Plum était un peu boudeur aujourd’hui. Il avait essayé de convaincre ses amis de partir crapahuter dans le château avec lui cette nuit, mais ni Maura ni Arzhur n’avait accepté, indiquant qu’il était préférable qu’il dorme un peu.
Il ne voyait pas pourquoi ils lui disaient ça tous les deux. Lui n’était pas fatigué, pas fatigué du tout. Hors à quoi servait de dormir si on n’était pas fatigué ?
«
A rien. »
_ «
Exactement ! » , s’exclama à voix haute le jeune Serdaigle, ravi de trouver en son patronus un allié face à l’adversité que représentaient ses deux amis.
«
Dormir quand on est pas fatigué, c’est juste une inutile perte de temps. On pourrait faire tellement de chose au lieu de ça, franchement ! »
«
Comme aller observer la vie nocturne des Hiboux de Poudlard ? »
La voix de sa fouine était clairement excitée et le sorcier lui renvoya un sourire brillant.
«
Tout à fait. Je suis content que Jude ai accepté de venir avec nous. J’aurai put y allait seul mai… »
«
Certainement pas ! » Cette fois la fouine avait vivement sauté devant le Bleu et Bronze, le faisant brusquement sursauter et éparpillant les documents qu’il avait étalés devant lui. Plum réussit à les rattraper avant qu’ils ne tombent dans le vide, se faisant lui-même tanguer dangereusement sans qu’il n’y prête réellement attention. «
Je suis d’accord pour les ballades nocturnes, mais tu sais que je refuse que tu le fasses seul. »
Quand elle vit que son sorcier ouvrait la bouche pour protester, elle enchaina
«
Et se balader avec moi compte comme si tu te baladais tout seul ! »
La mâchoire claqua et il afficha une moue boudeuse. Repoussant sèchement la petite fouine sur le côté, il commença à réunir les parchemins en un tas qu’il rangea soigneusement dans une pochette qu’il glissa à son tour dans son sac. Puis il se leva du créneau sur lequel il était assis auparavant avec les jambes pendant dans le vide, surplombant le magnifique Parc de Poudlard. Debout bien droit sur la pierre glissante il toisa son patronus avec un air sévère.
«
Puisque c’est comme ça, je ne partagerai pas avec toi ce que j’ai découvert par rapport aux taux de fréquentation de Poudlard ces dernières années ! » Il désigna du doigt le sac dans lequel il venait tout juste de ranger les informations qu’il avait trouvé en fouillant un peu dans les dossiers dissimulés dans la bibliothèque de Poudlard. Ils retraçaient le passage de tous les élèves qui avaient, un jour, foulé le sol de l’école. Les registres n’étaient en soi pas secret mais tellement bien caché que la majorité des étudiants ne connaissaient pas leur existence. Majorité qui n’incluait évidement pas le jeune Warshawski qui avait fait de la bibliothèque sa seconde maison. Quand il était tombé sur les dossiers poussiéreux, il n’avait pas résisté à l’envie de faire un petit listing indiquant quelles étaient les familles qui avait le plus envoyé d’élèves dans l’école de magie.
L’intérêt de la chose n’apparaissait pas forcément à la majorité des gens, mais pour Plum c’était très clair : En connaissant le nombre d’enfants magique par famille, et en le comparant aux registres des naissances qu’il pourrait, il en était sur, demander à son père, il pourrait ainsi déduire, avec une marge d’erreur plus ou moins grande, le taux de Cracmolle et ainsi voir quelles étaient les familles chez qui la magie se détériorait et donc chez qui il y avait le plus de consanguinité. En effet l’une des théories les plus discutées actuellement dans les hautes sphères de monde magique était la relation entre consanguinité / Perte de la magie chez les sorciers de la nouvelle génération.
Doyle poussa un couinement agacé et s’élança vers son sorcier dans le but évident de lui sauter dessus. Plum réagit en se laissant tomber en bas du créneau sur le sol lisse de la plus haute tour du château, esquivant ainsi la boule de poil qui passa par-dessus bord.
Le jeune sorcier fut alors envahit par une sensation… De joie. Oui de joie pur, et l’adrénaline gonfla ses veines alors qu’il se jetait contre le mur, se dressant sur la pointe des pieds afin d’apercevoir son Patronus. Il ne vit rien au début, puis en plissant les yeux il aperçut la forme de brume argenté que la fouine avait dut prendre durant sa chute avant qu’elle n’est dépassé les 4 mètres obligatoire. La seconde d’après il se reçut le mustélidé contre son torse et il le serra contre lui en riant.
_ «
Ca va tu t’es bien amusé ? »
«
C’était troooop génial ! Voler comme ça, même brièvement sans rien d’autre que le poids de son corps… Génial ! » L’excitation du petit animal se répercuta sur le jeune homme et il éclata de rire en lançant un regard d’envie vers le vide. Il aimerait bien essayer lui aussi. Mais Arzhur lui avait dit que ce genre d’expérience ne se tentait certainement pas seul. Plum ne voyait pas pourquoi, mais il avait promis alors…
Secouant la tête, il relâcha son patronus qui atterrit en douceur à ses côtés et récupéra son sac avant de se précipiter joyeusement vers les escaliers qui le ramènerait vers la salle commune de sa maison. Il était relativement tard, il avait déjà du dépasser l’heure du diner… Mais il avait mangé à midi, donc ça devrait aller de toutes façon. Trottinant, il donna la réponse à l’énigme que lui posa le tableau sans vraiment y réfléchir et rentra dans la pièce. Il se dirigea immédiatement vers son dortoir pour allez déposer ses affaires et se changer.
Quand il retourna dans la salle commune, le peu d’élève qui s’y trouvaient quand il y était rentré étaient partit se coucher. Il s’installa tranquillement sur le canapé, et attendit à son tour, fermant les yeux et laissant son esprit courir en liberté, classant et triant tout ce qu’il avait accumulé dans la journée. Il sentit son patronus se blottir contre lui, se laissant aller lui aussi et il sourit, apaisé. Cela ne durerait pas, mais de temps en temps un moment de calme où son cerveau se reposait un peu ça faisait toujours du bien.
Il ne sut pas combien de temps il s’était passé quand une voix franchit soudainement ses oreilles tandis que des mains fraiches se posaient sur son visage.
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Devine qui c'est ?Un grand sourire lui étira les lèvres et il se leva brusquement se dégageant des mains fines et ouvrant les yeux en même temps. Il se retourna et se retrouva face à face avec la rousse chevelure de Jude Fallangel, 5 ième année, sourire joyeux aux lèvres.
Il lui attrapa le bras et fonça avec elle vers l’extérieur. Ca y est, le moment de calme était passé, l’hyperactivité dont il avait l’habitude, tant au niveau physique qu’au niveau mental, l’envahit à nouveau. Ils traversèrent le château à toute allure, volant presque dans les escaliers, ne prenant aucune pause. Plum savait parfaitement où il voulait aller, pas la peine de perdre du temps en bavardages inutiles.
Ils atteignirent le pont suspendu dans un temps qui aurait certainement mérité sa place dans les livres de records quand il sentit le bras de la jeune fille lui échapper.
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Plum stop ! Attend... !Surpris, il se retourna et observa la jeune Aiglonne, appuyé contre la rambarde, essoufflée et essayant visiblement de retrouver une respiration correct. Tout de même, il n’avait pas été aussi vite que ça… Si ?
«
Plum, tu es toi-même à bout de souffle tu sais. »
Il posa des yeux surpris sur la fouine qui, pour les suivre avait pris sa forme brumeuse. Il posa une main sur son torse, et écouta plus attentivement son corps. Ha oui. Sa respiration était légèrement sifflante et son cœur battait à tout rompre. Trop concentré sur son objectif, il n’y avait pas prêté attention. Il comprenait mieux l’état de sa jeune amie alors. Comme il pensait ça, un éclat de rire sonore retentit autour de lui et il en apprécia l’écho avec un sourire ravit. Retournant son attention vers la jeune fille il croisa ses yeux pétillant tandis qu’elle prenait là parole.
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Qu'est-ce que tu cours vite !! J'ai eu une de ces peurs, j'ai cru qu'on allait réveiller tout le château !Où est-ce qu'on va comme ça ?_ «
A la volière ! » Il avait déclaré ça sur le ton de l’évidence, les yeux brillants d’excitation. «
Sais tu le nombre d’espèce d’hiboux différents qui vivent sur le territoire de Poudlard ? »
Il se retourna vers le parc et écarta les bras, la voix exaltée. Du regard il engloba l’immensité du domaine qui s’étendait devant eux, caché par la brume. Et sans attendre, ou sans entendre, de réponse il reprit.
_ «
Sur le nombre d’hectare relativement réduit de Poudlard se trouve plus d’espèces de hiboux qu’il ne sera possible d’en trouver dans un même endroit, autre part dans le monde. Tu imagine ? » Il se retourna à nouveau vers elle et se rapprocha, s’abaissant pour que leur visage soient face à face et, avec une voix enfantine, il reprit. «
Alors ? Volière, ou pas Volière ? »
Sa fouine s’était perchée sur son épaule et regardait la jeune fille avec les mêmes yeux suppliants que son sorcier.
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