Je pense que je n’ai jamais eu de chances dans la vie. On peut dire ce qu’on veut mais je suis née dans une famille de sorciers qui a décidé de vivre dans le monde des moldus. Je devais cacher mes pouvoirs depuis mon plus jeune âge, essayé de paraitre normal. Ma mère ne m’a jamais caché le fait qu’elle était une sorcière et qu’elle a décidé de sortir du monde magique qui lui semblait toxique. L’angoisse, la peur de vivre parmi eux qu’elle me décrivait comme des monstres, je ne souhaitais pas y aller. Si bien que quand j’ai découvert que j’avais des pouvoirs, je les ai refoulés ce qui a valu une belle catastrophe quand mon pouvoir a envahi l’espace. J’ai failli tuer des personnes, manque de chance vous me direz, je n’étais qu’une enfant. J’étais issue d’un métissage. Fille d’un moldu et d’une sorcière. Pour certains, c’est une union contre nature mais je ne pense pas que ça fasse grand-chose. On épouse qui on veut n’est-ce pas ? Mais je ne cautionne pas qu’on puisse interdire à sa fille de faire usage de la magie. Non, pour moi, ce n’est qu’une aberration. Si bien que quand j’ai reçu ma lettre pour aller à Poudlard, j’ai refusé d’y aller. J’avais peur. Mais ma mère m’a dit que je n’avais pas le choix, que c’était dans mon sang bien qu’elle se refusait à penser que j’avais hérité de ses dons. Donc elle m’a déposée devant la voie 9 ¾ et en route pour le beau château de Poudlard.

Lorsque je me suis retrouvée devant, c’est vrai qu’on aurait pu croire à un château de conte de fées mais on ne m’y prendrait pas. J’ai mis un semestre, sans doute deux pour accepter ma véritable condition et enfin me laisser aller. Si bien que lorsque les premières vacances d’été sont arrivées, j’ai refusé de rentrer chez moi. Mais je n’avais pas le choix. Ma perception du monde avait changé, j’étais un être nouveau. Je me suis enfermée dans ma chambre tout l’été pour étudier et revenir à l’école en étant brillante. Je voulais exceller dans le domaine magique, oublié que j’avais vécu sans pendant des années. On pourrait appeler ça une addiction mais ce n’est que la vérité. Je ne rentrais plus pour les vacances de noël, je me suis faite de nouveaux amis et j’ai fini diplômée.

Certes, j’ai un physique de poupée. Je peux passer pour une adolescente de dix-sept ans mais en vérité, j’en ai pas loin de vingt. Je suis sortie pour faire des études afin d’aider les créatures magiques car j’ai une passion pour les animaux. Je n’ai peur de rien et de personne. Enfin si de quelques personnes. Facilement intimidante, naïve en n’ayant pas connue l’amour. Mais je n’ai pas besoin d’hommes ou de femmes dans ma vie. Je suis bien dans ma peau et seule. Mes parents ? Je parle encore à mon père mais ma mère hélas. Je ne veux plus la voir parce qu’elle ne cesse de me dicter mes faits et gestes. Donc on se voit de temps en temps lui et moi mais ça s’arrête là. Cache tes pouvoirs, n’en parle pas, le secret survivra… Non, c’est fini. J’en ai assez de mentir et de me faire dicter ma vie.
Je suis celle que je suis. Je suis libérée.