Scaar est né le vingt et un Décembre dans une roulotte de fortune à quelques kilomètres de Kilkenny, sur la route cabossée qui rejoint Rosebury par les landes sauvages de Crosshaven. Le premier sourire qu'il aperçut fut le trait de peinture écarlate qui maquillait le visage du clown. Le visage de son père figé dans une perpétuelle extase burlesque. Le petit lardon n'avait pas conscience que cette image allait déterminer sa vie. Il fit ce que tous les rejetons font à l'aube de leur existence, il hurla jusqu'à s'en déchirer les poumons. Sa mère est d'origine russe, issue d'une lignée de sorciers illettrés exilée dans les forêts du mont Verhoïansk, à l'extrême nord de la Sibérie orientale. C'est pourtant le fleuve tumultueux de sa terre natale qui pulse dans ses veines comme un volcan, le rythme grave des révoltes ouvrières et le murmure dolent de la cornemuse. C'est un oiseau blessé, un guerrier désarmé par les vicissitudes de la vie. Sa personnalité fière et déterminée contraste avec l'aura poétique et mystérieuse qui brille dans son regard fuligineux, dans ce miroir de l'âme clair obscur qui reflète la complexité de l'être. Il est beau mais se moque de ce corps qui l'emprisonne, de cette carcasse charnelle qui l'asphyxie. Il a besoin d'espace, de plaines sauvages et de vastes plages en bord de mer. Il est tel un pur sang qui galope jusqu'à disparaître dans les couleurs pastels de l'horizon, une colombe qui virevolte dans les airs avant de s'échouer sur le rivage. Il rêve d'être extensible, de s'émanciper de cette enveloppe matérielle qui le cloue désespérément au sol. C'est un homme qui brandit le glaive de l'humour noir et de la nonchalance pour parer les coups du sort. Il rêve d'une vie simple et bohème, d'une cabane de pêcheur et d'une vie rythmée par les marées de l'océan. L'argent, le pouvoir, l'honneur... Toutes ces chimères qui s'étiolent avec le temps ne l'intéressent pas. Il veut de l'air pur et de l'immensité à perte de vue. Il veut pouvoir se sentir vivant, embrasser chaque sensation avec l'ardeur des premières fois... Les demi mesures l'ont toujours laissé de marbre ! Il éprouve du plaisir à détruire ce qui lui est inaccessible. C'est un amoureux de l'auto-destruction, la personnification de l'humanité paradoxale. Il forge l'épée qui tranchera sa gorge, arborant systématiquement cette image je m'en foutiste qui le poursuit comme une ombre et qui finit par se fondre dans sa réelle personnalité. A force de jouer le rôle du rebelle provocateur il ne distingue plus l'essence brute de son caractère. C'est Uroburos le serpent qui se mord la queue ! C'est un utopiste irlandais, fier comme un paon et rêveur comme un poète. Il méprise ouvertement les attaches matérielles, critique féroce et dénué de pitié qui s'acharne contre le système quitte à sacrifier son bonheur, vicieusement mutilé par sa gangrène révolutionnaire. Bref, c'est un irlandais...

Dans cette partie, vous pourrez parler du patronus de votre personnage, du lien qu'il a avec celui-ci, s'il s'adapte bien à la situation actuelle et des formes qu'il peut prendre. Minimum de 10 lignes.

ATTENTION: Les patronus sont apparus durant les vacances de Noël 1978 (nous sommes en 1979 dans le jeu), ni avant ni après.