First Part ◮ Si il y a bien une chose qui a traversé les générations chez les O'Neill, c'est la fierté. Ils avaient été fiers durant des décennies et le seront encore quelques temps malgré que cela s’apaisait peu à peu. L'histoire des irlandais/écossais est lourde de magie noire et de pureté du sang. Les plus jeunes générations savent le passé tragique, la légende que l'on conte à chaque descendant. Le conte du Sorcier Velu. La première fois que j'ai entendu cette histoire, je n'avais que cinq ans et je venais d'avoir ma première manifestation de magie. Mon grand frère, que j'adorais, m'avait accidentellement poussé dans les escaliers lors d'une dispute d'enfant. Paix à son âme, j'avais fini par me retrouver les fesses à l'air à quatre pattes au pieds des escaliers. Je ne les avais pas dévalé, je m'étais volatilisé pour m'y retrouver une seconde plus tard dans cette position. Je ne parle même pas de la crise qui a suivit ni de l'heure que j'ai du passé pour me calmer et faire redescendre cette pression sur la partie "colère" de mon cerveau. Néanmoins, après cette entrée dans le monde de la sorcellerie, ma mère invoqua la réunion de famille pour tous les cousins et cousines qui avait découvert leur pouvoir ce même été. Nous étions en Irlande, mes parents ne travaillant pas durant le week-end à Londres. Le manoir familiale n'était pas loin de celui d'Elladora et son mari avec la petite Cléophée, du moins, si l'on avait un portoloin qui nous faisait passé de l'Irlande à l'Ecosse. Week-end en famille et découverte. Je me souviendrais toujours de la petite tête blonde de Cléo la première fois. Elle était entre les jambes de grand mère. Sorrow pensait que j'étais allé jouée avec Keelin et Mebd, mais j'avais décidé que non quand Kee avait commencé à jouer la grande. Et je détestais quand elle faisait ça. Espionnant par la fenêtre, j'avais vu la petite fille fixé mon grand frère avec ses grands yeux bleus, la bouche fermée hermétiquement, ne prononçant pas un seul mot. J'étais intriguée, mais en même temps, je la comprenais. Quand on est différent, c'est dur de s'ouvrir aux autres. J'étais proche de mon père car il savait comment s'y prendre avec les personnes comme moi. Les colériques, celle qui ne savent pas contrôler leur mauvais caractère et leur partie sombre. C'est étrange pour un homme aussi doux d'avoir une famille avec ce caractère de feu. Je suis sa seule fille à avoir hérité de ce gène colérique. Alors, je comprenais que Cléo ne veuille pas ouvrir la bouche, qu'elle ne veuille pas s'ouvrir aux autres. Mais ce qui m'étonna le plus, c'est de la voir courir vers mon frère pour lui embrasser la joue. C'était adorable car Row avait une tête d'ahuris. Le laissa un rire m'échapper et Cléophée dut l'entendre car elle tourna la tête vers moi et me souris avant de partir telle une fusée. [...] Cet été là, Sorrow, Cléophée et moi-même entendîmes pour la première fois l'histoire du Sorcier Velu. Cette histoire était à la fois belle et horrible. Belle pour l'amour qu'on entendait naître, mais horrible pour les circonstances. Depuis que j'ai entendu cette histoire, je me suis toujours promise une seule et unique chose. Trouver l'amour, le chercher, le chasser, mais le connaître. Quitte à vivre quelque chose de torturée, de destructeur, vivre l'amour et le partager serait ma récompense. Peu importe mon fichu caractère.

Second Part ◮ Être la plus caractérielle de la famille, c'est être celle qu'on approche pas. Malgré que je sois toujours gentille et serviable, je n'ai jamais eu une grande affinité avec ma mère. Je préférais être dans les pattes de mon père et flaner dans les recoins de sa boutique sur le chemin de Traverse. Ma mère, cette femme si gentille et attentionnée, ne comprenait pas pourquoi je renfermais tant de colère en moi, tant de rancœur contre un monde que j'avais à peine explorer. Mais c'était ainsi. J'avais besoin d'évacuer une colère immense, une colère innée. Peut-être venait-elle d'un héritage trop lourd, d'un manque, je ne sais pas et je ne saurais sans doute jamais. Toujours est-il que la relation que j'ai avec ma mère m'a toujours semblée trop superficielle, trop imagé, trop peu pour un lien mère fille. Quand je la voyais avec mes soeurs Kee et Meb, j'étais jalouse. Mais mon père venait ensuite me consoler dans ma grande chambre au dernier étage du manoir ou dans la simple et jolie chambre du Chemin. Je ne pleurais pas, je ne pleurais jamais d'ailleurs. J'étais trop fière pour ça, et c'est cette fierté qui me tuerait sans doute. Je ne laissais rien voir, je gardais tout pour moi. Mon sentiment d'être à part, d'être différente, d'être trop ou pas assez. Lorsque j'ai reçu ma lettre pour Poudlard, j'étais heureuse de quitter ce cocon trop étouffant. Ma baguette, ce brin vert éclatant avec son filigrane doré dans la langue de mon père, mon précieux ballet dans ma valise à l'abri, j'avais traversé la voie 9¾ sans regret. Ma première année et celle qui ont suivis m'ont permis de me construire, d'affirmer qui j'étais, de montrer ma véritable puissance et mon savoir. J'étais une des meilleures de mon année, toujours à bosser. Pour autant, tout ces efforts ne m'empêchaient pas de faire la fête, de m'amuser, de profiter de Sophie et Davina, d'apprendre encore et encore comment aimer. Et surtout de protéger ma cousine Cléophée. Avec Sorrow, on était toujours aussi proches et complices. Les trois O'Neill contre le reste du monde. Contre tout attente, à la sortie de l'école, je suis entrée en Offensive Magique comme mon frère. Apprendre à canaliser ma colère et à me calmer, mais aussi à savoir me défendre. Je n'avais pas vraiment d'opinion sur mon penchant. L'ordre du Phénix ou les Mangemorts, je ne savais pas. Mais une chose était certaines, je voulais qu'on se souvienne de moi pour ce que j'ai accomplis et par pour mon nom de famille.