J'ai atterrit dans une famille qui n'avait pas de coeur. Certes, oui, ils me nourrissaient, m'offraient un foyer, mais ce n'étais pas la vie que je m'imaginais. Ma mère était une moldue et mon père un sorcier, ce qui faisait de moi un sang-mêlé. Je pense n'avoir jamais vraiment connu ma mère. Chez nous, aucune photo d'elle ne sont présentes, comme si elle n'avait pas existé. Ce qui lui est arrivé ? Mon père la tuée après m'avoir mis au monde. Depuis que j'ai été capable pensé, je l'ai toujours méprisé au plus profond de moi. Déjà ce vingt-deux février 1961, il n'osait pas me prendre dans ses bras, comme si je ne serais jamais son fils. À la place, une grimace de dégoût. Ce fût la même chose avec mes deux frères aînés.

15 Mars 1969

A la maison, j'étais toujours l'esclave de service. En fait, nous vivions dans une sorte de petite ferme. Nous avions des cochons, des poules et tous autres animaux classiques. Ce jour-là, mon père me tira du lit en braillant comme d'habitude. Je devais aller chercher le pain, rapidement. Étonnamment, mes frères ne faisaient pas la grasse matinée. Non, ils n'étaient complètement pas là. Une fois habillé, je me mis à cheval sur mon vélo rouillé et pédala. Il pleuvait, mais mon père était tellement radin que je ne possédais pas de veste. Soudain je dérape. Je ne fis pas attention à la douleur, mais aux deux personnes devant moi. Ils se tenaient la main, se chuchotaient des phrases à l'oreille avant de s'embrasser. Le regard du garçon croisa le mien.

« - Sam ? Mais qu'est-ce que tu... commencé d'une voix faible et étonnée.
- Dégage connard ! Laisse nous tranquille ! »

Sans hésiter, je repris mon vélo et continuait ma route vers la boulangerie. J'avais déjà mon corps à vif avec les coups de ceinture que me donnait mon père, cette petite éraflure au genou ne me faisait rien. Oui, j'étais battu constamment par mon père. C'est pour ton bien, me répétait-il toujours.

L'après-midi, le soleil c'était levé et je partis donc à la porcherie nourrir les cochons. Autour d'eux, il n'y avait que de la boue, de la crasse mais j'aimais encore bien m'occuper des cochons. C'étaient sûrement les seuls à qui je pouvais me confier. Et aujourd'hui, je n'hésitais pas. Au bout du cinquième animal, j'entendis des bruits de pas, de branche qui cassent sous le poids de quelqu'un. Pas faux, Samuel arrivait, décidément prêt à me foutre une raclée pour ce matin. Il me poussa en avant et je tombas à genoux dans la boue.

« Okay, tu vas la fermer ok ?! Tu ne dis rien à Papa sinon je m'occuperais moi-même de te fouetter avec sa ceinture. T'as compris connard ? »

Je me contentais de hocher la tête et d'essuyer mes mains sur mon pantalon. Ce soir-là, je reçus encore des coups pour avoir mal lavé les assiettes.

21 Juillet 1971

Ce jour-là fut sûrement le plus fabuleux de toute ma vie. Je commençais à en avoir marre de voir mes frères jouer aux plus malins parce qu'eux étaient déjà à Poudlard, qu'il était des sorciers. Je devais me farcir tous les jours leurs commentaire sur le fait que je n'en serais jamais un, que je n'avais pas eu de signes. La vérité, c'est que quelques petites choses s'étaient produites, mais je ne leur avaient jamais parlés d'aucuns de ces... miracles. Une fois, alors que mon père m'avait fouetter à sang la veille, je devais me mettre en débardeur pour la gym. Je ne voulais pas que tous mes amis voient mes blessures. Tout avait disparu. Une autre fois, alors que mon père m'avait encore une fois coupé les cheveux à rats, le lendemain, ils étaient comme avant. Et la dernière chose bizarre qui ait pu m'arriver, ce fut la fois où j'avais été boxer par des élèves de sixième. Ils avaient beau me fracasser contre les murs, tenter de me casser le nez, rien. Je ne savais pas vraiment si c'est choses étaient des signes. Mais quelque chose au fond de moi me disait que oui. Peut-être était-ce que personne autour de moi, à pars ma famille, n'avait eu des chances pareilles.

Ce jour-là, je m'étais réveillé plutôt que les autres, descendant au pied de la porte voir si le courrier était déjà arrivé. Je ne possédais pas de montre, d'horloge à moi, je ne connaissais jamais l'heure à moins d'espionner les conversations de mes frères. Il y avait une facture, deux lettres de Poudlard pour chacun de mes frères et une pour... moi. Je n'en revenais pas. On ne m'écrivait presque jamais ! De passant des lettres de mes frères à la mienne, je reconnus le même logo. Un grand P avec autour du quel il y avait un lion, un serpent, un aigle et un blaireau.

« Papa, Sam, Mick, je vous annonce une chose...
- Quoi encore pétochard ? m'interrompis Mickael. »

Pour leur montrer, je déposais ma lettre à moitié chiffonnée sur la table, regardant leur mine ahurie. Ce 21 juillet 1971 et, bien sûr, le jour de ma rentrée et mon escapade au chemin de traverse, furent les plus beaux jours de ma vie. Et puis maintenant, j'avais Quatre, un hibou petit-duc, mon hibou petit-duc. La nuit, à la place de respecter le couvre-feu instauré par mon père, je me plongeais déjà dans mes livres, passionné. Je débutais une nouvelle vie, en quelques sortes.

26 Août 1972

Nous étions à table, je m'occupais de resservir mon père qui me tendait son assiette, bras tendu. Je venais de terminer ma première année à Poudlard et je m'apprêtais à commencer ma deuxième. Je m'y plaisais bien, c'était le seul endroit où je pouvais commencé à vivre réellement. Au début, mes frères croyaient que je n'allais jamais devenir un sorcier, que j'étais trop faible pour ça. Moi, je pensais que si eux l'étaient, pourquoi pas moi ? Je pris la louche et mijota un peu la soupe dans la casserole avant de rendre l'assiette pleine à mon père. Je retournais m'asseoir, vidant le contenu de mon bol quand la voix froide et dur de mon pauvre père déchira le silence.

« - Je suis énervé aujourd'hui.
- Pourquoi ? demanda Sam.
- Je ne sais pas, j'ai envie de frapper quelqu'un.
- Tu as cas fouetter Callum, ça fait longtemps non ? Je suis sûr qu'il a oublié la matière du cuir. Rafraîchissons-lui la mémoire ! »

Mon sang se glaça dans mes veines pendant que je vis mon père hocher de la tête. Il se leva, me tira de ma chaise et m'amena dans le salon. C'est vrai, ça faisait longtemps, presque un an. Mais la matière du cuir sur ma peau était gravé dans ma mémoire. À contre coeur, j'enlevais mon t-shirt et je me mis à genoux sur le tapis. Il décrocha sa ceinture de son pantalon et l'enroula lentement autour de son poignet. Samuel fit de même pendant que Georges me tenait les mains derrière le dos pour pas que je m'enfuis, ce que j'avais tenté une fois, sans succès. Avant même que la ceinture vienne me brûler la colonne vertébrale, je pus entendre le sifflement du vent sur le cuir brun. Ce jour-là, j'avais pleuré. Pas parce que j'avais mal, pas parcequ'on me frappais sans raison, juste pour satisfaire l'envie de mes frères mais parce que je n'avais pas de frères, de père qui m'aimaient comme dans les familles normales. Depuis, j'ai toujours voulu les tuer. Un d'eux, Georges, le plus grand, est mort dans une attaque de mangemort et Samuel c'est enfuit je ne sais où juste après.

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Ce fut des journées particulières de ma vie. Les autres se résumaient à, dans ma plus jeune enfances, nourrir les bêtes de la ferme, être fouetter le soir. Et depuis ma rentrée à Poudlard, je menais plus ou moins une période tranquille. Je m'étais néanmoins promis de me venger de mes frères, mais je n'eut pas à le faire. Mickael ce fit tuer par des mangemorts et Samuel avait pris la fuite un mois après. Quant à mon père, il était parti encore une fois en France, me laissant aux mains de mon parrain. Je n'avais jamais vraiment fait de deuil pour ma mère, je ne l'avais pas connue. Au fond de moi, je me dis que si elle aurait été là, tout aurait été différent. Je me trompe peut-être.