Partie ~ 1

Le sang, le feu, les cendres, tout était calciné, tout brûler. Il était seul au monde, hurlant à s'en rompre la voix un nom, encore, encore et encore. Il se mit à courir mais le décor ne bougeait pas et il perdit pied, s'étalant contre le parquet de bois délabré. Coincé, pris au piège comme un animal d'abattoir, il savait qu'il allait mourir, sa chair viendrait se fondre sous les caresses mortelles des flammes. Ça ne servait à rien d'appeler à répétition son nom, elle n'était pas là, elle l'avait abandonné, il était vraiment seul, tellement seul et misérable. Sa vue n'était que de fumée noire opaque à présent. Il toussait, ses poumons lui faisaient mal, et c'est dans un cri d'agonie qu'il rampa, sa jambe avait pris feu mais peu importe, le garçon venait de trouver une issue, il devait tenir le coup ! Alec usa de toute sa force pour arriver à se libérer de cette fournaise étouffante et cuisante. Il y était arrivé ! Il tendit sa main jusqu'à la poignée en fer ovale, ses muscles étaient raides, son visage déformé par l'intolérable torture de la brulure qu'il sentait le ronger. Encore un peu, quelques centimètres, oui, courage ! Le prisonnier de cette affre empoigna l'objet de sa liberté et là, il se sentit comme étouffé par une gorgée d'eau qu'il n'avait pourtant pas prise, et s'étala sur le sol, tentant de recracher cette eau invisible. Ensuite, le néant brusque avant de retrouver le monde réel.

— Tu es complètement folle ! Regarde dans quel état tu l'as mis ! Plus jamais il ne viendra te voir, tu devrais avoir honte de lui faire subir tes" machins "de magies noires ! On devrait te faire enfermer !

Il ne comprenait pas bien ce qui se passait, il tremblait, avait des sueurs froides et tout le corps engourdis. Malgré le fait qu'il est cru rêvé, sa main et sa jambe le faisait terriblement souffrir. Le souffle court il essaya de reprendre contact avec le réel et inspecta l'endroit où il se trouvait, la chose qui le capta en premier fut une odeur. Ça sentait l'encens mais d'une manière tellement forte qu'il pouvait sentir ce parfum sur sa langue et c'était très désagréable. Apparemment on l'avait couché sur un canapé, duquel on l'extirpa d'une douceur plus ou moins subjective. Nyséa, sa soeur cadette était là, c'était elle qui hurlait ! Contre qui ? Son regard parcourut la pièce, malheureusement, chaque mouvement qu'il faisait lui donnait le tournis.

— Je ne test pas mes dons, je le test lui. Il n'est pas assez fort et c'est ta faute, un jour tu le paieras.

Aux bruits des babioles qui s'entrechoquent et qu'on pose de manière abrupte, il devina qu'ont manipulé de petits objets. En venant regarder dans la bonne direction, il constata qu'il n'avait pas eu tort. Sa tante Zelda rangeait ses potions avec cet air irritable qu'il détestait tant et qu'elle n'offrait que lorsque Nyséa était dans les parages. Elles se haïssaient et ce depuis la révélation de leur don de sorcellerie, pourquoi ? Tout simplement parce qu'avant ça Zelda cachait sa nature de sorcière à sa nièce et son neveu. Sa demi-soeur ( la mère d'Alec et de Nyséa) avait fait promettre à celle-ci de cacher ses dons aux yeux de ses enfants. Kaitlyn était une éternelle angoissée et tout ce qu'elle ne comprenait pas l'effrayer, dont la magie. Zelda, était la seule sorcière de la famille avant Alec et Nyséa, elle avait donc été euphorique à l'idée qu'eux aussi soit " extraordinaire " et non de vulgaire moldu à l'âme insipide. Le premier à avoir découvert ses dons fut Alec, c'est là que la voyante eut une révélation, elle allait faire de lui un sorcier talentueux, elle allait lui enseigner tout ce qu'elle savait sur l'art divinatoire et la magie en général. Alec, plus enthousiasmé d'avoir l'attention de sa tante que le fait d'apprendre sur ce monde qui lui était jusqu'alors inconnu, fut un élève que beaucoup de professeur aurait aimé avoir. Il s'intéressait à tout et quand ce n'était pas le cas, faisait semblant car il voyait oh combien cela pouvait rendre sa tante rayonnante qui, avant ça avait toujours été une femme maussade, ermite et même un peu folle sur les bords.

Puis vint le tour de sa cadette et là une guerre se déclencha, butée comme pas possible, elle refusa l'enseignement de sa tante. Tout d'abord parce qu'avant ses dons elle ne s'était jamais intéressée à elle et ça, elle ne l'oubliait pas. Mais la raison qui la renforça à refuser ces cours surnaturels était le comportement de son aîné, il avait changé depuis qu'il était passé du stade d'étranger à "fils" aux yeux de Zelda. Elle avait pratiqué sur lui comme une sorte de lobotomie, l'endoctrinant dans des choses sombres, elle avait même essayé de le guérir de sa maladie une fois, par le biais d'une potion qu'elle avait elle-même inventée. Cette folle s'improvisait médicomage ! Et l'effet ce breuvage ensorcelé eut une drôle de réaction sur lui. Atteint de narcolepsie, maladie du trouble du sommeil qui, involontairement, plonge le malade dans un sommeil profond à n'importe quel moment du jour ou de la nuit. Cette maladie était comme une sorte de malédiction, d'ailleurs encore aujourd'hui il en souffre et la potion eut le bénéfice de réduire sa toxicité sur sa vie de tous les jours mais lui créa d'autres problèmes d'ordre psychique. Un trouble de la bipolarité, pour l'instant ce n'est rien d'alarmant, juste des sautes d'humeur inexpliquées mais dans l'avenir, ce trouble modifiera complètement son comportement, et l'adorable Alec risque de faire des ravages monstrueux…

Depuis cet incident, Nyséa régit la vie de son frère ou du moins le tente. Avec le temps il sera moins docile, moins influençable, ce poison magique affectera tout son comportement, insidieusement et avec lenteur. Mais un jour, même sa soeur ne saura comment intercepter la chose avant qu'il ne se brise, et qu'il brise le monde.

Partie ~ 2

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— Tu n'es qu'une ordure, plus jamais tu ne mettras les pieds ici ! Dégages, dégages je te dis !

Non ce n'était pas leur mère qui mettait leur père à la porte mais bien Nyséa qui jouait le rôle de la figure maternelle depuis qu'on avait décelé chez leur génitrice la maladie d'Alzheimer. À cette époque ce n'était pas encore alarmant, il lui arrivait quelques fois de se demander où elle était et qui était ces gens dans sa maison, alors que ce n'était rien d'autre que ses propres enfants. Apprendre qu'elle avait été trompée depuis toujours par l'homme avec qui elle avait fondé une famille, un foyer, ne l'affecta pas tant que ça. Sa maladie eut au moins l'effet d'apaiser ses chagrins. Leur père possédait deux maisons, deux femmes et quatre enfants, une vie cachée de tous, quand ils l'apprirent le monde cessa de tourner. Bien qu'Alec n'ait pas eu de véritable lien père-fils comme on pourrait le voir à la télé, vous savez . Le papa qui vous emmène au foot ou qui vous cherche à l'école, ou encore qui fait semblant de s'extasier devant un dessin d'enfant pas terrible... Leur père à eux était un homme égocentrique et narcissique, tout devait lui être dû et sans fournir d'effort c'était encore mieux ! Malgré qu'il soit un être parasite, son fils  avait toujours pour lui une grande affection. Il lui cherchait des qualités, faisait tout pour expliquer positivement ses méfaits, essayait de tempérer les discordes entre son père et sa soeur. Car comme je vous le laisse deviner, Nyséa n'avait pas eu la patience ni la gentillesse sotte de son frère concernant la race humaine. Pour elle il n'était pas un père, il n'était qu'abjection. La découverte de cette double vie a été faite par Nyséa et une certaine Daisy qu'elle rencontra lors de son entrée à Poudlard. De suite les deux jeunes filles se sont bien entendues, et des choses en amenant d'autres, elles parlèrent de leur famille, de leur père et étrangement elles avaient d'énormes points communs le concernant.

Un jour, Daisy reçut du courrier de la part de sa mère, elle avait reçu quelques lettres mais surtout une photo de ses parents qu'elle montra avec fierté à son amie. Et là, la vérité éclata, cet homme était le père de deux jeunes filles qui ne s'étaient jamais connu avant l'école de sorcellerie. Évidemment, suite à ce retournement beaucoup de choses changèrent dans la vie d'Alec. Il a découvert qu'il avait une demi-soeur et un demi-frère donc. Tous deux de sang-mêlé, il avait d'abord rencontré Daisy, grâce à sa soeur. Les débuts avaient été rudes, Daisy étant une jeune fille qu'on apprivoise avec patience mais avec le temps ils se sont rapprochés et bien qu'ils se considèrent plus comme des amis que de véritable frère et soeur, leur entente est bonne. Par contre, rencontrer son demi-frère a été une épreuve mouvementée. Dwayne avait pris très mal le fait d'avoir été "trompé" par son père et a par conséquent ignora totalement l'existence de cette seconde famille, de plus, avec le nouvel amant de sa mère, un mangemort violent et invétéré. Son demi-frère a adopté les "croyances" de ce nouveau père et a en horreur les nés-moldus, c'est pour le coup devenu des ennemis d'entrée de jeu, au plus grand désarroi d'Alec.

Partie ~ 3

"Rien n'est plus facile que de dénoncer un être abject, rien n'est plus difficile que de le comprendre. " - C'est avec cette vision de la chose qu'Alec essaya de comprendre son frère, comprendre son père pour qui l'amour paternel a été plus fort pour Daisy et Dwayne que lui-même et sa propre soeur. Et il tenta aussi de cerner sa tante pour qui la magie était toute sa vie, et si tout ça ne venait tout simplement pas du sang ? Car en y réfléchissant bien, l'autre femme qu'avait aimée son père, venait d'une lignée de sang-pur. Elle avait brisé la chaine de pureté par amour pour ce moldu. Son géniteur qu'avait-il préféré par rapport à eux ? Ils étaient plus forts car de lignée magique plus noble ? Son frère lui, le trouvait-il inférieur juste pour sa nature de naissance ? Et sa tante, n'aurait-elle pas été plus heureuse en vivant dans une famille pure, sans avoir besoin de se cacher ? En réalité les gens malheureux ne sont pas les né-moldus, mais les sangs-purs ! Depuis toujours ils ont été une petite communauté chassé par les moldus, normal qu'ils exècrent ceux de ce monde se découvrant des pouvoirs magiques alors qu'ils sont nés parmi ceux qui les ont torturé dans le passé ! Il comprenait leur mal-être et il voulait les aider, il voulait les comprendre aussi. Comment s'y prendre ?! Peut-être fallait-il faire passer le mot aux gens, leur crier haut et fort que les sangs-purs ne sont pas méchants, ils sont juste hostiles envers ceux qui les ont châtié de leur communauté autrefois, pourquoi eux devraient-ils accepter les nés-moldus alors que leurs ancêtres moldus les ont malmenés ? Oui, il ferait tout pour redorer leur image et pourquoi ne pas essayer de faire régner la paix en leur expliquant que les né-moldus sont à leur tour des victimes et qu'ils demandent à être intégré dans leur monde sans vouloir les nuirs ? Oui, il tenterait de rétablir l'équilibre avec ses moyens.

Cette lubie d'utopie ne datait pas d'hier, sa tante lui avait prédit qu'il serait quelqu'un d'important, qui changerait les choses et qu'il serait dangereux. Dangereux pour la guerre, afin qu'elle n'éclose pas ? Oui ! Il en était certains, il était venu au monde pour faire comprendre à tous qu'ils pouvaient vivre en harmonie. D'ailleurs cette passion débordante pour la paix et la valorisation de sangs purs (alors qu'il est né-moldu) a intrigué beaucoup de monde et en a révulsé plus d'un, notamment son ex petit ami. Terrence Cathasaigh, leurs relations avaient toujours été tumultueuses, il l'avait aimé d'un amour passionnel, il avait encaissé ses coups, sa rage, son amour. Non pas par soumission ou par plaisir mais par résolution. Pour préserver son amour il s'était mis à accepter sa violence, bien qu'au début il n'avait pas compris pourquoi il agissait comme ça avec lui ( Terry avait été son premier copain, donc il n'y connaissait pas vraiment grand-chose en relation amoureuse) avec le temps, tous les deux apprirent à être en osmose et connaissaient les limites de l'autre. C'est sans doute pour ça que leur couple avait duré pas mal de temps. Évidemment, très peu de gens ont été mis au courant de cette idylle, Terrence n'avait jamais été quelqu'un de très démonstratif, le public n'eut donc la chance ( ou la mal chance) de voir ce couple au grand jour. Leur relation a été enfouis par Terry qui ne le supportait plus de l'entendre ressasser sempiternellement que les sangs-purs sont des gens bien, alors que lui n'était pas du tout de cet avis. Malgré cette rupture ils sont toujours resté amis, se comportant de la même manière qu'avant, sans le sexe bien sûr, mais la possessivité et les coups sont toujours restés d'actualité. Alec avait appris à avoir mal dans le passé, il continuerait à recevoir des ecchymoses juste pour lui, cet ami l'ayant enlisé encore un peu plus dans l'obscurité morbide de cette vie déjà bien ébréchée.