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Mosi Rajab Shafiq a eu la chance de naître il y a tout juste vingt-trois ans dans une riche famille d'Egyptiens, installés au Royaume-Uni depuis deux générations. Le grand-père de Mosi a fait fortune en créant sa propre marque de balais volants. Une marque considérée comme de luxe, mais très réputée dans le monde des sorciers pour sa robustesse et son agilité. Ce qui fait des balais Shafiq un pilier chez les commerçants spécialisés. Chaque modèle porte le nom d'un pharaon pour les modèles d'entrée de gamme. Les plus chers portent généralement le nom des divinités antiques. Les balais Shafiq sont connus pour avoir un design particulier. En effet, leurs manches sont tous plus ou moins gravés de hiéroglyphes. Un style oriental tape à l'oeil pour certains, un moyen de renfermer différents sortilèges censés rendre le balai particulièrement puissant selon les fans inconditionnels. Il arrive que pour certaines commandes exceptionnelles particulièrement onéreuses, ces gravures regorgent de feuilles d'or appliquées finement ou de pierres précieuses. Pour la première rentrée de chacun de ses enfants à Poudlard, le père de Mosi qui a repris la tête de l'entreprise avec son frère, a offert un balai à chaque joueur des différentes équipes de l'école, ainsi que des balais utilisés pour les cours de vol.

Son prénom Mosi, est égyptien. Il signifie l'homme de coeur. Ce qui semble difficile à croire si l'on ne connait le jeune homme que de loin. En effet, Mosi Rajab Shafiq est au premier abord, et en général, un garçon nerveux, désintéressé, froid, colérique et obstiné. Pourtant, il possède une troublante multitude de facettes. Il lui arrive de réagir parfois avec impulsivité, ou même avec violence. Il est d'ailleurs indépendant, difficile à manier. La confiance en lui et l'audace qu'il affiche ne sont la plupart du temps que des façades pour se donner des allures de mauvais garçon. Il aime d'ailleurs cette réputation de mauvais garçon, ou de mec qui se fiche de tout, qui lui permet de ne pas être envahi par des gens uniquement intéressés par le statut financier de sa famille. Mais ça le plonge dans une certaine solitude, à laquelle il s'est faite, mais qu'il n'apprécie pas forcément. Pourtant, c'est un jeune homme extrêmement respectueux. C'est amusant d'ailleurs, car son second prénom, Rajab, signifie respect en arabe. Il a été élevé dans le respect, et le respect de l'autorité. Aussi, tant qu'on ne l'attaque pas, lui ou sa famille, il n'aura pas lieu de s'énerver. Mais si ça arrive et qu'aucune figure d'autorité n'est présente, il se peut qu'il devienne incontrôlable. Il a grandement besoin de discipline et de rigueur, à l'image de l'éducation que lui ont inculqué son grand-père, et son père durant son enfance. Il n'aime pas l'échec, ni avoir tort d'ailleurs. Lorsque quelque chose ne lui plait pas, il reste muet et feint l'indifférence. Il possède un sens profond de l'amitié, mais sa sociabilité est très instable. Il n'est pas très souriant non plus, et a souvent l'air beaucoup trop sérieux, ou beaucoup trop rêveur, mais il est toujours là lorsqu'il s'agit de faire des conneries. Alors forcément, les retenues, il connait bien. Mais encore une fois, il sait la limite à ne pas dépasser, afin que ce qui se passe à Poudlard reste à Poudlard, et que ses parents ne soient pas mis au courant. A me lire comme ça, on pourrait croire que Mosi n'est qu'un gamin pourri gâté, inconscient de la chance qu'il a. Ce n'est pas ça du tout. Mosi est conscient de la chance incroyable qu'il a eu de naître dans une aussi grande famille, aussi soucieuse de son éducation, de son bien-être. Même s'il n'a jamais manqué de rien, il connait la valeur de l'argent, et ne se permettrait jamais de juger ou de critiquer quelqu'un vis-à-vis de son statut financier. Il respecte les autres, et il les respecte encore plus lorsque ces autres justement, ont eux aussi le respect d'autrui. Lorsqu'on le connait, on sait qu'il n'a rien du garçon froid et distant qu'on a croisé au début. C'est un garçon amusant, attachant, attentionné. Surtout avec sa famille. D'ailleurs, il s'est beaucoup calmé depuis que ses soeurs, Zahra et Balkis et sa cousine Nepthys, ont rejoint l'école. Ses trois premières années ont été celles où Mosi a été un enfant insupportable, loin de la rigueur de l'éducation de son grand-père et de ses parents. C'est d'ailleurs certainement de cette période-là que lui est venu son image de mauvais garçon. Il faut dire qu'il était pas mal dans le genre. Mais savoir ses soeurs près de lui a apaisé le jeune homme, et il se devait de montrer l'exemple, alors il s'est montré plus discret, moins dissipé.

La famille Shafiq s'est dispersée dans le monde entier, même si un gros noyau reste en Egypte. De ce fait, Mosi n'est pas aussi proche de tous ses cousins qu'il aimerait l'être. Mais ce manque de proximité, il le compense dans sa propre famille. Lui, ses frères et soeurs, et ses cousins habitant l'Angleterre sont très proches. Les Shafiq sont une famille très soudée, ce qui apporte à Mosi une certaine sérénité lorsqu'il rentre à Londres pour les vacances. Il est beaucoup plus calme en famille, même si son caractère est toujours explosif. Il est très bon en Quidditch. Etonnant non ? Il faut dire qu'il est monté sur un balai à peine avait-il réussi à aligner trois pas. Pourtant, il ne compte pas se lancer dans une carrière professionnelle pour autant. C'est dans le cursus de médecine magique qu'il s'est lancé. Car même s'il n'en a pas l'air, Mosi est soucieux d'aider son prochain. Il est bien plus humain qu'il ne le laisse entrevoir. Pour lui, la nature du sang n'a aucune importance. D'ailleurs, la science démontre parfaitement qu'il n'y a aucune différence entre un moldu et un sorcier. Et puis, quand même, en tant que "scientifique", il connait les risques de la consanguinité abusive. Et il ne comprend d'ailleurs pas que les sangs purs s'acharnent à à faire des enfants qui risquent de plus en plus de montrer des signes de faiblesse alors qu'ils ne les accepteront pas ainsi.


"Encore une fois." dit le vieil homme assis sur son fauteuil en cuir, au beau milieu de la cour. "Mais grand-père, ça fait au moins cent fois que j'essaie ! Il est l'heure de goûter en plus, j'ai faim. Grand-mère a préparé des pâtisseries je peux les sentir d'ici." soupire le petit garçon de six ans. Le soleil cogne en ce jour d'été, alors que le patriarche de la famille Shafiq regarde le garçon qui transpire sous la chaleur du soleil de plomb, mais aussi peut-être, à cause de la colère et de la frustration. Le vieil homme a pris avec lui quelques uns de ses petits-enfants dans son manoir Egyptien pour les vacances. Mais les vacances sont loin d'être reposantes. En effet, il a décidé de commencer leur éducation magique dès leur plus jeune âge. Ces escapades au Caire lui donnent l'occasion de s'occuper du don de ses petits-enfants sans que leur mère ne soit là pour le chaperonner de trop près. Mais essayer d'amadouer son grand-père en le prenant par la gourmandise ne marchait pas, et le garçon le savait. "Encore une fois je t'ai dit. Mosi Rajab Shafiq je ne le répèterai pas une troisième fois ! Tu fais léviter ce fauteuil ou tu auras à faire à moi !" Mosi serre les dents, hésitant entre avoir envie de pleurer ou avoir envie de crier, mais il ne fait rien. Car qui sait ce qui lui arriverait s'il disait quelque chose que son grand-père désapprouvait ? Mosi a toujours été élevé dans le respect total de ses ainés. Et ça ne changerait pas. Grand-père avait dit ça calmement, même si son ton s'était légèrement durcit. Il ajouta, un peu plus calme. "Si tu y arrives, tu pourras aller goûter avec tes frères et soeurs. Mais attention, si tu n'y arrives pas, tu risques de rater le diner également." Le petit Mosi serra les poings sous le regard jaugeur de son grand-père et fixa le fauteuil en question l'air plus déterminé que jamais. Ses mains tremblaient presque, montrant la pression présente dans le corps du jeune égyptien. Cette fois-ci, le fauteuil s'éleva doucement dans les airs, soulevant le vieil homme assis dessus comme s'il était aussi léger qu'une plume à quelques centimètres du sol. Celui-ci leva les bras, ravi et fier de son petit-fils. "Tu vois Mosi, quand on veut, on peut …" dit-il en se relevant, alors que le fauteuil se posait doucement sur le sol de terre rouge. Mosi s'approcha de lui, un large sourire sur les lèvres et leva les yeux vers l'homme qui se contenta d'une petite tape sur le sommet de son crâne. "Je peux y aller grand-père ?" Le vieil homme rit, et leva le bras vers la porte en signe d'acquiescement. En un éclair, Mosi était attablé avec ses frères et soeurs, dévorant les merveilleuses pâtisseries préparées par la meilleure cuisinière du pays et de l'Angleterre réunis, comme son grand-père aimait à le dire en embrassant la joue de sa femme.

Les vacances de noël n'étaient plus très loin et Mosi n'allait pas tarder à rentrer à Londres pour passer les fêtes avec sa famille. Comme tout le monde en fin d'année, l'excitation des fêtes et le stress du travail à fournir en ce mois de Décembre le laissait à fleur de peau, même s'il se montrait toujours aussi réservé que d'habitude. Le dîner venait de se terminer et le jeune homme quittait la Grande Salle afin de retourner dans sa salle commune. Il n'aimait pas trainer des heures après le dessert. Il préférait rentrer et terminer ses devoirs, étudier. Plus tard, quand le château était désert, il allait souvent se promener dans le parc, se hisser en haut d'un arbre et fumer un cigare ou deux. Ces cigares égyptiens coûtaient une petite fortune, mais son grand-père lui en envoyait personnellement chaque mois. Mais ce soir-là, tout ne se passa pas comme prévu. Alors qu'il traversait le couloir, son nom de famille se fit entendre dans un groupe d'élèves. Et ce groupe d'élèves était formés de garçons de son année. Mais ce n'était pas de lui qu'ils étaient en train de parler. Non, le grand brun qui venait de prononcer son nom regardait une fille plus jeune, qui passait un peu plus loin, avec un sourire salace sur le visage. Le sang du jeune homme n'avait fait qu'un tour lorsque son visage s'était tourné et que ses yeux s'étaient posés sur sa petite soeur qui riait aux éclats avec ses amies. En deux temps trois mouvements, le garçon en question s'était retrouvé la gorge prise entre les doigts du jeune égyptien qui les serrait sans se soucier si le garçon face à lui pouvait respirer ou pas. "C'est de ma soeur que tu parlais comme ça ?" Son visage commençait à perdre de la couleur, pourtant, ses yeux se tournèrent vers la jolie brune qui regardait vers eux maintenant, comme à peu près tous ceux qui se trouvaient à proximité. Mosi s'emporta alors et mit une droite au grand brun qui tomba au sol. Il aurait pu s'arrêter là, mais non, il lui sauta dessus et continua de s'acharner sur celui qui après tout, l'avait bien mérité. Il aurait pu utiliser un sort aussi, mais ça le défoulerait moins bien, et qui sait ce qui aurait pu advenir de cet enfoiré. Mais une main l'attrapa et le tira en arrière. Ce n'est pas ça qui le fit s'arrêter pourtant. C'est surtout la voix qui allait avec. La voix de sa soeur. "Arrête Mosi, tu vas t'attirer des ennuis. Viens …" Le jeune homme reprit ses esprits alors et regarda autour. Le bruit avait alerté un peu plus de monde, et bientôt, les professeurs viendraient voir ce qui se passait. Mosi attrapa sa baguette alors et la pointa sur celui qui gisait sur le sol, le visage en sang. Il perdait son sang froid certes, mais il n'était pas assez bête pour laisser des preuves de ce qu'il avait pu faire. Il effaça toute trace de sang et répara le visage qu'il venait lui-même d'abimer, rendant alors impossible à quique ce soit de remonter jusqu'à lui et lui jeta un dernier regard méprisant. "La prochaine fois que je t'entends parler comme ça, tu regretteras d'être venu au monde" avait-il menacé, avant de donner un coup de pied dans ses côtes, le faisant gémir de douleur. Mais sa soeur avait attrapé son T-shirt et l'éloignait. Il attrapa sa soeur en douceur alors et s'éloigna rapidement avec elle, avant qu'un professeur ne débarque.

Le jeune homme releva les yeux vers celle qui se rhabillait devant lui alors que lui-même remettait son jean. Ses yeux embrassèrent la peau de la créature, suivant les courbes de son corps. Sa peau pâle attirait la lumière sur elle, faisant d'elle encore plus que les minutes précédentes, le seul élément de la pièce digne d'attention. Il s'adossa contre le mur de pierre, s'arrêtant tout simplement pour la regarder faire un moment. Ses cheveux de feu retombaient sur le bas de son dos alors qu'elle cherchait le sens de sa chemise pour l'enfiler. Il sourit en la voyant faire et s'approcha, glissant ses doigts contre ses hanches avant de caresser son ventre avec douceur, glissant son visage dans le cou de la jeune femme afin d'effleurer sa peau immaculée du bout des lèvres. "Rappelle-moi pourquoi on a rompu tous les deux ?" chuchota-t-il alors qu'il mordillait son oreille. "Parce que t'es trop chiant." répondit Charline avec aplomb, ce qui le fit rire de bon coeur. "Ouais voilà c'est ça …. Parce que tu es trop chiante …" dit-il amusé en embrassant sa joue avant de la lâcher pour aller mettre sa propre chemise. Charline et lui ça avait été court comme histoire, il faut dire qu'elle avait un esprit de contradiction tel qu'ils étaient toujours en train de s'engueuler. Pourtant, ça ne les empêchait pas de s'entendre à merveille, et de se retrouver de temps en temps, dans un endroit plus ou moins calme pour s'adonner aux plaisirs de la chair ensemble. Plus ou moins calme oui. Parce qu'ils avaient déjà tenté l'expérience en plein couloir avant le couvre-feu, derrière une statue. Ils avaient visité le parc aussi à l'occasion, ainsi que quelques salles de classes. Aujourd'hui, c'était la salle sur demande. Ils étaient amis, mais ne se privaient pas pour s'envoyer en l'air de temps en temps. Et ça marchait bien mieux comme ça que lorsqu'ils étaient ensemble, assez bizarrement. Mais ça ne le dérangeait pas. Il pouvait ainsi étudier avec acharnement, et décompresser avec Charline, et pas forcément en couchant avec elle d'ailleurs. Parce qu'elle était assez drôle comme fille. Il revint vers elle, boutonnant sa chemise. "Tiens la dernière fois je vous ai croisées, toi et ta copine Gisèle. Elle a des jambes …" lui dit-il avec un sourire rêveur, se mordillant la lèvre. "Tu crois qu'un jour elle voudrait venir s'amuser avec nous ?" demanda-t-il, un large sourire sur les lèvres avant d'éclater de rire lorsque Charline se mit à le taper. "Laisse Gisèle tranquille ! Elle est pas comme ça !" avait-elle dit sans un sourire alors qu'elle terminait de boutonner sa chemise. "Mais c'est vrai qu'elle a des jambes sexy …" lui avait-elle répondu. Mosi lui lança un regard robertant et rit avant de la prendre par les hanches et de l'attirer vers la sortie en l'embrassant. "La prochaine fois on se fait le bureau de Rusard ? Je sais que c'est ton fantasme …" dit-il un sourire amusé sur le visage avant de sortir de la salle sur demande en compagnie de la rouquine qui le tapait encore.

L'école était encore en émoi après l'accident du Poudlard Express. Mosi n'avait rien eu, par chance. Il s'était trouvé dans l'un des wagons qui s'était retourné et avait fini sa course dans un champs. Il s'en était sorti avec seulement quelques égratignures. Ses soeurs présentes dans le même wagon n'étaient pas touchées non plus. Mosi n'avait pas attendu l'arrivée des secours pour aider ses camarades. C'était la première fois que ses études en médicomagie allaient lui servir pour quelque chose de plus important qu'un petit bobo à l'école, et il n'avait pas eu de temps à perdre. Il avait même été débordé par la quantité de blessures à soigner. Il n'était pourtant pas dans l'un des pires. Mais ça, il ne le sut qu'après. Plus tard, il apprit que des élèves étaient décédés dans cet accident. Tout ça l'avait énormément ébranlé. A partir de ce moment-là, il s'était certainement montré un peu moins solitaire. Il avait d'ailleurs proposé son aide pour soigner les blessés dès leur arrivée à l'école. Il n'était pas vraiment dépaysé cependant. Il avait passé son été en stage à Sainte-Mangouste cette année, et les malades, il les avait vus défiler. Les stagiaires faisaient généralement tout le sale boulot, que ce soit les petits bobos bénins, les cas inintéressants dont personne ne voulait, ou tout simplement la paperasse que toute personne mieux gradée que lui, c'est à dire tout le monde, lui refilait sans scrupule. Mais Mosi avait tout subi sans un mot. Car il savait que c'était comme avec son grand-père : Il devait endurer le moins reluisant pour enfin arriver à son but. Il avait été élevé ainsi, depuis l'enfance, alors il prenait ça comme une autre leçon. Mais, l'accident, ça avait été plus difficile que ce stage sans intérêt. Tous les visages qu'il voyait défiler lui étaient familiers. La plupart de ses amis avaient été touchés. Le jeune homme d'ordinaire réservé, d'apparence si froide, s'était montré un peu plus chaleureux. Comment rester de glace face à ses premières années qui quittaient leurs parents pour la première fois et se retrouvaient le visage en sang, un ou plusieurs membres cassés, fracturés. Quelle façon déplorable de découvrir Poudlard. Malgré tout le mal que l'accident avait apporté, Mosi voyait le bon côté des choses. Il faut dire que ce n'était pas difficile : ses soeurs et lui n'avaient pas été touchés. Mais surtout, venir en aide à ses camarades l'avaient conforté dans le chemin qu'il s'était tracé. Il serait médicomage, un point c'est tout. Son père avait eu beau taper du poing, grommeler, soutenant que la place de son fils était au sein de l'entreprise familiale, il ne pouvait s'empêcher d'être fier des intentions de Mosi. Et puis, si ça ne marchait pas, il savait son fils déjà bien assez doué pour se retrouver dans les meilleures places de l'entreprise Shafiq. Même s'il débuterait comme lui-même au bas de l'échelle et qu'il aurait lui aussi à montrer de quoi il était capable.

Fin d'après-midi. Cours d'occlumencie. Mosi a eu la charmante idée de faire brûler le parchemin de son camarade installé sur le bureau devant lui parce qu'il le trouvait trop bruyant. Manque de chance, le rire de celui-ci lui était insupportable et le grand brun n'a pas mesuré sa force, un peu aveuglé par son agacement. C'est donc tout le bureau qui a pris feu, se réduisant alors en cendres sous les yeux du Professeur Magedore qui venait d'entrer dans la classe. Mosi n'avait pas cherché à nier les faits. En fait, il s'était redressé lui-même pour s'excuser auprès du professeur d'Occlumencie. Il assumerait ses bêtises sans broncher, quelle que soit la retenue que l'homme lui donnerait. Mosi a toujours été plus ou moins discret dans le cours du professeur Magedore jusqu'à aujourd'hui. L'incompréhension totale dans le regard de son camarade lorsqu'il avait vu le mobilier prendre feu sous ses yeux n'était rien comparé au regard imperturbable du professeur alors qu'il avait levé les yeux vers lui avant de lui annoncer la couleur. "Je veux vous voir  à la fin de ma classe Monsieur Shafiq." lâcha le maître d'occlumencie alors qu'il faisait venir un des bureaux rangés au fond de la classe pour remplacer celui dont les cendres restaient aux pieds du garçon en état de choc. Mosi se redressa sur son siège, regardant l'homme qui débutait son cours comme si rien ne s'était passé avec intensité. Il ne savait même pas pourquoi il avait perdu son sang froid cette fois-ci. La peste mettait tout le monde sur les nerfs. Même la plupart des élèves non contaminés étaient à fleur de peau. Leurs habitudes étaient bouleversées, leurs amis étaient en quarantaine,  et l'accident du Poudlard Express n'était pas si loin. Peut-être que lui aussi, était à fleur de peau tout compte fait, sans même s'en rendre compte. Il fallait être soit très bête, soit très con pour ne pas être touché par ce qui se passait à Poudlard en ce moment. Il avait pensé un long moment avant de suivre le cours avec les autres, comme si rien ne s'était passé. Pourtant, à la fin de la classe, le jeune homme se redressa sur sa chaise, regarda les autres élèves quitter la classe et leva les yeux vers le professeur Magedore avant de se lever à son tour et de s'approcher de son bureau. To be continued.