Comment décririez vous Dexter ?

« Ouhla, elle est compliquée ta question. C'est qu'il est pas facile à ranger dans une boite celui là. Euh... Le premier adjectif qui me viens c'est... Froid. Plutôt oui. Il n'est pas non plus frigide au point de renier tout dialogue ou sourire mais c'est quelqu'un qui cache très bien ses sentiments et qui peux vite tromper les gens. Comme il ne parle pas beaucoup et que le plus souvent il est tout seul, les autres ont tendance à penser qu'il est inoffensif. C'est tout le contraire. Ce gars est un véritable fauve en vérité. Il sait tout, il voit tout. Il a toujours une longueur d'avance. Ce mec, faut s'en méfier. » James Stanhope, 17 ans, Serpentard.

« Sous ses airs de petit con qui cherche à s'attirer des ennuis, je suis persuadée qu'il est bien plus intelligent qu'on ne le pense. La preuve, en classe jamais il ne participe ou n'apprend ses leçons et pourtant il a toujours les meilleures notes aux devoirs. De la part d'un descendant Blodwell, je n'en attendais pas mieux. Il excelle, tout comme son père. » Juliet E. Cross, ancienne professeur de Poudlard.

Ce Dexter a l'air de posséder un génie diabolique rare. Parlez nous de ces faiblesses...

« Ses faiblesses ? Oh. Il faut être très proche de lui pour les connaitre. Même pour moi ce sujet reste obscure. Dexter est quelqu'un de très solitaire et renfermé. On ne sait jamais à quoi il pense. On ne peut pas deviner ses faiblesses, il faut les voir. Je ne l'ai jamais vu pleurer, ni se plaindre de quoi que ce soit. Même quand il était bébé, maman m'a dit que jamais on ne l'entendait. Mais si je devais émettre une hypothèse, je pense que son épouvantard serait sûrement le cadavre maculé de sang de la petite Wendy, notre ancienne voisine... Mais ça c'est une histoire compliquée dont je refuse de parler. » Anne-Mary Blodwell, 15 ans, sa petite soeur.

« Ses faiblesses ? Il n'en a pas ! » Cléo Harwing , 17 ans, son ex petite amie

Oh... Quant à sa famille ?

« Dexter est le fils ainé de la famille Blodwell, célèbre ascendance de mangemorts purs. Son père est le très connu William Blodwell, lui même très fidèle au mal et sa femme Scarlett Blodwell, une écrivaine à talent dont la famille pratique la magie noire. Tous sont liés au Mal avec un M majuscule. D'ailleurs, Dexter n'y a pas échappé. Il est destiné à devenir comme son père, qui porte d'ailleurs une grande fierté envers son fils. » Steven Hall, 32 ans, journaliste pour La Gazette.

« Je plussoie ce que dis Steven et je ne manquerai pas d'ajouter que Dexter est né à Londres. Selon les rumeurs, sa mère serait tombée dans les pommes en tenant pour la première fois son fils dans ses bras. Belle histoire, non ? » Jake Williams, 33 ans, journaliste pour La Gazette.

- Je n'aime pas ça... Souffla-t-elle de sa voix douce.

Dexter finit par progressivement levé les yeux de son livre de potions pour regarder sa grand mère maternelle. Les cheveux d'un blanc immaculé de celle ci accentuait la pâleur de son visage et les rides de la vieille dame n'y arrangeait rien. C'était un miracle que la sorcière soit encore en vie pourtant le jeune homme semblait plus intéressé par ce que lui contait son livre. Il poussa un soupir, tenta d'ignorer les bips incessants de la machine plus loin, observa les mains couvertes de rides de la vieille sorcière puis brisa le silence.

- Qu'est-ce que vous n'aimez pas ?

Au moins daignait-il la vouvoyer, c'était déjà cela. Le jeune sorcier n'avait pas beaucoup de respect pour sa grand mère et il y avait une raison tout à fait logique à celui : bien qu'elle était pure, elle n'était pas malfaisante. Au contraire, c'était une femme douce et âgée qui croyait en la fin de la misère comme on croit au ciel. A défaut d'être bienveillante, elle avait au moins la présence d'esprit de taire ses idées pendant les réunions de famille.

- Ton serpent, poursuivit-elle, il me fait peur.

Comme pour se protéger d'éventuelles morsures du rampant, elle referma les derniers boutons de sa chemise prêtée par l’hôpital. Dexter toisa son patronus avant de replonger dans sa lecture pour une courte durée : la vieille dame grommelait des paroles incompréhensibles. Le sorcier glissa ses doigts le long de la peau du boa avant de s'étirer et de souffler :

- Tout le monde a peur de Mozart...

Comme pour approuver, l'animal hocha plusieurs fois sa mince tête et siffla une ou deux fois. La sorcière recula en voyant sa langue sautiller hors de son palais. Dexter en leva même pas le petit doigt pour rassurer sa grand mère, bien trop occupé apparemment. On reconnaissait de suite le fils Blodwell. Ses cheveux d'un ténèbres effrayant surplombaient autant son crâne que son front, seul ses deux grands yeux d'un vert anis lui donnait un coté humain face à son visage d'une pâleur inquiétante. La vieille sorcière avait d'ailleurs remarquée que les écailles du serpent étaient de la même teinte que celle du regard de son petit fils, cela la mettait d'autant plus mal à l'aise. Quel étrange lien ce serpent pouvait-il bien avoir avec Dexter ?

- Le problème en lui même ne vient pas du serpent. Mais du fait qu'un tel animal soit ton patronus... Lawliet... J'avais placé tellement d'espoir en toi... M...Mais tu ressemble tellement à ton père... Mais surtout...

Il ne bougea toujours pas, attendant enfin qu'elle lâche la bombe.

- J...Je veux dire... Un serpent qui te suis partout... Un animal féroce à crochets... Lawliet... Le... Tu sais de qui je veux parler...

D'un coup sec, bruyant, radical, Dexter referma son livre. Son regard était comme d'habitude : sec, froid, perçant et effrayant mais quelque chose d'autre se lisait sur son visage, un certain sentiment de triomphe... Ou de folie ? Il se fit imposant devant la pauvre Joyce, qui elle semblait terrorisée. Le serpent cracha.

- Et alors... Me détestez vous, madame ? Me trouvez vous comme mon père que vous haïssez ? Oh dites oui madame, dites oui. Parce que je suis comme ça. Pourquoi cherchez vous à m'attribuer des excuses ? Pourquoi placez vous autant d'espoir en moi ? Je suis aussi monstrueux que mon père et j'en suis très fier ! ... Suis-je si extraordinaire maintenant madame ? Vous ai-je déçu ? Dites oui.

Joyce resta un moment le regard vers le sol avant de définitivement le relever vers lui, quelques larmes au coin de ses yeux ridés. Sa main tremblait et on entendait d'ici les battements affolés de son coeur. Le sorcier ,ayant enfin dit ce qu'il voulait dire, poussa un soupir et rassembla ses affaires. Mais Joyce, courageuse, souhaita au moins aller jusqu'au bout et attrapa faiblement Dexter par la chemise. A son plus grand étonnement, il ne la repoussa pas, mais lui jeta un regard glacé. Il restèrent ainsi yeux dans les yeux pendant longtemps, ceux de la vieille dame brillaient encore.

- Je t'en supplie Lawliet... Tu ne peux pas être aussi malin et choisir Le Mal... Ton père est quelqu'un de brillant, tout comme toi, mais si son Maître lui demandait de tuer toute sa famille, il n'hésiterait pas une seconde... Si je t'ai si souvent accueillis à ma maison c'est en espérant que justement tu deviendrais quelqu'un de... Quelqu'un de bien ! Tu es intelligent Lawliet... Renonce... Ce n'est pas toi tout ça.

Un nouveau silence se fit, encore plus lourd cette fois. Une étincelle passa dans les yeux de Dexter. Il reprit sa place sur le tabouret. Bien que c'était elle qui avait choisit Lawliet comme deuxième prénom pour son petit fils, le fait qu'elle ne cesse de l'appeler ainsi l'agaçait sérieusement. Ce fut pourtant d'une voix très calme, le visage caché derrière une de ses épaisses mèches de cheveux, que le garçon s'exprima :

- ...Je n'ai jamais été ainsi madame. Je n'ai jamais été quelqu'un de bien. Pire encore, jamais je n'ai voulu être une personne comme celle là. J'ai toujours pensé qu'il fallait laissé les choses arrivées et ne pas chercher à tout planifier pour son futur.... Mais les choses se sont planifiées d'elles même pour moi. D'un coté, j'aurai voulu vous rendre heureuse, rien que pour payer la dette que j'ai envers vous pour une éducation aussi intéressante, madame, mais d'un autre, je ne pouvais lutter contre ce que je suis vraiment... L'apparition de Mozart dans ma vie a confirmé ce dont j'étai presque totalement sûr. Je suis quelqu'un de mauvais. Alors oui, je me balade avec un serpent auprès de moi, même si vous préférez son autre forme que vous jugez moins monstrueuse mais... Je trouve cela idiot. Je suis ce que je suis et je ne m'en cache pas. Si je dois être un serpent, je serais un serpent. Et sachez que le chat noir n'est pas un animal plus noble ou appréciable. Signe de malédiction, de haine, de mort également... Me détestez vous, madame ?

La femme renifla bruyament puis encra son regard dans celui de garçon avant de répliquer d'un ton lourd, déçu et dépourvu d'amour qui contrastait avec ses larmes :

- Oui. Je te hais, Dexter Lawliet Blodwell. Je te hais autant que le Seigneur des Ténèbres. Et je te souhaite de mourir vite, avec tout l'amour que je te portais.

Entre son petit fils et le Bien, la vieille femme avait fait choix. Ainsi, Dexter quitta la pièce, suivi comme toujours de son plus fidèle serviteur, Mozart, qui vacillait entre ses deux formes plus abominables l'une que l'autre.