« Leviathan Melchior Faust! Si tu ne descends pas tout de suite, je viens te chercher par la peau des fesses ! Tu m’entends ?! » Silence. Irma se frotte le front, et regarde avec supplice ses cheveux qui deviennent de plus en plus gris. Il y avait quelques années, Irma était encore une belle femme dans la vingtaine, avec de longs cheveux noirs et des yeux verts, le tout rehaussé par un caractère bien trempé et un accent de Louisiane. Puis, il y a 7 ans, elle était sorti de son école de Majordome- parmi les premières femmes à l’avoir terminée – et était allée là où son père travaillait, chez les Faust. Comme cette famille avait des liens dans l’économie moldue, et qu’ils recevaient souvent, ils ne pouvaient se permettre d’avoir des elfes de maison. Qui plus est, Gabriella Faust, la maîtresse de la demeure n’aimait pas ces êtres mi magiques mi féeriques. C’est ainsi que la famille d’Irma travaillait pour les Faust depuis quatre génération, tous contents de servir cette grande famille. Les Faust n’étaient pas de mauvais employeurs, payant les frais de scolarité de chaque enfant de majordomes, ainsi que les vacances de ces derniers. Irma était allée à Salem, et malgré des résultats satisfaisants n’avait pas voulu changer son plan de carrière.

Mais maintenant, elle ne voulait qu’une chose : retourner dans le passé, et ne plus avoir à supporter le fils Faust. Irma commença à monter les escaliers, pour arriver à la chambre du petit Leviathan. Elle l’adorait ce gamin, avec sa grande bouille, ses cheveux indisciplinés, et ses énormes yeux chocolat. Mais il lui donnait quotidiennement des cheveux blancs ! Il n’écoutait personne, et seulement son père pouvait lui demander quelque chose, cependant en échange d’un cadeau. Malheureusement Melchior Faust – qui avait donné à son fils son deuxième prénom – était en déplacement en Amérique du Sud avec son épouse, et c’était à Irma de s’occuper du môme. Qui était mignon pour la plupart du temps mais qui avait un léger problème : il adorait tellement la chimie que ses parents lui avait offert un labo et qu’il expérimentait beaucoup trop pour un gamin de 7 ans. Ca et le fait qu’il soit considéré comme un véritable petit génie, ayant toute l’adoration de ses parents. Et donc ils lui passaient absolument tout. Arrivée au labo de Levian, comme elle l’appelait affectueusement, Irma toque sur la porte. « Deux minutes ! » Environ cinq minutes plus tard, la porte s’ouvre sur un jeune garçon pas très grand, qui la regarde avec joie. « J’ai fini, et on peut descendre sans que mes fesses ne soit amochées ! » Il lui prend la main et ensembles ils descendent. Levi commence à se lancer dans une description très approfondie de ses recherches en chimie. Irma sourit en lui ébouriffant les cheveux. Si seulement il  pouvait quitter la chimie pour se concentrer sur la légimencie et comprendre qu’Irma ne comprenait pas un seul mot de ce qu’il disait. La nourrice se concentre sur le gouter du jeune garçon en fronçant les sourcils. Elle est d’humeur massacrante aujourd’hui. Irma se retourne et pose devant le jeune garçon une part de gâteau et du lait. Elle le regarde avec des yeux tristes dévorer ce qui se trouve devant lui. Irma n’arrive pas à chasser de son esprit sa crise de la semaine passée. La semaine dernière, Leviathan Melchior Faust, l’héritier de la famille Faust, avait montré des pouvoirs magiques. A 7 ans, c’était plutôt tard en vérité. Irma elle-même bien que pas particulièrement plus douée en magique que n’importe qui avait montré des signes de magie vers 4-5 ans. Normalement pour un enfant montrer des signes d’une appartenance à la communauté magique était quelque chose de magique, mais apparemment cela n’avait pas plu à Levi. Ce dernier avait pleuré et crié pendant deux jours suite à l’annonce de son père selon laquelle il allait devoir aller à Salem. Levi n’avait jamais voulu aller à Salem et avoir de la magie ne l’intéressait pas plus que cela. Et savoir qu’il allait arrêter ce qui lui plaisait- les sciences- pour aller dans une école où on apprenait à voler sur des balais et à comprendre à coups de baguette magique plutôt que d’apprendre les réactions chimiques et physiques de ce monde le rendait malade. Irma sait que les parents du petit Faust ont eu raison de le mettre dans un système moldu d’enseignement. Levi est un génie, et il a besoin de se sentir stimulé, même si cela est difficile à faire. Levi a déjà trois classes d’avance, et continue d’exceller. Il apprend tellement de chose avec tellement d’entrain que cela est un plaisir à voir. Irma soupire et vient placer un baiser sur le front du petit garçon qui lève la tête et la regarde avec surprise. « Allez viens, nous allons faire un tour sur Central Park, et on ne dira pas à ta mère que tu as pris un bretzel ! » « Oui !! Merci, Irma ! » Leviathan saute de sa chaise et monte à toute allure vers sa chambre afin de se préparer. Irma nettoie l’assiette, et part de la pièce espérant de tout son cœur que l’éducation que Levi allait recevoir à Salem allait l’intéresser et surtout qu’il n’allait pas perdre son innocence d’enfant.


« Et notre valedictorian, Leviathan Faust ! » Irma clappe très fort ses mains, et sourit si fort qu’elle pense pouvoir perdre sa mâchoire. Et il est là, son beau et fier Levi, qui monte sur le podium, lance un regard et un sourire assuré à la foule et commence à déblatérer son discours avec son charisme habituel. Irma sourit en se disant qu’il cache très bien son jeu, elle qui sait que son Levi préférerait se cacher dans son labo plutôt que d’être là à parler devant tant de gens. Elle est si fière de lui. Si fière pour ce qu’il a pu réussir, de ses propres mains, de son excentrisme qui l’a mené à prendre des chemins autres que ceux qui s’offraient devant lui. Irma sent une larme coulée sur sa joue et se souvient de son année finale à Salem, alors que les autres étudiants voulaient continuer et être auror, elle se souvient que son Levian avait décidé d’aller dans une université moldue. Et elle avait été si contente pour lui, non seulement car il s’était tout de même épanouie à Salem, mais aussi car il n’avait pas oublié son rêve d’enfant, et le voir mettre tout son cœur là dedans remplissait Irma de joie. Heureusement pour lui, Leviathan avait pris durant tous ses étés des cours et des crédits lui permettant de pouvoir postuler dans une université américaine. Et pas la moindre, car c’était Harvard et sa prestigieuse école de médecine qu’il avait choisi. Bien sûr, pensa Irma, il ne pouvait pas faire comme les choses et c’est en 6 ans qu’il termina ses études, le tout en ayant un doctorat en biologie en plus. Et il avait fini premier de sa promotion. Non sans sacrifice. Car si Leviathan avait du charisme et qu’il pouvait être aussi charmant que tout autre homme, il n’aimait pas être toujours entouré. Il voulait que son nom soit connu, mais fuyait la foule pour se réfugier dans ses recherches. Il n’avait participé qu’une seule fois à une soirée d’université, et il avait tellement bu qu’il ne se souvenait de rien le lendemain. Irma ria doucement en se souvenant de sa voix paniquée lors de son appel. Dès lors, il n’avait plus jamais participé à des soirées, effrayé à l’idée de perdre son génie. Ce qu’Irma ignorait était que l’amour de Leviathan pour les nouvelles expériences l’avait poussé vers d’autres soirées, mais ce qu’elle ne savait pas ne la blessait aucunement.

Leviathan termine son discours sans queue ni tête et va rejoindre Irma, dont la tête est entièrement couverte de gris. A la vue de son fils adoptif, Irma ouvre les bras et prend le jeune homme de 23 ans dans ses bras. Qu’il a grandit ! Oubliée était la bouille ronde de l’enfant de moins de dix ans, maintenant Irma a devant elle un homme avec de la barbe, des cheveux à peine coiffés, un sourire ravageur et une taille bien supérieure à la sienne, bien que Levi passe son temps à se plaindre de celle-ci. Irma serre fortement Leviathan contre elle, et le repousse quelques minutes après. Elle passe une main dans ses cheveux essayant tant bien que mal de réguler le flux de ses poils crâniens. « Alors, que comptes-tu faire maintenant que tu as ton diplôme ? » « Et bien, Irms, j’ai reçu plusieurs demande pour travailler dans des hôpitaux. Mais j’ai pas envie de soigner des personnes donc je vais aller travailler dans un labo. Bien plus passionnant. Et j’essayerais de créer de nouveaux sorts et potions. Enfin je vais pas essayer, je vais le faire bien sûr ! » « Je n’en doute pas Levi. » « C’est de l’ironie, ou pas ? Car je peux te taper avec mon diplôme tu sais… » Irma rigole et pousse Leviathan en direction du stand distribuant boisson et snacks. Rester dehors lui a donné soif, et elle tient à lever un verre pour Leviathan. Une fois les deux installés sur un banc, une coupe de champagne dans la main, Irma regarde avec tendresse Levi. « Ton père aurait été très fier, tu sais ? » Leviathan tourne la tête de manière à ne pas regarder sa nourrice et sourit tristement. La mort de son père a beaucoup attristé le jeune homme qui partageait beaucoup avec lui. Non seulement Levi était le portrait craché de son père, mais les deux étaient aussi excentriques l’un que l’autre, et ils s’aimaient énormément. Levi s’entend bien avec sa mère, il est vrai, mais les deux avaient plus de mal à exprimer leurs sentiments. Melchior Faust était le mari et père aimant qui arrivait à déchiffrer les humeurs et de son fils et de sa femme et qui liait la famille ensemble. Gaby Faust était psychologiquement comme son fils. D’elle il a hérité son talent dans les affaires, son charisme, et son irrespect pour les règles de la société. Gabriella avait été dévasté à la mort de son véritable amour et si elle avait voulu rester forte pour son fils, elle avait aussi du reprendre les rênes des hôtels de luxe que possédait la famille Faust. Et malheureusement, elle ne peut pas être présente en ce jour de gloire pour son fils, mais en mère aimante, elle a décidé de prendre une semaine avec lui dès qu’elle rentre du Japon dans trois jours.

Irma sourit de nouveau à Levi qui lui explique sur quoi il travaillera une fois ses vacances terminées. Il compte aller en Afrique pour étudier la magie guérisseuse des tribus d’Afrique. Irma rigole car elle sait qu’il n’aime pas la pluie, son grand chat, et que c’est pour cela qu’il a choisi d’aller en Afrique. Irma pose une main sur la joue poilue de Levi qui lève ses magnifiques yeux chocolat sur elle. Elle lui pose un baiser sur le front, et espère qu’il réussira tout ce qu’il entreprend même si elle ne doute pas de lui.


« En vue de vos ouvrages et recherche, il m’apparaît évident que vous feriez un très bon professeur, et que les étudiants en médecine magique profiteraient grandement de votre expérience. Ainsi, j’aimerais vous offrir le poste de Professeur en Anatomie et Biologie Magique. J’espère que vous accepterez, Albus Dumbledore, Grand chef blablabla et encore plus de titre pompeux. Sérieusement, tu me vois me présenter : Leviathan Melchior Faust, Grand directeur de l’hôpital Merlin’s Staff de New York, directeur des recherches en biologie magique à l’Université magique du Magical Institute of Technology, médicomage de classe Oméga et célibataire le plus réputé des Etats-Unis ? Non car c’est trop long et ça ferait chier tout le monde… Quoi qu’en fait je vais me présenter comme ça. Car j’adore faire chier les gens. C’est rigolo, tu ne trouves pas Irms ? »

Leviathan se jette sur son fauteuil et regarde Irma qui jette des coups d’œil un peu partout pour observer l’état du bureau. Amoureux de la science, Levi ne gardait en bon état que son bureau, ce dernier étant bien rangé et ordonné. Il était un perfectionniste mais seulement dans sa vie professionnelle. Irma avait vut son appartement à New York, et c’était un bordel pas possible. Le mot capharnaüm ne prenait que tout son sens dans l’appartement de Levi. Il avait décidément en lui quelque chose l’obligeant à ne pas ranger, car Irma n’avait jamais vu autant de vêtements empilés par terre.

Irma soupire et passe une main sur sa couverture posée sur ses genoux afin d’en enlever les plis. A plus de 35 ans, Leviathan lui donne l’impression de n’avoir pas grandi. Et pourtant… Tout ce qu’il avait accompli! Irma se souvenait très bien de sa fierté en voyant Levian, qu’elle avait élevé, recevoir son diplôme. Mais alors que les années passèrent, et qu’il continua ses études, ses recherches, ses découvertes et que sa renommée grandissait, elle continuait de bourdonner de fierté. Irma regarde Levi, qui marche en rond dans la pièce, souriant avec douceur. Elle lui avait toujours souhaité beaucoup de chose : la réussite dans ce qu’il entreprenait, la santé, et ces deux parties étaient comblées ! Levian était en bonne santé, il avait réussi professionnellement, mais la troisième partie était vacante. En effet, Irma aurait souhaité qu’il se stabilise dans une relation, chose qu’il n’avait pas faite. Il avait été en couple pendant trois ans avec une indienne, mais celle-ci était retournée en Inde provoquant la rupture. Mais Irma savait très bien que Leviathan avait dû se lasser de cette pauvre fille.  Avec Gabs Faust, la mère du médecin, elles avaient demandé quand il comptait s’installer avec une belle et intelligente jeune femme. La seule réaction que les deux femmes reçurent fut un éclat de rire et un sourire moqueur. Mais toutes deux avaient envie de voir un ou plusieurs enfants courir dans le jardin du Manoir Faust et malheureusement Levi ne faisait rien pour remédier à la situation. « Tu veux y aller ou pas ? Cela serait une opportunité à ne pas rater. Et puis tu es un très bon professeur. On m’a dit le plus grand bien de Poudlard.” “Ouais mais j’ai pas envie de me taper des hivers comme ceux en Ecosse. Il fait déjà assez froid à New York… »
Irma secoue la tête et regarde Levi avec un air froid, tout comme son supposé hiver. Elle ne souhaite pas qu’il laisse passer une chance pareille pour une simple question de frilosité ! Après tout il connait tout aussi bien qu’elle des sorts pour se réchauffer et son attitude ne lui plait pas du tout. Après tout ce qu’il avait fait, et tous ses postes accumulés, qu’il décide ne de pas être professeur à temps complet ! Irma pense vraiment qu’il serait un très bon professeur. Il est horrible en tant que collègue car il se plaint souvent de ne pas aimer travailler à plusieurs et qu’il est mieux tout seule de son côté, et donc elle plaint les autres professeurs de l’établissement magique, mais elle sait que Dumbledore a raison de dire que les élèves profiteront de son enseignement. Après tous, les élèves du MIT ont toujours adoré ses cours, et Irma ne doute pas qu’il en sera de même en Angleterre. Alors qu’il le veuille ou non, il ira là-bas !