De sa toute petite enfance, Wren n'avait que peu de souvenirs (comme tout le monde en fait). Cependant, elle se souvenait très bien du drame qui s'est déroulé peu après son deuxième anniversaire. Elle n'était pas très grande, mais elle a très bien compris ce qu'il s'était passé. Sa mère, enceinte, accouchant dans le sang et les larmes, près de son père désemparé. Sa mère était sauve, heureusement, mais l'enfant qu'elle portait n'avait pas eu le temps de vivre. Ils ne manquaient de rien, mais n'étais pas riches. Ils n'avaient tout simplement pas eu le temps d'aller dans un hôpital. Elle avait observé cette scène depuis son berceau et ne s'en est jamais vraiment remise. Aussi, lorsque sa sœur est née, vraiment née, quelques années plus tard, elle se fit au départ le serment de ne pas aimer ce petit être fragile qui pouvait mourir à tout moment. Elle était trop cynique pour une enfant aussi jeune, mais son innocence s'était évaporée face à la douleur de ses parents. Cependant, Wren baignait dans l'amour, et même si elle essayait de le cacher, elle avait le cœur tendre. Elle s'occupa donc de Tess. Beaucoup. Trop. Sa mère lui avait appris que Dieu ne pouvait pas protéger tout le monde. Mais elle, elle pouvait protéger sa sœur. Elle considéra donc que c'était sa mission et elle s'y employa à merveille. A cette période, Wren était heureuse. Elle pensait que Dieu avait permis à sa famille d'avoir un autre enfant et elle protégeait ce don. Et puis son onzième anniversaire arriva. Elle avait toujours été une élève brillante et elle devait aller dans une pension privée l'année suivante. C'est alors qu'elle reçu la lettre. Envoyée par un hibou ce qui était déjà assez inhabituel au demeurant. Elle avait des dons, notamment une grande empathie qui lui permettait de savoir quand les personnes autour d'elle n'allaient pas bien. Mais elle pensait que c'était un cadeau de son Dieu, jamais elle n'aurait pu croire qu'elle était une sorcière. Elle eu très peur en lisant la lettre, se souvenant très bien des récits de femmes brûlées vives pour sorcellerie. Mais voyant que ses parents ne s'en préoccupaient pas, elle rangea cette pensée au fond de son esprit d'enfant. Elle parti donc dans ce monde mystérieux. Sans Tess, ce qui lui brisa le cœur. Elle se rendit vite compte que sa condition de née-moldue n'était pas la plus sécurisante dans ces temps troublés. Elle s'appliqua donc à devenir la meilleure, afin d'être suffisamment forte pour pouvoir se protéger, elle et sa famille. La découverte des (nombreux) fantômes fut un coup dur pour sa foi et elle avait passé beaucoup de temps à leur parler, notamment à Sir Nicolas, qui était toujours ravi de rendre service, et à la Dame Grise qui était tourmentée et donc ne mentait pas pour la ménager, ce que Wren appréciait. Le Baron Sanglant n'était que peu enclin à discuter gaiement avec une première année et le Moine Gras était un peu trop...simple, au goût de Wren. Malgré tout, elle se plaisait, au château. Ce ne fut que lorsque sa sœur arriva à son tour qu'elle goûta au bonheur. Elle put développer ses qualités. Pleine d'ambitions, elle rêvait d'un monde plus juste envers les né-moldus. C'est donc tout naturellement qu'elle se tourna vers un deuxième cursus en Justice magique. Elle voulait arriver au sommet, afin de participer à la création d'une vie meilleure, pour sa sœur, et pour tous les autres. Ce ne fut que lors des vacances de Noël de 1979 que Wren s'est rendu compte à quel point son bonheur était factice. Evidemment, elle n'avait pas oublié la pensée qui l'avait traversé lorsqu'elle avait appris qu'elle était une sorcière. Alors, quand elle vit que le reflet de sa personnalité la plus profonde était un chat, toutes ses inquiétudes ont resurgi. Depuis, elle vit une période compliquée, tourmentée par sa nature profonde et ses questions et par Tess, qui s'éloigne peu à peu d'elle, sans lui en dire la raison..