Mes parents m’ont toujours affirmés qu’ils se connaissent depuis leur plus tender enfance. Ma mère venait d’une famille riche alors que les parents de mon père étaient des voyous recherchés par les autorités pour divers crimes. Rien ne les prédestinaient à se rencontrer si ce n’est qu’un jour, les parents plus ou moins honnêtes de mon père kidnappa ma mère afin d’exiger une rançon. Selon mon paternel, sa famille croulait sous les dettes de jeux et de drogue et tentait de récolter de l’argent afin que lui (mon père) ne se fasse torturer par les détracteurs de ses parents. Seulement, mon père, qui ne savait rien de l’enlèvement d’une fillette à cette époque, tomba sur ma mère attachée qui pleurait dans un coin sombre du sous-sol. Ne sachant pas trop quoi faire, il décida de devenir ami avec elle en attendant de trouver un moyen de la sortir de là. Ces deux enfants, bien que différents, étaient tous les deux effrayés; elle pour sa vie, lui pour la sécurité de sa famille. Une nuit, trois semaines après la disparition de ma mère, mon père parvint à la libérer discrètement et alla la reconduire chez elle. Ce fut la le premier baiser qu’échangèrent mes parents et la naissance d’un sentiment qu’ils ne connaissaient aucunement. Un baiser de gamins maladroits et timides, mais suffisamment sincère pour que mon père retourne chez lui avec un sourire idiot plaqué sur son visage.  


Ce fut seulement avant le début de ma cinquième année que mon père m'avoua avoir assisté aux meurtres de ses parents à son retour, cette nuit-là. Il fut placé à l'orphelinat du village dès le lendemain, n'ayant plus aucune famille en vie, et ne revit ma mère que lorsqu'il fut lui-même un jeune adulte recherché par les policiers. Après avoir détesté de toute son âme la criminalité sous toutes ses formes, il avait fini par succomber à la mauvaise influence de ses amis et commença sa lente descente aux enfers. Par chance pour lui (et indirectement pour moi), la seconde rencontre avec ma mère le remis sur le droit chemin. Ils se revirent lors d'une nuit automnale plutôt chaude alors que mon père venait de se faire poignarder au niveau costal, suite à une transaction de stupéfiant qui s'était mal déroulé. Par chance, la lame de son assaillant s'était râblée contre l'une des côtes et son poumon droit avait été ainsi épargné. Il s'était alors éloigné de la bagarre, sachant qu'il ne pourrait fuir si des renforts ou des policiers survenaient, et avait été s'asseoir sur un banc de parc afin de voir les dégâts. Une jeune femme était alors passée devant lui et s'était immédiatement aperçu de son piètre état. Elle n'hésita pas longtemps avant de se défaire de son foulard de cachemire et de s'approcher de lui. Mon père lui demanda grossièrement de partir, mais elle lui dit de fermer son clapet et de la laisser travailler. Mon père n'a jamais été un homme sentimental, mais il répétait sans cesse qu'elle était la plus belle femme qui existait, lorsqu'il racontait cette histoire.    

Mes parents commencèrent donc à se fréquenter secrètement, aidant ainsi mon père à s'éloigner du chemin de la criminalité. Ma mère répète souvent qu'à cette époque, sa plus grande peur était que ses propres parents découvrent qu'elle tombait amoureuse d'un pauvre orphelin sans ressource. Ils vécurent leur idylle pendant quelques semaines avant que les politiciens de parents de ma mère découvrent toute la vérité. Ils l'interdirent de revoir mon père dès qu'ils apprirent la nouvelle et la menaça même de lui retirer son héritage si elle désobéissait. Ma mère, écœurée par l'attitude autoritaire et dictatrice de ses parents continua tout de même à voir mon père…jusqu'à ce qu'il se fasse emprisonné pour trafic de stupéfiant. Mes grands-parents maternels avaient beaucoup d'influence au sein du réseau policier et il fut facile pour eux de soudoyer quelques-uns des représentants de l'ordre pour faire disparaitre le jeune prolétaire qui détournait leur fille de ses devoirs. Seulement, faute de véritable preuve, ils durent relâcher mon père, mais pas sans lui avoir ‘'fortement'' recommander de laisser la jeune demoiselle rousse tranquille.

La mort dans l'âme, mon père se résolut à ne plus jamais la revoir, sûr qu'elle croirait tous ces mensonges qui circulaient à son sujet. Il ne s'attendit pas à la voir l'attendre, dos contre sa voiture, à la sortie du pénitencier. Avant même qu'il n'est eut le temps d'ouvrir la bouche pour lui parler, elle s'était précipitée sur lui, l'avait embrassé et le suppliait de partir loin. Elle avait réussi à amasser suffisamment d'argent pour acheter une petite fermette dans le coin d'Édimbourg où ils s'établirent rapidement. Apprendre le travail de ferme leur fut une épreuve ardue aussi bien pour l'un que pour l'autre, mais ils s'en fichaient, ils étaient ensemble. Au bout de trois mois, je fis mon apparition dans le ventre de ma mère.Ma naissance annonça le printemps. À ma grande honte, ma mère répétait souvent que son bébé joufflu aux grands yeux bleus avait apporté de bonne récolte dans les champs, cette année-là. Bref, j'ai toujours vécu dans les landes écossaises, veillant sur les champs et les moutons, lorsque je ne faisais pas une ou deux bêtises. Nous étions heureux, tout simplement. Mes parents ne me parlaient jamais de mes grands-parents et pas une seule fois ils ne vinrent nous rendre visite.

Des choses étranges ont commencés à survenir autour de moi lorsque j'atteignis l'âge de 7 ans. Au début, c'était de petits trucs sans importance du genre une petite tempête d'herbe lorsque j'étais mécontent ou un caillou qui rebondissait vraiment loin lorsque je le lançais, mais ma plus grande manifestation magique innée se déroula lorsque d'anciennes connaissances de mon père vinrent nous rendre visite le soir de Noël. Bien sûr, en les voyant débarqué avec leur allure de monstre, mon père m'envoya dans me cacher dans ma chambre, mais je dois avouer que je n'ai jamais aimer obéir aux ordres. Je me suis donc caché dans un placard de la cuisine afin de tout entendre.  Je n'ai pas tout compris de leur conversation, mais le bruit de détonation qui résonna dans la maison et le hurlement de ma mère me fit sortir de la cachette pour courir les rejoindre au salon. Du haut de mes 7 ans, je savais que quelque chose de grave venait de se produire. En arrivant dans le salon, j'ai pu apercevoir deux hommes pointer une arme sur ma mère qui les suppliait d'épargner mon père qui semblait inconscient. J'ai qu'un très vague souvenir des événements qui se sont déroulés à partir de cet instant, mais je me souviens qu'une forte chaleur m'a envahie et que mon cœur battait à la chamade comme s'il allait exploser. Quelques instants après, une grosse explosion éclata aux pieds des méchants et ils s'enfuirent en hurlant de douleur. Je me souviens d'avoir appelé les ambulanciers pendant que ma mère, sous le choc, me regardait avec stupeur.

Mon père s'en sortie pas trop mal et jamais les méchants hommes ne se présentèrent chez nous. Étrangement, il n'y eut pas beaucoup de réparation à faire sur notre maison suite à l'explosion, seulement réparer le sol où s'étaient tenus les deux mécréants…comme si l'explosion ne les avait touchées qu'eux. Les années passèrent ensuite sans aucun autre incident de ce genre ne survienne à nouveau. Mes parents ne m'en reparlèrent également pas, même si moi, je posais des questions. J'étais curieux de savoir ce qui s'était produit, mais ils n'avaient aucune réponse pour moi. Les réponses survinrent le jour de mon onzième anniversaire, lorsque ma lettre de Poudlard me fut livrée par un majestueux grand duc. Au début, nous eûmes de la difficulté à y croire, mais tout semblait si vrai…surtout quand le professeur Dumbledore se présenta chez nous pour nous conduire sur le chemin de Traverse tout en répondant aux questions de mes parents. Ils acceptèrent de me laisser partir à Poudlard pour y faire ma première année d'internat tout en me faisant promettre de leur écrire si je n'aimais pas ça.  

Mon cœur semblait peser une tonne la veille de mon départ. Étant fils d’agriculteur, je n’avais jamais quitté mes parents aussi longtemps et partir pour un endroit où je ne connaissais rien ne me semblait pas très rassurant. Seulement, je savais qu’à Poudlard, je découvrirais enfin les drôles de phénomènes qui se produisaient autour de moi.  Mes premières semaines y furent calme, j’étais timide et je préférais observer la vie autour de moi plutôt que d’y participer activement. Ce ne fut que vers le mois d’Octobre que ma véritable nature de troubadour insolent et maladroit repris le dessus sur ma timidité. Sans le vouloir, je m’attirais invariablement des ennuis pour diverse raison et je me retrouvais souvent à l’extérieur de ma salle commune à des heures interdites. Je voulais découvrir les secrets de ce château, mais faisait toujours tomber une armure ou une tonne de livre, attirant ainsi immanquablement le concierge et ses foudres.

On me juge d'étrange, de loufoque, de rêveur et de maladroit, mais ça ne m'empêche pas d'avoir des amis, bien au contraire. Je crois que mes yeux de chaton attendrissant y sont pour beaucoup, ainsi que ma joie de vivre incontrôlable. Bien que j'adore toujours autant ma vie avec mes parents à la campagne, je dois avouer que je ne pourrais vivre sans la magie, bien que certaines personnes préféreraient me voir briser ma baguette et retourner à mes moutons. Quoi? Vous ne lisez pas les actualités? Il y a un groupe violent mené par un dictateur cruel qui veut éliminer tous les nés-moldu. Même à l'école, je dois commencer à me défendre de plus en plus contre certains élèves qui acquiescent à ces idéologies. Je suis fier d'être un né-moldu et ne compte certainement pas me cacher par peur de quelques représailles. Je compte me battre pour ma survie et celle des miens.

Voilà qui je suis.