─ CHAPTER ONE

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Papa et maman faisaient beaucoup de bruit ce soir-là, tant et si bien que Kaïs s'éveilla, laissant ses licornes jouer toutes seules à la balle au prisonniers. Moa elle n'était pas réveillée elle, elle dormait profondément et elle était jolie comme une fleur, peut-être qu'elle aussi elle rêvait de licornes. Généralement, un enfant de trois ans et des poussières ne se levait pas de son lit pour aller voir d'où venait le bruit, mais Kaïs était intrigué, alors il voulait savoir. Franchissant le seuil de sa chambre et se retrouvant sur le pallier, il put avoir une vue directe sur ses deux parents, au bas de l'escalier. Ils avaient pas l'air contents du tout, ils fronçaient les sourcils alors machinalement, leur fils le fit aussi. « Non je t'en supplie Rod, reste, la divination c'est jamais sûr. Regarde-moi, putain regarde-moi ! Dit maman avec autant d'autorité qu'elle put dans son désespoir, sans crier pour ne pas réveiller ses deux enfants. Mon amour, je t'en prie, t'as pas le droit de me laisser comme ça, je t'aime et tes enfants t'aiment ! » Papa leva les yeux au ciel et ses sourcils semblèrent se froncer encore un peu plus, si cela était possible. Kaïs s'assit en tailleur, désireux de ne surtout pas les déranger, il posa un doigt sur sa bouche, de manière à s'imposer le silence. « Catherine arrête ! Lui cracha-t-il en libérant le bras qu'elle agrippait. Ton fils est pédé, je veux pas de ce genre de gosse. La divination c'est mon métier, je sais ce que je dis. Hors de question de me taper la honte de ma vie, lâche-moi, je me barre d'ici et c'est définitif. Plus tu me retiens plus j'ai envie de me casser. » Maman éclata en sanglot, attrapa à nouveau la manche de l'amour de sa vie alors que celui-ci avançait sans se préoccuper du fait qu'il la traînait à terre. « Mais c'est ton fils aussi, il a besoin de toi ! Moi j'ai besoin de toi, reste je t'en prie... » sa voix se brisa. « C'est ton fils aussi... » répéta-t-elle comme une supplique pour elle-même. « Plus maintenant. » gronda papa une dernière fois. Il secoua violemment son bras et maman lâcha prise, toujours à genoux sur le sol. Papa fit le tour de la pièce avec un sac pour prendre ce qui lui appartenait. À l'âge de Kaïs, le monde entier est un mystère, les pièces d'une maison, les animaux de la nature, les mots, tout est une énigme à résoudre. Profitant de ce moment de silence entre Papa et Maman, Kaïs demanda du haut des escaliers. « Maman, c'est quoi un pédé ? » Surpris par son intervention, mais aussi et surtout par sa présence, les parents des jumeaux se retournèrent avec de grands yeux vers le petit brun assis en tailleur qui avait remis son doigt sur sa bouche. « Rien chéri, va te coucher s'il-te-plaît. » lui répondit maman, tentant d’agrafer un pauvre sourire sur son visage ravagé par les larmes. Croyant qu'un sourire était l'assurance du bonheur pour tout un chacun, Kaïs se releva rassuré et lança un joyeux « D'accord maman, je vous aime Papa et toi ! » accompagné d'un sourire grand comme le ciel. Il ne vit pas son père lâcher un dernier grognement de dégoût avant de partir. Pour toujours.
S'il avait su que c'était la dernière fois qu'il voyait son père et s'il avait compris ce que ça voulait vraiment dire « dernière fois », il aurait sûrement pleuré, il aurait sûrement pris son papa dans ses bras pour ne plus le lâcher, mais malheureusement, il ne comprit pas. S'il avait imaginé que c'était aussi la dernière fois que sa maman l’appellerait chéri, alors il aurait profité, il aurait dessiné ce mot, il aurait fait un bisou à sa maman, pour qu'elle voit à quel point il aimait ce mot, à quel point il voulait l'entendre encore plus souvent sortir de sa bouche. Mais ça non plus, il ne l'imagina pas, parce que pour lui, rien ne pouvait arriver de tel que la fin de l'amour de sa maman pour sa sœur et lui. Tout ça à cause de lui.

─ CHAPTER TWO

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Perdu dans son euphorie, Kaïs ne vit pas la petite pierre coincée dans le sol du jardin derrière la maison. Cette pierre elle était là depuis bien longtemps. Il la connaissait bien, d'ailleurs ce n'était absolument pas la première fois qu'il se la prenait dans les pieds et que ce vilain caillou le faisait tomber. Mais victime de sa mémoire restreinte, il en oubliait l'existence à chaque fois, probablement même dès l'instant où il se relevait. Mais cette fois-ci, seul Merlin savait comment, il s'était coupé sur l'extérieur de la cheville. Une petite entaille, nette et rougeoyante. Assis sur son autre pied, l'enfant contempla sa blessure avec des grands yeux. À quatre ans, il avait rarement eu l'occasion de voir son propre sang couler. Jusque là, ses parents l'avaient toujours soigné aussitôt avec un sort bien envoyé. Kaïs il avait cette capacité parfois troublante de pouvoir s'émerveiller de tout ce qu'il voyait et qu'il ne connaissait pas encore. La peur, la douleur, la vigilance, tout cela venait après, après qu'il ait fait le tour du phénomène et qu'il l'ait appréhendé sous toutes ses coutures. Il trouvait la couleur du sang très jolie nonobstant la douleur qui commençait à poindre dans son esprit. Quelque part dans la maison, Moa ne se sentait pas bien, quelque chose n'allait pas. Elle savait que son jumeau s'était blessé et se mit à sa recherche. Franchissant la porte menant au jardin de derrière elle lança à son frère, assis dans l'herbe : « Kaïs, qu'est-ce qu'y a ?! » Elle accourut auprès de lui et scruta l'endroit que son frère semblait fixer aussi. Kaïs releva la tête et sourit à sa sœur. « Oh bah Moa, tu viens jouer avec moi ? » Il se mit à nouveau debout et s'avança vers sa sœur pour la toucher puis partir en courant et crier qu'elle était le loup, mais avant d'y parvenir, une vilaine pierre incrustée dans le sol lui fit perdre l'équilibre.

─ CHAPTER THREE

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En primaire, avant Poudlard, Kaïs et Moa allaient souvent à la mer avec Henry. Henry c'était le nouveau papa de Moa et Kaïs. Oh, Kaïs savait bien que ça n'était pas son vrai papa, mais il l'aimait autant que son premier papa. Et comme maman avait arrêté de l'aimer lui et sa sœur après le départ de papa, Henry il apportait l'amour de trois papa et maman à la fois. Il avait pas d'enfants Henry, du coup il disait tout le temps que Moa et Kaïs, ils étaient ses enfants à lui, qu'il les aimait gros comme le monde et qu'il voulait qu'il se mettent ça dans le crâne. Kaïs ne comprenait pas comment on faisait pour se mettre des choses dans le crâne, il se posait la question mais n'a jamais demandé à Henry, parce que Henry, il voulait pas le décevoir. Il ne savait pas comment mais il savait qu'il avait déjà déçu son premier papa, il ne voulait pas en gâcher un autre, parce qu'il n'était pas persuadé qu'il aurait le droit à un troisième papa. Il espérait donc que ce ne serait pas douloureux, et que ça viendrait dans son crâne tout, seul, qu'il n'y avait rien à faire.  Quand il a demandé à Moa, elle lui a dit qu'elle ne savait pas non plus, mais que si ça faisait mal, elle empêcherait que ça lui arrive. Alors lui a fait un bisou à Moa. Ce jour-là donc, Henry les avait emmené à la mer et il faisait beau. Dès qu'ils arrivèrent sur la plage, Kaïs vit un coquillage, mais un vraiment beau, rouge et rose qui s'enroulait sur lui-même, alors il couru le ramasser. Puis il en vit un autre, un encore plus beau, alors il le ramassa aussi. Mais à quelques mètres seulement, il y avait le plus beau coquillage de toute la plage, alors celui-ci aussi il alla le prendre. Sa conquète du plus beau coquillage dura une petite heure, et il avait les bras pleins de cailloux et de coquillages de mille couleurs, qui brillaient, qui étaient tout lisses. Henry était derrière, pas loin, il surveillait les deux enfants fougueux. Moa courrait sur la plage, elle était un balai, elle était libre. Kaïs s'arrêta cinq minutes pour la regarder. Il trouvait qu'elle avait l'air de voler. De toute façon, il était persuadé que si elle le voulait, Moa, elle pouvait voler pour de vrai, parce que rien ne lui était impossible.
L'ayant assez regardée voler à son goût, Kaïs se retourna vers la mer, monta sur le ponton et marcha jusqu'au bout de celui-ci. Là il regarda la mer et lui parla. « Bonjour la mer. Je voulais te dire que tu es super jolie aujourd'hui, et je voulais te dire merci pour les cadeaux que tu me fais. Voilà. » Alors qu'il terminait sa phrase, un coquillage vacilla et tomba dans la mer, dans un geste bien trop ample pour le rattraper – ce qui ne réussit même pas à faire – il bascula au bord du ponton et tomba dans l'étendue sombre et profonde qui était à quelques mètres sous ses pieds. La surprise fût telle et l'événement se produisit si vite qu'il n'eut même pas l'occasion de crier. Heureusement, si Henry ne vit rien, Moa elle n'en rata pas une seconde. Elle savait que son frère ne savait pas nager. Kaïïïïs! Elle piqua un sprint jusqu'au ponton, plongea du haut de celui-ci et... ne fit rien. Elle non plus ne savait pas nager. À sept ans ils n'avaient pas encore eu l'occasion d'apprendre. Mais Henry, qui les sauva tous deux en quelques minutes, se dit aussitôt qu'il devrait dans un futur proche remédier à la situation. Assis dans le sable, un enfant de chaque côté de lui, tous deux séchés par magie, Henry les gronda en souriant. « Quelle idée d'aller dans l'eau sans savoir nager. Vous faites deux belles têtes de linottes ! » Les jumeaux baissèrent les yeux, honteux, un sourire persistant tout de même sur leurs lèvres. « Allez, je vous paie une glace pour oublier nos frayeurs. » Les enfants ouvrent de grands yeux et crient leurs approbations à l'instar de leurs ventres. « Mais d'abord, promettez que vous ferez attention la prochaine fois. » « Promis Henry, croix de bois, croix de fer ! » lance Moa, le visage solennel. « Promis aussi Henry, mais faire attention à quoi ? » demanda Kaïs, levant des yeux perplexes vers sont père adoptif. Ce dernier rit doucement, mais ne prit pas la peine de répondre. Il prit tout à coup Moa sur son épaule et Kaïs dans un bras et les emporta vers un marchand de glace tandis que les deux têtes blondes poussaient des cris en dénonçant un monstre imaginaire.

Rentrés chez eux après tant d'émotions fortes, Henry eu à peine le temps de raconter leurs péripéties à maman que celle-ci commença à gronder les enfants pour leur manque de prudence et pour les tâches de glaces qu'ils avaient chacun sur leurs vêtements. Envoyés dans leurs chambres, Moa et Kaïs oublièrent instantanément la super journée qu'ils avaient passé. Kaïs n'en voulait pas vraiment à maman. Enfin, parfois si, mais après il oubliait et il l'aimait à nouveau de tout son cœur. Seulement, mais ça il ne le savait pas encore, dans le futur – et ce phénomène avait déjà commencé dans son cœur – plus elle se montrerait odieuse, moins il arriverait à l'aimer à nouveau. Kaïs il va essayer de l'aimer encore, il va essayer de tout son cœur de ne pas arrêter d'aimer sa maman, mais malgré tout ses efforts, il va finir par ne plus y arriver. Parce que maman elle est devenue désagréable, aigrie, méchante. Et surtout maman, elle est vilaine avec Moa, et il faut pas s'attaquer à Moa. Kaïs, plus le temps passe et plus il comprend que tout est de sa faute. Plus les années défilent, et plus les éléments prennent un sens dans sa tête. Oui, il n'a que sept ans, mais il sait maintenant ce que c'est un pédé, et il sait qu'il y a des gens qui n'aiment pas ça. Le pire, c'est qu'il ne sait même pas encore si lui il est pédé ou pas, lui il aime ni les garçons ni les filles, il aime que Moa. Et de toute façon il n'y a que Moa qui l'aime. Et Henry. Et Céline, la voisine. Mais c'est tout. Ça le dérange pas plus que ça, il a pas besoin que d'autres personnes l'aiment tant que Moa elle est là. Lui de toute façon il a pas non plus besoin d'être aimé pour aimer les autres. Kaïs il met un point d'honneur à aimer tout le monde, parce que tout le monde a besoin de ça, il le sait Kaïs.

─ CHAPTER FOUR

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Entre Moa et son frère, tout n'est fait que de promesses, explicites ou non. Toujours là l'un pour l'autre. Ils se protègent. Ils partagent tout. Ils s'aiment pour toujours. Certaines d'entre elles existent qu'ils le veuillent ou non car bon gré mal gré, ils sont liés ces deux-là. Alors hier, aujourd'hui et demain, ils auront ces quelques promesses qui les lient. Quand Moa va mal, Kaïs en fait des tonnes pour qu'elle aille mieux, s'il doit donner tout ce qu'il a il le fera. Quand Moa a mal, Kaïs serait prêt à échanger sa douleur à elle contre son bien-être à lui. Quand Moa cherche quelque chose, que c'est important, Kaïs pourrait remuer ciel et terre s'il pense que ça lui permettra de retrouver cette chose importante. C'est ça qu'il a en tête Kaïs pendant que sa sœur lui montre cette carte sur la table de leur chambre. Une carte du monde, belle comme tout. « On ira là, et ensuite en Afrique. En inde et en Chine. On fera ça tous les deux. » Alors qu'elle pointait toutes ces destinations du doigt, du haut de ses ans et demi, elle avait l'air tellement sûre d'elle que dans la tête de Kaïs, ça sonnait comme des promesses, et non pas des projets. Tous deux seraient libres un jour, tous deux voyageraient dans le monde entier. Ils y verraient des licornes de tous les pays. « Waouh, ce sera trop cool ça Moa. »  Les yeux grands ouverts, Kaïs tentait d'inscrire dans sa mémoire la forme de chacun des pays qu'un jour il verrait avec Moa. Il se représentait la planète comme un immense itinéraire, où chaque étape était primordiale. Il voulait, il devait arriver un jour à passer par chacune d'elles. Relevant ses yeux vers Moa, il s’aperçut qu'elle était en train de le regarder. « On va vraiment faire tout ça tous les deux Moa ? » Oui. Elle ne répondit pas, mais il comprit. Par ce truc qu'ils avaient tous les deux, ce truc des jumeaux. Oui ils feraient ça tous les deux, quoi qu'il arrive, coûte que coûte, ce serait eux contre le reste du monde.

─ CHAPTER FIVE

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Kaïs n'a pas dans la tête le même genre de pensées que le reste des garçons de son âge. Il ne connaît rien au sexe et n'ayant clairement pas inventé l'eau chaude, il risque d'avoir du mal à découvrir quoi que ce soit par lui-même. Le fait de plaire ne lui effleure même pas l'esprit, parce que ce garçon voyez-vous, il n'a pas l'habitude qu'on se préoccupe de lui. Et il a tellement toujours eu l'habitude de ne vivre que des relations platoniques avec toutes les personnes qu'il connaît, que le concept même de plaire à quelqu'un ou non, il ne sait pas réellement ce que cela signifie. Bien sûr, parfois il trouve que ce garçon-là, ou ce garçon-ci ils sont mignons, waouh, mais jamais il ne lui viendrait en tête de penser qu'il pourrait sortir avec, ou quelque chose du genre. Il sait que ça se fait, il en voit souvent des couples, mais il n'envisage pas de faire partie d'un couple. Ça ne le rebuterai sûrement pas, bien au contraire, mais personne ne lui a jamais fais sentir qu'il pourrait parfaitement correspondre à quelqu'un d'autre, suffisamment pour que tout deux soient en couples. Même Pauline, assise face à lui, qui craque pour Kaïs depuis qu'il est arrivé à Poudlard. « Tu sais Kaïs, tu es vraiment un beau garçon. » lui dit-elle de but en blanc, triturant le morceau de brioche qu'elle mange pour le petit déjeuner. Kaïs la regarde surpris. « Oh merci Pauline, toi aussi ! » et il se remit à siroter son jus de Citrouille en regardant les gens. Le matin comme ça, dans la Grande Salle, l'effervescence était à son maximum, et les gens étaient intéressants au possible. « C'est vrai tu trouves ? » demanda la rougissante demoiselle. Comme son ami ne lui répondait pas elle le rappela à l'ordre « Kaïs ? ». « Hein ? » Pauline poussa un léger soupir puis reprit. « Hum, j'essayais de te dire que tu me plais beaucoup... » Au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche, la pauvre étudiante rosissait un peu plus. « Oh t'es vraiment trop mignonne PauPau ! » il lui attrapa la main et la serra avant de partir, pour Pauline ne savait quelle raison et quelle destination. Essuyant une énième défaite, elle se dit que cette fois-ci elle abandonnait, ce garçon n'était définitivement pas fais pour comprendre les sentiments qu'elle avait pour lui.
Si elle avait pu choisir, elle aurait directement évité d'en tomber amoureuse, mais Kaïs, il était fait de telle façon, qu'on le trouvait soit vraiment trop mignon et attachant, soit puéril et insupportable. Pauline avait pas eu le bon côté apparemment. Dans un futur proche, elle espérera que Kaïs s'en morde les doigts.

─ CHAPTER SIX

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Il faisait beau ce matin, Kaïs avait décidé d'aller se promener dans le parc pour profiter de la fraîcheur matinale et admirer la nature. Le samedi matin, rares étaient ceux qui se baladaient au bord du lac à huit heure et demi, mais le brun avait cette chance de ne pas avoir à dormir dix heures par nuit pour se sentir en forme, cinq ou six heures lui suffisaient amplement, voire moins s'il le fallait. Son entrain naturel faisait office d'énergie. Regardant ses pieds laisser des traces dans la rosée délicate, il fut surpris d'entendre un petit cri d'écureuil. Comme un cri de douleur. Jetant un regard alentour, il aperçut à une dizaine de mètres un élève de son année, s'amusant à jeter différents sortilèges à ce pauvre animal, comme si cela l'amusait de le faire souffrir gratuitement. Son sang ne fit qu'un tour. Kaïs rejoignit le garçon en question en quelques enjambées ; à un ou deux mètres de lui il l'apostropha. « Hé toi là, tu m'expliques ce que tu fais exactement. Me dis pas que t'es sérieusement en train de torturer l'écureuil. » « Qu'est-ce que ça peut te foutre, mêle-toi de ton cul l'allumé. » Kaïs n'entendit même pas sa réponse, sa question étant totalement rhétorique. Il dégaina sa baguette, vif comme l'éclair et la pointa sur l'autre. « Opugno ! » lança-t-il avec précision. Six petits oiseaux sortirent du bout de sa baguette et attaquèrent violemment l'adversaire. Virulents et acharnés, ils illustraient parfaitement l'état d'esprit de leur propriétaire. Le garçon en face tenta de contre-attaquer lors des rares moments où un bec ne lui entaillait pas la chair, mais ses agissement avaient mis son adversaire bien trop hors de lui, et celui-ci enchaînait donc les protego d'une main de maître. Kaïs stoppa son sort, et le connard d'en face en profita pour se ruer sur lui. « Vermilious ! » lança Kaïs. Les étincelles rouges s'arrêtèrent juste devant la robe de sorcier de l'adversaire, celui-ci se stoppa net, de peur que ses vêtements prennent feu. « La prochaine fois que je te vois faire ce genre de chose à un pauvre animal sans défense, notre petit combat sera bien plus sérieux. Attaque-toi à quelqu'un qui peut se défendre. » Jetant un coup d'oeil à l'endroit où se trouvait l'animal quelques minutes plus tôt, il vit qu'il n'était plus là, et il laissa donc en plan l'autre grosse brute, sachant très bien que celui-ci ne tenterait rien, il avait bien vu que le combat était gagné d'avance.  Dans un combat à mains nues, nul doute que le brun aurait perdu un membre, mais avec une baguette, dans des moments de ce genre, il était beaucoup trop enragé pour perdre. En règle général ce n'était pas un duelliste effrayant, mais ses causes lui tenaient suffisamment à cœur pour qu'il y mette tout ce qu'il pouvait.