BELLUM PATRONUM


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I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas
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Message I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas
par Invité, Sam 31 Aoû - 13:20 (#)
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Silas Ludvik Mortensen
FEAT. Federico Cola
20 ans ϟ Medecine Magique ϟ Python de Children & Serval Noir ϟ Né-moldu

Nom; Mortensen, né Engen  Prénom; Silas, né Ludvik  Âge; 20 ans, né le 3 Mars 1959 Nationalité; Norvégien, né à Verdal Statut de sang; Né-moldu
La plume gratte le papier encore quelques secondes avant de s'en redresser, quittant le fin parchemin blanc cassé alors que le sorcier soupire doucement. Ecrire son nom, action simple et relativement banale normalement, relève toujours d'un effort considérable pour lui. Il n'a pas formé ces lettres depuis des années, et aurait largement préféré s'en passer. Engen. Le lire lui suffit pour lui rappeler combien il abhorre ce nom, ce nom qui ne lui fait souvenir que trop bien de sa famille. Ou plutôt, de son ancienne famille. L'avait-elle au moins été? Lorsqu'il la compare avec les Ingherneils, il ne peut que se dire que non, que ces gens s'étaient contentés d'utiliser ce mot comme prétexte pour avoir le droit de lui faire subir tout ce qu'ils lui ont fait. Silas n'est pas le genre de personne a rester centrer sur le passé et les événements s'étant déroulés à cette période de sa vie, mais il ne pourrait pas affirmer que tout n'est pas ancré quelque part en lui, tout comme dans sa chair. Là, à son poignet gauche, réside cette marque en forme de croix qui ne s'en est jamais aller. Une marque de brûlure qui, malgré tout, s'est étirée, atténuée avec le temps, qu'il préfère faire passer pour une marque de naissance. Ses yeux se baissent sur celle-ci alors qu'entre ses doigts se trouvent toujours la plume de couleur clair aux reflets bleutés. Il se souvient de la douleur cuisante, insoutenable, lorsque sa chair cédait sous le métal brûlant. Objet étroit, de petite taille, qui l'a pourtant entrainé jusqu'aux portes de la folie lorsque la jeune femme, trop accrochée à un monde construit de ses propres mains – et celles de substances sûrement tout aussi légales que ses pratiques, sans aucun doute – l'avait appuyé contre sa peau. Moment qui n'avait que renforcé cette fissure en lui, ce déchirement. Parcelle détruite, trop grande, trop importante, qui avait finit par entrainer avec elle toutes celles déjà présentes, jusqu'à provoquer cette lésion, cette cassure au niveau de ses tissus nerveux. Une surchage électrisante qui lui vaut désormais cette particularité, celle de ne plus ressentir la douleur comme étant pénible, d'en être indifférent. Elle est présente, s'insinue en lui, mais ne lui vaut jamais rien de mauvais, tout comme rien de bon. Son corps ne réagit plus automatiquement, encaissant sans broncher tout ce qu'il subit sans ressentir la moindre envie que tout ceci s'arrête. A cette pensée, Silas retourne sur le parchemin de présentation demandé, allant directement à la case particularité pour y inscrire la sienne. Asymbolie à la douleur. Les lettres de caligraphies s'inscrivent profondément dans le papier, alors qu'il songe un bref instant qu'au moins, cette particularité est en phase avec son caractère. Cette habitude qu'il a de tout encaisser, de pouvoir tout supporter. Sauf lors de ses rares crises, qu'il cache aux yeux du monde, lorsqu'un trop plein d'émotions dirigent ses actes et qu'il s'isole pour laisser libre court à toutes celles-ci. En général, il casse, brise des choses, pour les réparer par la suite et se reprendre aussi vite que cette tornade en lui n'est venu. Contrairement à ce côté de sa personne, qui contraste parfaitement avec son caractère, l'asymbolie à la douleur ne lui permet pas de ressentir des piques désagréables et douloureuses. Ce qui, en soit, n'est finalement pas plus mal pour lui, comme si son corps désirait enfin le protéger de ce que les autres peuvent lui faire vivre. Ses sourcils se froncent légèrement alors que sa main droite part servir d'appui à son visage, qu'il pose dans sa paume. Les yeux rivés sur le dossier, il tique un instant avant d'aller rapidement écrire ce qu'il a conscience d'être, dans la case traits principaux du caractère. Calme. Un rapide mot griffonné de son écriture soignée et italique alors qu'un sourire prend possession du coin de ses lèvres. Il n'a jamais été le genre à s'énerver pour un rien, ni à prendre tout au pied de la lettre.

Plissant les yeux, il part mordre le bout de sa plume en redressant la tête, fixant son regard vert/marron sur la fenêtre. Que pourrait-il être sûr d'inscrire à cette case-ci? DéterminéSouffle le serpent enroulé devant lui, de sa voix fluette et sûre d'elle. Lui lançant un regard en coin, le brun avait hésité quelques secondes avant d'aller l'inscrire à son tour, rajoutant un mot pratiquement semblable mais tout aussi vrai, aux nuances qui lui est propre. Ambitieux. Il vise haut, et il le sait. Il l'a toujours fait, et n'a jamais voulu baisser les bras. Une caractéristique qui ne lui fait aucunement défaut. “C'est mon dossier Sjel, tu n'as pas à le remplir à ma place, même si je t'en remercie.” Répond-il de son ton posé, aux intonations amicales, concernées. Un bref rire léger rempli son esprit, mais s'estompe rapidement lorsque le serpent glisse le long de la table pour aller se réfugier sur le bras du jeune sorcier, qui fronce immédiatement les sourcils en posant ses yeux hazel sur le python de Children. “Va te poser de l'autre côté.” A nouveau ce ricanement doux, avant que la voix féminine ne retentisse une nouvelle fois. “Tu pourrais rajouter Autoritaire, il n'est pas rare que tu le sois, Silas. Même si je le vois comme une qualité, tu le sais bien” Prenant l'espace d'une seconde une mine songeuse, le brun ne perd pas plus de temps pour aller l'inscrire à son tour. Sjel n'a absolument pas tord, qui plus est, il lui fait suffisamment confiance pour cela. Le plus Mature de la plupart de ses entourages, Silas est cette personne réussissant à se faire entendre, à ordonner ce qu'il est le mieux de faire selon lui et la situation, à réussir à réfléchir avant de vouloir agir. Et ce trait en particulier se ressent d'autant plus par sa légère paranoïa habituelle, qui le pousse à toujours se pencher sur chacune de ses actions, quitte à ce que cela en devienne absolument horrible. Le sorcier n'a que trop conscience de cette chose en particulier, mais n'arrive tout simplement pas à vouloir faire autrement, trop porté sur les conséquences de chaque chose qu'il pourrait dire ou faire. “Ton passé t'a bien troublé, Silas. Tu as beau paraître simple et quelque peu Monsieur Parfait aux premiers abords – malgré ton attitude un peu hautaine, et ne ricane pas, je ne plaisante pas – tu es parfaitement complexe dans ton genre. Tu n'agis pas sans peser le pour et le contre et, sache le, cela te portera préjudice.” Continue le patronus de sa voix légère mais tout à fait sérieuse. Le sorcier se contente de se laisser un peu aller en arrière, profitant que personne ne soit dans la salle pour casser son attitude un peu trop sérieuse, un peu trop hautaine comme le précise le serpent. “Je ne te contredis pas, Sjel. Simplement, tu sais très bien que je fais ça parce que j'ai toujours peur de décevoir, ou de retourner dans cet enfer. J'ai beau l'avoir mit derrière moi, parfois j'ai... Je ne sais pas... J'ai comme l'impression de sentir les flammes quelque part, comme s'il m'attendait parce que j'aurais fais un faux pas.” “Mais décevoir qui Silas? Les autres, ou toi-même?” Il avait légèrement déglutit, tournant son regard vers la plume qui tournoie entre ses doigts. “Je n'en sais rien.” “Tu n'y retourneras pas. Tu ne seras pas mis à l'écart, dans ce monde, tu t'y mets parfois tout seul sans t'en rendre compte, comme une sale habitude provenant de là-bas, de ce monde dégoûtant qui t'a tant haït. Tu ne seras pas mal vu au point de revivre l'abandon, la trahison... Ou la souffrance.” “Je suis indifférent à cette dernière, Sjel. Tu devrais retirer ce dernier point.” “Celle intérieure, si.” Il hausse les épaules, se redressant pour se pencher à nouveau sur sa feuille, inscrivant sous l'oeil intéressé de son patronus un nouveau mot. Méfiant. “Je n'y peux rien si je n'arrive pas à faire confiance comme je le devrais. Enfin, si... Je devrais y faire quelque chose. Mais j'y arrive pas... Je suis vraiment... Nul.” “Silas! Cesse de rabâcher une chose aussi stupide, tu veux? Ce que tu as vécu t'oblige à être ainsi, c'est comme ça, c'est dans ta nature désormais. Tu préférerais t'en remettre aux autres, alors qu'ils sont capables de tout, et surtout du pire?” “..Non.” Un soupire l'anime brièvement, avant qu'il n'aille inscrire autre chose, sous le sifflement amusé de son serpent. Distant. “Ne te moque pas.” “Oh je ne me moque pas, disons juste...Que tu aurais plutôt pu inscrire introverti. Et hautain.” “Cesse de dire que je suis hautain par Merlin.” “Ne prétend pas le contraire, ton habitude à sembler si inaccessible par méfiance te rend un brin arrogant. Et ta manie de toujours tout vouloir faire bien pour acquérir une confiance en toi qui te fait défaut n'aide en rien.” “Je ne suis pas a... Oh et puis, si ça peut te faire plaisir. Et je ne suis pas introverti, la preuve, je peux très bien aller vers les autres.” “Oui, par fausse envie de le faire pour faire un peu plus tes preuves.” Il lève les yeux au ciel, caressant du bout des doigts la plume entre ces derniers.

“Crois-tu que je pourrais inscrire 'a énormément besoin de faire ses preuves parce qu'il n'a vraiment pas confiance en lui et qu'il a tout simplement peur de tout mal faire dans ce qu'il entreprend, ce qui le rend parfois maladroit' ?” Un ricanement lui répondit, attirant un léger sourire sur ses propres lèvres. “Je ne pense pas non, à moins que tu abandonnes enfin le fait de vouloir paraître si bien auprès de tes professeurs, quitte à ne pas être totalement sincère envers toi-même.” “Peu importe, je ne vais pas écrire une chose pareille.” Soupire-t-il en retour. "J'ai simplement besoin de me sentir... Doué." Le serpent hoche la tête, allant se réfugier autour de son cou, sifflant doucement à ses oreilles. "Je le sais, Silas. Mais tu l'es. Vu le temps que tu passes à travailler, tu ne peux tout bonnement pas dire que tu ne l'es pas au moins un minimum!" Le sorcier secoue légèrement la tête, amusé, avant de répliquer. "Tu dis ça surtout parce que tu en as marre de me voir dans mes livres." "Peut-être aussi un peu oui." La plume repart d'instinct gratter le papier. Travailleur. "J'ai besoin de travailler, Sjel. C'est vraiment une passion, qui plus est, ça me permet d'être reconnu pour des capacités que j'obtiens au fil du temps." Le serpent siffle joyeusement, avant d'atteindre le parchemin à son tour et de se pencher, amusée, vers les lignes remplies près des traits de caractères. "Ajoute que tu te noies totalement dans tes études, après le fait que tu es un irrévocable passionné." Le sorcier lui lance un regard avant de secouer la tête, un sourire aux lèvres, tout en inscrivant tout de même le mot indiqué. Lui-même ne peut que l'affirmer. Passionné. Puis, il gratte le parchemin à nouveau. Sérieux. "Ca pour l'être... Tu l'es même beaucoup trop si tu veux mon avis!" "Ton avis m'intéresse toujours, Sjel" Réfléchi. "Tu acceptes enfin d'écrire ce que je t'ai soumis comme idée hier? Tu y réfléchissais encore, c'est bien ça?" "...A peu près, oui." "Irrécupérable, Silas." Un léger sourire en coin flotte sur ses lèvres pendant plusieurs secondes, avant qu'il ne retourne s'adosser un peu plus encore contre sa chaise, songeant encore aux études et à la place qu'elles ont dans sa vie. "Les études, c'est ta vie j'ai envie de dire." "Les études ne sont pas aussi incertaines que la vie, Sjel." Peut-être pour cette raison également que le sorcier les apprécie autant. Une science souvent exacte, parfois incertaine mais aux hypothèses posées et expliquées. Sa soif de connaissance ne lui vaut que cette envie de calquer son existence sur elles, désireux de paraître enfin normal, d'avoir enfin un court de vie comme il devrait avoir, sans mauvaises surprises, sans chemins sinueux. Elle lui vaut également ce désir de s'intéresser à tout, notamment aux dragons et à sa famille. A cette passion commune qui les anime. Il aide, bien évidemment, mais trop porté sur la théorie plutôt que la pratique, il reste quelqu'un ayant bien trop peur d'être maladroit face à sa famille pour vraiment les suivre dans tout ce qu'ils entreprennent. Il n'est pas le genre à hésiter à aider, Silas est le genre silencieux, posé, distant mais aidant, toujours présent pour la famille qui l'a recueillit, qui l'a aidé à savoir qui il est en partie. Bien qu'il ne se sent toujours pas vraiment à sa place, il est enfin à l'aise parmi d'autres personnes. Et c'est un grand pas pour le sorcier. "Tu ne te sens à ta place nul part, Silas." "Je le sais bien. Tu veux que je l'inscrive sur le papier?" "Non, ça ira" ricane le serpent. "Comme si tu m'aurais écouté de toute manière." Le brun secoue légèrement à la tête, se frottant le front alors qu'il essaie de chasser ces pensées. "Je ne leur dis même pas à eux, pourquoi le dirais-je au corps enseignant?" "Tu caches bien trop ce que tu ressens." "C'est un de mes traits principaux. Que je n'inscrirais pas, inutile de siffler de la sorte." "Rajoute Mystérieux, ou bien Secret, dans ce cas" "Ca ne sert à rien d'insister" Répond-t-il assez froidement en enfouissant son visage dans la paume de sa main.

"Oh! Voilà autre chose que tu devrais mettre, 'a tendance à se montrer froid'. '... Et même envers son charmant patronus!' " Passant sa langue sur ses lèvres, Silas se redresse, allant passer son pouce sur la tête du serpent en une caresse légère et un pardon silencieux, écoutant le léger sifflement ravi de Sjel. "Tu sais bien que je ne t'en voudrais jamais. Contrairement à toi, je ne suis pas quelqu'un de rancunier.""Je ne le suis qu'en partie seulement. Je n'arrive pas à l'être totalement quand j'aime vraiment la personne... Comme... Les Ingherneils. Je ne pourrais pas leur en vouloir autant qu'aux autres malgré ce que certains me font vivre." "Sirruuuuush" Siffle joyeusement le serpent en s'enroulant autour du bras droit de Silas. "Par exemple." Se contente de répliquer le sorcier en soupirant doucement. "Ca ne t'empêche pas de vouloir le protéger. Tu es quelqu'un d'assez Protecteur envers les gens que tu aimes tu sais ça?" "Je ne dis pas non plus que je l'apprécie." "Tu ne le dis pas, non. Il y a beaucoup de chose que tu ne dis pas." "Hmm.." Murmure-t-il avant de se pencher à nouveau sur le dossier. "Tiens, signe particulier... Je peux inscrire "Maudit" tu crois?" Un sifflement mécontent lui répondit cette fois-ci, lui faisant étirer le coin de ses lèvres. Son passé, son présent, tout en lui lui fait croire qu'il l'est. Ce qu'on lui a rabâché sans cesse durant des années s'est inscrit en lui, et ce mot, il l'identifie désormais bien trop à sa personne. A son don, notamment. Cette possibilité de voir des événements plus ou moins grossièrement, sans pouvoir y faire quoique ce soit. De ne pas pouvoir être normal, comme il l'a tant désiré, de ne pas pouvoir suivre une existence comme il en rêvait, à l'âge de cinq ans, prostré derrière sa fenêtre en observant le monde vivre à l'extérieur. Sans pouvoir le rejoindre. A cette pensée, il se crispe, déglutissant légèrement alors que ses prunelles s'assombrissent. "Silas." Interpelle la jeune serpent, détestant le voir se plonger dans un passé qu'il ne confie à personne, et qu'il n'aurait peut-être même pas confié à elle, si elle ne partageait pas son esprit, si elle ne voyait pas aussi clairement ses souvenirs. Trop secret, le sorcier n'a jamais voulu laisser tout ceci sortir de sa tête, peut-être parce qu'au fond, la peur véritable de retourner dans ce cauchemar réside. Peut-être parce qu'au fond, il n'a que trop peur d'être jugé à nouveau pour ce qu'il a peur d'être réellement. Voyant qu'il ne réagit toujours pas, le serpent glisse jusqu'à ses doigts tenant la plume, et plante légèrement ses crocs. Silas réagit à peine, revenant néanmoins à la réalité en posant ses yeux sur le patronus. " Pardon." Se contente-t-il de prononcer, agitant légèrement ses doigts pour détacher les crocs de là, pourtant parfaitement incrustés dans sa chair pour faire ressentir à quiconque de normal une douleur lancinante. "Cas de force majeur, c'est moi qui m'excuse. En plus, je te signal que moi, je la ressens, la douleur! Et ça fait un mal de chien. Mais il n'y a que ça qui marche, alors... Je veux bien me sacrifier ne serait-ce qu'un peu" Le sorcier hoche la tête, retirant ses doigts du parchemin pour qu'aucune goutte de sang ne s'y perde. Sang-froid. Le mot s'inscrit de lui-même une fois un sortilège de soin lancé sur ses doigts, bandant très légèrement les pointes rouges d'où s'échappe un filet de sang qui risque d'entacher ce qu'il vient d'écrire. "Je ne voulais pas que tu ressentes cette douleur, Sjel" "C'est moi qui me la provoque..." "Quand bien même, tu ne devrais pas" "Tu sais, on a beau te qualifier parfois d'Egoïste de par ta manie de te renfermer sur toi-même lors de certains moments quitte à oublier un peu ce qui t'entoure, moi je te trouve très Attentif à ton entourage... Et je suis persuadée que je ne suis pas la seule!" "Je sais. J'ai vu." Sjel se tend légèrement, baissant la tête. « Et j'aurais préféré ne pas voir »


a little something from you.

Il était très tôt, le soleil commençant uniquement à se lever alors que quelques flocons de neige venaient à nouveau recouvrir la cime des arbres. Le sorcier était profondément endormi, plongé dans un rêve qu'il aimait qualifié d'enfer personnel. Les images défilaient, se succédaient, rendues floues par son incapacité à vouloir accepter une telle partie de lui. Sa tête posée sur ses bras, allongé sur le ventre, il ne cessait de tiquer, de bouger pour reprendre par la suite cette position sans s'en rendre évidemment compte. L'une de ses jambes partaient sans cesse se pliée, dépassant parfois du lit alors que la couette, sous les nombreuses agitations des membres inférieurs du brun, avait chuté au sol. L'air frais de la pièce l'aurait certainement réveillé s'il n'était pas ailleurs que dans sa chambre autrement que physiquement, plongé dans un futur proche qui se caractérisait par deux corps tombant au sol, semblant sans vie. Son esprit luttait, tout comme s'échappait bien trop souvent dans cette chaleur étouffante qu'était l'avenir. Les traits rendus grossiers ne lui permettaient pas de voir ne serait-ce que les visage des victimes, mais elles étaient habillées assez sobrement. Peut-être des moldus, même. Un bruit strident l'avait à nouveau animé, secouant la tête comme pour faire sortir tout ce qu'il entendait, tout ce qu'il voyait, de là. Un klaxonne. Il se trouvait bien dans le monde moldu. Ce monde qu'il détestait pour ce qu'il y avait vécu. Ses doigts s'étaient serrés sur le drap, écrasaient l'oreiller. Mais le sorcier ne se réveillait pas. La pluie tombait durement sur la ville, seule chose qu'il arrivait à distinguer réellement de ce qui l'entourait, percevant l'odeur, sentant presque les gouttes de pluie s'échapper du ciel pour venir s'écraser sur son corps. Tout était comme opaque, prit dans une brume sombre. Une grille noire s'était dessinée devant ses yeux, ou bien était-ce une barrière. Les voix étaient trop lointaines pour qu'il entende quoique ce soit, trop perdues pour qu'il distingue si c'était un homme ou une femme qui prenait la parole. Tout le corps de Silas tremblait, c'était infime, mais perceptible. Par le froid mordant de l'hiver mais également par ce qu'il voyait sans le vouloir, sans le désirer. Une exclamation s'échappait de ses lèvres parfois, puis, soudain, quelque chose avait retentit. Un bruit à peine audible dans la ruelle remplie de bruit, mais amplifié pour le sorcier qui avait presque sursauté, allant passer un bras sur son visage pour cacher son oreille du son sonore qui retentissait dans son crâne. Un pop relatif au transplanage des sorciers, seule chose dont il avait alors été sûr, tandis que tout le reste semblait si lointain qu'il ne distinguait pratiquement rien. Alors que son sommeil était calme et que son corps ne bougeait que de temps à autre, lorsque Silas faisait un rêve prémonitoire dû à ce don qu'il avait en horreur, tout son corps parlait pour lui. Comme s'il tentait inconsciemment de se réveiller, de ne pas vivre chose pareille. Ses paupières s'étaient pressées un peu plus forts encore alors qu'il entendait un seul et unique mot de toute la tirade d'une silhouette un peu plus imposante, plus étirée que les autres. « Meurtre » Son esprit luttait, encore et encore, mais il y avait encore ces détails trop prononcés pour qu'il ne passe à côté, ceux qui raisonnaient souvent incompréhensibles prit en-dehors du rêve, mais tellement importants lorsque le jeune homme apprenait tout le contexte qu'il avait vu à travers son don, une fois ce contexte vécu. Des détails clefs qui, pourtant, étaient réduits au silence par le sorcier qui ne les comprenait pas ou n'arrivait pas à bien les assimiler pour cela. Une chose qui lui faisait totalement perdre confiance en lui à chaque fois, s'apercevant qu'il pouvait tout simplement rien faire à ces visions qui lui pourrissaient l'existence. Le monde moldu commençait à être en effervescence sous ses yeux, lorsque, brusquement, une sensation s'était faite sentir. Quelque chose au niveau de son bras, qui lui avait fait papillonné les yeux. Comme toujours en sortant d'une vision pareille, il avait d'abord laissé le temps à son esprit de s'en remettre, de noter à contre cœur ce qu'il avait comprit tout en tentant de les chasser. Ce pop sonore, preuve qu'un sorcier était présent dans la ruelle, et ces corps qui tombaient. Cette large grille noire qu'il avait aperçue un peu trop pour qu'elle n'ait aucun rapport. Ses sourcils s'étaient froncés, ses yeux s'étaient refermés. Avant que la sensation ne se fasse plus forte encore. Sa tête, s'étant tourné du côté droit de son lit, était parti à l'opposée. C'est alors que Silas était tombé nez à nez avec … Avec un serpent. Accroché à son bras gauche par deux crocs luisants plantés dans sa chair, qui le fixait. Il était resté plusieurs secondes ainsi, à l'observer, avant de se redresser vivement, le serpent restant là, pendu au bout de son bras. « Aaah qu'est-ce que... ! » Voilà la sensation qu'il avait ressenti – et ressentait toujours d'ailleurs. Il aurait presque maudit son asymbolie à la douleur si un filet de sang ne s'était pas échappé de la bouche du serpent qui s'était comme... Crispé. Ses doigts étaient immédiatement parti se poser sur le cou de l'animal, qui n'avait fait que serrer plus fort encore avant de relâcher de lui-même, tombant lourdement sur le lit. Sans plus bouger. Totalement hébété, le regard de Silas avait fuit à travers la pièce, comme s'il tentait de comprendre ce qu'il venait de se passer. Un serpent. En hiver. Qui l'avait mordu, et qui … Etait mort ? Un murmure plaintif s'était fait entendre, si bien qu'il avait manqué de sursauter à nouveau, cherchant à travers sa chambre d'où cela pouvait provenir. Mais il n'y avait personne, personne hormis lui et ce serpent. Détendant son bras gauche, là où se trouvait désormais deux pointes rougeâtres, il avait légèrement crispé ses doigts pour les détendre, se levant prudemment du lit, au cas où l'animal n'était pas mort. Attrapant lentement sa baguette, il l'avait pointé sur son bras, laissant le soin à un sortilège prévu pour désinfecter de se charger de sa blessure. Fronçant les sourcils, Silas avait observé le bandage qui s'était formé autour de son bras, avant de poser de nouveau ses yeux sur l'animal toujours allongé sur le côté, en plein milieu de son lit. Plusieurs gouttes de sang étaient répandues sur le drap, ce qui l'avait fait grimacé avant de soupirer, s'en approchant prudemment. Qu'allait-il faire de ce serpent, qui ne devait sûrement pas se trouver là d'ailleurs, maintenant ? S'il était mort, il pourrait toujours se faufiler à l'extérieur avant que la maison ne se réveille, pour aller l'enterrer. A cette pensée, un long sifflement hachuré avait retentit dans toute la pièce, le faisant cette fois-ci légèrement sursauté, avant de s'avancer pas à pas vers l'animal. Il devait réfléchir. Un serpent ne pouvait se trouver ici, au beau milieu de sa chambre, là où aucun animal de cette taille ne pourrait rentrer seul – ou bien était-il caché quelque part durant tout ce temps – par un temps pareil. Prenant une mine songeuse, le sorcier s'était assit à côté de l'animal de taille moyenne – plutôt petite même pour un serpent ; ce qui avait attiré un nouveau sifflement mécontent de la part de ce dernier – se penchant quelque peu en avant. « Tu fais parti de ce sortilège, n'est-ce pas ? Celui lancé par le ministère de la magie pour contré Voldemort » Il songeait à Sirrush, qui dormait non loin de là avec désormais un Asian Golden Cat, apparut le jour d'avant. Peut-être avait-il alors raison. Mais, s'il avait tord... Hé bien, il se retrouverait comme un imbécile à essayer de parler à un serpent. Silas commençait d'ailleurs à partir dans cette hypothèse, lorsqu'un nouveau sifflement s'était fait entendre, l'animal hochant difficilement la tête. Fronçant les sourcils tout en se mordillant la lèvre inférieure, comme à son habitude lorsqu'il était prit dans ses réflexions, il était parti attraper prudemment le reptile entre ses doigts, l'amenant jusqu'à ses genoux. « Pourquoi est-ce que tu es dans un état pareil ? » Les yeux de l'animal s'étaient fermés, alors qu'il se remettait non sans mal sur le ventre, allant enfouir sa tête dans la paume du sorcier. Ce dernier avait passé ses doigts sur le corps tout entier de l'animal, à la recherche de la blessure qui semblait l'accabler, mais rien ne s'y trouvait. Ne désirant pourtant pas le laisser ainsi, il avait jeté un sortilège afin de l'aider ne serait-ce qu'un minimum – et il pourrait remercier ses études et les livres approfondis sur la médicomagie et les animaux – avant de soupirer doucement, s'appuyant un peu plus contre son lit en étendant ses jambes, attendant que l'animal réussisse ne serait-ce qu'à se mouvoir. Cela avait duré une bonne quinzaine de minutes avant que le reptile ne glisse enfin de ses genoux, attérissant sur le matelas en sifflant joyeusement, arrachant un léger rire au sorcier. « Tu vas mieux à ce que je vois » A sa réplique, le reptile s'était arrêté, se tournant vers lui en se soulevant légèrement, hochant la tête. « Oui, je te remercie » Silas avait immédiatement écarquillé les yeux à l'entente de la voix féminine et douce, arrachant un sifflement moqueur au reptile. « Tu t'attendais à quoi ? » Demandait à nouveau cette voix, tandis que l'animal se glissait à nouveau sur les jambes du sorcier. « Euh, je... J'en sais rien » « Je suis désolée de t'avoir mordu, Silas » « Comment tu... » « Connais ton nom ? Je suis dans ta tête, cher sorcier » Déglutissant faiblement, le brun avait apporté une main à sa nuque, baissant légèrement la tête. « Dans ce cas, tu aurais pu m'appeler Ludvik. » Avait-il répliqué, un peu amer. « Oh non. Jamais je n'aurais pu t'appeler de la sorte, je sais que tu détestes ce prénom, et... Je sais également pourquoi » Son bras était retombé, alors qu'un soupir franchissait ses lèvres. « Alors, tu es vraiment dans ma tête ? » Le serpent avait hoché ostensiblement la tête. « Pourquoi est-ce que tu m'as mordu ? » « J'avais peur... » « De quoi ? De moi ? » « Oui...Et non. J'ai vu... J'ai vu des choses, des choses que tu as vu dans ton sommeil. J'ai entendu des bruits, j'ai senti, comme... Comme une sensation d'insécurité. Je voulais que ça cesse » Crispé, le sorcier avait prit une légère inspiration, fermant les yeux. « Alors tu es maudite toi aussi » L'animal n'avait pas répliqué, fermant les yeux à son tour avant de se glisser dans le cou du brun, comme un signe de réconfort. « C'était affreux. J'en ai marre de... Ces choses, je veux simplement qu'elles s'arrêtent... » Et malgré le fait que le patronus venait à peine d'apparaître, un lien très fort s'était établi entre les deux, par ce qu'ils partageaient, mais surtout, par ce serrement au fond de la poitrine de l'animal qui ne lui était pas propre, ressentant là toute la détresse du brun qu'il enfouissait en lui.

« Allez debout bel endormi ! » Les sourcils de Silas, qui peinait à s'extirper de son sommeil, s'étaient froncés, tandis que ses paupières se levaient lentement. Il ressentait encore cette sensation sur son bras, qui commençait à être familière, mais à moitié endormi, il ne savait plus vraiment pourquoi. Brusquement, il était tombé nez à nez, à nouveau, avec un serpent accroché à sa chair. Effectuant un mouvement de recul, comme à chaque fois que son patronus avait la merveilleuse idée de le réveiller de la sorte, il avait cette fois-ci chuter du lit, se retrouvant le dos contre le sol. « Aah... Merlin, Sjel, arrête de me réveiller comme ça » Un sifflement amusé lui avait répondu, tandis que Sjel glissait jusqu'à son visage pour se poser à ses côtés. « Excuse moi, c'est bien trop tentant. » « C'est toi qui la ressent la douleur qui plus est, es-tu masochiste ? » La lésion au niveau des tissus nerveux du jeune brun n'avait pas affecté le patronus, si bien que ce dernier ressentait la douleur bien mieux que son sorcier qui en était indifférent. Ce qui expliquait son état lorsque, la première fois, elle l'avait mordu extrêmement fort. Ricanant doucement, elle était parti se faufiler sur son épaule, sifflant à tue tête. « Oh non, j'aime simplement voir tes différentes réactions à chaque fois » Silas avait de nouveau froncer les sourcils, se redressant péniblement en se frottant le crâne. « C'est bien ce que je dis, tu es masochiste » Un soupir avait roulé le long des lèvres du sorcier, tandis que ce dernier partait s'habiller sous les sifflements de son patronus. « Ouuuuh ! » Avait-elle alors émit en voyant son sorcier retirer son sous-vêtement. « Sjel bon sang ! » Complètement gêné, les joues de Silas s'étaient colorées de rouges alors qu'il tentait de s'habiller plus rapidement que prévu, sous le ricanement de sa moitié. « Allons Silas, tu sais que je fais ça uniquement pour t'embêter, je n'aurais pas cru mais, tu es bien trop timide tu sais » Le python avait doucement hoché la tête pour appuyer ses dires, avant que le sorcier ne vienne lui attraper le cou pour la déposer sur le sien, non sans un soupir. « Tu sais très bien que ça me gêne » « C'est bien pour ça que je le fais » Sjel, sous forme de python – forme qu'elle avait gardé depuis son apparition – ressemblait beaucoup à Silas. D'un côté, elle avait bon nombre de ses traits de caractères, mais, d'un autre, elle était bien plus taquine, plus sûre d'elle, acquérant une confiance pour deux, qu'elle tentait de faire passer à son sorcier du mieux qu'elle le pouvait. Ce côté là permettait à Silas, petit à petit, d'accepter un peu mieux certaines choses chez lui, tout comme, malheureusement, de ressentir un peu plus encore ses visions. Sjel avait beau ne pas tout voir, captant uniquement les détails bien trop forts et trop prononcés, deux esprits connectés à une seule et même chose la rendait plus réelle encore. Arrivé à la cuisine ce jour-là, il avait prit soin de saluer tout les membres de sa famille déjà présents avant de prendre place, attrapant par réflexe la Gazette du Sorcier pour la déposer à côté de la tasse de café qu'il se servait. Brusquement, un sifflement trop appuyé pour paraître naturel lui avait fait tourner la tête, apercevant alors Sjel près du journal de la journée. « Silas, regarde ! » Se penchant près de la première page, il s'était figé pendant plusieurs secondes. Déposant un peu trop vivement sa tasse, il avait attrapé le journal, scrutant alors la photo d'une ruelle moldue, qui suivait le gros titre du matin. 'DEUX MOLDUS RETROUVES MORTS.' « Est-ce que c'est... » La photo s'animait, prise sûrement par un journaliste sorcier qui affirmait dans son article que ces moldus-ci avaient péris sous une baguette magique. La pluie tombait durement, ayant fait fondre les dernières neiges, alors qu'une longue et large grille noire s'élevait en arrière-plan. Pliant le journal, Silas l'avait jeté un peu plus loin. « Oui. »

Sjel. Il l'avait nommé Sjel parce que cela signifiait « âme » en norvégien. Et c'était bien ce que le patronus était selon lui. Son âme, cette chose que tous avait sans cesse affirmé qu'il n'avait pas, autrefois. Mais elle était bien la preuve qu'il en avait une, non ? Qui plus est, elle pouvait ressentir. Même s'il aurait préféré que cela ne soit pas le cas, Sjel pouvait souffrir. Souffrir était quelque chose d'humain pour lui, quelque chose qu'il ne pouvait pas vraiment avoir, renforçant son idée de ne pas être comme les autres, bien qu'il le cachait sans cesse. Cette partie de lui, détaché de son corps pour mieux se matérialiser. Il chérissait beaucoup son patronus, énormément même. Elle lui permettait d'avoir un peu plus confiance en lui, de mieux gérer les choses. Mais il ne se doutait pas de sa deuxième forme. Plus vive, plus franche, moins discrète et moins calquée sur le caractère qu'il laissait apercevoir. Bien plus portée sur tout les ressentiments qu'il cachait, c'était cette partie-là de lui, celle qui extériorisait ce que lui ne voulait pas, volontairement ou non. La deuxième forme de Sjel apparaîssait plus rarement que sa première, et, alors que Silas pensait qu'elle viendrait uniquement lorsqu'il se sentait sur le point de craquer – ce qui était en soit déjà un fait loin d'être régulier – il n'en était rien. Cela pouvait être aussi bien lorsqu'il sentait son calme s'amenuire ou bien lorsque quelque chose le touchait profondément, comme si son patronus désirait l'apaiser en l'extériorisant à sa place. Il avait été plus que surprit en apercevant ce serval face à lui. Ce serval... De couleur noire, qui représentait aussi bien le fait qu'il était différent des autres – chose qu'il voulait pourtant cacher à tout prix – tout comme le fait qu'il se sentait comme... Maudit. Ce gros chat noir aux yeux luisants qui n'avait que mauvaise réputation de là où il venait, dans ce monde moldu, et plus précisément même, chez ses parents – là où les traditions et les mœurs vivaient encore. Il ne détestait pas le serval, mais il avait plus de mal à l'accepter, surtout en public. En retrait, un malaise persistait encore et toujours lorsqu'il posait les yeux sur lui, sur cette couleur sortant de l'ordinaire, qui était plutôt rare chez cette espèce, et sur sa forme. Il n'avait pu s'empêcher de songer que si un espèce de gros matou noir le représentait, c'était bien que son âme était elle-même maudite, bien qu'il haïssait cette façon qu'il avait de penser ainsi. Au fil des mois, Sjel avait tenté de le rassurer, de lui faire prendre confiance en lui. Cela marchait parfois mais, jamais suffisamment. Un changement avait opéré en Silas, mais encore fallait-il qu'il veuille le laisser se montrer.
Aujourd'hui encore, il s'entend tout aussi bien, voir même davantage, avec le python de Children. Bien qu'il a moins de mal avec le serval noir, en revanche, ce dernier reste la forme qu'il craint le plus d'apercevoir à ses côtés.
 

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Monde moldu; années 1964-65 ;Norvège. « Tu n'es pas fautif, on ne choisit pas ce que l'on est. »
Je ne suis pas comme eux. Du haut de mes cinq ans, à cette époque-là, je le sais déjà. Je le sens, je le vois. Leurs regards sur moi sont apeurés, tristes, effrayés. Ils sont méfiants. Et je les comprends. Je crois. Je traverse la rue, mes pas sont lents alors que j'aimerais courir, ils durent une éternité alors que j'aimerais qu'ils ne durent qu'un instant, qu'une seconde. Être inaperçu, oublié. Pourquoi elle m'empêche de courir ? Elle me l'a dit elle-même que je devrais pas me montrer à la lumière du jour. Pourquoi me sortir ? Je n'en ai pas besoin. Je crois. Mon regard glisse sur chacun d'entre eux, sur chacune de leurs expressions que j'ai l'impression être modelées pour moi, à mon image. Du dégoût, de la pitié ? Je me tasse contre la silhouette à mes côtés qui m'agrippe, m'enserre la main. Ca commence à faire mal. Je me souviens de cette douleur tiraillante dans les doigts, qui courent le long de mon poignet, stop la circulation normale du sang jusqu'à m'en blanchir les jointures. Ca pique, ça brûle, mais je ne fais rien, je ne dis rien. Elle me serre la main trop fort, me tire contre elle dans le but vain, dit-elle, de me protéger des autres. Mais je sais qu'elle veut plutôt me cacher. Je me contente de déglutir, de la suivre, de prier pour que tout se passe vite. Prier, oui. On m'a apprit à le faire, on m'a toujours dit que ça me guérirait. Que ça me guérirait de... Ce que je suis. Alors j'y crois, ou plutôt, je veux y croire. Je fais comme maman, même si j'ai pas le choix de toute manière. Je dois me mettre à genou, me soumettre à la volonté de « Dieu ». Même que Papa me force lorsque je ne veux pas... Comme si c'est quelque chose de vitale. Ca doit l'être alors. Mais s'il existe vraiment pourquoi il me vient pas en aide, hein ? Pourquoi est-ce qu'il ne répond pas à mes larmes, ni celles de maman ? Pourquoi je dois lui être soumis d'ailleurs ? J'ai l'impression que dans ce monde, on est toujours soumit à tout le monde... Pourquoi parle-t-on de liberté, si on ne peut pas y accéder, hein ? Quand on est à genoux, et qu'on ferme les yeux, maman chante cette musique... Celle qui parle d'être libre. J'ai envie de l'entendre. Mais j'ai pas envie de prier. Je fronce alors les sourcils, les défronces, les relève, ils sont une animation à eux-même alors qu'on arrive enfin à l'autre bout de la rue. Je lâche une exclamation effrayée, apeuré. Vous savez, comme quand vous avez l'impression qu'un monstre vous suit. Ici, les monstres, c'est eux, c'est vous, c'est tout le monde. J'ai peur. Je me colle encore plus à elle lorsqu'elle ouvre la porte, un sourire tremblant aux lèvres. Je sais qu'elle va pleurer une fois la porte franchit. Parce que je suis pas pareil, parce qu'elle doit cacher ce dont elle était fière avant... Papa dit qu'elle pleure beaucoup, mais moi je trouve pas. C'est normal, non ? C'est normal de pleurer quand on a un enfant différent, un enfant qui fait peur. Qui fait peur autant qu'il a peur pourtant... Enfin, la porte cède et on monte quatre à quatre les escaliers de l'immeuble. Elle se presse, elle court et manquerait presque de tomber à cause de ses talons de femme du monde. Un vague sourire prend possession de mes lèvres. Elle veut toujours être élégante quand on sort, comme si... Ca pallierait un peu à ce qu'elle a à côté d'elle. A moi. C'est pas mon apparence qui fait peur. Même si parfois j'ai l'impression que mes yeux leur font baisser la tête. C'est pas mon apparence... J'aurais préféré. Une apparence, ça change. Moi non. Je sais que je changerais pas, mais je veux pas le lui dire, elle espère trop pour ça. Je veux pas lui faire de la peine. Je veux être ce qu'elle veut que je sois. Arrivé devant un pallier, elle lâche enfin ma main, jette un œil à droite, à gauche, puis tourne la clef dans la serrure. Et pourtant, avant qu'on puisse pénétrer dans l'appartement, une voix l'interpelle. Et je me fige, à son image. Mon sang se glace, mais je me tourne, alors qu'elle est encore plus pâle qu'habituellement. « Miss Engen. » Ma maman la regarde, puis hoche la tête. Je crois qu'elle ose pas parler... C'est vrai qu'elle fait peur la voisine. Les yeux de celle-ci se pose d'ailleurs sur moi, me scrute, m'observe... Je reste stoïque. J'ai l'habitude. Pourtant c'est toujours aussi désagréable. « Encore là votre... fils ? J'avais cru comprendre que vous et Mister Engen désiraient l'envoyer dans une pension adaptée, m'aurait-il menti ? » Je déglutit. Devant leurs yeux je deviens une chose. Mais je n'aspirais qu'à devenir quelqu'un, moi aussi. « N...Non Madame Nilsen, Jarend et moi envisageons vraiment de le... le con-confier à une pension catholique. » Elle dément pas. Je lui en veux pas. Je baisse les yeux, une larme roule le long de ma joue. Je suis faible pour pleurer, c'est Papa qui l'a dit. « Hmm... Je l'espère voyez vous. J'espère que plus rien d'étrange ne se reproduira d'ici-là ! Sinon, je vous promets que je fais appel aux autorités. C'est dangereux vous savez ? » Et je sais qu'elle parle de moi. Je suis un ça, pas un il. Je la sens hocher la tête, et ma main part d'instinct chercher la chaleur et le réconfort de la sienne. Mais elle ne la prend pas et se retourne vivement vers la porte. « Oui... Oui oui ne vous en faites pas, il n'y aura plus... Plus de choses bizarres. Tout va bien aller, tout ira bien, demain... Demain on l'emmène. On l'emmène loin... » Elle murmure la dernière phrase mais je l'entends. Et mon cœur se sert, j'ai l'impression d'étouffer. C'est bizarre comme sensation. Je retiens un sanglot et prend une profonde inspiration alors que Mme Nilsen continue, parle de sa fille, et tourne les talons. Je la suis du regard, sursaute lorsqu'elle se retourne vers moi pour tapoter la croix accrochée au-dessus de sa porte. Je suis pas un démon... Maman dit leur. Je suis pas... Mauvais. Si ? Je tourne les yeux vers elle, je veux une réponse, une confirmation de ce que je pense. Rien. Une larme roule sur sa joue, sur la même que la mienne. C'est stupide mais ça me fait sourire. Elle entrouvre la porte à la volée et me tire à l'intérieur avant de se ruer vers la table du salon. L'odeur désagréable de la maison m'apaise, voilà enfin les pièces que je ne quitte plus depuis longtemps. Les tableaux au mur sont dépassés, le bois est usé. La tapisserie est décharnée bien que cachée par la décoration et les meubles anciens. Mais je m'y sens bien. J'ai rien connu d'autre. A part les sourires de maman qu'elle ne fait plus depuis... Depuis ça. Je suis fautif. Je m'en veux d'être la source de son malheur. Et je ne comprenais pas encore tout ces signes qui me donne envie plus que tout de les haïr...
Flash-Back
« Maman... » Elle tourne son visage vers le mien, un sourire planté sur ses lèvres. Assise sur le canapé, les jambes soigneusement croisées, elle a l'air d'un vieux tableau. Je fais un pas en avant, hésitant, tremblant. J'ai un hoquet lorsque son regard croise le mien et elle fronce les sourcils, inquiète. J'entends à peine mon père se précipiter jusqu'ici, j'écoute que distraitement ma mère qui affirme que je suis pâle comme la mort. « Ca a recommencé, c'est ça ? C'est ça Ludvik ? » « N...Non... Enfin...O-oui mais... » « Oui ou non ?! » Claque mon père en s'approchant brusquement de moi. Il déteste lorsque ça se produit, je le sais. Il se penche à ma hauteur et commence à me secouer, j'ai la nausée. « Dis le nous Ludvik, est-ce que les objets ont volés dans ta chambre ? Parle » « Ca...Calme toi Jarend, laisse le respirer, il a l'air malade » Elle se rapproche vivement de moi et retire la poigne trop ferme de mon père sur mon épaule désormais marqué d'une trace rougeâtre, qui sera violacée le lendemain je le sais par habitude. Ca fait plusieurs jours. Plusieurs semaines que ça se produit, plusieurs jours qu'il est à bout de nerf et qu'elle ne sourit plus autant qu'avant. Qu'elle perd petit à petit le sourire pour se réfugier dans la religion et l'espoir. Je la remercie du regard lorsqu'elle l'éloigne de moi, et ses mains se posent sur mon visage. Elle a l'air tellement effrayée par ce qu'il m'arrive que je souris à travers mes larmes. Elle me rassure. Elle est mon repère dans tout ce qu'il se passe. « Ludvik mon chéri, dis moi ce qu'il s'est passé » Je déglutis lorsque le sujet revient, lorsque je me souviens. Mais je dois leur dire, non, je dois lui dire. J'ai confiance en elle. Elle ne me fera rien. « Maman... J'ai peur » Elle me scrute, caressant distraitement ma joue, effaçant mes larmes qui ont coulé lorsque ça s'est produit. « Je.. J'ai... J'ai vu... J'ai vu quelque chose la nuit dernière, et...Et ça recommence » « Quand ça Ludvik, et qu'as-tu vu ? » Ses doigts continuent à m'apaiser, puis parte dans mes cheveux. Je prends une inspiration hachurée, tremblante par mes derniers sanglots. « J'a... j'avais vu grand-père mourir quand... Quand le miroir a volé » Son sourire coule lentement le long de son visage, elle devient livide. Aussi livide que moi je crois. J'avais vu mon grand-père mourir, lentement, dans son sommeil. C'était affreux. Je pensais que c'était un cauchemar. Avant qu'on nous annonce sa mort la semaine d'après... « Et il est... Il est mort après maman, et j'ai revu... J'ai vu... Quelque chose qui » « Tais toi. » Mon père me coupe, et je redresse le visage, effrayé. « Taraa... » Prononce gravement mon père, comme une mise en garde. « Je sais Jarend, je sais... » Ses mains quittent mon visage, elle ne me regarde plus. Elle a l'air... Si désespérée, comme si … Elle abandonnait. Je tressaille, un nouveau hoquet me surprend et j'attrape sa manche. Mais elle défait l'emprise un peu trop brusquement, avant de s'en rendre compte et de se tourner vers moi, un léger sourire d'excuse aux lèvres. Ce fut la dernière fois qu'elle se comporta ainsi avec moi, et la première fois que, derrière ma porte, je les ai entendu parler d'une solution radicale me concernant.
Fin du flash-back
On est 'demain'. J'ai peur. J'ai pas dormi de la nuit. Elle a dit qu'ils allaient m'emmener... Je veux pas. Je veux pas y aller. Un sanglot se bloque dans ma gorge quand la porte s'ouvre. « Ludvik... » Je fais semblant de dormir. Mais c'est Papa, pas maman... Alors il se rapproche, m'attrape l'épaule et la secoue. « Ludvik, debout. » Je fronce les yeux. « Je sais que tu ne dors pas. Lève toi. Tout de suite... » Je ne bouge pas. « Si tu ne te lèves pas c'est moi qui te lève... Et tu sais comment ça finit. » Oui. Il me fait mal, il fait pas exprès il a dit mais... Ca me fait mal. Alors je me redresse, mais secoue la tête, les yeux larmoyants. « Je veux pas... » « T'as pas l'choix. » « Si. Je veux rester. » Il n'a pas l'air content... Il soupire, fronce les sourcils, puis m'attrape les épaules et me soulève. Je me débats, je bats des pieds dans les airs, je veux rester ! « Non non non lâche moiii ! Je veux pas y aller je suis bien là je veux... je veux rester ! Je suis pas un monstre j'ai pas vouluu je suis pas... » Il me tient fermement et m'attire contre lui pour me maitriser. Ses mains se serrent sur mes poignets, ça y est, ça me fait mal. Il me fait mal. « Je suis désolé fiston, tellement désolé... Tu sais que je ne te veux pas de mal... » Sa voix est douce, il a toujours ce côté-là quand il me fait mal. « Je veux pas te... Mais je suis obligé, tu comprends ? C'est pas toi qui parle, c'est le mal en toi, et je veux te libérer, tu comprends hein ? » Je secoue la tête. Il serre plus fort. Alors je hoche la tête, et il me lâche. Je reprends ma respiration, part en arrière sous le choc et me laisse glisser contre mon lit alors que j'éclate en sanglot. Je lève les yeux vers lui, ma vue brouillée m'empêche de voir son visage tiré par la fatigue, mais je vois qu'il a les yeux rouges lui aussi. « Tu sais bien que je n'aime pas... » Alors pourquoi tu le fais... Il soupire, puis tourne les talons et se dirige vers la porte. Sans se retourner, il se stop, et me parle. « Prépare toi, on y va. On t'emmène pas dans une pension, Ludvik. On veut juste guérir ton mal. » Je ramène mes jambes contre moi, et je pleure. Durant une longue minute, avant de me redresser, d'essuyer faiblement mes yeux et de prendre la croix posée sur la table de chevet. Maman arrive vite, m'aide à me préparer et fait abstraction des vestiges de mes larmes. Elle me regarde pas dans les yeux, elle ne le fait plus. Elle a peur de voir quelque chose en moi. Quelque chose que je ne devrais moi-même pas voir. Elle me prend dans ses bras, et on se hâte à partir. Il est tôt, très tôt. Il fait encore froid, très froid même, et la brume ne s'est pas levée. Linn n'est pas là. Linn, c'est ma sœur. Je l'adore, elle est gentille, elle est douce, elle ressemble à une poupée. Mais elle, elle ne m'aime pas. Elle a peur de moi. Elle veut jamais que je m'approche d'elle, sinon, elle hurle. Je crois qu'elle est chez grand-mère. Durant les vacances, elle part toujours. Ils ont peur pour elle. Ils ne savent pas ce que je suis, je ne sais pas ce que je suis. Mais je ne suis vraiment pas comme eux...

C'est moche. Ca sent bizarre, et ça fait peur. Y a des statuettes partout, des yeux qui me fixent, des visages qui n'ont rien d'humains. La décoration de l'appartement est... Un peu bizarre. Je pénètre quand même dans la pièce, pas rassuré du tout, une main posée sur mon poignet pour un léger massage. Il est encore rouge. Je grimace, mais capte le regard nerveux et sévère de mon père, alors j'abaisse ma main mais cache mon poignet derrière mon dos. « Tara ! » Appelle une douce voix grave de femme aux intonations étrangères. Je relève la tête, détourne les yeux de ma contemplation morbide. Ca me fait frissonner. « Alphée, ma chère... Pardonne nous de t'importuner aussi tôt » Maman se décale, et je peux enfin poser les yeux sur l'inconnue. Elle est grande, et ses lourds cheveux bruns encadrent son visage angélique. Je cligne des yeux lorsqu'elle se tourne vers moi en marmonnant. Je n'entends pas grand chose, mais je crois qu'elle demande si c'est « bien lui ». Maman hoche la tête, et Alphée s'approche de moi. Elle se baisse à ma hauteur, et me fait un énorme sourire. « Bonjour Ludvik. Je suis Alphée, une guérisseuse. » De ma voix enfantine, je demande « Alors vous pouvez guérir tout les maux ? » Des étoiles dans les yeux, je la vois rire légèrement puis hocher la tête. « Oui, oui on peut dire ça comme ça. J'ai entendu parler de ton petit.. Problème. Tu veux bien que j'y jette un œil ? » Je hausse les épaules. Comment elle pourrait le voir ? Ce n'est pas visible. Elle me prend les mains, puis son visage se tire vers le bas alors qu'elle sursaute et part en arrière, une main sur bouche. « OH ! Il est … Il... Et sa marque là... » Elle tremble, me montre du doigt, moi et ma « marque » sur le poignet. Je cligne des yeux à nouveau, je ne comprends pas. Mon père tousse puis hoche la tête. Hey, non, attendez, att... « Pouvez vous nous laisser seul ? » Non. J'ai pas envie. Elle semblait gentille, mais maintenant elle me fait peur. Pourtant, maman traine Papa en dehors de la pièce, et les lumières me semblent encore plus tamisée que jamais. Je reste muet. Elle vient me prendre la main, tremblante, et m'attire à une table où je dois m'asseoir. Elle pose ses mains sur mon crâne, et ferme les yeux. Je n'avais même pas remarqué les cierges allumés sur la table. Elle soupire, je reste figé. Elle respire, je ne tremble même plus. « Libère toi... » Et ces mots me font l'effet d'une douche froide. J'ai l'impression d'avoir froid, d'être gelé mais de brûler. Je veux me libérer, oui ! Je veux me libérer. Mais pas de ce qu'ils croient que j'ai, je veux me libérer d'eux. « Ludvik... Tu dois m'aider, je n'y arriverais pas seule » Elle a l'air convaincue. Et je pleure. « Lâchez moi ! » Je recule. Je bouscule la chaise qui tombe en fracas alors que le bruit alerte Papa et maman qui me rejoignent. « Lâchez moi lâchez moi lâchez moi ! Je vais pas guérir ! » Ca doit sortir. Les larmes roulent le long de mes joues, alors que Papa vient et m'enserre à nouveau contre lui pour que j'arrête de bouger. Mais tout tourne, et je redeviens incontrôlable. Comme dans mes accès de colère, de fureur, d'incompréhension, de larmes... Ils appellent ça un démon, j'aurais dû appeler ça... Être soi-même. Ils veulent que je me libère, je le fais. Je libère toutes mes émotions, mes peines, mes frustrations, les douleurs de mon âme qu'ils pensent que je n'ai plus. Je bouge dans tout les sens, les ongles de mon père rentrent dans ma peau, me font souffrir, saigner. Je hurle, je tape du pied, je veux qu'on me laisse tranquille pour une fois... J'ai peur, j'ai peur et je ne sais pas maitriser ma peur. « C'est le démon ! C'est le mal qui s'empare de lui ! » Elle est folle, au secours, j'ai peur... J'ai peur et personne ne m'aide ! Je me tord, tente d'échapper à son contrôle, aux poignes de fer de mon père. Puis... « On va l'attacher... » ...Non... Non non non ! Je veux pas ! J'ai peur ! Pourquoi ils ne comprennent pas que si je bouge et si je hurle, c'est parce que j'ai peur ! « Non ! Non lâchez moi lâchez moi lâchez moi ! Va-t-en ! Laisse moi ! J'ai peur ! » « Ne t'en fais pas Ludvik, on va t'aider... Je suis là pour ça... » Alphée... Ou plutôt, la folle. Elle s'approche de moi, aide mon père à me maitriser alors que ma maman éclate en larmes. Je vois rien, il fait sombre, je cache mes yeux, mon visage. Je ne veux pas qu'ils me voient, si c'est pour me voir comme quelque chose qui ne doit pas exister. Des bruits sourds autour de moi se font entendre, je sais que quelques objets volent à l'autre bout de la pièce. Comme d'habitude. Je sens ce quelque chose s'échapper de mes veines, s'échapper de moi, de tout mon être, pour se diffuser alentour, sans que je ne le veuille, sans que je ne l'ordonne. Je pleure, je hurle, puis arrive les sangles. Des choses qui m'enserrent, qui me laisse accrocher à la vérité, à l'existence même, à la vie, la vraie. Je peux plus laisser mon esprit s'évader comme j'aime le faire, je peux plus penser à autre chose lorsque les regards se posent sur moi, je peux plus penser à un monde plus fantastique quand on me prend pour un monstre. Autour de mes poignets, autour de mes chevilles. Je me tortille. Elle me caresse la joue. « Pitié ! » Un mot qu'il ne faut pas prononcer chez elle. Elle déglutit, puis emmène un liquide bouillant sur mes tempes qu'elle dépose à l'aide de ses pouces. Je hurle, c'est trop chaud. « Pour...Pourquoi est-ce...Est-ce qu'il hurle autant ? » La voix de maman, je l'entends vaguement... « Il guérit Tara, il guérit. C'est une réaction naturelle quand le mal sort de son corps » Non, c'est chaud ! Je pleure, je crie... Personne ne vient. Pourquoi ils ne viennent pas me détacher ? Me dire que ce n'est pas grave ? « C'est pour ton bien... » Et mes yeux se ferment, je me tais, je ne bouge plus. Mes larmes sont taris, ma gorge est sèche, bloquée. J'ai trop hurlé. Je redeviens calme, la respiration courte et accélérée. Ils prennent ça pour un signe de guérison, je sais que c'est simplement moi, moi qui réagit de façon extrême avant de me calmer. Une pulsion. Pourquoi sont-ils aussi aveugles ? Parce qu'ils ne voient que ce qu'ils veulent, n'entendent que ce qu'ils désirent, et n'espèrent que ce qui les arrange...
Tell me who you really are.

ϟ pseudo et âge: Amy principalement, et vingt ans Haww
ϟ Où as-tu trouvé le forum? C'est ma maison. Han!
ϟ Personnage: Inventé & PV d'Ingherneils
ϟ As-tu un autre compte sur BP? Trois pour ainsi dire :3:C'estqu'oncommenceàêtrebeaucouplàhaut
ϟ Présence: All the time my friends
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Message Re: I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas
par Invité, Sam 31 Aoû - 13:21 (#)
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" Thou who wouldst make us devils, Thou shalt not poison me. The world hath been persuaded to believe thy heresy "
Ca fait plusieurs mois maintenant. Plusieurs mois que je vois Alphée, plusieurs mois qu'on m'attache sur cette table pour me contrôler, me calmer disent-ils. Plusieurs mois qu'elle fait des choses bizarres, comme ce truc qui me brûle les tempes. Plusieurs mois que je dois prier plus de fois par jour et plusieurs mois que je n'ai pas vu Linn. Je suis enfermé dans ma chambre, et je le reste. Sauf pour aller voir Alphée. J'arrête de lutter, parce que du haut de mes six ans presque, je ne peux pas vraiment les combattre. J'arrête de lutter et je laisse le temps défiler. Ca revient parfois, ça me contrôle ils disent. J'ai peur, j'ai peur quand je le sens sortir de mes veines, j'ai peur quand je le sens chauffer ma peau. J'ai peur la nuit, quand je revois des choses tellement réelles, j'ai peur mais je ne leur dis plus. J'ai peur que ça se produise, aussi. Je ne suis pas normal. Un garçon normal ne vit pas ça, un garçon normal ne doit pas être enfermé, ne doit pas subir tout ça, loin de tout et de tout le monde. Mais au fond, c'est pas plus mal. Je regarde l'extérieur de ma fenêtre calfeutrée, et le monde semble plus beau d'ici. J'ai l'habitude de m'asseoir près d'elle maintenant, et de regarder. Simplement regarder l'existence des autres. Parfois, je pleure, mais c'est devenu rare maintenant. Comme si mon corps n'avait plus de larmes. Et tant mieux. J'aime pas pleurer, c'est pour les faibles dit Papa. Et je suis pas faible. Je veux pas être faible. Puis quand je pleure, y a ça qui me serre. J'ai peur de le ressentir, même si c'est pour me calmer. Alors quand j'ai trop peur, y a des objets qui volent. Ma fenêtre a craquelé une fois. J'ai dû dire que c'était le froid, on était en hiver, c'est plutôt bien passé. Je veux pas qu'ils me voient encore pire que maintenant, donc je mens. Je commence à mentir pour un peu tout et n'importe quoi, pour prétendre une guérison qui ne viendra pas. Du moment que mes rendez-vous avec Alphée deviennent de plus en plus rare, je m'en fiche maintenant... Je sais que je ne guérirais pas. Et ça me fait peur, elle me fait peur. Et ça me fait mal. Là-bas, ou chaque fois que je dois y aller. Parfois j'essaye de lutter contre Papa, mais il est vraiment furieux, il dit que c'est pour mon bien, mais moi, je comprends pas...

Les rêves ont recommencés. En pire. J'ai eu comme... Comme une vision, c'est le mot que maman emploi. Et c'était en pleine journée. Sauf que ça m'arrive jamais, normalement ! Nous étions au salon, et il paraît que je me suis figé, que j'ai regardé dans le vide, et que j'ai parlé... Parlé d'une chose au sujet de la voisine, de Mme Nilsen. Mes parents ont vraiment eu peur en voyant ça, ils croyaient que j'étais plus possédé que jamais. Alors ils m'ont enfermés dans ma chambre pour la journée durant et ont accouru chez la voisine. Je ne sais pas ce que j'ai dis sur elle, mais ils vont souvent la voir alors que d'habitude, ils y vont jamais.
On arrive chez Alphée. La première phase que maman prononce une fois la porte franchit, c'est « Les choses ont empirés ». Je tressaille, la poigne de Papa se fait plus ferme sur mon poignet. Je serre les dents, ça fait horriblement mal à force. Chaque jour, plusieurs fois, il fait ça. Alphée m'entraine dans son salon, et mes parents sortent. Elle ne veut pas qu'ils restent, mais moi, j'aurais bien voulu. Elle m'attache sur la table, je tremble. Elle prend mes poignets, je grimace. Elle hurle. Elle croit que ces marques, c'est le 'démon' qui les a fait, que c'est une réaction. Je commence à protester mais, je m'arrête net. Je veux pas que Papa ai des ennuis, alors je me tais. Elle appuie sur mes poignets et je crie à mon tour, ça fait tellement mal... Ils sont violacés, bleutés. Je tremble à nouveau, un spasme me parcourt et mon cœur se met à battre la chamade. Elle se retourne, m'adresse un sourire qui se veut rassurant et s'approche de sa cheminée, là où un feu s'y trouve. Je fronce les sourcils, tente d'apaiser mon cœur qui bat plus fort encore. J'ai peur. J'entends un bruit métallique, de chaine, mais c'est à peine perceptible. « Ta maman m'a parlé de tes cauchemars » Je ferme les yeux. Je transpire. « On va essayer d'arranger ça, hm? » Je hoche la tête. J'ai plus rien à lui dire, elle m'écoute jamais. Elle croit que ce n'est pas moi qui parle. Elle s’assoit à mes côtés, scrute mon poignet, le bouge dans tout les sens en m'arrachant des exclamations de douleur. J'ouvre les yeux et part l'observer, voyant immédiatement une croix argentée entre ses gants qu'elle tient par la chaine, laissant le pendentif danser au dessus de ma peau. Je tremble, j'écarquille les yeux. « Ne t'en fais pas, ça ne sera pas long » Je crispe les poings. Et elle la fait tomber sur mon poignet gauche. Je hurle immédiatement, puis hurle, hurle, hurle encore à m'en déchirer les cordes vocales. Elle est brûlante, comme de l'acide. Elle sort du feu, je le sens, je le sens trop même. Je me tord mais les sangles m'empêchent de bouger. Je tire sur mes poignets, mais le contact se fait plus fort encore et je crie autant qu'il m'est possible de le faire. Personne ne vient pourtant. Je secoue ma tête dans tout les sens, tente d'échapper à ce cauchemar, à cet enfer. En vain. Elle part appuyer un peu plus l'argent brûlant sur ma chair qui cède doucement, sur la peau qui a brûlée et qui part en lambeau. Mes chevilles s'animent, tapent dans les sangles. Au secours, pitié, pitié quelqu'un... N'importe qui... Mais quelqu'un... Elle appuie encore plus et je sens mon énorme bleu réagir, bien qu'à moitié disparu dans le brasier personnel présent sur ma chair. Je suis en sueur, les sangles m'étouffent. Je suis pâle, aussi pâle que la mort elle-même. Est-ce que je meurs ? Son pouce vient caresser ma tempe. « Pitié... » Mes cris s'estompent, je murmure d'une voix rauque, cassée. Ma vision se brouille, des points noirs apparaissent. Sa voix se fait plus lointaine, mon corps ne s'anime plus sauf sous mes tremblements. Et je cède. Petit à petit, je me laisse sombrer. Je papillonne des yeux, mais j'abandonne rapidement. Mes paupières sont closes, ma bouche entrouverte laisse échappée une respiration sifflante, et mon poignet, tendu au possible, retombe lâchement.
Je me suis réveillé à l'hôpital. J'ai fais un malaise ce jour-là... Chez Alphée. J'ai entendu maman parler avec le médecin. Visiblement... Alphée leur a fait croire que je m'étais fais ça tout seul. Comme une « auto-destruction, provoquée par ce qui m'habite ». Je n'ai rien dis. Je le vois dans leurs yeux, ils la croiront elle. Pas moi. J'y suis resté plusieurs jours, à l'hôpital. Au début, j'ai pas vraiment comprit pourquoi... J'avais plus mal, et puis, j'avais des bandages. Et le médecin est venu, prenant à part mes parents pour pas que j'entende. Mais j'ai tout entendu. Sauf que j'ai pas compris ce dont ils parlaient...
 « Il semblerait que le corps de votre fils ai trop réagit » «  Comment ça ? » « Hé bien, la douleur qu'il a ressenti a eu comme un effet de surchage, trop de douleur, qui l'a entrainé dans cet état d'inconscience. J'ai remarqué ses marques sur les poignets, et quelques rougeurs à ses tempes. Est-ce que... » « Vous croyez qu'on le bat, c'est ça ? Qu'on ne fait pas tout pour lui hein ? Mais on se démène pour qu'il aille mieux, Monsieur ! » « Calmez-vous, calmez-vous, je n'ai jamais avancé pareille hypothèse, simplement, est-ce que vous confirmez qu'il se fait ça lui-même ? » « Oui, oui Docteur. Je... Je l'ai vu faire » « Vous savez, nous avons une aile psychiatrique qui pourrait très bien l'accueillir » « Nous...Nous n'avons pas l'argent nécessaire pour ça » « Il y a des aides, maintenant, qui pourrait très bien vous... » « Bon, écoutez, c'est notre fils, on veut ce qu'il a de mieux pour lui, alors ce n'est pas pour vous entendre nous dire qu'il est cinglé ! » « Calme toi Jarend. Docteur, est-ce que vous pouvez... Nous dire ce qu'il a ? » « ..Bien sûr Madame Engen. Voyez-vous, ses tissus nerveux ont lâchés. » « Pardon ?! » « Il y a eu... Une déchirure, une rupture au moment où il est tombé inconscient. » « Quelle... Quelle genre de rupture ? » « Le genre irréversible, Madame. Mais ne vous inquiétez pas, il n'en va pas de sa santé. Disons que désormais... Il ne réagira plus jamais pareil face à la douleur. Elle ne deviendra pas inexistante, mais il en sera simplement indifférent, jamais il n'aura le réflexe de se reculer, ou de se retirer d'une quelconque source de souffrance, parce que celle-ci ne sera pas vue comme pénible, juste comme une... Une sensation, tout au plus. Rien de désagréable, comme rien d'agréable. »

Ils sont dépassés par la situation, c'est ce qu'ils arrêtent pas de répéter. Derrière la porte, mon oreille collée à celle-ci, je les écoute, comme je le fais chaque soir. Ils ont toujours la même discussion, toujours tournée vers moi. Ils ne savent plus quoi faire, ils ne savent pas combien de temps ils vont tenir comme ça. Puis Alphée est chère visiblement. Je ne savais pas qu'on la payait avant ce soir. Papa a pas beaucoup d'argent, il devait en avoir un qui rapporte plus, mais j'ai entendu les gens dans la rue discuter de ça sous ma fenêtre un jour. Ils disaient que ma famille était bizarre, que j'étais bizarre. Que Papa était violent et que les marques retrouvées sur mon corps lui faisaient perdre toute crébi... Crédi... Crédibilité, je crois. J'ai pas tout compris, mais... Je sais que c'est ma faute si on en est là. Linn vit chez ma grand-mère. Elle a les moyens pour s'en occuper pour l'instant, et maman s'en va parfois toute la journée pour aller la voir, mais ça ne va pas durer. Ca ne le peut pas. Alors ils cherchent des solutions, parce que ma guérison prend trop de temps. Je décolle mon oreille de la porte, je ne veux plus entendre la suite ce soir. Je ne veux plus les entendre parler de pension, de Mme Nilsen qui croit encore que j'y suis déjà - et qui a faillit brûler vive à cause d'un incendie déclaré chez elle, si mes parents n'étaient pas intervenus - du voisin d'à côté qui les insultes. Alors je me tourne vers mon lit, et je me mets à genoux. Je ferme les yeux, la tête levée vers le ciel, et je prie. Je demande seulement que quelqu'un aide ma famille. Que quelqu'un les aide, parce que je leur fais du mal. Mais c'est pas ce que je voulais, moi. Lorsque j'ai finis, il est tard, plus aucune voix traverse faiblement ma porte. J'ai du m'assoupir ? La tête collée contre le matelas, je me redresse, tremblant, sentant mes jambes presque céder sous mon poids. Je peux pas ressentir la douleur comme je le devrais, elle est bien là mais... J'ai pas mal. Alors j'ai du rester trop longtemps dans cette position. Je me glisse sur le lit en espérant que je ne verrais rien ce soir et m'allonge sans prendre la peine de passer sous la couverture. Et je comprends que peut-être, ils ont raison les gens du dehors, peut-être que je grandis trop vite pour mon âge, peut-être que je n'ai pas d'enfance, volée par quelque chose qui les dépasse tous.

On ne m'a pas permit d'apprendre l'écriture, la lecture, toutes ces choses pourtant normales. Lorsque maman a voulut me faire écrire, j'ai essayé, essayé, puis essayé encore sans réussir. Avant de changer mon stylo de main. Et j'y arrivais, c'était plaisant de laisser la pointe du crayon dessiner des choses cohérentes sur un bout d'papier. Mais on m'a forcé à arrêté, parce qu'être gaucher, c'est l'oeuvre du mal. Papa raconte qu'autrefois son grand-père brûlait des gens de mon genre. Qu'il faut le cacher ça aussi. Je dois vraiment tout faire de travers, comme si ce monde n'est pas le mien, comme si je n'ai jamais été à ma place ici. Et puis, elle est arrivée. Elle et sa bonne humeur, son courage, son sourire, ses paroles rassurantes qui me réconfortent dans l'idée que oui, ce n'était pas mon monde celui-ci. Une voyageuse, une aventureuse, qui a rencontré Alphée. Je crois qu'Alphée m'a dit qu'elle connaissait énormément de monde dans le domaine du paranormal, de l'imaginaire et de l'irréel. Je n'ai pas bien compris sur le moment. Je crois qu'il s'agit d'une de ses amies qui est une dévoreuse de légende. Elle voulait prouver qu'elles étaient vraies, et parlait d'enquête, de fouille, à la recherche de l'existence de tout ce qui est fée, fantôme et... Dragons. Alphée et cette amie ont rencontré Gina dans un pub, comme ça, par hasard. De son sourire habituel, elle leur a parlé. Mais rien de ce qu'elle m'a dit, non. Elle s'est peut-être montré intéressée, vouloir savoir ce qu'elles savaient – rien, au final – je n'en sais pas grand chose. Mais Alphée a parlé de moi. D'un petit garçon à sa charge sûrement possédé qui fait léviter des objets lors de crises de trop grandes émotions, et qui voit des choses qui vont se produire dans un futur plus ou moins proche...
Elle s'était penché vers elle, regardant autour d'elles comme si elle allait lui confier un secret. Tout proche, elle murmurait. « Vous croyez au paranormal ? » La jeune femme en face d'elle avait sourit, penchant la tête sur le côté. « Vous croyez aux... Aux gens qui ont des pouvoirs ? » Elle avait tiqué sur cette phrase, mais l'avait caché, désireuse d'en savoir davantage. « Ce n'est plus une histoire de pseudo dragon Mademoiselle... » « Madame » avait distraitement reprit Gina, un léger sourire toujours flottant sur ses lèvres, ses yeux ancrés dans les siens. « Non, ici je vous parle de vraie chose, concrète, que j'ai moi-même vu ! » Finissait la jeune femme brune en se reculant, les yeux ronds, comme si elle venait d'avouer quelque chose de terrible. « Des objets qui volent, un vase qui éclate, et tout ça à cause d'émotions trop fortes chez un enfant... Des rêves prémonitoires, des visions... » Les sourcils de Gina s'étaient froncés. « Je vous le jure je l'ai vu de mes yeux vu ! » Sa bouche légèrement entrouverte et ses pupilles dilatées ne lui inspiraient pas confiance, mais ce doute, ce sentiment au fond d'elle, l'empêchait de partir. Elle voulait la croire, elle devait la croire. « Les parents de ce garçon.. Les pauvres, sont extrêmement perdus, dépassés par tout ça... Ils veulent le confier à une pension catholique. Pauvre petit... Qui sait ce qu'il adviendra de lui. » Un clignement des yeux, puis deux, puis trois. Gina ne comprenait pas. « Ils veulent s'en séparer, il est bien trop dangereux – et coûteux - mais comment ? J'ai tout fait pour le sauver mais rien n'a marché... » Et la brune avait soulevé son verre pour en prendre une longue gorgée, le terminant cul-sec avant de raconter à nouveau l'existence malsaine de ce Ludvik Engen.

MONDE MAGIQUE ; 1965-1970 ; Norvège. « I found who i am but i think i'm dreaming »
Lorsque je suis arrivé chez les Ingherneils, je me suis d'abord senti... Extrêmement mal à l'aise. Ces gens n'étaient pas ma famille. D'ailleurs, où était-elle, ma famille ? Pourquoi m'avait-elle abandonné ? Voilà la question qui revenait sans cesse. Du haut de mes six ans, je comprenais qu'ils ne reviendraient plus. Que je ne les reverrais jamais, parce que si j'étais ici, c'était bien parce qu'ils ne voulaient plus de moi. Au départ, j'ai même cru qu'on m'emmenait dans la pension dont ils faisaient référence tout les jours, tout les soirs. Mais le regard doux et les paroles rassurantes de Gina avaient eu raison de moi. J'avais eu le sentiment, pendant plusieurs heures, d'être le phénomène de foire, ou un souvenir ramené de la lointaine Norvège. Mais les membres de cette famille avaient été si attentionnés et, au final, si attentifs, que j'avais rapidement laissé une barrière tomber à nouveau. Bien que la plus grande, et la plus imposante de toutes, réside encore aujourd'hui. Elle est fissurée, cassée, mais bien présente. Cette méfiance, cette... Impression de ne pas être à ma place. Parce que ce n'est pas ma vraie famille, parce que certains me le rappelent avec violence. Sirrush, Solveig. J'ai beau voir cette étincelle qui me semble me dire que je n'ai aucune différence dans les prunelles de la plupart des autres, je n'arrive pas à m'y raccrocher. Mais, je sais que même si ces deux-là changeaient d'avis, je ne changerais pas le mien. Ce n'est pas une question d'être accepté ou non, c'est bien plus profond, intérieur. Ca m'est propre. Je suis le seul à pouvoir le changer, je le sais, mais je n'y arrive tout simplement pas. Les Ingherneils sont ma famille, les Ingherneils sont même la meilleure des familles, le meilleur des espoirs, que j'aurais pu imaginer. Mais je ne suis pas vraiment un Ingherneils...

• Je suis assis par-terre, à côté du canapé. Les jambes repliées, je tente de cacher à moitié mon visage. Ils sont presque tous là, et ça me... Rend mal à l'aise. Je me sens... Mal. Je sais qu'ils veulent me parler et ça me fait un peu peur. Peut-être qu'ils vont m'annoncer qu'ils veulent pas me garder finalement ? L'un des adultes en face de moi sort quelque chose de sa poche, mon regard en est attiré, tombant sur... Sur ce truc qu'ils ont sans arrêt avec eux. Une espèce de bout de bois qui fait beaucoup, beaucoup de chose. Ca me fait peur. Je sens mon cœur battre à tout rompre rien qu'à sa vue et je me blottit un peu plus contre le bas du canapé. J'ai toujours été la personne anormale chez moi, ici... Ici je suis... Perdu dans un monde que je connais pas. Pourtant, elle dit que c'est le mien. Gina. Elle se rapproche d'ailleurs de moi, voyant mon état, et je souris entre mes bras. Elle m'apaise, comme maman m'apaisait avant. Elle s'agenouille devant moi, et plus elle parle, plus je me détend, retirant mon visage de mes bras et de mes jambes pour le relever. J'ai déjà visité la maison, j'ai déjà vu tout ceux qui y habitaient, et puis... Et puis j'ai vu ça aussi. Des dragons. Je m'en suis encore jamais approché, et je sais pas si je le ferais un jour. C'est pas... C'est pas normal tout ça. Par reflexe, mes doigts partent accrocher le pendentif caché sous mon t-shirt en forme de croix. Mais à peine ils la touche que je la lâche. Je déteste ce collier. Il me rappelle ce que je suis. Il me le rappelle encore plus depuis qu'ils m'ont abandonnés. Je tente de retenir un sanglot à cette pensée, je pleure trop. Gina me dit toujours que c'est normal, que c'est le fait d'avoir perdu ma famille, mais que maintenant, ils sont là. Qu'ici, je suis pas un monstre et qu'elle sera toujours là quoiqu'il arrive. Mais je la crois pas. Je suis rassuré par ce que j'entends mais je la crois pas vraiment. Parce que... Si eux m'ont abandonnés, c'est bien parce qu'il y a une raison. Et puis, pourquoi eux ne le ferait pas ? Maman aussi disait qu'elle m'aimerait quoiqu'il arrive. Elle avait menti. « Silas ? » Je comprends pas qu'on m'appelle. J'ai pas l'habitude de ce prénom. Pourtant, c'est moi qui l'ai choisit. Je gigote, puis finit par me redresser. Je voulais plus qu'on m'appelle comme avant. J'entendais leurs voix, leurs cris, leurs pleurs, quand ils disaient mon nom. Et il me rappelait bien trop ce que je vivais il y a pas si longtemps encore. Je m'approche d'eux, non sans un mouvement de recule automatique lorsqu'ils en font de même. Un des adultes me propose de m'asseoir au lieu de rester par-terre, mais je secoue la tête. « J'ai pas l'droit, c'est pas chez moi » J'entends un soupir, et l'adulte à mes côtés commence à me rassurer, à m'affirmer qu'ici, désormais, c'est bien chez moi. A force de paroles et de regards, je lui fais confiance, et vais le rejoindre. Orion. C'est le seul avec Gina qui me met un peu plus à l'aise.
• Les mois passent, et je commence à me sentir un peu mieux. Je pleure moins, voir plus du tout, sauf lorsque j'ai … Des... Je dis que c'est des cauchemars, mais moi je sais que c'est plus que ça. Gina est toujours perplexe, elle me pose beaucoup de question, mais je veux pas y répondre. Je veux pas qu'ils sachent que je vois des choses que je devrais pas voir. Puis, je reste toujours dans ma chambre – j'ai vraiment une chambre ici ! Au début j'y ai pas cru... Au pire, j'aurais dormi par-terre. - lorsque ça arrive. J'veux pas qu'ils se posent des questions et encore moins qu'ils se fassent du soucis – si si ils s'en font pour moi ! Enfin... Peut-être que c'est des bons acteurs... Lorsque je me sens vraiment mal, je veux pas non plus déranger.. Gina dit toujours que je la dérange jamais, et qu'elle préfère que je vienne la voir, mais j'ose pas. Et puis, il y a Gabriel souvent avec elle. Il m'intimide un peu, je me méfie même s'il m'a accepté chez lui. Ca veut pas dire qu'il me fera pas de mal en plus. C'est bizarre, parce que je l'aime bien. Je l'aime bien mais j'ose pas m'approcher. Comme les dragons ! J'adore les dragons mais ils me font encore peur. J'ai pas... L'habitude, avant, je restais dans ma chambre. Tout le temps. Et chez Alphée, attaché à cette table. Je voyais rien du monde, rien. Et surtout pas des autres mondes. Alors... J'ai peur. Pourtant, je me force hein ! J'aimerais y aller, mais... J'y arrive pas. Enfin, je crois que si je dis à Gabriel qu'il est comme un dragon pour moi... Je sais pas s'il aimerait, en fait. Il déteste les dragons. Je comprends pas pourquoi. Moi j'aime bien les regarder. Souvent, je vais observer les adultes s'en approcher, s'en occuper. J'ai cru comprendre que certains pouvaient faire plus de chose avec eux, par un don, ou quelque chose dans ce goût-là. C'est de famille. J'aurais aimé l'avoir, pour combattre ma peur, pour avoir plus confiance en moi. Mais je suis pas de la famille. Enok fait parti de ces gens-là ! C'est le par.. Parti... Patria... Patriarche ? De la famille dans laquelle je vis pour l'instant. Je le regarde souvent faire, mais, la plupart du temps, je me rapproche plus de Rosa que de lui. Parce qu'elle est comme moi il paraît ! Une née modlue, ou quelque chose comme ça. Je lui ai déjà demandé si elle aussi elle avait été abandonnée, mais... Elle m'a pas répondu.

en cours


Dernière édition par Silas L. Mortensen le Mer 4 Sep - 16:45, édité 5 fois
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Message Vous navez rien vu.
par Invité, Sam 31 Aoû - 13:22 (#)
Re-Bienvenue Haww & Bon courage pour ta fiche Daengelo hihi
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Message Re: I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas
par Guest, Sam 31 Aoû - 13:22 (#)
Bouuuh Haww
Rebienvenuuuuuue Haww

INGHERNEILS Motivation!
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Message Re: I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas
par Invité, Sam 31 Aoû - 13:24 (#)
/me se change en Rubis

Bienvenue BIENVENUE BIENVENUUUUUUUUUUUUUUUE !! Han!
Me tarde que tu sois validoch' Hug Brille Daengelo
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Message Re: I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas
par Guest, Sam 31 Aoû - 13:25 (#)
INGHERNEIIIIIIIIIIIIILLS

Gosh ça fait tellement bizarre.. Brille Daengelo
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Message Re: I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas
par Invité, Sam 31 Aoû - 13:25 (#)
Han! Han! Han! INGHERNEIIIIILS Motivation! Monbientôtfrère Brille Fauttropquejem'activepourHanna Han!

Re re re Bienvenuuuuuue Brille
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Message Re: I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas
par Invité, Sam 31 Aoû - 13:35 (#)
Merci tout le mooooonde. Haww
Daengelo
INGHERNEIILS Brille
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Message Re: I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas
par Invité, Sam 31 Aoû - 13:37 (#)
INGHERNEILS/MORTENSEEEEEN Haww attention,voilàledéfilé:

Haww Robert47cm braonsebaisse Perv ! poke héhé heh :3 :roben: (ouaisj'aiosé)

comme t'es beaaaaaaaaaau en Silas Potté Potté Potté notre lien va trop tout déchirer Potté jotem Potté rebienvenue à la maison Potté
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Message Re: I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas
par Guest, Sam 31 Aoû - 13:43 (#)
Re-bienvenue à toi ! Motivation!
Et bonne chance pour ta fiche ! Brille
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Message Re: I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas
par Invité, Sam 31 Aoû - 13:52 (#)
Oh gosh le défilé ma Dardare Brille bave
*secoue avec joie* Haww
Et je suis d'accord pour notre lien Potté Et moi aussi jotem fort Potté
Et merciii Hug

Merci Angel ! Brille
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Message Re: I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas
par Guest, Sam 31 Aoû - 13:56 (#)
Bienvenue Daengelo
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Message Re: I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas
par Invité, Sam 31 Aoû - 14:01 (#)
INNNNNNNNNNNNGHERNEIIIIIIIIIIILS Han! Han! Han!

rebienvenue Robert47cm
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Message Re: I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas
par Invité, Sam 31 Aoû - 14:01 (#)
Re-Welcoooooe ;) 
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Message Re: I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas
par Invité, Sam 31 Aoû - 14:03 (#)
INGHERNEIIILS Haww

Merci tout le mooonde Daengelo
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Message Re: I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas
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I need no burning crosses to illuminate my nights ▬ Silas

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