Introduction ♠

Matthew n'est pas perdu au sein de sa famille, il sait où il va et quel est son rôle mais surtout il sait qui il est. Il est Matthew certes mais ça c'est secondaire, il est avant tout un McLeod et un McLeod c'est être quelqu'un d'irréprochable, d'immaculé, respectable du moins auprès de la communauté des sangs-purs. Pour les sangs de bourbes ils ne sont qu'abjection, la grande famille à la lignée pure et en effet réputer pour abhorrer tous ceux qui ne sont pas digne ( d'après eux ) d'avoir une baguette en main et d'être appelé sorcier alors que de base ces né-moldus sont destinés à une vie maudite régis de banalité morbide. Qui sont-ils pour se permettre d'empiéter sur leur territoire, prendre leur savoir, adopter leurs créatures et jouer aux sports qui sont normalement consacrés qu'aux sorciers de pures souches. Rien, ils ne sont riens, voilà de quelle mentalité sont les McLeod et de quelle joyeuse fratrie fait partie Matthew. Qu'il vous déplaise ou non, il portera le message de sa famille dans son regard et de ses lèvres immergeront sa voix qui vous soufflera qu'un Sang-Pur est tout ce qu'il y'a de vertueux et quand ont se met en travers de leur chemin, une voie inextricable et douloureuse viendra les accueillir.

Les McLeod ? L'affres des sangs-impurs.

Première leçon. ♧

Attirer l'attention d'Arthur McLeod n'était pas une chose facile, Cassio et Matthew en étaient bien conscients et se livraient un combat éreintant, qui d'eux deux seraient le fils prodigue de cet homme qu'ils avaient tous deux comme modèle, une figure paternelle exemplaire ( de leur point de vue) qu'ils se devaient de ne pas décevoir. Un jour alors qu'ils allaient à la rencontre de leur tante Lucy à Ste Mangouste pour soigner Matthew accompagné de son père qui, mal tomber s'était blessé, firent une rencontre malheureuse à l'accueil de l'établissement. Alors qu'ils attendaient sagement que Lucy trouve un moment dans son emploi du temps chargé pour venir à leur rencontre, Arthur fixa quelqu'un, ce fait étant rare son fils suivi son regard. Comprenant que son rejeton était piqué par la curiosité, il s'expliqua tout naturellement.

— C'est un sang de bourbe, je l'ai rencontré au ministère. Les gens de son acabit devraient fréquenter les hôpitaux moldus, il devrait y'avoir une loi pour ça, ajouta-t-il en observant le concerné avec médisance.

Matthew acquiesça et contempla le né-moldu comme s'il était une bête de foire, en vérité c'était la première fois qu'il en voyait un ( les McLeod évitaient un maximum de mélanger leurs enfants à ce genre d'individu ). Peut-être en avait-il déjà croisé en ville ou ailleurs mais ces fois-ci personne ne le lui avait pointé du doigt. En examinant ce garçon chétif au teint bleu ( surement le pourquoi de sa présence à l'hôpital ) et aux cheveux auburn, il se posa une question, qu'est-ce qui le différenciait vraiment de lui ? De son père ? De ses frères ? Des sang-purs au final... C'étaient de gens indignes de pratiquer la magie parce qu'ils avaient vu le jour dans la mauvaise famille ou c'était plus alambiqué que ça ? C'est à ce moment-là que les questions vinrent vraiment le tarauder. Physiquement, mise à part sa peau bleutée, il n'avait pas l'air d'un monstre comme il se l'imaginait, c'était un sorcier. Non ce n'était pas un sorcier, c'était un prestidigitateur qui se gausse des vraies valeurs de la magie, c'était un imposteur, il devait être traité comme un pariât. Son père pensait comme ça mais bon sang, pourquoi il avait du mal à faire comme lui ?

Deuxième leçon ♞

Enfant, Matthew a été l'un des plus réprimandé de la fratrie, il était infatigable tout comme Lewis mais ce n'était pas ça que lui valait le plus de sermons, c'était plus complexe que ça. Le brun était malade, une maladie gênante qui mettait dans l'embarras ses parents et qui distrayait énormément ses frères à l'époque ( à force ils s'en sont tous accoutumé ) , vous allez très vite comprendre pourquoi.

C'était une brumeuse matinée d'octobre, sa mère Ludvina l'avait prié ainsi que son frère Lewis de la suivre au chemin de traverse pour leur acheter de nouveaux vêtements, cela ennuyait beaucoup le petit garçon mais en toute circonstance il ne devait pas le montrer et sourire, pourquoi ? C'est un McLeod tout simplement. Quand ils pénétrèrent dans la somptueuse boutique de Tissard et Brodette, l'enfant commença à se triturer fortement les doigts en regardant sa mère et son regard était sans appel, il ne devait pas se permettre un seul impaire.

— Que puis-je pour vous ? Demanda la vendeuse âgée au visage amène.

— Mes garçons ont besoin de nouvelles chemises, ça grandit vite à cet âge là.

Lewis qui était plus petit et donc un peu plus dissipé commençait à gesticuler de lassitude, Ludvina le maintenu fermement par les épaules pour l'obliger à bien se conduire. Pendant ce temps-là, la dame prit Matthew sous son aile et prit ses mesures à la manière sorcière. ( Le ruban se mouvait tout seul avec énergie et une fois un membre mesuré, il se présentait à son propriétaire pour que celui-ci relève la mesure )

— Alors mon petit quel âge as-tu ?

Il n'était pas timide, voir même pas du tout mais, dans ces moments-là il savait qu'il fallait mieux tenir sa langue. Complètement figer et livide, sa mère émit un grondement, un bruit provenant du fin fond de sa gorge qui annonçait une remontrance, il détestait ça.

— Sois poli, répond à la dame. L'encouragea sèchement sa génitrice.
— J'ai sept ans p*tain, il baissa les yeux et serra les poings, il allait passer un sale quart d'heure.

Sa mère l'attira en dehors du magasin alors que son frère le regardait d'un air peiné s'en extraire. Elle s'agenouilla face à lui devant la boutique et lissa les plis de sa chemise le visage tiré par l'embarras et les mains tremblantes de colère.

— Tu l'as fais exprès, ne mens pas à ta mère.
— Non.
— Ne me mens pas, insista-t-elle d'un ton rêche.
— Non, souffla-t-il d'un timbre se voulant intentionnellement insolent, la fixant avec provocation
— Bien, si ce n'était pas intentionnel va t'excuser.

Elle se redressa et poussa son fils à l'intérieur du magasin, celui-ci vint présenter ses excuses, des paroles amères qui de son selon lui n'avaient pas raison d'être car oui, Matthew était réellement malade. Atteint du syndrome de Gilles de la Tourette et ce n'était pas une maladie facile à vivre. Ce n'était pas comme être aveugle ou ne pas avoir usage de ses jambes, ce n'était pas quelque chose qui attisée l'empathie des gens. Heureusement avec l'âge ce syndrome s'est estompé et ne se manifeste que lorsqu'il est en proie à un sentiment fort et déconcertant, la colère, la gêne, la peur... Malheureusement d'autres TOC se sont manifestés très tôt, comme une malédiction qui venait s'abattre sur lui, les McLeod étaient censés être irréprochable non ? Il avait une obsession pour le chiffre trois, ça se traduisait le plus souvent par répéter trois fois la même chose, comme vérifié si la porte était bien fermée, s'il avait bien emmené son livre de potion avec lui, fermer et refermer son blouson. Ça pouvait aller, quand il était en période de grand stress, à appeler les gens trois fois successivement, pour des bagatelles, juste histoire d'avoir son quota de chiffre au compteur et quand on lui empêcher d'effectuer un de ses rituelles comme celui du coucher, où systématiquement il pliait et déplier ses affaires pour le lendemain, là le vert et argent devenait agressif voir paranoïaque. Ça ne frisé pas non plus l'urgence de le faire enfermer à Ste Mangouste ! Mais c'était assez inquiétant et spectaculaire quand on avait pas l'habitude d'y être confronté.

Il vivait plutôt bien sa maladie lorsqu'il était dans le cocon familial ( même si c'était sous tension lorsque ça devenait envahissant ) par contre à l'extérieur c'était horrible. Du coup il ne parlait pratiquement jamais lors des grandes assemblées où étaient agglutinés les gens de la haute. Il se rappelait toutes fêtes et les diners où ils avaient été conviés lui et sa famille. Pour cacher son " problème " ils l'avaient fait passer pour un grand timide ne pouvant pas aligner un mot face à une foule. On le prenait pour un effarouché coincé et ça exulter pas mal Lysander qui le poussait à bout juste pour déclencher sa maladie, tandis que Lewis prenait sa défense. Lewis était sans doute son frère préféré, il le comprenait mieux que les autres et une alchimie positive entre eux s'était établi dès leur enfance.

L'un des moments qui avait marqué l'enfance de Matthew était les réunions importantes du ministère où son père aimait le trimballer et l'exhiber comme l'un de ses trophées, ça le remplissait de joie ( même s'il était contraint à minimiser ses paroles en public ). Pas parce qu'il trouvait les réunions super intéressantes ( d'ailleurs elles ne l'étaient pas, du moins du point de vue d'un garçonnet ) mais parce que son père était fier de pouvoir le présenter à ses collègues, ses amis, ses supérieurs. Il a tellement d'amour et de respect pour son géniteur qu'il a décidé de suivre sa voie, d'où son choix d'orientation le prédestinant à une carrière dans le monde de la justice magique. Oui, il désire terriblement l'affection et l'estime de son père, plus tard si on pouvait dire de lui qu'il était bien le fils de son père, il aurait réussi son objectif.

Troisième leçon ♢

Le temps façonne les jeunes esprits, nous entrons dans son adolescence. Courtois, éloquent et fourbe jusqu'à la pointe des cheveux, il a eu le temps de comprendre que le monde ne tournait pas comme on l'imagine lorsqu'on est enfant. On lui a apprit à être un homme aux valeurs sures, celles qui l'aideront à se faire une place dans le gratin de pureté sorcière. On l'a modelé afin qu'il devienne un fils idéal, trop parfait de surface mais ravagé de l'intérieur. Les doutes étaient devenus ses fidèles amantes, celles qu'il voulait étrangler à mains nues. Quelle était la nature de ses songes tortueux me demanderez-vous ? Eh bien un peu de tout, comment fonctionne le monde, pourquoi il y'a des moldus sur terre, pourquoi nous ne sommes pas tous sorciers, pourquoi tout simplement la race humaine n'est pas égale ? Dès son enfance on lui a bourré le crâne avec une seule vision du monde, celle des sangs-purs extrémistes. Il ignorait quel camp était le plus juste mais ce qu'il savait c'est qu'il n'en changerait pas, même si un jour ses questions venaient lui soufflaient l'illumination que les paroles de ses parents étaient complètement ahurissantes et vils comme pas possible, il resterait de leur côté, celui des forts, celui dans lequel il avait grandi et respecté les valeurs depuis toujours. Pourquoi en changer du jour au lendemain et déshonoré les siens ? Il était en accord avec lui-même la majeure partie du temps, il comprenait l'aversion de sa famille pour ces êtres " inférieurs " comme les décrivaient son père mais, méritaient-ils vraiment qu'on les haïsses...? C'est ainsi qu'il développa un intérêt étrange pour les moldus, leur mode de vie, de fonctionnement, leur culture, leur économie mais surtout le fait qu'ils arrivent à survivre dans un monde où la magie n'est que dans les livres. Jamais, il aurait préféré même mourir, qu'aller voir son père et lui exprimait son besoin de savoir sur la population moldu. C'était sa double vie à lui, personne ne devait savoir, quelle honte ça serait... Il ne voulait pas devenir un rejeté de la famille comme sa petite soeur Cracmole. D'ailleurs il n'y avait aucun lien d'amitié entre eux, ils s'ignoraient et tout aller dans le meilleur des mondes pour chacun. Quelquefois il s'en voulait de la laisser de côté, il s'imaginait être à sa place et se demandait dans ces moments-là s'il aurait pu vivre avec autant de rejet sur la conscience et de savoir qu'il était une honte mais pire encore, un fardeau pour les siens. De loin, lorsqu'ils étaient seuls, il se permettait de lui accorder un sourire ou de lui glisser un mot gentil quand elle avait réussi un de ses devoirs moldus, néanmoins il restait un personnage secondaire dans la vie de Violett et ça le culpabilisait atrocement.

Appliquer ses connaissances ♔.

Un beau jeune homme au destin tout tracé et à la carrière brillante prédite par ses excellentes notes en cours. Que dire pour conclure tout ceci ? Rien ne le fera dévier de ses idéaux familiaux, il veut et sera le portrait rutilant de son père, restera froid et distant avec ceux de sangs-impurs qu'il traitera comme de vulgaires bons à rien ( tout en subtilité ), ce qu'ils sont après tout. Il régira sa vie avec une habilité circonspecte, se servira de ceux dont il a besoin pour gravir les échelons et restera un éternel tourmenté en ayant l'impression de vivre une vie qui n'est pas faite pour lui mais qui au final aura tout de même était choisi par son acteur principal. Que deviendra-t-il dans l'avenir ? Qui sait, ce qui est sûr toutefois c'est qu'il est et restera jusqu'à la fin de ses jours un McLeod.