Je m'appelle Isy-Blake, et je vais avoir treize ans le mois prochain. C'est peut-être... Ridicule de se présenter à un journal, mais je ne sais pas vraiment où je dois commencer. Je t'ai trouvé dans les affaires de Maman l'année dernière, je crois que tu es l'une des seules choses qu'il me reste d'elle. C'est pour ça que je ne voulais pas écrire dedans mais... Je me dis que c'est peut-être mieux. Que ça fera vivre l'un des derniers souvenirs d'elle. J'aurais aimé commencé par quelque chose de joyeux pour honorer sa mémoire, mais je ne sais pas quoi dire de joyeux... Il est tard, très tard je crois. Je ne dors pas, Papa non plus. Je l'entends marmonner dans le salon à côté, mais je n'ai pas le droit de sortir. Il a fermé la porte à l'aide de sortilège depuis plusieurs heures déjà et je ne dois pas allumer la lumière... Heureusement que la lune me permet de voir un peu. J'ai pleuré quand il a fait ça, mais il ne m'a pas écouté. Mais, je ne lui en veux pas ! Si tu vois ça Maman, sache que je vais essayer de faire comme toi. De faire pareil. De comprendre Papa. M'enfermer dans le noir, c'est peut-être juste pour que je dorme. Et il crie parce qu'il ne sait pas faire autrement... Il est un peu maladroit tu sais, je crois que depuis que tu es partie il est perdu. J'essaie de faire de mon mieux pour le faire sourire mais je n'y arrive jamais, il me réprimande toujours dessus en me disant que je sers qu'à l'ennuyer. Mais je lui en veux pas. Il refuse de parler de toi, je crois que ça lui fait trop mal. Je viens de regarder l'heure, et il est trois heures passé du matin. Je vais essayer de dormir (sinon j'écrirais à Alexandre), mais je n'y arrive pas. J'ai entendu Papa s'énerver sur ça, il paraît que ça m'arrive depuis que tu n'es plus là. Je crois que je vais m'adresser à toi dans ce journal à partir de maintenant, Maman. C'est le dernier lien qu'il nous reste, je ne veux pas le gâcher. Parfois, je me dis que tu es encore là, quelque part, que tu m'observes en souriant... J'espère que j'ai raison.
Love you, Isy-Blake
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Re: Every step that I take is another mistake to you - Isy
Wow. Depuis combien de temps je ne t'ai pas ouvert ? La dernière page date de... De quand j'avais seize, ou dix-sept ans à peu près. Ca me fait bizarre... Mais je crois que j'ai besoin d'écrire quelque part. Je crois que c'est le bon moment de te reprendre un peu. Enfin, je pense... Je ne sais même pas si je dois résumer tout ce qu'il s'est passé dans ma vie depuis la dernière fois. Tu es un journal, est-ce vaiment... Je ne sais pas, raisonnable ? Utile ? Je ne sais même pas si j'ai envie de l'écrire. Si j'ai envie de parler de ces moments-là. Tu sais, papa n'est plus là. J'ai eut énormément de mal, au départ. Je n'arrivais pas à me gérer et je pense... Que tout ce qui m'arrivait m'effrayait. C'est comme un petit oiseau, un oiseau privé d'aile qui ne rêve que de voler, comme tous les autres petits oiseaux autour de lui. Puis un jour, un dieu lui offrirait des ailes et le pousserait dans le vide, sans même le lui murmurer avant. Alors, ce petit oiseau serait obligé d'apprendre à voler, vite, très vite, avant de heurter le sol. C'est un rêve qui se réalise, mais c'est si brutal... Si nouveau... Que ça lui fait peur, et que ça bloque ses ailes, au début. Qu'il ne fait que fixer le sol qui se rapproche lentement. Je ne sais même pas si ce que j'écris a un sens... J'ai de la fièvre. Beaucoup. Et je me sens mal, aussi. Je n'ai pas envie de me plaindre, parce que je suis bien entourée maintenant. Mais tout ça... Cette quarantaine, cette rumeur de devoir perdre son patronus à un moment donné... J'ai peur. Ca fait... Ca fait quelques heures que je t'ai ouvert maintenant. Je me suis arrêtée parce que ça ne me semblait pas très juste d'avoir pu te garder, alors que certaines autres filles n'ont pas pu récupérer leurs affaires personnelles essentielles. On ne nous a donné que le nécessaire, avec quelques fantaisies parfois qu'on avait en notre possession. Pour nous faire nous sentir mieux, j'imagine. Tu ne serais pas aussi vieux et usé, je t'aurais offert à cette première année que je vois souvent pleurer. Tu ne m'en voudras pas si je t'arrache des pages... ? Je suis stupide... Tu es journal. Alors pourquoi j'ai soudainement besoin de te parler pour te dire que j'ai affreusement peur, peur comme jamais je n'ai pu avoir peur jusque là ? J'ai envie que tout rentre dans l'ordre. Je ne veux pas perdre Edis. Il est si mal en ce moment... Je tiens trop à lui. Je ne veux pas qu'il disparaisse. Je ne veux pas qu'ils disparaissent. Pourquoi est-ce que je ne peux pas prendre la douleur des autres ? Certains iraient bien, au moins. Sirrush, Silver, Alex, Sebastian, et tout ce monde que je n'aurais pas voulu voir ici. Je me sens bien, cher journal. Mais ça me rend triste de savoir que mon corps ne l'est pas. Ca me rend triste de voir les autres aller mal comme ça... Pardon pour les tâches.
Isy
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Re: Every step that I take is another mistake to you - Isy