| p'tite princessepar Invité, Dim 28 Sep - 23:18 ( #) | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Nancy Rosalie Stone FEAT. Christina Ricci 23 ans ϟ sport magique ϟ élan blanc ϟ mêlé < Nom: stone Prénom: nancy rosalie Âge et Date de Naissance: 23 ans, le sept novembre 1956 Nature du sang: mêlé, plus que ça même, très très crade Situation familiale: tout allait pour le mieux avant que l'autre inconnu arrive la bouche en cœur et commence à baratiner une histoire de sorcier très riche (et très marié) qui se tape un délire avec la moldue du coin, et que cette moldue c'était ma mère, et que le sorcier c'était mon père, et qu'en plus, le vieux connard est mort, sans me laisser un putain d'héritage, t'y crois ça ? Attends mais si j'avais une baraque aussi énorme que celle de ce type, avec piscine et terrain de tennis magique, je ferais l'effort de laisser au moins une voiture ou un balai à ma fille illégitime ! Connard de riches. Ils savent pas vivre. Moi je préfère ma famille. On est pas riches mais on se kiffe. Je préfère ma mère, mon père, mes trois petits frères, 9 ans et quelques dents, et je remercie tous les soirs mère nature de ne pas leur avoir donné de pouvoirs. Je suis bien comme ça, on s'aime fort. Mon père, c'est Samuel, il a cinquante sept ans, il est un peu chauve, pas très beau, mais il a ce charme de l'homme qui a vécu, l'homme qui a travaillé, l'homme que j'aime, qui a été là. Je m'en fous du sang et je m'en fous de cette tombe fleurie et dorée où Ariel m'emmène comme si ça devait me toucher. Je m'en fous de cet homme qui m'a rien laissé sinon un frère boudeur et fatigué. Je suis née-moldue et je le resterai. Patronus: un élan blanc très grand répondant au nom de Chouchou. Miroir du Rised: gagner la coupe de quidditch. ou, en vrai, pouvoir baiser furieusement celui qu'elle voudrait. Composition de la baguette magique: chêne rouge ; plume de phenix ; 29 centimètres Epouvantard: la mort, purement et simplement, comme une énergie folle qui anéantirait tout. Etudes Suivies: sport magique, en spécialité. J'ai perdu deux ans mais comment j'aurais pu laisser passer mon football adoré ? Animal de compagnie: j'ai eu un crapaud la première année mais Crapcrap s'est enfui et j'ai décidé que c'était mieux pour tout le monde si je n'avais plus à nommer d'animaux. Caractère Enfant je me nourris comme un trou noir de l'attention des autres. Le moindre de mes gestes, jusqu'à ma plus petite respiration, est dictée par le regard extérieur. L'autre est le plus important, l'autre est le premier. Je n'existe pas. Je me retrouve en grandissant à comprendre que je ne suis pas. C'est pas vrai, qu'on est juste parce qu'on vit, qu'on respire, qu'on marche. Je me rends compte que ce n'est pas si simple que ça, d'être moi. Je ne suis qu'un reflet, tu vois, reflet de moi-même, trop prise par le stress des autres et du regard qu'ils posent sur mon corps, on me dit que je suis jolie, mais attends, j'ai des yeux globuleux et des trop grosses jambes. Je ne suis vraie qu'avec ma famille, que dans le cadre intime de la famille bruyante. On a tous cette même façon d'aimer, très violente, les coups qui volent, mais la tendresse à fleur de peau. Y'a que ça que je comprends moi, si tu me le gueules pas ton amour, si tu m'arraches pas la peau pour te la mettre sur le dos, je comprends pas. Quand je découvre la weed, je me détache. Enfin. Le regard des autres n'a plus d'importance, les garçons deviennent un jeu et non plus une nécessité. Je plais parce que j'ai envie de plaire, et non plus parce que j'en ai besoin. J'aime sentir sur mon corps les regards chauds de ces messieurs et dames. J'aime séduire, mais je suis qu'une petite allumeuse, tu vois. Le genre qui va toujours trouver une excuse pour partir avant que t'aies le temps de la sortir du pantalon. Je souris doucement en regardant au loin, le joint à la main. Et puis Chouchou m'enlève encore un poids des épaules. Les autres n'existent plus. Je suis vulgaire, chiante, aimante et nerveuse, mais je l'assume. Je suis à Poudlard comme chez moi : gamine trop gâtée, trop agressive, qui bat des cils papillons comme une biche de compétition. we're like two lost souls swimming in a fish bowl > [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Quand j'étais gosse, comme tous les gosses, tous les moldus de ce monde, je rêvais d'avoir quelque chose. Je rêvais d'avoir un truc de fou, un truc en plus, d'être spéciale, en italique, soulignée, je rêvais d'être belle, actrice, princesse, ou sorcière. Je rêvais d'être autre, parce que moi-même, ce n'était pas assez. A onze ans la lettre, Poudlard, tout ça. C'est merveilleux, c'est des étoiles pleins les yeux, et après quelques années, c'est la révélation aussi qu'être spécial ne veut rien dire et qu'il n'y a pas de solution miracle aux problèmes d'identités - surtout ceux qui vous portent depuis la plus tendre enfance. Il me dit que c'est à moi de lui donner un nom, qu'il est à mes côtés, qu'il veut m'accompagner, d'abord je ne le crois pas, je m'en fiche un peu, il m'intrigue tout de même, il reste un peu à l'écart. Il est très grand, surtout, et je pense que c'est parce que mon égo est très grand et que je suis un peu punie de ma prétention à travers les énormes bois de ce cerf au regard doux. Je fais genre, mais sa présence ça fait un baume sur le cœur. Je le trouve beau, plus beau encore que mon père, plus beau encore que mon frère. Il ne parle pas beaucoup. Moi je suis très bavarde, et je lui raconte tout, sans filtre aucun. Il me regarde de ses yeux calmes, très noirs, le pelage blanc. Peu importe où je suis, peu importe avec qui je suis, je sais qu'il est là, derrière moi, qu'il m'observe et me protège en silence. Qu'il vient lécher les larmes. Quand il ne peut pas passer les portes, il se transforme en petit élan, et il perd ses bois. Chouchou. Il m'a dit que c'était à moi de lui donner un nom. Quelle idée. Mon doudou, quand j'étais petite, il s'appelait Doudou, tu vois.
year after year. Le sexe ne sert a rien. C'est trop de sentiments, trop d'émotions et de chaos pour une conclusion souvent décevante. A force d'en vouloir toujours plus on finit par se dévorer soi-même.
Il y a des gens qui naissent beaux. De cette beauté terrible et implacable dont je rêvais enfant. Je ne parle pas de cette beauté décharnée à l'air de mort des papiers glacés. Je parle de charme, de présence et de magie.
C'est quand j'ai vu Ariel la première fois que j'ai compris que je ne serais jamais belle comme ça. Je serais mignonne, je serais désirable, je serais peut-être même séduisante. Mais je ne serais pas belle, belle pour de vrai, belle à jamais. Ce sont des gens beaux qui s'ignorent, qui portent sur leurs épaules le mythe de la beauté non désirée, la beauté fardeau qui tombent sur les yeux féeriques des victimes. Ariel c'est un type comme ça. Victime de sa beauté, victime de sa psyché, victime de lui-même. Et dans ses yeux tu vois toute la misère et la tristesse d'exister. S'il pouvait être transparent je crois qu'il disparaîtrait.
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J'ai grandi dans la boue, les cris de mon père, l'amour de ma mère et les sirènes nocturnes du Bronx. J'ai vécu la meilleure enfance moldue dont on peut rêver : un putain de paradis. Pourtant on est serrés comme des sardines sans air dans le petit deux pièces du septième étage sans ascenseur. Papa et Maman dorment sur le canapé du salon et ma chambre c'est une chambre de princesse, toute peinte de rose et d'argent. On s'aime avec la franchise et la violence de ceux qui n'ont que ça au monde. Deux fois par semaines Maman menace de divorcer, cinq fois par semaines il dit qu'il va la tromper, mais tous les soirs ils s'aiment et font l'amour tendrement.
Quand Maman me tourne le dos pour faire cuire les patates je prends une gorgée de bière dans la canette de mon père qui fait semblant d'être trop concentré sur l'équipe perdante à la télévision. Il est plombier et elle erre entre les petites misères, un jour femme de ménage et l'autre baby sitter. Mais tous les soirs, on joue au baseball dans la rue étroite. A la lumière jaunâtre des lampadaires, Maman crie de la fenêtre que c'est l'heure de manger, tu vois le tableau ? Samuel sourit, je geins que je veux continuer a jouer, je lui dis qu'il lance comme une fille de toute façon, il éclate de rire et il écrase sa cigarette sur le trottoir gris. Il me prend dans ses bras comme un sac a patate et après des milliers de marches il est accueilli par sa femme et une bière fraîche posée sur la table. Il dit que c'est sa définition du paradis et que Maman est bien trop belle pour lui (c'est vrai). Elle embrasse ma joue, elle embrasse ses lèvres (je suis un peu jalouse), et on s'assoit tous autour des patates a l'eau trop salée de Mimi. Elle sait qu'elles sont trop salées, ses patates, Maman. Elle trouve que ça donne du goût. Elle trouve que ça remplace la viande, tu vois.
Je me fous d'être habillée avec les habits des enfants morts. Je sais que je suis riche. Papa me le répète souvent en m'embrassant sur le front le soir avant de dormir il me dit « tu sais fiston je suis un homme très riche ». Alors que je sais bien moi, que Samuel, il a même pas trois centimes au fond de sa poche. Faut dire aussi qu'elle est trouée, la poche.
Je fais partie du club de football et à la dernière année de primaire je suis quaterback. Je plaque par terre les garçons les plus prétentieux de l'école, les petits fils à Papa je les fais chialer sous les applaudissements de mes parents ; plus tard j'aurais une bourse, je pourrais faire des études et Papa et Maman pourront s'acheter une maison dans la campagne.
Pas une seule fois je me demande ce qu'on fout là, tous les trois. Mimi l'anglaise, Samuel le mexicain et Nancy la gamine. Je sais qu'on est bien. Je sais que ma place est ici.
Puis, j'ai dix ans et tout s'accélère : à la fin de l'année scolaire le ventre de Maman a triplé de volume et elle veut rentrer pour accoucher. Elle dit que ça fait huit ans qu'elle est partie et que elle a laissé à Londres des affaires en suspens, tu comprends ma Loulou ? Et puis tu vas revoir Mamie ! Tu ne dois pas t'en souvenir, tu étais toute petite... Ça sera bien. Ça sera génial. Tu vas voir. Mais moi j'ai aucune envie d'aller dans ce pays barbare ! Je suis pas anglaise moi, j'y connais rien a l'Angleterre, si ce n'est l'accent de Maman. J'ai aucune envie d'aller manger de l'anguille avec de la gelée de menthe sur un air de cornemuse et sous un parapluie devant la Tamise.
Et trois petits frères d'un coup, c'est beaucoup trop.
Samuel et Mimi m'oublient un peu. L'été est moite et long, je ne connais personne ici, Maman doit rester allongée et Papa est tellement inquiet qu'il ne quitte pas son chevet. On dirait que son ventre va exploser. Je déteste ces petits frères que je suis sensée aimer. Je passe mes journées avec cette vieille dame étrange qui parle de Papa en disant « le mexicain ». Je ne l'aime pas du tout.
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Il y a bien eu quelques signes. Des sens accrus, surtout. De tels résultats en sports, cette réactivité par rapport aux autres garçons de mon âge, ça passe inaperçu mais ça s'explique facilement si on veut s'en donner la peine, tu vois ? Une petite sorcière, forcément. Je me dis que Maman devait savoir. Que la rentrée en Angleterre l'année de mon onzième anniversaire ne peut être juste une coïncidence. Elle me jure que si.
Poudlard est un rêve devenu réalité. Je quitte la grand-mère raciste, la mère handicapée et le père paranoïaque. Surtout, je quitte l'ombre grandissante des trois petits frères qui me piquent ma place au soleil.
J'oublie mon aversion pour Londres et ma nostalgie du Bronx au premier pas dans le château. Les autres enfants me paraissent un peu étranges, très sages et réservés : moi je parle très vite et très fort. Je suis une petite sorcière. Ça me remplit d'une joie et d'une fierté qui a l'air très agaçante pour certains de mes camarades, qui affirment d'un air hautain être supérieurs à ma petite personne. Une histoire de pureté du sang, des trucs comme ça. Quand je m'énerve, et que je leur parle d'Hitler et d'eugénisme et des grands-parents morts de mon amie Esther, ils rigolent et me traitent de moldue. Ça me fait pas rire du tout, moi, et c'est même pas un vrai mot.
Je trouve très vite ma place dans l'équipe de football magique. C'est le meilleur sport au monde. J'en parle dans toutes mes lettres à Papa. Je ne parle plus que de ça. Je fais du quidditch aussi, mais je préfère courir. Je préfère sentir la terre s'arracher sous mes pieds.
C'est sur le terrain que je suis le mieux. Les cours théoriques m'ennuient à mourir, je rends mes devoirs avec souvent trop de retard, mais je m'accroche, parce qu'à la maison, les petits frères pleurent nuit et jour. Ils ressemblent à un Cerbère redoutable, et je profite de l'internat pour rester à l'abri. Les bêtises de l'un entraînent les rires de l'autre et les pleurs du troisième. Mimi est dépassée, Samuel est fatigué. Il travaille de nuit, quelques fois par semaines, pour rajouter du beurre dans les patates.
Je me transforme un peu plus vite que les autres. J'ai deux seins, une taille, des hanches et un vagin : je suis une femme alors. Je découvre rapidement le maquillage et le pouvoir des yeux de biche sur les garçons de mon âge, mais forcément, comme toute gamine insupportable, ceux qui m'intéressent, ce sont les grands de sixième ou septième année, ceux qui volent haut, qui rient fort, et qui ont des poils au menton.
A quatorze ans je me bourre la gueule avec plus de conviction que les autres, ça m'attire l'attention et les faveurs de ces messieurs. Rien de transcendant. Je passe quelques années, peut-être quatre ans, à profiter de ma féminité découverte. C'est un acquis social, tu vois ? J'offre mon corps mais je ne me connais pas. Je ne me masturbe pas. Mon petit être leur est offert, sur un plateau d'argent, avec l'insouciance de la petite enfance.
Dès qu'ils me touchent je ne m'appartiens plus et entre leurs doigts hésitants je ne suis plus que forme plastique, corps malléable, chair silencieuse.
J'ai appris les mimiques et les postures dans les films moldus. Je regarde l'écran qui saute et ne comprends vraiment pas comment mon père peut aimer ces films, qu'il garde cachés derrière la cheminée. Ça ne provoque pas le moindre soupir dans mon entrejambe, pas même un vague tressaillement, une respiration, rien de rien. Je me demande si je suis morte de l'intérieur. Faut dire, ça se voit, quand même, que cette fille aux gros seins ne ressent rien. Et quand elle a enfin l'air sincère, c'est parce que l'homme lui arrache les lèvres.
Je ne tombe pas amoureuse. En fait, je suis un mec parmi les mecs. Samuel m'a toujours élevée comme telle, et je suis bien plus virile que mes trois petits frères réunis (Lucas a les cheveux longs et bouclés comme une jolie poupée). Dans les vestiaires je fais des remarques sur mes congénères en jupon alors que peu à peu je perds mon intérêt pour les corps dénudés.
Dans l'appétit insatiable du nourrisson excité j'ai tout dévoré, j'ai sucé tout le lait, la source est tari, mon corps est sec. Le sexe me fatigue. J'ai dix-neuf ans et je ne comprends plus l'intérêt de s'épuiser à trouver un partenaire. J'aime plaire, et j'aime séduire. Mais le sexe, l'acte en lui-même, c'est bien trop d'effort, pour si peu de réconfort. Surtout, ça rend folle. C'est trop demandant. On s'attache, on cherche, on veut, on exige, on geint, on pleure. On est seuls. Moi ce que j'aime c'est dormir à côté de quelqu'un et pouvoir l'embrasser au réveil. L'amour, je n'y vois plus que des complications.
Les petits frères se transforment en rayon de soleil. Je suis calmée, l'adolescence passée, j'aime mes études et mes amis. Le sport est ma raison de vivre, ma raison d'aller supporter les cours, pour m’entraîner ensuite. J'aime rentrer à Noël, dans l'appartement miteux londonien, embrasser Maman, l'aider à cuisiner, rapporter des œufs volés et dépenser mes sous de l'été dans des soirées un peu trop arrosés. Je suis heureuse que mon père soit là, fidèle au poste. On se retrouve parfois. Je rentre de soirée, lui d'un évier bouché, et à six heures du mat' on prend le même métro. On boit un café. Le soleil du Mexique lui manque, je le sens dans chacun de ses pas, chacun de ses soupirs, dans son beau regard noir, je vois sa terre qui pleure son départ. Il est là pourtant. Il est là parce que quand il me regarde, quand il regarde ma mère, quand il regarde ses fils, tout le poids de sa misère, de son travail d'arrache-pied, disparaît avec nos sourires.
■ Ses cernes sont tellement profondes qu'on les dirait dessinées à l'encre de chine. C'est ce qui occupe ma pensée devant l'homme aux cheveux jais. Tes cernes on dirait de l'encre de chine, je lui dis. Il me regarde. Je suis pleine de rage et de haine contre lui, mais il n'est que le messager. Il n'est rien du tout. Mon frère. J'en ai assez, des frères. J'en ai déjà trop, je lui dis. Viens pas me faire chier avec tes histoires, t'es en manque de baise, c'est ça ? T'as envie de te taper un petit délire avec la pute du coin ? Je t'emmerde, connard, j'ai déjà une famille, j'en veux pas de ton sang. J'en veux pas de tes histoires. Il faut me rendre à l'évidence et les larmes n'y changent rien, pourtant cette nuit-là elles coulent sans fin, de l'intérieur vers l'extérieur, elles coulent partout, même entre mes cuisses.
Quand je vais voir Samuel, je lui dis quelque chose comme « je suis pas ta fille en fait » et il me regarde. Mimi lève les yeux et je vois les larmes qui montent en rythme avec sa bouche qui tremble. Je suis calme et droite dans la porte d'entrée. Quitte à apprendre ce genre de chose, autant être dramatique. Autant jouer la carte à fond. Quel serait l'intérêt sinon. Il se lève, il m'attrape et me prend juste dans ses bras. Il dit rien. Il est comme ça Samuel, quand c'est important, il préfère ne rien dire, laisser le corps, laisser la nature et les ondes parler à sa place. Il n'aime pas les cris. Maman nous rejoint. Ça fait une grosse boule de chaleur et je ne sais pas quoi faire de ma rage qui crie devant tout cet amour. Je suis ridicule et triste.
Je comprends. Ils bafouillent un peu. Maman a servi du thé et ils sont assis d'un côté de la table et moi de l'autre. Je comprends mais je n'accepte pas qu'on m'ait menti toutes ces années. Et je suis énervée d'être trop âgée pour ne pas pouvoir partir en criant et en claquant la porte. Je suis assez mature, assez intelligente et assez rationnelle pour comprendre que c'était compliqué à expliquer, qu'ils se sont laissés emporter, que Samuel voulait une fille, que j'avais à peine deux ans, qu'ils ont pensé que ça serait plus simple. On voulait te le dire, mais c'était jamais le bon moment, tu comprends ? Samuel a peur et je le sais. Il a peur que je lui gueule des « t'es pas mon père » remplis de haine à la gueule le matin maintenant.
L'homme qui n'est pas mon père, c'est celui qui m'a abandonné. Toute ma haine, toute ma rage je la décharge contre lui. Contre une tombe. Je sais bien que ça ne sert à rien, d'en vouloir à un mort. Mais moi, toute cette colère, il faut bien que je la dirige quelque part. Et ça m'aide à courir plus vite, et à tenir la balle plus fort.
Ariel me regarde comme si j'étais une sorte de trésor enfoui, resté caché des années, des millénaires hors du soleil. Je ne supporte pas comment il me regarde, cet homme. C'est comme si dans son regard, je vois tout ce que je pourrais être. Je vois tout ce qu'il voudrait que je sois. Je me vois comme il me voit. Je vois tout son amour.
Je vais mourir étouffée. Tell me who you really are. ϟ pseudo et âge: élise, 22 ans. ϟ Où as-tu trouvé le forum? partenariat ! ϟ Personnage: Inventé ϟ As-tu un autre compte sur BP? nop nop ϟ Présence: plutôt quotidiennement mais en fonction de mes études prenantes ϟ Une remarque? je retourne potasser les cours et le fonctionnement des années pour savoir où doit être Nancy là.
Dernière édition par Nancy Stone le Mer 1 Oct - 19:05, édité 14 fois |
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