Ce jour là, il faisait affreusement froid. L'hiver était là et avait tout tué, les plantes, la chaleur, même l'espoir. Les petites grenouilles étaient gelées tout en haut des arbres, frigorifiés jusqu'au printemps. Qui aurait pu se douter que le femme de Caractacus Burke allait donner naissance à la troisième petite démone de la famille. Sans doute la pire de toutes. Le père de l'enfant attendait dans le couloir du manoir tandis que sa femme poussait un dernier soupir avant de ne se laisser tomber contre l'oreiller de son lit de naissance. On m'approcha de ma mère alors que j'hurlais encore, me débattant dans cette couverture trop serrée pour moi. Ma mère eut un sourire désolé. Encore une fille, aussi belle soit-elle, ce n'était pas ce qu'ils avaient espérer. Elle embrassait mon front avant de ne demander qu'on aille me présenter à mon père et mes jeunes soeurs qui attendaient impatiemment. On présenta donc sa nouvelle petite fille à mon père. Dès qu'il entendit « fille » son expression se changea pour celle du dégoût. Alors que la sage-femme lui offrait de me prendre dans ses bras, il se reculait sous le regard inquiet de toutes les dames présentes. Il ne me prit pas, ne m'embrassa pas, ne m'aima pas. Il tourna les talons tout simplement devant le désappointement de toutes. Quand mes soeurs me l'ont appris, j'étais fâchée, je ne voulais pas croire que mon père en m'aimait pas, mais c'était pourtant bel et bien vrai. Tant pis pour lui, il avait bien mérité de n'avoir que des filles et même s'il me suppliait, je ne reprendrais pas sa boutique. Sa boutique crèverais avec lui et son nom aussi. Et pas question qu'il nous foute un petit frère dans les pattes, sinon je me chargeais personnellement de pousser accidentellement ma mère dans les escaliers.

Malgré l'indifférence et l'absence de mon père, moi, comme mes soeurs, avons bien grandis ensemble. Il y avait quelques années qui ne séparaient chacune, mais ce n'est pas pour autant que nous étions éloignées de coeur. Nous étions très proches, toujours toutes les trois, peu importe ce qui arrivait. On s'amusait ensembles, pas avec les voisins et pas vraiment avec les enfants des autres familles, nous étions à part et ça faisait certainement de jaloux. Souvent, on allaient se perdre dans les bois près de chez-nous. On allait cueillir des fruits et des herbes, on confectionnait souvent nos remèdes naturels à nous selon ce que nous avions appris dans un livre qui traînait dans la bibliothèque familiale. On étaient plutôt douées pour ça. On avait même apporté un chaudron dans le fond des bois et on s'amusait comme ça, sans que personne ne le sache. De toutes façons, on étaient toujours foutues dans les bois. On partait le matin, un peu avant que le soleil ne se lève, avec nos longues robes d'étés blanches, nos pieds nus et nos longs cheveux aux reflets tous flamboyants. On profitait quelques fois des rayons du soleil qui perçaient au travers des arbres, autrement, s'aurait été dangereux pour nos peaux pâles sur lesquelles étaient dessiné des galaxies depuis nos naissances. On ne s'ennuyait jamais dans notre forêt. On s'amusait parfois à se faire des coiffures, les agrémentant de fleurs et de feuilles. Il nous arrivait également d'arriver à apprivoiser quelques bêtes. Des oiseaux surtout, qui venaient manger dans nos mains. Mais, une fois, on a pu caresser un cerf, mais dès qu'il entendit du bruit plus loin, il s'échappa. Pourtant, si nous menions une existence relativement tranquille et fermée, j'étais loin d'être calme comme l'eau d'une rivière. Comme cette fois, cette terrible journée d'été où il faisait chaud, beaucoup trop chaud. Nous étions toutes jeunes encore, j'avais dix ans, je n'étais même pas encore à Poudlard. Nous avions décidé de nous baigner, enlevant nos vêtements sans pudeurs les unes envers les autres pour se glisser dans l'eau fraîche. Nous nous amusions bien à nous éclabousser et à patauger, à dire des bêtises et à en rire jusqu'à ce qu'un craquement sonore se fasse entendre. Nous sursautions tous alors que je tentais de cacher ma nudité de femme peu développée par ma longue crinière mouillée. Nous restions silencieuses jusqu'à ce que j’aperçoive un visage familier. Bordel. Les voisins. Je sortis rapidement de l'eau en enfilant ma robe qui se mouillait déjà. Mes soeurs me suivaient alors que j'entamais ma course et que mes pieds se remplissaient déjà de boue, tout comme ma robe. Je courrais après ce garçon qui avait osé voir ce qu'il n'aurait pas dû voir, je voulais lui crevé les yeux pour cela. Je l'attrapais enfin, le poussant par terre avant de ne lui foutre un coup, puis deux. Du sang sortait de son nez alors que nous entamions un combat dans le sang, la terre et l'eau qui me couvrait. Il était plus petit que moi, plus jeune, je le dominais facilement, mais je ne lui laissais aucune chance. Mes soeurs durent m'arracher à lui pour que je lui laisse un peu de son visage déjà couvert de sang. Alors qu'elles m'apportaient au loin, je tremblais encore de rage. Mes muscles étaient tendus, mais j'étais heureuse. Je ne regrettais pas mes gestes et mon attitude. Mon père par contre, ne serait pas content. Il aimait bien les garçons d'à côté et il avait déjà parlé de fiançailles avec l'un d'eux pour la plus vieille de mes sœurs. Ma mère était réticente. Lui, était emballé. Il ne falalit donc pas qu'il voit que j'étais recouverte du sang de celui que j'épouserais peut-être un jour. Elles m'entraînaient avec elles dans l'eau, vêtue de ma robe, elles me nettoyaient. De la boue sur mes pieds jusqu'aux éclats de sang sur mes lèvres en passant par les larmes du jeune homme qui avaient mouillé mes cheveux. Nous avions effacés toutes les traces, puis étions rentrées à la maison comme trois petits anges, avec une couronne de fleur pour nos parents. Mes soeurs me couvrirent.

Poudlard arriva rapidement par la suite et avec lui, son lot de problèmes également. Heureusement, mes soeurs étaient encore avec moi, souvent, même si parfois nous devions nous séparer. Le parc était notre nouvelle forêt, même si parfois on se risquait à se glisser dans la forêt interdite. Fallait un peu diversifier, sinon, je me lassais très rapidement. Les cours m'ennuyèrent vite, mais heureusement, pas tous. Les potions me gardaient bien éveillée. C'était excitant de savoir qu'une seule goutte de véritasérum pouvait faire avouer tous ses plus grands secrets à un sorcier. Qu'une autre goutte pouvait le rendre amoureux fou jusqu'à en oublier son nom et sa raison. Puis qu'une dernière goutte pouvait être le doux sirop de mort de ce même sorcier. Mon père perdait son temps avec ses objets de magie noir, le véritable pouvoir c'était les potions. À l'adolescence, je n'aimais toujours pas mon père, même si je ne m'étais jamais clairement opposée à lui, que je ne l'avais jamais cherché. Je répugnais les nés-moldus, comme lui et ma mère nous l'avait enseigné. Pourtant, je n'approuvais pas toutes ses idées. Sa précieuse boutique me puait au nez, même s'il nous donnait souvent de trucs en cadeau pour ne pas avoir à nous donner amour et attention. La crise arriva alors que j'étais entrée dans son bureau sans permission alors que je pensais qu'il n'était pas à la maison. C'était un après-midi d'été, je venais de terminé ma quatrième année d'étude à Poudlard. Si mon père s'intéressait à la magie noire dans ses objets, je m'y intéressait également à cet âge, mais niveau potions. C'est pourquoi j'étais allée chercher se précieux livre qui pourtant se logeait si haut dans son étagère. Très petite de taille, je dû me hisser sur la pointe des pieds pour arriver a agripper un coin du livre que j’entraînais avec moi. Dans sa chute, le livre entraîna par contre une sphère de verre qui se fracassa contre le sol dans un bruit sourd. Elle se cassa en milles morceaux alors qu'un cris s'en échappait avec une fumée noire qui s'élevait dans les airs. Je ne pu retenir un rire qui s'élevait de ma poitrine. Mon père qui entrait, ne pu retenir sa claque. Il me gliffa, puis m'arracha le livre. Une crise s'en suivit dans laquelle je lui hurlait ma haine. Il me donna une bonne correction, mais c'était loin d'être terminé. Il s'est également amusé avec une plume de sa confection. Depuis ce jour, ma main est marqué de son seau. « I will never disobey my father again. » Et jusqu'a aujourd'hui, j'ai tenu cette promesse.