Our time is running out, you can't push it underground, you can't stop it screaming out
Je ferme les yeux et laisse mes pensées s’envoler. Tel le vent qui souffle et qui fait voler mes longues mèches blondes tout autour de ma tête. Voilà bien une raison pour laquelle j’adorais le Quidditch. Sentir le vent m’entourer et me protéger tout autant que me détruire me redonnait confiance en moi, et me donnait l’impression d’être libre. Un sourire sarcastique vient orner mes lèvres. Être libre est bien la dernière chose que je suis. Et pourtant oh combien l’être de nouveau. Je ne demande pas grand chose, juste de retourner à l’hiver précédant. L’été ne serait pas alors passer, et je ne serais pas enfermée dans un deuil qui dure depuis des mois. Cela serait déjà très agréable. Je me souviens encore qu’en troisième année, notre professeur de Défense contre les Forces du Mal nous avait mené près d’un épouvantard, où nous allions tour à tour affronter notre plus grande peur. Je me souviens de m’être ouvertement moqué de mes camarades dont cette peur fatale avait été pathétique… une araignée, leur mère, le noir. Quand je suis passée, le clown devant moi se transforma en une cage dorée, dont les barreaux avaient cependant rouillés… Je me remémore avec une grande précision le vide à l’intérieur, l’absence de tout ce qui faisait de moi Cythère Heilwig Hildegarde Von Sachsenheim. A l’époque, j’étais trop jeune pour savoir que ce représentait cette cage, et j’avais haussé les épaules, murmuré le sort, et la cage était devenue une pièce montée. D’un blanc immaculé, avec des fleures violettes. Je sais maintenant que si je me retrouvais devant cette cage, je ne murmurerais pas le sort avec autant de nonchalance. Car maintenant je sais exactement de quoi j’ai peur, et le pire c’est que j’ai posé un pied dans cette cage dorée et rouillée de mon plein grès. Et depuis l’année dernière, j’ai l’impression que les barreaux s’ajoutent de plus en plus. Le premier barreau fut mon attirance purement intellectuelle suite à ma rencontre avec le Seigneur des Ténèbres. Mon deuxième fut la marque prise par mon cousin Franz. Mon troisième fût la mort d’Eurydice, et mon quatrième la décision d’Orpheus de venir enseigner à Poudlard et de prendre la marque. Orpheus fut toujours mon cousin préféré, et je partageais avec lui et sa sœur jumelle une très belle complicité en grandissant. Savoir Orpheus loin, et sans prise de position sur les mangemorts était quelque chose qui était stable dans notre famille. Orpheus, l’excentrique, celui dont les bras ne seront jamais ornés par une quelconque marque. Mais depuis cet été, il est devenu lui aussi un soldat pour notre cause. « N’est-ce pas amusant de savoir que je viens de fêter ma septième année avec un tatouage sur le bras ? » « Nous n’avons jamais été d’accord sur ce qui est amusant ou pas, Cythère. » Je perds mon sourire et me retourne vers Eochaid, qui dans sa forme de chacal est assis près de la porte tandis que je m’appuis contre la barrière qui me sépare du vide. A côté de lui se trouve Nidhogg, le cobra profitant dans la chaleur du chacal pour pouvoir dormir.
« Je t’ai connu de meilleure humeur, Eochaid. Surtout pour un soir tel que celui-ci alors que nous bravons l’autorité pour se réfugier dans l’observatoire. » « Je ne suis pas vraiment extatique à l’idée de parler avec Mc.Leod. Je ne sais pas même pas pourquoi nous sommes là. Et pourquoi tu lui as donné rendez-vous. Cela fait tellement cliché en haut de l’observatoire ! » « Voyons, il n’est même pas minuit ! Je sais très bien l’effet que ce rendez vous peut avoir, et justement. Psychologie inversée, tu connais ? Les deux activités les plus répandues dans ce lieu sont les rendez vous amoureux et les complots. Et le pourquoi du rendez vous… Léandre est plutôt séduisant. » Eod laisse passer un bruit qui ressemble à s’y méprendre à un rire étouffé. Il sait très bien que je ne suis pas intéressé par le jeune homme si ce n’est que je suis son mentor en sein des Mangemorts et qu’il reste quelqu’un de brillant. Nous possédons tous deux un amour fou pour les potions, dont nous discutons souvent. Léandre m’a effectivement demandé de me parler, pour je ne sais quelle raison. N’ayant rien de particulier à faire ce soir, je lui ai proposé de se retrouver ici. Peut-être veut-il discuter des plans à venir, ou alors cherche t’il des conseils pour mater sa griffondor. D’après ce que les gens disent- bien que je ne sois pas du genre à me fier à des tels commérages- c’est une vraie sauvage. Mais bon elle doit avoir quelques qualités si Léandre l’a choisie. Je me décroche de la barrière pour aller rejoindre Eod et je prends Nidhogg dans mes bras, et ce dernier s’entoure autour de mes épaules. N’ayant pas apportés de manteau, je n’ai que pour solution de m’apposer un sort de chaleur sur le corps. Le serpent, sentant la chaleur que dégage le sort vient s’entourer autour de mes épaules me créant ainsi une écharpe cuivrée. La tête du cobra se cache dans mes cheveux.
Je sors de mon sac posé contre le mur, un livre assez conséquent sur les potions que j’ouvre au milieu, là où je m’étais arrêté cet après midi. Bien que je n’ai plus de cours de potion, je me renseigne encore sur toutes les nouvelles avancées, et j’ai emprunté ce libre à la bibliothèque, qui recueille toutes les parutions en matière de potions sorties ces derniers mois. J’aimerais essayer d’unifier la métallurgie avec les potions, mais cela fait trop alchimiste. J’entends la porte s’ouvrir et se refermer, sans faire cependant trop de bruit. Eochaid, posté près de la porte m’avertir de qui vient d’entrer, même si je m’en doute bien. « Bonsoir Léandre. J’espère que tu as passé une bonne soirée. Je ne sais pas si tu as vu mais un français prétend que les feuilles de centaurées ont les mêmes propriétés que l’armoise dans un Philtre de la Mort Vivante… Serais-tu d’accord pour aller le lyncher avec moi suite à cette idiotie compléte ? » Je me retourne et lui accorde un sourire.
Le temps. Mon plus ample maux très certainement, l'unique à pouvoir effleurer mes tréfonds rêches d'humanité de son existence malingre y faisant croître, famélique qu'il était, un surplus de labeur. Fastidieux, besogneux l'endurer n'était guère aisé puisque pour vaincre il fallait se contenter de demeurer sur cette chaise de bois peu confortable le regard rivé avec fixité sur un point dénué d'une quelconque vivacité. Il fallait simplement attendre, attendre qu'il daigne indiquer de ses aiguilles émaciées teintées d'un sadisme implicite l'instant salvateur. Celui où les postérieurs engourdies allaient pouvoir se détacher de cette surface trop rustique, trop inconfortable pour y siéger toute une après-midi en son entièreté. L'enseignant en question dans une effrontée apothéose d'un zèle extravaguant avait exigé récupérer l'heure qu'il avait lasser choir jadis dans son ample négligence et c'est ainsi que vint se suppléer à une heure de creux, une laborieuse heure de cours. L'être étriqué dans sa fonction de professeur érudit avait de toute son autorité abusive et despotique contemplé sous son regard, bavant d'une passion non partagée, s'affaisser lentement les épaules de ses élèves dissipés, il avait ouïe leurs sarcasmes et avait dût ôter quelques points éparses pour faire régner un fragile calme s'évaporant à mesure que les trois heures de cours s'écoulaient. Sur la fin il me semblait même que ce dernier avait abandonné d'être suivit et écouté dans ses nombreuses élucubrations sois disant savantes. Le cours s'achevait rythmé par les ris larges, les conversations déclarées et le brouhaha d'une classe entière désertant une classe morne qui n'avait sût les retenir qu'au profit de ses quatre murs délabrés. Escorté d'un cercle de sang-pur clos à tous bafouement sanguin nous nous étions rendus dans la salle commune jusqu'à ce que l'heure du dîner sonne. Le repas comme régulièrement avait été jonché de quelques railleries en sommes mesquines, viles et malvenues au cynisme cinglant à propos de tel ou tel autre étudiant de l'ample école que nous peuplions tous. Pour clore notre festin, un dîner parfois bien ingrat pour la noble tripaille qu'il emplissait de sa présence nourricière, les serpents persifflaient dans un florilège d'acerbité les infamies gustatives que furent les profiteroles. Si d'origine je me complaisais dans la critique hostile et injustifiée sans état d'âme j'avais néanmoins refusé de m'y soustraire cette fois-ci. Je valais mieux que de m'atteler à octroyer quelques blâmes à des choux bercé d'un brun chocolat aux relans acides. Montaigne encadrant mon cou de ses amples pattes anguleuses et hirsutes, je demeurais confortablement installé dans mon fauteuil de cuir vert. Un livre résolument tenu de ma battoire droite, mes bistres prunelles roulant le long des fines écritures aliénées par les temps de l'ouvrage. Mon index coulait d'une cajolerie mielleuse sur l'arrête de la page jaunie jusqu'au trépas de celle-ci pour mieux la tourner, un rictus éprit de mépris au bout des lèvres. Mon cursus pouvait bien s'illustré tel l'élitisme même il n'en demeurait pas moins que certains enseignements prodiguer en son sein n'était que sombre aliénation, pure démence d'esprit en quête d'une tolérance qui avait déserté l'Humanité entière. Sans même y porter une résiduelle attention la pression qu'exerçait mon index et mon pouce venait à froisser la page que je tenais jusque là avec une démesurée attention. Montaigne toisait d'un regard le livre, hautain et hostile. "Trouves toi un Serdaigle, McLeod". Je m'enfonçais dans le fauteuil de cuir, mon échine légèrement courbée, mon regard toujours éprit de fixité. J'acquiesçais d'un geste indécis de la tête, davantage un dodelinement qu'un signe distinctif d'avis positif. "Il n'y aura pas de Serdaigle lors de l'examen et même si jusque là ces érudits empotés m'ont permis d'avoir des efforts exceptionnels, il me faudrait tout de même assuré Piètre à l'examen" assurais-je d'une voix plate, neutre, dénuée d'un quelconque véritable intérêt pour ce sujet de débat. Cette matière assurait l'enseignement d'une partie du mode de vie moldu et cela me suffisait à m'en désintéressé suffisamment pour ne pas venir coudre une tripoté d'ineptie en compagnie de mon patronus sur ce point. L'imposante mygale de ses trente cinq centimètres daignait accorder un ultime regard biaisé au livre souillé de son contenu avant d'émettre un estoqué crissement aiguë. Réaction qui scellait clairement son avis quant à cela, alors que je reportais mon attention sur mes quelques connaissances et autre pièce sociale sur l'échiquier de la mondanité. Ces dernières traitaient avec une certaine ferveur des récents événements qui vinrent secouer Poudlard. L'effondrement des gradins et le mangemort qui était venu roder dans les couloirs du décrépi Dumbledore. Intéressant. Mes interrogations personnelles étaient par ailleurs nombreuses sur cela, moi même mangemort, mes opinions guidaient par la salvation de père. D'un geste délicat je venais encercler des mes longs doigts mon avant bras sur lequel se dressait fièrement la marque des ténèbres. Ce songe me fit esquisser un rictus teinté de suffisance resserrant même l'étau de mes doigts sur mon bras. A ce propos j'avais croisé Cythère, ma mentor et aînée qui m'avait donné rendez-vous à l'observatoire ce soir même. Il était certain que je lui en ferait teinter les échos puisque ce fut pour cela même que j'étais venu vers elle dans la journée. Cette dernière ne prenant guère soin de me tendre une oreille. Je balayais d'une main vivace ma chevelure brune alors que laborieusement la salle commune des serpents adoptait d'elle même quelques travers placides. Les vipères regagnaient les profondeurs de leurs dortoirs me laissant seul dans cet odieux mécanisme ce qui ne me déplaisait guère. La solitude n'était pas de ces maux qui m'atteignait, je savais m'en délecter mais pour l'heure il n'était pas usage de cela. Les convenances et mes dires d'hors et déjà si lointain me disposait dans la délicate situation de l'obligé. Ma noble stature fendant l'immobilité de la salle commune, je m'engouffrais d'un pas claquant dans les entrailles des cachots. En séant j'étais à l'image des bactéries habitant les fourmillement de la tripailles humaines, j'hantais le moindre recoin de ces lieux tant redoutait des ignorants. Après une poignée de minute à trancher les corridors, voilà que je m'engageais dans l'ascension des escaliers de la tour menant à l'observatoire. Montaigne trônant en seigneur sur mon épaule ne s'abaissait à endurer un quelconque maux physique que résiduellement, si bien que sa position enviable lui conférait un confort propice à ses sarcasmes naturels. Quelques acerbités plus tard je rejoignais ce lieux si convoité par les couples et si prisé des comploteurs. Je ne me considérais en l'instant que tel un étranger, parfaitement hermétique à l'une ou l'autre des deux situations. En couple certainement mais pas avec l'allemande. D'un geste sec j'ouvrais la porte m'engouffrant dans l'encolure de celle-ci. Mes prunelles s'attardant à la contemplation dorsale de la serpentarde, je m'avançais néanmoins d'un pas plus mesuré, presque feutré d'élégance. " Bonsoir Léandre. J’espère que tu as passé une bonne soirée. Je ne sais pas si tu as vu mais un français prétend que les feuilles de centaurées ont les mêmes propriétés que l’armoise dans un Philtre de la Mort Vivante… Serais-tu d’accord pour aller le lyncher avec moi suite à cette idiotie compléte ?" La mangemort fit volte-face un sourire baignait son faciès de porcelaine alors que je lui répondais d'un hochement de tête respectueux un rictus léger étirant l'une de mes commissures de lèvre. "Bonsoir Cythère. Elle fut relativement bonne, en fut-il de même pour la tienne ?" me contentais-je de ma voix grave en venant m'accouder au rebord d'un geste souple. "Les inepties des français ... Nous aurions trop à faire si nous voulions les conseiller dans notre altruisme. Ceci dit je m'en ferais une joie" Je retournais mon visage vers celle-ci un ris quelque peu cynique au bout des lèvres.
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Il ne fait pas tout à fait nuit, me permettant de distinguer les traits et le peu d’émotions lisible sur le visage de Léandre. C’est une heure parfaitement agréable. La nuit est en train de tomber, et pourtant le soleil semble s’accrocher afin de laisser transparaître quelques rayons. Si j’étais dans une toute autre compagnie, je dirais que la peinture que nous offre les deux astres serait particulièrement romantique, mais je n’ai pas du tout la tête à ce genre de pensée. Ces dernières sont interrompues par l’arrivée de Léandre, pour qui je me retourne et à qui j’offre un sourire. Je connais Léandre depuis quelques années, et cela n’est pas étonnant, étant tous deux des Serpentard. Notre chère maison si détestée réunit beaucoup de familles qui entretiennent des liens avec la mienne. Certes les Von Sachsenheim ont moins d’influence que certaines familles en Angleterre, étant et restant une famille allemande, mais cela ne serait que trop tarder. Après tout, dès l’année prochaine, je quitterais Poudlard pour prendre la place qui m’est réservée au Ministère de la Magie. Cependant, même si ce travail, m’attire, j’aurais aimé pouvoir rester une année de plus en sein de la bâtisse de pierre. Si nos relations sont plus tendues depuis la fin de l’été, je considère qu’il est de mon devoir d’être aux côtés d’Orpheus. Mon cousin s’est engouffré dans le trou sans fond des détenteurs de la marque des ténèbres suite au décès de sa sœur. Je peux comprendre sa décision, voulant moi même par dessus tout trouver cet auror qui m’a ravit ma cousine et modèle et le faire souffrir, mais j’aurais souhaité qu’il prenne un autre chemin. J’ai essayé tant bien que mal, ces dernières années, a empêcher mes cousins à prendre la marque quand ils n’étaient pas près, et alors qu’Orpheus a toujours semblé éloigné de ces troubles là, il a franchit le pas. Le hochement de tête du McLeod trouve un écho dans le sourire que je lui accorde, tout comme son rictus bien que le mien ne semble pas trouver naissance dans ma remarque. C’est une habitude des sangs purs d’hocher la tête en signe de respect, et pourtant cela m’amuse toujours autant. Peut-être est-ce parce que je ne suis pas vraiment sang pur, malgré tous les efforts des mes parents afin de surmonter cette tare. Ce secret est bien gardé, je le sais, et pourtant je ne peux m’empêcher d’avoir peur. Sinon le secret venait à se dévoiler au grand jour, je crains pour le futur de ma famille.
"Bonsoir Cythère. Elle fut relativement bonne, en fut-il de même pour la tienne ?" Léandre vient s’accouder à la rambarde, et je le regarde faire, mes yeux bleus scrutant son visage. Mon sourire ne s’efface pas alors que je me retourne une nouvelle fois. Le vent reprend la place qu’il avait précédemment dans mes cheveux, et je ferme les yeux une milliseconde quand je sens mes mèches blondes me caresser le visage. « Peu différentes des derniers, je le crains. La monotonie risque de jouer un tour, si cela continue. » Dans ce cas, je devrais contacter Meredith. Elle aurait sûrement une idée pour briser la monotonie, elle en a toujours. C’est ce qui la rend si imprévisible, même si une nouvelle sortie dans la forêt Interdite en pleine nuit serait tout sauf cela. Eochaid se rapproche de moi, et je m’interroge sur son geste, est-ce car j’ai parlé de Meredith et donc par extension de son patronus, ou bien tout simplement dans un désir de communication. « Je me sens peut-être juste tout seul dans mon coin. » Ma main vient quitter le rebord qu’elle tenait pour aller lisser les poils ornant la tête du chacal doré. "Les inepties des français ... Nous aurions trop à faire si nous voulions les conseiller dans notre altruisme. Ceci dit je m'en ferais une joie" Le rictus fait réapparition sur mes lèvres alors que je tourne la tête en direction du jeune homme moins âgé que moi. « Je ne m’en doute pas. Je ne les porte pas particulièrement dans mon corps également. Surtout quand ils se sentent obliger de déblatérer des idioties ainsi dans une revue qui se targue de qualité. »Mon regard est happé par une lueur au loin que je reconnais comme celle provenant de la cabane du Garde-Chasse. Je ne la connais que très peu même si je suis au courant des nombreuses visites de mon amie Griffondor à la Potter. Je tourne ensuite les yeux pour observer le stade de Quidditch qui est visible assez facilement, les six cerceaux trônant au milieu de cette grande étendue. « Je tenais à te féliciter pour la victoire de l’équipe de Serpentard contre Poufssoufles. C’était un beau match. « Certes d’un côté j’aurais aimé être dans l’équipe, mais ne pouvoir faire la différence entre un équipier et un adversaire m’a décidé très rapidement, et maintenant je garde ma place sur les bancs, encourageant les joueurs. Moins captivant, certes. Quelques secondes passent, et je ne dis rien, les yeux fixés sur un point dans la nuit. Je sens Eod quitter mes cotés pour retourner au niveau de mon serpent, près de la porte et s’allonger sur le sol froid. « Tu voulais me parler, Léandre ? » Je jette un coup d’œil à celui que je dois guider avec un sourcil élevé. J’ai plusieurs idées sur les propos que peut me tenir le jeune homme mais je ne préfère pas m’avancer. Du moment qu’il ne vient pas me faire perdre mon temps en venant me parler de sa vie sentimentale, tout ira pour le mieux. Il est presque décevant de savoir que cela n’est pas du tout le genre de Léandre, et donc qu’une telle conversation n’a que très peu de chance de se passer.
Une moue qui ne m'était pas étrangère, un laps de temps où en friche mon visage dépareillé laissait dans son abandon percevoir un trait fin de mon jadis. Voilà qui était on ne peut plus rare venant d'un être conquis par la placidité sentimentale. Le cynisme, véritable vestige de celui que je fus avant cette famélique heurte au creux d'un stade hurlant mais la poignée d'êtres qui savaient le maux qui m'aliénait dans mon humanité relative, s'en rendaient-ils compte ? Dans le cas échéant plus d'un devaient s'en lamenter. Quel pitoyable être je faisais, pétris par le cynisme et les bassesses haïssables propre de l'Homme. Je retenais un rictus narquois de venir fendre mes lèvres alors que la voix de la jeune femme emplissait la quiétude du lieu. Ses soirées rythmaient par l'évidente monotonie comme tout à chacun, surement. Il n'était question que de leurre lorsque l'on venait à songer le parfait inverse. "Je ne m’en doute pas. Je ne les porte pas particulièrement dans mon corps également. Surtout quand ils se sentent obliger de déblatérer des idioties ainsi dans une revue qui se targue de qualité." Mes prunelles fermement ancrées dans la contemplation absurde de l'étendue au manteau sombre parsemé de pointe lumineuse, je ne trouvais pas mot à redire sur la tirade inspiré d'une certaine intangibilité que m'avait octroyé la blonde. Les français. Concrètement je n'en n'avais que faire, ils n'appartenaient pas à mon monde dans l'immédiat puisqu'il y n'y avait pas de coupe du monde de quidditch cette année. La France n'avait jamais été un véritable puits de science à mes yeux par ailleurs, si bien que ces derniers souillent un tel document porteur de savoir n'était pas quelque chose qui en soi m'étonnait. " Je tenais à te féliciter pour la victoire de l’équipe de Serpentard contre Poufssoufles. C’était un beau match. " Je me tournais vers elle d'un geste lent du visage en esquissant un sourire brillant de par son caractère éphémère. Je n'étais pas spécialement de cette somme de crédule à s'enjouer au premier compliment que l'on me faisait, ainsi dompté par une retenue à défaut d'une réjouissance factice je me contentait de lui répondre neutre "Merci" Que dire de plus ? Se rependre en fausse bonté n'avait de sens en présence de Cythère. "Tu voulais me parler, Léandre ? " questionnait-elle enfin. Après tout si nous étions ici ce soir cela était entièrement sur ma demande plus ou moins express. Je me raclais la gorge en laissant échapper un léger soupire, pure facticité pour me donner du sens. Depuis le match opposant Gryffondor et Serdaigle, ces gradins en feu et ce qui s'en suivit je devais bien le concéder, cela m'interpelait. La marque dansant funestement sur mon avant-bras et toutes ces rumeurs sur les mangemorts n'étaient pas pour me faire blêmir mais pas non plus pour me réjouir. Ridley avait eut raison dans la grande salle lors du confinement, je le savais car ce n'était rien d'autre qu'une âcre évidence. "Oui"me contentais-je d'une voix basse, un murmure involontaire. Je me retournais m'adossant à la barre de fer en fixant mon regard sur la porte qui pourrait se dérober et laissait un inconnu encadré par ses boiseries. Une mine impassible je me tournais davantage vers ma mentor "Même si tu n'as pas assisté au match entre Gryffondor et Serdaigle, tu n'as pas put échapper au confinement." Ma voix au timbre grave jouait les basses, les tonalités valsant avec mon propre souffle presque éteint. "A propos des rumeurs, tu y crois ?"
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Alors que j’attends la réponse de Léandre à ma question, je me tourne une nouvelle fois vers la magnifique vue offerte à mes yeux. Une étendue que je sais verte et grandiose maintenant noire et presque effrayante. Cela fait presque quatorze ans que je demeure le plus grand temps de l’année dans cette ancienne bâtisse, et j’ai du mal à me rendre compte qu’en juin, je devrais la quitter. Mes années d’études seront terminées, et il sera alors temps pour moi de voler de mes propres ailes, d’entrer dans le Ministère là où je sais je pourrais enfin réaliser tout mon potentiel. Et pourtant, même si je sais qu’un grand parcours s’ouvre devant mes pas, je ne peux que regretter, pleine de nostalgie, ce château en Ecosse. Je ferme les yeux afin de laisser les pleins pouvoirs à mon audition. Mes oreilles captent faiblement le bruit des ailes d’une chouette et son cri strident dans la nuit. C’est un bruit familier pour une élève de mon âge. Tout comme celui des ailes des Sombrals qu’on peut entendre en tendant l’oreille. Ces animaux à la réputation funeste qui sont finalement doux et tendres comme des agneaux une fois la barrière franchie. La comparaison aux Von Sachsenheim qui se forme dans mon esprit m’arrache un pauvre sourire, alors que mon regard tombe sur mon avant bras… Docile, doux, peu féroce… Un seul coup d’œil à mon patronus m’indique que la comparaison est désormais dépassée et fausse. Le cobra du Cap réfugié au fond de la pièce ouverte sur l’extérieur redresse quelques secondes la tête, et je le regarde, une lueur attendrie dans mes grands yeux bleu. Puis je tourne la tête vers Léandre, concentrée sur ses propos, malgré que mon corps indique l’inverse.
"Même si tu n'as pas assisté au match entre Gryffondor et Serdaigle, tu n'as pas put échapper au confinement." Il est vrai que je ne suis pas allée regarder le match, malgré mon intérêt certain pour le sport. Je me suis installée très tôt à la bibliothèque, occupée par un devoir de la plus grande importance à rendre dans les jours qui suivaient. Meredith étant beaucoup moins impliquée dans les études, m’a expliqué ce qu’il s’est passé alors que nous étions toutes deux confinées dans la grande salle. J’hoche subtilement la tête pour faire comprendre à Léandre qu’il peut continuer. "A propos des rumeurs, tu y crois ?" J’hausse un sourcil à cette question. Des rumeurs sur ce qui s’est véritablement passées cette journée sont nombreuses, et parfois pleines de ridicules. La dernière en date consiste à dire que cela n’était qu’un complot des nés-moldus, ce qui m’a fait doucement rire. « Je préfère croire en des faits, et non en des rumeurs. Et les faits sont les suivants : des mangemorts ont attaqués Poudlard, et ont détruit le stade. Après je ne peux malheureusement pas te dire s’il s’agit des mêmes qui se sont échappés d’Azkaban… Je n’ai guère plus d’information que toi, j’en suis désolée. » Et cela me tue, ce manque d’information, alors que je porte la marque sur mon avant bras depuis plus de sept ans. Je comprends pourquoi peu de mot à propos des plans du Seigneur des Ténèbres me parvient. La sécurité à Poudlard s’est globalement améliorée, et il serait dangereux que des informations tombent entre de mauvaises mains. Et au final, être loin de l’action me convient bien. Certes j’ai l’impression d’être inutile, mais si les plans des mangemorts se tiennent éloignés de Poudlard, mes cousins ne seront pas impliqués là dedans. Ma sœur ne semble pas intéressée, mais je crains pour Lenore, qui risque de faire comme son frère ainé et tomber dans un esprit de revanche. J’aimerais éviter qu’elle ne soit comme moi, tatouée sur l’avant bras d’un serpent sortant d’un crâne, marque dansante dès que le Seigneur des Ténèbres en ressent l’envie.
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D'essence je me devais de le déclamer, je n'étais guère de ces êtres brillant d'une splendide puérilité. D'origine nul commérage, pas le moindre bruit de couloir et cela quel qu'il soit ne m'aurait suscité d'intérêt même ténue. En mes tréfonds faméliques il n'y avait de bourgeon pour de si pimpantes fadaises, ma curiosité n'était qu'alimentée de part des bribes de sujets bien plus ambitieux et macabrement fascinant que des racontars stériles. Ce détachement pour les sociabilités de basse naissance que je considérais tout personnellement comme l'entretiens putride de la bassesse intellectuelle générale était l'une de mes plus profondes convictions. En mon être ne s'illustrait jamais l'allégorie même tout juste effleuré de ma personne penchée au dessus de quelques dires rendu cinglant de par l'inutilité qui les embaumaient. Si bien qu'en l'instant je me défrayais moi même. j'allais paradoxalement au-delà de toute mes certitudes campant fermement en mon esprit depuis cela maintenant des années. Ceci dit ces derniers temps n'avaient plus rien de commun quiconque le soutiendrai ... ne serait qu'un idéaliste à l'objectivité aliénée. Les temps étaient à la morosité, au sang et aux larmes versés tout deux au nom de la grande guerre. Le Seigneur des Ténèbres, et Merlin sait à quel point je lui étais dévoué, semblait orchestrer les prémices d'un événement à venir grandiose. Tout d'abord Bélize, un coup d'éclat, désormais les gradins. Mais n'était-ce pas des rumeurs ? Pourquoi brûler un gradin ? Faire peur peut-être ? "Surement, McLeod" déclamait d'un timbre mielleux Montaigne toujours fumant dans mon dos. Et était-ce les mangemorts de l'évasion ? Je demeurais tapis dans l'observation des horizons écossais latent. "Je préfère croire en des faits, et non en des rumeurs. Et les faits sont les suivants : des mangemorts ont attaqués Poudlard, et ont détruit le stade. Après je ne peux malheureusement pas te dire s’il s’agit des mêmes qui se sont échappés d’Azkaban… Je n’ai guère plus d’information que toi, j’en suis désolée. " Mon regard vrillait vers elle instantanément à ses mots alors que je me mordais l'intérieur de la jour avec une certaine insistance. Ma main droite venait balayait d'un geste mécanique ma brune chevelure légèrement agité par la brise printanière comme si une quelconque forme de mécontentement éclusait en ma personne rêche de sentiment. Je n'en demeurais pas moins sur ma faim. Si Cythère n'avait pas de réponse cela signifiait simplement que je n'en n'aurais certainement pas. En un sens cela était parfaitement plausible, je n'étais mangemort que depuis un an et je ne m'attendais absolument pas à être dans le gratin des adeptes des ténèbres mais la situation de celle qui était ma mentor demeurait en tout point différente. Je serrais les dents à ce songe mes doigts serrant les barres de fer à m'en jaunir les phalanges. Cela faisait au moins sept ans qu'elle avait la marque, pourquoi ne savait-elle pas ? J'eu un léger froncement de sourcil en laissant s'extirper de mes lèvres un lent soupire. "Je comprends" Parfaitement faux, je ne comprenais pas. "Tu es toujours ce même sale chérubin, McLeod. Le lord exige et lorsqu'il n'a pas il se braque." railalit Montaigne d'une voix sournoise alors que je ne retenais pas une lippe grimaçante. J'étais capricieux depuis toujours et de temps à autre ce travers ressortait quelque peu bien que amoindrie suite à ma chute. "Je vais faire fit des bruits de couloir dans ce cas, tes mots les vaut milles fois même si cette situation m'importunes quelque peu." reprenais-je d'une voix neutre en reportant mon attention sur la blonde. "Et en se contentant des faits ... tu en penses quoi ?" questionnais-je en lui octroyant un regard quelque peu insistant en balayant mon avant bras gauche de ma paume d'un geste lent. "Il ne serait pas superflu que tu te contiennes McLeod. Qu'elle est cette lubie qui te prends ? Un être comme toi dénué de peur ..." raillait Montaigne d'une voix oscillant entre l'interrogation véritable et l'animosité. "Ce n'est pas que pour moi, tu le sais bien" répondais-je platement à mon patronus. Je n'avais pas spécialement d'argument pour apaiser Ridley qui m'avait fait part d'une part de ses craintes tortueuses. Le patronus demeurait muet mais je n'étais pas idéaliste au point de penser l'avoir atténué.
Our time is running out, you can't push it underground, you can't stop it screaming out
Il est bientôt venu le temps pour moi de quitter cette école, cette enceinte qui protège tous ses étudiants du monde extérieur. Au final, même avec mes stages qui m’ont permis d’enter ne serait-ce qu’un peu dans la vie active, nous sommes très vites dépassés par la réalité. J’ai, et comme beaucoup d’autre, pris la marque plus par obligation que par un réel désir de servir cet homme si puissant, si charismatique, si effrayant. J’ai fais ce qui était attendu de moi, en tant qu’ainée de ma branche des Von Sachsenheim. Certes, je ne vais pas me cacher derrière des mensonges sans nom. Je déteste ces moldus, et je maudis cet ancêtre qui alla trainer mon sang dans de la boue en décidant de rompre nos traditions si anciennes si profondément ancrées dans notre terre ancestrale, et de lier son corps à celui d’une moldue. Et depuis ces quelques générations, nous cachons et mentons au monde entier, honteux de notre nature de sang. Nous le cachons à tous, aux autorités, aux mages noirs qui viennent nous chercher, marquant ainsi les avants bras de nombreux membres de ma famille. Aloysius, Eurydice, Orpheus, Julian, Amadeus. Lenore qui la cherche encore et encore, poursuivie par le fantôme de sa sœur ainée, et Adelaide qui la repousse sans savoir comment faire, et moi perdue au milieu, voulant les protéger sans me mettre en danger. Position difficile dans laquelle j’ai plongée avec entrain pour mon ambition démesurée. « Si jamais tu commences à déprimer, c’est dans le vide que je te fais plonger. » Un sourire sardonique étire mes lèvres tandis que je lève un sourcil inquisiteur en direction du chacal qui est allongé près du Cobra du Cap. Et le pire dans tout cela est qu’il sait que si je meurs, il part avec moi et disparaît. Peut-être va t’il rejoindre l’immensité absolue d’où il vient. "Je comprends" Je laisse échapper un petit rire de ma gorge, sachant très bien que Léandre comprendra qu’il n’est pas contre lui. Je suis plus âgée que Léandre, et depuis qu’il a la marque, je l’ai pris sous mon aile peut-on dire. Mais je me sens mal, de ne rien pouvoir lui dire, de ne pouvoir confronter ses questions avec des réponses nettes et précises, tout simplement parce que le Seigneur des Ténèbres ne m’a donné aucune information. Et je ne peux même pas me tourner vers Orpheus pour avoir des renseignements car il n’en sait pas plus que moi. C’est pathétique, de nous voir nous agiter pour connaître ne serait-ce que le dixième d’un des nombreux plans du Seigneur. Mais nous n’avons pas d’autre choix que d’attendre, et d’espérer qu’au final il se souci assez de ces troupes pour envoyer des informations. Même si je sais pertinemment que nous ne sommes que soldats, prêts à être tuer si nécessaire. Et voilà pourquoi je tiens à rester le plus loin possible des zones de combats. Je lance un sourire reconnaissant au jeune homme lorsqu’il déclare préférer ma parole au lieu de celles des autres. "Et en se contentant des faits ... tu en penses quoi ?" Je me passe une main dans mes longues boucles blondes en dardant mon regard vers la nuit et les étoiles qui nous éclairent. Je cherche pendant quelques secondes mes pensées, afin de les avoir organisées et précises. « Deux grosses attaques en si peu de temps sur les mêmes cibles ? Soit cela est un signe que la guerre ouverte se rapproche soit cela signifie que les mangemorts sont impatients. L’évasion d’Azkaban alors qu’il y avait des élèves a été un gros coup de publicité, il est vrai, mais dangereux aussi pour les mangemorts. La sécurité y était renforcée avec tous les étudiants présents. De plus, je me demande pourquoi autant d’attaque sur les élèves. Pour montrer que l’école n’est pas sûre même avec des aurors, c’est un fait, mais pourquoi blesser des mangemorts potentiels ? »