Nom:Von Sachsenheim, illustre famille de la vieille noblesse allemande. Un nom qui impose le respect et dont la réputation n'est plus à faire. Prénom: Bien que peu de personnes en dehors de sa famille le sachent car il ne l'emploie que très rarement en entier, son premier prénom est en réalité un prénom composé et quelque peu pompeux, qu'il a toujours trouvé un peu trop long à son goût. Orpheus, ‘l'obscurité de la nuit’, prénom d'origine mythologique faisant écho à celui de sa sœur jumelle, Eurydice. Additionné à cela, Albrecht et Ludwig, signifiant respectivement noble et illustre guerrier, ne correspondent que trop bien à l'image de distinction et de raffinement que sa famille s’efforce de renvoyer. Savoir s'il les porte véritablement bien, c'est une autre histoire. Noble et élégant, il en a tous les aspects avec sa silhouette élancée, son visage gracile et ses yeux bleu océan ; en revanche, son attitude maniérée et ses mœurs parfois discutables pour une personne de son rang n'ont rien du sombre guerrier que ses prénoms semblent évoquer. Âge et Date de Naissance: Orpheus est né le vingt août 1949 dans le manoir de sa famille, près de Munich, en Allemagne. Nature du sang: Bien qu'il soit en réalité sang-mêlé (quoique le pourcentage moldu dans son sang soit très peu présent dans sa génération), c'est une information qui n'est connue de personne d'autre que les membres de sa famille. Aux yeux du monde, leur sang est toujours aussi pur qu'il l'était jadis. Situation familiale: Orpheus vient d'une famille nombreuse. Il possède un frère aîné plus vieux de quelques années qu'il ne voit pas souvent car ce dernier travaille au Ministère, un petit frère avec lequel il a toujours été très proche, et une petite sœur qu'il trouve insupportable mais qu'il adore tout de même et gâte plus que de raison. Il avait aussi une sœur jumelle, Eurydice, mais cette dernière est décédée durant l'attaque du Belize au cours de l'été 1979. Orpheus ne s'est jamais vraiment remis de cette perte. Il possède également toute une pléthore de cousins et cousines avec lesquels il s'entend plus ou moins. Patronus: À l'origine, son patronus prenait la forme d'un coyote, mais il a changé suite à la mort d'Eurydice pour prendre la forme d'une louve arctique. Cette dernière est apparue de façon permanence aux côtés d'Orpheus lorsqu'il est devenu Dæmon. Miroir du Rised: Il se voit serrant sa sœur jumelle dans ses bras, et ni lui ni elle ne possèdent la Marque des Ténèbres. Amortentia : Un savant mélange entre le parfum de l'eau de Cologne, de l'herbe coupée, des vieux livres, du thé Darjeeling et de la fameuse pâtisserie parisienne au chocolat que l'on nomme Opéra. Epouvantard: Durant la majeure partie de sa vie, son épouvantard a pris la forme d'un simple moldu, qu'on lui a appris à haïr depuis toujours. Cependant, depuis la fin de l'été 1979, il prend la forme d'un gigantesque caveau, sur lesquels sont gravés les noms de chacun des membres de sa famille. Sauf le sien. Car c'est là sa plus grande peur désormais : Perdre sa famille et se retrouver seul. Composition de la baguette magique: Il a acheté sa baguette chez Gregorovitch. Elle mesure très exactement 30,5 centimètres et est en bois d'aubépine. Un bois très dur, tirant sur le blanc et teinté de brun rougeâtre, particulièrement à l'aise avec les sorciers de nature complexe et conflictuelle. C'est sans doute pour cela qu'elle convient parfaitement à Orpheus, qui se trouve tiraillé depuis toujours entre le désir de suivre sa famille et son esprit malgré lui beaucoup trop libre pour se plier véritablement à ses règles. Elle renferme en son cœur une écaille de sirène, créature mythologique reconnue pour son talent dans le domaine de la musique. Résistante et très peu flexible, elle est particulièrement douée pour les sortilèges défensifs et a une certaine tendance à ne pas obéir lorsqu'elle sent que son propriétaire n'est pas sûr de lui. Emploi: Orpheus travaille en tant que professeur d'Histoire de la Magie à Poudlard depuis la rentrée de 1979. Animal de compagnie: Il possède un boursouflet rose répondant au nom de Mini-Ethan.
Caractère
❧ La maison Von Sachsenheim est une très ancienne et très riche famille de la noblesse Allemande, c'est pourquoi il arrive parfois à Orpheus de se montrer quelque peu arrogant lorsqu’il en parle, et d'arborer un petit sourire satisfait parfaitement horripilant. Il ne faut pas trop lui en vouloir, c'est plus fort que lui. Il est très fier de sa famille, de son statut social et de sa renommée, ne vous avisez pas de la critiquer devant lui, il le prendrait extrêmement mal. Cependant, il a beau avoir subi une éducation des plus strictes, cela ne l'empêche pas de sortir du lot. Bien plus excentrique que ses frères et sœurs, il est très maniéré et possède un style vestimentaire tout à fait personnel, ce qui n'est pas toujours du goût de sa famille. Cette dernière est demeurée de sang pur jusqu'au siècle dernier, jusqu'à ce que Klaus Von Sachsenheim, l'arrière grand-père d'Orpheus, ne s'éprenne d'une moldue. Cet acte fut considéré comme une parfaite abomination par les frères et sœurs de Klaus ainsi que par leurs descendants, et c'est aujourd'hui un secret de famille bien gardé. Personne ne doit savoir. De plus, les Von Sachsenheim sont une famille pro-Voldemort. La plupart des enfants, en grandissant, deviennent mangemorts ; et ceux qui s'y refusent sont mal vus et risquent fort d'être mis à l'écart. Orpheus ne s'est quant à lui jamais vraiment senti concerné par toute cette mascarade car la seule chose qui l'intéresse depuis toujours, ce sont ses études et sa réussite. Il voit simplement cela comme l'une des multiples manières de considérer les choses. Cependant, avoir des parents mangemorts ne laisse pas indemne, et il a grandi dans un état d'esprit bien particulier qui fait qu'aujourd'hui il n'apprécie pas du tout les moldus. Pour lui, ils sont « ceux qui ont sali son sang et terni l'honneur de sa famille » et s'il y a bien une chose avec laquelle Orpheus ne plaisante pas, c'est la famille. Il n'irait pas jusqu'à vouloir les exterminer comme certains, mais disons qu'il ne souhaite pas spécialement avoir affaire à eux. Quant aux nés-moldu, il n'a a priori rien contre eux, si ce n'est un certain sentiment de supériorité. Chacun chez soi et les hippogriffes seront bien gardés. Cependant il n'en demeure pas moins un garçon très ouvert et curieux de tout, il s'agit simplement d'une affaire de principes. ❧ La plupart des élèves – et même des professeurs parfois, incapables de prononcer correctement son nom, se font un malin plaisir de l'affubler de toute une flopée de surnoms plus ou moins ridicules. Cela avait un don prodigieux pour l'agacer au début, mais maintenant il n'y fait même plus attention. De toute façon il a lui-même souvent la flemme d'écrire ou de dire son nom entier tellement il est long. C'est ça le problème, quand on est allemand... Au delà de ça, ses origines le suivent vraiment partout. Elles se retrouvent jusque dans son anglais qui, même s'il est parfait, n'est pas dénué d'un léger accent, que certains trouvent d'ailleurs très charmant. Il lui arrive également de commencer ses phrases en anglais et de les terminer dans sa langue natale, parfois sans même s'en rendre compte, en général lorsqu'il est en proie à de fortes émotions. Autre détail important : il parle parfaitement français et est donc par la même occasion trilingue. Il aime beaucoup la culture française et il a d'ailleurs passé en tout sept ans en France, après avoir décroché son diplôme d'enseignement magique à Poudlard. C'est à l'âge de vingt-six ans qu'il a décroché son premier contrat de travail et qu'il a commencé à enseigner à l'académie de magie de Beauxbâtons, où il est resté quatre ans, avant de finalement revenir aux sources – ce qui fut d'ailleurs un agréable changement pour tout le monde car l'ancien professeur d'histoire de la magie était, il faut bien le dire, un vieux grincheux sans une once de fantaisie. ❧ Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Orpheus n'est pas un professeur banal. Il n'enseigne pas depuis très longtemps, mais il adore son métier et par dessus tout partager ses connaissances, et il fait tout pour intéresser au maximum ses élèves. Il est sympathique, mais un peu particulier. Il n'hésitera pas à vous envoyer un aguamenti en pleine figure s'il vous surprend à rêvasser pendant son cours, ou bien à vous mimer la révolte des gobelins en Grande-Bretagne à l'aide de la serpillière que Rusard a oublié dans la salle en faisant le ménage hier soir. Il a une manière bien à lui de faire ses cours, et il a beau faire tout ce qu'il peut pour rester sérieux, il ne tient jamais très longtemps. Lorsqu'il est avec ses élèves, il arrive très souvent qu'on ne distingue plus qui est le prof. Il faut dire qu'il ne fait pas vraiment son âge, que ce soit physiquement ou mentalement. Mais ne vous méprenez pas sur lui, ce n'est pas parce qu'il se la joue décontracté que vous pourrez tout vous permettre. De nature très versatile, il lui arrive parfois de changer d'état d'esprit en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Pendant un instant il vous parlera de ses aventures dans les boîtes de nuit gay parisiennes – car oui, il aime ponctuer ses cours d'anecdotes à propos de ses voyages, totalement inutiles la plupart du temps – l'instant d'après vous vous retrouverez cloué à votre bureau avec une liste d'heures de colle longue comme la barbe de Dumbledore. Il est gentil mais n'a rien d'une bonne poire, n'essayez même pas de lui marcher sur les pieds si vous tenez à votre moyenne. ❧ Certains se demandent quel est le secret d'Orpheus pour être toujours aussi débordant d'énergie, eh bien non il ne prend pas de potions énergisantes, et non il ne se drogue pas. Il a été diagnostiqué avec un trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) à l'âge de cinq ans, et cela affecte malheureusement beaucoup son comportement. Il se lasse très vite des choses, et parfois même des gens – il faut toujours qu'il s'occupe, peu importe avec quoi, il ne supporte pas de rester sans rien faire. C'est pour cela qu'il n'aime pas beaucoup la nuit, car il a beaucoup de mal à dormir et il ne peut rien faire à part faire les cent pas dans sa chambre comme un lion en cage. Il ne tient vraiment pas en place. Il est toujours en train de gesticuler quand il parle, et lorsqu'il se déplace, généralement il sautille partout comme s'il était monté sur ressort. Bref, il a un certain don pour taper sur les nerfs de la plupart des gens, qui ne s'attendent pas à un tel dynamisme de sa part. Et puis comme si cela ne suffisait pas, il a également beaucoup de mal à se concentrer longtemps et intensément sur les choses, ce qui ne l'aide pas franchement quand il se retrouve avec cinq-cent copies à corriger. Le pire, c'est sans doute lorsqu'il est en plein milieu d'un cours, qu'il s'arrête soudain de dicter et qu'il se met à regarder dans le vide pendant cinq minutes, avant de quitter la salle parce qu'il a oublié qu'il était en train de faire cours. Mais ça n'arrive pas souvent, il faut dire qu'on le bourre de médicaments, qu'il oublie plus ou moins de prendre. Heureusement, sa mère lui envoie régulièrement des beuglantes pour le lui rappeler, ce qui ne manque pas de faire rire ses collègues. ❧ Malgré l'image totalement extravagante et survoltée qu'il renvoie aux autres, Orpheus n'est pas toujours ainsi, il arrive de temps en temps à cette véritable pile électrique d'avoir de gros coups de blues, surtout depuis ces derniers mois. Mais c'est une facette de sa personnalité que vous n'aurez sans doute jamais l'occasion de voir, ni même d'en deviner la présence, cachée derrière ce masque d'enthousiasme exubérant qu'il arbore. Cependant, si vous vous trouvez par le plus grand des hasards à l'étage des appartements des professeurs, ou bien dans le parc du château, tard le soir, tendez l'oreille. Il se pourrait qu'une douce mélopée vous parvienne, sortie de nulle part. Depuis l'enfance, Orpheus a toujours eu un don pour la musique, autant pour en écrire que pour en jouer. Tout comme le grand compositeur allemand Mozart, il possède l'oreille absolue, ce qui lui confère la possibilité de reconnaître et de reproduire n'importe quelle note de musique, sans aucun repère. Piano, violon, harpe, flûte, harmonica... Il a tout essayé, tout maîtrisé, et à vrai dire tout l'ennuyait. Mais il semblerait cependant qu'il ait un faible pour les instruments à corde. À l'instar de son collègue le professeur Everstone, qui en pince pour le violon, Orpheus a jeté son dévolu sur une vieille guitare sèche qui l'accompagne dans tous ses voyages depuis de nombreuses années. Mais vous ne le verrez jamais en jouer et vous n'entendrez sûrement jamais ses compositions. Il est assez pudique sur le sujet, et en règle générale il ne joue que pour sa famille. Et plus particulièrement pour sa sœur jumelle, Eurydice. Maintenant qu'elle n'est plus là, à quoi bon. Il n'y a que réfugié entre les murs de sa chambre close ou dans un recoin du parc, lorsque l'obscurité a envahi le château et que le silence est tombé, que ses doigts viennent à nouveau pincer les cordes délicates de sa guitare et qu'il se remet à jouer, jusqu'à l'épuisement. Pour oublier la tristesse qui le ronge, jusqu'à ce que ses mains saignent et qu'enfin, accablé de fatigue, il s'endorme d'un sommeil sans rêves.
Le patronus d'Orpheus était à l'origine un coyote. Considéré comme le maître de l'illusion et le reflet de nos absurdités, il est connu pour représenter ceux dont les principaux traits de caractère sont l'excentricité, la malice et l'humour. Cependant, après la mort d'Eurydice, le coyote a subitement troqué son pelage couleur de sable pour revêtir les traits et la fourrure blanche d'un grand loup arctique. Il n'a pas fallu longtemps à Orpheus pour deviner d'où cette transformation venait. Le loup blanc était le patronus de sa sœur. Néanmoins, il n'a pas beaucoup eu l'occasion de le voir jusqu'à maintenant, car il a beaucoup de mal à produire un patronus corporel depuis. Il se demande parfois si c'est simplement à cause de cet événement tragique que ce loup lui colle à la peau, ou bien s'il n'y a pas un sens caché à tout ça. Après tout, à en croire la culture amérindienne, le loup est réputé pour intervenir lors des changements importants de la vie. Contrairement à la majorité de la population de Poudlard, le patronus d'Orpheus ne s'est pas matérialisé à ses côtés sous la forme d'un véritable animal, parce qu'il est trop vieux. Il ne l'a jamais avoué à personne à l'époque, mais il était très déçu, et également très jaloux de ses élèves et de ses cousins et cousines plus jeunes qui avaient vu leur patronus prendre une forme matérielle. Il s'est tout de suite intéressé à ce phénomène et a commencé à faire des recherches dessus, dans l'idée de trouver un moyen de faire apparaître le sien également. Puis plus tard, à la mort d'Eurydice, lorsqu'il s'est rendu compte que son patronus avait changé de forme, son intérêt pour les patronus s'est transformé en obsession. Il lui fallait ce patronus avec lui, il était prêt à tout pour cela. Prêt à tout pour avoir la seule chose qu'il lui restait de celle qui avait été et était encore la personne la plus chère à ses yeux.
Pseudo et âge: Mister Hyde / Aël Où as-tu trouvé le forum ? Dans un paquet de chocogrenouilles. Personnage: Inventé. As-tu un autre compte sur BP ? Je partage mon cerveau avec un hongrois timide et un pyromane gay. Présence: J'ai planté ma tente sur la CB. Une remarque ? Jevousaimetrèsfort
Dernière édition par Orpheus Von Sachsenheim le Dim 6 Sep - 20:24, édité 25 fois
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Re: orpheus (❧) i guess some people are just born with tragedy in their blood
Extrait du journal intime d'Orpheus, août 1975 Ça y est, c'est arrivé. Ce que je redoutais depuis tout ce temps. Elle est des leurs maintenant, ils ont marqué ma chère sœur comme une vulgaire tête de bétail. Je serais presque en colère, si je ne les savais pas si heureux, elle et mes parents. Pourtant, je ne trouve pas qu'il y ait de quoi se réjouir tant que ça. J'avoue n'avoir jamais vraiment compris quels avantages cela nous apportait à elle et moi, concrètement, d'être Mangemort. Sans doute suis-je trop excentrique pour assimiler cette doctrine que tout le monde autour de moi semble approuver et trouver absolument géniale. Après tout, Maman le dit elle même, je suis un peu le « vilain petit canard » de la famille. Un vilain petit canard qu'elle se complaît à cajoler sans cesse, ceci dit. Je suis heureux de constater que malgré nos différents de plus en plus fréquents et de plus en plus violents, nous restons unis. Inséparables, quoi qu'il arrive. Enfin... je l'espère. Je n'ai rien contre les Mangemorts, moi, j'aimerais juste ne pas être forcé de faire un choix. Je ne veux pas que l'on me regarde de travers parce que je préfère me consacrer à mon avenir et être libre de toute obligation plutôt que de suivre la tradition familiale. Est-ce un crime si grave ? Tout ce que je vois, avec tout ça, ce sont des tonnes de contraintes en perspective. Et Merlin sait à quel point je hais être brimé de la sorte. Tout ce qui m'intéresse, c'est de partir le plus vite possible pour la France, j'en rêve depuis tellement longtemps... Je ne veux pas de leur marque – que je trouve particulièrement inesthétique, soit dit en passant – et tant pis si je manque à mon devoir. Maman pourra bien dire ce qu'elle voudra, clamer à qui veut l'entendre que je suis la honte de la famille, ça m'est bien égal, elle ne me fera pas renoncer à mes objectifs. Quand je pense qu'elle a réussi à m'enlever Eurydice... Nous étions censés partir ensemble pour Paris, et voilà qu'elle change d'avis et me laisse tomber pour... Eux. Je savais que cela arriverait fatalement, mais au fond je ne me sens pas moins trahi pour autant. Je ne sais pas ce que je vais devenir sans elle... Et surtout, j'ai peur pour elle. J'ai peur de ce qu'ils lui feront faire. Mais tant pis, je suis déterminé à réussir ma vie, et je ne laisserai pas tout tomber pour une histoire de tradition familiale. Je vais de ce pas aller faire ma valise et mes adieux à ma famille, après ce que je viens de refuser, mieux vaut ne pas s'attarder ici. Paris, me voilà !
* * *
22 août 1979, Heilig-Geist-Kirche, Munich
Mon très cher fils,
Il faut que tu reviennes à la maison le plus rapidement possible. Je sais que tu es très occupé et que tu ne comptes pas remettre les pieds en Allemagne de si-tôt, mais il est temps d'oublier nos querelles et nos différences. Il est arrivé quelque chose de terrible hier soir, je ne peux pas l'exprimer dans une simple lettre, je t'en prie, reviens. Nous avons besoin de toi.
Helga Von Sachsenheim
Assis à mon bureau, dans ma chambre à Paris, je n'en finis pas de relire le hibou que je viens de recevoir de la part de ma mère. Allons bon, qu'est-ce que c'est que cette histoire encore... Ça ne m'arrange pas du tout, je comptais passer les huit jours de vacances qu'il me reste bien tranquillement, avant de repartir pour l'Angleterre. Nulle part dans mon programme je n'avais prévu de rentrer chez moi. Qu'est-ce qui a bien pu se passer... Jamais ma mère ne m'aurait envoyé une telle lettre si ça n'était pas d'une importance capitale. Avec un soupir contrarié, je froisse le papier et le fourre distraitement dans ma poche, avant de me lever et d'aller vérifier ma valise, que j'ai faite depuis un moment déjà. Bon, rien ne manque, inutile de traîner plus longtemps. Je jette un dernier regard à ma chambre, avant de saisir la poignée en cuir de ma valise et de transplaner. J'atterris quelques secondes plus tard sur le chemin de Hochbrückenstraße, au bout duquel se trouve la grille du manoir où vit encore ma famille. Je m'y dirige sans perdre une seconde, je traverse la cour et monte l'escalier de pierre jusqu'à la porte d'entrée. Je dépose ma valise dans le hall, à l'attention des elfes de maison, avant de me diriger vers le salon, d'où me parviennent des voix étouffées. Je pousse la porte, qui s'ouvre avec un grincement strident, et pénètre enfin dans la pièce. Tous les regards se tournent vers moi, et j'esquisse un mince sourire. « Bonjour. » Avant même que je n'ai le temps de dire quoi que ce soit d'autre, ma mère se dirige immédiatement vers moi et me prend dans ses bras, ce qui ne manque pas de me surprendre. Ça ne lui ressemble pas... « Je suis venu dès que j'ai reçu ton hibou. Qu'est-ce qui se passe ici ? » Elle ne répond pas. Je lui jette un regard interrogateur et hausse un sourcil. On me cache quelque chose, je le sens, et je n'aime pas ça. « Mais enfin, dites quelque chose. Pourquoi vous me regardez tous avec cet air désemparé ? Demandé-je sur un ton quelque peu agacé. Et puis où est Eurydice, d'abord ? » Je regarde tour à tour mon père, puis mes deux frères et ma petite sœur. Ils arborent tous une expression grave et baissent la tête en silence. Ça ne me plaît pas, mais alors pas du tout. Je sens les battements de mon cœur accélérer leur cadence dans ma poitrine, à mesure que je vois leur expression se décomposer. « Elle... Elle est... » Ma mère ne termine pas sa phrase et éclate en sanglots. Il ne m'en faut pas plus pour que la terreur me submerge comme un raz-de-marée. « Elle est QUOI ? » Ma voix tremble, je suis devenu complètement livide. « Dumbledore avait réuni l'ensemble des élèves de Poudlard dans un camp de vacances cet été, tu as dû en entendre parler. Murmure mon père en se passant nerveusement une main dans les cheveux. Ce que ta mère essaye de te dire, c'est que... Il y avait une attaque prévue hier soir, et... Ça a mal tourné. Tout est allé très vite, elle a reçu le sort en pleine poitrine. Je... Elle est à la chapelle... » Mes yeux s'agrandissent d'horreur. « Non. » Je recule précipitamment, alors que mon père essaye vainement de me retenir. « Je.. C'est pas possible... Vous mentez. C'EST PAS POSSIBLE ! »
Sans même réfléchir, je quitte la pièce en courant et me rue vers l'extérieur. Je me mets à descendre le chemin à toute vitesse, vers la chapelle qui se trouve non loin, juste à la sortie de la ville. Je m'arrête enfin sur le seuil, à bout de souffle, et m'engouffre à l'intérieur. Mes pas résonnent avec violence sur les dalles de granit. À quelques mètres de moi, posé sur l'autel se trouve un cercueil de bois noir. Ils ne l'ont pas encore fermé. Un violent frisson vient me secouer de toute part, je n'ose pas m'en approcher. J'ai peur de ce que je vais y découvrir, peur qu'ils aient dit la vérité. Mais ce n'est pas possible, je ne peux pas y croire. Je fais un pas, puis un autre, je m'approche sans un mot. Et je sens mon cœur rater un battement lorsque mon regard croise enfin celui de celle qui gît devant moi. Ses prunelles bleues semblent comme voilées, perdues dans le vide. Son visage blême, entouré de roses d'un blanc éclatant, est légèrement penché sur le côté. Son teint est aussi pâle que la neige et lui donne l'aspect d'une poupée de porcelaine. « Eurydice... » Ma voix se brise, et je viens plaquer une main contre ma bouche. Ça ne peut pas être vrai, je dois être en train de rêver. Ça ne peut être que ça, je n'y crois pas, c'est impossible. Elle ne peut pas être morte, elle ne peut pas m'abandonner. Elle ne peut pas... J'ai la tête qui tourne. Je ferme abruptement les yeux, serrant les paupières de toute mes forces. Mon être tout entier se refuse à accepter ce qu'il vient de voir. « Eurydice... Je t'en s-supplie.. Dis-moi que tu es toujours là, dis-moi que tu peux m'entendre. » Le silence de plomb qui suit mes supplications murmurées d'une voix vacillante, implacable, me fend le cœur comme un poignard fend la chair. Je ne savais pas que le silence pouvait être si fracassant, si douloureux. « Non.. Tu peux p-pas.. Tu peux pas me faire ça.. Je t'en supplie, ne me laisse pas... » Je secoue violemment la tête dans une tentative désespérée de chasser l'ignoble réalité, mais je la sens qui se glisse lentement dans mon esprit. Elle me saisit de son étreinte glacée, m'arrache mes derniers espoirs et poignarde allègrement ce qu'il me restait de contenance. Mon corps tout entier tremble comme une feuille, bientôt mes jambes ne me portent plus et il ne faut pas longtemps avant que je m'effondre comme une masse au pied de l'autel. C'est un véritable hurlement de désespoir qui s'échappe de ma gorge, tandis que je me recroqueville en position fœtale sur le sol glacé de la chapelle. Non, ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible. Tout ça n'est qu'un cauchemar. Je vais bientôt me réveiller et tout sera comme avant. Ce n'est qu'un cauchemar... J'ai l'impression de suffoquer, de me noyer dans les deux rivières de larmes qui coulent sur mes joues et dans le parfum capiteux des roses, qui tentent vainement de masquer l'odeur écœurante de la mort.
Au bout d'un moment, j'entends des pas précipités résonner près de moi, mais à travers mes larmes je ne distingue même pas de qui il s'agit. De toute façon ça m'est égal, je ne veux voir personne. Je sens une main m’agripper par les épaules pour me relever. « Orpheus, debout ! Tu ne peux pas rester comme ça. Viens là... » Les bras de mon grand frère se referment autour de moi et je viens enfouir mon visage dans le creux de son cou. « Je suis désolé... Tellement désolé... C'était mon rôle de la protéger, je te demande pardon. » Je relève lentement les yeux vers ceux d'Aloysius. « Non, tout est de ma faute. Si j'étais resté avec elle depuis le début, rien de tout cela ne serait arrivé. Si j'avais été là... »« Ne dis pas ça. Tu n'y es pour rien. C'est Eux. C'est de leur faute... » Il est interrompu par l'arrivée de notre père et d'Ulrich, notre plus jeune frère. « Il est l'heure... Il.. Il faut l'amener au cimetière. » Essuyant mes joues trempées d'un revers de manche, je me détache d'Aloysius et me tourne à nouveau vers le corps sans vie de ma jumelle, toujours immobile au milieu des fleurs à l'éclat aussi terne que ses pupilles qui ne voient plus. Délicatement, je lui ferme les yeux. Voilà, comme ça on dirait qu'elle est simplement endormie. J'approche mon visage du sien et ma bouche effleure sa joue glacée. « Je vais retrouver celui qui t'as fait ça, et je lui ferai payer. Murmuré-je à son oreille d'une voix étranglée. Je trouverai un moyen de te ramener, Eurydice, je ne te laisserai pas tomber, je te le promets. » Je me redresse enfin et lui adresse un dernier regard, avant qu'ils ne referment le couvercle du cercueil. Nous le portons tous les quatre jusqu'au cimetière, qui se trouve juste à côté. Une vingtaine de personnes nous attendent à l'entrée du caveau familial. Je reconnais la plupart d'entre eux, ce sont quasiment tous des mangemorts. Ils devaient certainement être présents lors du drame qui a eu lieu hier soir. Je m'arrête à l'entrée, incapable d'aller plus loin. Et tandis que les gens rassemblés autour de nous s'approchent de mes parents pour présenter leurs condoléances, je m'éloigne sans un mot. Je ne veux pas les voir, et je ne veux pas de leur pitié ni de leurs lamentations. Je me sens étrangement vide de toute émotion, un peu comme si j'observais la scène de l'extérieur, comme si tout ça arrivait à un autre que moi. Quelque part au fond de mon esprit engourdi par la douleur réside encore l'espoir un peu fou que tout ça ne soit qu'un stupide rêve... Aloysius finit par me rejoindre et vient poser une main sur mon épaule. Un silence pesant se glisse entre nous, car ni l'un ni l'autre nous ne savons quoi dire. Je crois qu'il n'y a pas de mots qui puissent exprimer ce que nous ressentons. C'est mon monde tout entier qui s'est écroulé aujourd'hui. Au bout d'une dizaine de minutes, je finis par relever lentement la tête vers lui, encore un peu hésitant. « Dis... Tu te souviens de ces... Reliques, dont tu m'avais parlé ? Celles que le Seigneur des Ténèbres voulait. Il les cherche toujours ? » Mon frère me dévisage d'un air interrogateur. « C'est toujours d'actualité, en effet. » Nos regards se croisent à nouveau. « Il y en a une qui... Peut ressusciter les morts, c'est bien ça ? » Il hoche la tête en silence, et au vu de la façon qu'il a de me regarder, je sais que nous pensons la même chose. Ma voix ne tremble plus à présent, je n'ai jamais été aussi déterminé de ma vie. Mon choix est fait. « Alors considérez-moi d'ores et déjà comme l'un des vôtres. »
* * *
Extrait du journal intime d'Orpheus, septembre 1979 Me voilà de retour entre les murs de Poudlard, après toutes ces années. Je ne peux pas m'empêcher d'être un peu nostalgique, j'espère que cela va vite me passer. Depuis mon arrivée j'ai eu le temps de rencontrer les autres professeurs, ils ont l'air sympathiques pour la plupart, mais je me sens un peu... Seul, parmi eux. De toute façon, je crois qu'il n'y a que dans mon appartement parisien que je me sens vraiment à ma place, mais je ne suis malheureusement pas prêt d'y retourner. Quoi qu'il en soit, certains d'entre eux sont loin d'être désagréables à regarder, c'est déjà ça. Les cours vont bientôt commencer, je dois avouer que je n'ai absolument pas le même enthousiasme et la motivation que les années précédentes passées à Beauxbâtons. J'ai beaucoup trop de choses dans la tête, je n'en dors plus la nuit. Et elle me manque... Elle me manque terriblement. J'ai beau essayer de toute mes forces de penser à autre chose, de faire comme si tout allait bien, une fois que je me retrouve seul j'en suis incapable. Elle hante chacune de mes pensées, tout ce que je peux voir ou entendre me rappelle à son souvenir, c'est insupportable. Je crois que je commence doucement à prendre conscience qu'elle n'est plus là, que je ne la reverrai plus jamais, et plus cette pensée s'insinue dans mon esprit, plus j'ai envie de disparaître, moi aussi. Quelle est ma raison d'être sans ma moitié, quel est mon but ? Et surtout, pourquoi a-t-il fallu qu'elle meure pour que je me rende compte à quel point j'avais besoin d'elle... Je suis le pire crétin que la Terre ait jamais porté. Autrefois j'étais toujours là pour elle, pour la protéger, l'aider, la rassurer. Pour lui composer des chansons, pour la faire rire et prendre soin d'elle. Mais il a fallu que nous soyons séparés par toutes ces choses absurdes, car nous n'avions plus les mêmes valeurs ni les mêmes rêves. Je pensais que nous étions plus forts que ça, tous les deux... Et maintenant je me retrouve seul, et le pire dans cette histoire, c'est qu'il n'y a que moi que je puisse blâmer. Enfin, moi, et l'ordure qui a osé s'en prendre à elle. Bien entendu, je ne suis pas réellement tout seul, il me reste ma famille. Mais ce n'est pas pareil, rien ne sera plus jamais comme avant. Je suis perdu sans Eurydice, je ne sais plus qui je suis. Même si on ne se voyait plus si souvent ces derniers temps, simplement savoir qu'elle était là, quelque part sur cette Terre, à penser à moi, c'était assez. J'ai changé, à propos de choses que j'aurais crues impossibles il y a encore quelques années. Plus je regarde la marque sur mon bras, plus je me dis qu'au fond elle n'est pas si terrible. Il va falloir que je la cache avec précaution, histoire de ne pas tout faire rater. Le Seigneur des Ténèbres dit que j'ai un poste important, car bien placé. Avec tous les aurors déployés en ce moment-même à Poudlard depuis l'attaque, aucun Mangemort venu de l'extérieur ne pourrait espérer poser ne serait-ce qu'un pied dans l'enceinte du château. Sauf moi, du coup. J'ai reçu une lettre de Maman ce matin, pour me dire à quel point elle est heureuse que je me sois enfin décidé. Je crois que cela la console un peu de la disparition d'Eurydice, de voir que je rentre enfin dans le « droit chemin » comme elle dit. Pour ma part, je ne suis pas certains que nous ayons la même notion de ce qu'est la droiture, mais peu m'importe désormais. C'était le seul moyen. Le Maître me l'a promis, il retrouvera celui qui m'a enlevé ma sœur. Et quand ce jour arrivera, je le jure devant Merlin, je le tuerai de mes propres mains.
Dernière édition par Orpheus Von Sachsenheim le Jeu 26 Mai - 5:33, édité 19 fois
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Re: orpheus (❧) i guess some people are just born with tragedy in their blood