Hier, j'ai annoncé mon départ du forum à certaines personnes. Pas à tout le monde. Au début, je voulais poster un long message dans mon absence annonçant que je quittais Bellum, expliquant le pourquoi du comment même s'il n'y avait pas vraiment d'explications à donner au début. J'ai parlé, j'ai pleuré, j'ai plus pleuré que parler d'ailleurs mais j'ai réfléchis.

Pour la première fois depuis six mois, j'ai enfin bien dormi. Je veux dire, le vrai, le bon, le gros sommeil réparateur. En me réveillant il y a quelques minutes, j'avais - certes - la tête dans le cul, mais je me sentais bien. J'ai même rêvé de BP et d'Alhena qui faisait son coming out à Halloween pour je ne sais quelle raison obscure.

Avant Bellum, je ne savais pas vraiment qui j'étais. J'étais juste une gamine que quinze ans un peu perdue, qui après sa première rupture avait dormi dans la chambre de sa sœur pendant presque six mois par peur d'être seule. Et cette peur d'être seule, je l'ai encore. Même après plus d'un an et demi, même après mes fiançailles, même avec une famille très protectrice et un chiot à moitié con, j'ai encore peur d'être seule. Et je ne sais pas si ça partira un jour. J'aimerais dire que j'ai beaucoup d'amis mais je n'en ai pas tant que ça et avant Bellum, j'en avais encore moins. C'est vrai que, moins on a d'amis, moins on a d'emmerdes. C'est vrai que ça évite les disputes inutiles et les mauvais souvenirs qu'on préférait oublier. Mais c'est un rite de passage de l'amitié que de se disputer. Avant d'arriver ici, je ne savais pas vraiment qui j'étais. J'étais en seconde, je me sentais mal dans ma peau, j'avais une petite-amie qui me faisait souffrir, je ne connaissais rien de ma soeur et on ne faisait que partager la même table, le même canapé et parfois on s'échangeant des conneries qui faisaient rire tout le monde. Je n'avais pas d'amis, personne à qui me confier ou presque, j'étais seule, désespérément seule. Et puis, le 3 février 2013 (déjà), je suis arrivée ici. J'aimais bien le design, j'adorais le contexte. Et puis je suis tombée amoureuse des membres, je suis tombée amoureuse des gens qui se trouvaient sur le forum. Et j'avais oublié cette partie de l'histoire.

Il y a quelques mois, j'ai cessé mon activité assez brutalement. J'étais fatiguée et je n'en comprenais pas vraiment les raisons. Est-ce que c'était à cause de Bellum ? De ses membres ? Du contexte Harry Potter ? De moi ? Jusqu'à hier soir, je pensais que c'était à cause de Harry Potter. Et puis j'en ai rêvé toute la nuit, me mettant de bonne humeur au réveil. J'ai réfléchis, j'ai cherché une solution pendant six mois presque, sans jamais rien trouver. Et là, elle m'est apparue un peu comme une évidence. Au début, je pensais que partir du forum me ferait du bien. Que ça me libérait d'un poids un peu trop difficile à porter. Je pensais que c'était la pression, mon changement radical de vie, mon envie de trop bien faire qui m'avait porté préjudice. Ouvrir l'onglet de Bellum était un vrai supplice, j'avais l'impression d'avoir un boulet attaché au pied sans savoir comment l'enlever. Je me réveillais tous les matins avec la boule au ventre, je pleurais tous les dimanches en me demandant "mais, merde, qu'est-ce que je vais faire?".

C'est vrai que se mettre dans un pareil état pour un forum RPG, c'est bête et idiot. Certains trouvent ça totalement con et je les comprends. Mais ce n'est pas pour le forum ni pour mes personnages que je me mettais dans un état pareil, c'était pour ses membres. Au moment où j'écris ce message, je ne sais pas encore quelle est ma décision. Je pars ? Je reste ? L'un des deux sera définitif et je le sais. Et c'est douloureux.

Hier, quand j'ai appris mon départ, certains l'ont bien pris, ont compris, m'ont épaulé. D'autres ont eu la réaction que j'attendais. Ce n'était pas vraiment à cause du forum que l'on m'en a voulu, c'est à cause de moi qui n'ait pas su dire les choses plus tôt, mettant tout le monde sur le fait accompli. J'ai parfaitement conscience de mon erreur et je l'assumerais jusqu'au bout car ce n'est pas ma première ni ma dernière et que je n'ai pas envie de passer mon temps à rejeter la faute sur les gens en disant que je n'ai rien à voir là-dedans. J'ai parfaitement conscience d'avoir blessé des personnes, ce n'est probablement pas la dernière fois que je le ferais.

Laura : je suis vraiment contente que tu l'ais bien pris, que tu ais compris. Et je sais aussi que ça n'a pas forcément été facile, peut-être même que ça t'as fais de la peine. Et j'en suis désolée, vraiment. On s'est mariées le jour de mon arrivée sur le forum, c'était fictif, c'était un délire à la con mais c'était drôle. C'est toujours drôle, d'ailleurs. Encore plus depuis que je suis VRAIMENT fiancée. C'est à ce moment là que je comprends avoir évolué et ça me fait du bien. Tu participes à ce "bien" et je suis heureuse de pouvoir dire que tu comptes parmi mes amis les plus proches. Vraiment, ça fait du bien. Et je te remercie d'être là, de comprendre et de m'aimer malgré tout.

Jilly : J'ai pas encore eu ta réaction. Je ne l'aurais probablement pas avant un moment, d'ailleurs. Je sais pas trop, je suis un peu comme un coup de vent. Je pourrais dire les mêmes choses que pour Laura, vous êtes au même niveau, au même degré. Je suis contente de te connaître, de vous connaître, de t'avoir et de vous avoir dans ma vie. Si je devais oublier nos heures à délirer sur des choses idiotes, si je devais oublier les minutes que j'ai passé à me plaindre et toi à m'écouter et vice versa, je ne sais pas vraiment quel âge j'aurais en arrêtant finalement de compter. Je t'aime, je vous aime et c'est ça le plus important au final.

Aimy : Tu as probablement été l'une des personnes les plus touchées par mon départ. J'en ai conscience et je suis désolée de ne pas t'en avoir parlé plus tôt, je suis désolée que tu l'ais appris par quelqu'un d'autre que moi. Je sais aussi que c'est la raison principale de votre rancœur, que ce n'est pas vraiment parce que je pars mais plutôt la façon dont je le fais qui pose problème. J'en ai conscience. J'en suis désolée. On a eu des hauts et bas, comme toutes les sœurs. On s'est battues, littéralement. On s'est insultées, parfois gentiment, parfois un peu moins. Mais on s'est aussi soutenues, aimées, appréciées et j'aurais aimé que les choses prennent un tournant moins dramatique ces derniers temps. A vrai dire, ça fait longtemps que j'ai arrêté de compter nos conversations un peu froides et/ou inexistantes. Je sais que c'est de ma faute, que je refusais de parler à qui que ce soit par peur que le sujet Bellum ne soit abordé, ça me faisait peur d'en parler, de m'exprimer là-dessus alors que j'étais tout simplement perdue. J'aurais aimé que tu sois l'une des premières à le savoir, la première avec Amy mais j'avais peur. Je n'étais pas certaine de vos réactions et au final, je me suis bien trompée. Tu es ma soeur, rien ne change, rien ne changera, je t'aime et ce n'est pas ça qui va changer quoi que ce soit. Enfin, je l'espère.

Amy : J'ai beaucoup plus de mal à m'exprimer vis à vis de toi. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Quand on te connaît pas, tu peux paraître comme un peu froide mais toujours enjouée quand il s'agit de parler à quelqu'un. C'est assez contradictoire mais ça plaît assez. On se connaît depuis plus d'un an, depuis mon arrivée ici mais on ne se parle que depuis l'été dernier. Et quel été, c'était formidable. Les films, les m&m's, toutes ces petites choses qui font que. Je sais que tu m'en veux, que tu te sens trahie et que tu penses que je ne comprends pas le pourquoi du comment. Je le comprends parfaitement et je suis désolée de t'avoir blessé, de t'avoir fait te sentir trahie alors que ce n'était pas le cas. J'étais perdue et comme toute personne perdue, je fais des erreurs. Ce n'est pas ma première ni ma dernière et je n'ai pas envie que l'on remette mon amitié en cause à chacune des erreurs que je ferais. Ce n'est pas une question de RP ou de Bellum mais bien une question de confiance. Et tu as ma confiance comme j'espère avoir la tienne. Je sais que je ne te l'ai pas dis souvent, voir peut-être jamais, mais je t'aime. Et ce ne sont pas des mots vides de sens. Quand tu vas mal, je me sens impliquée. Quand tu es triste, je le suis moi aussi. Je m’inquiète, comme tout le monde. J'ai des sentiments, comme tout le monde. J'essaye de te soutenir comme je peux mais je suis moins douée que Floriane pour le faire alors je préfère rester en retrait la plupart du temps, par peur de ne pas trouver les mots justes. Mais ça ne veut pas dire que je ne suis pas là. Je sais et je comprends tout ce que tu as fais pour moi. Je ne t'en serais jamais assez reconnaissante. Et je suis désolée d'avoir agi comme ça, par peur, tout bêtement. Devant les situations de crise, je pleure avant d'agir, je pleure avant de bouger, je m'énerve avant d'essayer de comprendre. Et là, c'est ce que j'ai fais. Et je devais peut-être apprendre à gérer cette partie de moi.

Avant d'arriver sur BP, je n'étais qu'une adolescente un peu perdue. J'allais avoir seize ans et je ne savais pas ce que je faisais là. Et maintenant, je vais avoir dix-huit ans, j'ai grandi, mûri, j'ai trouvé l'amour de ma vie, je suis fiancée avec cette personne, je suis moins impulsive, toujours aussi conne mais je me soigne, j'ai rencontré des personnes formidables qui sont devenues comme des soeurs, qui sont devenues mes meilleures-amies. Est-ce que je regrette être venue sur BP ? Pas du tout. C'était une expérience formidable, admirable, géniale. Est-ce que j'ai envie de rester ? Oui, j'ai envie de rester. Et cette réponse ne sort pas de nul part. Je pensais que partir était la solution mais je ne sais plus vraiment où j'en suis. Je suis désolée d'avoir blessé des personnes, que ce soit par mon départ, par mon manque de discernement ou par mes réactions trop excessives. Je pensais qu'après quelques mois de réflexion, ma solution serait réfléchie. Elle était trop précipitée. Trop idiote pour être vraiment comprise. Si je n'ai cité que quatre personnes, je pense bien entendu aux autres qui ont pu ou vont être attristé, vexé par cette annonce de départ que j'ai pu faire hier soir. Et je m'excuse auprès d'eux aussi. Que ce soit Mathilde, Louise, Manon, Sou... et j'en passe.

Je voudrais aussi m'excuser auprès de Floriane qui n'a pas vécu une soirée ni une nuit facile, qui a du me serrer dans ses bras un nombre incalculable de fois parce que je pleurais comme une idiote, parce que c'est elle qui a subit ma frustration pendant des mois sans rien dire, parce qu'elle m'a soutenu et défendu. Je t'aime, si tu savais à quel point.

Bellum c'est un peu comme un grand bateau. On s'embarque dedans sans trop savoir où on va et au fil des aventures, on s'attache à son équipage. Et je me suis attachée à vous, un peu trop même.

Alors, je reste. Pour combien de temps ? Je ne sais pas. Jusqu'à la fermeture du forum peut-être, qui sait ? Pas moi, en tout cas.
Si vous voulez de moi, bien sur. Je ne sais pas trop quoi dire de plus et je n'ai pas envie de répéter que je suis désolée, ce serait too much. Mais je le pense, sincèrement. Et c'est le principal, je pense.

Merci à vous de m'avoir fait grandir et comprendre que la vie n'est pas toujours facile mais qu'il suffit d'avoir des personnes sur qui compter pour que tout devienne plus simple et moins compliqué.