Nom:Lovecraft, une famille originaire du Pays de Galles, dont les diverses branches se sont éparpillées de par le monde, certaines allant jusqu'à s'installer aux Etats-Unis. Prénom: Son premier prénom, Mordred, est issu de la légende Arthurienne et sa signification demeure encore aujourd'hui incertaine. C'était sans doute là une manière pour ses parents de lui rappeler ses racines galloises. Son second prénom est un prénom composé. La première partie, Alexius, d'origine grecque, signifie 'celui qui domine les flots' ; et la seconde, Eirian, signifie éclatant en gallois. Malgré la longueur de ce prénom – il est d'ailleurs bien content que ce ne soit que le deuxième, car c'est diablement long à écrire – il le trouve plein de poésie et en est au final assez fier. Il en possède également un troisième, Ambrose, qui est tout simplement le prénom de son grand-père, mais celui-là ne lui sert pas vraiment dans la vie de tous les jours. Âge et Date de Naissance: Mordred est né le vingt-deux mars 1964 et est donc âgé de seize ans. Un chiffre qu'il aimerait mieux oublier, redoutant le passage à la majorité, bien loin de voir cela comme quelque chose de positif. Nature du sang: À l'origine, les Lovecraft étaient une famille au sang pur, mais elle ne l'est plus depuis quelques siècles déjà. Il n'y a cependant pas de moldus à proprement parler dans la famille, seulement des mariages avec des sorciers et sorcières eux-même sang-mêlés. Ils ont beau être relativement ouverts d'esprit quant à la question du sang, les Lovecraft ont tout de même certains standards qu'il s'efforcent de respecter. Situation familiale: Mordred possède une sœur jumelle, Thalia, avec laquelle il s'entend merveilleusement bien. C'est une relation fusionnelle qui les unit, et ce depuis qu'ils ont vu le jour, malgré leurs caractères relativement différents. Quand on croise l'un des deux, on peut être certain que l'autre n'est jamais très loin. Mordred serait perdu sans elle et y est très attaché. Il a également de bons rapports avec sa mère, qui se montre très protectrice et attentionnée à son égard. En revanche, c'est avec son père que les choses se gâtent. Ce dernier n'a jamais été très présent pour ses deux enfants à cause de son métier, et c'est une absence que Mordred a plus ou moins mal vécue en grandissant. Sans compter que ce père en question n'apprécie pas le caractère enfantin de son fils et le manque de compréhension et de communication entre les deux se fait bien sentir. Patronus: Une loutre de rivière du nom de Cyrus, élégante, distinguée et très snob, qui peut également prendre l'apparence d'un chien husky, nettement plus joueur et maladroit. Miroir du Rised: S'il avait l'occasion de se trouver en face de ce miroir si particulier, Mordred se verrait lui-même flottant dans l'espace, au milieu de galaxies lointaines et inconnues, parmi des nuages interstellaires aux couleurs iridescentes. C'est quelque chose qu'il se voit souvent faire en rêve. Composition de la baguette magique: Elle mesure exactement 28,7 centimètres et est en bois de poirier, un bois aux jolies teintes dorées connu pour choisir des sorciers au caractère bienveillant et généreux. Plutôt souple, elle s'accorde parfaitement à son propriétaire, dont la gentillesse n'a d'égal que la naïveté. Elle contient en son cœur un crin de licorne. Epouvantard: Son épouvantard prend la forme d'un ciel nocturne où s'éteignent les étoiles, une à une, jusqu'à ne laisser qu'un vide noir et froid. La plus grande peur de Mordred est de voir ses rêves et ses espoirs s'éteindre, eux aussi, et de laisser le vide et l'obscurité l'envahir. Amortentia: Une odeur de parchemin neuf et d'allumettes craquées, à laquelle se mélange le parfum doux et sucré du chocolat, des agrumes et du thé aux fruits rouges. Etudes Suivies: Mordred est actuellement en sixième année du cursus primaire, avec en option les cours de soin aux créatures magiques et d'étude des moldus. Il compte par la suite s'orienter dans le cursus d'enseignement magique, plus précisément dans le sous-cursus de recherches. Son plus grand rêve serait de devenir astronome. Animal de compagnie: Mordred a toujours adoré les animaux et partage actuellement sa vie avec pas moins de quatre chats qui portent respectivement les doux noms de Isis, Sirius, Azha et Hyperion, ce dernier étant le seul qu'il a ramené à Poudlard. C'est un matou très câlin et amical qui suit son maître partout dès qu'il met les pieds dans sa salle commune et passe son temps à jouer et à mettre le bazar dans le dortoir de ce dernier.
Caractère
Décrire Mordred n'est pas chose aisée, pour la simple raison que son mode de pensée diffère un peu de la majorité des gens et qu'il a lui-même du mal à se comprendre. Si on devait le décrire en un mot, ce serait O.V.N.I. Il a beau avoir l'apparence d'un humain tout à fait banal, parfois on se demanderait presque s'il ne vient pas d'une autre planète tant il a du mal à comprendre le monde dans lequel il vit ainsi que les gens qui l'entourent. Leurs paroles, leurs réactions et leur vision du monde sont pour lui un mystère insondable. C'est sans doute la raison pour laquelle il a manifesté très jeune un vif intérêt pour l'espace, les étoiles, les galaxies lointaines... En bref, tout sauf ce qui se passe sur Terre. À vrai dire, moins il est au courant de ce que font les humains, mieux il se porte. Ça a toujours été un grand rêveur, voire un utopiste. Enfant déjà, il se glissait souvent jusqu'au toit de sa maison, la nuit, et allait observer l'immensité du ciel étoilé. Aujourd'hui encore, lorsque son regard se perd parmi les astres, il a cet air un peu triste et perdu, comme les gens qui sont loin de chez eux. Non, la planète Terre n'est définitivement pas son chez-lui. Lui, il rêve d'un monde loin d'ici, dans lequel il se sentirait enfin à sa place. Son incompréhension des autres et sa perplexité face aux relations humaines le conduisent à toujours rester un peu à l'écart des gens, c'est un timide. Il a toujours peur de déranger, ou pire, d'être rejeté car il ne pense pas comme tout le monde. Sans compter qu'il est extrêmement maladroit, ce qui ne manque pas d'énerver les gens. Certains trouvent cela mignon, mais la plupart le trouvent juste stupide. Pourtant il est loin de l'être. Certes, il est gaffeur – surtout quand il est gêné, en fait – mais ça ne l'empêche pas d'être quelqu'un de relativement intelligent, voire brillant. Après tout, il s'arrange toujours pour avoir au minimum EE à tous ses contrôles, ce n'est quand même pas rien. C'est un élève studieux, il n'est pas rare de le trouver à la bibliothèque. Il peut passer des heures plongés dans les livres, lorsque quelque chose l'intéresse, ou tout simplement pour satisfaire sa curiosité sans bornes. Il est très vif et a l'air tout de suite beaucoup plus épanoui lorsque la conversation touche à un sujet qu'il aime et n'a alors plus rien du jeune homme timide et empoté qu'il semblait être avant. La plus grande qualité de Mordred est sa profonde gentillesse, une qualité qui se perd de plus en plus de nos jours. Il a d'ailleurs beaucoup de mal à comprendre pourquoi tout le monde n'est pas comme ça, la vie serait tellement plus simple si les gens arrêtaient de se faire la guerre pour tout et n'importe quoi – surtout n'importe quoi. Il a encore l'espoir qu'un jour les choses changeront... Il est un peu naïf sur les bords. Il a toujours ce petit côté optimiste que la vie et ses aléas n'ont pas encore réussi à lui arracher, il est toujours le premier à aller remonter le moral à ses amis, bien avant de se soucier de son propre bonheur. La générosité compte également parmi ses qualités, il a le cœur sur la main et il a du mal à dire non, ce qui ne lui apporte pas que des avantages car certaines personnes ne se gênent pas pour en profiter. À sa naïveté s'ajoute aussi le fait qu'il est très influençable, il n’est donc pas très compliqué de le manipuler, quand on le veut vraiment. C'est souvent comme cela qu'il se retrouve embarqué dans des bêtises plus grosses que lui, tout simplement parce qu'il ne sait pas dire non. Doté d'une énergie débordante et d'un enthousiasme quasiment constant, il est considéré par son entourage comme un véritable rayon de soleil ; même si cela a tendance à agacer, voire effrayer les gens qui n'y sont pas habitués. Comme son apparente bonne humeur semble lui coller à la peau, peu de gens se posent la question de savoir s'il va véritablement bien ou non et présument que son sourire est aussi sincère qu'il y paraît. Ce n'est pourtant pas toujours le cas. Même si la plupart du temps Mordred est effectivement un joyeux luron, c'est aussi un angoissé notoire. Le nombre incalculable de questions qui lui traversent l'esprit à chaque minute qui passe et le laissent bien souvent éveillé jusqu'à des heures improbables sont sans doute l'une des raisons principales de son manque flagrant d'attention. Il est incroyablement tête en l'air, si bien qu'il faut souvent lui rappeler de faire les choses, même si elles paraissent simples et évidentes, car il a tendance à tout oublier. Il a également du mal à se concentrer longuement, que ce soit sur une conversation, un livre, ou bien sur ses cours, ce qui ne l'aide pas beaucoup étant donné la masse de travail qu'il a. Depuis quelques mois, il fait tout pour éviter de penser au fait qu'il va bientôt avoir dix-sept ans et être majeur, ce qui signifie devoir mettre un pied dans le monde des adultes. Et cela le terrifie au plus haut point. Les changements, même minimes, ont souvent tendance à le perturber, il est trop attaché à son quotidien pour s'en défaire. Et en parallèle, c'est un vrai casse-cou, aussi paradoxal que cela puisse être. C'est un véritable champion pour se fourrer dans des situations totalement farfelues et il n'a que très peu conscience que ses actes peuvent avoir des conséquences, aussi bien sur lui que sur son entourage. Mais on ne peut pas vraiment lui en vouloir pour ça, c'est encore un petit garçon dans sa tête, il n'a pas la maturité nécessaire pour se rendre compte de ce genre de choses. Cependant, il a beau avoir un caractère enfantin, il n'en demeure pas moins ouvert d'esprit. Cela ne lui viendrait jamais à l'idée de rejeter quelqu'un pour quelque motif que ce soit, étant lui-même passablement déjanté. Sa vision du monde et des autres fait qu'il aborde en général l'inconnu d'un regard curieux et dénué de préjugés. Il a souvent tendance à se remettre en question, car il sent bien qu'il ne correspond pas à ce que ses parents attendent de lui et encore moins à ce que la place de sa famille dans la société exige de lui. Il n'est pas très doué en relations humaines, mais on peut au moins lui reconnaître qu'il est très loyal. Il n'est pas du genre à laisser tomber ses amis, ni quoi que ce soit d'autre d'ailleurs, il est incroyablement têtu et ne se décourage pas facilement. En résumé, Mordred est un paradoxe ambulant, aussi attachant qu'exaspérant, une vraie pile électrique. Peu importe qui vous êtes, soyez sûr d'une chose, s'il fait un jour partie de votre vie de près ou de loin, vous n'êtes pas près de l'oublier.
a little something from you.
La jeune sorcier posa les yeux sur l'ancienne pendule qui trônait au dessus de la porte de la salle de bain. Une heure trente-six du matin. Il n'avait toujours pas sommeil. Par dépit, il s'était dit qu'un bon bain chaud serait suffisant pour lui donner envie de dormir, mais force était de constater qu'il s'était trompé. Cela faisait déjà une heure qu'il était dans l'eau, et cette dernière commençait d'ailleurs à refroidir. Il restait donc immobile, à grelotter dans la quasi obscurité de la salle de bain, avec pour toute lumière la maigre flamme d'une paire de bougies posées près de lui. Pour une raison qui lui était inconnue, il n'arrivait pas à se résoudre à sortir et à aller se coucher. Durant toute la soirée, il lui avait semblé apercevoir, flottant près de lui, des bribes de brouillard bleuté. Il n'avait pas compris de quoi il s'agissait, bien loin d'être au courant que le Ministère venait de magistralement rater un sortilège d'une importance capitale, et cela l'avait effrayé. Tout d'abord, il avait cru à un fantôme, mais les fantômes de Poudlard ne ressemblaient pas à ça. Cela ne ressemblait à rien qu'il connaissait. Le jeune garçon laissa échapper un baillement, puis ferma un instant les yeux et vint appuyer sa tête sur ses genoux, qu'il gardait serrés contre lui. Le silence était pesant, uniquement troublé par le léger clapotis du robinet de la baignoire qui gouttait. Ploc, ploc, ploc... PLOUF. Mordred se prit une gerbe d'eau en pleine figure et rouvrit aussitôt les yeux. Devant lui flottait un petit animal au pelage chocolat, qui le regardait fixement. Totalement pris de court, le garçon poussa un hurlement terrifié. « AAAAAAAH ! » Il tenta tant bien que mal de se redresser, mais au lieu de ça, glissa de tout son long dans la baignoire. « MAMAAAAN ! » Ajouta-t-il, comme si cela allait miraculeusement le sortir d'affaire. « Mais enfin ! Cessez donc de vous agiter de la sorte ! » Piailla une voix, l'air parfaitement offusqué. Mordred se figea sur place et regarda autour de lui, l'air hagard. D'où venait cet ordre ? Qui avait parlé ? Ses yeux tombèrent à nouveau sur l'animal poilu qui nageait toujours devant lui. « Oui oui, c'est moi qui viens de parler, ne prenez pas cet air halluciné. Et puis fermez la bouche, les mouches vont rentrer ! » Mordred s'exécuta, mais bien loin de s'apaiser devant ce début d'explication, il n'en fut que plus troublé encore. La voix n'émanait pourtant pas de ce.. De Cette... Chose. Elle venait de sa propre tête. C'était incompréhensible. « Vous êtes un ragondin ? » Se hasarda le jeune homme. « Oh ! Comment osez-vous ?! Je suis une loutre, petit freluquet ! » S'indigna la loutre en faisant clapoter l'eau autour d'elle. « Je m'appelle Cyrus. » Ajouta-t-il alors, d'une voix plus douce. « Et je suis votre patronus. »« Ça rime, c'est rigolo ! »« Silence, impertinent ! Et maintenant sortez de cette baignoire, avant d'attraper une grippe carabinée ! »
Pour quelqu'un comme Mordred qui vit avec beaucoup de difficulté chaque changement, même infime, apporté à sa vie et à son train-train quotidien, l'apparition de son patronus a été un événement que l'on pourrait qualifier de traumatisant. Légèrement. Il faut ajouter à cela que Cyrus n'est pas d'un caractère toujours facile à vivre, du moins sous sa forme de loutre. Pourtant on pourrait croire que les loutres c'est mignon, mais non. Snob et maniéré, il est plus fatiguant qu'autre chose. Mordred a découvert plus tard que lorsqu'il revêt les traits d'un husky, il se montre beaucoup plus amical et gaffeur, tout comme son sorcier. Ils ne sont pas si mal assortis, au final, et ni l'un ni l'autre ne regrettent cette apparition.
Tell me who you really are.
ϟ pseudo et âge: Mister Hyde / Aël ϟ Où as-tu trouvé le forum? Dans un kinder surprise :teubé: ϟ Personnage: Inventé. ϟ As-tu un autre compte sur BP? Un Serdy timide et cute et un allemand un peu barge fan de collants. ϟ Présence: J'habite ici, en fait. ϟ Une remarque? Yé vous aime
Dernière édition par Mordred A-E. Lovecraft le Mer 17 Déc - 23:09, édité 5 fois
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Re: mordred (✧) all the world is made of faith, and trust, and pixie dust.
Aujourd'hui, je viens d'avoir dix ans. Thalia aussi, mais elle, ça lui est égal. Je crois même que ça lui fait plaisir. Je ne comprends pas comment elle fait. Moi, je me suis enfui de la salle à manger, je n'ai pas voulu manger le gâteau ni même ouvrir mes cadeaux. J'ai couru le plus vite possible, loin de tous ces gens et de leurs phrases débiles. « Dix ans déjà, c'est vieux ! », « T'es un grand, maintenant ! » … C'est même pas vrai d'abord, je suis pas vieux ! C'est qu'un stupide chiffre de toute façon. Je me suis réfugié derrière la première porte ouverte que j'ai trouvée, dans cette grande maison toute sombre, pour y pleurer toutes les larmes de mon corps. Je ne la connais pas bien, c'est celle de Grand-Père, on n'y vient pas souvent. Je crois que je me trouve dans son bureau, parce qu'il y a pleins de livres partout, à moins que ce ne soit la bibliothèque. Recroquevillé sous une table, j'essuie mes yeux humides du coin de ma manche. Je suis incapable de rester là-dessous sans bouger, alors pour me consoler, je me balade devant les rayons remplis de livres aux couvertures brillantes. L'air embaume le vieux papier et le cuir, et j'inspire lentement, un léger sourire aux lèvres. Mais je n'en reconnais aucun que j'ai déjà lu, et ils ont tous l'air très compliqués, et puis Grand-Père ne me laisserait sûrement pas y toucher, alors je m'en désintéresse assez vite. Je me tourne à nouveau vers la table sous laquelle j'étais assis quelques minutes plus tôt et m’assois sur le fauteuil qui lui fait face. Il y a pleins d'instruments bizarres posés en vrac, et des cahiers couverts de calculs et de signes étranges. Je n'y comprends rien. Il y a aussi un énorme télescope dirigé vers la fenêtre. Je viens coller mon œil contre l'objectif, mais je ne vois rien d'autre que le gris opaque des nuages qui couvrent le ciel. Évidemment, on est en plein jour... « Mordred ? » La voix grave de mon Grand-Père m'arrache un sursaut, et je bondis brusquement du fauteuil. « Qu'est-ce que tu fais assis à mon bureau ? » Je baisse les yeux avec embarras, tandis qu'il s'approche de moi. Mais sa mine sévère se mue sans tarder en un sourire amusé, et il vient passer une main dans mes cheveux bruns. « C'est le télescope qui t'intéresse ? » Je hoche la tête en silence, sans quitter des yeux la pointe de mes chaussures. « Regarde-moi Mordred. Tu aurais pu me demander, tu sais. » Il sourit à nouveau. « Mais ce n'est pas la bonne heure pour observer les étoiles, il n'est que seize heures... En revanche, je peux te donner quelque chose, en attendant... » Je l'observe se pencher sur son bureau et fouiller dans les tiroirs avec application. Il finit par en sortir un papier tout noir couvert de points et de traits. « Qu'est-ce que c'est, Grand-Père ? » Je l'entends se mettre à rire, mais je ne détache pas mes yeux du papier, trop fasciné par ces signes et leurs mystères. Je veux comprendre. « C'est une carte du ciel. C'est très utile lorsque l'on observe les étoiles. Ça sert à repérer les constellations et leur emplacement. Je t'apprendrai, si tu veux. » Dit-il en s'accroupissant près de moi. Je lève enfin les yeux vers mon grand-père, et mon sourire s'élargit. « C'est le plus beau cadeau du monde ! Merci ! » Et sans crier gare, je me rue hors du bureau et cours vers le salon pour aller montrer mon cadeau à Thalia.
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19 SEPTEMBRE 1978
Cher journal,
Aujourd'hui je suis allé chez la psychomage après les cours, comme tous les vendredi soir, mais cette fois-ci c'était pas comme d'habitude. Il y avait ma mère. Ça m'a surpris parce que d'habitude elle vient jamais, mais apparemment la psychomage avait quelque chose d'important à lui dire. Du coup elles m'ont laissé poireauter pendant au moins trente minutes dans la salle d'attente, et j'en ai profité pour jouer avec les petits qui attendaient leur rendez-vous avec le pédopsychiatre, dans le cabinet d'à côté. Et c'était cool parce que d'habitude j'ai pas vraiment le droit de faire ça. Ils devaient pas avoir plus de dix ou onze ans. Il y en a même un qui m'a demandé si moi aussi j'attendais ma lettre d'admission à Poudlard... Je sais que je ne fais pas mon âge, on me le dit souvent, mais à ce point ?... Quoiqu'il en soit ça m'a fait rire, et un peu plaisir aussi. À cet âge, ils disent tous qu'ils ont hâte d'être grands, mais ils ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont. Moi qui ai déjà quatorze ans, si je pouvais faire en sorte d'avoir à nouveau leur âge et d'y rester, je le ferais sans la moindre hésitation. Vieillir, ça n'apporte que des problèmes... Et de la barbe. Bref, pour en revenir à la psy, elle a fini par me faire rentrer dans son cabinet. Maman avait l'air bouleversée et les yeux rouges, comme quand elle épluche des oignons. Mais y avait pas d'oignons chez la psy, alors j'imagine qu'elle a du lui dire quelque chose de vraiment pas marrant. Elle a fini par m'expliquer... Apparemment, je vais pas aussi bien qu'elle le pensait. Il paraît que mon TDAH empire de plus en plus. On m'a déjà prescrit des potions anxiola.. Anxyoti... Je sais pas comment ça s'écrit. Bref, des potions contre l'angoisse, il y a deux mois de ça, mais ça n'a strictement rien changé. Vers la fin du rendez-vous, j'ai entendu la psychomage parler d'Alzheimer, et ma mère s'est remise à pleurer. J'espère que c'est pas ça... C'est vrai que je suis pas super attentif à ce qui se passe autour de moi et que j'oublie pleins de trucs, mais ça peut arriver à tout le monde, non ? Et puis de toute façon, les maladies ça se soigne, je vais dire à Maman de ne pas s'inquiéter, tout ira bien.
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« Dis, Thalia... Tu crois que je suis vraiment malade ? » Ma jumelle me dévisage pendant quelques secondes avec de grands yeux surpris, avant d'esquisser un sourire qui se veut rassurant. « Mais non, t'inquiète pas. On sait tous qu'en vrai t'es un alien, tu peux pas attraper de maladies humaines. » Nous éclatons de rire tous les deux, tandis qu'elle porte une cigarette à ses lèvres. Je m'empare alors de ma baguette posée à côté de moi et murmure un « Incendio » à peine audible. J'approche la minuscule flamme qui luit à l’extrémité de ma baguette de la cigarette de ma sœur, qui s'embrase aussitôt. Je fixe quelques instants le bout qui se met à rougeoyer dans la nuit, sans un mot. « Merci. » Murmure-t-elle en me souriant à nouveau, avant de relâcher une nuage de fumée plein de nicotine. Assis sur le toit de la maison, nous levons la tête vers le ciel. Ce soir, il est parfaitement dégagé et la voie lactée resplendit au dessus de nous, semblable à un voile opalescent flottant dans l'immensité de la nuit. Et comme toujours, à chaque fois que ce spectacle s'offre à moi, je ne peux m'empêcher de laisser voguer mon esprit vers les étoiles les plus lointaines, et je me demande si l'une d'entre elle ne m'attend pas quelque part. Un monde lointain, perdu aux confins de l'espace, parmi les nébuleuses et les nuages interstellaires, où je me sentirais enfin à ma place. La main de Thalia agrippe soudain la mienne, et je sursaute violemment. Ses yeux bleus me fixent avec gravité. « Mordred... Si jamais tu l'es vraiment.. Tu... Tu m'oublieras pas, moi, hein ? » Je lui souris et passe un bras autour de ses épaules pour la rassurer. « Jamais. Tu es la personne que j'aime le plus au monde, comment est-ce que je pourrais t'oublier ? » Lentement, elle vient poser sa tête sur mon épaule, et nous restons comme ça jusqu'au petit matin. Jusqu'à ce que le soleil surgisse à l'horizon pour venir effleurer de son pinceau d'or la cime des arbres et peindre des reflets ambrés sur les toits d'ardoise.
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29 DÉCEMBRE 1978
Cher journal,
Aujourd'hui je suis pas allé en classe, Thalia et moi on a séché. Au début je voulais pas, parce que c'est pas très sérieux, et aussi parce qu'on a quand même des exams à la fin de l'année, mais c'est qu'elle est persuasive ma sœur... Et de toute façon, je n'arrive pas du tout à me concentrer, que ce soit sur les révisions ou autre chose, et puis je sais bien que j'y arriverai. Il faut vraiment le faire exprès pour ne pas y arriver. Alors à la place, on est allés se balader à Pré-Au-Lard et on a fait ce qu'on sait faire de mieux : n'importe quoi. Courir sous la pluie battante, sauter dans les flaques, chanter des chansons débiles, improviser une chorégraphie en pleine rue et réveiller tout le quartier, c'était drôle... J'aime les journées comme ça avec Thalia. J'aime ces instants où l'âge et le nom n'ont plus d'importance, où je peux être moi-même et non pas un stupide pantin qui doit faire tout ce qu'on lui dit, se comporter en adulte et se tenir bien sous prétexte que son père a un fichu titre de noblesse. Comme si ça avait la moindre importance... Après ça on est allés a traîné dans les rues avec quelques amis qui sont en cursus secondaire, et on a fini par rentrer parce qu'il y avait pas grand chose d'autre à faire. Au fond, c'était une journée complètement banale, comme des milliers d'autres adolescents doivent en vivre tous les jours, mais elle était bien, et je préfère la noter parce que sinon je sais que je vais l'oublier. J'oublie de plus en plus de choses, d'ailleurs, et ça fait peur à Maman. Hier je l'ai entendue parler de moi avec Papa. Je crois qu'ils veulent m'envoyer dans une clinique magique en Australie. Je ne sais pas trop quoi en penser, bien que Thalia me répète sans arrêt que ça va être génial là-bas. Je suppose que je finirait par m'y faire, même si ma maison et Poudlard me manqueraient certainement beaucoup au début... Quand même, je me demande pourquoi ils ont choisi l'Australie. C'est vrai, c'est au bout du monde, loin de tout... Et puis Cyrus n'aime pas transplaner, il va encore râler pendant des jours. Mais apparemment c'est une clinique spécialisée pour ce que j'ai. Mais je n'ai pas du tout envie d'y aller, moi. Je n'ai pas l'impression d'être malade, je veux juste qu'on me laisse tranquille.
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« NON J'IRAI PAS. » « MORDRED ALEXIUS-EIRIAN LOVECRAFT, DESCEND DE CET ARBRE IMMÉDIATEMENT. » Début de journée tout à fait normal chez les Lovecraft. Hier soir, mes parents m'ont forcé à faire ma valise, ça y est, ils se sont enfin décidés à se débarrasser de moi. Oh, je sais bien que ce n'est pas de gaieté de cœur – quoique avec mon père j'me demande... – mais ça ne change rien au fait que je ne veux pas partir. Je ne veux pas aller en Australie, ni dans leur clinique pourrie et finir ma vie là-bas à me traîner dans les couloirs en chemise de nuit, à me gaver de potions. Ils ont beau me dire que ça va aller, que ça va bien se passer, j'y ai moi-même cru au début et je peux pas m'empêcher d'espérer, mais au fond je sais que c'est pas vrai. Sinon ils auraient pas l'air si tristes quand ils me regardent. Surtout Maman... J'ai pas envie de quitter Poudlard, ma famille, tous mes amis, mes chats... J'ai vraiment pas envie. Mes parents et ma sœur me dévisagent, en bas du chêne où je suis monté, derrière la maison. « Allez , petit frère, descend de là, t'as l'air con. Je sais que c'est pas marrant, mais il le faut. Et puis tu seras pas tout seul, j'vais venir te voir souvent. T'inquiète pas. » Je les dévisage tour à tour, en essayant vainement de prendre un air menaçant, mais j'ai sans doute juste l'air d'un gosse qui boude. Les secondes passent, et je finis par me résigner. Je m'agrippe aux branches et me laisse tomber d'un bond agile sur la pelouse. Ma mère s'approche de moi et m’ébouriffe les cheveux avec un sourire désolé. Je lui réponds par une moue renfrognée, avant de glisser mes mains dans mes poches et de me diriger vers la maison. Elle me pousse en direction de la cheminée et me fourre le pot de poudre de cheminette dans la main. Sans un mot, je me place dans l'âtre noirci et avec un soupir triste je contemple une dernière fois la fenêtre, les rues encore désertes de la ville qui m'a vu naître, avant d'énoncer ma destination d'une voix sourde. « Clinique Waters, Rockhampton. »
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03 MAI 1979
Cher Journal,
Ça fait déjà presque quatre mois que j'ai quitté la maison et que je suis parti pour l'Australie, maintenant. J'ai rarement vu le temps passer si lentement... Ils ont beau être très gentils avec moi à la clinique, et même si je m'y suis fait des amis parmi les patients, je ne peux pas m'empêcher de me sentir seul. Ma famille me manque. Ma maison me manque. Mes chats me manquent. Poudlard me manque. Même la grisaille et le brouillard londoniens me manquent. Je dois faire des tests quasiment tous les jours et prendre des tas de médicaments et de potions dont je ne connais même pas le quart, sans compter les prises de sang. Je déteste les prises de sang. Et malgré tout ça, ils ont toujours l'air inquiets vis-à-vis de mon état et personne ne veut rien me dire, c'est très stressant. Mais j'essaye de ne pas trop y penser et de me concentrer du mieux que je peux sur mes études. J'ai des cours par correspondance, depuis que je suis arrivé à Rockhampton, C'est dur, mais je me débrouille. Je ne peux pas me permettre de prendre trop de retard si je veux arriver à reprendre des études normales quand je reviendrai à Poudlard. Je n'ai pas du tout envie de redoubler. Et puis Cyrus me surveille tout le temps et il me frappe quand je ne travaille pas. J'aurais jamais cru qu'une loutre puisse avoir autant de force ! Thalia a tenu sa promesse, je suis content. Elle prend souvent la poudre de cheminette pour venir me voir, vu qu'on peut pas encore transplaner tout seul, même si en général elle ne vient que le week-end à cause de son emploi du temps, c'est quand même cool. Papa et Maman me manquent aussi. Eux, ils ne viennent qu'aux vacances, du coup je dois me contenter de leur parler par hibou. C'est mieux que rien, mais bon. J'aimerais vraiment que les médecins me disent quand est-ce que je pourrai rentrer chez moi, même si ce n'est qu'une simple estimation, ce serait déjà quelque chose. Je commence à me lasser de cet endroit. Vraiment.
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« Thalia ! J'espère que tu recevras ce hibou à temps. Tu devineras jamais ce qui m'arrive ! JE SUIS PAS MALADE, THALIA ! »
Ma plume glisse à une vitesse phénoménale sur le parchemin, sans que je me soucie un seul instant des ratures et des taches d'encre qui parsèment mon papier, arraché au hasard à l'un de mes cahiers de brouillon. Assis en tailleur sur ma valise, au beau milieu de la gare de King's Cross, je pousse des cris de joie à peine conscients. Cyrus, sous sa forme de husky, court partout autour de moi en aboyant, soulevant des regards surpris et parfois agacés de la part des gens qui se pressent entour de nous. Mais ça m'est égal, je n'ai jamais été aussi heureux.
« Je suis rentré en Angleterre ! Je vais bientôt prendre le train pour Pré-Au-Lard. Tu peux pas savoir à quel point je suis soulagé... Nan parce que, c'était bien là-bas, mais bon. Voilà quoi. Tu m'as manqué... J'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on ne s'est pas vus.. À tout à l'heure, je t'aime. Mordred. »
Un large sourire vient étirer mes lèvres à l'idée que bientôt nous serons à nouveau réunis, pour de bon cette fois-ci. Je me hâte donc de poser le point final de ma lettre, puis me penche vers mon hibou qui somnole dans sa cage, à côté de ma valise, et lui attache le parchemin à la patte. Il ne tarde pas à s'envoler, et je le regarde quelques instants s'éloigner dans le ciel grisâtre. Plus que quelques heures, et je serai enfin de retour à la maison. Il me tarde de revoir tous mes amis, d'aller me balader dans les rues de Pré-Au-Lard, de retrouver leur atmosphère qui m'avait tant manqué, de retrouver mon dortoir, mes chats... Et surtout, surtout de revoir ma famille. Le temps m'a semblé tellement long loin de Thalia, je ne veux plus jamais revivre un truc pareil. Mais tout ça est loin derrière moi maintenant, je vais enfin pouvoir reprendre mes études normalement, retrouver ma vie d'avant. On a beau dire, rien ne vaut la douceur du foyer.
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25 AOÛT 1980
Cher Journal,
Je viens de te retrouver sous une pile de cours de botanique, je t'avais complètement oublié ! T'es un peu couvert de poussière, d'ailleurs, désolé. Mais c'est pas ma faute, ma chambre est tellement grande que je perds tout... Je viens de train de relire quelques pages, tu dates, c'est fou. Je ne pensais pas que ça faisait si longtemps que je t'avais perdu. Aujourd'hui, je me suis enfin décidé à entamer les préparatifs pour la rentrée – c'est quand même dans moins d'une semaine, il était temps... Enfin bon, en vrai c'est surtout pour que Maman arrête de me hurler dessus pour que je me dépêche. Je commence à me demander si je suis pas un peu content de partir quand même, au moins comme ça je n'aurai plus à supporter ses crises de nerfs. Enfin bref, tout ça pour dire que j'ai commencé à ranger un peu ma chambre. Elle en avait bien besoin, de toute façon, ça commençait à devenir compliqué de se déplacer. Entre les tas de fringues, les peluches, les piles de bouquins, mes cours et le reste... Et le pire c'est que ça, c'est la partie la plus simple. Parce que quand je vais devoir tout mettre dans ma valise pour l'école, ça va pas être de la tarte. Cyrus dit qu'il jour le vais la faire exploser à force de mettre autant de trucs dedans. Tu sais, j'allais pas très bien quand j'ai commencé à t'écrire, mais je suis content de pouvoir dire qu'aujourd'hui tout s'est arrangé. Enfin à peu près, quoi. Du coup, je ne sais plus trop quoi faire de toi. Je n'ai plus autant envie d'écrire qu'avant. C'est pas que je t'aime pas, hein, mais... Tu sais quoi, je vais te mettre dans ma valise quand même, comme ça je pourrai te relire de temps en temps. Ça me rend carrément nostalgique... C'est dingue ce que le temps peut passer vite.
Dernière édition par Mordred A-E. Lovecraft le Mer 17 Déc - 23:32, édité 5 fois
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Re: mordred (✧) all the world is made of faith, and trust, and pixie dust.