire. La sensation de la vie quittant le corps encore brûlant de l’animal et ce rouge, cette odeur, j’étais tétanisé, effrayé d’avoir ainsi achevé une vie. C’est ce que j’ai ressenti lorsque nous avons ramené l’animal à la maison, ce malaise qui ne m’avait pas quitté, ce sang qui même en frottant me semblait ancré dans ma chair, tâchant jusqu’à ma peau. Pourtant, lorsque mon père me félicita, je n’ai pu m’empêcher de ressentir de la satisfaction, cette satisfaction qui dévora mes remords. La satisfaction de savoir qu’en dépit de mon sexe, j’avais su faire mieux que mon frère, mais aussi la crainte. Je savais à présent que cet acte avait rompu tout espoir d’égalité, que malgré les faux-semblants, mon père, mon frère et moi, savions la vérité.


III/ The Brave One

La nuit était tombée depuis un moment sur le domaine, mais je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Il n’y avait pas un bruit, pas un murmure et je devais être avec certitude, le seul être vivant éveillé à cette heure tardive. J’ai poussé un soupir, avant de lever pour la énième fois les yeux en direction de la porte. Comme toujours, depuis qu’elle avait été installée, elle était ouverte. Je n’avais pas le souvenir de l’avoir vu une seule fois close depuis le jour où mon père l’avais fait installer. Par ce petit bout, cette petite ouverture dans le mur, je pouvais voir l’autre côté. Je pouvais voir cette forme allongée, qui n’avait pas bougé depuis plusieurs heures déjà, depuis qu’elle avait disparu sous ces draps épais après m’avoir envoyé un baiser. Ces boucles rousses dépassaient du lit, étendu sur le drap blanc de manière presque artistique, ne s’agitant qu’à peine à chaque respiration. J’ai fini par me décider à quitter mon lit, posant mes pieds sur le sol, avant de me diriger vers cette interstice, faisant tout mon possible pour ne pas faire de bruit, alors que je progressais dans la pénombre. À peine ais-je franchis le pas de la porte, que la fragrance de la pièce est venue m’entourer. C’était un accueil réconfortant, composé de son odeur, mais aussi des fleurs que ma mère lui avait offert pour marquer son départ, notre départ. Je les avais repérés dès lors, ces taches de couleurs pourpres qui se différenciaient des moulures du mur devant lequel elles se tenaient, soigneusement posées dans un vase de cristal. Je me suis approché pour en redresser une, remarquant alors que même ici, sur son boudoir, ils s'étaient imposés. Ces livres que nous avions achetés, il y avait quelques jours de cela, au chemin de traverse avec nos parents. Je n’avais jamais rien eut contre les livres, bien au contraire, je prenais plaisir à les parcourir et à les découvrir, mais pour une raison que je n'ignorais pas, ceux là, ils m’agaçaient. J’avais envie de les voir brûler, de les faire disparaître, dans l’espoir que l'événement qu’ils accompagnaient, n’arriverais pas. Mais c’était sans espoir.

Je m’en suis détourné, m’approchant alors de ma sœur endormie, qui n’avait toujours pas changé de position, avant de venir m’asseoir au bord de son lit. Elle était si tranquille lorsqu’elle était assoupie, si différente de l’être dévastateur qu’elle était au réveil. Scarlett était un feu sauvage, le genre de personne à ne pas demander la permission pour s’emparer de quelque chose, mais d’assez intelligent pour ne pas se faire prendre ou même d’être soupçonnée. Ma jumelle était un être que j’admirais pour sa force de caractère qui se mêlait à cette douceur et cette envie de me protéger. Si forte. J’étais certain qu’elle n’avait pas peur, certain qu’elle ne devait attendre que ce jour, celui auquel on nous avait tant préparé, elle, elle n’avait peur de rien. Quant à moi, j’avais toujours appréhendé ce jour, que cela soit au travers de mes leçons, des dires de mes parents, mais aussi et surtout par crainte, d’être séparé d’elle. Je n’étais quelqu’un de très expansif et, en dehors de ma famille, je ne connaissais peu ou pas beaucoup de monde et cela m’avait toujours semblé largement suffisant. J’ai levé les yeux en direction de sa table de chevet, remarquant alors la lettre de Poudlard, qui reposait sur l’enveloppe élégamment déchirée, avant de pousser un nouveau soupir. Pensant alors à tous ces étrangers avec lesquels j’allais devoir composer, aux dortoirs que j’allais devoir partager, aux habitudes que j’allais devoir changer. Tout cela me donnait envie de me terrer dans un trou et de ne pas en sortir. Je savais que là-bas, il n’y aurait pas de porte, pas de possibilité de rejoindre ma sœur durant mes insomnies, pas de stratagème qui pourrait changer le fait que nous devions grandir et que pour cela, nous devions raisonnablement nous éloigner. Mon père me l’avait assez expliqué, rabâché encore et encore, lorsqu’il me surprenait parfois en train de dormir avec Scar au lieu d’être dans mon lit. Il n’avait pas eut besoin d’entrer dans les détails pour que je comprenne qu’il trouvait cela étrange, qu’il me trouvait étrange, mais je supposais que nous n’avions pas la même vision qu’eux. Quand il voyait quelque chose d'offensant, moi, je ne voyais qu’une relation frère/soeur normale et saine, je n’avais jamais eut de pensée déplacée envers elle, tout comme n’en avait jamais eue envers moi.

-  “Heal? Tu n’arrives pas à dormir ?”

J’ai accusé un sursaut en entendant sa voix endormie, avant que je ne tourne de nouveau mon regard vers elle. Elle avait les yeux bouffis par le sommeil et menaçait de se rendormir à chaque instant, mais malgré cela, elle me sourit avant de se décaler pour me laisser une place dans son lit immense. Elle a tapoté l’espace à côté d’elle et je m’y suis allongé, me glissant sous les draps, avant d’embrasser son front lorsqu’elle vint poser sa tête contre mon épaule, nouant ses doigts dans les miens avant de sombrer dans un sommeil réparateur. En quelques minutes, comme si elle m’avait jeté un sort, je me suis endormi, bercé par sa respiration et sa chaleur. Comme lorsque nous étions enfant.

Tout c’était passé en un éclair, notre départ de la maison, les adieux de mes parents sur le quai, le trajet dans le Poudlard Express assis aux côtés de Scarlett et entouré de ces personnes que je ne connaissais que vaguement. Je n’avais pu m’empêcher de regarder à l’extérieur, alors qu’elle rigolait avec ces gens, sympathisait comme elle le faisait toujours, quand moi, j’avais du mal à ne serait-ce que leur dire bonjour. Sa main vint se poser sur la mienne et j’ai souri, rassuré en un sens qu’en dépit de tout, elle pensait à moi, qu’elle ne m’oubliait pas.

J’aurais aimé dire que j’avais été surpris, mais j’étais loin d’être stupide, je savais dès lors que j’avais compris le principe des maisons qui régissaient cette école, que je ne serais pas avec elle. Pourtant, je n’ai pu m’empêcher de me sentir démuni, lorsqu’elle s’éloigna de moi pour rejoindre la table de sa maison et moi la mienne. La distance entre nous se creusait indéniablement et cette fois, il n’y avait pas de moyens d’aller contre cela. Ce n’étaient pas nos parents, ce n’était pas notre maison, c’était un terrain inconnu dans lequel nous venions de mettre les pieds. J’ai repensé au dire de mon père, ces mots sensés, ces paroles portées par nos valeurs et sur l’attitude que je devrais avoir et je m’y suis tenu, c’était le seul moyen pour ne pas détester toute cette expérience.

IV/ Do You

Une élève modèle. C’était ce que j’avais toujours voulu être, ou du moins, c’était ce que j’étais en apparence, parce que dans le fond, le modèle que notre école voulait que nous suivions, j’en étais éloignée. Je travaillais certes sans encombre, rendais mes devoirs en temps et en heure, allant même jusqu’à aider mes camarades et discuter avec mes professeurs, mais je n’avais aucun amour, aucune inclinaison, envers ces saletés de sang-impurs. Ils étaient la peste de cette école, la crasse qui ternissait la race sorcière toute entière par leur impureté, par leur médiocrités et leurs façon immonde de penser que tout leur était dû. Ils me répugnaient au plus haut point et je m’en tenais éloignée, loin, très loin, de peur qu’ils n’entachent mon esprit avec leurs mots, comme ils l’avaient fait avec mon frère.

Depuis qu’il était entré dans la maison qui était la sienne, il avait changé et pas comme il le fallait. Ces relations qu’il avait avec ces impurs, étaient mauvaises et dangereuses. J’entendais les miens en parler et je le défendais à chaque fois, prétendant qu’il ne faisait que les connaître pour mieux les haïr, pour mieux les détruire, mais ces sourires qu’il avait pour eux, cette proximité, ébranlait à coup de hâche chacun de mes arguments. Ils l’avaient eut avec leurs mensonges et leurs venins et moi, j’étais impuissante. Je savais que je devais agir, je ne pouvais laisser les rumeurs parvenir jusqu’à nos parents, je ne pouvais éternellement montrer les crocs à mes camarades pour qu’ils gardent le silence, je ne pouvais le laisser s’enliser plus encore. Ces notes inférieures aux miennes, ces activités non-nobles qu’il pratiquaient, tout cela avait déjà énervé notre père, ce ne pouvait être que pour cela qu’ils passaient autant de temps enfermés dans son bureau, n’est ce pas? Ce bureau qui m’était interdit et que je ne pouvais regarder que de loin.

Il n’avait fallu que quelques mois, quelques mois pour que moi aussi, je me détourne de la bonne voie, celle de la droiture, celle que mes parents avaient mis tant de temps à m’inculquer. Ces idiots, ils étaient drôles, si simples qu’il en devenait facile de les comprendre, de trouver une sorte de place dans le chaos qu’était ce groupe. Je me suis surprise à les corriger, à les aider lorsqu’ils faisaient leurs devoirs, à les accompagner lors de leurs entraînements, leurs sorties, même durant les vacances. Bien entendu, je ne le faisais pas que pour eux, cette compagnie que je recherchais était aussi celle de mon frère. Il avait changé, il était ouvert, expansif, il pouvait rigoler à gorge déployée, prendre ces décisions, sans crainte, sans se replier comme il l’avait toujours fait. J’avais compris que quelque part, j’avais été jalouse que ces autres arrivent à lui apporter ce que je n’avais pu lui donner durant toutes ces années de vies communes, mais je voulais en faire partie, je voulais qu’il me sourît comme il le faisait, et il le fit. Il me voyait comme à nouveau une partie de lui et l’éloignement qui s’était creusée à cause de nos maisons différentes et de nos amis n’existaient plus vraiment. J’avais la naïveté de penser que tout irait pour le mieux, que ce que mes parents ignoraient, ne pouvait leur faire de mal, ne pouvait nous faire du mal. J’étais partagée entre ce que l’on m’avait inculqués et ce que j’avais vu. Bien entendu, ce ne considérait pas les impurs de façon méliorative, en réalité, mis à part ceux qui demeuraient avec mon frère, je n’en parlais à aucun autre et je les évitais toujours autant, mais ceux-là, semblaient quelque part différents. Je me mentais encore à moi-même. Je me disais que si mes notes étaient toujours aussi bonnes, que si j’arrivais toujours à parler à ceux de mon rang et de mon sang sans encombre, il ne pouvait y avoir de mal. Je ne voulais voir ma trahison et combien j’étais dans l’erreur, mais la vie avait toujours cette façon cruelle de nous ramener “dans le droit” chemin.

V/ First deserve, and then desire.

J’aurais dû le voir venir, j’aurais dû le savoir, j’aurais dû…


Ils étaient tous là, tous, sans exceptions, à me présenter leurs soutiens, à me noyer sous leurs condoléances et leurs mines grave, déposant des fleurs sur le cercueil hermétiquement clos, avec déférence. Hypocrites. Ils connaissent la vérité pour la majorité d’entre eux, je savais la vérité, mais, je n’avais rien le droit de dire, je ne pouvais pas, je ne le devais pas. Je sentais dans leurs regards faussement triste, l’avertissement sous-jacent, la menace. Ils n’étaient pas tant là pour supporter notre famille, que pour s’assurer que je ne parlerais pas. J’étais prisonnière, de leurs présences, de mes engagements, de mon sang. J’ai pincé mes lèvres à m’en mordre l’intérieur de mes joues, serrant mes mains gantées l’une contre l’autre, alors que les larmes inondaient mes yeux. Pourtant, les larmes ne coulaient pas, je ne devais pas montrer ma faiblesse, je me devais de garder la tête haute, je ne laisserais pas ces vautours se repaître de mon malheur. Ils ne pouvaient savoir que la traîtrise ne venait pas que de mon mari, que c’était une idée que nous partagions tous les deux. La folle idée de liberté que nous avions nourrit se retournait à présent contre nous. Tout ce qu’il voulait était notre salvation, mais tout cela était évanouit avec lui, mort et enterré. J’ai serré Scarlett et Heather contre moi, tremblante, mes deux enfants, qui eux, ignorant et tellement innocents, ne savaient rien au sujet de nos projets et de cette vérité. Si ignorant qu’ils avaient cru au mensonge de cet oncle, qui était venu nous annoncer la mort d’Iram, et qui me fixait à présent. Les muscles de mon cou se contractèrent, sous la peur, sous la colère. Il savait, il savait que je savais la véritable raison de son trépas, il avait vu la surprise dans mon regard à son annonce, la rage qui sommeillait en moi. Il n’y avait pas de place dans mon cœur pour la tristesse, il n’y avait que haine et colère, qui se bataillaient avec tant de force en moi qu’elles en nouaient ma gorge. J’ai serré les jumeaux plus fort, les écrasant presque contre mon corps dans un vain espoir de les protéger, eux qui ne se doutaient pas une seconde, que la moitié des gens présent ici, étaient ce qui se rapprochaient le plus d’un ennemi, que par sa décision, Irman nous avait transformés en cible potentielle, en menace pour notre idéologie.

Tout avait commencé, il y avait de cela quelques années, par le changement qui s’opéra chez Heather. Heather. Cet enfant toujours silencieux, qui voulait toujours bien faire, trop bien faire et qui au final s’effaçait jusqu’à disparaître, apeuré par l’idée de commettre une erreur. Il avait suffi de quelques années dans cette école, dans cette maison que nous n’approuvions pas, pour qu’il en revienne en homme, si différent, si assuré. Cela nous avait intrigués bien entendu, mais le plus impliqué fut mon mari. Nous aimions nos deux enfants d’un amour égal, mais je savais qu’il avait une préférence pour notre fille, qui avait toujours brillé de part ces qualités d’héritière, au grand dam de ce dernier. C’était compréhensible, qu’il regrette que nos deux enfants n’aient pas ce même caractère, mais il s’en voulait énormément. Ce changement chez notre enfant, fut l’occasion pour lui de se rapprocher de lui et de tenter d’apprendre la raison de cette évolution. Iram. Il avait toujours été un homme si impliqué dans ce qu’il faisait, si assoiffé de connaissance, quitte à flirter avec le danger, à faire le funambule au-dessus de l’impensable. C’était ce qu’il avait fait en s’intéressant à la culture moldu, en essayant de comprendre ce que Heather pouvait trouver à cet ensemble. Il s'était impliqué et lui aussi, il avait fini par changer, par réfléchir à ce que nous avions cru savoir. Je n’avais naturellement pas approuvé, je ne comprenais pas comment il pouvait oser nous proposer de changer notre point de vu, notre idéologie. Nous nous étions longuement disputés, chose qui n’était jamais arrivée auparavant, mais j’avais fini par lui accorder le bénéfice du doute, par le croire. J’avais une telle foi en cet homme….

Alors, quand il m’a proposé de quitter notre groupe, après avoir vu les horreurs des nôtres à l’égard des impurs, l’accident de train qui avait fait tant de victimes, l’emprisonnement, la torture, la cruauté, j’avais décidé de le suivre, j’avais cru que tout se passerait bien. Tout se passait toujours bien quand les décisions venaient de ces lèvres… Mais pas cette fois, pas cette fois….

-”Je les tuerais jusqu’au dernier, je vengerais la mort de papa…Oncle Sean, m’a tout dit Maman, je sais que ce soit des saletés d’impurs qui ont tués Papa, ces enfoirés que le ministère n’est pas fichu de retrouver… La peste du patronus et toutes ces saletés qui nous tombent dessus, c’est certainement la faute de leur sang impur, je les exterminerai jusqu’au dernier.”  

J’ai levé les yeux de mes mains jointes, réalisant que je me trouvais dans notre salon. J’ai regardé en direction du fauteuil qu’Iram occupait habituellement, espérant l’entendre corriger Scarlett sur son langage, mais il était désespérément vide. J’aurais voulu lui dire la vérité, lui dire que c’étaient les nôtres qui avaient tué son père, les Nôtres, mais…. Il était là. Sean. Il a entouré les épaules frêles de ma fille de ses mains de tueur, avant de plonger son regard dans le mien. Mes doigts se sont crispés sur les bras de mon fauteuil, avant qu je ne m’y enfonce, détournant les yeux pour tomber dans ceux de mon fils, vide, perturbé. J’ai tendu la main pour caresser ces cheveux, mais il s'est reculé et j’ai compris. Son monde s’effondrait, ce en quoi il croyait, ce qu’il avait partagé avec Iram, sur cette autre culture, ces autres moeurs et sur le peu de danger qu’ils représentaient, tout cela était partit en fumée. Il s’en alla dans un coup de vent et Scarlett s’arracha des bras de son oncle pour le suivre. Leur voix mourut dans le couloir, en même temps que celle qui me soufflait de tout leur dires. Je ne voulais pas que ma famille se scinde, je ne voulais pas que tout s'effondre.

  -“Elizabeth… J’espère que tu prends conscience de la chance que tu as. Nous t’avons débarrassé d’Iram et de ces idées dangereuses."

-   “Dangereuses? Le seul danger ici, c’est vous et…”

-“Assez… Tu devrais faire attention à tes mots. Nous avons certes laissé ces deux enfants sans père, mais ils auraient pu être orphelins, tu sais…. Ce que vous avez fait Iram et toi est une trahison à vos valeurs, à vos noms et à votre sang… Prends conscience de ta chance et sers-en pour devenir une bonne mère, une mère qui sera faire relever la tête à cette famille ou quelqu’un pourrait bien prendre la place si tu ne te montres pas assez… Investie ?”
 


Des menaces, du venin qui s’écoulait de la bouche de celui que j’avais toujours considéré comme mon frère. Pathétique, j’étais pathétique et tellement impuissante. J’ai hoché la tête, retenant mes larmes. C’était pour le mieux n’est ce pas ? Alors pourquoi cela me semblait si mal ? Je me suis toujours demandé plus tard, si cela aurait été différent si je m’étais levé, si je l’avais défié, si j’avais eut le courage de dire la vérité, mais il était trop tard à présent.

VI/It's all start with a door.

J’aurais aimé dire que la vie avait repris son cours, me dire qu’en finalité, c’était ainsi, que l’on finissait toujours par disparaître un jour ou un autre, mais cela aurait été trop facile. Si j’avais pensé ainsi, j’aurais pardonné, j’aurais oublié sa mort, son absence et surtout ces êtres impurs qui se pavanaient dans ces lieux. Je les haïssais, eux et leur indolence, ils semblaient en terre conquise et se permettaient même de nous défier, nous. Ils prétendaient que toutes ces épreuves les rendaient plus fort, plus unis. Ils avaient l’audace de ne pas comprendre leur place, l'outrecuidance de se relever à chaque chute, alors qu’ils devraient simplement se contenter de ramper devant nous, ramper pour qu’on leur laisse la vie sauve. Ils n’étaient bons qu’à cela. Je refusais de croire qu’ils avaient pu être dignes, si tant est que ce mot puisse être associé à de tels êtres, ils étaient différents de mon père, qui je l’étais certaine, c’était battu avec dignité jusqu’à son dernier souffle. Jamais je ne pourrais oublier son corps sans vie, si froid, il semblait avoir pris des années d’un coup, lui qui ne bougeait plus d’une once. Son visage pâle, ces rides qui mordaient sa chair, je ne pourrais jamais me défaire de cette tristesse qui me submergeait. J’avais l’impression de ne pouvoir trouver le repos, que cela soit dans ma propre demeure, où je le voyais à chaque détour de couloirs, dans cette école où l’impureté était reine ou même auprès de mon jumeau qui c’était plus renfermé encore. Ils avaient tout détruit.

Si dans un premier temps, je me suis sentie perdue, si je ne savais plus quoi faire de cette tristesse, de cette peine, de cette colère et de cette haine, je me suis vite reprise. J’ai travaillé encore plus dur, jusqu’à mettre une réelle distance entre moi et les meilleurs de ma classe, travaillé à en perdre le sommeil, tout en essayant de motiver ma moitié d’âme. Ce fut loin d’être aisé, d’autant plus que la nouvelle de la mort de notre père était loin d’être un secret. Les regards, les murmures dans les couloirs, le nom de mon géniteur soufflé par ces bouches indignes, tout cela devait disparaître. Alors, j’ai pris sa place autant que je le pouvais, dans les apparitions publiques lorsque cela était possible, traînant les épaves qu’étaient devenus ma mère et mon frère, me battant pour restaurer notre prestige, ou du moins l’apparence de ce dernier. J’avais toujours ce sentiment étrange, lorsque je me retrouvais avec les miens, que nous n’étions plus perçu de la même manière, nous étions devenus faible à leurs yeux. Ils prenaient des libertés qu’ils n’auraient jamais imaginés prendre avec mon père à nos côtés. J’avais le sentiment qu’ils attendaient que nous fassions nos preuves en permanence et cela me restait en travers de la gorge. Comme si la douleur de la perte n’était pas assez grande, comme si la raison de sa mort suffisait à nous cataloguer comme impuissant et indigne de cette cause que nous avions toujours défendus.

J’avais l’impression d’avoir attendu depuis des années que cette occasion se présente. Cette occasion qui me permettrait de donner de nouveau ces lettres de noblesse à ma branche de ma famille et elle vint enfin, incarné par Sean, le frère de mon père.
L'atmosphère du salon était apaisante, le canapé en cuir me donnait envie de m’y fondre tant il était confortable, alors qu’en face de moi, juste devant la cheminée, Heather et ma mère était en train de jouer aux échecs sorciers. Lorsque je les voyais ainsi, ce sourire léger aux lèvres, j’avais l’impression que nous étions de nouveau une famille normale, que son absence n’était qu’un souvenir fugace, mais comme toujours, cela ne durait pas longtemps. J’ai entendu un bruissement léger derrière moi et l’atmosphère changea du tout au tout. J’avais l’impression qu’en dépit de l’âtre, la température de la pièce venait de baisser de quelques degrés, alors que le visage des deux membres de ma famille se ferma, mais ce ne fut rien à côté de l’expression que ma mère arbora, furieuse, alors qu’elle se hissait sur ses pieds. Jamais encore, je ne vis autant de colère dans son corps menu, autant de rage, alors qu’elle dépassait mon siège. J’ai tourné la tête pour observer non pas uniquement mon oncle, qui était une figure familière, mais l’homme qui se tenait derrière lui. Je n’avais pas le souvenir de l’avoir déjà rencontré, mais son air malingre et son regard vide, lui donnait un air pathétique et affamé. Il posa son regard sur moi et je me suis figé, il y avait quelque chose de malsain chez lui et de dangereux. Heal avait dû percevoir la même chose, puisqu’il se positionna à mes côtés, serrant mes mains dans les siennes alors que ma mère, qui s'était saisie du coude de mon oncle l’emmenait à l’écart. En voyant l’échange, je me suis redressée, me dirigeant rapidement dans la direction qu’ils venaient de prendre, jetant un regard méfiant à l'homme inconnu, qui n’avait pas bougé, avant de tendre l’oreille.

-“Il y a un problème Beth?”

-“Tu plaisantes, j’espère ? Emmener cet homme ici, sous mon toit.. Ce genre de… Si Iram était là, il ….”

-“Justement, il n’est pas là et il ne le sera plus jamais, alors, tu devrais écouter la raison de ma venue.”  


Je suis sortie de ma cachette, m'avançant vers eux pour leur demander si tout allait bien. En me voyant, ils s’éloignèrent l’un de l’autre. Sean vint entourer mes épaules de son bras, avant de proposer d’un ton léger que nous prenions le thé. Je n’imaginais à ce moment pas à quel point il nous avait imposé sa présence, ni même la nature de cette proposition morbide qu’il avait emmenée avec lui. C’était un tableau assez absurde lorsque j’y repense. Nous étions installés sous le patio chauffé, laissant les elfes de maisons dresser la table, comme si nous venions de recevoir une visite de courtoisie. Néanmoins, la tension était palpable qui avait main mise sur la tablée toute entière, était étouffante et cet homme au regard fuyant, n’avait de cesse de nous fixer les uns après les autres, accentuant de minutes en minutes mon anxiété, tout cela, était criant de vérité, il n’y avait rien de cordiale dans ce moment. Néanmoins, il avait suffi de quelques mots, d’une seule appellation pour que je sois pendue aux lèvres du frère de mon père.

-“Le maître a besoin de vous, j’ai un marché à vous proposer, marché qui j’en suis certain satisfera amplement votre famille.”

Et nous l’avions écouté, distiller son poison, nous parler de cette nouvelle envie du maître, de ces projets pour nous, pour une famille de sang-pur digne de représenter sa cause. Il semblait persuadé que mon frère serait le sujet parfait, qu’il pourrait remplir les critères, afin de devenir… Un lycanthrope. Ce mot avait manqué de me faire m’étouffer avec mon thé lorsque je l’avais entendu. Nous avions étudié cette créature à Poudlard, alors, je savais ce que c’était, ce que cela impliquait. Souiller son sang, sacrifier sa vie, souffrir à chaque pleine lune. C’était absurde et j’étais surprise que ma mère n’ait rien dit. J’ai tourné mon regard vers elle et j’ai su. J’ai compris qu’elle n’allait rien dire, qu’elle allait juste rester là. Elle aurait dû se lever, leur demander de partir, eux qui prévoyaient de faire cela dans notre propre manoir, dans notre propre sous-sol, mais comme toujours depuis la mort de mon père, elle a baissé la tête et ces lèvres se sont scellées. Mon frère lui, ne savait que dire, observant ma mère avec désespoir, alors que son destin semblait scellé. Néanmoins, je m’y suis opposé, je me suis dressé encore une fois face à un obstacle, je fus la seule à refuser cette réalité, la seule à refuser la fatalité. Je me suis dressé sur mes pieds, avant de faire face à mon oncle, qui m’observa avec un air amusé sur le visage, comme s’il avait prévu tout cela depuis le début.

-“Prenez-moi à la place de mon frère, nous devons assurer une descendance et c’est le seul homme de la famille, il sera appelé à diriger notre maison, il ne peut devenir l’esclave de la moindre contrainte. Alors, je serais celle qui honorera la demande du maître.”  

Il y eut un silence pesant, comme un accord tacite, avant que mon frère ne proteste, mais, il était déjà trop tard, les dés étaient lancés et d’un regard, Heather compris que je ne renoncerais pas, que j’étais, comme je le lui avais dit, la mieux placé pour prendre sa place. C’était simplement logique.

Je n’avais même pas eut le temps de me préparer, à réaliser le tournant qu’allait prendre cette vie, que je me retrouvais déjà devant la lourde porte de notre sous-sol, hermétiquement close. Je refaisais le chemin dans mon esprit, les pleurs de ma mère, les protestations de mon frère, cette attente jusqu’à l’arrivée de la lune. Cette organisation orchestrée avec tant de précision, que s’en était risible. Mon oncle avait tout prévu, il savait que nous accepterions, il avait tout organisé dans cette optique, du jour de sa venue, qui était celui de la pleine lune, de son accompagnateur qui n’était autre qu’un lycanthrope et que ma mère avait reconnu, du fait que je me proposerais à la place d’Heal, jusqu’au lieu où cela prendrait place. Ce fut donc avec résolution que j’avais descendu les marches froides menant aux entrailles de notre maison, afin de prouver notre engagement, afin que notre famille soit grande à nouveau et que le maître nous accorde sa bénédiction. J’étais résolue et digne, j’étais une Parkinson digne de ce nom.

-“Je savais que tu prendrais sa place, je n’en attendais pas moins de toi. J’ai toujours su, Iram a toujours su, qui, entre toi et ton frère était le plus apte à représenter notre famille… Tu n’as juste pas né avec le bon sexe…. N’aie crainte, je serais derrière la porte, j’ouvrirais quand tout sera terminé.”

Ces mots emplis de venin me firent frémir, bien plus que le court d’air glacial qui me heurta en plein visage, lorsque j’ai poussé la lourde porte. Mon regard parcourut la pièce plongée dans la pénombre, dont la seule source de lumière, était ce mince rectangle de lumière lunaire, qui se découpait sur la pierre brute. J’étais à mille lieux d’imaginer la terreur qui se saisirait de moi lorsque mes yeux se posèrent sur la forme enchaînée dans un coin de la pièce. Cette stature gigantesque et informe, couverte de poil, qui leva ses yeux sanguins vers moi avant de se redresser d’un bond, prêt à fondre sur ma personne. Ces chaînes le retinrent de justesse et j’entendis sa puissante mâchoire claquer dans le vide. Ces dents tranchantes, laissaient perler à chaque claquement une quantité impressionnante de salive, qui ne faisait que renforcer la terreur que m'inspirait ces grondements et ces yeux fous. Pendant un instant, j’eus envie de faire demi-tour, de renoncer et de m'éloigner de lui, mais le grincement des gonds de la lourde porte me confirmèrent qu’il était trop tard, qu’il n’y avait plus d’issue. J’étais prisonnière de mon propre choix.

J’ai fait face à la bête affreuse, à cet animal que j’allais devenir et j’ai commencé à trembler. Un pas, puis l’autre, un pied devant l’autre, comme si j’avançais sur une planche, sans cesser de l’observer. Pendant quelques secondes, il s'est contenté de me regarder, sans bouger et je crus durant quelques instants qu’il réfléchissait. Il était humain après tout, peut-être qu’il avait une conscience, même sous cette forme. J’étais pourtant dans le faux, il me le prouva, lorsqu’il me fit basculer sur le sol sans douceur d’un puissant coup de patte. Ma tête a heurté le sol de pierre et une odeur féral envahit mes narines, alors qu’une vive douleur me saisissait au niveau de l’impact. J’ai expiré de douleur, alors que l’ombre gigantesque dévorait mon corps tout entier, faisant disparaître la lumière, j’étais drapée, enveloppée de ténèbres. J’ai senti son haleine fétide, alors que sa salive s’écoulait dans mes cheveux tachés de sang, sa présence écrasante, alors que les larmes coulaient sur mes joues. Et… Le moment fatidique arriva, sa mâchoire s'est refermée avec violence sur mon flanc droit, au niveau de mes hanches. La morsure cuisante, violente et profonde. Je me suis surprise, je me pensais tellement digne, tellement certaine, pourtant, il n’y avait rien de royal, rien de princier dans cette manière désespérée que j’ai eu d’appeler mon père, alors que je me retournais les ongles sur le sol rugueux. Mais, ce n’était rien, rien à côté de la brûlure qui se répandit dans mon système veineux tout entier, activant chacun de mes nerfs, faisant tressauter mon corps sous ce trop-plein de sensations négatives, comme si mon sang tout entier venait de se transformer en océan de lave. J’étais en train de mourir, je mourrais littéralement noyé dans mes larmes et ma salive. Je n’ai su quand tout s’acheva, quand je pus enfin sentir la douceur des bras de mon frère, ni celle de mes draps, le temps n’était plus, la douleur et la noirceur avait tout engloutis.

Les jours qui suivirent, étaient nimbés d’un épais brouillard et tout me sembla se passer comme dans un rêve chaotique. Il me fallut plusieurs semaines pour me remettre totalement, pour accepter, pour me rendre compte, de ce que j’étais devenue. Le pire dans tout cela, n’était pas de le savoir, mais bien que d’autre le fasse comprendre. Si j’avais d'abord cru que c’était la culpabilité de ma mère qui la faisait m’éviter, j’ai rapidement compris que je la dégoûtais, qu’elle ne voulait plus me voir. Cela me blessa plus que je ne l’aurais cru. J’avais toujours pensé que son indifférence ne ferait qu’égaler la mienne, mais c'était faux. En vérité, je n’avais toujours désiré que son approbation, que son amour, mais même à cela, je ne semblais pas y avoir droit. Elle ne comprenait pas que j’avais fait cela pour elle, pour mon frère, mais surtout pour venger mon père. Au final, tout revenait encore à Heal et moi, à ce lien qui nous unissait et à notre désir commun de regagner notre place auprès des nôtres.

VII/ All good things come to an end.

Lorsque que beaucoup n’avait vu que chaos et division, je n’avais perçu qu’une satisfaction intense. Les êtres au sang-pur et méritant comme je l’étais, étais en tête, ils avaient la main mise sur ce système, trop longtemps mis en déroute par les impurs. Bien entendu, ma famille toute entière avait participé à l’élévation, dénonçant et enquêtant pour les débusquer tous jusqu’aux derniers. Les élèves de Poudlard paniqués, étaient des sources d’informations intéressantes lorsque l’on savait prêter l’oreille et je faisais tout pour ne rien perdre des miettes qu’ils disséminaient ici et là. En bon lâche, ces êtres infâmes préféraient la fuite, au lieu de se rendre dignement, refusant la libération et la paix que nous leur offrions. Bien entendu, je ne voyais qu’une partie de l’iceberg, j’ignorais ce qui se passait réellement, les expériences, le résultat de ce fameux “remède” et la portée des horreurs que j’appuyais. J’ignorais également que ces êtres que j’avais appris à sous-estimer, renverseraient la vapeur, qu’ils reprendraient ce qui leur pensaient être de droit et que nous nous retrouvions à présent dans cette situation instable.

Ma mère, en dépit de son engagement, avait refusé que nous participions, que nous impliquions totalement notre nom, comme l’avait fait notre oncle Sean. Heather et moi, nous n’avions agi que rarement et pour des missions qui n’avaient jamais permis de nous identifier clairement, d’autant plus lorsque j’avais eut l’occasion pour une rare occasion d’user de mes pouvoirs de lycanthrope. Nous n’avions, à proprement parler, pas de sang sur les mains, contrairement à notre mère. Elle, elle avait répondu à chacun des appels, elle avait même pris notre place pour certaines situations délicates, mettant en avant le fait que nous étions trop jeune et cette situation trop précaire pour que nous soyons directement mis en contact avec la noirceur profonde de notre cause. Je fus étonnée par cette mise en avant de sa personne, par ce sens du sacrifice, mais ces réflexions ne vinrent qu’après, qu’à la chute. Ce ne fut que lorsque les aurors vinrent arrêter notre oncle chez nous que je compris ce qu’elle avait fait, qu’elle était loin d’être idiote et qu’en jouant finement, elle nous avait évité de terminer dans les entrailles d’Azkaban. Bien que nous soyons des sang-purs et que nous ne cachions pas notre attachement à le préserver, il n’y avait aucun liens concret entre nous et les actions des fauteurs de troubles.

Depuis le départ de mon oncle, l’atmosphère à la maison était plus légère. Les mages noirs, après ce coup portés à notre cause, se faisaient discrets et pansaient leurs plaies dans l’ombre. C’était l’occasion pour nous de panser également les nôtres, de nous rapprocher de nouveau. J’avais l’impression d’être revenue à la case départ, je ne savais plus vraiment à quel saint me vouer, partagée entre ces valeurs que je défendrais jusqu’à mon dernier souffle et ce semblant de paix et de tranquillité, qui me permettait d’entrevoir une existence.


Dernière édition par Scarlett E. Parkinson le Jeu 15 Fév - 16:22, édité 9 fois
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Message Re: Scarlett E. Parkison __"We All Eat Lies, When Our Hearts Are Hungry" (11 février)
par Invité, Sam 13 Jan - 17:28 (#)
bienvenue parmi nous Daengelo
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Message Re: Scarlett E. Parkison __"We All Eat Lies, When Our Hearts Are Hungry" (11 février)
par Invité, Sam 13 Jan - 18:10 (#)
Merci ! Daengelo
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par Nam So Hyun, Sam 13 Jan - 20:17 (#)
bienvenue Haww si tu as des questions n'hésite pas Brille
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Message Re: Scarlett E. Parkison __"We All Eat Lies, When Our Hearts Are Hungry" (11 février)
par Charlie de Breteuil, Sam 13 Jan - 20:24 (#)
La magnifique . Madeleine Brille Hâte de voir de ce que tu vas nous faire de cette petit Parkinson (qu'on voit trop peu sur le forum) Brille

Bienvenue à toi Brille
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par Invité, Sam 13 Jan - 20:43 (#)
ohh, ça faisait un moment qu'on avait pas vu de Parkinson SCREAMING bienvenue cute
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par Invité, Sam 13 Jan - 20:51 (#)
Bienvenue Daengelo
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Message Re: Scarlett E. Parkison __"We All Eat Lies, When Our Hearts Are Hungry" (11 février)
par Invité, Sam 13 Jan - 21:59 (#)
Thank you All! Scarlett E. Parkison __"We All Eat Lies, When Our Hearts Are Hungry" (11 février) 2895445845
Je n'hésiterai pas si j'ai la moindre questions!
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par Invité, Sam 13 Jan - 22:06 (#)
Bienvenue à toi Brille C'est vrai que ça faisait bien longtemps qu'on avait pas vu de Parkinson ici hihi
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par Invité, Sam 13 Jan - 22:18 (#)
Merci! Brille
Je suis contente de 'ressusciter' ce nom de famille alors, en plus je l'aime beaucoup! Daengelo
J. Anselm de Ganay
admin - the universe is full of intentions
J. Anselm de Ganay
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Message Re: Scarlett E. Parkison __"We All Eat Lies, When Our Hearts Are Hungry" (11 février)
par J. Anselm de Ganay, Sam 13 Jan - 23:22 (#)
La femme de ma vie bave Parkinson Han! J’ai hâte de lire ta fiche Brille Et je vais te lancer mes étudiants dessus HOHOHOHOHOHOHOHOHHO Et sinon bienvenue sur le forum hihi
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par Invité, Sam 13 Jan - 23:43 (#)
Merci! Brille Ce sera avec plaisir que je les accueillerai au vol dans ce cas hihi
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Message Re: Scarlett E. Parkison __"We All Eat Lies, When Our Hearts Are Hungry" (11 février)
par Invité, Dim 14 Jan - 12:00 (#)
oh wow, Madelaine en Parkinson dead dead comment dire que j'approuve totalement, genre, radicalement même? magnifique choix bave je viendrais sûrement te réclamer un lien pour le coup, hâte d'en savoir plus sur ton personnage Brille
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Message Re: Scarlett E. Parkison __"We All Eat Lies, When Our Hearts Are Hungry" (11 février)
par Invité, Dim 14 Jan - 12:42 (#)
bienvenue chez nous HOHOHOHOHOHOHOHOHHO magnifique choix d'avatar Daengelo et bon choix de famille jaredditoui Chou
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Message Re: Scarlett E. Parkison __"We All Eat Lies, When Our Hearts Are Hungry" (11 février)
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