Je ne vais pas vous mentir, mon histoire n'est pas vraiment des plus exceptionnelles. Enfin, si on part du principe que ce n'est pas à des moldus que je la raconte. Je suis née au mois de Mars alors que les dernières neiges d'Hiver fondaient et que les premiers rayons de soleil annonçant le printemps commençaient à apparaître à travers les nuages de moins en moins gris. J'ai un père, une mère, quoi de plus normal ? Mis à part que ces derniers sont des sorciers, mais ça, vous l'aviez déjà deviné.

Mon père, Lenny Brown, sorcier de sang mêlé et artiste dans l'âme. Officiellement, il est professeur d'arts et musiques magiques à Poudlard. Officieusement, il a réussi à faire de sa passion son métier, plus ou moins en tout cas. Il est du genre décontracté, à toujours trouver le moyen de rire ou de lancer une blague même quand c'est pas du tout le moment. Il a le don de captiver ses élèves lors de ses tirades interminables racontant l'histoire de tel ou tel musicien, de tel ou tel art. Mais une chose est sure, il trouvera toujours le moyen de conclure en citant son éternel idole, le moldu James Dean.

Il y a ensuite ma mère qui, je dois l'avouer est un peu plus complexe que cela. En fait mes parents, c'est deux caractères totalement opposés qui, à première vue n'ont rien à faire ensemble compte tenu du fait qu'ils n'ont vraiment rien en commun. Enfin mis à part le fait qu'ils soient fous amoureux l'un de l'autre.
Blake Brown (née Chatterton) est médicomage à Ste-Mangouste et a un parcours scolaire tout à fait remarquable. Elle a grandi avec sa grand mère, sa mère étant morte quand elle n'était âgée que d'un an. Je pense que ça doit être plus facile à vivre de perdre un parent quand on est encore dans un âge où on ne comprend pas tout mais il n'empêche que je sens que ma mère est triste. Après tout, même avec tout l'amour que mon arrière grand-mère portait envers sa petite-fille, il n'était jamais assez suffisant pour combler le manque de l'absence d'une mère, dont l'amour comme on dit, est plus fort que tout. Je pense d'ailleurs -je ne sais pas pourquoi- qu'il y a une ombre dans l'histoire de ma mère, un mystère inconnu qui souvent, m'enfonce dans des théories aussi tirées par les cheveux et improbables l'une que l'autre. Néanmoins fouine comme je le suis, je suis persuadée d'avoir raison quelque part et je compte bien le prouver.

A part ça, je suis aussi d'avis de dire que l'intelligence de ma mère a très certainement sauté une génération par ce qu'on peut pas vraiment en dire autant de moi. Pas que je suis demeurée non, c'est juste que je n'aime pas vraiment travailler, je me contente de mes facilités sans vraiment aller chercher plus loin. Je préfère passer mon temps libre à des activités plus intéressantes voyez vous. En parlant d'activité, je dois ajouter que j'ai horreur de toutes formes d'autorité. Vraiment j'ai du mal à suivre les règles, je préfère en faire qu'à ma tête quitte à parfois me retrouver enfoncée dans les ennuis jusqu'au cou. Je suis passionnée de musique depuis ma plus tendre enfance -lavage de cerveau paternel oblige- mais aussi de danse que je pratique depuis que je sais marcher. Grande sportive dans l'âme, à Poudlard je fais aussi partie de l'équipe de Quidditch de ma maison et je peux vous dire que les matchs me mettent dans un état second, vraiment, gagner est mon objectif et je n'hésite pas à me donner à fond et à mettre toutes les chances du côté de mon équipe.

C'est à 11 ans que je reçus enfin la lettre de Poudlard qui m'informait que j'avais la chance de faire partie de leurs élèves. Et quelle chance ! Bon ce n'était pas vraiment inattendu puisque j'avais déjà auparavant montré quelques signes qui faisaient de moi une sorcière, mais quand même, je n'oublierai jamais ce moment pendant lequel je me sentie comme la plus heureuse du monde.
Quelques semaines avant la rentrée donc, c'est en famille que je me rendis au chemin de Traverse, surexcitée comme jamais. Je me souviens que je n'arrêtais pas de sauter dans tous les sens, je touchais à tout ce qui avait la malchance de se trouver sur ma route (cassant deux-trois trucs au passage mais je me suis jamais faite prendre sur le fait). Le plus excitant ce fut ma baguette. Cet objet qui signifiait que je devenais enfin une vraie sorcière, cet objet avec lequel, je le sentais, je ferai des merveilles. Bois d'ébène, ventricule de dragon, 26.2 cm et inflexible. La sensation qui me submergea quand je pris le bout de bois entre mes doigts était difficilement descriptible. En un mot : Je me sentais puissante.

Néanmoins, le plus stressant avec tout ça était le choixpeau magique. Je suis d'ailleurs persuadée que si je m'étais retrouvée nez à nez avec un épouvantard ce jour là, il aurait pris la forme du choixpeau. Je savais où j'appartenais, il n'y avait qu'une maison dans laquelle je pouvais évoluer. Vraiment, c'était d'une évidence.