AVRIL 1970
première manifestation de la magie

C'était un après-midi ensoleillé et Celia, âgée de sept ans, s'amusait tranquillement avec des cailloux et des bâtons, assise dans l'herbe. Non loin, quelques "grands" (c'est à dire qu'ils avaient environ douze ans) jouaient au football en riant. Lorsqu'elle aperçut la balle rouge qui progressait à une vitesse inquiétante dans la direction de sa tête, elle se figea. Ses yeux étaient écarquillés par la peur, mais le cri resta coincé dans sa gorge. Elle n'avait évidemment pas le temps d'éviter le choc - pourtant il n'y en eu pas. Inexplicablement, la balle dévia de sa trajectoire et atterrit contre un arbre quelques mètres plus loin. Elle mit quelque secondes à reprendre sa respiration et vit que le joueur de foot qui venait récupérer le ballon semblait tout aussi étonné qu'elle que la gamine soit intacte.

JANVIER 1975
première fois qu'elle entend parler de Poudlard

C’était un samedi matin et Celia était affalée dans un fauteuil, plongée dans un livre. Elle était dans la librairie de ses parents où elle passait le plus clair de son temps, lorsqu’elle n’était pas à l’école ou avec des amis. Malgré son jeune âge – elle fêtait ses onze ans précisément ce jour-là – elle lisait le deuxième tome du Seigneur des anneaux. Sa mère fit irruption dans la pièce. « Celia ! Tu as du courrier ! » La gamine releva la tête et vit sa mère qui lui tendait une enveloppe, avec un regard avide. L’enveloppe était déjà bizarre : c’était du parchemin et l’encre utilisée pour écrire son adresse était verte. Mais ce qui l’était encore plus, c’était son contenu. La lettre disait que Celia était une sorcière, et ce depuis sa naissance, et que dès l’année suivante elle était conviée à entrer dans une école de sorcellerie nommée Poudlard. Elle la tendit à sa mère, partagée entre l’envie d’y croire et de bondir de joie, et celle d’être réaliste et de rire à l’énorme blague qu’était cette lettre.

SEPTEMBRE 1975
premier voyage dans le Poudlard Express

Le train filait et Celia regardait le paysage défiler, morose. Elle avait fini par réaliser qu’elle était une sorcière et que certains souvenirs qu’elle avait pris pour des rêves n’étaient que des manifestations de son pouvoir, surtout grâce au représentant de Poudlard venu expliquer le monde sorcier à la jeune fille et à ses parents. Ces derniers avaient plutôt bien accepté la nouvelle et étaient heureux qu’il existe une école spécialisée pour que les personnes comme elle puissent comprendre leur don. Quant à elle, elle vacillait entre la joie de savoir qu’elle avait des pouvoirs dignes de ses romans favoris et la tristesse de quitter sa ville natale, ses parents et tout ce qu’elle connaissait pour cette école. Pendant les mois précédents, elle avait parcouru ses livres de cours et tout ce qui concernait le monde magique la fascinait, pourtant elle avait peur qu’étant issue du monde moldu, elle ne soit pas à la hauteur. Ses parents allaient lui manquer. Mais alors qu’elle voyait des élèves plus âgés discuter de l’année qui venait et qu’elle entendait des mots comme Quidditch, Bièraubeurre ou Portoloin, elle se dit que même si sa place n’était pas forcément ici, elle allait s’y plaire…

NOËL 1979
première rencontre de son patronus

Lorsque son patronus apparut près d’elle, Celia était en pleine fête de famille.  Plus précisément, elle était en train de subir un interrogatoire de la part de ses cousines sur sa vie dans le ‘’pensionnat anglais’’ où ses parents avaient décidé de l’envoyer. Ses explications mélangeaient ses vrais cours de potions à un soi-disant  cours de biologie et elle s’emmêlait un peu les pinceaux. L’arrivée de cette brume argentée prenant peu à peu la forme d’un lièvre la stoppa totalement dans ses propos. Elle se mit à fixer la forme qu’elle reconnaissait à son aspect comme l’effet du sortilège du patronus (dont elle avait entendu parler en cours ou dans un livre), son esprit fut envahi peu à peu par des questions. Comment était-ce possible que cela apparaisse maintenant ? Pourquoi y aurait-il eu un patronus ici – est-ce qu’il y avait des détraqueurs ? Et si les moldus pouvaient le voir ? Mais rien ne la préparait à ce que qui que ce soit lui réponde. Lorsqu’elle entendit la voix du lièvre dans sa tête, Celia se figea. « Ne t’inquiète pas, ils ne peuvent pas me voir… » Le patronus avait une voix calme dans sa tête et elle se détendit un tout petit peu. Elle se mit à le harceler de questions concernant sa nature, auxquelles il n’avait aucune réponse, alors que l’entièreté de sa famille l’observait fixer d’un air totalement obnubilé un espace totalement vide de la pièce. Depuis ce jour-là, la famille de Celia la considère comme folle et murmurent dans son dos que ses parents ont bien fait de l’envoyer en pensionnat. Mais cela a peu d’importance, car ses parents avaient toujours été considérés comme étranges par le reste de la famille et car ce jour-là elle a fait la rencontre d’un ami.