BELLUM PATRONUM
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Version 34
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Groupes fermés
Les sang-purs étrangers sont fermés. Redirigez-vous vers les familles de la saga ou des membres.
équilibre des groupes
Nous manquons d'étudiants, de membres des partis politiques Phénix et Gardiens. Nous manquons également de Mangemorts.
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| Lysander McLeod, neuvième du nom ♦ Sujet fourre-tout | | | Re: Lysander McLeod, neuvième du nom ♦ Sujet fourre-toutpar Invité, Sam 1 Juin - 22:45 ( #) |
Dernière édition par Lysander McLeod le Lun 24 Juin - 10:24, édité 1 fois |
| | Re: Lysander McLeod, neuvième du nom ♦ Sujet fourre-toutpar Invité, Lun 17 Juin - 1:09 ( #) | Lac noir, cigarettes et déclarations. Un homme était adossé à un arbre. Il était tard en réalité, peut-être une heure du matin passé. Il n’aurait jamais du se trouver là, pourtant en ce début de Mai, il n’avait pas le cœur à abandonné ce tronc qui l’avait si gracieusement accueilli lorsque, quelques heures plus tot, il avait eu besoin de réconfort, de solitude. Il était plutôt grand, si vous l’aviez vu debout vous auriez pu vous en rendre véritablement compte. Sa chemise blanche était froissée, dessus était cousu un écusson aux couleurs chaudes, dorées, rougeoyantes. Sa cravate était attachée à la sacoche, posée à quelques pas de lui. Il somnolait, épuisé par la journée qu’il venait de vivre. Ses rêves n’étaient pas calmes, lui seul aurait pu vous dire pourquoi. Cela avait un rapport avec son patronus, un beau loup noir au pelage presque scintillant par cette nuit de pleine lune. Le museau posé sur les cuisses de son sorcier, il ne semblait pas plus apaisé. Pourtant ils étaient fatigués, n’avaient d’autre choix que de trouver un peu de réconfort dans le sommeil. Les temps qui arrivaient pour eux ne seraient pas simple, le jeune homme le devinait. Il portait le nom d’une maison renommée, les McLeod. Il n’avait pas le droit d’échouer, il n’avait pas le droit de se tromper ni d’être faible. Sans quoi il passerait définitivement pour la risée de la famille, chose que, mine de rien, il tentait un minimum d’éviter. Mais ses cauchemars l’empêchaient de ressasser. Il faisait chaud, l’atmosphère était lourde. Des nuages commençaient à cacher la belle lune qui éclairait le visage du jeune homme. Lysander, c’était son nom. Il détestait cependant qu’on l’appelle ainsi, trop guindé, formel pour son caractère si rebelle, je m’en foutiste, jovial. Lys lui convenait très bien. Et son patronus portait le nom de Fog. Si on demandait à Lys pourquoi il l’avait appelé ainsi, il n’aurait pas pu vous répondre. Peut-être parce que, comme la brume, son petit oiseau préféré avait tendance à rester très discret, sans pour autant se faire oublier totalement, avait la manie de toujours agir au bon moment, au bon endroit, quand Lys avait besoin de lui. Ce soir il allait avoir besoin de lui. Ce soit il allait se passer des choses que les deux n’auraient jamais pu prévoir. Aujourd’hui était mort Peter Dimitrov. Et qui aurait pu croire que ce décès mêleraient deux destinées tant éloignée qu’opposées. Il n’était absolument pas prévu, par qui que ce soit, que ces deux vies se retrouvent aussi fermement accrochée l’une à l’autre. Et pourtant. Ça a démarré comme ça. Cette nuit là, cette nuit où Lys somnolait contre un tronc au beau milieu du parc de Poudlard, à quelques mètres seulement de la berge du lac.
Il se réveilla soudainement, tiré de sa torpeur assez effrayante d’un seul coup. Il tourna la tête de droite à gauche, ne voit rien, se redressa légèrement avant de tourner sa tête derrière l’arbre qui soutenait son dos. Instantanément, il se mordit la lèvre, se replaçant rapidement derrière le tronc, de manière à ce que le fauteur de trouble au milieu de son sommeil léger ne le voit pas. Il n’était pas très difficile de le reconnaître quand on faisait bien attention, ce qui était le cas de Lys. Surtout avec cet homme là, qui n’était autre que Sebastian Prince. Vous résumer toute leur histoire serait à la fois long et très compliqué. Il faut simplement savoir que si Lys se cachait à ce moment précis, c’était simplement parce qu’il ressentait des choses aussi floues que complexes pour lui. Il lui avait promis, il n’y a pas si longtemps, de réfléchir à ce que tous les deux pouvaient bien avoir à faire ensemble. A ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre, car soyons clair, un homme ne peut pas en aimer un autre… N’est-ce pas ? Ça avait toujours fonctionné ainsi dans la tête du rouge. Certes il y avait certaines conventions qu’il ne respectait pas, mais celle-ci était un genre de règle d’or. Il baissa la tête vers ses cuisses, se prenant la tête dans les mains. L’homme derrière lui parlait, à voix haut, fort. Il n’était pas bien difficile de deviner les paroles. Lys ferma les yeux, se concentrant longuement sur les paroles du serpentard derrière lui qui semblait vouloir élire domicile sur la berge :
« Que je ne comprends pas ? QUE JE NE COMPRENDS PAS ? Il est mort merde ! Putain, Eïu ! Peter est mort ! Qu’est ce qu’il ya de plus à comprendre ?! Qu’est ce que tu veux que je comprenne de plus ? Il est mort très certainement sous les tortures que des gens comme mon propre Père ont put lui faire ! »
Peter. Il poussa un léger soupire, quasi inaudible pour qui n’était pas dans les quelques mètres. Voila donc la source de tous les maux. Tout le monde au château était complètement chamboulé par l’annonce de sa mort, son corps retrouvé dans la forêt interdite. D’après un grand nombre il semblerait d’un assassinat de mangemort. Lys ne put s’empêcher de penser que quelque uns de ses frères auraient très bien pu se trouver dans le lot des tueurs. Et à cette pensée, il eu un violent haut-le-cœur. Penser que ses frères infligent un des trois sortilèges impardonnables à es élèves qui n’avaient rien demandé le dégoutait. Il entendit Sebastian se poser des questions encore longtemps. Sur son père, sur sa famille. Ils étaient dans le même cas, ils appartenaient à une famille de monstres. Une famille avec qui ils ne voulaient rien avoir à faire, au fond, même si ce sentiment était bien évidemment démultiplié chez Lys.
Celui-ci eut un énorme coup au cœur en entendant le cri de rage de l’homme derrière lui. Il ferma les yeux, s’appuya plus fort contre le tronc, comme s’il voulait que celui-ci tombe, pour dévoiler sa présence. Il grinça des dents. Il ne pouvait pas se montrer de cette manière. Mais au fond il brulait d’aller réconforter l’homme derrière lui, d’aller lui prouver que tout n’allait pas si mal, d’allers tout simplement … faire qu’il aille mieux. Il lui vint alors une idée. Se tournant vers sa sacoche, il se souvint y avoir déposé un objet ma foi fort utile avant d’aller en cours, le matin même. Un sourire triomphant illumina son visage lorsqu’il trouva en un quart de seconde ce qu’il recherchait, à savoir un paquet de cigarettes moldu. Plein, prêt à l’emploi. Une vague de souvenir l’immergea soudain. Vague qui provenait d’un souvenir, trois mois auparavant. Trois mois qu’ils s’étaient vus, au lac, ici même, qu’ils avaient échangé des cigarettes, un baiser, des confidences. Lys ne regrettait pas cette soirée, pas plus que la suivante, à la tour d’astronomie, où rien pourtant n’avait tourné comme il l’avait espéré. Non vraiment rien. Après la rumeurs les concernant parue dans le fameux journal du Gossip Witches, Lys avait été persuadé de la culpabilité de son confident, et il lui avait donné rendez vous en haut de la tour, dans le but de lui faire payer cette humiliation. On ne révélait pas une pareille liaison au grand jour sans en payer le prix. Malheureusement pour Lys, Sebastian avait réussi à le convaincre de son innocence et, sans se résigner à en vouloir au vert, le rouge et or avait complètement craqué face à lui, dévoilant des faiblesses et des failles qu’il aurait préféré voir comblées, à tout jamais. Lys avait le sentiment, en regardant ces cigarettes, qu’il avait déjà tout dévoilé à cet homme. Qu'il n'avait en quelque sorte, plus rien à craindre ou à espérer. Et il ne savait pas s’il devait s'en retrouver simplement frustré ou au contraire, heureux de s’être enfin dévoilé à quelqu’un…
Néanmoins, il abandonna bien vite ces pensées trop prises de tête pour une soirée aussi terne et sade que celle-ci (à ce rythme là, il allait sauté dans le lac avec une pierre au pied) et se releva. Il ne sut jamais si l’homme derrière lui (à vrai dire, il ne trouvait d’autre mot pour le décrire qu’aussi simplement … « l’homme » c’était si impersonnel … ça le dégoûtait d’un certain coté, car leur relation était tout sauf commune) nota sa présence à cet instant, toujours est-il qu’il prit sa sacoche, remonta légèrement ses manches avant de se diriger vers lui. Le vert ne tourna pas la tête. Savait-il déjà à qui il avait à faire ? Allez savoir. Lys eut un léger sourire à le pensée que l’élève allait potentiellement l’ignorer, mais il avança encore. Jusqu’à se retrouver juste à coté de lui, les pieds à quelques centimètres du bords. C’était, sous eux, des pierres abruptes, qui donnaient sur une partie très profonde du lac. Des rochers, et à une cinquantaine de centimètres en dessous, l’eau sombre qui semblait d’un seul coup, très attirante tant il faisait chaud. La plateforme sur laquelle était assis Sebastian surplombait l'eau, et on devinait que la pierre partait en pente vers l'intérieur de l'eau. Le rouge ne se formalisa pas du silence qui accueilli son arrivée (fracassante tout de même) et déclara, tendant le paquet vers le plus jeune, assis au sol :
« Cigarettes ? »
No answers. Bon, ça démarrait bien. Le rouge laissa tomber sa sacoche au sol, dans un bruit mat qui n’eut même pas le mérite d’attirer l’attention du vert. Il jeta un coup d’œil à Sebastian. Habillé exactement de la même manière, à la différence que l’écusson qu’il portait était de couleur verte et argentée, et de plus, il avait les cheveux longs. Beaucoup de rumeurs couraient au château à propos de la longueur capillaire de ce cher Sebastian, aucune n’avait trouvé grâce aux yeux de Lysander, qui préfèrait se fier à ce qu’il voyait concernant le jeune serpentard. Il avait remonté ses mèches en chignon fait à la va-vite, chignon qui plaisait particulièrement au rouge. A cette pensée, celle de noter la beauté froide de son vis-à-vis ce soir, il ne put s’empêcher de se frapper mentalement. Il détestait le trouver beau, ça lui rappellait à quel point il n’avait pas le droit de penser des choses pareilles. Sans demander la permission, sans lâcher le paquet de cigarettes d’une main, il sortit sa baguette et d’un lumos, éclaira la scène. Sebastian tourna alors la tête vers lui, un regard mi étonné mis furax adressé à Lys. Celui-ci sourit franchement de déclarer :
« Enfin réveillé. Sooo… Cigarette ? »
En vérité, Sebastian aurait pu péter un câble. Il aurait pu l’envoyer chier, lui dire de s’en aller, sortir sa baguette, le menacer, se jeter dans le lac et faire en sorte de se noyer pour oublier un peu … L’homme dont il était amoureux avait été retrouvé mort, par loin d’ici, comment était-il censé se trouver ? Comment était-il censé paraitre bien, à l’image du rouge en face de lui ? Lysander McLeod. Ce mec avec qui il a couché, durant l’été. Ce mec qu’il avait vu ici même, trois mois auparavant, pour qui il avait ressenti quelque chose de totalement nouveau. Il avait eu envie d’écouter tout ce qu’il lui disait, envie d’être présent et de l’aider. Un sentiment dont il ne savait pas s’il devait l’apprécier ou au contraire, le refouler au fin fond de son esprit. Il n’avait pas été censé non plus être aussi chamboulé devant les pleurs amers du rouge, à la tour, il n’avait pas été censé être aussi touché. Il l’observa, posa le regard sur le paquet de cigarette. Sans un mot, en tira une, la glissa entre ses doigts. Le rouge sourit alors, satisfait, lança un sort de feu et de sa baguette, sortit une petite flammèche qui alluma instantanément sa cigarette. Que voulez-vous, on est pas sang-pur baignant dans la magie depuis toujours et ayant ce genre de réflexe pour rien. Passant sa main libre dans ses cheveux, il resta silencieux. Il savait que son visage était marqué par les pleurs, d’un certain coté, il se sentait ridicule. D’avoir pleuré ? Non, il n’y avait pas à avoir honte d’être touché par le décès d’un ami. Rectification, assassinat. Amour. Mouai.
« Qu’est-ce que tu fais là ? »
Il jeta un regard inquisiteur, froid au rouge. En vérité il n’avait pas envie d’être aussi froid et taciturne avec lui, mais il était évident que son interlocuteur l’avait entendu parler juste avant. Il en avait honte, honte de cet éclat de rage qui était censé être solitaire. Simplement entre lui, son patronus, et sa douleur. Il baissa le regard. Ça le rendait malade de le voir. Ça le rendait littéralement malade de ressentir autant de choses, aussi fortes que celles qu’il avait en tête alors même que l’homme qu’il avait aimé venait de mourir. Ça le rendait malade parce qu’il était profondément heureux de voir le rouge et que présentement, il n’aurait accepté la présence de peu de personne. Il n’avait qu’une envie, c’était répondre à l’ordre silencieux intimé par Lysander mais par Merlin, il ne pouvait pas ! On ne pouvait pas penser de cette manière, on ne pouvait pas ressentir de telles choses tout en vivant un deuil censé être traumatisant. Sebastian le savait, mais quelque part au fond de lui, il devinait qu’il ne pourrait jamais ignoré le rouge à ses cotés. Malgré tous ses efforts, malgré toute l’envie qu’il avait de le repoussé pour rester seul avec sa peine omniprésente, il ne le pourrait pas. Il trouva simplement le moyen de tirer longuement sur la cigarette, la drogue s’insinuant lentement en lui, posant le regard vers le lac. Il y a trois moi, tous les deux regardaient la vaste étendue sombre dès qu’ils ne voulaient pas croiser le regard de l’autre. Cette convention était apparemment toujours de rigueur, car Sebastian perdait à présent ses yeux dans le lac. Car il savait que s’il se détournait pour observer son vis-à-vis, il ne pourrait pas s’empêcher de s’adoucir, de vouloir lui parler, de tout et de rien. Il ne voulait pas craquer, il ne voulait pas être aimable avec cet homme ce soir là. Ce soir où il avait perdu ce qui lui était de plus cher. Enfin. Il en arrivait à penser que c’était plus « ce qui était censé lui être le plus cher. » Il écouta alors la réponse du rouge :
« Je somnolais pas loin, et j’ai comme entendu une voix familère. »
L’appuis sur ce dernier mot donna un frisson au serpentard. Frisson qu’il tenta vainement de réprimer. Pouvait-on considérer les deux élèves comme proches ? Familiers l’un envers l’autre ? C’était une question à laquelle ils essayaient eux même de trouver une réponse. Seb tourna la tête, interpelé, interceptant le haussement de sourcil suggestif du plus vieux. Du style, j’ai tout entendu mais je ne dirais rien. Par compassion ? Pitié ? Idiotie ? Gentillesse ? Allez savoir. Ce que le rouge avait en tête était à la fois très clair pour Sebastian et très confus. Il lui arrivait de savoir exactement ce à quoi l’autre pensait et à quel moment (et on pouvait d’ailleurs se demander pourquoi étant donné qu’ils n’avaient passé que peu de temps ensemble au final) et à d’autre, il lui était impossible de savoir ce qu’il avait en tête. En sentiment à la fois désagréable et stimulant, car l’envie de connaitre ses pensées lui fit se mordre la lèvre. Pas ce soir, pas maintenant, se dit-il.
Le vert tira une nouvelle fois sur la clope, Lysander l’imita alors. Il fixait le vert qui lui, ne semblait pas vouloir s’intéresser plus que cela à sa petite présence. Cela aurait pu le vexer, mais Lys n’était pas comme ça. Pas du genre à s’offenser pour ce genre de chose, et il imaginait sans difficulté l’épreuve que devait surmonter actuellement son vis-à-vis. La question était maintenant de savoir pourquoi il s’était dirigé vers lui, des clopes à la main, avec l’envie de le réconforter. Pourquoi il ne s’en allait pas en ce moment alors que tout le corps du vert lui criait de s’en aller. Après tout, s’ils ne s’étaient pas vus au cours du dernier mois, c’est qu’il y avait une bonne raison, et c’était parce qu’avant toute chose, il fallait mettre de l'ordre dans ses sentiments. Seulement voila, faire le tri le soir où l’homme sur qui Sebastian craquait venait d’être assassiné n’était pas forcément la meilleure chose. Pourquoi ce soir plus qu’un autre, Lysander s’était senti le devoir l’envie de ne pas l’abandonner, d’aller le voir, de le soutenir d’une certaine manière. Il ne savait pas d’où venait cette envie, mais elle était trop présente pour qu’il ait pu la réprimer. A présent, il allait essayer de l’aider de la manière qu’il pouvait. Il n’avait pas beaucoup d’arme en main, mais il se jurait de faire de son mieux, d’au moins, ne pas le laisser se jeter dans le lac une pierre accrochée à la jambe. Il tira une nouvelle fois sur la cigarette, appréciant la fumée qui s’insinuait, sortit de sa bouche. Il lâcha alors, après avoir longtemps pesé le silence qui régnait entre eux :
« Pas la peine d’essayer de m’ignorer tu sais. Je bougerai pas. »
Un sourire à l’intention du vert, franc et moqueur, passa la barrière des lèvres du rouge. Sebastian ne réagit pas, l’envie de lâcher un soupir amusé pourtant très fort. Il tourna enfin la tête, croisant le regard du gryffondor, apparemment amusé par la situation. Elle n’avait rien de drôle. Elle était en train de mettre le vert sur les nerfs, et dieu sait qu’il détestait ça tant il avait parfois honte de ses réactions dans ce genre de situation. Mais il était avec Lysander, il pouvait se le permettre non ? Entre eux il s’était établi une confiance assez étrange, peut-être mêlée à une certain fascination. Ainsi lorsque Sebastian tira une nouvelle fois sur sa cigarette, il lâcha :
« J’ai bien vu. »
Il avait presque envie de lui demander pourquoi il ne bougerait pas, pourquoi il ne comptait pas abandonner la partie de cette manière. Le rouge devait bien avoir vu qu’il n’était pas d’humeur loquace non ? Mais Sebastian devinait que cela importait peu au gryffondor. De toute manière, il n’avait jamais eu des réactions logiques ou attendus. Et au fond, c’était peut-être pour cela qu’il appréciait autant les rares moments passés en compagnie du rouge, les quelques fois où ils s’étaient croisés en tête à tête. C’avait toujours été assez inattendu, assez imprévu. Il n’avait pas vraiment l’habitude de perdre le contrôle ainsi, mais il avait l’impression que c’était ce qu’il se passait en permanence avec Lysander McLeod. Cet homme qu’au fond, il aurait détesté ne pas connaitre. Il avait tout de suite, dès leur premier regard, été fasciné par l’attitude de cet homme. Tout en lui respirait une véritable franchise, une honnêté dans les sentiments qui a étonné encore aujourd’hui le vert. Lui qui a tendance à se cacher derrière une façade de sang pur avait été bien surpris de l’attitude du rouge. Mais c’est au fond ça qui l’attirait autant chez le rouge, qui l’avait poussé, le premier soir, à aller vers lui, pour l’aider, voyant bien qu’il n’avait pas le moral. Il fronça les sourcils. Si on y réfléchissait bien les rôles étaient inversés. Il allait mal, Lysander allait vers lui.
Les rôles étaient inversés, c’était ce qui venait en tête à Lysander lorsque Sebastian lui répondit froidement. Il ne s’en formalisa pas, se souvenant qu’il avait bien fait de même, trois mois auparavant, quand le vert était apparu derrière lui, un paquet de clope à la main. Cette soirée où il l’avait embrassé, où il s’était confié à lui. Il voulait que le vert fasse de même, il voulait qu’il se laisse aller à lui raconter tout ce qu’il pouvait lui dire. Car Lysander se souvenait bien à quel point cela l’avait aidé, et il voulait avoir la même importance pour Sebastian, aujourd’hui. C’est pourquoi, ignorant l’esquive de Sebastian, il reprit :
« Je voulais savoir comment tu allais. »
Aucune réponse. Et Sebastian gardait les yeux posés sur le lac, inlassablement. Lysander ne réagit pas, il s’attendait à cette réaction après tout. Il ne devrait pas le tourmenter un soir comme celui-ci, mais c’était plus fort que lui, il ne pouvait pas faire autrement. Il ne pouvait pas le laisser se morfondre alors qu'il était là. Il jeta le mégot au fin fond du lac, d’une pichenette, reportant son attention vers le serpentard. Un sentiment étrange lui enserra alors le cœur. L’envie de le prendre dans ses bras, de le réconforter, car de tous les pores de sa peau émanaient un sentiment de résignation, horrible. Lysander se sentit touché par cette détresse. Il lâcha alors, d’un ton attentionné qu’il ne se connaissait pas vraiment :
« Apparemment pas très bien … Tu veux en parler ? »
« Ecoute Lysander, c’est très gentils de t’inquiéter mais je n’ai pas vraiment envie de parler ok ? »
Bon. Comment se faire rembarrer en une leçon. Il se gratta l’arrière du crâne, perplexe. Non il ne comptait pas abandonner la partie si tôt. Il allait le faire craquer et puis voila, il allait lui parler, il y arriverait. Lysander n’avait pas toujours des réactions très logique, mais tout ce qu’il savait, c’est qu’il commençait à connaitre Sebastian, et que tout dans sa réponse sonnait faux. Il avait besoin de parler, de lui parler, et il comptait bien le faire avouer qu’il avait besoin de lui. Enfin non, pas besoin de lui, besoin de son écoute. N’est-ce pas ? Il déclara alors, toujours avec ce ton ironique qui lui sied si bien :
« Étrange parce que moi je suis sûr du contraire. »
Comment pouvait-il en être si sûr ? Sebastian ne comprenait tout simplement pas. Il ne comprenait pas comment faisait le rouge pour intercepter si bien ses pensées. En effet, il avait envie, besoin de parler, besoin de lui dire tout ce qu’il ressentait. Pas simplement concernant Peter, pas simplement concernant sa vie présentement. Concernant les sentiments qu’il avait pour lui. Sentiments qu’il ne parvenait pas à comprendre, à développer, mettre à profit. Il ne comprenait rien de ce qui lui arrivait, et que le rouge arrive lui, à savoir ce qu’il avait en tête, le destabilisait. Oui, il était destabilisé, chamboulé. Il aurait voulu que cette soirée soit plus simple, il aurait voulu pleurer, ici, au bord du lac, seul. Mais une autre partie de son être lui criait que si le rouge s’en allait maintenant, il ferait tout pour le retenir. Sa présence avait beau faire naître en lui mille questionnements, avait beau le rendre sur les nerfs, paradoxalement, elle l’apaisait. Il est de ces choses qu’on ne peut expliquer, l’effet de Lysander sur Sebastian en est une. Il ne pouvait pas l’expliquer, pourtant il se sentait … Bien. Avec lui. Et il sentait qu’il allait craquer, d’une minute à l’autre. C’est pourquoi, dans le premier rictus lâché depuis longtemps, il dit :
« Et comment tu peux en être aussi sûr ? »
Le rouge sembla se satisfaire de cette réponse, tandis que Sebastian finissait sa cigarette et qu’ils en prenaient une nouvelle tous les deux. Ce fut au tour du vert de sortir sa baguette afin d’allumer les deux clopes. Ils la tinrent tous les deux du bout des doigts, se rapprochant l’un de l’autre pour l’allumer en même temps, dans un réflexe. Lysander déclara alors, après une bouffée de cigarette :
« Eh bien… Je me dis juste que vu ce que tu es en train de vivre, tu as peut-être besoin d’une oreille attentive ? … Non j’enlève le peut-être, j’en suis persuadé. »
A ce dernier mot, il détourna le regard pour se concentrer vers le lac. Comme un réflexe, encore une fois. Tout ce qu’il faisait avec cet homme … Rien, ou presque, n’était prévu. Si on reprenait leur histoire d’étape en étape, on s’apercevait que souvent, tout était basé sur leur entente mutuelle, sur des réflexes, des intuitions, des choses que tous les deux n’avaient pas prévu qui les menaient où ils étaient aujourd’hui. C’est-à-dire loin de leur point de départ. Seb sourit, pensif. Lys lui lança un regard assuré, amusé, et il parvint enfin à lui arracher quelques mots, amers, prononcés d’une voix amusé qui dissimulait bien mal la peine du jeune Prince :
« Eh bien, ça ne va pas fort. L’homme que j’aimais vient d’être retrouvé assassiné, cool non ? Je commence à croire que je porte la poisse à tous ceux dont je tombe amoureux … »
Un sentiment étrange enserra le cœur de l’homme. Car la pensée première qui lui venait en tête était que, non il ne lui avait pas porté malchance… Mais il se reprit en se disant que, non aux dernières nouvelles ils n’étaient pas amoureux l’un de l’autre. Ça l’aurait terrifié de se dire ceci, amoureux d’un homme. Pourtant à l’évidence, il ressentait quelque chose de très fort. Il espérait simplement que ce n’irait jamais trop loin entre eux, qu’il ne s’agissait pas d’amour. Il ne saurait pas comment s’en sortir. Et alors, repensant aux paroles de son vis-à-vis, il se dit qu’il n’avait pas le droit d’affirmer ainsi être une tare pour tout ceux qu’il aime. C’est pourquoi, sans laisser la chance à Sebastian d’enchainer, le rouge déclare :
« Je te permets pas de dire ça. T’es peut-être pas tombé amoureux de moi, on a peut-être eu une malchance excessive avec ce fucking newspaper… »
Sebastian sourit à cette évocation. Ah ça … Un peu qu’il n’ont pas eu de chance. Et quant au fait de ne pas être tombé amoureux de lui, certes mais … Il se pose de plus en plus de question. Cependant, il n’ajoute rien car le rouge enchaîne :
« Mais moi tu m’a porté chance. »
Il le regarda dans les yeux, un sourire en quoi. Pas moqueur, pas ironique, vrai, un réflexe. Encore. Il ne calculait jamais rien en présence de cet homme. Sebastian paru surpris de cette réponse. Peut-être qu’il ne s’attendait pas à recevoir une remarque aussi pleine de compassion de la part du rouge ? Il ne voulait pas de sa pitié, mais ce que Sebastian ne savait pas, c’était que ce n’en était pas. Lysander ne savait pas mentir, du moins pas quand ils parlaient, après tout, tous les deux se souvenaient bien de leur rendez vous sous les gradins, il n’y avait pas si longtemps. Lysander s’était révélé un véritable ignorant en matière de mensonge. Seb sourit à cette pensée alors qu’il ajoutait, déçu de provoquer une « pseudo pitié » chez Lysander :
« Arrête de raconter des conneries. »
Il n’était jamais vulgaire. Mais il n’était pas lui-même avec cet homme là. Il ajouta alors, complètant sa phrase, sans vraiment songer à ce que pourrait penser Lysander :
« On aura beau, dire, cette histoire de journal nous aura quand même bien pourri l’existence. Et c’est moi qui nous ai entrainé là dedans. »
Lys poussa un profond soupire tout en finissant sa deuxième cigarette. Décidément, il était sur les nerfs … Il leva les yeux au ciel lorsqu’il prononça la phrase suivante :
« Redis une fois ça et je te fous à la flotte. »
Aucun sourire cette fois. Il était parfaitement sérieux. Il n’acceptait pas que les gens pour qui il avait de l’estime (et Sebastian, avec son courage d’assumer son homosexualité et tout un tas d’autres détails réussissait à entrer dans le cercle assez fermé des personnes qui trouvaient grâce aux yeux du rouge) se rabaisse ainsi. Il pouvait vraiment en arriver à être extrémiste pour leur prouver le contraire, et quant aux faux modestes, il avait parfois l’impression qu’ils ne méritaient que ce qu’ils disaient d’eux. Sebastian n’était pas de ces gens-là non, mais le fait qu’il dise du mal de lui, qu’il se décrédibilise, ça avait le don de mettre Lys assez sur les nerfs. Un genre de réflexe. Seb ne sembla pas vraiment comprendre. Peut-être qu’il pensait vraiment ce qu’il disait … Cependant il reprit, se rapprochant légèrement du visage du rouge :
« C’est à cause de moi qu’on est dans la panade aujourd’hui. Et c’est à cause de moi que Peter est mort. »
« Seb … »
« A cause de moi. »
Ok. Ce soir apparemment, il avait une très mauvaise opinion de lui-même. Il fallait vraiment qu’il arrête de déprimer comme ça. Certes … Ce n’était pas facile à dire ni à faire, mais après tout, il suffisait d’un peu de volonté. De plus tout dans les paroles de Seb, tout transpirait la culpabilité et le mépris pour lui-même. Lys fronça les sourcils. Inspirant un grand coup, il se leva, éteignit sa baguette à l’aide d’un nox murmuré sous le questionnement silencieux de Sebastian qui s’était retourné vers Lys, se demandant pourquoi son vis-à-vis s'était redressé. Et celui-ci, tenant ses promesses, souleva le vert à l’aide d’un wingardium leviosa plutôt puissant. Le serpentard plana rapidement à quelques centimètres au dessus du sol. Il tenta d’arrêter Lysander, lui ordonnant de le reposer, les sourcils froncés, pensant certainement que le rouge voulait simplement lui faire peur. C’était mal le connaitre. D’un rapide geste du poignet, il éjecta Sebastian de sa trajectoire avant de relâcher son emprise et celui-ci atterri quelques six mètres plus loin, au beau milieu de l’eau. Il n'eut même pas le temps de crier de surprise, Lys étant trop rapide, la chute trop inattendue. Un grand sourire fendit le visage de lys alors qu’il retirait chaussure, pantalon et chemise, prenant bien garde de mettre sa baguette dans l’une des poches, avant de prendre un peu d’élan et de sauter à l’eau à son tour, dans un grand cri digne d’un rodéo.
« Lysander mais t’es complètement dingue !! »
Lys se fendait simplement la gueule, à quelques mètres de Sebastian, ne pouvant arrêter un fou rire qui le prenait au ventre et qui gagnait tout son corps. Fou rire contagieux car bientôt, le serpentard bougon quitta ses jérémiades pour arborer un sourire coupable. Amusé, mais coupable. Il avait les cheveux complètement trempé, plaqué contre le visage, son chignon défait dans l'impact avec l'eau, la chemise collant contre son torse sous l’eau. Il enleva ses chaussures et chaussettes, battant des pieds, espérant qu’elles ne glissent pas de ses mains en dessous de la surface de l’eau, car le niveau de l’eau était très profond. L’eau du lac était très sombre, mais on aurait été en plein jour qu’on n’en aurait pas vu le fond tant le lac s’enfonçait profondément dans la terre. Il perdrait une chaussure qu’il ne la retrouverait jamais, à moins d’un accio. Il envoya ballader les deux au loin, sur la pierre où ils étaient auparavant assis. L'eau n'était pas excessivement froide, encore heureux qu'on n'ait pas été à la fin Janvier. En ce début de Mai, le climat était doux, Lysander l'avait certainement prévu. Sebastian ne put s'empêcher de penser que le rouge était certainement beaucoup plus intelligent que la majorité pouvait le penser, ne vous fiez pas aux apparences. Mais les apparences du rouge étaient à présent véridiques. Il rigolait, franchement, comme pour détendre l’atmosphère. Tous les deux avaient les nerfs beaucoup trop à fleur de peau ces temps ci que toute la pression se relâchait d’un seul coup, que Lysander riait fort, que Sebastian voyait toute sa tension s’envoler d’un seul coup. C’est vrai, il ne pensait plus à Peter, il ne pensait plus à rien, simplement au rire qui s’élèvait dans la berge du lac. Il déglutit, le sourire ne voulant pas s’effacer de ses lèvres. Avait-il fallu qu’il soit jeté dans le lac pour qu’il aille mieux ? Pour qu’il oublie un peu à quel point il s’en voulait d’avoir délaissé Peter, pour qu’il oublie combien il se sentait coupable de sa mort ? Un prétendu amoureux n’aurait peut-être pas agi de cette manière … peut-être … Comment aurait-il du agir dans ce cas ? Il aurait du aller le voir plus souvent, prendre de ses nouvelles … Pourquoi ne l’avait-il pas fait ? Parce qu’il se serait senti coupable, voila tout. Parce qu’il se serait senti coupable d’agir avec autant d’hypocrisie envers l’homme qu’il était censé aimé, envers l’homme qu’il était censé protéger, tout simplement parce qu’au fond il le savait. Il ne ressentait pas des sentiments aussi forts que ceux qu’il éprouvait en ce moment. Il n’avait jamais rien ressenti de semblable, il n’avait jamais rien ressenti de similaire avec personne d’autre. Etre ici, dans l’eau noir du lac, en train de rire avec Lysander McLeod, pourquoi cela lui faisait l’effet d’une bouffée d’air frais ? Bouffée dont il avait eu désespérément besoin au cours des dernières heures. Il étudia attentivement le rouge en face de lui. Il semblait se calmer et se rapprocher de lui.
En vérité, quand Lysander disait qu’il faisait quelque chose, il le faisait. Il comptait réellement le faire tomber dans, ç’aurait été une grave erreur de croire qu’il n’en aurait pas été capable. Il était beaucoup plus détendu à présent, beaucoup moins dans l’attente de faire une erreur. Il savait qu’il avait réussi à faire de même pour Sebastian, il savait qu’il avait fait la bonne chose. Il se rapprocha alors et lâcha, encore un peu étourdi par son fou rire :
« Je te jure, si tu redis un truc pareil cette fois … je te noie ! Et maintenant tu vois que j’en suis capable ! »
Seb lâcha un soupir amusé. Certes il était plus détendu, mais apparemment, il n’était pas totalement près à oublier ce qu’il avait en tête, ce qui était normal. Lysander voulait le distraire, lui montrer qu’il n’avait pas à se sentir coupable. Tous les deux s’étaient rapprochés de la pierre depuis laquelle ils étaient tombée, mais trop abrupte, ils ne pourraient pas remonter par ici. La plateforme où ils étaient assis, juste au dessus de leur tête, était légèrement avancée vers le lac. Ils s’étaient alors tellement rapprochés du bord que le bout de la plateforme dépassait au dessus de leur tête, eux étaient comme dans un renfoncement dans la pierre. Lys posa sa main sur le rebordse, pentu, pour se stabiliser, laissant seulement ses pieds battre pour rester stable. Sebastian préféra rester au milieu de l’eau, à étudier son vis-à-vis gryffondor. Celui-ci dit alors, dans un sourire à la fois triste en franc qu’on avait peine à discerner dans la pénombre créée par le renfoncement dans la pierre. Lys déclara alors, encore un peu essouflé :
« Seb … Je sais que ce n’est pas facile à faire, encore moins aujourd’hui, il te faut le temps de faire ton deuil, mais … Essaye de ne plus y penser. Je crois pas que Peter voudrait te voir t’apitoyer sur ton sort, de te voir penser que tu es responsable de sa mort, Non ?»
Sebastian observa attentivement Lysander. Ce qu’il disait était d’un vérité et d’une clarté assez incroyable. Les gens se cachaient derrière des tournures de phrase compliquées, des figures de style, tout cela pour faire avaler une pilule difficile à faire passer. Lui non. Il allait droit au but, expliquait clairement ce qui n’allait pas, disait qu’il devait changer, ce qu’il devait faire. En fait, plus il fouillait dans ses souvenirs, plus il avait le sentiment que ç’avait toujours été ainsi entre eux. Sans fioritures, sans mensonges. Il adorait ça. Sans s’en apercevoir, il avait oublié Peter, l’avait relégué au second plan. Il détaillait à présent le visage du rouge dans la pénombre. Son regard glissa contre les épaules, ressortant de la surface de l’eau, nues, du batteur des gryffondors. Musclées, comment pouvait-il avoir la si forte envie de se blottir contre. Un soir pareil. Un silence durant lequel il réfléchit longuement s’installa.
Lysander regardait Sebastian. Encore une fois, il ne savait pas pourquoi il avait dit ça. Il ne savait pas pourquoi il avait dit des choses pareilles. Il avait simplement prononcé à voix haute tout ce qu’il avait en tête, dans le but d’aider le vert à faire du tri dans la sienne. Il devinait que ça ne devait pas être simple de faire la part des choses, du moins ce soir, du moins maintenant. Mais il devait le faire, à un moment où un autre, et s’il pouvait l’aider, alors c’était tant mieux. Pourquoi avait-il la sensation que s’il l’aidait maintenant, c’était plus un réflexe encore une fois. Tout ce qu’il venait de dire, il l’avait pensé, sincèrement. Rien n’était du au hasard, même si tout était spontané. Pourquoi y avait-il toujours entre eux cette alchimie particulière qui semblait pourtant marcher si bien. Il avait le sentiment d’être profondément attiré par cet homme. D’une certaine manière, ça le tuait, mais il ne pouvait pas faire autrement. Il se surprit à dévorer du regard les lèvres de l’autre, mais également et surtout, à ne pas s’arrêter. A continuer, descendant le long du cou, observant avec fascination les muscles de la respiration se mouvoir. Il avait désespérément envie de faire quelque chose. Il ne voulait pas se sentir ainsi. Mais ici, maintenant, il avait l’impression d’être complètement sous le contrôle de l’autre autre, qu’il aurait pu lui dire de se noyer dans l'eau sombre du lac pour ses beaux yeux, il l’aurait fait. Le vert lâche alors :
J« Je sais mais … Je peux pas m’empêcher d’être coupable de sa mort … J’aurais dû être plus attentif, je n’aurais pas du le délaisser, j’aurais dummmff ! »
Il n’eut pas le temps de continuer. Pour l’arrêter dans ses idioties déblatérées, Lysander avait opté pour un moyen qui le taraudait depuis déjà quelques minutes. Il s’était vivement rapproché, à l’aide de sa main posée contre la paroi rocheuse, tandis que l’autre passait dans la nuque du vert pour le rapprocher de lui. Il n’avait pas réfléchi. Il voulait simplement qu’il arrête de raconter des conneries, il voulait simplement le sentir contre lui. Rapidement, Sebastian entrouvrit la bouche, sans lutter, se laissant dominer par le rouge, qui reçut le message sans se poser de question. Le torse nu de Lysander rencontra la chemise mouillée de Sebastian, tandis que les bras de celui-ci venaient s’accrocher désespérément au cou du plus vieux. Ils ne réfléchissaient plus. Tous les deux étaient partis bien loin. Les yeux fermés, les, mains collées l’un à l’autre, ne pouvant plus se défaire, ils cessèrent de lutter contre une quelconque barrière de convention qu’il y aurait pu encore y avoir. Profitant d’un souffle pour reprendre un air, qui lui semblait bien inutile, Lys lâcha, la respiration coupée, passant cette fois les deux mains contre les joues de l’homme pour qui son cœur battait si vite présentement :
« Tu n’es pas coupable ok ? T’as rien à te reprocher. »
Seb se perdit un instant dans les yeux de Lys avant de reprendre ses lèvres d’assaut, dominant cette fois l’échange. Les mains de Lys étaient plaquées contre la nuque de Seb, l’intimant d’aller plus loin. Il ne comprenait pas ce qui entraidait si loin, il ne comprenait pas pourquoi il se sentait si attiré, il ne comprenait pas pourquoi son cœur battait si vite. Il ne comprenait pas et ne le voulait pas. Tout ce qu’il voulait, c’était que Seb continue de faire danser sa langue avec la sienne, sans se poser de question, comme ils l’avaient toujours si bien fait. Il ne se lassait pas de ce contact. Il sentit une main de Seb glisser le long de sa nuque pour venir le caresser dans le creux du dos, la respiration de Lys s’accélérant brutalement. Il sourit dans leur échange. Il le rompit un court instant, rouvrant le paupières, haletant. Tous les deux. Sans se lâcher pour autant. Et Lys chuchota, les yeux plongés au plus profond de ceux de son vis-à-vis, un sourire aux lèvres :
« Bordel de merde Seb, je crois que je t’aime. »
Ce à quoi le vert répondit par un sourire satisfait et un baiser non moins dépourvu de passion. Il ne savait pas pourquoi entendre ses mots lui avait provoqué un bon du cœur. Il savait simplement que l’autre était celui qui lui avait permis d’oublier cette soirée catastrophique, que c’était lui qui lui avait permis de passer à autre chose. A présent il savait que ce qu’il ressentait pour cet homme la était plus important que tout autre prise de tête. Il s’en voudrait, certes, mais Peter n’aurait pas aimé qu’il se morfonde des années sur son sort.
A présent, il était prêt à passer à autre chose.
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| | Re: Lysander McLeod, neuvième du nom ♦ Sujet fourre-toutpar Invité, Dim 23 Juin - 20:15 ( #) | That is what we are. Accursed - Spoiler:
Petite précision aux malheureux qui stalkeraient mon sujet fourre tout Ceci est un hrp, c'est à dire que tout ce que je raconte ici est purement suggestif ! Ca ne se passera peut-être jamais dans le rp, c'est simplement une situation hypothétique. Si il se passait ça, alors ... Alors voila, enjoy Pour le plaisir d'écrire
« Lysander McLeod ! »
L’étudiant releva brusquement la tête. On l’appelait ? Quoi ? Son regard embrumé se posa devant lui, sans comprendre. Toutes les paires d’yeux de la salle étaient scotchés sur la sienne. Il ne comprenait pas. Il était encore dans cet état de demi-sommeil qui caractérise si bien cette manière de se réveiller qu’il avait. Ce moment où tous ses rêves étaient encore bien présents en tête mais où il n’arrivait pas à refaire correctement surface. Il battit des paupières un long instant, comprenant que tout le monde le regardait. On l’avait appelé non ? Et par son nom entier. Par merlin qu’il détestait son nom de famille. Lysander, encore, ça passait quand on l’appelait Lys, mais McLeod. C’était tellement … guindé … british … ça ne lui correspondait pas. Mais bon, il en avait hérité il ne pouvait pas faire autrement. Il se redressa un peu mieux, posant son dos contre le dossier de la chaise. Quelque chose lui sauta aux yeux. Albus Dumbledore. Il était là, posté devant le tableau. Le professeur Yennefer avait un air grave, tous les élèves autour de lui semblaient surpris, étonnés, perplexes. Lysander les regarda un à un, comme si l’un ou l’autre allait lui apporter une réponse. Pourquoi le directeur était là ? Pourquoi l’avait-il appelé ? Lys avait un regard complètement perdu, hagard. Mag lui glissa, la chaise d’à coté :
« Lys réveille toi ! Dumbledore t’as déjà appelé trois fois ! »
Lys déglutit. Il n’avait peu de personne au château, excepté peut-être ce vieil homme qui lui influençait une impression de peur. De respect qui s’émanait de lui, inévitablement. Il déclara, se raclant la gorge au passage :
« Oui ? »
En vérité il somnolait car, depuis que son patronus avait été touché par Seth Mills, son cycle de sommeil avait été complètement déréglé. Il ne dormait plus vraiment la nuit, faisant preuve de symptômes d’insomnie assez impressionnants. Cela faisait un an que ç’avait été une épreuve assez dur à passer. Il ne se remettrait jamais complètement, mais on pouvait dire que sa santé n’était plus en danger, et heureusement, sinon son petit ami aurait pété un cable depuis longtemps. Cependant, il n’était pas rare qu’il s’endorme en cours, même face au directeur, il peinait alors à reprendre une attitude lucide et réveillée. Celui-ci poussa un léger soupir las, comme si toute la misère du monde était en train de l’anéantir. Mais Lysander comprit que ce soupir ne lui était pas destiné, non c’était quelque chose que l’on ressentait quand on était visé par un reproche. Lysander fronça les sourcils lorsque Dumbledore déclara :
« Lysander voulez vous bien me suivre de mon bureau je vous prie. »
Immédiatement, Lysander jeta un coup d’œil vers son meilleur ami. Celui-ci le regarda, incrédule, au moins aussi étonné et perplexe que lui. Il se lèva, tandis que le directeur lui intimait de prendre sa sacoche. Il ne protesta pas, mais fronça un peu plus fort les sourcils en rangeant ses cours. Un murmure parcourut la classe, les pronostics étant engagés. Pour beaucoup, au vu de ce que l’on pouvait entendre, ce serait le père de Lysander qui prendrait enfin au sérieux la relation entre Lys et Seb, un serpentard de dernière année. Comme quoi il le renverrait chez lui pour un bon sermont. Pour d’autre ce sont des affaires de famille, une grande tante morte, ou allez savoir, après tous, les McLeod sont une famille nombreuses. D’autres bruits couraient sur une affaire d’héritage dont il n’avait jamais entendu parler, mais tout du moins, Lysander ignora ces commérages. A vrai dire, l’inquiétude commençait doucement à s’installer dans son esprit, sans qu’il ne s’en rende bien compte.
Il se leva alors, ses amis lui jetant de regard rassurants auxquels il ne répondit pas. Il suivit Dumbledore, alors que celui-ci posait une main dans son dos pour le guider à l’extérieur. Il lança un jeta un coup d’œil à Mag, derrière son épaule, perplexe. Interloqué par l’attitude mi lasse mi protectrice que le directeur avait à son égard. Néanmoins, il ne dit mot, se laissant faire, emboîtant le pas du sorcier devant lui qui le conduisit directement à son bureau. Lysander ne savait pas ce qu’il se préparait, il n’avait aucune idée de ce qui allait se passer. Il avait simplement un très mauvais pressentiment.
Aussi lorsqu’il monta les marches du bureau, il se posa plusieurs questions. Mais aucune ne trouvant de réponse, il se contenta de marcher. Puis, il arriva dans la pièce principale du bureau. Il déglutit. Devant lui se trouvait des visage bien connus, des personnes qu’il connaissait, des traits qu’il avait déjà dévisagé un nombre incalculable de fois, qu’il avait vu gandir et évoluer. C’était ses frères. En temps normal, il en avait huit, donc deux ne résidaient plus au château. Les deux plus grands (un des triplés et l’aîné) étaient professeur depuis le mois de Septembre. Quant aux quatre autres, ils étaient étudiants en diverses matières, tout comme Lysander. Mais celui-ci fronça les sourcils. Au lieu des six frères qui auraient du se trouver devant lui, ils n’étaient que cinq. Cinq, il en manquait un, un étudiant. Celui en médicomagie. Lewis McLeod.
« Bien tout le monde est arrivé. »
A cet instant précis, Lysander savait déjà que quelque chose clochait. Tous ses grands frères auraient du être réunis, on ne réunissait pas Léandre et Matthew sans inviter d’office Lewis, et puis de toute manière, on ne réunissait pas les McLeod comme ça en règle général ! Il fallait une bonne raison, pas pour rien, pas de cette manière, après tout, les relations entre eux étaient déjà tendues, ce n’était pas la peine d’en rajouter. Dumbledore devait forcément être au courant des liens ambigus qui unissait les frères McLeod entre eux. Alors pourquoi étaient-ils réunis ? Et pourquoi Lewis n’était-il pas là ? Il arrivait toujours à l’heure aux rendez-vous, c’était une priorité chez lui. La ponctualité et tout ce genre de valeurs qui étaient tellement inutiles aux yeux de Lys, son frère les respectaient à la lettre. Et il ne faisait jamais d’exception. Instinctivement, le rythme cardiaque de Lysander accéléra. Dans sa tête, mille possibilités se bousculaient, mais il ne voulait donner à aucune. Dumbledore ne s’assit pas, il resta debout près de Lys. Tous ses frères le regardaient, eux non plus ne savaient pas ce qu’il se passait. Mais dans la tête de Lys, seuls quelques mots se bousculaient encore et encore, car il n’y avait qu’une raison au retard, à l’abcence de Lewis. Il est arrivé quelque chose à Lewis, il est arrivé quelque chose à Lewis, il est arrivé quelque chose à Lewis. Et il n’arrivait pas à se défaire de cette pensée. Il battis des paupières tandis que Dumbledore parlait mais qu’il ne l’écoutait pas. Lui coupant la parole, il lâcha, dans un souffle certain :
« Où est Lewis. »
Ces trois mots étaient sûrs, ils ne souffraient d’aucune contestation. Matthew jeta un regard noir au dernière des cadets des McLeod. Regard noir que Lysander lui revoyait bien. Ils serrèrent les dent tous les deux. Un tic de famille, dès qu’ils sont énervés et qu’ils contiennent leur colère, les enfants de cette fratrie serrent les dents, la mâchoire saillante. C’était invisible, mais pas pour eux. Parce qu’ils connaissaient leur failles, parce qu’ils avaient les même. Ils avaient beau être des opposés en psychologie, leur corps étaient si semblables … Tous bruns aux yeux sombres, tous ce petit air, ce visage formé de la même façon, la mâchoire ressortant légèrement. Ils était similaires. Et pourtant. Comment avaient-ils pu tant s’éloigner … Parfois, Andrès en parlait avec sa femme. Il se demandait pourquoi ses petits frères s’étaient tant écartés, pourquoi ils en étaient venus à se détester. Pourquoi il était le seul à qui Lysander accordait un peu de confiance, pourquoi celui ci ne supportait pas les excuses et les remises en question de Cassio, pourquoi il était si perturbé de se sentir si proche de Léandre, pourquoi il se rapprochait instinctivement de Lewis, pourquoi il détestait, encore et toujours, Matthew et les triplés. Allez savoir. Ce garçon était incompréhensible, Andrès ne parvenait pas à comprendre comment il avait pu briser leur famille. Mais en pensant cela, il savait bien qu’il se trompait. Leur famille n’avait pas été brisée par Lysander, mais bien par l’abandon de Violett. Il avait profondément honte, mais en Août, ça allait fait plus de deux ans, il ne pouvait pas perpétuellement regretter. Lysander allait avoir 19 ans, ce n’était pas le moment de douter de soi.
« Où est Lewis ? »
Cette fois, Lysander avait bien détaillé chacune des syllabe, son agacement repassant petit à petit à travers sa voix. Comment trois mots pouvait-ils tant projeter son cœur contre des parois de verre invisible ? Il avait l’impression qu’à chaque mot, on lançait son cœur à travers la pièce. Il était tétanisé d’inquiétude, et qu’on ne veuille rien lui dire le mettait profondément sur les nerfs. Il vit Matthew esquisser un mouvement vers lui, certainement pour lui dire de la fermer, mais Andrès l’arrêter avant, poser une main sur son avant bras. Son plus grand frère fut le seul à capter le regard terrifié de Lysander lorsque Dumbledore se rapprocha du cadet, et qu’il posa une main sur son épaule. Celui-ci lâcha, dans un souffle à peine inaudible :
« Il arrive hein ? »
Un silence de plomb lui répondit. Ses frères ne savaient pas, il le voyait dans leur yeux, mais ils devinaient. Non en vérité, aucun ne pouvait deviner ce qu’il se passait dans la tête de Lewis ces derniers temps. Sa relation avec Alaric-Liddès, un gryffondor à peine plus âgé que lui. Lysander tremblait. Oui, il était le seul au courant, il était le seul à savoir ce qu’il se passait dans la tête de son frère aîné, il était le seul à qui il s’était confié. Le seul à qui il avait avoué qu’il était désespérément dépendant de cet homme, avoué son penchant inavouable, avoué sa relation. Lewis en mourrait, littéralement. Ca le consumait, à petit feu, son amour pour cet homme était son vice le plus profond, sa plus grande honte, sa gêne inattaquable. Parce que Lewis avait tout avoué à Lys. Il lui avait dit à quel point il voulait rester avec cet homme, à quel point il ne pouvait pas vivre autrement. Et Lysander savait que Lewis était brulé par cet amour. Que jamais il ne l’assumerait, que jamais il ne voudrait que quiconque, autre que son petit frère, soit au courant de quoi que ce soit. Parce que Lys savait ce qu’il ressentait, parce qu’il savait à quel point ce qu’il vivait en ce moment était dur. Le cadet des McLeod n’avait peut que d’une seule chose, que son frère ait fait une connerie. Il est arrivé quelque chose à Lewis. Encore ces mots qui tournaient en boucle dans sa tête.
Une main se posa sur son épaule, suivie de son prénom. Prononcé lentement, comme un apaisement qui au fond, n’eut que l’effet inverser :
« Lysander … »
C’ était la voix rauque de Dumbledore. Il avait l’air épuisé. Lys attrapa la main du vieux sorcier, la retira de son épaule, lentement. Il lui lança un regard implorant, triste, tout en déclarant :
« Dites moi qu’il arrive et qu’il va bien. »
Encore un silence de plomb. Lys entr’ouvrit la bouche, sa main se serra sur le poignet du sorcier, de son supérieur hiérarchique. Mais il s’en fichait, il avait besoin de quelque chose pour s’accrocher. Il allait tomber, s’écrouler, s’effacer, craquer. Il se mordit la lèvre en regardant les yeux fatigué et triste de Dumbledore. Il hurla :
« DITES-LE MOI !! »
« Je suis sincèrement désolé, Lewis s’est… »
« Non taisez-vous, taisez vous !! »
« Lysander, il… »
« TAISEZ-VOUS JE VOUS EN SUPPLIE !! »
Cette fois ce que la main de Dumbledore qui se posa sur celle de Lys. Une puissante vague d’apaisement suivie, court laps de temps durant lequel, le rouge se senti serein. Mais rapidement, l’effet magique disparu, tandis que le vieux sorcier détachait lentement les doigts de Lysander de son poignet. Celui-ci respirait fort, son regard était brillant. Il savait. Il lâcha, murmurant presque :
« Je vous en supplie dites moi que ce n’est pas vrai … »
« Votre frère s’est suicidé ce matin, près du saule cognore. Je suis sincèrement désolé. »
Aucun son ne perça le silence du bureau de Dumbledore à cet instant. Lysander regardait le sorcier, incrédule. Il l’avait deviné, depuis plusieurs secondes. Ses yeux s’écarquillèrent un peu plus tandis qu’il inspira bruyamment, comme s’il avait été en apné, durant un long moment. Il secoua violemment la tête. C’était impossible. Il recula d’un pas, s’éloignant de l’illustre sorcier qui portait toujours un masque d’impassibilité. Lysander n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait se passer dans sa tête à ce moment, tout simplement parce que dans la sienne, c’était le chaos le plus totale. Il ne jeta pas un regard à ses frères lorsqu’il courut vers la sortie, dévalant les marches vers l’étage le plus proche.
De la suite des évènements il ne garda pratiquement aucun souvenir. Il couru dans les couloirs, longtemps, à la recherche des escaliers, de la sortie. Il étouffait. Il ne comprenait plus ce qu’il faisait là, ce qui l’avait mené ici. Dans le bureau de Dumbledore, à Poudlard, à cet étage. Il voulait juste descendre, sortir, voir le soleil, sentir l’air libre, faire quelque chose, courir jusqu’à en mourir, mais ne surtout pas rester ici. Les escaliers étaient avec lui, ils ne le firent pas patienter, et il descendit, toujours plus bas. Il détestait ces escaliers, pour une fois qu’ils n’allaient pas à l’encontre de son chemin. Il se surpris à penser que, quand il s’agissait d’arriver en retard, ça oui ils agissaient, mais quand il fallait le faire descendre si pieds sous terre, ils restaient dociles. Mais cette pensée le quitta rapidement alors qu’il traversa le hall en courant, jusqu’à la porte d’entrée. Gigantesque, immense, il ne se demande même pas pourquoi elle est ouverte. Il la passe en courant, sans s’arrêter, le souffle court. Dans un murmure, il prononça quelques mots. « Accio étoile brune. » Sans s’arrêter de courir en direction du parc, il vit son balais arriver. En un quart de seconde, il l’attrapa, l’enfourcha et fonça directement.
Il ne savait pas où il allait. Il ne savait pas vers quel endroit son balais le conduisait. Il avait besoin de l’aide Fog mais il ne se manifestait pas. Il semblait avoir totalement disparu de son esprit, comme s’il n’y avait plus sa place. Lys volait, encore et encore, plus loin, plus haut. Il ne savait pas ce qu’il se passait autour de lui, il ne comprit rien quand l’orage se déclara. Dans sa tête, des milliers de pensées de bousculaient. Une prédominait. Si Lewis s’était suicidé l’année dernière, le rouge n’aurait rien ressenti. Il en était sûr, il ne pouvait pas l’aimer à cette époque, ils étaient aussi différents que le jour et la nuit, aussi opposés. Et pourtant, au cours de l’année, ils avaient étonnamment su se rapprocher. Ils avaient su découvrir les qualités, et s’étaient découvert un point commun. Lewis sortait avec un homme, d’un certain coté ils étaient les tares de la famille, bien que personne n’ait, contrairement à Lys, jamais su sa liaison avec un homme. Et dans la tête du lion, tout se mélangeait. Il volait, il ne savait pas vraiment où il allait, pourquoi il le faisait, il avait besoin de sentir qu’il pouvait faire quelque chose. Car il s’était senti pitoyablement coupable au moment où Dmbledore avait prononcé les mots qui le faisaient tant souffrir. C’était son frère. Son grand frère, avec ses défauts, ses qualités, ses sentiments, son humanité. Mais Lys savait où était le problème. Le problème était qu’on lui avait enlevé son humanité. On lui avait enlevé son libre arbitre, son envie de différence. Il y avait un coupable à ce suicide, qu’actuellement Lysander voyait plus comme un meurtre. Ce coupable était Arthur McLeod. Leur père, leur géniteur plutôt, car Lys ne le voyait et ne le verrait jamais comme tel. Tout simplement parce qu’il n’avait pas eu des enfants, il n’avait pas eu des fils, mais bien des robots. Des choses, des objets dont il se servait afin d’étendre son influence. L’esprit de Lys vagabondait entre ses pensées, et on aurait pu croire qu’il divaguait, qu’il ne savait plus ce qu’il racontait, que ses reflexions n’avaient plus aucun sens, aveuglé qu’il était pas la douleur. Mais c’était faux, c’était dans ce genre de moment que la véritable mentalité de Lys se révélait, qu’il se révélait sérieux, intelligent à sa manière. Et ses réflexions n’étaient pas du au hasard. Lewis s’étaient tué parce que Arthur n’aurait jamais supporté qu’un de ses fils, que celui-ci, soit gay. Il s’était tué parce que Arthur avait inculqué en lui, en tous les McLeod, ces valeurs horribles, tellement fort, tellement profondément dans l’esprit de tous les grands frères de Lys, que Lewis en était venu à se dégoûté lui-même d’être ainsi. Attiré par un homme, pire, amoureux d’un homme. Il s’en était voulu, horriblement, d’être ainsi. Et tout cela, c’était parce que Arthur avait réussi son lavage de cerveau. Lys essuya ses larmes. Il savait où il allait à présent. Il savait qu’il voulait être seul pour réfléchir, car tout était flou et imprécis dans sa tête. Des brides de réflexions lui arrivaient intactes, et il les comprenait, les gardaient en mémoire, mais à d’autre moments, il ne savait même plus à quoi il pensait la minute d’avant. Cependant il n’y avait que deux choses dont il était sûr. La première, Jamais plus il ne voulait revoir son père. Jamais plus il ne voulait revoir son géniteur. Et la deuxième, était que si c’était le cas, il le tuerait.
Trois heures de vol plus tard, il arriva enfin à son but. C’était en bord de mer, il allait faire nuit dans quelques heures, mais il avait encore du temps devant lui. Il observa les vagues laisser éclater leur fureur sur les récif. Il était en haut d’une pointe, un endroit qu’il connaissait particulièrement bien. Derrière lui, un immense manoir qui ressemblait plus à un château qu’à une grande maison. Il ne jeta pas un regard en arrière. Il savait les volets fermés, la porte verrouillée à double tour, non protégée par un sort anti alohomora. Il avait perdu la clé depuis longtemps, la preuve, elle n’était fermée que pour empêcher les moldus du coin d’entrer à l’intérieur. Tous les sorciers pouvaient entrer à leur guise. Mais il ne voulait pas. Il connaissait cette immense demeure. Il y avait passé des journées entière à courir dans tous les recoins à la recherche de passages secrets, Violett sur ses talons, Andrès parfois, Léandre aussi. Les larmes avaient cessé de couler le long de ses joues. C’était le manoir familial des McLeod. Assez grand pour contenir toute la famille, tous ses cousins, oncles, tantes, frères, sœur, grands parents. Tous des sorciers. Et là, devant cette immense maison, devant ce jardin, il y avait le pic rocheux. On avait toujours interdit aux enfants de passer devant cette barrière du fond du jardin, car devant il y avait le pic escarpé, et en contrebas, une centaine de mètres peut-être, il y avait la mer, et les récifs comme des rasoirs, et les vagues qui faisaient un boucan du diable. Souvent, sa mère entourait sa chambre et celle de ses frères d’un sort de silence. Et il n’entendait plus le bruit des vagues, qui pourtant l’apaisait. Il avait toujours détesté le silence, le rale de la nature lui plaisait à vrai dire. Qu’il s’agisse du vent dans les pins ou de l’eau contre les rochers, il aimait l’écouter. Il poussa un long soupir, se laissant tomber à terre, épuisé par tant d’heure de vol. Son balais chuta à ses cotés, et il regarda le ciel. Il aimait le bord de mer, et cette maison. Il y avait amené Seb, illégalement vous pensez bien, pendant les vacances de la toussaint, quand il était simplement censé passer un stage pour ses études d’offensive magique et que, son petit ami devait quand à lui préparer d’avance les aspics de fin d’année. Il poussa un long et lent soupir. Il ne doutait pas que la pluie éclate bientôt. Il connaissait le climat de cet endroit, pour y avoir passé tous ses étés. Les valeurs de la famille. La communauté, la fraternité, l’entr’aide. Des conneries. Un ramassis de conneries. Son père avait tellement voulu que ses frères soient parfaits qu’il en avait tué un. Lewis voulait tellement être ce qu’attendait son père que, sachant qu’il ne pourrait jamais y arriver, il s’était suicidé. Et le pire dans cette histoire, c’était que Lys savait pertinemment que Arthur ne pleurerait pas la mort de son fils. Il savait pertinemment que cette perte ne lui ferait rien, qu’il serait juste embêté d’avoir perdu un jouet en plus. Un outils en moins dans ses petites affaires de chien chien de Voldemort. Lys le déteste. Il le hait. S’il se pointait devant lui à cet instant, il n’hésiterait pas un instant à le tuer.
Longtemps, il resta allongée là. Il écouta la mer. Pendant des heures. Il avait tellement pleuré durant le vol, il avait l’impression d’être totalement vide. Sec. Il regardait le ciel, qui se nimbait de nuages sombres. Il vit le soleil se coucher au loin. Il vit la luminosité baisser, sans penser à rien. Il ne pensait à strictement rien, son esprit était complètement vide. Il ne savait pas pourquoi il avait tant de mal à réfléchir, pendant un court instant, il ne se souvint même plus ce qu’il venait faire là. Il s’était rapproché de Lewis. Ils étaient devenus ce qu’ils auraient toujours du être : des frères. Pendant un an ils se sont rattrapés, se sont rapprochés, et tout ça pour quoi ? Finir brisé ? Inerte sur un pic rocheux ? Il ferma les paupières. Il eut l’impression que, quand il les rouvrit, la nuit était arrivée. Il était incapable de se lever, incapable de bouger les bras. Fog avait disparu, se dit-il au beau milieu de la nuit. Mais devait-il le chercher ? Il l’appela plusieurs fois, d’une fois dénuée de toute envie, de toute détermination. Il battit des paupières, abandonnant la partie. Fog et lui avaient vécu tellement de choses difficiles qu’on ne pouvait pas lui en vouloir. Il ferma les yeux. Se détendit. Souffle. Inspira profondément, de longues bouffées d’air. Son cœur battait à cent à l’heure. Il n’avait pas peur. Il se sentait simplement très mal.
« L…er ! … Ander ! Lysan… »
Il ouvrit les yeux. Les referma immédiatement, choqué de la luminosité. Il replongea dans son sommeil, quelques courtes secondes. Il ne voulait pas se réveiller, il était bien, dans le noir. Mais si ses yeux pouvaient se fermer, son ouïe restait indépendante de sa volonté, et petit à petit, le bruit des vagues lui parvint. Un bruit sourd, qui revenait, à intervalle quasi régulier. Il se focalisa là-dessus, tandis qu’il entendait des bribes de paroles. Encore et toujours. Il rouvrit légèrement les yeux. Il ne voyait pas le soleil, qu’il savait pourtant devant lui. Le ciel était bleu, il ne l’apercevait que sur les côtés. Une ombre noir au-dessus de sa tête. Il se sentait secoué, au sens littéral du terme. Il ne dit mot, ne réagit pas, garda les yeux ouverts, tentant de refaire surface. Des mains sur ses épaules. Il les sentait, il les connaissait. Son regard était brouillé, il n’arrivait pas à se fixer sur l’ombre sombre au dessus de sa tête. Ces doigts étaient crispés près de sa nuque. Un son lui parvint plus précisément.
« Lysander Bordel de … »
On le redressa en position assise avant de sentir un corps chaud se poser contre le sien. Des bras l’enlacer, une tête se poser sur son épaule. Il sembla se ranimer à se contact, prenant une grande inspiration. Comme s’il avait été en apnée pendant des heures et qu’il renouait avec le monde des vivants. Il respira bruyamment, les yeux écarquillés, posés sur l’étendue d’eau devant lui. Il déglutit, longuement, tandis que ses mains, à tatons, cherchaient le dos de la personne qui l’avait prise de ses bras. Il ne parvenait pas à avoir une attitude normale, il ne parvenait pas à redevenir lucide. Mais il savait. Il lâcha dans un souffle :
« Seb … »
Il savait que c’était lui. Il n’avait pas besoin de le voir, il connaissait son buste, ses bras, et il connaissait cette chaleur, il connaissait ce corps et cette voix. Il ferma les yeux, du plus fort qu’il put, tentant de ne jamais retomber dans ce sombre sommeil. S’était-il évanoui ? Endormi ? Pendant des heures ? On était en fin de journée, il le voyait aux couleurs chatoyantes du ciel. Cela faisait au moins vingt-quatre heures qu’il était inanimé. Il accrocha plus fort ses mains aux épaules de son petit ami. Il avait envie de pleurer. Seb n’allait pas le lâcher, il le connaissait. Celui-ci lâcha alors :
« Putain de … Lysander, je t’ai cherché partout ! »
Il déglutit plus fort, voulant se défaire de ce sombre rêve qui l’entourait. Il n’y avait que Seb qui l’aidait à garder les pieds sur terre. Il ne voulait pas se défaire de son petit ami, il le repoussa légèrement, pour le regarde en face, dans les yeux. Il avait des cernes, il avait l’air exténué. Lysander demanda alors :
« Il est mort depuis combien de temps ? »
Il avait besoin de savoir combien de temps il avait plongé ainsi. Seb hésita un instant. Il était fatigué, ça se voyait, ça s’entendait dans sa voix, ça se ressentait. Et puis il n’était jamais vulgaire, seulement quand il était à bout de nerfs. Il lâcha alors, dans un souffle, sans toutefois enlever ses mains des épaules de Lysander, comme pour l’empêcher de retomber :
« Deux jours. »
Deux jours. Fuck. Il se mordit la lèvre, prit d’un vertige. Presque deux jours qu’il dormait comme ça… Léthargique. Incapable de se réveiller, un état médicale dont il avait entendu parler... Il baissa le regard. Seb avait dû le croire mort, allongé sur ce pic rocheux. A quelques pas du vide et de la mer. Lysander se sentait complètement con d’avoir ainsi inquiété son petit ami. Il battit des paupières un long moment, avant de déclarer :
« Bon on va pas rester là toute la nuit, suis moi. »
Au moment où il se remit debout, c’est-à-dire en un saut, il fut pris d’un vertige monumentale qui le cloua sur place et qui l’aurait certainement remit au sol si Seb n’avait pas été là pour le maintenir debout. Celui-ci ronchonna quelques secondes, il savait evidemment que ce genre de chose allait arriver. Après tout, son petit ami n’avait pas mangé depuis longtemps s’il était resté allongé sur cette plage pendant plusieurs jours. Des jours. Il allait le tuer, mais d’un autre coté, il était tellement heureux de le voir en vie … Il passa le bras de son petit ami par derrière son cou avant de le soutenir jusqu’à l’immense demeure, derrière lui.
Le manoir des McLeod. Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait pris son balais afin d’aller jusqu’ici, à la recherche de son petit ami. Il se souvenait simplement de quelques mots, prononcés pendant les vacances de la Toussaint, de la part de Lys. Des mots que Seb avait écouté avec attention et qu’apparemment il n’avait jamais oublié. Il s’en était souvenu, au moment crucial. « C’est dans ce manoir que j’ai passé les plus beaux moments de mon enfance. J’y ai passé tous mes été jusqu’à mes quinze ans, c’était vraiment … onirique. J’y retourne souvent. Plus souvent que les gens ne peuvent le croire. » Il avait ajouté qu’il était heureux de lui avoir fait découvrir ce havre de paix. Les McLeod étaient riches, ils avaient les moyens de se payer ce genre de demeure. Lysander semblait heureux quand il était là. Présentement, il avait simplement l’air épuisé.
Arrivé devant la porte, Lysander sorti sa baguette et prononça un alohomora qui dévérouilla la porte. Seb poussa la porte du pied avant d’entrer. Ce qui frappait en premier était la luminosité du lieu. C’était beau, blanc, bien décoré. Très clair, très grand. Vraiment très spacieux. Il n’y avait pas de couloir, simplement une immense pièce à vivre. Lysander lui avait raconté que bientôt, ils seraient une cinquantaine dans sa famille proche. Frères, sœurs, cousins, cousines, oncles, tantes, parents et grands-parents. Lysander ne lui parlait jamais des autres branches de sa famille, ne jugeant pas cela utile. Il les décrivait toujours en masse, en disant « les autres McLeod » comme s’ils ne méritaient pas plus d’attention. Beaucoup étaient à Poudlard, il avait des contacts avec certains, mais pour une raison qui échappait totalement à Sebastian, Lysander n’en parlait jamais. Il ne lui avait jamais demandé pourquoi, il n’en avait même aucune idée, mais au fond, on s’en fichait. Ils étaient beaucoup, c’est tout ce qu’on devait savoir, déclarait toujours Lysander.
Sebastian assis son petit ami dans le canapé. Instantanément, il eut l’impression qu’il allait replonger. Il était faible, ça se voyait. Lysander avait toujours gardé son souci d’anémie après le contact entre Fog et Seth, comme s’il ne pourrait jamais vraiment se remettre de ct épisode traumatisant. Il avait passé deux mois anorexique, sans même s’en rendre compte. Et puis il s’était repris en main, à l’été. Mais pour en avoir parlé de nombreuses avoir avec son lion préféré, Sebastian savait que Lysander passait son temps à se forcer. Sa perte d’appétit avait toujours été importante, et le vert savait que son petit ami ne mangeait jamais que s’il n’y était contraint et forcé. Il pouvait replonger à tout moment, et Sebastian avait souvent peur que ce soit le cas. Néanmoins, il veillait au grain, et alors que Lys s’affalait dans le canapé, le vert ne prenait même pas le temps de s’asseoir qu’il fonçait directement vers la cuisine, à la recherche de vivre pour restaurer l’état de son petit ami. Lysander sourit alors qu’il criait depuis le salon :
« Laisse tomber, y’a jamais rien. »
Sebastian eut un sourire mi agacé mi amusé par le ton de Lysander lorsqu’il se retourna pour l’observer. Il était heureux de la voir. Vous dire à quel point il avait eu peur en le voyant inanimé, à quelques mètres seulement de la pointe avant serait impossible. Il alla tout de même lui chercher un verre d’eau avant de revenir vers le salon et de le poser devant la table basse. Lysander avait appuyé ses deux bras contre la table, tandis qu’il semblait totalement perdu dans ses pensées. Il releva la tête en entendant le son du verre, se posant près de lui. Seb avait l’air au moins aussi fatigué que lui. Lysander déglutit avant de lâcher, dans un souffle pourtant certain :
« Comment t’as su que j’étais ici ? »
Sebastian tapotait ses deux doigts, lentement, tandis qu’il regard son petit ami dans le blanc des yeux. Il lâcha seulement :
« J’ai une bonne mémoire. Tu m’avais dit que tu adorais cet endroit, et on ne te trouvait pas au château. »
« On ? »
« Les prof, tes frères, tes amis … et beaucoup d’autres gens. »
Il baissa les yeux, se sentant profondément idiot d’avoir tout plaqué de cette manière sans avertir personne. Mais sur le coup il n’avait plus pensé à rien. Ca aurait évité pas mal d’ennuis à pas mal de gens, mais il n’y avait plus rien eut dans sa tête, ormi ses sombres pensées et réflexions à partir du moment où il avait entendu que son frère était mort. Les mauvaises langues diraient, un de plus un de moins, de toute manière chez les McLeod ça ne change rien. D’autres diraient que c’était une catastrophe, un drame horrible que le suicide. Ses frères pleureraient, en silence, seuls, il le savait, il les connaissait au fond. Et lui. Lui avait pété un cable. Il avait pris son balais, avait fui, parce qu’il n’avait rien d’autres en tête. Pouvait-on le juger pour s’être en allé de cette manière ? Certainement. Il dit alors, avouant à Seb tout ce qu’il avait en tête en une phrase : « Tout ça … c’est de la faute d’Arthur. »
Il n’avait pas dit « père. » Il n’avait pas fait attention, mais c’était tellement représentatif de ce qu’il ressentait en cet instant. Il secoua la tête, voyant que son petit ami ne comprenait pas exactement ce qu’il voulait dire, alors qu’il précisait sa réflexion :
« Il lui avait bourré la tête de conneries … Lewis … il sortait avec un mec. Il était amoureux. Et il se dégoutait tellement d’être ainsi qu’il s’est suicidé. »
Ce mot lui faisait mal, il avait l’impression qu’il le brulait, qu’il l’écorchait. Il baissa la tête, respira. Reprit :
« Il s’est suicidé parce qu’Arthur l’aurait renié s’il avait su. Quand il s’agit de moi ça passe, je suis pas important aux yeux de la famille. Mais là c’était Lewis, et ça le rongeait de l’intérieur. Ca le rongeait d’être comme ça, de pas pouvoir s’accépter, de pas être normal aux yeux de nos parents de … »
Les mots se coinçaient un à un dans sa gorge. Ils s’entassaient. Les larmes lui montèrent aux yeux lorsqu’il finit :
« Arthur ne pleurera pas la mort de son fils, j’en suis sûr. Il sera embêté, c’est tout. C’est de sa faute. Il l’a fait se regarder comme un monstre. Lewis a fini par se voir comme tel. »
Alors c’était sa la mentalité des McLeod. Lysander haissait son père. C’était comme ça. C’était la légende de cette famille. Seb, en regardant son petit ami au l’impression de voir un homme maudit. Trahi par son destin, trahi par ce qu’il était forcé de vivre et de supporter. Les McLeod sont comme ça, se dit-il. Maudit.
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| | Re: Lysander McLeod, neuvième du nom ♦ Sujet fourre-toutpar Invité, Jeu 1 Aoû - 15:08 ( #) | Just give me a kiss. Donne moi juste une baiser.
Ca faisait exactement une semaine et quatre heures qu'il ne l'avait pas vu. On était le Mardi 14 Novembre 1979. Il patientait tranquillement, dans l'ouverture de la porte menant à la salle commune. Il était vingt heure, les coups de l'horloge venaient de retentir. Il l'attendait. Il savait se montrer étonnamment calme quand il savait qu'il allait le voir. L'homme adossé là avait un léger sourire au coin des lèvres, il était assez mal rasé, mais il s'en fichait complètement, car il s'imaginait leur retrouvailles. En vérité il lui manquait plus que ce qu'il aurait jamais pu imaginer. Il n'avait jamais été dépendant de quiconque. Mag et lui étaient amis, les meilleurs qui soient, mais il supportait très bien de passer une semaine sans le voir. Ses autres amies, c'était la même chose, elles lui manquaient un peu quand il ne pouvait pas les voir mais ce n'était rien d'exceptionnel. Lorsqu'il était avec Brown, ce n'était pas non plus un souci, car il l'adorait, c'était différent d'un amour véritable. Quant à sa petite sœur, c'était peut-être celle qui lui était le plus cher au monde, mais il s'était fait à l'idée de la voir assez rarement, et un rythme s'était pris. Mais en ce qui concernait cet homme la, c'était une autre histoire. Lysander avait toujours détesté ce sentiment de dépendance qu'il pouvait avoir, avec les gens, ou encore avec un simple passe temps, un objet ou que sais-je. Il s'était toujours soigneusement appliqué à n'être attaché à personne. Jusqu'à il y a six mois il s'était toujours plutôt bien débrouillé. Mais voilà, c'était sans compter l'arrivée fracassante dans sa vie de cet homme là, qui l'avait rendu complètement différent. On aurait pu dire de lui qu'il était drogué, ça n'aurait pas été faux ni très loin de la vérité. Il l'était, à son odeur, à sa peau, à sa voix, même à sa manière de marcher. C'était dire.
Lysander avait ce petit tic d'observer absolument toutes les manies des gens, notamment au niveau de la démarche. Il était très observateur, et la manière de se déplacer des gens était souvent très révélatrice. Prenez par exemple le gamin de troisième année à la voix cassée, pas plus haut que trois pommes. Oui bon, c'était pas très précis … un gosse toujours mal habillé, un serdaigle qui passait son temps avec des gryffy de dernière année. Vous voyez ? Bien. Lys n'avait jamais su retenir son nom, une famille de sang mêlée inconnue, au nom à consonance irlandaise, mais néanmoins le rouge regardait sa démarche à chaque fois qu'il le croisait dans un couloir, et le gamin avait cette manière de se déplacer sans faire le moindre bruit, de se faufiler entre tous, de ne jamais être repérable dans un foule. Cette manière de se rendre invisible aux yeux de tous. Lys ne savait pas pourquoi il avait déjà observé cet élève, ça n'avait pas d'importance. Pour donner un autre exemple, il y avait aussi cette fille, en sixième année depuis la rentrée, avec des cheveux très longs et un accent coupé au couteau avec qui il avait partagé un cours de divination l'année dernière. Elle par exemple n'avait pas la finesse de l'autre gamin, elle se déplaçait sans faire attention à ses pas, sans regarder autour d'elle, un peu sans se préoccuper de son environnement. D'une manière assez lourde, et il en avait déduit qu'elle était certainement mal à l'aise dans sa peau, ou bien assez garçon manqué. Hypothèse qui s'en était trouvée confirmée lorsqu'il avait entamé la conversation avec elle, un midi où elle mangeait seul et où il était d'humeur altruiste.
Mais pour en revenir à l'homme qui occupait actuellement toutes les pensées de Lysander, lui avait une démarche vraiment particulière. C'est à dire que, Lysander, en sept ans à Poudlard, avait eu le temps d'étudier à peu près tout le monde. C'était un passe temps que peu de gens connaissait chez le rouge et or qui avait la réputation d'un je m'en foutiste totalement à cheval sur sa réputation et sa popularité. C'était relativement faux, mais ça lui plaisait d'être vu comme ça, de cette manière, personne ne pouvait soupçonné son amusement à l'observation. Personne ne soupçonnait qu'il était en vérité, certainement moins con que la majorité ne le pensait. D'ailleurs il avait adoré lire l'amusement dans les yeux de tous lorsqu'il avait obtenu des notes magistrales à ses aspic et qu'il avait décidé de prendre la voie de l'enseignement magique. Oh ça il en avait choqué du monde, et il avait été véritablement fier de son choix. D'autant qu'il savait avoir les capacités de devenir un bon professeur, il n'avait jamais parlé de cette idée, mais cette possibilité d'avenir lui trottait dans la tête depuis … eh bien depuis qu'il avait commencé à changer. Depuis qu'il était avec Seb en fait.
Son petit ami donc. Qu'il attendait depuis dix minutes dans l'encadrement de cette porte. Il avait cette démarche que Lys n'avait jamais pu voir chez d'autres étudiants de Poudlard. En fait, elle était certainement due à un entraînement intensif au quidditch, ou bien à une manière naturelle de se déplacer, toujours est-il qu'il était comme ça. Lysander avait noté déjà le premier soir, il y a un an, qu'il ne faisait pas de bruit en se déplaçant. C'était aussi con et simple que ça, mais Lys remarquait toujours ce genre de détails. Ils lui sautaient aux yeux, comme si l'observation intensive était un genre de seconde nature. Le vert et argent assurait chacun de ses pas, sans s'en rendre compte, Lysander en était persuadé. Chez cet homme la, cette aisance, cette assurance et cette préstance qui se dégageaient n'étaient pas justifiée, il en était persuadé. Et c'était ça qui lui plaisait, c'était cette façon inconsciente de marcher qui le rendait unique, qui fascinait intimement Lysander. Il se fit la réflexion qu'il ne lui avait jamais dit d'ailleurs.
Lysander avait la tête baissée, les bras croisés sur sa poitrine, et cette manie quand il réfléchissait de faire un petit geste inconscient, pinçant les lèvres en une moue assez connue de tous ses amis, car il avait assez souvent l'habitude de penser de cette manière. Et à cet instant, il se demandait ce qui avait retenu son petit ami si longtemps, car après tout, il lui avait donné rendez vous à vingt heures pile, par hibou interposé, et voilà il était presque et quart. Cependant, il aurait déteste qu'on lui reproche un retard, c'est pourquoi il n'en ferait pas de même pour Seb. Et puis après tout, c'était de la faute de Lysander si ils n'avaient pas pu se voir de la semaine. En effet, le rouge s'était donné comme objectif de travailler pour réussir dans les études d'enseignement magique. Il avait volontairement, et douloureusement vous croyez bien, délaissé ses amis et son chéri pour cela. Bon alors évidemment, il s'en voulait à chaque fois qu'il bossait et qu'il se disait qu'il aurait pu passer la soirée avec Seb, mais à chaque fois qu'il épatait la galerie avec ses notes inattendue (entendez pas là, assez hautes) il se disait que ses amis pouvaient comprendre. Seb le premier, car il l'avait largement encouragé dans cette voie et il savait que son amant aurait détesté qu'il délaisse ses études pour lui.
Ainsi, il était perdu dans ses pensées, et lorsqu'une silhouette se dressa devant lui, il avait la tête tournée vers ses pieds. Ce qu'il vit en premier, ce fut ses jambes. Il ne releva pas la tête tout de suite, souriant inconsciemment. En fait, il voulait faire mine d'être vexé du retard de son petit ami, mais lorsque celui posa doucement la main sur son menton avant de relever sa tête à sa hauteur, il ne put s'empêcher de sourire de toutes ses dents. Arriva alors une réaction qu'il n'avait jamais ressenti auparavant, avant ces six mois de relation. Son cœur s'emballa. Et véritablement, il détestait ne pas être maître de lui, mais ça, c'était plus fort que ce qu'il aurait pu croire. Oui, le voir en face de lui à cet instant le rendait tout simplement heureux. Il était étonnant de voir que, malgré les quelques mois qui les séparaient en age, Lysander avait quelques centimètres de plus, et ainsi, il le surplombait d'une manière quasiment infime et invisible, mais que les deux élèves connaissaient bien à présent. Sebastian n'enleva pas sa main du menton de son petit ami. Il lâcha seulement, dans un ton taquin :
« Je crois que le McLeod numéro neuf devrait se raser plus souvent. »
« Le McLeod numéro neuf a un nom, et il bosse un peu trop pour s'occuper de son rasage. C'est ça d'être étudiant eh ! »
« Jeeeee le conçois, mais Le McLeod numéro neuf devrait quand même se mettre sur son trente et un quand il voit son petit ami tu ne crois pas ? »
« Hmmmm, à voir, il trouve peut-être qu'il a un certain charme comme ça ... ? »
Sebastian réfléchit un instant, un sourire pensif aux lèvres. Pensif mais profondément heureux, Lysander pouvait le voir sans mal. Le vert étudia son petit ami sous toute ses coutures, la main toujours posée sur le menton du rouge qui s'amusait de cette examination. Et finalement, il lâcha :
« Ok ça te va bien. Mais pas trop quand même sinon j'aurais vraiment l'impression de sortir avec un étudiant. »
« Ce qui est le cas my love. Faudrait ptète te le mettre en tête. C'est la classe quand même ! »
« Nan j'ai vraiment l'impression d'être super jeune je te jure. »
« Dis, t'as le même age que moi... »
« Seulement depuis deux semaines ! Et même. »
« Oh allez dramatise pas. »
« Tsss, tu me connais.»
Lysander eut un sourire amusé, franchement heureux. Sans dire mot, il l'attira à l'extérieur de la salle commune, dans un des recoins du grand hall pratiquement désert. Le repas était pratiquement fini, c'est pourquoi, ils ne risquaient pas vraiment d'être importunés ici. Ca ne le dérangeait pas d'être vu, mais il préférait tout de même l'intimité. Enfin, ça ne le dérangeait plus serait la bonne formule, car à une époque, ils se voyaient en cachette, Lysander n'étant pas près à assumer sa relation avec un homme. Il s'appuya contre un mur, Seb en face de lui.
Le vert avait trouvé la main du plus âgé et il l'avait suivi à travers quelques couloirs. Il n'avait pas quitté sa paume chaude qui lui avait manqué. Il était dépendant du rouge, il le savait, et vous dire qu'il se faisait du mal pour ne pas aller le déranger quand il le voyait travailler à la bibliothèque, ou quand il était en train de réviser avec des amis au petit déjeuner, serait presque impossible. Parfois, le Lysander négligé (et négligeable ?) qu'il avait été lui manquait, mais au fond, il préférait nettement voir son petit ami essayer de faire quelque chose de sa vie, même si c'était parfois au détriment de leur relation. Il s'y faisait, mais le rouge lui manquait énormément. C'est pourquoi, lorsqu'il avait reçu le hibou signé des initiales LML, un sourire niais et beaucoup trop large selon son patronus avait pris place sur son visage. S'il avait été en retard, c'était tout simplement parce que Castiel lui avait pris la tête comme quoi il ne devrait vraiment pas sortir avec un gars qui lui prettait aussi peu d'attention, un rouge, pas seulement un Mcleod, mais le McLeod renié qui plus est. Sebastian avait haussé les épaules, levé les yeux au ciel, écouté les sermon de son meilleur ami d'une oreille distraite, pensant plutôt à son petit ami qui l'attendait en bas et aux minutes sans lui qui s'écoulaient. Et lorsque le Queen eut fini sa petite tirade, Sebastian lui tapota l'épaule avant de dévaler les escaliers en quatrième vitesse. Il avait trouvé Lysander près de la salle commune, la tête baissée, les sourcils froncés, les bras croisés et cette petite moue sur le visage qu'il connaissait bien et qu'il adorait voir sur le visage de son amant. A vrai dire, il trouvait que cette mimique lui donnait un air de premier année en intense réflexion, mais il doutait que Lysander apprécie cette comparaison si un jour il lui en faisait part. Néanmoins, il aimait le voir comme ça, et lorsqu'il l'avait attiré à sa suite dans un couloir, il avait sans mal deviné que le manque de lui avait été réciproque.
Lysander resta contre le mur, à observer Seb, quelques petites secondes. Lui n'avait pas changé, il se rappelait leur première soirée, une année auparavant, et n'était pas différent. Les traits étaient peut-être plus adultes, mais ils avaient gardés leur finesse qui avaient tant plu à Lysander la première fois. Sans dire mot, sans même savoir pourquoi il s'y prenait de cette manière, Lysander rapprocha ses lèvres de celles de Seb. Il ne l'embrassa pas tout de suite, attendant un centième de seconde, à quelques millimètres des lèvres de son amour. Attendant … Attendant, il ne savait même pas lui même ce qu'il attendait, peut-être qu'il voulait juste être près de lui. Que leur souffles se mêlent ? Que cet instant précédent le baiser reste infini ? Allez savoir. Et, dans une douceur qui surpris lui même le rouge, il déposa ses lèvres sur celles du vert. Il fermèrent les yeux, en même temps, tandis qu'il passait une main dans sa nuque, qu'il sentait celles de son amant s'accrocher à ses hanches. Il le sentait se rapprocher, et à cet instant, il se dit qu'il ne s'était jamais senti aussi bien que lorsque le corps de Sebastian touchait le sien, que lorsque leur lèvres se caressaient doucement. En temps normal, lorsqu'ils se voyaient, c'était avec une certaine fougue qu'ils s'embrassaient, souffrant assez cruellement du manque de l'autre. Mais cette fois, Lysander ne comprenait pas pourquoi il se sentait l'envie d'être aussi doux, aussi patient. Aussi amoureux. Il ne savait pas pourquoi il était de cette humeur, il ne savait pas pourquoi il se sentait ainsi. Sa main glissa lentement le long de la nuque, caressant la peau fine de Sebastian, savourant le frisson qu'il produisit sur la peau, et ses doigts glissèrent jusqu'à la chemise du vert, contre l'épaule puis le dos, et de l'autre, encore libre, il s'accrocha à sa ceinture, pour le rapprocher doucement de lui. Et oui, à cet instant, il avait de plus en plus l'impression d'être dépendant. Drogué. Addict. Et tout ça, juste à un corps, à un corps masculin, à un corps aux formes droites, à un corps qu'on aurait jamais voulu voir contre lui. Ce « on » indéfini qui prouvait bien que la majorité des mœurs auraient été dégoûtée de voir une telle scène. Un corps d'homme contre un corps d'homme. Lysander était dépendant à ce contact qui le submergeait beaucoup trop fort pour qu'il ait le temps de réagir, il sentait les doigts inquisiteurs de son amour se frayer un chemin sous sa chemise, directement au contact de sa peau frémissante. Il eut un mouvement vers l'avant, caressa sa langue plus durement, sentant un sourire apparaître sur les lèvres du vert. Il n'aurait pu dire depuis combien de temps leur lèvres se caressaient ainsi, doucement, amoureusement, mais qui s'en souciait ? Lysander avait véritablement l'impression que le temps s'était arrêté autour de leur deux corps, et que plus rien ne subsistait à part … eux. Il y a un an, Lysander se serait trouvé totalement stupide de penser de cette manière, de raisonner non pas seul, mais en pensant à son amour avant tout. Il se serait trouvé stupide et surtout risible. Il l'était peut-être. Mais était-ce risible à ce point de désirer un homme de cette manière ? De savourer sa présence et son contact au point de perdre la notion du temps lorsque des lèvres se caressent avec une telle intensité ? Lys souriait dans ce baiser, il était heureux, tout simplement. Avait-il besoin de quelque chose de plus à cet instant ? Il sentait les doigts de son amour glisser le long de son bassin, vers des allés et venus, le faire sourire petit à petit. Et bientôt, Lys détacha doucement ses lèvres de celles de Seb. Ils se regardèrent. Le rouge avait un regard effacé, le vert totalement alerte. Un contraste assez étonnant. Lysander ne sourit pas lorsqu'il passa les bras autour du cou du vert et que, dans le même mouvement, il passa la tête contre son épaule, et il se cala ainsi. Seb entourant le dos de son amant de ses bras, et Lys ferma les yeux, réconforté par la douce chaleur qui émanait de celui qui rendait son cœur fou à ce point. Etait-il simplement si heureux d'être collé contre lui ? Il murmura seulement :
« Je déteste m'apercevoir que tu me manques autant. »
Seb lâcha un soupir amusé. Il savait bien que Lysander n'était pas un adepte des démonstrations affective, et pourtant, ce baiser en était la preuve. Il ne se souvenait pas avoir déjà été embrassé de cette manière. C'était doux, et amoureux. Et ce n'était pas simplement deux lèvres jumelles qui se touchaient et se caressaient, s'était … beaucoup plus que ça. Sebastian avait le sentiment que dans ce geste, Lysander avait véritablement fait passer tous ses sentiments, tout l'amour qu'il pouvait avoir pour sa petite personne. Pour un simple serpentard. Parfois, il se demandait comment il avait réussi à le faire changer de bord, ce qui attirait autant Lysander chez lui. Il avait parfois la simple impression d'être un étudiant comme un autre, et pourtant. Pourtant son petit ami avait tout affronté pour lui, les rumeurs, les regards en coins, les haineux, les choqués, les surpris, et puis l'avis de son meilleur ami, sa famille aussi, et tout ça pour lui ? Sebastian l'aimait, il en était persuadé, mais il ne comprenait parfois pas pourquoi Lysander mettait tout en place pour qu'ils puissent être ensemble. Le vert avait eu pendant longtemps le sentiment de n'être qu'un test pour le rouge, d'être simplement quelqu'un qui l'aiderait à voir jusqu'où il était hétéro. Mais non, ce n'était pas ça, il en était sûr à présent. Ce baiser, il lui sembla pendant un instant qu'il était … magique. Et, serrant contre lui son amour, il murmura à son tour :
« Je m'en doute my love. »
« Tu sais que t'es très énervant à me rendre aussi dépendant ? »
« C'est réciproque. »
« Tant mieux. Parce que ça me vexe tu sais ? »
« Je veux bien croire. »
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| | Re: Lysander McLeod, neuvième du nom ♦ Sujet fourre-toutpar Invité, Mar 20 Aoû - 23:10 ( #) | |
| | Re: Lysander McLeod, neuvième du nom ♦ Sujet fourre-toutpar Invité, Jeu 19 Sep - 8:47 ( #) | Ou, quand Papa McLeod appris que son fils était en couple avec un homme.
Évidemment qu'il redoutait le moment où Lysander allait lui présenter sa petite amie. Avec sa lubie de tout faire différemment, de toujours tout faire pour se rebeller, l'énerver ou le mettre hors de lui, le patriarche McLeod voyait arriver à des kilomètres la petite amie moldue. Ou née-moldue, ou sang-mêlée, bref qu'importe. Une gryffondor ? Il aurait eu du mal à la l’accepter, mais une sang de bourbe ? Hors de question. Tout simplement intolérable, et le fait est que oui, il ne serait pas d'accord. Il s'était préparé à tous les cas de figure, avait envisagé toutes les options. Il avait la même solution dans toute. Trouver la première fille de bonne famille « fiançable » et la coller aux basques de son petit dernier. Mais voilà, il y avait une seule chose qu'il n'avait pas prévue. Une seule. Sans doute la pire. Sans doute ce qu'il n'avait pas cru envisageable. Mais voyons, il aurait du s'en douter, après tout, c'était Lysander, pas un de ses brillants fils qui faisaient régulièrement sa fierté et honorait le prestique des McLeod. C'était la brebis galeuse qui s'assurait, chaque jour qu'il respirait l'air de cette terre beaucoup trop belle pour lui, de ternir absolument tout ce qu'il touchait, et surtout l'honneur de sa famille. L'on eut dit qu'il avait pour crédo de toujours … disons le comme cela, emmerder son monde. Oui, il semblait que tout dans sa vie se rapportait à cet unique point : rendre le monde autour de moi, et surtout ma vie de famille, beaucoup plus compliqué qu'elle ne l'est déjà. Et Merlin sait que Arthur McLeod détestait ce vilain petit canard qui faisait pencher l'équilibre de la parfaite balance qui lui servait famille.
Ainsi lorsqu'il avait appris, au grès de quelques racolage, preuve à l’appuis d'un journal ayant filtré depuis l'île de Bélize que son fils étaient couple avec un homme, il avait simplement froncé les sourcils, regardé en détail la photographie magique de son fils. Il l'avait toujours trouvé laid, particulièrement … différent. Il l'était dans tous les aspects, physique par rapport à ses frères, psychologiquement par rapport à la famille. Arthur McLeod détestait tout ce qui divergeait de la norme, ça c'était une réalité inchangeable. Et forcément, tout logiquement, il détestait son fils. Son propre fils oui, mais que voulez vous, il était beaucoup trop étrange et … bizarre pour qu'il mérite son affection, affection que de toute manière il n'avait jamais accordé à personne d'autre que sa femme. Il regarda attentivement la photo. Elle concernait son fils, dans toute sa splendeur, en train de tourner la tête, tel un chien de chasse qui aurait repéré sa proie. Et sa proie, deviné qui était-ce ? Sebastian Deryan Prince. Un des jumeaux de la brillante lignée. L'article concernait les deux braves gaillards, apparemment en couple. En couple. Deux hommes. Son fils. Etait-ce une mauvaise blague ? Il avait arqué un sourcil face au journal magique, le gossip witches. Puis il avait lu tout l'article d'une traite et son air était passé de légèrement surpris à totalement blasé. Certes il était étonné, mais c'était dans une moindre mesure. Il s'agissait de Lysander tout de même, ça n'avait rien d'extrêmement … exceptionnel ? S'il y avait bien un de ces fils qui était enclin à virer de bord, c'était lui. L'ont lui aurait annoncé que … qui sait, au hasard, Lewis était gay, forcément, il aurait eu une réaction sans doute toute autre. Mais tout ce dont il avait envie à cet instant, c'était de gifler si fort Lysander qu'il reste évanoui au moins un millénaire le temps que lui même soit mort de vieillesse depuis longtemps. Qu'est-ce qui avait donc pu passer par le tête de cet énergumène gryffondor qui lui tenait lieu de fils pour qu'il se retrouve à batifoler avec un homme dans le salon des Queens pendant la fête d'anniversaire du petit dernier ... Il n'y avait vraiment que son benjamin pour faire une pareille énormité. Comme si ça ne gênait personne (et surtout pas lui) que le monde entier soit au courant de sa vie sexuelle, visiblement trépidante. Arthur McLeod leva les yeux au ciel avant de lancer un léger incendio, afin d'enflammer le papier de journal. Il retourna au travail, se promettant de remédier à ce beaucoup trop important écart de conduite.
L'attaque de mangemort avait eu lieu une semaine auparavant. Naturellement, les parents d'élèves mangemorts n'avaient pas été convoqué, il aurait sans doute était un peu trop gros d'être sur les lieux du crimes, d'être sur les lieux du traumatisme commun. Mais le but du seigneur des ténèbres n'était pas tant de faire un maximum de victimes, plutôt de marquer les esprit, montrer qu'il ne dormait pas et qu'il était toujours bien actif dans le monde de la magie. Il était Voldemort, et il ne comptait pas laisser les gens s'endormir sur leur valeurs beaucoup trop laxistes à son goût. Alors certes, Arthur avait été au courant de l'attaque, certes il savait que chacun de ses enfants et neveux ou nièces présents sur le camp risquaient leur vie, cependant si c'était ce que voulait son maître, alors tel serait fait selon ses moindres désirs. La servitude n'a pas de prix. Les familles des sinistrés, si tant qu'on puisse les appeler de cette manière, avaient par la suite été conviées au château. S'en était suivi une réunion générale des McLeod. Tous avaient été convoqués, tous sans exceptions, ils s'étaient retrouvés dans la salle de classe de ce pauvre incapable de Jack, bien assis sur ses lauriers, voilà presque dix ans qu'il occupait ce poste et il ne se sentait pas l'envie de changer ? Arthur ne ferait aucun commentaire, de toute manière, il lui apparaissait que son petit frère était parfaitement lucide quant à l'opinion qu'il avait de lui. Tous les McLeod présents en Angleterre, des plus jeunes au patriarches avaient été réunis, ils pouvaient être une petite quarantaine, personne n'avait jamais compté. La discussion avait été totalement superflue, personne n'avait cru bon d'évoquer ni l'attaque ni … l'orientation sexuelle de Lysander. Forcément qu'ils étaient tous au courant, forcément qu'ils avaient tous la décence de ne pas en parler. C'était des McLeod après tout. Et le principal intéressé eu la bonne idée de ne pas ouvrir la bouche de tout l'entretien. Sans doute qu'il boudait car la cracmolle avait été oubliée, malencontreusement, à son pensionnat. Elle lui manquait, ça se lisait sur son visage. Son visage de traitre, de traître homosexuel. Et il n'en avait absolument rien à faire. Aussi avant de partir et de laisser les externes au château rentrer chez eux, Arthur McLeod avait pris son fils à part pour une conversation qu'il jugeait des plus primordiale. Il était temps de mettre les choses au clair. Il attrapa le bras de son fils alors que tous sortaient de la salle et le retint en arrière. Ils se retrouvèrent rapidement seuls à l'intérieur de la salle de classe. Jack lança un regard à son aîné, puis à son neveu, avant d'afficher une mine pensive et de refermer la porte derrière lui. Il étaient à présents seuls dans la salle de classe, et quelque chose dans l'air prouvait que la confrontation n'allait pas être de tout repos.
C'était à présent Lysander McLeod face à Arthur. Son père, son très cher père, son géniteur et celui qui l'avait élevé. Il lui lança un regard noir. La prise qu'il exerçait sur son bras était forte, elle ne souffrait d'aucune contestation de la part de Lysander, et il choisit, pour le moment tout du moins, de se cantonner à un regard assassin. Les remarques et les coups viendraient plus tard. Son père le plaqua contre le mur, de la salle. Sans force, simplement avec un profonde manière lasse. Lysander se laissa faire, sans discuter alors qu'il restait debout et que son père lâchait l'emprise de son bras pour tirer une chaise d'un bureau et s'asseoir face à lui. Leur position aurait pu évoquer l'infériorité d'Arthur McLeod, pourtant le regard qu'ils dardaient l'un sur l'autre semblait plutôt prouver une équivalence. De sorte, d'un regard purement objectif, on les aurait cru sur un pied d'égalité, ce qu'ils n'étaient pas. Lysander connaissait son père, il savait que malgré tous les mots qu'il pourrait dire, malgré toutes les piques qu'il pourrait lancer, jamais il n'arriverait à mettre son père à terre. C'était peut-être le seul être humain de ce bas monde sur qui il n'avait aucune influence, sur qui ses mots assassins n'auraient jamais aucune prise. Lysander avait peur de son père, il avait peur du fait qu'il ne puisse pas l'atteindre. Il avait peur de cette immunité contre ses paroles, ses seules véritables armes. Ainsi il se mura dans un silence significatif, accompagné d'un regard peu avenant.
Oh oui, on pouvait sans aucun doute savoir ce qu'ils avaient en tête. Pendant une longue minute, seule un silence oppressant résonna dans la grande pièce d'histoire de la magie. Il n'y avait plus aucun secret, ils étaient tous les deux au courant. Lysander avait redouté ce moment, durant toutes les vacances. Que le monde entier le sache, il n'en avait plus rien à faire, il s'était fait une raison. Que toute sa famille soit au courant, de même, ils s'y feraient bien un jour ou l'autre, il n'était plus à ça près. Mais il y avait une seule réaction qu'il redoutait, c'était celle de son père. Car il avait un pouvoir que personne d'autre n'avait sur terre. Pas celui de le punir, de le déshériter, ou encore de le tuer non, ça … il s'en fichait. Une punition, il en avait eu des tas. Un héritage un moins, il arriverait à faire sans, et S'il devait mourir aujourd'hui, au moins il mourrait sans rien n'avoir regretté. Mais non, son père était beaucoup plus puissant que cela. Son géniteur avait le pouvoir sur la vie de Violett. Et elle était la seule personne qu'on pourrait utiliser pour le manipuler lui : le grand frère trop attentionné envers sa petite sœur, le grand frère trop triste de ne pouvoir la voir qu'à l'occasion, le grand frère qui donnerait sa vie un millier de fois pour la protéger. Plus le temps passait, plus il se sentait proche de la jeune fille, d'à présent treize ans. Etait-ce parce que, comme lui, elle avait cette différence ? Cette différence qui les rapprocherait toujours ? Sans doute. Et le regard que son père dardait sur lui en cet instant, il était capable de le déchiffrer. Las, noir, sans pitié. « Dis moi Lysander, qu'est-ce qui a bien pu te passer par la tête ? Pourquoi t'es-tu perdu dans les bras de cet homme ? Tu ne savais donc pas ce qu'il t'attendait ? »Simples questions réthoriques et silencieuses, bien évidemment.
Arthur prit alors la parole, surprenant et donnant un léger frisson à Lysander par la même occasion :
« Je suppose que tu sais pourquoi je t'ai pris à part ? »
Ce n'était pas foncièrement une question. Lysander ne baissa pas le regard, néanmoins il ne répondit rien, comme en signe de protestation. Non vous n'aurez pas l'immense plaisir et l'immense honneur d'entendre ma voix aujourd’hui. Allez vous faire foutre avec vos questions à deux balles, pour faire court. Il soutint ses yeux et resta silencieux, alors qu'Arthur croisait ses jambes et passait ses mains sur ses genoux pliés.
« Vas-tu faire l'enfant de cette manière encore longtemps ? »
Sur un ton purement ironique, Lysander répliqua :
« Aussi longtemps qu'il me plaira père. »
Ca ne fit sourire ni l'un ni l'autre. Une ambiance glaciale avait pris place. Il arrivait souvent à l'esprit de Lysander, la pensée que cet homme, qui se disait son père, n'avait en réalité aucun droit d'y prétendre. Il ne l'avait pas élevé, sa mère et l'école s'en étaient occupés. Il ne l'avait pas aimé, jamais il n'avait reçu la moindre marque d'affection de sa part. Il ne lui avait pas donné de conseil, ne l'avait pas guidé lors d'épreuves difficiles. Rien. Lysander ne méritait absolument pas l'attention de son père, en bon benjamin qu'il était. Il ne méritait pas qu'on s'occupe de lui. Le petit dernier. Cette idée fit mal au cœur de Lysander, qui ne s'attendait pas à être si choqué de ses propres pensées. Il le savait après tout, le seul moyen d'attirer l'attention de son détestable père, était simplement de faire le plus de connerie possible, et il ne s'était jamais privé de le faire. Aussi, au début, lorsqu'il avait été réparti à Gryffondor, sans doute que ses bêtises étaient présentes simplement pour montrer sa présence, mais à présent, elles étaient véritablement là pour compliquer la vie de son horrible géniteur, qui n'aurait jamais du en être un. Il était certain qu'Arthur McLeod n'aurait jamais du être père. Aujourd'hui s'il faisait tout ça, c'était simplement parce que c'était dans sa nature, et que se renier serait revenu à revendiquer haut et fort les valeurs de son père : s'effacer pour laisser place à un seul … et unique bloc de McLeod. A vous glacer les sangs. Mais Arthur répliqua bientôt :
« Pourrais-tu m'expliquer quel plaisir tu prends à détruire aussi allègrement l'honneur de ma famille. »
Ma. Il n'avait pas dit nous. Lysander fronça les sourcils. Il était étonnant de voir à quel point (et par sa faute il en était conscient) il était exclu de sa propre famille. Évidemment que ça le blessait, mais par pur vanité, il irait toujours dire le contraire. Il avait vécu des moments formidables avec ses frères, des moments qu'il avait délibérément oubliés, délibérément … reniés. Lui apparut alors la pensée qu'il ne valait peut-être pas plus que sa famille. A renier ses souvenirs pour vouloir être exactement l'opposé de ce qu'on lui demandait d'être. Il répondit simplement :
« Vous n'imaginez pas à quel point cela peut être amusant. »
Il s'assurait toujours de parler correctement en présence de ses parents. Un tic qu'il avait pris, qu'il avait bien essayé d'effacer mais, n'ayant jamais réussi, il avait laissé tomber l'idée. Il avait cette manière de prononcer chacune des syllabes, « cela » au lieu de « ça », « peut être » au lieu de « p'tètre. » Jamais d'insultes, jamais d'injures, jamais de mots déplacés. C'était un réflexe. Arhur McLeod ne cilla pas. Il ne trouvait pas cela amusant, évidemment les intentions de Lysander étaient purement ironiques, mais visiblement son père semblait avoir perdu tout sens de l'humour, il y avait de cela des décennies. C'est pourquoi ce petit ton joviale ne sembla pas vraiment dérider le patriarche des McLeod. Celui ci reprit alors qu'il baissait les yeux :
« J'espère que tu t'amuses bien, toutefois cela ne me fait absolument pas rire Lysander. »
Au dernier mot, celui qui identifiait l'individu toujours debout face à son père, celui ci releva les yeux en un regard noir. Lysander déglutit silencieusement, son regard perdant de son assurance. Arthur McLeod avait cette manière de vous fixer, pour vous mettre mal à l'aise et vous prouver que vous lui étiez définitivement inférieur. Lysander avait alors cette profonde impression, tandis qu'il ne baissait pas le regard. Non ç'aurait été trop facile. Il savait bien quel était le nœud du problème, et il s'était lui même décidé à ne pas laisser son père commencer à évoquer le sujet. Oui mais voilà, c'était plutôt … vraiment compliqué de parler de ce genre de chose en face d'un père homophobe au possible. Il lâcha alors, sans se soucier des conséquences :
« Père Je sais pertinemment que cette notion va vous échapper totalement, à la rigueur passer totalement au-dessus de votre tête, mais je suis amoureux. »
Au dernier mot, lourd de sens, Lysander releva la tête pour fixer son père. Il ne l'avait pas quitté des yeux. Il n'avait pas cillé, pas bougé, rien. Nada. Le vide se lisait sur son visage. Le vide ou au moins une expression profondément lasse. Lysander avait l'impression de s'adresser à un mur. Comprenant que visiblement, l'homme qui lui servait de père ne comptait pas agir comme tel en lui posant plus de question, il continua :
« Et c'est d'un homme. Quant à ce que vous allez dire je … »
« Ce que je vais dire ? »
Arthur McLeod l'avait coupé dans son élan. La question n'était cette fois pas rhétorique, car Lysander en aurait connu la réponse, cependant c'était loin d'être le cas. Il ne s'attendait pas à ce que son père l'arrête ainsi, cependant, le dernier des McLeod reconnu ne chercha pas plus à s'expliquer, il attendit plutôt l'avis de son père, avis qui promettait d'être … intéressant. Il ne laissa rien paraître de sa légère surprise, qui disparut bien vite, et il s'appuya au mur, négligemment. Ils ne se quittaient pas des yeux, ce qui rendait la scène particulièrement impressionnante. Arthur McLeod commença alors :
« Ce que je vais dire ? Lysander, j'ai compris depuis bien longtemps que tu n'accordais que très peu d'importance à mes paroles, non, il semble que seuls mes actes aient une quelconque influence sur ta conduite. Et parlons-en de ta conduite. Je t'écoute, qu'as-tu à dire pour te défendre ? »
Lysander resta un instant interdit. Il ne savait que répondre. Sans rien laisser paraître de son trouble, il répondit, en essayant de paraître le plus sûr de lui possible :
« Je vous l'ai déjà dit, je l'aime. » Arthur McLeod secoua la tête.
« Tu es vraiment un lion, le choixpeau ne s'est malheureusement pas trompé. Tu ne sais pas mentir. J'ai toujours su qu'avec toi, il faudrait user de la manière forte pour te dérouter, tu es différent de tous les autres. »
Il semblait que le patriarche avait volontairement éludé la réponse de Lysander pour faire par à celui ci de ses pensées. L'intéressé fronça les sourcils. Son père avait le don incroyable de le mettre extrêmement mal à l'aise. Et de voir à travers ses mimiques, son être tout entier, à quel point il avait des failles trop grandes et faciles à cerner. Il y avait un seul élément qui prouvait qu'il était bien son père, c'était le fait qu'il puisse tout lire en lui. Ils avaient le même sang, ils étaient liés, ce n'était pas des étrangers, malgré tout ce qu'ils pourraient en dire. Lysander détestait ce fait irrémédiable, il détestait le fait de paraître faible face à son père, mais c'était ainsi. Et les fatalités avaient ce goût amères car elles étaient ce qu'elles étaient : totalement inchangeables. Il reprit, avec un air de défi sur le visage :
« Où voulez-vous en venir ? Je suis différent, certes, mais c'est loin d'être une nouveauté. »
« Ne sois pas si impatient Lysander. »
« Vous l'avez dit vous même, je suis un lion. »
Un lourd silence s'abattit sur la salle de classe. Les derniers paroles de Lysander étaient calmes, douces, à l'image de cette fatalité qui s'abattait sur les deux hommes. Il n'y avait rien hargneux ou de méchant, c'était simplement la vérité, un fait souligné. Le plus âgé des deux se leva pour se rapprocher de son fils, qui lui, instinctivement, se colla plus prêt du mur. Le regard noir que le patriarche dardait sur lui était sans équivoque apeurant. Sans doute que le père n'aimait pas que le fils ait plus de répartie que lui.
« Tu sais ce que tu risques n'est-ce pas ? Déclara-t-il doucement, sournoisement, en passant du coq à l'âne. »
Lysander avait un air de défi dans les yeux. Une introspection qu'il n'avait jamais eu s'imposa alors à lui. Toute sa vie, il avait été le cauchemar de ses parents, de sa famille. L'unique brebis galeuse, l'unique enfant boitillant et incapable de suivre le rythme, l'unique faux pas dans une famille parfaite. Il avait toujours tout tenté pour attirer l'attention de ses parents, les bêtises, les colles, les fugues, les pires frasques possibles. Mais la bisexualité n'avait jamais, au grand jamais été dans ses plans, et s'il sortait avec Seb, ça n'avait jamais été dans le but de provoquer ses parents. Il avait manipulé des gens avec cet objectif, il n'avait pas prétendu être tout blanc non plus, mais Seb … non. Ca n'était pas le cas, il en était persuadé. Il y avait d'autres moyen de rendre ses parents fous de rage, et sortir avec un homme n'en était pas forcément un (même si ça pouvait être utile). Au final, Lysander sortait avec Seb simplement parce qu'il l'aimait. Il était sûr qu'il n'y avait aucune autre raison. Quant à ce qu'il risquait … il savait que cela entraînerait Violett, mais il préférait ne pas connaître dans les moindres détails. Ainsi il répondit, avec un regard sûr de lui :
« Oui. »
« J'avais toujours imaginé que tu trouverais de nouveaux moyens pour nous mener la vie dure, que tu te renouvellerais. A croire que ton imagination est ta plus grand force. Néanmoins je dois avouer que cela … je n'y avait pas pensé. »
Lysander fronça les sourcils. Non … Non il se trompait, c'était faux.
« Vous vous trompez père je... » Arthur lui coupa la parole.
« Nous allons nous mettre d'accord dés maintenant Lysander. Tu couches avec cet homme et tu t'affiches avec lui simplement pour détruire un peu plus la réputation de la famille, que j'ai mis si longtemps à construire. Et tu... »
« Je n'ai jam... »
« Lysander tais-toi. »
Le ton était froid, glacial, il ne souffrait d'aucune contestation. Lysander s'arrêta, la bouche restant momentanément ouverte. Il ne trouva pas le courage de désobéir à l'ordre de son père qui lui glaça les sangs. Son père ne baissa pas le regard, il restait imperturbablement posé sur les yeux de son fils. Du traître, de l'homosexuel, du pariât qui avait la chance de porter le même sang que lui. Le père secoua légèrement la tête, las. Il était fatigué des frasques de son fils, il était fatigué de devoir le gérer, il était fatigué de lui. Il aurait aimé voir disparaître de la surface de la terre, cet encombrant enfant. Il en avait huit autres, à quoi lui servait donc ce neuvième qui venait là, rayer et raturer le tableau parfait de sa famille. Même Violett se tenait tranquille et ne lui causait plus aucun souci. Alors pourquoi ce fils indigne se faisait-il un devoir de toujours faire l'inverse de ce qu'il lui demandait ? Il y avait des choses qu'il ne voulait tout simplement pas savoir, ce qu'il se passait dans la tête de son dernier fils en faisait parti.
« Depuis sept ans, tu te fais un devoir de toujours déshonorer ton nom. Je ne te demanderai pas pourquoi, tout simplement parce que je n'ai que faire de ce qu'il se passe dans ton esprit visiblement dérangé, toutefois j'ai tout de même une question. »
Lysander déglutit, sans perdre son regard sûr de lui. Il ne l'était pas, et il savait pertinemment que son père n'avait lui pas de doute à ce sujet, mais garder un minimum la face était quelque chose d'important à ses yeux, si bien qu'il ne dit rien, et qu'il laissa son père continuer, tremblant néanmoins légèrement :
« Es-tu conscient du dégoût que tu m'inspires ? »
Lysander, jusque là passablement ébranlé ne cilla pas. Pourtant, il sentit le sol s'ouvrir doucement sous ses pieds pour le laisser tomber. Il n'essaya même pas de se raccrocher à mur, au bras de son père, à Fog qui s'était changé en loup mais qui croyait bon de ne pas intervenir, non, il tomba en chute libre, avant d'atterrir à nouveau sur terre, face à son père. Chancelant, il lâcha alors : « Oui je … crois bien que j'en suis conscient. »
Le regard de son père ne changea pas. Il resta imperturbablement las et fatigué. Lysander reprit alors :
« Je sais que vous me détestez, je sais que vous m'en voulez excessivement de salir la réputation de la famille, et je sais également que si vous pouviez me tuer, vous n'hésiteriez pas un seul instant. »
Le ton de la voix de Lysander était calme et plat. Totalement vide de vie, comme la fatalité qui semblait mener sa vie. Il en avait marre du destin, des choix sur lesquels il n'avait aucune influence et de toutes ces merdes qui lui tombaient en même temps. Mais non. Il y avait encore des choses sur lesquelles il pouvait influer. Peut-être pas la vision de son père … Mais il devait au moins dire ce qu'il avait sur le cœur.
« Mais moi non plus je n'ai que faire de vous. Tout ce qui m'importe à l'heure actuelle, c'est mon bonheur et celui de ceux que j'aime. Et vous n'en faites pas parti. Alors ce que vous pensez de moi, je vous assure que c'est le cadet de mes soucis. » Il s'expliqua brièvement :
« J'ai trop compris, avec l'attaque de vos chers collègues mangemort, que tous ceux qui comptaient pour moi pouvaient disparaître du jour au lendemain, et vivre une vie de regrets serait quelque chose qui me serait insuportable. »
Arthur McLeod resta un moment interdit. Il fronça, imperceptiblement les sourcils, de manière à ce que seule une personne de sa famille puisse reconnaître cette légère mimique. Lysander resta calme, faisant preuve d'un sang froid qui l'impressionnait lui-même. Il ne se connaissait pas cette patience et cette manière d'être parfaitement maître de lui même.
« Alors que j'aime un homme ou non, je ne crois pas avoir besoin de votre approbation. »
Le profond soupir qu'Arthur McLeod donna en guise de réponse acheva la nerfs de Lysander. Il était à deux doigts de s'effondrer. Il avait vécu trop de choses ces derniers temps pour supporter en plus cette discussion avec son père. Il détestait s'opposer à lui, car il savait qu'au bout du compte, il n'avait pour arme que ses paroles et ses regards, tandis que son géniteur lui avait bien plus … la rhétorique et l'attitude bien sûr, mais aussi la prestance, le pouvoir, l'influence … Toutes ces choses que le plus jeune des McLeod acquérirait avec l'âge, pour l'instant il ne les avait pas, et il n'était pas à égalité avec son père, quand bien même il tentait de faire de son mieux. Et pour parfaire le tableau, il n'avait pas la force morale pour une vraie confrontation musclée. Son esprit était encore sans doute marqué parce qu'il avait vu à Bélize, de ce fait, sa présence d'esprit était réduite. Arthur lâcha seulement, replongeant un regard qu'il avait baissé sur ses pieds dans le sien :
« J'espère sincèrement que tu as apprécié tes ébats avec lui, à l'avenir tu risques fort de les regretter. »
Il le fixa quelques millième de secondes. Millième de seconde durant lesquels Lysander se sentit extrêmement faible face à son père. Il ne pouvait pas gagner. Il savait ce que cette dernière phrase signifiait. Il savait qu'Arthur lui ferait payer cet affront, il savait qu'il ne se contenterait pas d'une simple mise au point sur le dégoût qu'il lui inspirait. Lysander savait qu'il allait très certainement devoir faire face à ce qu'on pouvait espérer de pire de la part du sadique Arthur McLeod, mais quelque chose lui soufflait qu'il était prêt à affronter tout ça. Ils se regardèrent encore un court moment, Lysander n'ayant pas la force ni l'envie de répondre quelque chose à cette provocation. C'est pourquoi, Arthur décroisa les bras avant de remettre correctement le manteau noir qu'il portait et de prendre son chapeau sur une table. Il pleuvait dehors. Pas une pluie battante d'été, un orage apaisant une terre aride, non. Une bruine d'automne, un début septembre humide, une fine couche d'eau se collant aux vêtements, faisant friser les cheveux et rendant désagréable les manteaux. Une pluie à laquelle on ne pouvait pas échapper. Une fatalité. Etait-ce une fatalité que Lysander naisse dans une famille au sein de laquelle il ne trouverait jamais sa place ? Qu'il soit réparti chez les lions ? Qu'il renie jusqu'à ses origines ? Qu'il tombe amoureux d'un homme ? Que son père prenne son chapeau et parte sous cette petite bruine après lui avoir une énième fois prouvé qu'il n'était rien à ses yeux ? Sans doute. Alors que le père tournait la poignée de la porte et s'engouffrait dans le couloir, Lysander fut salué d'un « Bonne rentrée en enseignement magique. » Tout dans cette phrase sonnait faux. Ce n'était pas des félicitations ni un encouragement. Simplement … une mise en garde.
Lysander referma la porte derrière son père et s'appuya contre. Il se laissa glisser en respirant bruyamment, ne s'étant pas aperçu qu'il avait été en légère apnée durant toute la confrontation avec son père. Il s'assit, s'appuyant contre la porte et rabattant ses genoux contre son buste. Il ne savait pas où tout cela l'avait mené, tout du moins il ne regrettait rien. Il songea à la réaction de Seb quand il lui apprendrait tout cela, et il lui apparut que tout cela ne lui plairait vraiment pas. Il avait simplement hate de tout lui raconter puis de le serrer dans ses bras. De comprendre que cet homme la pour qui il se battait constamment, cet homme la l'aimait. Et qu'à deux, il pourrait affronter le monde entier que rien ne les séparerait. Oui, il voulait voir Seb. Mais pour l'instant, il prenait un peu de repos derrière la porte, en espérant que son père ne fasse pas quelque chose de trop … horrible pour le punir.
Mais à quoi s'attendait-il. Il s'agissait de Arthur McLeod. Oui, il pouvait avoir peur.
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| | Re: Lysander McLeod, neuvième du nom ♦ Sujet fourre-toutpar Invité, Lun 21 Oct - 14:16 ( #) | Maglys, ten years later ...
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Dernière édition par Lysander McLeod le Sam 23 Nov - 22:59, édité 1 fois |
| | Re: Lysander McLeod, neuvième du nom ♦ Sujet fourre-toutpar Invité, Sam 2 Nov - 9:55 ( #) | |
| | Re: Lysander McLeod, neuvième du nom ♦ Sujet fourre-toutpar Invité, Mer 6 Nov - 17:46 ( #) | |
| | Re: Lysander McLeod, neuvième du nom ♦ Sujet fourre-toutpar Invité, Sam 23 Nov - 22:53 ( #) | Histoire d'un homme que la mort avait prise pour cible. |
| | Re: Lysander McLeod, neuvième du nom ♦ Sujet fourre-toutpar Contenu sponsorisé, ( #) | |
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