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Pour ceux qui ont eu le courage de dire "OUI, JE VEUX LIRE". /paf
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Message Pour ceux qui ont eu le courage de dire "OUI, JE VEUX LIRE". /paf
par Invité, Sam 9 Mar - 1:31 (#)
Ceci est le premier jet et il n'y a pas encore la fin. cela doit donc être terminé, mais aussi relu, revu, corrigé et tout et tout. C'est une nouvelle pour un concours lancé par le CROUS, ayant pour date butoire le 13 mars (bientôt, muahaha... /s'étrangle) et pour thème les masques. Je pense que normalement je n'ai pas le droit de la publier sur un forum, donc merci de ne pas la faire sortir de ce lieu fermé qu'est cette section de BP et, je vous en prie, ne piquez pas mon idée è_é bande de gnomes malfaisants (c'est votre genre de voler, avouez. /pan) !
___________

« Qu’est-ce » demandais-je, en prenant entre mes doigts un tube que venait de sortir de l’armoire Esther. Cette dernière me sourit, dévoilant ses dents droites mais un peu trop espacées les unes des autres. Cela lui conférait un sourire particulier qu’on ne pouvait qu’haïr, ou adorer. Je n’avais d’ailleurs pas encore décidé, entre le haïr ou l’adorer et certainement jamais je ne le ferai. L’indécision était un trait dominant de mon caractère, sans que cela soit un fléau. Cela me permettait de toujours me reposer sur autrui, fatalement. De ne jamais prendre de décisions et donc, d’ainsi, échapper à toute responsabilité. Oui : l’indécision était ma liberté. La liberté du non-choix dans un monde prônant la liberté de choix… choisir ce qu’on mange, ce qu’on va voir au cinéma, ce qu’on fera demain. Mais finalement, est-ce qu’on choisit véritablement ce que l’on fait ? Je fus néanmoins ramené de la Lune vers la Terre par la voix de ma compagne, qui trop souvent me faisait office de rappel à la réalité. Combien de fois m’avait-elle dit que je me posais trop de questions sans réponses ?

« Un masque pour la peau » me répondit-elle, sur un ton moqueur. « Tu sais pas lire ? » je tournai le tube entre mes doigts épais, aux ongles courts mais toujours sales. Qu’importe ce que je faisais : même en les rongeant jusqu’au sang, la crasse s’accumulait sur leurs contours, me faisant honte quand je sentais des yeux indiscrets sur mes mains se poser. Alors je fermais les points et ne présentait que le dos de mes grosses mimines, comme aimait les appeler Esther. « De l’argile ? » questionnais-je. Parce que oui : c’était un tube avec dessus marqué « argile » et non pas « masque pour la peau ». J’haussais mes sourcils, la fixant de mes mirettes claires. Il ne m’était pas étranger qu’on puisse utiliser de la terre comme produit de beauté, mais je trouvais que cette méthode ne convenait point à Esther. Esther et sa douce chevelure rousse, Esther et ses ongles décorés de petites coupoles moscovites. Esther toujours si bien maquillée, si bien parfumée, si bien habillée. Ma belle Esther, toujours sur stilettos et qui avait refusé un boulot de vendeuse car trouvait cela indigne d’une demoiselle de son acabit. Elle avait préféré réduire son budget alimentaire mais n’avait pas résisté à ce petit haut en soie blanche, décoré de dentelle brune. Bref. L’imaginer utiliser de la boue pour son beau minois me semblait une chose improbable. Qu’est-ce que ce tube faisait dans ses affaires ! Certainement saisit-elle mon air circonspect, car de suite elle ouvrit un des placards de sa salle de bain et en sortit d’autres produits. « Si cela ne te convient pas j’ai d’autres masques… un à la mangue, un autre à base d’avocat …» Et deux autres tubes atterrirent entre mes doigts. « Oh, aussi un gommage à l’hibiscus et un autre masque au charbon noir. » Du charbon ? Après le limon, la houille ? Un des tubes échappa d’entre mes bras et un sobre « merde » m’échappa. Mes iris gris allèrent du tube par terre à mes mains pleines, puis au visage d’Esther. « Et un masque à base de cellules de méduses, tu as ? » Elle claqua des doigts et se retourna de nouveau vers son armoire. Je sentis les traits de mon visage se tendre sous l’étonnement. « Nan Esther, sérieux ? » La voilà, sourire malicieux et regard pétillant, qui de nouveau me dévisageait – un pot à la main. Puis, devant mon air certainement dubitatif, un rire haut perché lui échappa. « C’est juste une crème hydratante pour le visage. » Je grognai, n’aimant pas spécialement être tourné en ridicule. Alors, pour me réconforter, mon esthéticienne personnelle caressa rapidement, d’un doigt, le contour de ma mâchoire et me débarrassa, un à un, des masques qu’elle entreposa sur une étagère qui déjà croulait sous les produits de beauté. Esther, la reine du Tetris.

« Lave-toi le visage d’abord » m’ordonna-t-elle, me désignant son lavabo. « Uh, heu. Avec quel savon ? » osais-je demander, à la vue de tous les cubes et tubes colorés qui s’entassaient tout autour, comme des animaux autour d’un point d’eau. « Le blanc à points bleu, à ta droite » m’indiqua-t-elle, patiente. Comme toujours. En même temps, Esther avait tout intérêt à se montrer, en ce jour, tolérante ! Voilà une semaine que, chaque jour, mon incandescente me priait de la laisser s’occuper de ma peau. Car, par malheur, trois boutons étaient apparus sur ma tempe droite – ce qui l’obsédait au point que toujours elle se plaçait à ma gauche… Puis, un malheur en entraînant un autre, elle avait découvert mille et un défauts à ma peau. Points noirs, trop sèche ici ou luisante là… Moi qui m’était toujours cru libre de problèmes de peaux, j’en étais venu à complexer tant les reproches et critiques pleuvaient. Je voulus m’essuyer le visage une fois fut-il lavé, mais Esther d’un geste me l’interdit. « Ta peau doit rester humide. Quel masque ? » J’haussais les épaules. « Charbon, cela te va ? » Encore, j’haussais les épaules. « Assieds-toi là. » J’obéis, docile quoiqu’un peu anxieux. Le tabouret qu’elle avait placé là pour l’occasion crissa sous mon poids et une pâte noire fut étalée, de deux doigts, sur ma joue. « C’est froid » osai-je dire, seulement pour avoir pour réponse un « pauvre chou » ironique. Mais, c’était vraiment froid. Est-ce que le masque à l’argile aurait été moins froid ? Experte, Esther couvrit entièrement mon visage. « Ça tire », fis-je remarquer. Je n’eus, cette fois, aucune pique moqueuse en retour. Bien que j’en avais attendu une. Se fatiguait-elle de mes enfantillages ? De plus, j’avais envie de me gratter le nez mais mon esprit me dit que si j’osais frotter mon museau, une lionne rapidement m’égorgerait pour avoir défait son si beau travail. « Et on attend dix minutes, à présent. » Je tirais la langue. Six-cent secondes à tenir ! « Mon nez me gratte ! » « Ben t’attendras dix minutes avant de te le gratter ! » Je lui offris mon regard le plus larmoyant, mais Esther ne se laissa pas amadouer et le montra d’un petit coup dans mon tibia gauche. « Supporte, faible homme. Sois aussi brave qu’une femme – tout du moins, tente ! » Cela me fit hausser un sourcil. Je n’aimais pas vraiment qu’on s’attaque à ma virilité déjà mise à mal par ma petite taille, mon menton imberbe et mes muscles secs. De plus, mon nez me grattait vraiment. Et je n’étais pas connu pour ma patience, moi… encore moins quand on me cherchait ainsi, par de petites piques taquines. C’était certainement pour cela que notre couple fonctionnait mal, selon le canon du couple classique moderne (entente parfaite et beaucoup de sexe, d’après Elle et Marie-Claire). Esther était mesquine et moi, irascible. « Je suis faible ! » déclarai-je, en frottant fièrement mon nez. « Z ! » hurla-t-elle, préférant toujours mon initiale à mon prénom serbe, trop compliqué à son goût. Son pied claqua contre le sol. « Oh c’est bon ! Remets-en un peu sur mon pif puis voilà. Mais sérieux, ça grattait fort. » « Non mais tu crois que je vais t’en remettre comme ça ? Tu sais combien ça coûte ? » Sa voix était montée d’un cran et d’une octave. « Bah tant pis » dis-je nonchalamment. Etait-ce vraiment important que tout mon visage soit recouvert de cette matière sombre, froide et flasque, qui tirait sur chaque parcelle de ma peau ? Je me demandais si je ne faisais pas une réaction allergique, tiens. « Non mais t’es chiant, quoi » reprit, d’une voix geignarde, Esther alors qu’elle se pencha vers moi pour tenter de ses doigts de recouvrir mon nez en prenant un peu de masque au charbon d’ailleurs sur mon faciès. « T’es vraiment pas sympa… » « Mais je t’aime ! » Répondis-je en gloussant, comme si cela rendait le fait d’être un monstre difficile plus sympathique. « Tu mérites de brûler en enfer. » Ah, si seulement je croyais aux enfers, peut-être que cette menace me ferait quelque peu trembler ! Content de mon méfait, je frottais mes mains de malandrin. « Je t’emmènerai avec moi ! » et je forçais un rire diabolique à sortir de ma gorge. Cela ne fit que tendre un peu plus l’atmosphère – je ne montrais aucun remord face à mon crime et prenais ma punition à la légère. Et Esther n’aimait point cela ! Sans un mot elle sortit, me laissant seul en compagnie de tous ces masques étranges et inconnus. Certainement qu’à peine deux minutes passèrent, mais cela me sembla être une heure. Je n’osais pas rappeler celle qui faisait se tordre mes tripes avec ses mots doux comme des plats épicés.

Je commençais à m’ennuyer et, comme à mon habitude, je me mis à gratter les cals sur mes mains. Futile espoir de les rendre plus présentables… plus douces, plus agréables. C’est là que j’eux l’idée de prendre un des masques gommant qui était resté en plan. J’en enlevai le bouchon et pressais fort le tube en plastique moi. C’était cela, l’odeur de l’hibiscus ? Je reniflais l’espèce de pâte granuleuse qui reposait dans ma paume et ne trouvais aucune différence avec l’odeur du masque à la vanille qu’utilisait Ester, et que j’aimais tant. Publicité mensongère, manque d’éducation olfactive de ma part ? Je n’avais jamais été très sensuel. Je préférais le kebab au homard et les vêtements en coton à ceux en mousseline – si fragiles ! Mes choix étaient plus pratiques et le plaisir de mes sens relayé au troisième plan – le second étant le prix.

C’était plus étrange encore que le masque au charbon. Cela grattait ma peau, je le sentais. Je me penchais pour lire ce qu’il y avait marqué au dos du tube, ayant complètement oublié de faire attention aux conseils d’utilisation. Et cela commençait bien… soin pour le visage, utiliser sur peau légèrement humide. Laissez agir quelques minutes, puis rincez à l’eau tiède… je tirais la langue. Ce masque piquait… le froid avait ouvert de multiples plaies sur les hauteurs de mes phalanges, ma peau ayant tendance à se crevasser. C’était aussi désagréable que le nez qui gratte ou la peau qui tire – oh oui, je voulais en finir vite. Mais la pensée de décevoir ma compagne me faisait peur et me forçait à me tenir à carreaux… Peut-être aurais-je dû lui demander avant d’utiliser son masque gommant et réparateur (c’était écrit en tout petit, je venais de le remarquer) à l’hibiscus. Je me demandais aussi s’il existait véritablement une différence, entre la peau des joues et celle des paumes… « Esther ! » appelais-je alors, perdu dans mes hautes considérations. « Encore trois minutes » me lança-t-elle, depuis la cuisine. Cela me fit penser à quelque chose, tiens. « J’ai faim » me plaignis-je encore. « Il n’est même pas dix-sept heures » s’offusqua-t-elle, oubliant que malgré mes vingt-six ans je prenais encore un goûter – véritable gamin. Finalement ses pas revinrent vers moi et je me surpris à cacher mes pattes derrière mon dos – le masque colla un peu à mon t-shirt. Qu’il était salissant de prendre soin de soi ! « Qu‘est-ce que tu as foutu » me lança ma moitié, certainement lisant sur mon visage mes remords. « Rien » déclarai-je avant de penser. « Je… Je j’ai-je. » Mon éloquence m’étonnait toujours. Puis, préférant agir que discourir, je tendis vaillamment mes mains sous le nez d’Esther, dont les traits se figèrent. Ses mains se crispèrent, ses yeux se fermèrent le temps d’une puissante inspiration et une brève expiration. « Je me demande souvent ce que je vais faire de toi, Z. » Je souris timidement. « Oh, tant que tu ne te demandes pas ce que tu fais avec moi ! » je jouais sur les mots et Esther mit un temps à comprendre, puis son visage se radoucit. C’est que moi je me demandais souvent pourquoi nous continuions à nous voir. Sans pouvoir trouver la moindre réponse. Et elle me sourit. Tristement. Je baissais les yeux.
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Message Re: Pour ceux qui ont eu le courage de dire "OUI, JE VEUX LIRE". /paf
par Guest, Sam 9 Mar - 9:32 (#)
C'est trop long /BAM/

Bon, je m'y mets o/ Vu que c'est un premier jet, je passe les remarques de style

Spoiler:

J'ai tout lu même si je n'ai commenté que le début ;)

Bon, je sais que ce n'est pas fini, alors j'attends la suite avant de te faire d'autres remarques ;)
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Message Re: Pour ceux qui ont eu le courage de dire "OUI, JE VEUX LIRE". /paf
par Invité, Sam 16 Mar - 11:05 (#)
J'aime beaucoup ! J'ai hate de lire la fin :)
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Message Re: Pour ceux qui ont eu le courage de dire "OUI, JE VEUX LIRE". /paf
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