BELLUM PATRONUM


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"Believe nothing you hear, and only one half that you see."_Iseul
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par Invité, Jeu 15 Mar - 22:49 (#)
Iseul Amaryllis
Rhee
ft. Heize
Sang Pur
27 Ans
Mariée à son travail
Sapiosexelle
Langue de Plomb
Aigle Harpie et Python à lèvres blanches.
Neutre
crédit images
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À propos
Nom: Mon nom avait évolué avec les années, j'étais passé de l'envie de d'arborer le mieux possible lorsque j'avais été enfant, à ce stress, cette fierté lorsque je suis devenue plus âgé, lorsque j'étais adolescente dans cette maison immense. À présent et depuis qu'il était devenu un poids pour moi, je le détestais, j'en avais même honte. Rhee, le nom de mon père cet homme infâme.  Prénom:Iseul et Amarylis. Le premier est traditionnel et vient de la Corée elle-même, il signifie rosée. C'est un prénom poétique, doux et je l'ai toujours aimé, même le fait que mon père l'est choisi, ne pourrait entacher mon attachement à ce dernier. Amarilys vient de ma mère, il s'agit d'une fleur d'une grande beauté, qui se rapproche également du nom d'une nymphe.  Âge et Date de Naissance: 27 ans, le 9 Janvier.  Nature du sang:Sang Pur, si tant est que cela est une quelconque importance.   Situation familiale: Mes deux parents sont vivants sur le registre, mais totalement absent de mon existence. Mon père est en prison, grâce à moi et je n'ai plus de contact avec ma mère depuis mes neuf ans. Je n'ai pas véritablement de famille en dehors de la flopée de demi-sœurs et de demi-frères que mon père a procrée, comme je l'ai été. J'ignore combien ils sont et pour dire la vérité, je m'en fiche bien. Je n'ai ni enfants, ni amour, ni mariage forcé en vue, je suis libre comme le vent. Miroir du Rised:Mon plus grand désir ? Ce serait de retrouver ma mère, de la revoir, c'est ce que je vois dans ce miroir. Elle. Elle me manque terriblement.  Epouvantard: Je n'ai rien de précis, il fut un temps, ce fut moi, incapable de parler, une autre fois ma personne ne pouvait s'empêcher de changer d'apparence. Rien d'assez effrayant pour m'empêcher de chasser cette immonde créature d'où elle vient.  Composition de la baguette magique: 24 centimètres, bois de cerisier et crin de licorne, semi-rigide. Emploi:  Langue de Plomb au ministère de la magie. Animal de compagnie: Chief, un corgi espiègle et Maya, un chat des rues qui vient parfois squatter mon jardin.
Caractère
Elle était l'espionne parfaite. Il suffisait que ces cheveux soient nimbés d'ébènes, que son regard arbore cette couleur sombre, que sa peau se fasse d'albâtre et elle pouvait se targuer de disparaître dans la foule. D'un naturel réservé, elle n'est pas personne à aimer être le centre de l'attention, habitué à agir de façon détaché face aux situations qu'elle découvre, elle préfère rester du côté des observateurs, si agir ne lui apporte aucun intérêt. Car, si Iseul est une personne attentive à son environnement, elle ne peut véritablement cacher ce côté je-m'en-foutiste, qui la fera rapidement ce désintéressé de quelque chose, si elle n'y trouve rien qui suscite cette curiosité qui la caractérise. Intelligente, elle se rapproche sans peine d'un génie étant donné sa capacité à apprendre et à retranscrire ce qu'elle apprends. Elle semble ainsi en perpétuel apprentissage, à la recherche de cet élément qui la fera frissonner. Elle possède dans son sang cette envie d'aventure, ce besoin de changer souvent d'horizon, de situation, comme l'on change d'une ancienne peau. Elle est l'incarnation du serpent que je représente, à l'image des mues qui nous caractérise, de ce changement d'état, changement d'apparence. Cette recherche, qui traduit autant d'impatience, la conduit à être assez directe, elle n'est pas personne à tourner sept fois sa langue dans sa bouche, plus maintenant, alors elle préférera au silence la vérité. Elle est franche, peut-être même trop franche. Elle a beaucoup de mal à interpréter les sentiments des autres, comme si l'exacerbation des siens via ces pouvoirs crée cette espèce de barrière entre elle et le monde, entre elle et l'autre. Cela ne l'empêche pourtant pas d'être extrêmement proche de ceux qu'elle aime, d'un naturel loyal, elle sera prête à épauler ces élus, à les mener toujours plus loin. Il ne faut néanmoins pas confondre sa loyauté avec de l'aveuglement, car, ces intérêts primeront toujours sur ces sentiments, son cerveau sur ces ressentis et elle n'aura aucun mal à s'éloigner si la situation tourne à son désavantage. Iseul a un problème avec l'engagement, avec cette prison mentale qui empêche de s'éloigner sans regret, alors elle évite d'être trop proche, trop intime, gardant son amour pour elle.

Pourtant, au-delà de cette personne discrète, effacé, il y a tout un monde. Iseul est explosive, sauvage, de ceux que l'on ne peut tenir enfermé dans une vie, dans une situation, elle cherchera toujours cette échappatoire, cette voie qui lui permettra d'en faire à sa guise et d'en profiter. Rêveuse, elle aime a penser que ces moments où son cerveau s'échappe dans un autre monde, dans son monde est un moyen pour elle de se retrouver. Elle chérit ces souvenirs et se plaît à les contempler comme l'on fait d'un tableau, d'une œuvre. Ce côté casse-cou, parfois garçon manqué, en fait une véritable lionne, donne cette impression que cette vie n'est pas assez pour elle et ces projets. Iseul, c'est aussi cette personne antagoniste, bordélique et pourtant terriblement organisée et efficace dans son travail, en phase avec ces sentiments, mais incapable de les reconnaître chez les autres. Une vraie contradiction à elle seule.
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Patronus
Je commençais à m'ajuster à cette vie, à m'habituer à ce rythme de vie. Pourtant, il y avait toujours ces moments, comme celui des fêtes où cela devenait pesant, où je me sentais plus faible, plus envieuse de cette vie que j'avais laissé derrière moi. Ce soir-là, je n'avais pas dormi, j'avais passé mon temps devant cette fenêtre à regarder les rues se vider petit à petit. J'avais vu passer des familles avec leurs enfants, qui le sourire aux lèvres, ignoraient tout de leurs situations, de la pauvreté dans laquelle ils se trouvaient, bien trop heureux de célébrer ce moment. J'avais vu des couples, des gens seuls, qui ne le seraient pas pour longtemps au vu de leurs provisions. Tous se réunissaient pour retrouver leur famille et moi, je demeurais assise sur cette banquette, à regarder la neige tomber, mes cheveux ondulant tout en arborant cette couleur argentée tirant vers le blanc. Je ne savais comment réagir face à ces sentiments contradictoires entre la nostalgie et le désespoir. La buée s'échappait de mes lèvres entrouvertes pour se répercuter contre la vitre, alors que la nuit, déjà bien avancée donnait un aspect plus solitaire encore, plus sombre. Dans cette vitre, je voyais la boutique en transparence, les ingrédients remarquablement organisés, la brillance de certains éléments et cet oiseau, perché sur la chaise que j'occupais habituellement derrière le comptoir. Je l'ai observé un regard neutre, avant de réaliser qu'il n'était pas sensé être là. J'ai penché la tête sur le côté et il fit de même, j'ai penché la tête de l'autre côté et il fit de même. Il ne m'en fallut pas plus pour faire volte-face et pousser un cri, observant la créature ouvrir ces ailes en grands et renverser les objets qui se trouvaient sur la route de ces gigantesques appendices.

Ce fut à ce moment que choisit Min-Ho pour surgir par la porte d'entrée que j'avais oublié de fermer. Il avait ouvert la porte à la volée, semblant plus pâle que d'habitude, alors qu'il semblait fuir quelque chose. Il referma la porte rapidement et j'entendis quelque chose s'écraser violemment contre la porte. Presque, immédiatement, mon ami et patron poussa un cri de douleur, avant de s'effondrer sur le sol en se tenant la tête, comme si quelque chose venait de le frapper. Curieuse, j'ai penché la tête pour voir ce qu'il avait fui et ce qui avait heurté la porte, avant d'ouvrir grand mes yeux, un animal ? J'ai observé l'animal sonné, puis l'aigle qui se trouvait dans la pièce et j'ai fait le lien. Quelque chose avait dû se produire.

Je n'ai appris la vérité au sujet d'Ignis, mon patronus, que le lendemain, après avoir soigné Min-Ho et tenté de lui expliquer que l'animal qui le suivait comme un enfant perdu, ne lui voulait aucun mal, après tout, l'aigle, n'avait rien fait de négatif. Mon patronus, c'était assez difficile à croire, pourtant, c'était bien la réalité, je reconnaissais sa forme. Accepter Ignis, ne fut pas une affaire compliquée, il avait cette tendresse qui le caractérisait complètement, cette dimension amicale qui le rendait terriblement attachant. Il aimait également beaucoup s'exprimer, beaucoup trop parfois, mais il était cette image que l'on se faisait d'un soutien. Il voulait en permanence me rassurer lorsque je me sentais démunie, pour me pousser à aller en permanence de l'avant. Il arborait le plus souvent sa forme de serpent pour rester à mes côtés, le plus près de mon corps possible, incarnation de mes envies de discrétion et de tranquillité. Sa forme volatile était plus rare, elle était l'incarnation de mes sentiments les plus purs, que cela soit de la colère ou de la tristesse, elle était la forme spontanée qui attestait de mon manque de maîtrise, mais aussi de mes envies de liberté.
Pseudo et âge: Orion Où as-tu trouvé le forum ? répondre ici Personnage: Inventé Daengelo As-tu un autre compte sur BP ? Oui, une jolie rousse heh Présence: 5/7Une remarque ? GAGA


Dernière édition par Iseul A. Rhee le Dim 15 Avr - 3:11, édité 9 fois
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Message Re: "Believe nothing you hear, and only one half that you see."_Iseul
par Invité, Jeu 15 Mar - 22:49 (#)
Histoire
Happiness can be found even in the darkest of times
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I- First Love.

Il était mon premier amour, le premier pour lequel j’eu des sentiments si tendre, si profonds, tellement différent de ceux que j’avais eu pour ma mère. Lorsque je le voyais, mon cœur se remplissait de joie, d’une joie infinie, qui me saisissait au plus profonds de mon être, au point d’habiller mes cheveux d’une tempête de couleur. Lorsque je me levais, il était le premier pour lequel j’avais un regard et quand le soleil laissait place dans le ciel à l’astre de nuit, c’était vers lui que j’orientais mes dernières œillades avant de sombrer dans un profond sommeil, un sommeil serein, car j’étais consciente qu’il serait là à veiller sur ma nuit. Mon attachement pour lui était tel, qu’il m’arrivait souvent de penser à lui lorsque j’étais à l’extérieur ou à l’école primaire sorcière, observant la moindre horloge en implorant une force quelconque, pour que le temps s'accélère afin que je puisse le retrouver. Lorsqu’enfin cela arrivait, lorsque je me tenais sur le pas de la porte, impatiente et heureuse, je ne pouvais m’empêcher d’accourir vers lui pour l’observer presque religieusement, agenouillé sur le tapis, alors qu’il se tenait là, droit devant moi. Mon premier amour. Il avait partagé tant de ressentis avec moi, qu’il devait connaître tout mes états, toutes les couleurs que pouvaient prendre mon âme et ce corps. Que cela soit, lorsque je m’appuyais contre l’une de ces épaules larges pour laisser mon chagrin s’exprimer sans barrière, dans un équilibre précaire, alors que mes larmes roulaient sur son corps nu, jusqu’à mes éclats de rire lorsque sa voix se faisait emplie de ce trémolo, si semblable à une voix brisée, quand il était en désaccord avec lui-même. Il était mon ami, mon confident silencieux. Avec lui, nul besoin de mots, il suffisait simplement d’un ensemble de gestes précis, dessinés dans un espace que je maîtrisais, mélange de tendresse et d’une légère brutalité, qui n’était que la marque d’une passion véritable.

Ce jour-là, il se tenait à sa place habituelle. Son corps était baigné de la lumière du soleil, qui se noyait dans son propre sang, colorant l’espace d’un orangé pur. Il projetait son ombre imposante sur l’épais tapis de ma chambre, semblant m’appeler à m’approcher, à le toucher. J’ai tendu les doigts pour laisser courir la pulpe de ces derniers sur sa peau brune et lisse. Penchant la tête sur le côté, la curiosité marquée sur mes traits enfantins, mes yeux roses de plaisir ne lâchait plus ses formes élégantes que je connaissais par cœur, mes lèvres pleines et rosées entrouvertes, en contemplation totale. Lorsque mes doigts touchèrent ces cordes, je l’ai senti frémir, bruit à peine audible, qui fit écho dans mon cœur. En une fraction de seconde, je me retrouvais prisonnière, happée par ses yeux curieux et incurvés, deux gouffres sombres qui n'exprimaient rien, mais qui pour moi valaient tous les yeux du monde. Mes doigts le touchaient pleinement à présent, positionnés avec une aisance qui trahissait une habitude, une communion que nous partagions. Mon autre main elle, tenait le couperet qui glisserait sur son cou et qui le ferait gémir sous la pulpe de mes doigts. Dans ces moments, alors que sa tête reposait contre mon épaule menue, je me sentais si puissante, si complète, que j’en fermais les yeux pour me laisser porter par la musique, par les notes sucrées qui s’élevaient et tourbillonnaient dans l’air ambiant, portées par le vent. Un hymne à la joie, un sourire sur mes lèvres d’enfant et ces cheveux aux mille couleurs qui brillaient sous la lumière sanguine d’une fin de journée. Je m’emporte, il dévore mon cœur d’allégresse et moi, je me laisse porter, j’accélère et je vis, au rythme de ces notes et de mes battements de cœur endiablé. Si puissant.

“Tu t’améliores de jour en jour Iseul, tu as l’air de beaucoup aimer Oscar, je me trompe ?”

L’union était brisée, en l’espace d’un instant, mes mains quittèrent le corps de ma contrebasse, qui c’était totalement abandonnée entre mes bras, contre moi, contre mon cœur battant et sa voix se tue. Il ne flottait dans l’air plus que l’écho d’un discours inachevée, une mélodie qui ne finirait jamais ou alors dans un futur inconnu. J’ai levé mes yeux vers ma mère, à mi-chemin entre l’accusation et l’acceptation, alors que je déposais avec attention mon archer sur la table qui se tenait à côté de moi. Elle s’approcha de moi, glissant ses doigts dans mes cheveux redevenus de jais, avant de déposer le plateau qu’elle avait en main à côté de mon archer. Lorsqu’elle s’assura que tout était bien en place, elle s’agenouilla devant moi, avant de se saisir de mes deux mains dans les siennes, son regard coloré d’or rencontrant le mien, alors que ces traits bienveillants se détendaient plus encore. Je connaissais cette expression et cette couleur, je savais ce que cela signifiait et ce qu’elle voulait exprimer. Ma mère était mon égale, tout comme moi, elle pouvait laisser ses sentiments s’exprimer au travers de son corps entier, mais je savais qu'elle, contrairement à moi, pouvait se maîtriser. Les adultes avaient cette capacité à ‘enjoliver la réalité’, comme elle le disait parfois, alors je savais que, bien que son expression soit sincère, elle avait volontairement laissé ces yeux prendre cette couleur. C’était rassurant pour moi, parce que cela me permettait de lire en elle, parce que j’étais habitué, depuis petite à me repérer sur ces traits changeants pour connaître ces sentiments.

Ces pouces caressaient l’intérieur de mes paumes, c’était reposant et confortant, elle savait que de cette manière, elle avait toute mon attention. J’avais cette capacité qui pouvait parfois se transformer en tare, cette tendance à tout analyser en permanence, chose qui me faisait parfois perdre le fil du présent, cette habitude de vouloir comprendre plus que ce qu’il n’y avait à comprendre et de me conforter dans une interrogation permanente. Ma mère, m’avait dit que j’étais ce que les gens appelaient un génie, une personne dotée de grande capacité cognitive et capable d’accomplir de grandes choses. C’était un fait, j’apprenais vite et mettais les choses en applications avec aisance, j’étais aussi d’une terrible curiosité, mais aussi, très changeante. Je m’ennuyais vite des choses en lorsque cela arrivait, je devenais très mauvaise dans la chose en question. J’avais constamment besoin que mon cerveau soit éveillé, constamment besoin d’être stimulé. C’est en raison de cela que ma mère m’a acheté Oscar, pour me canaliser, pour tenter d’embrigader mon esprit trop volatile, trop curieux pour ma propre santé et depuis, j’étais plus calme. J’avais le sentiment que jamais Oscar ne pourrait m'ennuyer, que contrairement à tout ce que j’avais touché jusqu’alors, jamais il ne deviendrait fade ou ennuyeux. Et ma mère, savait cela, c’était sans doute pour cela qu’elle ne disait rien lorsque je me levais au milieu de la nuit pour jouer, lorsque mes insomnies faisaient naître des chimères sous mon crâne. Elle m’aimait, je le savais et je le sentais, elle, elle ne me trouvait pas bizarre ou ennuyeuse comme les enfants à l’école, elle ne me parlait pas bizarrement comme les maîtresses, qu’il m’arrivait de reprendre, elle, elle me traitait comme une personne normale et c’est pourquoi, lorsqu’elle me sourit, je lui rendis un sourire sincère, avant de venir entourer son cou de mes bras. J’ai entendu son rire cristallin contre mon oreille et j’ai serré plus fort, mes cheveux prenant une profonde couleur nuit tirant vers le violacée, le contentement.

-”Allons doucement ma puce, là, je suis là.”

Je me suis reculé, observant son visage avec attention, avant de regarder son épaule, soucieuse.

-”Tu t’es encore fait mal au travail, maman ? C’est vraiment un métier dangereux Auror, n’est ce pas ?”

Comme toujours, je la sentais hésiter, se tendre, mais jamais elle ne fléchissait, jamais elle ne perdait ce sourire, bien au contraire, il grandit sur ses lèvres rougies, alors qu’elle me rassurait. J’avais également appris cela, appris que les plus âgés rassurait les plus jeunes, qu’il fallait parfois mentir pour alléger les soucis d’un autre, elle m’avait appris cela. Alors, pour me rassurer, elle me regardait jouer, assise sur le tapis de ma chambre durant des heures, fermant ses yeux changeant, si similaire aux miens. Elle disait que ma musique pouvait atteindre son cœur, que jamais je ne devrais cesser de jouer, alors je jouais encore et toujours, jusqu’à ce son cœur s'allège, jusqu’à ce qu’elle se mette à sourire sincèrement de nouveau.

II- I Need U.

J’aurais dû ressentir un soulagement, me sentir enfin libéré de savoir que le temps était venu. En acceptant de faire ce que j’avais fait jusqu’alors, j’avais accepté de diviser mon temps, ma vie, de mettre de côté mes habitudes pour en adopter de nouvelles. Cela n’avait pas été facile, loin de là, il était même arrivé que je me questionne sur mes actions, que je me demande si j’avais fait le bon choix. Il était vrai, que je recevais une somme non-négligeable pour effectuer cette tâche, afin de m’en occuper le mieux possible et que nous ne manquions de rien, mais en finalité, devais-je tout résumer à cela ? Je devais me concentrer sur son bien-être, mais aussi de m’assurer que le moment venu, elle se détache de moi sans regarder en arrière, qu’elle garde l’objectif que je lui avais fixé en tête et que ce dernier importe suffisamment pour qu’elle ne regarde pas en arrière, qu’elle ne se pose pas de questions. Je devais constamment jongler pour maintenir cet équilibre entre l’envie de demeurer à mes côtés et cette supposée froideur qui lui donnerait cette impression qu’elle ne pouvait réellement m’atteindre. C’était… Terriblement... Compliquée étant donné sa curiosité, presque maladive. Si intelligente.

À mesure qu’elle grandissait, lui mentir devenait de plus en plus difficile, à mesure qu’elle me connaissait, elle commençait à remarquer mes erreurs, à mettre en lumière ces incohérences lorsque je parlais de ma journée, c’était totalement déstabilisant. Elle était si jeune, si frêle, et pourtant, elle raisonnait avec cette justesse que je ne pouvais trouver chez certains adultes. Parfois, cela me mettait mal à l’aise, là façon dont elle se mettait en face de moi pour m’observer durant de longues minutes, sans qu’aucun son ne sorte de sa bouche. J’avais cette sensation d’être soumise à un examen intense, comme si de ces orbes aussi changeantes que les miennes, elle pouvait discerner le tréfond de mon âme, avant d’orienter ces interrogations, avec la même précision et la même acuité que ces chirurgiens qui se targuaient de pouvoir guérir n’importe quelle maladie du bout de leur scalpel. Je ressentais cette curieuse envie de lui dire la vérité, comme si elle cherchait par ces actions à me libérer d’un poids, me libérer de cette distance qui existait entre nous et que mon contrat me chargeait d’entretenir. J’avais ce ressenti de ne pas vraiment être sa mère, de n’être qu’une étape pour un plan beaucoup plus grand, qu’un tremplin pour cette espèce d’élévation que son père semblait vouloir qu’elle atteigne et qui, je l’étais certaine, était à sa portée, étant donné ce qu’elle était. En la regardant, je savais qu’elle faisait partie de cet autre monde, le même monde que cet homme, un monde où je n’avais pas ma place, un monde auquel je n’avais ma place et auquel je ne voulais pas faire prendre part.

Alors pourquoi, avais-je l’impression que l’on était en train de m’arracher les entrailles avec une pince rouillée ? C’était pourtant une donnée que j’avais intégrée depuis le début, quelque chose que je n’avais pu me retirer de mon esprit et qui avait prit la forme d’un objectif à remplir, une mission que l’on m’avait confiée. Un contrat, c’était exactement ce que j’avais passé avec cet homme, un contrat, qui ne pouvait être brisé. Cette situation m’avait échappée et je réalisais à présent combien la nature de mes sentiments avait changé. Cet enfant, on ne me l’avait pas confié, cet enfant, je l’avais élevée, elle faisait partie de moi, aussi étrange et imparfaite qu’elle pouvait sembler être. Alors, quand je la vis si heureuse, alors qu’elle était en train de faire ces valises, j’ai ressenti un puissant sentiment d’impuissance. Je ne pouvais que rester là, serrant mes bras contre ma poitrine, alors, qu’un sourire aux lèvres, elle était en train de faire disparaître petit à petit les traces de son existence à mes côtés, les marques qu’elle avait été bien là, à mes côtés, que j’avais été celle avec qui elle avait partagée sa vie, ces sourires, sa musique. Ces doigts se posèrent sur son violoncelle avec tendresse alors qu’elle le rangeait dans son étui, ce sentiment de satisfaction éclairant son visage. En voyant la manière dont elle se comportait avec cet instrument, cet élément inanimé, qui était le fruit d’heures appliquées, l’incarnation de son travail et de sa persévérance. En observant cette sincérité, cet abandon envers lui, j’ai compris que je ne pouvais lui demander de rester. J’avais la sensation, et je n’étais pas étrangère à ce fait, que tout ce qu’elle avait fait, tout ce qu’elle avait appris, n’avait fait que la guider vers ce moment, le moment où son père la reconnaîtrait, ce moment où son père l’autoriserait à venir dans sa famille, à le rencontrer en personne, à devenir réellement une Rhee. Dès lors, elle n’était plus mienne, dès lors, je redevenais celle que j’étais, celle qui avait un fils, celle qui travaillait dans un cirque au milieu des autres Freaks, celle qui ne partagerait plus que ces souvenirs fugaces avec elle.

-"Maman, quelque chose ne va pas?"

Elle s'était tourné vers moi, dans un froissement fin de ces tissus de qualités, que je n'aurais pu lui offrir si elle n'avait pas été la fille de cet homme, si elle avait été ma fille à moi. Ces yeux roses de plaisir, s'assombrirent alors que le doute s'immisçait en elle comme un lent poison. Je me suis senti prisonnière de ce regard, tétanisé face à cette demande à peine dissimulée de vérité. Elle me suppliait silencieusement de lui dire ce qu'elle semblait peut-être savoir, la résolution de ce mystère et ce choix qui avait toujours été mien. Je pouvais alors décider de suivre ce que mon Coeur me soufflait, dire la vérité, briser tout cela par égoïsme, pour la garder auprès de moi, mais cela n'avait aucun sens, je ne pouvais le faire, sans qu'il n'y est de conséquence. En qui croirait-elle si je lui avouais tout cela ? Tout. De la manière dont son père m'avait abordé jusqu'à cet accord que j'avais accepté en échange d'argent, lui raconter que sa venue au monde n'était que le début d'un plan bien plus grand, qu'elle n'était qu'une naissance orchestrée parmi tant d'autres par son père, afin d'obtenir le meilleur héritier. Comment pouvais-je justifier cet amour que je lui portais, quand j'avais accepté tout cet argent, quand j'avais profité de ces années, quand j'avais ma propre famille à côté d'elle, que je lui avais mentis en prétendant être un auror, quant au contraire, je ne travaillais que dans un cirque. Je ne pouvais lui dire cela, je n'en avais même pas le droit, à la minute où j'ouvrirai la bouche, je savais que le contrat serait rompu et qu'elle devrait en payer les conséquences. À la minute où j'énoncerai la vérité, le contrat serait caduc et elle serait forcée de vivre comme moi, dans la pauvreté. Je ne pouvais l'accabler de cette existence en plus de la "vérité" sur sa conception, elle ne pouvait comprendre et je ne pouvais la blâmer pour cela. Alors, sous son regard, une dernière fois, je me suis montré forte, j'avais étais égoïste, mais je ne pouvais me laisser aller à présent, elle était ma responsabilité, ma fille, mon amour. Je me suis rapproché, caressant ces cheveux soyeux avant de hocher négativement la tête, un tendre sourire aux lèvres, légèrement tremblant, tout comme mes mains qui avaient trouvés refuge sur son dos gracile. Je devais sauvegarder les apparences une dernière fois, une toute dernière fois.

-"Ne t'inquiète pas Iseul, tout va pour le mieux."

III- Miss Right.

À mesure que les jours s'écoulaient, elle prenait de plus en plus de place, sans réellement en prendre. Elle tournoyait dans ce coin, comme si elle cherchait à me narguer, s'attardant à cet endroit précis, comme si elle savait que ce lieu était sien, qu'elle pouvait régner en maîtresse sur cette partie de mon royaume, cette partie que je ne visitais que peu, cette partie que j'ignorais sciemment, et que je ne faisais que regarder en y mettant de la distance, avec une certaine nostalgie. C'était un mélange de crainte, de culpabilité et de tristesse, un melting pot de sensations que je ne voulais ressentir, par paresse, par conscience, que je pouvais tout changer si je le souhaitais vraiment, retrouver cette partie de moi que j'avais abandonné, laissé paître aux mains de cette poussière qui s'accumulait. Allongé en travers de ce lit beaucoup trop grand pour une seule personne, j'observais, la tête en bas ce mélange de souvenirs, ce bric-à-brac auquel j'avais interdit l'accès aux servantes qui s'occupaient de ranger ma chambre et de la nettoyer. Mes cheveux, comme souvent, lorsque j'étais en conflit avec moi-même était d'un blanc intense, comme s'ils ne savaient de quelle couleur ils devaient arborer. C'était étrange, depuis que j'étais ici, j'avais la sensation qu'ils n'étaient plus aussi vivant qu'avant, qu'en réalité, mes pouvoirs n'étaient plus aussi exacerbés qu'ils l'étaient auparavant. Ce n'était pas tant qu'ils s'en allaient, c'était simplement différent ici. Ici, en Corée, je devais me comporter en héritière, ici mes cheveux étaient d'un noir profond, sans fioritures, sans émotions... Alors, cet assemblage de souvenirs, ils étaient l'incarnation de ma vie d'avant, ma vie heureuse, cette vie que j'avais avec cette mère, ma mère, avec laquelle je ne parlais que rarement. Pourtant, je tenais à elle, je tenais à ces mémoires qui me revenaient lorsque je n'étais plus dans cette bulle, cette vie dont j'avais toujours rêvé lorsque je t'étais enfant. Ils étaient les seuls éléments qui me faisaient douter, les seuls éléments qui parvenaient à détourner mon regard de ce que j'avais à présent et qui était sensé me contenter, me plaire. Je me suis redressé, laissant mes cheveux caresser mes épaules, m'apprêtant à me lever, pour retrouver mon violoncelle, peut-être même pour en jouer, à lire ces lettres que ma mère m'envoyait à chaque fête, chaque anniversaire, combien il y en avait à présent une trentaine ? 3 lettre d'anniversaire, six ans. Je m'en voulais. L'Amérique, sa présence, ces couleurs, tout cela me manquait, tout cela n'était qu'à porté de mes doigts, jusque quelques centimètres et...

-"Mademoiselle Rhee, votre tuteur est arrivé, il vous attend au salon."

J'ai sursauté, je ne l'avais pas entendu rentré. Il allait sans dire qu'elle était également discrète, presque qu'invisible. Je me suis tourné vers elle et elle a incliné plus encore la tête, comme si elle cherchait à disparaître, à se cacher dans son propre corps. Son attitude, me rappela immédiatement ma position et la place que j'occupais dans ce monde, dans mon monde. En quelques secondes, mes cheveux redevinrent d'un noir profond et mon maintien se mit en place. J'ai répondu à sa phrase, avec un simple hochement de tête, avant de lui emboîter le pas, sans un regard pour mes souvenirs, sans un regard pour ma vie d'avant. À mesure que j'avançais dans ces couloirs interminables, mon regard s'attardait sur cette femme, plus âgé que moi, sur ces formes avantageuses, sur son maintien droit forcé, qui trahissait une certaine fatigue. Je ne me souvenais pas d'un jour où je ne l'avais vu fatigué, un jour où son sourire n'avait caché cette légère douleur aux coins de ces lèvres, cette impression que le monde entier, que mon monde écrasait le sien. Pourtant, jamais elle ne, c'était montrée faible devant moi, et jamais elle ne saurait, que j'avais aperçu ces dernières, que je l'avais entrevu tousser à en perdre son souffle, un soir où je n'avais pu trouver le sommeil. Elle était malade, je le savais et pourtant, je ne disais rien. Jamais je ne lui avais posé la moindres questions, par politesse, mais aussi à cause de cet écart entre son rang et le mien. Je ne savais comment me comporter avec les autres et avec elle, c'était encore pire. Je la regardais s'éteindre, s'affaiblir, mais que pouvais-je y faire ? Mon père disait souvent qu'il y avait deux types de personnes, ceux qui utilisaient nos potions pour se soigner et ceux qui refusait simplement de le faire. Il avait tort et j'étais trop naïve pour m'en rendre compte. Alors, lorsqu'elle me tenue cette porte en s'inclinant une nouvelle fois, lorsqu'elle me céda le passage pour que je rentre dans cette pièce et que son regard terni accrocha le mien... Je n'ai rien fait. Je l'ai regardé quelques secondes et j'ai oublié. Tout, comme j'oublierai quelques mois plus tard, le fait que ce fut la dernière fois que je la vis dans notre demeure.

Mon attention se porta sur mon tuteur. Il était mon égal. Il était de sang-pur, d'une famille très influente qui travaillait de paire avec celle de mon père, pour soigner les sorciers. Nous étions du bon côté de la balance, de celui qui venait en aide aux autres, nous étions au service de ces gens et nous le faisions merveilleuse bien, il n'y avait qu'à voir les relations de mon père, les résultats des innovations que nous avions crée. Je voulais faire partie de cet ensemble, je voulais devenir son héritière, honorer mon nom et devenir la fille, l'"héritière" qu'il avait toujours voulu avoir. Mon regard glissa alors sur ma sœur ainée, qui se tenait sur une chaise non loin de moi, lorsque son regard croisa le mien, j'ai senti cette même envie. Nous visions la même place, nous étions les deux meilleurs de notre famille, les deux préposés à prendre la succession de notre père. Un sourire se dessina sur ses lèvres rosées et j'y ai répondu avec chaleur. Elle s'est rapprochée de moi, me tendant le livre qu'elle lisait sur les différentes compositions des potions. Notre tuteur s'est alors exprimé et nous avons toutes deux commencés à prendre des notes, échangeant parfois des regards et des sourires, lorsque notre concentration se faisait plus légère. Tel était le rythme de nos vacances. Notre que nous n'étions pas à l'école, nous partagions notre temps entre la lecture et l'approfondissement des matières que nous étudions. Ce rythme n'avait pas été facile à suivre les premières fois, je ne pouvais dénombrer le nombre de fois où je m'étais retrouvés à pleurer dans ma chambre lorsque j'étais seule, le nombre de fois où j'avais pensé me noyer sous ces nouvelles habitudes que je devais adopter, me perdre dans cette langue que je ne comprenais que peu, étant donné que j'étais né et que j'avais grandi aux états-Unis en compagnie de ma mère. Je me souvenais alors, que cette sœur, qui ne partageait que la moitié de mon sang, avait été là, qu'elle m'avait aidé à comprendre le coréen, qu'elle m'avait épaulé pour mes devoirs, avec ce même sourire, cette même gentillesse. Elle me soufflait souvent qu'elle aimait mes cheveux et mes yeux, qui changeaient de couleur et d'humeurs, lorsque nous étions seules toutes les deux. À cette époque, nous n'étions pas ennemies, à cette époque, nous n'étions que deux adolescentes avec des rêves et des ambitions, en voit pour l'excellence.

IV- Pied Piper.  

Je m'étais toujours demandé, comment quelqu'un d'aussi avisé, pouvait être aussi... Naïf et innocent, aussi aveugle. Depuis notre première rencontre, j'avais compris en l'entendant s'exprimer, en dépit de son âge, que son cerveau était pétri d'intelligence, qu'elle faisait partie de ceux qui pouvaient utiliser leur matière grise pour accomplir de grandes choses et qu'elle avait tout à fait sa place dans notre famille, dans ma famille. Bien entendu, j'avais nourri à son égard, une certaine jalousie. Nous étions les deux meilleures, supérieures aux hommes, à ces autres enfants que notre père avait eut avec ces différentes femmes, nous étions sa fierté, j'en avais pleinement conscience. Mais elle, elle était d’un autre niveau, de celui que je ne pouvais atteindre, même en étant plus âgée. Pourtant, cela ne m’avait pas empêché de l’estimer, j'avais voulu être celle qui l’aiderait à s’adapter à cette nouvelle vie, je l'avais épaulé, jusqu'à ce que finalement, elle devienne meilleure encore, meilleure que moi. Elle apprenait si vite. L'école n'avait pas été difficile pour elle, elle avait les meilleurs résultats, tout ce qu'elle touchait se transformait au bas mot en or, sans même qu'elle n'ait à se forcer. C’était grisant.

Pourtant, elle n'était pas parfaite, non, elle avait un gros problème de communication. Elle avait du mal à organiser ses paroles et ces mots, sous son crâne, les idées fusaient trop vite, les syllabes s’écrasaient les unes contre les autres dans une cacophonie telle, qu’elle finissait par bégayer. Cette incapacité à communiquer sans embûche, finie par la faire se refermer sur elle-même. Tant et si bien, que chemin faisant, elle en vint à avoir de plus en plus de mal à aller vers les autres et à établir des connexions durables avec ces derniers. Ce qui faisait qu'elle conservait souvent un silence presque religieux, une expression neutre, qui ne lui rendait pas justice, cette distance avec le monde qui l'entourait, qui lui avait donné à tort cette réputation de reine de glace. Les rumeurs naquirent et bien vite, je ne pus la protéger de la cruauté des autres, des moqueries et des injures. Je savais au fond qu'ils étaient juste jaloux, de son intelligence, de sa façon de voir le monde et de celle dont les professeurs l'encadraient et la félicitaient pour ces résultats. Pourtant, même avec tout cela, même avec ce genre de boulet à sa cheville, elle était allé si loin, bien plus loin que moi, triomphante et digne comme une reine, comme si tout ce qui s'était produit, ne l'avait pas atteinte. Je l'admirais pour cela, pour cette force qu'elle avait, tout en restant terriblement fragile. Si pure, qu'elle y croyait encore, aux dires de notre père, alors même que nous étions dans cette situation. Elle aurait dû comprendre, elle n'aurait pas dû être aussi heureuse, mais c’était son rêve, notre rêve de succéder à Père. Seulement, contrairement à elle, j’avais compris que cette vérité n’était que partielle.

J'ai observé son reflet dans le miroir, alors que je venais de terminer d'ajuster son corsage, mes doigts glissant sur sa peau pâle dénuée de la moindres imperfections, avant de se poser sur ses épaules frêles et fermes à la fois. Je suis venu poser ma tête au creux de son cou, avant de lui offrir un sourire sincère, qui fit naître ces rides aux coins de mes yeux. Elle me répondit avec cette même tendresse, venant entourer mes poignets de ses mains, alors qu'elle vint reposer son dos contre ma poitrine. Elle était rayonnante. Je pouvais la sentir trembler d’impatience sous mes doigts. Le moment qu'elle avait tant attendu, cet instant pour lequel nous avions travaillé si dur, se tenait à présent non loin de nous, à quelques minutes prêt, à quelques pas. J'ai arrangé du bout des doigts une mèche qui s'échappait de son chignon élégant qui retenait ses cheveux de jais. Mon regard s'y est attardé, comme si j'essayais d'en percer le secret, de les voir changer devant mes yeux trop curieux. J'aimais ce don qu'elle possédait, cela la rendait plus spéciale encore à mes yeux, plus précieux. Je l'ai aidé à finir de se préparer, à se maquiller, à mettre en avant ces atouts, tout en essayant de ne pas le faire de façon trop évidente. Je savais qu'elle ne se doutait pas une seule seconde du pourquoi de cette soirée à laquelle notre père avait tant investi afin d'assurer sa succession, la réelle portée qu'avait ce genre de soirée, mais je ne pouvais me résoudre à le lui dire ou elle ne serait jamais sorti de cette chambre. Ainsi, alors que nous progression dans les couloirs de notre manoir, décoré pour l'occasion, je pouvais sentir, au travers de sa main, qu'elle avait accroché à mon bras, au creux de ce dernier, la nervosité qui agitait ses veines et son corps. La culpabilité me saisissait à la gorge, j’avais l’impression de la trahir.

La simple vision de la salle à manger, décorée pour l’occasion, avait suffit à me couper le souffle. Elle était tout simplement méconnaissable. Elle n’avait plus rien avoir avec ce lieu que nous utilisions, lorsque nous étions plus jeunes pour réviser. Elle était à présent pleine de vie, bruyante et animée. La vie semblait s’être emparée de cette demeure qui avait toujours froide, aseptisé, à l’image de tous ces ateliers de potions qui étaient les nôtres. L’ordre, la discipline, le respect des traditions, tel était le credo de notre famille et mon père faisait tout pour préserver les choses ainsi, en dépit de sa drôle de conception de la natalité. Quand ce dernier approcha de nous avec son sourire discret, mais fier, je me suis figé quelques secondes, avant d’incliner respectueusement la tête, de chœur avec Iseul, qui elle, n’avait pas hésité. Je lui ai glissé un regard en coin, observant son sourire rayonnant, ces yeux animés du plus grand respect et de cet amour sans faille, que je n’avais jamais réussis à comprendre. J’aimais moi aussi mon père, notre père, mais pour moi c’était différent. C’était un amour froid, un amour dénué de tendresse, qui découlait davantage du respect et d’une certaine forme de fatalité, que de la véritable quintessence d’un sentiment vrai. J’ai reporté mon regard vers lui et il nous a entraînées vers les invités. Les hostilités allaient commencer.

-”C-C’est une B-blague?”

Elle butait sur les mots, son agacement et son trouble n’était que plus évident. Je l’observais, surprise qu’elle ait ainsi élevé sa voix, surprise qu’elle se soit ainsi dressé contre mon père, contre ces hommes qu’il lui présentait pour soi-disant l’épauler en tant qu’héritière. Elle comprenait enfin la mesure de cet étalage de fortune, la réalité derrière ce que notre père nous avait dépeint. Il voulait que l’un de ces enfants prenne sa succession, c’était un fait, mais il était traditionaliste et en bon homme de ce siècle, il ne pouvait se résoudre sa précieuse entreprise, le résultat de tout une vie aux mains d’une femme, aussi brillante, aussi forte, aussi parfaite soit elle. La perfection d’Iseul glissa sur sa personne à l’égale d’un drap de soie, alors que, dominant la table entière, elle avait déchiré le voile de la musique et des discussions de sa voix. Son torse se soulevait à un rythme chaotique, alors qu’elle ressentait les chaînes de sa condition, de notre condition. J’ai tendu la main vers elle, voulant la calmer, alors que ces cheveux arboraient une couleur boueuse, à l'image de ces yeux vide d’une couleur douteuse. Sa peau elle, semblait comme de l’eau solide, translucide et bleutée, mouvante et perturbante. Mon père afficha une mine surprise. Il savait ce qu’elle était, il connaissait ces dons, mais je devais avouer, que même avec ces informations, sa transformation était… Surprenante.

-”Je refuse !”

Elle n’avait pas bégayé, elle n’avait pas hésité une seule seconde, refusant ainsi la main de l’un des hommes des plus influents du pays. Mon père furieux se redressa et leva sa main vers elle, mais elle esquiva, lui jetant un regard venimeux, avant de le repousser sans douceur. Il s’étala sur le sol et les servants accoururent pour l’aider à se relever. Iseul le dominait de toute sa grandeur, fulminante, ses cheveux semblant s’être changé en lave pure. Sans un mot de plus, avec un regard emplis de dédain, elle se détourna de mon père, avant de poser son regard sulfureux sur moi. J’ai alors senti qu’elle m’invitait à choisir, qu’elle m’invitait à la suivre, à me dresser contre mon père. C’était l’occasion. Quand j’y repense, quand je revois cet instant dans mon esprit, celui, où, au lieu de me liguer contre ce que j’avais toujours méprisé, je me suis détourné pour venir en aide à mon père, ce moment où je lui ai tourné le dos, je ne vois, je ne ressens que du regret. Notre histoire avait un goût d’inachevé et j’y étais pour beaucoup.

V- Home Is Far Away.

Le changement était inévitable, tout était voué à évoluer et à muter en quelque chose de différent. Je n'en avais jamais eu autant conscience que maintenant, qu'à cet instant. L'air se faisait de plus en plus froid. Les couches de tissus que j'avais mis en guise de protection contre les températures n'étaient plus suffisantes. Je vais dès lors que le froid deviendrait, bien plus qu'une donnée à gérer, bien plus qu'une simple chose dont je devais me souvenir. Le froid deviendrait, un ressentis que je pourrais percevoir et que je percevais déjà, avec netteté, une sensation qui supplantait toutes les autres. Je ne ressentais plus simplement le froid, j'étais le froid. Je le sentais dans mes os, dans mon corps, dans ma tête. Il écrasait tout, il dominait tout de façon oppressante et je pouvais penser à autre chose qu'à lui. J'ai poussé un grondement de mécontentement, avant de resserrer mes bras autour de ma personne, tremblante, si vulnérable, sous cette lumière vacillante, qui ne se contentait que de m'éclairer sans chaleur, que me mettre en évidence, sans m'offrir une protection quelconque. Jamais encore, je n'avais autant regretté de ne pas avoir ma baguette avec moi. Je me souvenais alors que je l'avais laissé avec toutes ces choses auxquelles je tenais là-bas, dans cette maison qui n'était plus la mienne. Le changement, l'abandon de ce que j'étais, tout cela n'avait pas été sans conséquence, à l'image de ces arbres qui avaient lentement perdus leurs feuillages pour laisser place à l'hiver aride et gris, j'avais lentement été départie de mes privilèges. À mesure que j'avais pris position, à mesure de mes oppositions, j'avais finis par contrarier mon père d'avantage. Chaque fois que j'ouvrais la bouche, une nouvelle bravade voyait le jour et bien vite, notre relation ne fut qu'une série de mésententes qui m'avaient conduit à quitter la maison où j'avais passé mon adolescence. Bien entendu, avant de tomber dans les travers, qui m'avait conduit à demeurer là, dans le froid nocturne, sous ce réverbère, à l'affût du moindre bruit, j'avais cherché à m'en sortir par moi-même. J'avais tenté de travailler, j'avais un excellent niveau, des diplômes et assez de bagages pour finir dans une boite prometteuse, mais le miel, c'était transformé en poison et ce nom, ces origines que j'avais étaient devenus mon 'boulet'. Peu à peu, ces portes qui s'étaient ouvertes pour moi, se fermèrent et ces gens, ces connexions que j'avais établies choisirent d'agir comme si nous ne nous étions jamais rencontrés.

J'étais si fière, si sûre de moi, que j'avais décidé de travailler hors de cette sphère dans des commerces plus modestes, parmi ces gens que je connaissais qu'au travers de mes nombreuses bonnes, certaine que je pourrais trouver ma place, car j'étais en quelque part supérieure, mais... Les choses furent différentes. Je me suis alors rendus compte de combien tout ce que je possédais et tout ce que j'avais appris, m'était inutile dans cette sphère. J'étais... Incapable de communiquer, incapable de servir, d'accomplir une tâche manuelle, sans que cela ne vire au désastre. Ma capacité d'adaptation était quasi nulle et je n'avais pas la patience de changer cela. J'aurais pu me dire qu'ailleurs serait mieux, recontacter ma mère que j'avais ignoré toutes ces années, mais pour quoi faire ? Cela aurait été hypocrite. De plus, il y avait cette chose, cette sensation qui me retenait ici, à Séoul. J'ai poussé un long soupir, colorant mes cheveux de ce brun boueux tirant sur le vert foncé, alors que je sentais mon regard s'humidifier, mon corps frissonner plus encore, ne ressentant plus seulement le froid, mais aussi la peine.

-"Dis, cela t'embêterait de me filer un coup de main ?"

C'était assez curieux que j'eus prêté attention à cette voix. Je ne savais si c'était à cause du silence qui régnait dans les environs ou alors parce qu'à cet instant, j'avais eut envie de me sentir plus vivante, me sentir humaine de nouveau. La rue, les problèmes, la solitude, avaient cette dimension écrasante, déshumanisante, qui faisait croire que l'on existait plus vraiment aux yeux du monde ou alors seulement aux yeux de ceux qui nous voulaient du mal. Ainsi, on ne prêtait plus attention aux conversations, trop convaincu que ces êtres intégrés dans la norme, ne pouvait avoir baissé assez les yeux pour nous remarquer. J'ai levé les yeux vers ce type, qui devait avoir mon âge, qui, une cigarette au coin des lèvres, portait un carton gigantesque. C'était moi qu'il regardait, mon aide qu'il demandait.

-"Alors?"

Min-Ho. Je n'avais appris son nom que bien plus tard, un peu par hasard, alors que cela faisait plusieurs semaines que nous travaillons ensemble. Min-Ho, c'était ce type qui ne pouvait rester en place, qui avait toujours quelque chose à faire, et qui même lorsque ce n'était pas le cas, semblait toujours occupé dans son esprit. Il était en mouvement perpétuel et j'étais celle qui l'aidait à s'arrêter, celle qui le gérait. Lorsque j'étais arrivé dans cette boutique qu'il avait dans ce quartier oublié de tous, ce quartier magique où la pauvreté pullulait, j'avais passé des jours à tout organiser, des jours à m'occuper de ces comptes, de la propreté des lieux. J'étais si heureuse d'avoir cette chance d'être utile, mais aussi de ne plus avoir à m'inquiéter quant à ce que j'allais manger ou allais, j'allais dormir, que je faisais de mon mieux pour qu'il me garde, pour qu'il soit satisfait. Il m'arrivait même de fermer les yeux, un peu... Souvent, sur la provenance douteuse de certains produits magiques. Je n'étais pas aveugle et plus aussi naïve que je l'eu été, je voyais, j'entendais certaines choses et peu à peu, j'ai finis par comprendre que ce business, que ce qu'il faisait en vendant ces choses à ces gens, n'étaient pas vraiment légal, pire encore qu'en étant lié à lui, en tenant la boutique en son absence, je faisais partie de ce cercle. Pourtant, Min-Ho, n'avait rien de quelqu'un de sombre, bien au contraire, c'était une personne soyeuse, qui avait toujours les mots pour faire naître un sourire au coin des lèvres de la personne la plus maussade au monde. J'étais certaine qu'en venant en aide à ces gens, il ne pensait pas mal et qu'en quelque sorte il était naïf à sa manière.

Cet après-midi, j'étais de nouveau seule dans la boutique, lorsque j'ai entendu un bruit sourd dans l'arrière-boutique. Je me suis figé, pestant en réalisant que je n'avais pas d'arme à disposition, pas de baguette pour lancer le moindre sort. Dans un élan de stupidité, je me suis saisi de l'arme la plus proche, en la personne d'un balai, avant de me diriger vers la source du bruit. C'est là que je l'ai vu, sanglant, toussant et tremblant, affalé sur une pile de sac qu'il avait renversé, sans doute en tombant. Il a levé ses yeux vitreux vers lui, articulant un sourire sur ces lèvres maculées de sang.

-"Iseul... Un balai... Sérieusement ?"

J'aurais voulu trouver cela drôle, mais sur le moment, je n'ai fait qu'agir. J'ai rapidement bougé, m'emparant même de sa baguette qu'il avait toujours gardé dans sa main crispée, avant de lancer une flopée de sorts, que j'avais appris sans vraiment penser une seule seconde que ces derniers puissent m'être utile un jour. Lorsque ce fut fait, je me suis dépêché de débarrasser à la hâte un plan de travail, avant d'y réunir divers ingrédients et de composer différentes potions que je connaissais par coeur, utilisant cet ensemble de données que j'avais toujours pensé comme étant gardienne de mon futur et des objectifs que je devais remplir pour satisfaire mon père. En quelques minutes, les potions furent prêtes et je fus de nouveau à ces côtés, prête à les lui donner. Sa main ensanglantée, c'est posée sur mon poignet, avant que je ne puisse parvenir, son regard brillant de cette lueur emplis d' envies, que je ne lui connaissais que trop bien.

-"Tu m'as caché ces talents... Est-ce que tu réalises ce que l'on pourrait entreprendre, ce que tu pourrais entreprendre et combien nous pourrions aider de gens ici?"

-"Non Min-Ho, c'est hors de question."

J'avais su, depuis ce soir-là, que le sujet reviendrais sur le tapis, que je ne m'étais pas débarrassé de lui et qu'il voulait que je fasse ces potions avec ces produits illégaux, que j'aide ces gens, qui n'avaient certainement pas assez de fonds pour se procurer les produits de luxe qu'offrait le business de mon père, comme cette servante qui était décédé à présent, celle qui n'avait pu s'offrir quoique ce soit, même avec ce salaire que je pensais conséquent. Je savais à présent que mon père avait tort, que ce qui ne se soignait pas, ne le pouvais tout simplement pas. J'avais ainsi choisi de l'éviter, jusqu'à ce qu'il finisse par me coincer dans l'arrière-boutique, un soir, avec ce regard sérieux, cette cigarette toujours pendu à ces lèvres. Il n'a rien dit pendant de longues minutes, avant de finalement s'exprimer. Ce fut long, continu, écrasant, mais après cela, j'eus l'impression de connaître cet autre lui, le Min-Ho d'avant. Celui qui comme moi avait travaillé dur, celui qui avait suivi des objectifs bien définis et qui avait réussis, contrairement à moi. Il avait été un grand avocat, quelqu'un sur qui l'on pouvait compter, surtout si l'on disposait des fonds nécessaires. Il avait tout fait, des crimes haineux, aux crimes sexuels, de simple problèmes dans les affaires, au pillage de petites entreprises. Il avait fini détesté, mais riche, suffisamment riche pour ignorer les brimades et ceux à qui il avait vraiment fait du mal. Il avait longtemps était dans sa tour d'argent, pourtant, il n'avait jamais voulu cela. Il me raconta combien il s'était détesté, comment il avait tenté de taire la douleur avec des médicaments, de l'alcool ou simplement de la compagnie légère, sans réussir à se débarrasser de sa culpabilité qui l'avait dévoré tout entier. Combien il s'était senti poisseux et sali, sans pouvoir rien y changer. Jusqu'à ce qu'il s'en aille, jusqu'à ce qu'il change totalement de vie, jusqu'à ce qu'il atterrisse ici.

-"Je sais que je ne pourrais jamais prétendre obtenir le pardon de ces gens, mais... Si je choisis de regarder ailleurs, qui sera là ? Qui les aidera ? Je ne te dis pas que ce sera facile, loin de là, mais je sens que derrière ton nom, il y a beaucoup plus qu'une simple poupée de cire parfaite."

J'avais choisi de le faire, j'avais choisi de l'aider, de me perfectionner plus encore, de devenir quelqu'un d'autre, quelqu'un d'utile, quelqu'un qui ferait la différence.

VI- 1 +1 = 0.

Cette idée me trottait dans la tête depuis quelques mois. Cela faisait plusieurs années que je "travaillais" avec Min-Ho. Nous avons changé de local de nombreuses fois, utilisé bon nombres de subterfuges et d'idées pour échapper aux autorités, qui sous la pression de mon père avaient été plus insistantes, plus menaçantes. J'avais la sensation que nous arrivions à une sortie sans issue, que nous avions épuisés notre énergie, notre moral, mais aussi nos possibilités. J'ai poussé un soupir, avant de me laisser tomber dans le siège abîmé de notre nouvelle "enseigne". J'ai levé les yeux vers la sonnette de la porte, qui n'avait pas teinté depuis des heures, avant de regarder autour de moi. Tout était à sa place, propre et rangé, plus rien n'était à faire et je m'ennuyais ferme. Ignis, mon nouveau compagnon, n'avait de cesse de voler dans la boutique, sautant d'un meuble à l'autre, tout en faisant attention à ne rien renverser. C'était assez étrange qu'il soit là, que ce patronus que j'avais réussis à matérialisé soit là, juste devant mes yeux, à s'affairer comme s'il était indépendant, tout en étant l'incarnation, l'image parfaite de mes ressentis actuels. Ainsi, lorsque la porte s'ouvrit, lorsque le clairon retentit entre les murs silencieux, je me suis rapidement redressé, à l'affût et dégainant mon plus beau sourire, avant de le perdre presque instantanément en voyant qu'il s'agissait de mon meilleur ami.

-"Hey bien, tu penses réellement que c'est une façon d'accueillir un client ? Tu m'étonnes que le magasin soit vide."

Il s'est mis à rire, mais je sentais que son cœur n'y était pas, qu'il avait compris depuis longtemps, tout comme moi, que les forces de l'ordre n'avait pas seulement affaibli notre esprit, mais aussi la confiance qu'avaient nos clients en nous. Une fois encore mon père avait fait planer sur moi, sur nous la crainte et la sensation qu'il était tout-puissant. J'ai glissé mes doigts dans mes cheveux orangé, tirant sur le rouge profond, avant de m'exprimer. Ma voix ne tremblait plus, mon esprit était clair à présent et cela me semblait comme une évidence.

-"Détrônons-le."

Min-Ho sembla surpris, mais j'ai senti qu'il avait compris. J'ai contourné le comptoir, avant de me planter en face de lui.

-"Faisons-le de la meilleure façon possible, dans la bonne façon. Intégrons les forces magiques, rentrons dans les rangs pour exposer les ordures comme lui. Il a coupé les liens que nous avions dans l'ombre, il serait tant de l'attaquer sur son propre terrain."

-"Tu es beaucoup trop idéaliste Iseul... Ce genre de choses... N'arrive que dans les bds moldus que tu passes ton temps à lire."

J'ai hoché négativement la tête, pinçant mes lèvres, avant de soupirer.

-"Non, j'y crois. Tu l'as dis toi même, si nous ne le faisons pas, qui le feras? Et puis... Imagine tout ceux que nous pourrions aider, cette population que nous aidons n'est pas seulement malade, la corruption et le crime ne se limite pas aux potions... Min-Ho, tu veux une rédemption et je t'en offre une. Aide-moi."

Sans rire, j'aurais vraiment pensé à son expression qu'il m'aurait envoyé sur les roses, qu'il m'aurait lâché que je ne le connaissais pas et que je ne pouvais prétendre savoir quelle serait sa libération, comment il pourrait atteindre un pardon, mais, ce soir-là, quand nous avons tout les deux mis le feu à ce lieu que nous occupions, à notre maison, avec une bière moldu à la main, j'ai senti que les choses étaient sur le point de changer de nouveau, qu'un nouveau départ était possible.

Bien entendu, il avait toujours un écart entre ce que nous croyions faire de juste et la réalité, entre nos espoirs et la réalisation de nos objectifs et ce ne fut pas aisé. Intégrer les forces des aurors, fut une tâche ardue et longue, car, si je n'avais rien perdu de mon intelligence, je manquais cruellement d'exercice et de défense contre les attaques magiques. Pourtant, j'avais cette rage, cette envie au creux de mes tripes, qui me poussait à aller de l'avant, à me relever à chaque chute que je faisais. À force de persévérance et en partie à cause de la maîtrise poussé de mon don, don que j'avais utilisé pour passer inaperçu dans des affaires illégales lorsque je tenais la boutique, notamment, je pus obtenir une place au sein des forces d'intervention d'auror. Ma mission, était d'intégrer des organisations criminelles en usant d'un personnage ou alors, en prenant simplement la place d'un criminel que nous avions incarcéré quelques jours auparavant. Je devais reconnaître que c'était plaisant, un travail de longue haleine, qui allait en son sein l'observation longue de ces drôles de personnage, mais aussi l'action, celle de mettre en application tout ce que j'avais appris et d'exceller dans ce domaine, sous peine de mort. Ce n'était pas la première fois que j'avais trouvé ma place, loin de là, je m'étais déjà sentie utile aux côtés de mon meilleur ami dans l'illégalité la plus totale, ainsi, c'était la première fois que je pouvais m'épanouir en pleine lumière. Ce n'était pas tout à fait vrai, car, en raison de mon métier, j'étais assez isolé, peu de gens connaissaient mon identité et ce que je faisais réellement, pour ma protection et la leur. Bien entendu, il y avait des rumeurs, mais ces derniers étaient persuadé que d'une part, j'étais un homme en raison de mes résultats impressionnants et âgé, au vu du caractère avisé dont ils m'avaient affublés.

Si ce changement, cette évolution, fut une mise à l'épreuve pour moi, elle fut assez aisée pour mon compagnon de route. C'était comme s'il avait été attendu, comme si le fait qu'il choisisse de revenir, avait été le retour du messie. Bien entendu, si son ancien carnet d'adresses chercha à le contacter de nouveau, s'ils avaient cherché à l'accaparer de nouveau dans leurs filets en lui faisant miroiter argent et pouvoir, la déconvenue fut totale lorsque ce dernier se dévoua à aider exclusivement les aurors. Il finit par nous aider dans le taquage de nos cibles, mais aussi dans leurs inculpations, afin de s'assurer que tous ces efforts, toutes ces informations que nous recueillons ne soient pas en vain. Nous formions ainsi à nouveau une équipe, un tandem et cela me plaisait, beaucoup... Beaucoup trop. Au point que je ne pus ignorer la nature de mes sentiments à son égard. J'étais attiré par lui, j'aimais son sourire et cette folie qui le portait. J'avais changé à son contact, j'avais évolué en celle que j'étais à présent. J'étais devenue plus assurée, plus mature, j'avais un but qui était le mien, une vie qui était la mienne. Ainsi, lorsque le moment arriva, lorsque je pus enfin confronter mon père et ces actions douteuses, j'ai retrouvé l'espoir que j'avais perdu.

VII- Happend Ending.

Il avait raison, les happy endings n'existaient pas, ou alors que pour nous faire croire que tout était possible. Mon père, était impliqué dans des affaires beaucoup plus sombre que je ne le pensais. Sur toutes ces avancée dans la recherche sur les potions et les effets qu'il avait avancé, avaient été en grande partie trouvé grâce à des expériences illégales qu'il avait conduit sur son propre personnel, sur les servantes de la maison. Ainsi, ce fut sans surprise qu'il fut envoyé en prison pour ces actions terribles. Notre nom, fut traîné dans la boue, les sang-purs, qui nous soutenaient néanmoins, eux, étaient en colère contre moi. Ils pensaient que j'étais la cause de leurs malheurs, que si les horribles actions que mon père avait commises mettaient en lumière les leurs, que c'était de ma faute. J'étais celle qui avait fait tombé mon père, qui avait révélé toute cette polémique, mais je n'étais pas responsable de leur mauvais choix, du moi, c'était ce que je me disais... Au fond, je ne pouvais m'empêcher de ressentir un certain doute et je me détestais pour cela. Pourtant, même, dans le regard de ceux qui me félicitaient d'avoir agi comme je l'avais fait, je ressentais ce jugement. J'étais celle qui avait exposé les mauvaises actions, mais j'étais surtout l'enfant déshérité, la fille indigne, qui non-comptant de détruire une entreprise ancestrale, avait également récupéré les biens de cette dernière. Pour certains, j'étais une héroïne, pour d'autres un horrible monstre qui pouvait changer de visage et d'apparence à sa guise, un monstre sans cœur qui avait envoyé son propre sang dans les geôles du gouvernement. Avec ma nouvelle réputation, j'étais de nouveau en pleine lumière, sortant de l'ombre dans laquelle, mon père m'avait jeté, pourtant, ce n'était pas la lumière rassurante de mon adolescence, c'était une lumière crue, une lumière qui exposait tous mes défauts, comme s'ils étaient présentés sous un microscope. Exercé, mon travail devint impossible, demeurer en Corée en restant ce que j'étais, l'étais tout autant.

-" Tu penses à la retrouver n'est ce pas ? Cela fait combien de temps que vous ne vous êtes pas parlé ? En face-à-face, je veux dire..."

J'ai levé les yeux de ces lettres que j'avais retrouvés dans mon ancienne chambre pour observer Min-Ho, qui m'observait, appuyé contre le chambranle, son regard brillant d'intelligence et de malice. J'ai hoché négativement la tête pour lui exprimer que je ne savais pas, mes cheveux arborant une couleur similaire à celle d'un ciel pluvieux, chargé de nuages, mais nullement menaçant. J'étais juste triste et désemparé, nullement en colère.

-"Je vais m'en aller... Son dernier signe de vie remonte à Londres, je vais aller chercher de ce côté.."

Il m'était toujours difficile de lire ces émotions, même s'il semblait être ouvert et n'avoir aucune honte à exprimer le fond de sa pensée, il ne montrait pas ces véritables sentiments pour autant, il gardait cette part de mystères en permanence, en le camouflant derrière son humour. Pourtant, quand il s'avança vers moi, son regard ne quittant pas le mien, quand il encadra mon visage de ces mains chaudes, j'ai senti mon cœur bondir dans ma poitrine. Si proche. Je pouvais sentir son souffle contre mes lèvres, son odeur envahir mon espace, sa chaleur fusionner avec la mienne. Trop proche. Il posa ces lèvres contre les miennes, avant de m'embrasser jusqu'à ce que l'on perde haleine, avant de poser son front contre le mien. Le reste de la nuit ? Nous avons profané mes souvenirs d'enfance, tué les dernières brides d'innocences, repoussant la tendresse de l'ignorance à l'aide de mes cris. Son prénom franchissait mes lèvres d'une façon que je n'avais jamais usée, si tendre, si passionné. Je bégayais et j'en perdais mon souffle, mais cela n'avait pas d'importance, ce n'était pas de la crainte ou du manque de confiance en moi, c'était de la folie pure, de la folie liquide.

Le lendemain. Il avait disparu. Il ne restait que son odeur, que ces marques sur ma peau pâle, que ces souvenirs qui me faisaient sourire. J'avais compris son intention, j'avais compris ce qu'il avait cherché à m'exprimer et je savais aussi comme il pouvait aussi timide que stupide. Lorsque j'ai quitté la Corée du Sud cette nuit-là, je n'avais plus aucun regret.

J'avais bien entendu, entendu parler de la guerre qui s'était déroulé entre les sang-purs et les 'impurs' en Angleterre, nous avions à notre façon cette même distinction en Corée, même si c'était quelque peu différent et moins conflictuel, mais je ne m'étais pas attendu à ce que le pays soit autant ravagé par cette tragédie. Quand mon pays s'éveillait et que les luttes commençait, ici, les luttes avaient tout ravagés. Ce que ces hommes de pouvoir avait fait, était tout simplement ignoble et inhumain, et même si je n'étais pas personne à prendre, je ne pouvais m'empêcher de me sentir mal pour ceux qui avaient souffert, après tout, j'étais sang-pure moi-même. Pour compléter le tout, cette histoire de maladie qui ne touchait que les patronus, m'inquiéta plus que tout. Je m'étais attaché à Ignis, à son regard doux lorsqu'il arborait sa forme habituelle, à cette expression de ma colère la plus pure, lorsqu'il était sous forme d'aigle, alors je me suis décidé à me montrer prudente afin de nous préserver tout les deux.

Si j'avais pensé que retrouver ma mère serait aisé, je m'étais lourdement trompé. Il y avait bien entendu de nombreux indices qui me confirmait qu'elle était bien présente dans ce pays ou qu'elle y séjournait assez souvent, alors j'ai décidé de rester, tout en gardant les yeux ouverts. Je ne pouvais néanmoins pas rester là, sans rien faire, à l'attendre, à espérer qu'elle surgisse, sans m'y préparer. Ainsi, je me suis décidé à travailler pour le gouvernement sorcier anglais. J'avais brillé par mes exploits en Corée, et même si pour les sang-pur ma réputation était mauvaise, je savais que j'avais accompli mon devoir et que j'avais ma place dans ce genre de système. Je me suis orienté vers le domaine des mystères, consciente de la connaissance dont regorgeait cet endroit et peu désireuse de retourner sur le terrain, pas sans Min-Ho, pas dans ce contexte.


Dernière édition par Iseul A. Rhee le Dim 15 Avr - 3:01, édité 7 fois
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Message Re: "Believe nothing you hear, and only one half that you see."_Iseul
par Reine C. Delacroix, Ven 16 Mar - 1:02 (#)
Rebienvenue à la maison Brille
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Message Re: "Believe nothing you hear, and only one half that you see."_Iseul
par Invité, Ven 16 Mar - 9:26 (#)
re bienvenue chez toi Brille
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Message Re: "Believe nothing you hear, and only one half that you see."_Iseul
par Invité, Ven 16 Mar - 21:42 (#)
rebienvenue Haww
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par Charlie de Breteuil, Sam 17 Mar - 10:06 (#)
Que tu es belle Brille Hâte de dévorer encore ta plume Robert47cm Rebienvenue à toi Chou
Euphrasie Malefoy
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par Euphrasie Malefoy, Sam 17 Mar - 10:54 (#)
Elle est tellement belle Chou
Ouuuh une langue de plomb hihi Euphrasie va t’accueillir les bras ouverts Han!
Bon courage pour ta fiche Brille
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Message Re: "Believe nothing you hear, and only one half that you see."_Iseul
par Invité, Sam 17 Mar - 13:01 (#)
Merci à vous Brille

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Message Re: "Believe nothing you hear, and only one half that you see."_Iseul
par Invité, Sam 17 Mar - 15:15 (#)
Re bienvenue cute
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Message Re: "Believe nothing you hear, and only one half that you see."_Iseul
par Invité, Sam 17 Mar - 15:19 (#)
heize Twisted
elle est tellement belle
rebienvenue et bon courage pour ta fiche Brille
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Message Re: "Believe nothing you hear, and only one half that you see."_Iseul
par Invité, Dim 18 Mar - 11:44 (#)
Rebienvenue ici cute Courage pour ta fiche GNOE
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Message Re: "Believe nothing you hear, and only one half that you see."_Iseul
par Invité, Dim 18 Mar - 12:09 (#)
rebienvenue sur bp. Chou
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Message Re: "Believe nothing you hear, and only one half that you see."_Iseul
par Invité, Dim 18 Mar - 20:11 (#)
elle est magnifique Chou
rebienvenue parmi nous Daengelo
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Message Re: "Believe nothing you hear, and only one half that you see."_Iseul
par Invité, Dim 18 Mar - 22:14 (#)
Merci GAGA  Vous aussi vous êtes beaux ! hihi ceymwaPedro
O. Jill Peverell
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O. Jill Peverell
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Message Re: "Believe nothing you hear, and only one half that you see."_Iseul
par O. Jill Peverell, Lun 26 Mar - 13:51 (#)
Rebienvenue par ici :coucou:


Dernière édition par O. Jill Peverell le Lun 26 Mar - 16:03, édité 1 fois
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