BELLUM PATRONUM


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équilibre des groupes

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et de mes vaines rêveries la honte est le fruit ★ (presley)
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Message et de mes vaines rêveries la honte est le fruit ★ (presley)
par Invité, Dim 11 Fév - 16:36 (#)
presley rory
vaughan
ft. anya taylor-joy
sang-pur
vingt et un ans
célibataire
homosexuelle
dixième année en justice magique
renard roux
tendances flm
killer from a gang - Afanen
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À propos
Nom: il se glisse jusqu’à vos oreilles et les langues de vipères aiment accentuer la lettre dominante, Vaughan. Il est reconnu chez les artistes musicaux sorciers et se porte avec fierté sur une des nouvelles maisons de disques située à Londres. C’est une famille riche en culture et prône la tête haute la noblesse sorcière américaine, qui fait aussi partie des descendants de colons européens. Prénoms: Presley, un hommage puissant et significatif au roi du rock’n’roll et du blues puisque ses parents ont toujours admiré le talent et le style unique de cet homme. Et le second, Rooney, qu’elle déteste par-dessus tout et préfère le raccourcir à Rory. Elle n’a jamais été une fervente de ses prénoms. Âge et Date de Naissance: vingt et un ans, née un certain treize janvier 1963 à Memphis, une ville qui se trouve sur le Mississipi, au sud-ouest du Tennessee. Un hasard sur la mort de The King survenue au même endroit. Nature du sang: sang-pur, alors qu’elle est née d’un mariage entre une femme originaire d’Allemagne, héritière d’une famille qui a tout fait pour destituer son sang mêlé et victorieuse depuis quelques générations, et d’un homme pur aux origines purgées en Amérique. Situation familiale: elle a vécu une enfance aimante aux côtés de sa meilleure amie et banale dans le manoir de ses parents à Boston, jusqu’à ce que sa mère, Caecilia, décède d’une maladie en 1973 alors que la gamine est âgée de dix ans. Des années après, en 1977, son père, Garrison, propriétaire célèbre d’une maison de disques depuis 1958, se marie avec une seconde femme à la pureté sanguine incomparable, Priscilla, violoniste dans un orchestre sorcier et mère de deux enfants, Isaak et Reyna. Depuis, elle a des relations tumultueuses avec sa famille, plus en particulier avec son demi-frère et sa demi-sœur, parce qu’elle n’a jamais accepté que sa défunte mère soit remplacée. En 1982, les Vaughan s’installent en plein centre de Londres pour une cause professionnelle et pour pouvoir agrandir leur maison de disques qui n’a cessé de prendre de l’ampleur et de devenir célèbre. Miroir du Rised: faire de son alexithymisme un atout et plus un défaut aux yeux des autres. Une particularité qui la condamne à s’attirer les foudres la plupart du temps, alors qu’elle ne contrôle rien et qu’elle ne fait pas exprès. Epouvantard: Que cette fille à la chevelure de feu l’abandonne une seconde fois et qu’elle ne puisse plus la voir jusqu’à ce que la mort l’emporte. Composition de la baguette magique: elle a eu l’opportunité de choisir sa baguette ailleurs qu’au Chemin de Traverse, là où une grande partie des élèves de Poudlard en deviennent des clients friands. La sienne provient du contient d’Amérique, possédant un ventricule de snallygaster, une créature à deux pattes et ailées, enveloppé dans un bois fait de noyer noir. Elle est souple et est longue de vingt-sept centimètres. Etudes Suivies: ayant toujours été une fervente des bien-fondés et de la juridiction, elle choisit de son plein gré le cursus de justice magique lors du passage au secondaire, sous-cursus justice et optant pour les arts occultes ainsi que le droit moldu en cours optionnels. Animal de compagnie: Le chat familial, restant à la villa. Il répond au nom d’Elvis, donné en moquerie par son demi-frère et sa demi-sœur.
Caractère
(franche) Il peut s’agir de son premier défaut, comme de sa première qualité. Un défaut, parce qu’elle n’aime pas perdre son temps à utiliser les mots justes. Parce qu’elle ne se sert quasi pas de filtre, et que les paroles se glissent sur ses lèvres plus vite qu’elles ne bougent. Parce qu’elle ne se soucie pas de l’impact qu’elles peuvent avoir sur les autres. Et, parce qu’en réalité, elle n’y accorde pas une grande importance. Presley se montre souvent brutale dans sa manière de s’exprimer, de juger ceux qui se mettent au travers de son chemin, d’entrer dans les jeux cyniques de ceux qui la trouvent étrange, un terme qu’ils utilisent tous pour la décrire et qui est, souvent, accompagné de l’index pointé vers son corps frêle. Le ton n’est parfois pas affirmé à bon escient. Par moments, ça peut être assimilé à de la méchanceté gratuite et par d’autres une simple plaisanterie sans mauvais fond. Il est devenu dur de savoir faire la part des choses à son égard, de réagir dans le même sens qu’elle le désire. Ça fait partie de sa routine de tous les jours et ce n’est pas un hasard si ceci est relatif à son handicap qui la poursuit depuis sa tendre enfance. Elle a cette particularité de ne pas savoir identifier, exprimer et différencier ses propres émotions. Elle ne saurait pas poser les bons termes sur ce qu’elle ressent. Elle ne saurait pas reconnaître de la tristesse à de la frustration, de la colère à de l’agacement. Diagnostiquée comme étant alexithymite, elle a longtemps été plongée dans un brouillard de sentiment, dans un bien-être morbide et sans aucun sens suite au décès de sa mère. Sa disparition n’a fait qu’accentuer la personne qu’elle était déjà à sa naissance. Il lui arrive aussi d’avoir la même difficulté envers autrui. Une chose plus rare, mais elle encaisse de temps en temps de la mauvaise façon leurs dires. Presley est souvent identifiée comme une personne de marbre, rigide, où il faudrait donner corps et âme pour lui en décrocher un sourire et il n’est pas rare que ça fasse place à de la perplexité. (fourbe) Au fil du temps, mais aussi des années, elle fait de ses bonnes manières de bourgeoisie une manipulation vouée avec grâce et discrétion. Malgré l’image qu’elle reflète, elle n’a jamais été passionnée par les ficelles à tirer des pantins jusqu’à l’extrême, jusqu’à les réduire plus bas que terre. Elle n’en joue pas exprès et sur très peu de personne, à vrai dire. Ce n’est pas quelqu’un de cruel non plus. Pourtant, lorsque ça fini par toucher ses proches, réduit à un nombre minime, elle peut en devenir aveugle et perdre son propre contrôle pour arriver à ses fins. Elle est ambitieuse et assidue, montrant avec fierté ces traits qu’elle exploite dans n’importe quelle situation, importante ou non. Tout ce qui brille dans ses yeux à ce moment-là, c’est d’en sortir avec victoire. De faire ressentir à cette personne ce qu’elle a fait aux autres, la souffrance qu’elle leur a apporté. Une forme de justice peu plaisante, que peu comprendront ou seraient heureux de connaître. Presley garde un esprit de vengeance étouffé qu’elle dissimule du mieux qu’elle peut, parce que ça ne lui ressemble définitivement pas d’être assimilée aux autres sang-purs plus féroces. (loyale) Elle tient ses promesses tout comme ses paroles et elle ne s’en détacherait pour rien au monde. La plupart du temps, si ce n’est pas toujours, elle passe d’abord les priorités des autres avant les siennes. Elle pense d’abord au bien-être des autres, avant de penser à elle. Elle agit au nom des autres et que très peu au sien. Sa bonne foi, préservée depuis enfant, ne peut être remise en question et seuls ceux qui sont très proche d’elle sauront de quoi elle parle, de quoi elle est capable pour les protéger. Sans s’en rendre particulièrement compte, elle a une légère tendance à vouloir être sociale et tactile envers le peu de personne qui réussissent à la dompter, et que celles-ci ont été choisie au préalable par elle. Enfermée dans un monde qui n’appartient qu’à elle, Presley peut être sur la défensive aux premiers abords et souvent sont ceux qui la fui. La cause, une nouvelle fois, par sa particularité qui ne laisse pas indifférent pour beaucoup. Pourtant, elle essaie de toujours faire preuve de ses valeurs. La loyauté est une partie de son être, de son âme, et même dans les temps les plus rudes, elle s’efforce à suivre les obligations qui lui sont imposées, comme les décrets dévoilés par le gouvernement lorsque le monde sorcier a basculé. Elle ne fait qu’obéir, et ne regrette sûrement rien aujourd’hui, comme si, au fond, rien n’a jamais eu une réelle importance. (têtue) Même avec une main au feu, la sorcière est du genre à tenir tête face à ceux qui prennent le courage de la contredire. Lorsqu’elle est sûre d’une chose, rien ne peut lui faire changer d’avis. Elle campe sur ses positions et ne les abandonne pas aussi facilement. Son côté arrogant survient dans ces passades en particulier, ce qui ne peut la rendre plus amicale qu’elle ne l’est déjà. Elle va jusqu’à vouloir prouver le contraire, et même si cela doit lui faire faire des efforts insurmontables ou lui fasse perdre son temps inutilement, chose dont elle n’est pas une grande adepte non plus. C’est avec force qu’elle s’est d’abord forgée une armure en acier pour faire face à Isaak et Reyna, tous les deux aussi insupportable l’un comme l’autre, et peut devenir très vite agaçante lorsqu’on la jette sur ce terrain-là, et ne se rend probablement plus compte que ça fini aussi par se déteindre sur les murs de Poudlard. (réaliste) Les rêveries n’existent pas, pour la sang-pure. Si on en croit ses mots, il faut travailler pour réussir et cela fait d’elle une des meilleures élèves de sa maison. Elle ne comprend pas le deuxième degré et l’humour, voyant ceci comme sans intérêt et ça rend parfois les dialogues difficiles. C’est sans nul doute lié aussi à sa particularité qui la rend aussi de mauvaise foi, et pourtant si involontaire de sa part. Depuis peu, elle apprend à travailler sur elle-même et tente du mieux que possible de discerner ce qu’ils veulent tous dire, ce qu’ils veulent tous laisser transparaître au travers de leurs paroles. Parce que, au fond, elle a aussi envie d’être comme les autres et de pouvoir se faire de véritables amis. Elle a aussi envie de savoir ce que c’est de rire, de sentir le bonheur s’installer dans l’estomac, de sentir ce qu’est l’attirance au creux des reins. Elle ne veut plus ressembler à cette forme humaine sans émotions. (indépendante) Parce qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, telle est la devise. Elle l’est depuis son plus jeune âge, si ce n’est depuis qu’elle a appris à marcher. C’est une personne qui aime faire les choses que par elle-même et Presley a toujours su se débrouiller pour s’en sortir seule, refusant n’importe qu’elle forme d’aide qu’on voulait lui donner. C’est ce qu’elle a longtemps fait durant une courte période de son adolescence, trouvant seule des solutions à ses soucis minimes et refusait de se laisser couler. Elle n’a pas eu cette chance d’avoir beaucoup d’amis étant plus jeune, souvent traitée de personnage bizarre, étrange et dont il lui manque des neurones, alors elle s’est abonnée à la solitude. Une solitude qu’elle préfère encore un peu à la compagnie, puisque ce n’est pas son point fort malgré elle, hormis sa meilleure amie d’enfance et ceux qui sont osé se rapprocher d’elle aujourd’hui. Elle n’a pas honte de se montrer seule. Elle n’a pas honte de faire les choses seule. Elle n’a pas honte non plus de participer aux grands événements sans cavalier, bien qu’elle préfère les cavalières due à son homosexualité qu’elle s’oblige à cacher. (irréfléchie) Seulement lorsqu’ils ont le cran de trop s’approcher de la jolie fille aux cheveux de feu, ou à d’autres qui sont sur le même piédestal que cette dernière. Presley peut devenir impulsive si c’en est trop, parfois s’emportant dans la vulgarité et l’insolence. Si elle réagit à chaud, sans trop penser à ce qu’elle va dire et faire, elle est loin de prendre en compte les conséquences qui s’en suivront. C’est avec du recul qu’elle se met alors à changer d’avis et qu’elle peut reconnaître ses erreurs. La patience fait pourtant partie de ses principaux atouts, mais il faut croire que la sang-pure a, elle aussi, des points faibles à ne pas toucher sous aucun prétexte et que cela ne peut qu’éveiller ses démons.
Patronus
Presley a fait une grande partie de sa scolarité à Ilvermony, une des principales grandes écoles de magie, et c’est sans surprise qu’elle a fini par réaliser le sortilège pour faire apparaître son patronus de manière immatérielle, après de nombreuses années d’échecs et de déclin. Depuis ce jour de réussite, lors de sa majorité, elle appréciait le réaliser à longueur de journée, dans le périmètre de l’école ou chez elle malgré les contradictions de sa famille. Et sa joie n’a pas pu être masquée lorsque l’erreur du gouvernement a fait vivre ces nombreuses bêtes de chair et d’os. Blues n’a qu’une seule forme, celui d’un renard roux au pelage soyeux et au museau taquin, le reflet exact des fourberies de sa sorcière. Tout comme elle, son nom a une forte signification puisqu’il représente un genre de musique qui colle à sa peau depuis sa venue au monde. Leur relation a été fusionnelle dès le départ, ils se complétaient l’un à l’autre et malgré les distances qui séparent les États-Unis à l’Angleterre, Presley a été touchée par l’épidémie des patronus en 1981 jusqu’au quatrième stade. Des jours de souffrance et une guérison qui ne semblait pas évoluer. Elle finit par prendre le premier remède, puis le deuxième lorsque la deuxième vague de la maladie se présente 1983. Sous obligation des décrets et par peur de retomber dans l’affliction d’autrefois, elle sacrifie Blues en le faisant disparaître complètement. Blues n’existe plus. Blues n’est même pas que poussière. Presley jalouse alors avec légèreté tous ceux qui réussissent à garder le leur encore aujourd’hui, et plains sans regret les autres qui persistent à rester malade et à tourner au centre du cercle vicieux.
Pseudo et âge: Fany, majeure et vaccinée AMAGAD Où as-tu trouvé le forum ? pfiou Personnage: scénario inventé, merci Audrey sdfghz Chou As-tu un autre compte sur BP ? Zabini et Pavel Présence: it's my home Une remarque ? je vous aime d'amour 


Dernière édition par Presley R. Vaughan le Dim 25 Fév - 13:38, édité 5 fois
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par Invité, Dim 11 Fév - 16:36 (#)
dark twisted fantasy turned to reality
histoire
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(one) 1963 – « Odessa, c’est nous. » La voix élancée de l’homme traverse le hall d’entrée du manoir à son nom, tandis que la grande porte principale s’ouvre au même moment, poussée par sa main la plus libre. Une d’entre elles entourant les épaules frêles de son épouse, la seconde occupée à maintenir un cigare dont il vient en prendre une bouffée âcre. Son regard balaye le sol de marbre, jusqu’à même s’élever en direction du plafond à la recherche d’une source de lumière vivace. Mais il n’y a aucun bruit, aucune présence. Une grimace s’installe sur son visage, se détachant alors de Caecilia, la femme avec qui il partage sa vie depuis trois années. Une femme, au visage adoucit par les années, aux yeux d’un bleu océan, aux cheveux courts d’un or pur et au doux accent allemand, dont il avait juré amour et fidélité, alors que son cœur continue de balancer pour une autre depuis son adolescence. Seulement, il n’a pas pu lui offrir la vie dont elle rêvait, lui donner ce même sourire qu’à la mère de son enfant, l’épanouir sous les cadeaux et les voyages, et elle avait aussi fini par trouver un conjoint avec qui elle s’était mariée quelque temps après. Alors, cette fille à l’origine aérienne, cette fille qui occupe dorénavant une grande place dans son cœur meurtri et aliéné, a réussi à s’approprier l’espace de son ancienne amoureuse de jeunesse. Garrison, l’heureux propriétaire depuis longtemps d’une maison de disques reconnue dans le quartier de Boston, adresse un regard indécis à sa compagne avant de libérer les dernières paroles de ses poumons. « Odessa, le bébé est arrivé. Nous rentrons à la maison. » Un long silence s’étend entre les quatre murs, puis, en peu de temps, des claquements de pas se précipitent en leur direction, laissant penser qu’Odessa porte avec fierté l’accessoire qui donne à la gente féminine des courbes corporelles voluptueuses et désireuse ; des talons hauts. Une silhouette encore floue parvient au niveau des marches, sa robe s’arrêtant aux genoux et sa coupe parfaitement symétrique à son visage. Une femme parfaite. « Garrison, mon frère, » siffle-t-elle, un sourire étiré sur son minois, ce dernier portant des traits similaires à celui du sang-pur. Il est difficile de ne pas croire qu’ils font tous les deux de la même fratrie, Odessa étant sa jumelle de toujours. « Caecilia, je suis tellement ravie de te revoir, et en pleine forme qui plus est. » D’un geste fluide et familial, elle vient enlacer la jeune mère contre elle, prenant soin de ne pas oppresser l’enfant dans ses bras. Blottit contre le corps chaud de sa mère, il se sent avant tout enveloppé dans sa chaleur corporelle bénin. Un pouce entre les dents, l’autre main contre sa poitrine, le bébé de quelques jours vêtu de plusieurs couches de vêtements chauds pour se protéger du temps sombre et humide du mois de février.

Les yeux émeraude d’Odessa Vaughan contemple ses joues bouffies, puis un léger cri de surprise et strident résonne encore longtemps dans le crâne du couple. « Par Merlin, qu’elle est belle ! Laisse-la moi, j’attends ce moment depuis si longtemps. » Sans attendre une réaction maternelle, la tante s’empare de sa nièce, la berçant à son tour dans ses bras. Un sentiment de bien-être s’installe dans le creux de ses reins, enviant avec passion cet heureux événement dont elle est incapable de reproduire un jour. Garrison et Caecilia sourient, tous les deux. Ils sont heureux, adoptant avec honneur le rôle de nouveaux parents, promettant protection et amour. Ils ne masquent pas cette joie qui les anime depuis plus d’une semaine, depuis, en réalité, la naissance de leur petite fille. Ils ne négligent pas ce moment important, tant attendu après des mois de douleurs infligés à Caecilia, qui ne s’arrêtait pas de se plier sur son ventre arrondit, puis d’une fatigue inconsolable et d’humeurs variées s’abattant sur le futur jeune père, qui n’avait pourtant rien mérité de cela. Mais elle est enfin là, faisant le bonheur des adultes, après avoir imposé des temps durs lors des derniers instants de la grossesse. Elle est enfin arrivée, s’exprimant que par des gémissements et des grimaces futiles, et elle ne cesse de contempler tout ce qui l’entoure de ses grands yeux ronds et bruns.

« Quel est son prénom ? » demande Odessa, pleine de curiosité, jetant un regard à son jumeau et sa femme qui, eux deux, font de même. Un court suspens se fait attendre, avant que la blonde ne brise le silence. « Presley... Presley Vaughan, énième fille de notre branche familiale. »


(two) 1969 – Ses jambes se balancent sous la table, tandis que ses lèvres susurrent les syllabes d’une mélodie que sa mère interprète à chaque fois qu’il est l’heure d’aller au lit. Elle la connait par cœur, la chantant parfois à longueur de journée dans l’espoir de s’occuper l’esprit et d’omettre toute la réalité qui l’entoure. Elle la fredonne n’importe où, n’importe quand. Une plume à la main, la jeune enfant se met à dessiner quelques traits, tous aussi abstraits les uns que les autres, sur plusieurs parchemins vierges et abîmé par le temps. Ceux dont on ne s’en sert plus pour accomplir de la paperasse importante. Ceux qui prennent la poussière dans le coin d’un meuble, dont on ne fait plus attention. Presley a l’autorisation de se les approprier. Ses parents le lui ont permis, et, depuis quelques mois, elle ne cesse de faire des tas de dessins. Ils sont tous différents, ils représentent tous quelque chose en particulier, et c’est devenu, pour elle et son bas âge, un moyen de s’exprimer, de représenter ses nombreux rêves qu’elle fait. Comme un besoin, la fillette ne peut s’en passer. Et tout comme la plupart des après-midis, elle s’installe à la table familiale qui domine l’immense salle à manger, à l’écart de tous ceux avec qui elle cohabite, pour mettre des images à ces mots.

« Qu’est-ce que tu dessines cette fois-ci ? » demande Odessa, qui a toujours gardé un œil protecteur envers sa nièce, probablement la seule enfant qu’elle connaîtra au cours de sa vie. Sa présence insiste dans la pièce, alors qu’elle vient tout juste d’y entrer. Elle avait l’habitude de voir la gamine dessiner, et portait toujours un bon jugement sur sa méthode de s’évader, de penser à autre chose, de quitter la terre des mortels le temps d’un instant pour souffler sa dose de rêveries. Parfois, toutes les deux, elles passaient du temps à décrire les dessins, à les rendre plus vivant en imaginant toutes sortes de choses. Ce sont des souvenirs irremplaçables, des souvenirs qui ne quitteront jamais Presley et qui ne pourra jamais assez remercier sa tante d’avoir rendu son enfance plus dynamique. Elle est comme une deuxième mère, une deuxième source de réconfort, de protection. Et ça ne changera jamais, Presley en avait fait la promesse.

Le museau de la fillette se retrousse. Quelques mèches de ses longs cheveux bruns cachent ses joues, un détail qu’elle n’a jamais touché depuis ses trois ans, bien trop fervente de leur longueur spectaculaire. Elle adresse un regard innocent à l’adulte, puis un large sourire vient se libérer à ses lèvres. Alors, comme à chaque fois qu’elle porte une fierté envers ses œuvres, elle tend le parchemin gribouillé à Odessa. Cette dernière s’attend de nouveau à voir des personnages dessinés, représentant leur famille et leur manoir en arrière-plan, sans oublier quelques arbres fleurit et un soleil rayonnant. Elle s’attend à tout, mais pas à ce qu’il vient de se produire. Un frisson parcourt le long de son dos jusqu’à l’échine, son sang se glace. Ce que Presley vient de crayonner n’a rien de joyeux, n’a rien de beau. « ...Presley, qu’est-ce que c’est que ça ? Qui est cette femme ? » Une seule parmi tant d’autres allongée dans un lit, sans doute un de ceux présent dans les hôpitaux sorciers, les yeux vitreux et le visage creux, épuisé, malade. Une seule aux cheveux crépus, à la bouche entrouverte, comme si la vie qu’elle avait longtemps portée venait tout juste de s’en aller. Une imagine horrifique, une horreur qu’Odessa aurait préféré ne jamais voir. Seulement, la gamine ne comprend pas la réaction de sa tante, puisqu’elle porte un regard plus anodin sur ce qu’elle venait de faire. Elle n’a répondu qu’aux mouvements que sa tête dictait. « Mais... Tatie, c’est maman. Tu la trouves moche, c’est ça ? » Prenant appui sur ses coudes, elle se redresse un peu plus au-dessus de la table. « Elle est malade. Personne n’arrivera à la soigner... alors elle va mourir. » Sous ces mots, sous ces paroles qui se glisse sur la bouche de sa nièce, la jumelle du père ne peut que sentir son cœur se serrer et son estomac se retourné. Un sentiment de dégoût l’envahit, et l’envie de vomir lui prend. D’un geste brusque, elle s’empare fermement du bras de Presley pour l’amener devant ses parents, le dessin dans l’autre main, inquiète du pouvoir que lui fournit le don du troisième œil qui ne pourra cesser de prendre de l’ampleur de jour en jour.


(three) 1971Jolie, jolie fille.

Celle-ci est seule dans l’immensité du jardin familial, et elle a le minois penché au-dessus d’un vieux livre épais. Les cheveux d’or sont attachés de façon à ce que son visage respire, et sa peau brille sous les derniers rayons du soleil de la journée. Les joues bouffies ne rendent que son air plus angélique qu’il ne paraît, plus représentatif des aspects que porte son blason. Les yeux, les siens, d’un vert émeraude ignorent, le tout dans l’élégance, la silhouette de l’héritière des Vaughan, probablement trop occupés à lire les lignes écrites à l’encre noire. Presley pince des lèvres, jusqu’à même se mordiller l’inférieure, effleurant du bout de ses doigts les grandes fleurs violettes qui se trouvent à côté, tandis qu’elle ressent comme de la gêne ou de la peur à l’idée de s’approcher de cette autre fille. Une façon étrange de savoir que son esprit demeure plus à trouver comment faire, plutôt que soutenir sa mère, maintenant atteinte d’une des pires maladies mortelles que l’on puisse dénicher dans le monde sorcier. Ce qu’elle avait dessiné cette après-midi-là, n’a pas été faux. Ce qu’elle avait vu durant la nuit qui a précédé, n’a pas été bancal. Elle avait su ce qu’il allait se produire, elle s’y attendait déjà à contrecœur. Et la venue de la petite famille en Allemagne n’est pas anodin, puisqu’il était dans le devoir des parents de mettre au courant le reste des proches familiaux, il s’agit d’une évidence des Von Sachsenheim, dont Caecilia en est une étroite cousine, éloignée du troisième degré. La mauvaise nouvelle a brusqué tout le monde, réclamant le supplice et le désir qu’elle puisse retrouver sa forme d’autrefois, sa beauté de toujours et sa complaisance éternelle. En vain, après une année seulement de combat mené par tous les médicomages réputés du continent américain. Plus le temps avance, et plus le cas se dégrade, ne faisant qu’insister sur les symptômes les plus reconnus du monde médical. Qu’on le veuille ou non, les espoirs menés par le couple sont sans fin, et la vérité est qu’elle ne survivra probablement pas, les années actuelles mettant difficilement en place de quoi apaiser ou retarder le virus.

Jolie, jolie fille.

Presley déglutine, parce qu’elle redoute presque la réaction de cette personne qu’elle pourrait interpréter de cousine. Parce qu’elle sait avant tout qu’elle a un énorme caractère, qu’elle sait comment se faire comprendre en utilisant les bons comme les mauvais moyens de communication. Alors, prise d’un sentiment de bravoure imbattable, la fillette se détache des fleurs pour avancer de quelques pas en sa direction. Plus elle avance, plus ses poings se serrent et sa bouche grimace. La brune a déjà connu pire, et ce n’est sûrement pas une confrontation de sa part qui l’effraie autant. Puis, elle n’a pas eu le temps de se mettre à sa hauteur, que l’allemande dirige toute son intention vers elle. Lorsque ses yeux croisent les siens, elle ne peut que la trouver plus belle et elle aimerait, un jour, pouvoir lui ressembler et mettre en avant ce visage germanique, que puisent les origines de sa mère. Celle qui lisait son livre un instant plus tôt, sépare ses lèvres en deux avant d’adresser des mots d’une voix rocailleuse.

« Qu’est-ce que tu veux, Presley ? »


(four) 1972 – Esther chante, et Garrison l’enregistre. C’est à ça que se résume leur relation.

Esther est celle qui ne fait que bercer le cœur de l’homme depuis l’adolescence. Esther est celle qui peut hanter ses nuits, comme ses plus horribles cauchemars. Esther est sûrement l’unique raison pour laquelle Garrison continue de faire son métier une passion que peu sauront comprendre. La femme aux cheveux bruns et aux mèches de jais use de sa voix, traînant chacune de ses paroles, ainsi que ses syllabes, dans le rythme fantaisiste d’une chanson dont elle en était l’auteur. Ils se jettent, de temps à autre, des regards amusés, des regards complices et envahit par un bonheur inexplicable. Durant quelques secondes, Presley l’imagine prendre le rôle de sa mère, que ceci aurait sûrement pu devenir réel et que, par chance, ça n’a pas été le cas. Assise sur un sofa, non loin de son père, elle assiste à toute la durée d’un possible cauchemar, puisque, en réalité, Esther ne possède pas une si jolie voix selon la brunette. Un jugement que l’enfant garde pour elle, son père lui ayant appris à ne pas toujours dire ce qu’elle pense à voix haute. Mais, c’est plus fort qu’elle, et plus les aiguilles de la pendule tournent, plus l’envie d’ouvrir la bouche lui démange. Elle se met alors à trembler de la jambe, à tapoter du bout des doigts sur l’accoudoir du mobilier. Elle se mordille la langue, jetant son regard un peu partout sans vraiment savoir où le porter, jusqu’à ce qu’il croise le visage enfantin d’une seconde fillette, qui n’est d’autre que l’enfant de la femme. De son côté, ce qu’il se produit en cet instant n’est qu’un pur bonheur qui se lie avec facilité sur son visage. Si seulement.

D’une décision déterminée, Presley se relève de son sofa pour s’installer sur le même que l’inconnue, étant proche le plus possible de son corps. Sans un mot, elle la fixe, la contemple dans ses moindres détails, puis elle entrouvre la bouche. « C’est ta maman ? Elle chante mal, » dit-elle en déposant une main sur son épaule, ne laissant pas paraître un air moqueur sur son minois, ou toute autre chose qui s’en rapproche. « Moi c’est Presley. Mais je vais pas m’étaler sur la présentation, je veux juste qu’on devienne amie. »


(five) 1973 – De un, puis de deux, de trois et de quatre. Ils tombent, encore et encore. Ils continuent, valsant dans une danse rythmée par l’air glacial du mois de décembre. Les flocons se posent un peu partout autour du manoir familial, sur les bords des fenêtres, comme sur le toit et les marches extérieures de l’entrée. Il est tard, et la gamine ne cesse de serrer son ourson en peluche contre son cœur, tandis qu’un souffle se glisse sur ses lèvres. Elle a eu peur de s’endormir ce soir-là, de se laisser porter dans les bras de Morphée, parce qu’ils ne cessent de revenir aussi vite qu’ils ne partent. Parce qu’ils n’angoissent pas à l’idée de s’infiltrer dans son esprit, oppressant ses pensées les plus profondes, ses pensées dissipées du mieux qu’elles peuvent parmi les autres. Ils ne durent qu’un court instant, le temps d’une image animée par les envies et la passion, puis plus rien, tandis que les voix résonnent encore à l’intérieur de son crâne. Elles hurlent à vive voix, elles s’agitent à vif. Alors elles reviennent, plus en particulier durant la nuit, mais aussi lors du jour, pour s’installer à l’arrière de ses prunelles. C’est ainsi maintenant, comme beaucoup ont dit. C’est comme cela que tout a commencé, comme elle aime susurrer intérieurement à sa peluche en forme d’ourson. C’est sans doute l’une des pires surprises que l’humanité a pu offrir à la jeune enfant endormie dans ses draps, le visage légèrement caché par les quelques longues mèches de blé. Épuisée, fatiguée. Elle ne saura comment retenir la sauvagerie qui se prépare en elle. Elle ne saura comment interpréter ce que l’avenir lui réserve.

Le bout de sa langue effleure la lèvre inférieure. La respiration se fait las, le corps soumis et désarmé pour tout danger qui souhaite surgir. La pièce qui lui sert de chambre est engloutie dans l’obscurité, berçant Presley dans un sommeil absolu. Puis, son visage, ce même visage qui réapparaît à chaque fois qu’elle vient à fermer les yeux, prend place face au sien. Il est perdu, le regard vitreux et, dorénavant, dénudé de chaleur humaine. Dénudé de vie, de lueur d’espoir. Dénudé de bravoure, affaibli par la maladie qui le ronge plus que jamais. Ses joues sont creuses, affamées, parce qu’elle ne veut plus toucher à de la nourriture, ou ne serait-ce qu’en sortir l’odeur qui s’en dégage. Parce qu’elle ne retrouve plus cette gourmandise d’autrefois, ayant laissé place à un estomac désabusé. Parce qu’elle répète sans cesse que cela ne sert plus à rien, que cette grande dame vêtue d’une cape noire viendrait bientôt la trouver par mégarde et qu’elle s’en irait avec. Pour toujours, pour ne plus jamais revenir. Sa bouche tremble, les commissures fissurées et gercées par le manque de force. Sa peau, l’entièreté de sa peau pourtant si parfaite à l’époque idyllique, ne brille plus de son teint laiteux. Il est faible, lui aussi, devenu grisâtre et terne. Ce visage paraît triste, désemparé. Culpabilisé de laisser derrière lui le reflet de sa chair, de l’abandonner sans réellement le vouloir. Pour se consoler seule, elle tente pourtant d’atteindre la joue de la blonde du bout des doigts. Et cette main, qui s’avance doucement, tremble, ne parvenant même pas à entrer en contact avec la cadette. Cette dernière fronce des yeux. « Arrête... » murmure-t-elle, un lourd pincement au cœur qui se fait ressentir au point de faire mal. Un simple mot qui s’échappe avec regret. Un simple mot qui en veut à cette femme de ne pas se battre, de se laisser dévoré par les méfaits de la vie. Un simple mot, qui est pourtant le dernier prononcé, avant que son corps ne tombe contre le sol. Avant que le combat soit terminé. Définitivement terminé.

Elle hurle. Elle hurle à s’en déchirer les poumons. Elle hurle à n’en plus pouvoir, à s’en briser la gorge.

Ses pieds rencontrent brusquement le planché froid et grinçant, ne prenant même plus la peine d’enfiler ses chaussons d’intérieur. Une main sur le cœur, elle avance avec lenteur jusqu’à la porte. Ça ne paraît pas possible, ça ne paraît pas réel. Ça ne doit pas l’être. Presley, pour la première fois, souhaite qu’elle ne soit pas réelle. Elle refusera d’admettre la vérité, elle refusera de voir les choses en face. Sa vision devient trouble, n’arrivant plus vraiment à savoir combien de marche elle doit encore descendre pour rejoindre son père dans le salon. La lumière tamisée de l’étage du bas n’est pas d’une grande aide, transformant alors ce simple chemin de tous les jours en véritable champ d’honneur. « Papa ! » Elle répète ce surnom affectif en boucle. Encore et encore. À chacun de ses pas, elle le dit. À chaque fois que son bras passe sur ses yeux, elle le dit. À chaque fois qu’elle manque de tomber, elle le dit. Papa, papa. « C’était maman... J’ai vu, j’ai tout vu et... » Les mots se coupent, elle ne peut continuer. Le souffle manque, parce qu’elle le retient du mieux qu’elle peut. Les yeux s’écarquillent, les sourcils s’arquent. Son père tient une lettre entre ses doigts, une lettre gribouillée par une écriture qu’ils avaient tous les deux l’habitude de voir depuis des mois. Le visage Garrison est décomposé, et ses yeux sont embrumés par le liquide salé. « Je sais Presley, je sais... C’est fini, » lâche-t-il en lui adressant un regard navré et mortifié. Presque terrorisé du troisième œil de sa fille, qui ne cesse d'accroître de jour en jour, pour finalement éclater sous la perte d'un être cher.
Elle aurait aimé pleurer cette nuit-là, mais les larmes en ont décidé autrement. Elle aurait pourtant aimé faire semblant.


(six) 1974 – De vieux livres entre les bras, tenus avec insistance contre sa poitrine, une vieille besace ayant appartenu à sa défunte mère sur une épaule, les cheveux attaché en chignon parfait et les vêtements aux couleurs de sa maison; ce sont les nouvelles coutumes à suivre depuis que la jeune Presley Vaughan est entrée dans l’une des plus célèbres écoles de magie, Ilvermony. Un endroit qu’elle a longtemps rêvé de rejoindre, une fois que le moment serait venu et que sa venue aurait été réclamée par les dirigeants du château. Après la mort de Caecilia, sa mère, elle souhaitait, quoi qu’il arrive, pouvoir débuter son apprentissage en tant que sorcière novice et de rendre fier son père, ainsi que sa mère qui l’observe probablement depuis les étoiles. Odessa l’a presque remplacé ces dernières années, devenant peu à peu cette source féminine envers qui elle peut se confier, et décrire ses visions sans craindre ses réactions pour la plupart du temps. Elle a soutenu son père lorsque tout allait mal, elle s’est prêté au jeu de la maman pour surveiller la jeune fille lorsque son géniteur travaillait dans sa maison de disques, occupé à enregistrer des artistes connus du monde sorcier. Odessa a été celle qui l’a préparée pour sa rentrée, lui acheter le matériel nécessaire et les habits qui sont convenables de porter dans l’enceinte de l’école. Elle lui a même légué son hibou, bien qu’il prend de l’âge et que les longs trajets ne sont plus à son goût. Elle a tant attendu ce moment, que ces jours arrivent. Et, surtout, pour pouvoir manier sa baguette, détenir plusieurs bouquins de sortilèges et tous les apprendre sur le bout des doigts. N’importe quel enfant de couple sorcier trépignerait à cette idée. Et ça a été le cas pour Presley.

Ses talons trainent sur le gravier du grand jardin qui s’étale en-dessous des nombreuses tours du château, comme s’ils étaient épuisés d’avoir été en activité toute la journée. L’aventure commence à peine, et malgré cette envie inestimable de vouloir apprendre, son corps semble lui prouver le contraire. Las, est-il. L’élève ne prend plus garde à arriver en retard ou non aux cours de la journée, peut-être oppressé par ce manque, finalement, d’interaction sociales avec les autres, sauf avec la jolie Quinn Warren et sa chevelure de feu. Ils la fuient, sans qu’elle sache vraiment pourquoi. Ils ne veulent pas se lier d’amitié avec elle, parce qu’on s’est mis à dire qu’elle était froide avec tout le monde il y a quelques jours. Alors elle laisse couler, ne les trouvant pas si attrayants que ça, au final. Puis son avis change du tout au tout lorsque ses yeux croisent la silhouette d’une fille, le nez dans un livre ouvert et une paire de lunette sur ce dernier. Presley s’arrête un court instant, le temps de souffler un peu, avant de reprendre sa marche en sa direction. Elle est persuadée de vouloir se faire des amis, et ça n’a jamais été l’envie qui lui manquait. L’instant est presque identique à celui dont elle s’est approchée de la jolie blonde dans le jardin des allemands; son pas est hésitant, mais forcé à poursuivre son chemin. En peu de temps, elle se retrouve à la hauteur de l’inconnue, en réalité, pas si mystérieuse que ça puisqu’elles ont déjà eu l’occasion de se retrouver dans un même cours. Ne souriant pas, ne marquant aucune approche amène à son égard, la brune lui tend la main.

« Salut, c’est moi c’est Presley. »


(seven) 1977 – Un moment symbolique pour certains, le contraire pour les autres. C’est comme ça, et pas autrement. Assise sur une chaise bancale dans un coin de l’immense pièce principale du manoir, Presley s’amuse à tordre les fines dentelles de sa petite robe blanche, adoptant une mine peu expressive due à son léger handicap diagnostiqué depuis peu, et balance aussi ses jambes d’avant en arrière. Elle se sent à la foi coupable de ne pas éprouver une joie minime pour son père qui, aujourd’hui, en cette année prometteuse, se marie pour la deuxième fois avec une nouvelle femme du nom d’Ashleigh, une femme de deux enfants plus âgés, prônant la chevelure aussi blonde que celle de sa mère, mais, cette fois-ci, qui purge ses origines sur le même continent qu’eux, l’Amérique, et à la foi faible de ne pas pouvoir contester à cette nouvelle union entre les Vaughan et les Wilder. À ses yeux, les deux familles ne peuvent pas se mélanger. Elles sont très différentes, elles exigent une idéologie contraire à l’une, et n’ont rien en commun, hormis leur sang pur qui coule dans leurs veines. Probablement le seul détail qui change tout, le seul détail qui a poussé les adultes à se marier. Presley ne ressent aucune joie pour cet événement. Certains la jureront comme une personne antipathique, mais elle n’est pas née pour ne pas être adroite à jouer l’hypocrisie. Marmonnant une chanson, la berceuse que sa mère aimait lui changer, elle continue de balancer ses membres au même rythme. Puis son corps, tout entier. Elle ferme les yeux un court instant, venant oublier toutes ces personnes qui l’entourent présentement, habillées de leur plus beau costume, coiffées de leur plus belle coiffure. Elle oublie tout, se laissant emporter par la mélodie. Elle n’a plus envie de penser à ça, de penser à eux. La jeune enfant de laisse aller, avant qu’une étreinte peu délicate s’appuie sur ses épaules frêles. « Presley, je t’invite quand même à te mêler à la foule. » La voix d’Odessa, touchée par le rejet de sa nièce, vient se baisser à sa hauteur. « Je sais que ça ne te fait pas plaisir, que ta maman te manque, mais dans la vie il faut faire des efforts... Juste pour rendre un peu plus heureux les autres. » La principale intéressée hoche la tête, haussant délicatement aussi les épaules. Elle ignore comment interpréter ça. Du bout de ses doigts, elle tire sur l’extrémité de sa robe pour cacher un peu plus ses cuisses, abaissant les yeux en leur direction. « Je sais mais... » Elle n’a pas le temps de finir sa phrase que sa tante lui attrape le bras pour l’extirper de sa chaise. « Pas de mais qui tienne, viens. Tu vas aller t’amuser avec Isaak et Reyna. » Ces deux monstres qui jouent le rôle des enfants de sa belle-mère, l’un plus horrible que l’autre. Tirée par le bras, elle manque de tomber par perte d’équilibre, et susurre tout bas quelques mots qui la libèrent enfin, ou presque. « Mais ils ne m’aiment pas. »


(eight) 1978 – Un léger jet de lumière crépite au bout de sa baguette lorsqu’elle l’a agité pour faire fonctionner le grand boitier musical, un vinyle sur sa roue tournante. En quelques secondes à peine, les mélodies envahissent l’entièreté de la pièce qui lui sert de chambre, tandis que Presley se met doucement à danser, explicitant ses mouvements de hanches, levant et bougeant avec joliesse, les cheveux encore mêlés dans une serviette, tout comme son corps. Elle sort tout juste de la salle de bain, et la voilà prise d’une envie de libération, de cette même envie qui peut briser les chaînes de la réalité, une envie de se divertir seule, sans réellement manquer de la présence de son demi-frère et de sa demi-sœur. Presley ferme les yeux un court instant, tandis qu’elle marche un peu partout, les orteils se mêlant avec douceur sur les tapis. Parfois, elle extirpe des vêtements de son armoire, les jetant sur le lit sans aucune délicatesse. Les lèvres pincées, de temps en temps mordues, elle se procure ce seul moment de la journée pour se sentir quelqu’un d’autre, et plus la risée de la famille, ou aussi surnommée l’orpheline depuis le mariage. D’un geste fluide, elle retire la serviette sur sa tête et la laisse tomber au sol. « But some stupid with a flare gun burned the place to the ground, smoke on the water, fire in the sky, smoke on the water, » chance-t-elle, rejoignant la même cadence que le chanteur. Smoke on the water de Deep Purple, un de ces groupes préférés connu par ses grands cousins du côté de l’épouse du frère de Caecilia, eux étant des sang-mêlés et cultivés musicalement, de par leurs musiques entrainantes et la sublime voix masculine du chanteur. Presley s’empare de son peigne à cheveux, ne se préoccupant pas des moindres des râles de Reyna qui frappe sans cesse contre sa porte, réclamant alors un peu plus de silence, puis se met à lui donner l’image d’un micro. Elle chante, dans le vide. Des paroles qui ne plaisent pas à Ashleigh, bien trop extrémiste sur la culture des sorciers sang-pur. Elle n’a jamais supporté tout ce qui se rapproche de près ou de loin aux moldus, alors que son père reste neutre pour autant. Presley n’en n’a que faire, pourtant encore mineur et bien décidée à enfreindre les conditions imposées par cette bonne femme. Ce n’est pas pour rien que la brunette a commencé à s’inculper de la culture moldue.

« Smooooke on the waaaater. Et va te faire, Reyna. » Alors qu’elle s’apprête à retirer la serviette de son corps, elle fait un tour sur elle-même avant de tomber nez à nez avec un renard roux, le regard fixé sur elle. Son étreinte contre la serviette se serre beaucoup plus, les bras complètement recroquevillé sur sa poitrine pour ne pas laisser tomber le bout de tissu qui lui reste. « Wow... Qu’est-ce que tu fais là bonhomme ? »


(nine) 1979 – « Quinn ! Viens voir, j’ai trouvé celui dont je te parlais. » La voix fluette de Presley résonne à l’intérieur du magasin de vinyles sorcier, le propriétaire de ce dernier étant un ami proche de Garrison Vaughan. Un léger sourire aux lèvres, elle s’empare de la fourre en papier où le disque est enveloppé, avant de le tendre à sa meilleure amie. Celle qu’elle surnomme la fille aux cheveux de feu, due à sa tignasse rousse et raide. Cette même fille qu’elle n’a plus jamais lâché depuis ce moment à la maison de disques, et inversement. Comme deux enfants, elles se sont trouvées et se sont complétées sans grand mal. Ensemble, elles sont à Ilvermony, l’école de magie Américaine, et s’entraident comme elles peuvent. Une amitié forte et sincère, mais surtout presque ambiguë pour beaucoup, puisque la brune n’a aucune limite à montrer son affection pour elle, passant par le simple contact physique ou des surnoms ridicules que les jeunes couples d’adolescent se donnent. Elle n’a aucune limite, se rappelant de toutes ces fois où, un peu éméchée pendant les fêtes entre amis, elle vint déposer un bref baiser sur ses lèvres, tout comme celles de sa cousine éloignée. Se rappelant aussi de ces fois où elles se sont amusées à faire circuler des rumeurs, qui disaient qu’elles étaient ensemble pour aller à l’encontre de ce qu’ils appellent tous la "normalité" du monde sorcier. Elles en jouaient, et elles en riaient. C’est leur quotidien, c’est ainsi que se résume leur duo.

Un homme, star musicale du monde magique, figure sur la première face de la fourre. Puis, en quelques instants, le magasin résonne sous les paroles et la mélodie, parce que Presley et Quinn ont décidé d’ajouter un peu de leur bazar entre ces murs.


Dernière édition par Presley R. Vaughan le Lun 19 Fév - 20:22, édité 3 fois
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Message Re: et de mes vaines rêveries la honte est le fruit ★ (presley)
par Invité, Dim 11 Fév - 16:36 (#)
kissing death and losing my breath
histoire
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(ten) 1979 – Elles rient à s’en décrocher la mâchoire, laissant les gloussements retentir du jardin entretenu par le personnel d’Ilvermony. Elles tiennent à peine debout, le corps valsant d’un côté puis de l’autre, se retenant avec difficulté contre les aies. L’une ne comprend plus ce que l’autre veut dire, et inversement, ce qui ne fait que les amuser un peu plus. La brune, une bouteille à moitié vide dans la main, tire sur le bras de Quinn pour lui demander de l’attendre. Elles avaient encore exagéré lors de cette fête organisé par un ami, qui n’a pas froid aux yeux d’enfreindre le règlement scolaire, cachée dans les bas fond du château. Elles avaient exagéré, et elles le savaient toutes les deux. Mais rien ne changeait, et ce n’était pas non plus la première fois. À chaque fois, à chaque occasion, elles remettaient ça ensemble parce que rien au monde ne pouvait un peu plus les libérer, les rendre différentes de la réalité. « Attends Quinn, j’en ai marre de marcher là... » dit-elle dans un rire cristallin. « Viens on se repose, on rentrera au dortoir plus tard. » Sans plus attendre, sans un mot de plus, elle se laisse tomber sur l’herbe présente dans une petite partie du parc. Son corps est las, son esprit tourbillonne et ne pense plus à rien, alors que ses yeux contemplent le ciel étoilé en ces mois d’été. Un large soupire glisse sur ses lèvres, alors qu’elle passe son bras sous les épaules de sa meilleure amie qui vient, à son tour, s’allonger, la tête contre l’épaule de la demi-allemande. Presley, qui reste pourtant une adolescente qui a encore tant de choses à apprendre, entre dans cette phase où elle assume peu à peu son homosexualité, ayant toujours préférés les courbes féminines que masculines. Les hommes ne l’ont jamais autant donné de coup de cœur que les filles, et, de toute façon, à ses yeux, elles restent toujours plus belles qu’eux. Alors elle grimace, toujours le regard en direction du ciel voilé par la nuit. « Est-ce que tu t’es déjà demandée comment elles le faisaient, les filles ? » Sa question fait très vite place à un silence déplaisant, alors elle se redresse. « Enfin, je veux dire... Tu le sais pour moi, et j’ai presque peur de savoir comment elles s’y prennent pour ne pas ressembler aux couples... normaux. » Normaux, parce qu’elle sait pertinemment que si son secret se sait trop vite, elle sera la cible de beaucoup. Elle sera la cible d’injures et d’injustice, parce que le temps dans lequel elles vivent ne tolère presque rien, sauf si rien ne se sait. Parce que ces années-là, actuelles, sont à prendre avec prudence. Les douces paroles de Quinn, certainement plus stables que la voix tremblante de l'aînée, ne font que l’attendrir un peu plus. Elles rassurent du mieux qu’elles peuvent, et Presley ne la quitte pas des yeux, les siens étant à peine éclairé par les rayons lunaires. Et, d’un geste lent, elle se rapproche un peu plus d’elle pour y déposer un baiser sur les lèvres plus long, plus sincère. Cette rousse avait été un de ces premiers coups de cœur, et bien que ce ne soit plus le cas, l’envie ne lui manque pas. Une main dans ses cheveux, une autre baladeuse, elles se laissent aller, ensemble, dans cette découverte pleine de sens. En cet instant, Quinn sera sa première fois, et aucun regret ne sera à déclarer.


(eleven) 1980 – Presley a toujours été loin d’imaginer que ce jour était possible. En réalité, elle n’y a jamais vraiment pensé, parce qu’elle pensait pouvoir continuer à la voir tous les jours, à s’inventer les meilleures folies avec. Elle regrette cette journée-là, celle où elle se tient lamentablement debout devant son domicile, un bras sous celui de son père, lui aussi déchiré par le départ d’Esther, cette femme qui, on ne le dira jamais assez, continue de bercer son cœur des années après. Les yeux floutés par les larmes salées, les lèvres qui ne peuvent que réaliser un sourire crispé, un mouchoir en tissu chiffonné dans sa main de libre; les adieux sont longs et peinant. Plus les minutes se déversent dans le temps, plus les cartons et les valises s’empilent. Et alors que Garrison fait une poignée de main au mari d’Esther, Presley se jette littéralement dans les bras de sa meilleur amie qui, elle l’espère, le restera malgré la distance. « Je crois bien que tu vas me manquer, sale gamine, » lâche-t-elle le cœur serré. C’est la première fois depuis longtemps, et cela n’arrive qu’à de rares occasions, que Presley ressente exactement ce qu’il se passe. Qu’elle adopte le bon sentiment, celui de la tristesse pour le départ de la famille Warren, en direction de l’Angleterre. Un geste qui ne peut toucher son père, et très peu sa belle-mère qui préfère omettre sa présence plutôt que d’avouer qu’une chose presque anormale se passe. La Vaughan resserre un peu plus son étreinte sur son amie de toujours. Décidément, elle n’a aucune envie qu’elle s’en aille. Elle préfère qu’elle reste, ou partir avec elle si la chance lui donne raison. Mais rien de tout ça ne se passe, alors qu’une des filles reste sur le continent Américain, la seconde arrive sur l’Européen.


(twelve) 1981 – C’est à son tour d’avoir les yeux rivés sur les pages d’un livre consacrant l’histoire de la magie, à son tour d’avoir, entre ses doigts, sa seule distraction du moment. Les doigts de sa main libre viennent jouer avec une mèche de cheveux blonde, une toute nouvelle couleur pour laquelle elle en est tombée amoureuse. Son museau se retrousse par moment, étant la même mimique qu’elle faisait quand elle était plus petite, quand elle n’était encore qu’une enfant innocente. Son air est pensif, son air est passif. Son dos est enfoui entre les coussins du canapé appartenant à son dortoir, une couverture sur les genoux et sa paire de lunette au-dessus de son crâne. Elle vient se mordiller la lèvre inférieure, tandis que le seul bruit pouvant encore se faire entendre son les cliquetis de la pendule en bois massif. Puis, délibérée des phrases, elle vient fermer les yeux un court instant, dans l’espoir de revoir sa meilleure amie, celle qui n’est plus là aujourd’hui et qui a laissé un grand vide à la suite de son départ. Elle les ferme, parce qu’elle ressent ce besoin de revoir son sourire, de revoir ses joues rougies par le froid d’hiver. Elle les ferme, parce qu’elle a laissé en Presley une moitié incomplète, qui ne peut être remplacée par quelqu’un, pas même par la fille avec qui elle lui accordé une chance de former, ce qu’on appelle, un duo idyllique, dans le désir d’étouffer ses peines. En vain, cela ne change rien. Et lorsqu’elle les rouvrit, cette fille en question se trouve devant elle, un sourire aux lèvres dont Presley ne répond pas. « Jo... » De son véritable prénom Joanne, qui garde ce même minois qu’elle a adressé à l’ainée lorsqu’elle est venue l’interpellée dans le parc de l’école. Ce même air innocent, angélique. Cet air qu’elle ne souhaite plus réellement voir, préférant se faire à l’idée que Jo n’est pas celle qui saura occuper son vide intérieur. Elle est loin de pouvoir adopter ce rôle, bien trop niaise au goût de l’américaine qui referme sans plus attendre son livre. « Je ne sais pas ce qu’il te prend depuis quelque temps, mais j’en ai plus qu’assez de ton ignorance Presley... je sais même plus ce que tu veux, » lâche-t-elle en lui rendant un pullover que la blondinette lui avait laissé par insistance de la cadette. Le réflexe étant de le rattraper, Presley le fait tout en gardant le silence, le regard perdu par sa réaction. Elle ne fait pas exprès de faire comme si Jo n’existe plus. En réalité, elle n’a jamais vraiment fait attention, et le lui rappeler ne fait que l’agacer un peu plus. « Je suis devenue quoi pour toi ? Tu es tant attachée à cette Quinn Warren, c’est ça ? » Elle arque un sourcil, ne supportant pas que les langues de vipère utilise son patronyme. Ne lâchant plus Jo des yeux, Presley se relève du canapé. « Elle est bien plus que ta personne. Toi, tu n’es plus rien. Et tâche de ne pas venir dans mon lit cette nuit, il ne se passera plus rien entre nous Jo, » conclue-t-elle, l’index pointé et appuyé entre les seins de la sang-mêlée. Un terme à cette relation, un terme à tout. Mais avant, elle s’empare brusquement du visage de son amie avant de lui adresser un bref baiser sur sa bouche. Bien qu’elle continue de la porter dans son cœur, elle termine par tourner les talons et quitter le dortoir commun, probablement en quête d’une autre victime aux formes désireuse et subtilement dessinée par la courbe des hanches.


(thirteen) 1981 – Les maux de tête, et les maux de ventre deviennent de plus en plus insupportables, la rendant incapable de se déplacer de son plein gré. D’autres douleurs s’emparent de son corps devenu faible, de temps en temps même de ses organes, lui infligeant des douleurs dont elle préfèrerait y laisser la vie pour ne plus avoir à faire face. Ça fait longtemps que cela dure. Ça fait trop longtemps, pour que ce soit encore vivable. Recroquevillée sur le lit de l’infirmerie, les mains autour de ses jambes tremblantes, elle adresse un regard vitreux à son patronus, Blues, couché proche de son visage. Ils sont tous les deux faibles, beaucoup trop faibles. Seul le cœur les retient encore dans le monde des mortels, décidé à ne pas abandonner aussi vite. Puis, ses yeux se tournent difficilement vers d’autres élèves subissant la même situation. Des visages reconnaissables, d’autres un peu moins. Tous aussi marqués par la fatigue, tous aussi creusés par la maladie qui touche le monde sorcier, partout dans le monde, depuis quelque mois. Ilvermony est au bord du gouffre, ne pouvant pas soigner tous ses élèves atteints. Alors beaucoup finissent leur route dans des hôpitaux pouvant être en charge de ralentir la contamination, mais elle, elle a pu rester ici. Elle a voulu rester ici, pour voir une dernière fois ce qu’elle chéri le plus en ce monde, la magie, dans le cas où le pire arriverait. Presley ferme les yeux un court instant, le temps qu’une vision s’échappe du plus profond de ses pensées, présentant Blues comme un vide, comme une poussière sans importance, qui n’existe plus et qui ne sera plus fait de chair et d’os. Elle serait seule dans ce qu’elle voit, perdue, sans repère, sans véritable direction. Mais elle serait avant tout l’assassin de son propre patronus, agissant par égoïsme.

Ses yeux s’ouvrent immédiatement, alors qu’ils continuent de contempler le pelage roux, devenu terne. Puis une main passe sur son corps frigorifié, sentant sa gorge se serrer et son estomac lui donner des sensations nauséabondes. Blues est tout, pour elle. Elle l’a attendu pour pouvoir le voir pour la première fois sous sa forme immatérielle, projeté à l’aide du sortilège mondialement reconnu. Elle n’a pas arrêté de le reproduire malgré les contradictions de sa belle-mère, d’Isaak et de Reyna. Son père continuait de faire le contraire, il encourageait sa fille à le manier par cœur pour pouvoir se protéger contre tout danger. Contre tous les dangers, sauf celui de la peste. Presley serre des dents, puis elle finit par se retourner et rejoindre le lit d’à côté où Jo y était bien avant elle, l’enlaçant de son corps du mieux qu’elle peut.


(fourteen) 1982 – « Londres, nous voilà. » La voix de Presley se fait difficilement entendre, venant à peine de se remettre du virus après qu’on lui ait administré le remède, le premier. Une épaisse écharpe autour de la nuque, comme pour se protéger d’une toute autre maladie, elle aborde ses premiers pas dans sa nouvelle chambre, encore vide, achetée avec le reste de la maison par son père qui a décidé de migré ici pour des raisons professionnelles – ouvrir une nouvelle maison de disques dans la ruelle se situant un peu plus loin, car celle en Amérique devenait de plus en plus petite pour répondre à toutes les demandes. Elle se laisse finalement tomber sur son lit déjà installé, suivi de près par Blues, sous son unique forme de renard, qui la rejoint sur ce dernier en glapissant. Il a toujours été du genre à ne pas beaucoup parler. Il savait le faire, mais, tout comme sa sorcière, si l’occasion ne se présentait jamais, il serait plongé dans un mutisme complet. Presley gardent ses yeux rivés en direction du plafond, avant d’avoir l’idée de signaler sa venue à Quinn, déjà excitée de pouvoir la revoir, de pouvoir la serrer à nouveau dans ses bras, de pouvoir lui dire à nouveau à quel point elle l’aime. De pouvoir reproduire toutes ces petites choses qui lui manquent atrocement, et qui nous jamais pu être assouvit par un autre moyen. Elle voudrait que le duo se retrouve, qu’il forme à nouveau ce dont il était, même après quatre longues années sans qu’elles n’aient pu se voir. Les deux jeunes filles n’ont que fait de communiquer par lettre, mais ça a fini par être trop lent et long. Ça avait fini par perdre son charme du début, réduisant petit à petit la fréquence de leurs envois. Une triste réalité que la blonde n’a jamais vraiment voulu se l’avouer.

Puis, le soir venu, ce n’est pas cette envie qui a disparu. Assise à son nouveau bureau en bois vernis, elle s’empare d’une plume qu’elle trempe vaguement dans l’encrier, tient un parchemin vierge avec la seconde main et laisse balancer ses jambes d’avant en arrière comme lorsqu’elle était petite et que sa mène ne cessait de la reprendre. Les mots se glissent avec facilité sur le bout de papier, et ils sont fluides. Elle passera ainsi des heures, à rédiger la lettre parfaite pour une fille à la tignasse de feu tout aussi parfaite.


Londres, 1982
Quinn,
La surprise dont je t’ai parlé dans ma dernière lettre, c’est de t’annoncer mon arrivée à Londres. Ça ne fait que quelques heures que nous sommes là, mais je suis déjà sous le charme de cette ville-monde. J’ai hâte que l’on puisse se voir autour d’un chocolat chaud, j’ai tant de choses à te dire, à commencer par t’avouer que tu me manques terriblement. Je n’ai cessé de penser à toi, et de te voir. Mais plus jamais je n’ai pu voir en premier lieu de tignasse dès le réveil du matin, ton sourire en m’invitant à ta table pour prendre le petit-déjeuner ou ton style très bizarre, comme je te l’ai toujours dit, mais beau à la foi.

Bref, réponds-moi lorsque tu auras lu ce parchemin.
Je prendrais ça comme une réponse positive à mon invitation.
Une lèche sur ta joue gauche,
Presley


(fifteen) 1983 – « Je veux, » lâche-t-elle d’une voix à peine plausible, la gorge prise par l’émotion de l’instant. Elle se serre, tout autant que son estomac et ses ongles contre sa paume, laissant ainsi apparaître des petites demi-lunes en guise de cicatrice. L’envie est là, mais les larmes ne montent pas. Presley s’en veut, elle s’en veut terriblement d’être aussi impuissante face à ce qu’il se passe dans l’enceinte de Poudlard, cette école qui a changé depuis son arrivée dans les rangs des sorciers novices. Elle s’en veut plus qu’elle ne pourrait, elle et ce monde meurtri par les événements qui ont criblé l’Angleterre, qui lui ont également pris sa rouquine favorite au passage. Quinn n’a jamais répondu à sa dernière lettre, elle n’a jamais donné un signe de vie jusqu’à ce que la Vaughan apprenne dans les journaux ces nombreuses disparition qui ont marqué l’histoire du monde sorcier. Son nom figurait parmi tant d’autre, et ce fut le coup de poignard, glissant lentement au centre de son cœur battant. Ça a été la goutte de trop, alors qu’une deuxième épidémie des patronus s’empare du reste du monde. Ce sont les gouttes de trop. Ce sont celles qui font déborder le vase, ne pouvant plus contenir la moindre larme.

Ses yeux se ferment, avant de se rappeler qu’elle se souvenait de ce moment. Qu’elle se souvenait de cette infirmerie, de cette femme en face d’elle lui répétant qu’elle devait être certaine avant de prendre le second remède, parce que celui-ci, au lieu de soigner les sorciers et leur patronus, il les faisait tout simplement disparaître. Les animaux s’évaporeront dans une fumée âcre, pour probablement ne plus jamais revenir et ne plus jamais reprendre leur forme matérialisée. Lorsqu’elle les ouvre, elle les pose directement sur le museau du renard qui garde ses oreilles collées contre son crâne. Il gémit, la suppliant de ne pas prendre cette décision. Il pleure intérieurement, tout comme elle. Mais elle ne peut supporter plus, ne voulant plus retrouver ces douleurs, ces maux, ces frissons. D’une voix déterminée, elle s’adresse à la dame s’occupant d’elle avant de lui arracher le flacon des mains. « Donnez-le moi, je peux plus voir cet air de chien battu sur lui… Qu’on en finisse. » D’une traite, elle l’aval. D’un geste lâche, le récipient s’écrase au sol. « Je suis désolée… tellement désolée… » Si la jeune fille avait réellement eu le choix, elle ne l’aurait pas fait. S’il y avait eu une autre option à choisir, elle l’aurait certainement prise. Mais il n’y avait rien de tout ça, regrettant alors rapidement son geste et sa décision. Une main sur son visage, la seconde dans le poil du renard, elle le sent peu à peu disparaitre. C’est donc de cette façon que tout prend fin, qu’une nouvelle page se tourne. Et qu’en est-il de la suite, s’il y en a une ?


Dernière édition par Presley R. Vaughan le Lun 19 Fév - 20:27, édité 3 fois
Delliha McLeod
admin - shame to die with one bullet left
Delliha McLeod
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Message Re: et de mes vaines rêveries la honte est le fruit ★ (presley)
par Delliha McLeod, Dim 11 Fév - 16:49 (#)
J'exige un super méga lien avec Narcisse Han! Je suis méga trop fan de l'avatar (que je ne connaissais pas du tout), gros gros coup de coeur Potté et le titre Han! et le pseudo Potté Daengelo
(par contre il me semble que l'hémophilie est une maladie génétique, donc cela ne peut pas être "depuis peu" Hum )

Bon courage pour ta fiche Daengelo
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Message Re: et de mes vaines rêveries la honte est le fruit ★ (presley)
par Invité, Dim 11 Fév - 16:57 (#)
T'ES TROP BELLE OMG RIP RIP
Bon en vrai... ça va être un carnage cette histoire mais j'ai hâte Nih sdfghkl dead

ps: oui j'ai sorti Gus pour l'occasion roll

/me boude Quinn Lysfèlagueule
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Message Re: et de mes vaines rêveries la honte est le fruit ★ (presley)
par Invité, Dim 11 Fév - 16:59 (#)
Welcome back!!! YoucandoIt
Bon courage pour ta fiche !
Demetria Argyris
admin - high above, the greatest wonder
Demetria Argyris
Répartition : 19/08/2014
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Message Re: et de mes vaines rêveries la honte est le fruit ★ (presley)
par Demetria Argyris, Dim 11 Fév - 17:00 (#)
t'es bonne Robert47cm

J'ai hâte nomdedieu Han! Brille Chou
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Message Re: et de mes vaines rêveries la honte est le fruit ★ (presley)
par Invité, Dim 11 Fév - 17:09 (#)
Rebienvenue HOHOHOHOHOHOHOHOHHO Courage pour ta fiche cute Et mes perso ont le même âge qu'elle y a moyen Yeah!
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Message Re: et de mes vaines rêveries la honte est le fruit ★ (presley)
par Invité, Dim 11 Fév - 17:47 (#)
Waouh Chou

Hâte de voir ce que ça va donner bave

Et un lien of course Hug
Reine C. Delacroix
admin - i don't want just a memory
Reine C. Delacroix
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Message Re: et de mes vaines rêveries la honte est le fruit ★ (presley)
par Reine C. Delacroix, Dim 11 Fév - 18:09 (#)
Je suis tellement fan de cet avatar !

Rebienvenue Brille
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Message Re: et de mes vaines rêveries la honte est le fruit ★ (presley)
par Invité, Dim 11 Fév - 23:21 (#)
elle est trop chou anya Chou rebienvenue Brille
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Message Re: et de mes vaines rêveries la honte est le fruit ★ (presley)
par Invité, Lun 12 Fév - 12:23 (#)
Rebienvenue Motivation!
Bon courage pour la rédaction de ta fichette !
E. Greer Cavendish
admin - shame to die with one bullet left
E. Greer Cavendish
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Message Re: et de mes vaines rêveries la honte est le fruit ★ (presley)
par E. Greer Cavendish, Lun 12 Fév - 12:37 (#)
Bon euh, dis-moi, je dois te balancer qui pour te pécho ? ALBERT
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Message Re: et de mes vaines rêveries la honte est le fruit ★ (presley)
par Invité, Lun 12 Fév - 13:11 (#)
elle est donc là AMAGAD AMAGAD
re bienvenue à la maison Twisted
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Message Re: et de mes vaines rêveries la honte est le fruit ★ (presley)
par Invité, Lun 12 Fév - 14:50 (#)
re bienvenue cute
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