Duncan a toujours vécu au bord de la magie, bien qu'il soit un sang-mêlé. Il s'en fout totalement et ses six frères aussi, car ils savent que, peut importe le camp qu'ils choisissent, ils seront toujours le bienvenu. Mais la n'est pas la question. Duncan a toujours vécu durement, son père le mettait à l'épreuve parce que c'était le plus grand et que quand il faudra qu'il parte, qu'il puisse accepter la mort avec dignité. Vous vous demandez sûrement que s'il est un sang-mêlé, comment a-t-il pu vivre au bord de la magie ? Comme je vous l'ai dit, Duncan à six frères et leur mère est morte en mettant au monde le septième fils. Ça n'a pas été éprouvant pour lui, il n'était pas proche de sa créatrice. Il pensait que l'union entre un sorcier et une moldue ne pouvait être toléré, mais tout le monde sait qu'on n'efface pas son passé. De ce fait, il ne restait plus que son père qui était forcé de leur révéler l'existence d'un autre monde. Bien sûr, il était forcé de faire comme tous les autres enfants : aller à l'école, faire du sport... Onze ans, onze ans à attendre ce grand jour.

Duncan n'était pas très fort à l'école, il ne s'en préoccupait pas, même quand il était appelé lui et ses parents dans le bureau du directeur à maintes reprises. Après tout, ses études moldues ne l'aideraient pas à devenir le meilleur joueur de quidditch de toute la Grande-Bretagne comme il en a toujours rêvé. Il ne lui restait plus qu'une petite année à attendre, douze mois, trois cents soixante-cinq jours. En attendant, il devait se résigner à continuer le foot comme tous les garçons de sa classe. Il était le meilleur joueur de la ville, mais ça ne lui plaisait pas. Il se demandait s'il était vraiment un futur sorcier, car tous ses frères avaient eu des signes tandis que lui attendait toujours sa lettre de Poudlard.
C'était un mardi, Duncan revenait de son entraînement à la fois joyeux et déprimé. Son coach leur avait distribué une inscription pour un match amical contre l'équipe du Liverpool.
Duncan s'échauffait sur le bord du terrain, devant tous les autres joueurs, trottinant tranquillement quand un garçon de l'équipe adverse vint vers lui en sens inverse. Pendant un moment, il crut qu'il allait s'arrêter, mais il ne fit rien, un sourire malicieux sur les lèvres. L'héritier Raven se laissa bousculé, rien que pour créer une bagarre par la suite. Il était tout de même en rogne, il aurait dû regarder où il courait !
Ils menaient le match, deux-zéro, mais le garçon essayait toujours de marquer, sans grands succès. Au bout de quarante minutes, il tacla avec grâce Duncan, mais au moment crucial, celui où il leva le pied du sol pour shooter, le ballon vola en l'air. A la place d'aller droit devant, celui-ci alla en arrière et entra dans le goal propre du Liverpool. Comment était-ce possible ?
Il avait dix ans, le joueur de Londres, quand il s'est cassé la jambe à cause de la tacle de son "ennemi".

Il était à ses trousses, à chaque seconde, il gagnait du terrain. Duncan courrait à en perdre haleine, sous l'obscurité des arbres, cherchant désespérément à échapper au sort que lui réservait ce tueur derrière lui. D'après le bruit de ses pas, il avait de grands pieds et une force incroyable, de quoi effrayé tout gamin qui allait avoir onze ans. La poitrine en feu, il dut encore forcer l'allure pour franchir la lisière du bois. La lune décroissant l'éblouissait, montrant les dents luisantes de son assaillant, ses doigts tendus semblaient prêts à lui arracher les yeux. Soudain, il n'entendit plus ses pas derrière lui, il était dans une clairière avec un seul arbre au milieu. Appuyé contre l'arbre, une fille. Il ne put distinguer la couleur de ses cheveux, il faisait trop sombre, la nuit l'emportait. Son visage était caché par sa tignasse, mais elle avait de belles dents, la main tendue, comme si elle voulait que Raven avance vers elle.
Trempé de sueur, ce n'était pas la première fois que ce rêve entait Duncan, il aimerait tant que cette fille existe, car même si ce n'est qu'une image sortie tout droit de son imagination, il l'aime et il espère la rencontrer à l'école des sorciers.

Duncan avait reçu sa lettre le vingt-neuf juillet, le jour juste après son anniversaire. « Cher M. Raven,
Nous avons le plaisir de vous annoncer que vous êtes inscrit depuis votre naissance au collège Poudlard, l'école de sorcellerie » Alors qu'il jubilait, ses frères eux, boudaient dans leurs coins, au fond du salon pendant que lui et son père allaient au chemin de traverse. Baguette, livres, argent de poche... Il lui fallait tout ! Sans oublier son bel hibou blanc, qu'il a nommé Coquille.
Dans ses souvenirs, ses amis ramaient, dans la belle barque taillée dans un beau bois. Lui cependant, il jouait avec l'eau, la laissant traîner dans le lac noir. Il s'était gavé de bonbons dans le Poudlard Express et maintenant, ses yeux étincelaient de joie à la vue du château. Ils accostèrent sur la rive, laissant les barques luire au clair de lune. Il était bien sûr le premier dans le rang attendant avec impatiente la maison dans laquelle il sera. Peut importe pour lui, qu'il ait une mauvaise réputation ou non, son père leur avait caché sa propre maison alors... Tout de même, devant ce tabouret et ce chapeau délabré, il avait un poids lourd.

Duncan n'a jamais été un élève modèle et il en est fier. Sauf peut-être, comme je vous l'ai dit, pour les cours de Soins aux Créatures Magiques ou ceux de Défense contre les Forces du Mal. Il est passé de justesse dans les années précédant celle-ci. Il suit les premières années, en espérant les voir se perdre dans l'enceinte du château, regarde les autres se battre...