La jeune femme n'avait pas eut qu'un cours en matinée et le reste de sa journée de libre. Le temps grisâtre et froid ne l'avait pas attirée vers l'extérieur, étonnamment. Peut-être était-ce la faute d'un certain Serdaigle qui lui avait fait découvrir le plaisir de passer des heures dans sa couette à faire la larve. Seule, c'était un peu moins drôle, mais Malki avait trouvé une solution de rechange en s'armant de devoirs et de lectures qu'elle tenait à faire malgré qu'elle n'avait aucune obligation envers celles-ci. Sa culture personnelle, tout simplement. La demoiselle s'était prélassée sur sa couche jusqu'à ce que son appétit l'appel à se bouger un peu. Elle s'était donc levée et vêtue d'un simple jeans noir et d'un t-shirt blanc au blason de serdaigle. Nouant ses cheveux en une longue queue de cheval en emportant son livre avec elle alors qu'elle se dirigeait pieds nus vers les cuisines. Plongée dans sa lecture alors que ses pas la menait vers la cuisine. Elle y prit ce qui lui tentait : Croissant, pomme et chocolat. Remontant vers sa salle commune pour s’empiffrer tout en continuant se travaux. Le chocolat et le croissant ne tardèrent pas à disparaître. Ainsi, il ne lui restait que sa pomme, déjà presque terminée alors qu'elle entrait dans la salle commune. Sans trop comprendre son propre geste, elle avait levé ses yeux et son regard s'était posé su Mila qui lui faisait signe de la rejoindre.  

Malkiéla avait toujours eut une intuition très forte. Le genre de don qui faisait qu'elle pouvait aimer ou non une personne dès les premières secondes de leur rencontre. Avec Uriel, s'avait été automatique. Elle savait qu'elle serait liée à lui contre vents et marées, que même tous les complots de garces et les rumeurs ne pourrait venir briser ce qui les unissaient. La distance et les années qui passaient n'y ferait rien non plus. Elle l'aimait avec une force et un respect qu'il savait lui rendre. Elle lisait en lui comme il pouvait lire en elle. La forme la plus belle et la plus pure de l'amitié. Chaque jours, elle remerciait le ciel de ne pas être passée à côté de lui sans lui adresser la parole. Pour Nathaniel par exemple, s'avait été un peu différent. Son intuition avait eut du fil à retordre. Elle ne savait pas trop ce qui se profilait pour eux. Elle l'aimait et le détestait à la fois, hésitant à entreprendre une relation avec le jeune homme. Elle s'était malgré tout lancée et ne regrettait pas. Elle ne regrettait jamais ses actions d'ailleurs, car elles étaient toujours réfléchies en de profonds songes. Un jour, elle arriverait à retirer ce masque de froideur pour révéler le vrai et beau visage du jeune homme. Avec Mila, ce fut tout autre chose. Dès le début, quelque chose clochait, même si leur échange était fort agréable. Malki avait prit la peine de noter les nouvelles choses que Mila lui avait apprises pendant leur conversation, faisant mine de continuer son devoir. Loin d'être dupe et naïve de croire immédiatement ce qu'on lui disait, elle était allé faire ses recherches. Bien vite, elle s'était rendu compte que tout ce que Mila lui avait dit était exactement le contraire de la vérité. L'égyptienne ne mit que quelques secondes à faire les liens. Mila n'était pas une poufsouffle ignorante, elle lui avait volontairement donné toutes ses fausses informations. Pas soucis de performance peut-être ou pour se sentir supérieur à elle. Malki ragea un moment, puis se surprise elle-même à prendre part à son jeu puéril dès la rencontre suivante. Elle lui ferait payer le prix de son insolence un jour ou l'autre. La jeune femme s'approcha et prit place en face d'elle en y déposant son livre. Sans même une salutation, elle enchaîna.

« Alors, tes notes vont bien ? Tu t'es surpassée ou tu es restée au même niveau ? »

Demanda-t-elle, faisant doucement ressortir la garce en elle. Faisant également gonfler son ego avec cette impression de supériorité face à elle. Après tout, Malkiéla était une déesse.

Spoiler:

L’égyptienne était allée s’asseoir avec sa fine compétitrice, un sourire invincible accroché à ses lèvres. La jeune femme lui faisait tout de même pitié à se débattre lamentablement pour être meilleure qu’elle. Sa vie devait être franchement ennuyeuse pour qu’elle s’amuse ainsi à tenter vainement de surpasser la meilleure, l’excellence. La fierté de Malkiélà l’empêchait pourtant de lâcher prise sur cette compétition plus que malsaine. Jamais elle ne se laisserait aller à se glisser dans les draps de Nathaniel si ses devoirs n’étaient pas terminés et promettant les notes plus hautes encore que celles qu’on pouvait lui accorder. Elle tenait mordicus à la vaincre sur tous les niveaux possibles. Le sourire de Mila était froid, répondant ainsi à l’attitude générale de Malki envers sa comparse de serdaigle. Sa voix semblait se vouloir sereine, même si elle ne l’était pas tout à fait. Elle était sincèrement ridicule. « Comment mon niveau pourrait-il évoluer, puisque je suis déjà la meilleure ? J'ai des Optimal partout, et il n'y a rien qui surpasse cette note, à ma connaissance. » La jeune femme laissait échapper un rire froid à la phrase de Jaroslav. Optimal partout, hein ? Pas à sa connaissance. Malkiéla avait un côté fourbe que Mila n’avait peut-être pas. Elle avait la détermination des lionnes et la puissance des vagues. Comment la sang-pur espérait lui faire compétition ? Son regard l’avait pourtant quitté, ne montrait que d’avantage le mensonge qu’elle tentait pathétiquement de faire avaler à Malkiéla. Ses yeux revinrent pourtant sans que Malki n’ait perdu son sourire gentiment arrogant. Elle était une déesse, elle avait torturé des gens avec brio, appris des langues qu’elle ne maîtriserait jamais comment pouvait-elle prétendre la surpasser sans que ce ne soit totalement ridicule ? « Et toi ? Comment ça se passe ? J'ai entendu des choses sur toi. Apparemment, tout ne va pas aussi bien que tu le prétends. » La narguait-elle alors que Malkiéla arquait un sourcil. Tout marchait parfaitement dans son apprentissage. Même qu’elle dépassait rapidement les autres et prenait de l’avance en tentant des sorts qu’on ne lui avaient pas encore montrés ou même en tentant des potions de ses livres avec lesquelles elle n’aurait pas dû jouer tout de suite. Dans le pire des cas, elle pourrait peut-être malencontreusement empoisonner Mila pour qu’elle se retrouve à l’infirmerie et prenne du retard. Avec une nonchalance dépeinte, elle remontait ses jambes sur sa chaise pour y déposer son livre qu’elle ouvrait. Prenant la peine de prendre une bouchée de sa pomme, de la mastiquer et de l’avaler avant de ne reposer ses yeux sur elle, comme si elle l’avait à peine écoutée. Elle referma de nouveau son livre très lentement en le posant sur la table. Laissant sa langue glisser sur la chaire de sa pomme pour la faire attendre plus longtemps encore. Elle déposa finalement sa pomme sur son livre avant de ne s’accouder doucement à la table.

« Tu as raison, j’ai pris du retard, je ne suis que trois chapitres en avance sur les autres dans la plupart de mes cours alors que je devrais être à quatre. Je compte bien être à cinq d’ici la semaine prochaine pour la peine. »

Lui avouait-elle dans un sourire tendre avant de ne s’avancer doucement vers elle. Fourrant son nez dans ce qu’elle lisait alors que la longue chevelure aux effluves sucrés de Malki vient caresser le bras de son amie. Métamorphose. Le sourire de la jeune femme s’aggrandit.

« Tu as du faire un EFFORT EXCEPTIONNEL par contre pour réussir ce sort en métamorphose. Je t’ai vue, tu sais… »

Lui dit-elle tranquillement alors qu’elle pinçait doucement le coin de sa lèvre inférieur avec ses dents pour terminer en un sourire. Sa main se glissait sur celle de la demoiselle avec tendresse, son pouce allant caresser le sien alors qu’elle relevait son regard vers elle.

« Je peux t’aider, chérie, ça me fera plaisir. »

Lui proposait-elle, se jurant de la rendre plus mauvaise encore. Si elle pouvait rester coincée avec un sort de métamorphose permanant qui la ferait pleurer si fort qu’elle en oublierait d’étudier, ça ferait bien plaisir à Malki. Elle voulait simplement la voir chuter, l’entendre dire qu’elle était moins bonne qu’elle et que ce serait toujours ainsi.