Lila est la deuxième fille de la famille Mills-Davidson. Ce nom, vous l’avez surement déjà entendu, car les Mills-Davidson font partie d’une longue lignée de sang-purs, ce qui impose forcément le respect. Vivant dans un énorme manoir éloigné de tout, l’argent n’était pas un problème et tout poussait à croire que Lila allait devenir une jeune femme sophistiquée, heureuse à faire envier tous ceux qui croiseraient son regard. Malheureusement, le sort en avait décidé autrement. Évidemment, elle connue le bonheur, pendant ses six premières années, jouissant d’une vie presque parfaite, du moins aux yeux d’une petite fille. A cet âge là, la blondinette était encore souriante et optimiste, rien ne pouvait l’ébranler. Malgré tout ce que l’on peut croire, elle n’était pas non plus le genre de gamine capricieuse qui estime avoir droit à tout ce qu’elle souhaite. Bien au contraire, elle se contentait de ce qu’elle avait et partageait ses affaires avec ses sœurs sans broncher. Impossible, me direz-vous ? Détrompez-vous, car Lila était une enfant tout à fait normal avant que le drame ne touche sa famille.

En effet, on ne peut raconter l’histoire de Lila sans parler de cette fameuse soirée où la vie de toute la famille a basculée. Ses parents, son oncle, sa tante et Lumen, sa soeur ainée, se trouvaient dans le salon, alors que Lila, qui n’avait alors que six ans, était déjà emmitouflée dans ses chaudes couvertures. Soudain, trois personnes apparurent au milieu de la pièce sans crier gare. Le plus inquiétant étant que le manoir était protégé de nombreux sorts pour éviter ce genre d’intrusion. Rapides et déterminés, il ne fallut pas longtemps à ces intrus pour arriver à leur fin. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, les Mills étaient désarmés et une lumière d’un vert aveuglant traversait la pièce et touchait le père de Lila. Mort sur le coup, il s’effondra sur le sol, laissant cette vision pour dernière image à sa famille. Image que Lila et Lio ne virent pas. La cadette de la famille regrettera toute sa vie de ne pas avoir été présente pour le dernier souffle de son père. Elle en veut d’ailleurs cruellement à Lumen qui a pu apercevoir les assassins et voir la vie quitter le corps de cet homme tant chéri, contrairement à elle. Depuis ce meurtre, les choses ne firent qu’empirer. La mère des trois petites filles révéla sa folie très peu de temps après l’enterrement. Elle commença à avoir des moments d’absences et ne cessait de raconter d’horribles histoires à ses enfants. La torture était devenue une conversation courante pour elle et Lila s’y habitua. Elle commença, elle aussi, à développer des pensées étranges, imaginant ce qu’elle ferait si elle se retrouvait en face de moldus ou de Sang-de-Bourbe. Comme toute sa famille, elle était fière de son sang et ne supportait pas ce qui se rapportait aux moldus. Elle vit rapidement dans une folie de sa mère une faible lueur d’espoir, la possibilité de se mettre, enfin, en avant. Pouvant finalement jeter de l’ombre sur ses sœurs et prouvant qu’elle pouvait aisément endosser quelques responsabilités. Du moins, elle pensait en être capable, mais visiblement, elle s’était surestimer. Bien vite, tout le monde remarqua que Lila ne possédait pas la carrure pour devenir chef de famille et avec cette déception supplémentaire naquit les pires défauts le de la blondinette.

Pensant que son entourage la sous-estimait, elle se convint de se donner plus d’importance qu’elle n’en avait, n’hésitant pas à dénigrer les autres pour montrer sa supériorité. Elle ressent depuis lors le besoin maladif de tout contrôler, se persuadant qu’elle fait tout mieux que les autres. Très sensible et vulnérable, elle fait cependant tout pour le cacher, au contraire, elle se montre sûr d’elle et sans cœur.

Lila a donc passé son enfance à jouer à travers les dédales de couloirs du manoir, à écouter les histoires de sa mère et à en raconter de plus horribles encore, mais surtout, elle étudiait déjà la magie. Les filles Mills-Davidons sont des sorcières particulièrement douées et la cadette peut également se vanter de son intelligence. Dès son arrivée à Poudlard, celle-ci fût d’ailleurs rapidement remarquée par de nombreux professeurs. Elle possédait, selon eux, beaucoup de potentiel et la jeune fille ne comptait pas le gâcher. Se plongeant dans les bouquins dès qu’elle le pouvait, elle avait néanmoins le temps de mépriser les moldus, les Sang-de-Bourbe et leurs disciples avec ses amis, comme ses parents l’avaient fait avant elle.

Derrière son sourire condescendant se cachait néanmoins une personne triste à qui son père manquait cruellement et que la folie de sa mère effrayait.

Son cœur portera surement la marque d’un trou béant pour le reste de sa vie, mais Lila ne supporte pas que l’on remarque sa tristesse, alors elle marche la tête haute et se sert de sa méchanceté comme d’un bouclier. Poudlard lui a offert la possibilité d’avoir une seconde famille, mais elle mentirait si elle disait que ses amis remplacent sa famille. La jeune fille donnerait tout pour les deux têtes blondes qui lui servent de sœur et serait prête à mourir pour sa mère, même si cela fait bien longtemps qu’elle n’a plus lu de la fierté dans ses yeux. Malgré les différents qui l’opposent à Lumen, elle l’a toujours aimée et sans s’en rendre compte, suit ses traces. Sa relation est nettement plus compliquée avec Lio, elle évite de la croiser et de lui parler, elle est bien trop étrange pour mérité son attention, mais Lila n’hésitera jamais à se placer entre elle et une personne lui voulant du mal.

Poudlard lui a aussi offert un avenir, car avec des notes comme les siennes, toutes les portes lui étaient ouvertes. Lila n’a donc pas hésité à viser haut en suivant des études de psychomagie, non pas pour suivre les pas de sa sœur, mais pour lui prouver qu’elle était aussi douée, voire meilleure, qu’elle. De toute manière, elle clamera haut et fort à qui voudra l’entendre qu’elle avait décidé de poursuivre ce cursus bien avant sa sœur.

Contrairement à ce que l’on peut penser, sur le plan affectif, Lila n’a rien avoir avec l’image qu’elle renvoie. Elle ne contrôle que très peu ses sentiments, probablement à cause d’un manque affectif, sa mère n’étant pas très expressive à ce niveau. Cependant, elle a du mal à accepter que l’on s’intéresse à elle et à tendance à rejeter les personnes qui pourraient la rendre heureuse.