Cicéron est l'avant dernier enfant d'une fratrie de sept, six garçons, une fille. La famille Hawke n'était pas des plus riches, mais elle avait de quoi pouvoir subvenir aux besoins de cette grande famille. Dès son plus jeune âge, il avait le démon en lui, il enchaînait bêtises sur bêtises et cela amusait beaucoup ses grands-frères, un peu moins ses parents par contre. Son grand-frère, l'aîné de la famille était chargée de veiller sur ses cadets lors des absences de ses parents. Et Cicéron ne se gênait pas pour faire tomber tout objet que son frère venait de ramasser, ou bien de lui lancer de la purée dessus quand ce dernier ne s'occupait pas assez de lui. Et il avait déjà un rire communicatif du haut de ses trois ans. Il est né dans une famille londonienne tout ce qu'il y a de plus banal. Il partageait sa chambre avec un autre de ses frères parce que la maison ne possédait que quatre chambres. Mais, c'était bien comme ça. L'arrivée de sa petite soeur, Louann bouscula les habitudes de la famille. Il fallut trouver une maison plus grande avec du terrain. Sept enfants, cela ne passe pas inaperçu. Et dans le lot, celui qui se démarquait le plus, c'était Cicéron. Un clown voilà ce qu'il était et ce, dès son plus jeune âge. Il aimait faire des grimaces à sa petite soeur pour la faire sourire. Cicéron était doué pour se faire des amis. Il avait cette joie de vivre qui pouvait être assez épuisante et toute cette énergie à revendre en fatiguait plus d'un. Il s'amusait beaucoup avec ses amis à l'école du coin. Il était doué pour s'attirer des ennuis aussi, mais c'est quelque chose qui semblait naturelle chez lui. C'était une belle canaille, selon les dires de ses frères aînés, mais tous autant qu'ils étaient s'en amusait également. Cicéron ne perdait pas une occasion de se montrer et de faire voir aux autres qu'il était le meilleur à ce jeu. Il a même réussi à mettre de la colle et des punaises sur la chaise de son enseignante après qu'elle l'ait puni pour ne pas avoir été attentif en cours. Même si cela avait fait rire bon nombre de ses camarades, cela avait beaucoup fait moins rire ses parents... Son enfance était douce et sans encombres. Il aimait et respectait ses grands-frères ainsi que ses parents et il était d'une douceur avec sa petite soeur. Seulement, sa vie bascula un peu un après-midi de décembre. Il était en train de jouer tout seul dans sa chambre, il avait neuf ans. Son père était parti avec deux de ses aînés chercher un sapin pour Noël, mais comme il était un peu souffrant, sa mère avait préféré le garder à la maison. Il jouait donc avec ses jouets, quand l'un d'eux se souleva dans les airs, sans qu'il ne sache pas comment, ni même pourquoi. Puis, l'objet retomba aussi soudainement qu'il s'était élevé. Il ne le savait pas encore, mais cet évènement était d'une importance capitale pour son avenir. Stupéfaix et à la fois content de ce qu'il venait de faire, il sortit de sa chambre en courant pour tout dire à sa mère. Son frère Simon était également dans la pièce. " Mamaaan ! Je viens de faire un truc super ! J'ai fais volé un objet dans ma chambre !" Sa mère qui se trouvait dans la cuisine, regarda son fils avec un léger sourire aux lèvres. Son frère se retourna aussi vers lui. " C'est pas vrai ! Tu mens ! Toutes façons, c'est pas possible, hein maman ?" Sa mère lâcha sa grande cuillère en bois et s'agenouilla devant lui pour lui expliquer que ce n'était pas possible, que c'était son imagination qui lui avait joué des tours parce qu'il avait un peu de fièvre. Cicéron n'en était pas convaincu, mais n'ajouta rien de plus. Le sujet était clos.
Deux ans se passèrent sans que plus rien ne se passe. Cicéron avait depuis longtemps oublié cet incident et ce n'était pas plus mal. Il fêtait ses onze ans en ce premier avril et le cadeau qu'il s'apprêtait à recevoir dépassait de loin tout ce qu'il aurait pu imaginer. Une lettre arriva chez lui, par hibou, à son nom. Oui, par hibou ! Il l'ouvrit et la surprise était de taille, il était reçu dans une académie magique. Il aurait cru à une blague, si le souvenir de cet après-midi de décembre qui datait d'il y a deux ans, ne lui était pas revenu en mémoire. Certes, c'était un peu gros pour y croire, mais quand même... Il montra la lettre à ses parents et l'un comme l'autre en conclurent à une vilaine blague. Cela en resta là pendant deux semaines. Alors qu'ils étaient à table pour le repas du midi, quelqu'un sonna à la porte et c'est son frère Simon qui se leva d'un bond pour ouvrir. Ce dernier, revint deux minutes plus tard, en annonçant que c'était un homme et qu'il voulait lui parler, ainsi qu'à ses parents. Cicéron détaillait l'homme en question et quelque chose en lui le mettait à l'aise. Cet homme annonça alors que leur fils était un sorcier et qu'il allait étudier a Poudlard, une école où il allait étudier et maîtriser sa magie. Son père se rebella contre cette idée et pria l'homme de partir en lui disant qu'il y avait erreur sur la personne. Sa mère quant à elle fixait son fils avec des yeux surpris " Je ne voulais pas te croire..." Elle expliqua donc à son mari ce qui c'était passé cet après-midi là. Tous les deux étaient sous le choc d'une telle nouvelle. Cicéron le prenait plutôt bien, une fois le choc passé et avait même plutôt hâte de s'y rendre. Le sorcier lui tendit alors une liste des choses dont il aurait besoin pour sa rentrée et rien que de lire qu'il lui faudrait des chaudrons, des robes et une baguette, il se mit à rire. Cela semblait tellement irréel et pourtant... Il était un sorcier, sauf qu'il ne connaissait strictement rien à ce monde inconnu. Le sorcier les laissa après avoir rassuré ses parents. Personne, pas même lui étaient capables d'expliquer ce qui se passait, mais tous semblaient s'accorder sur un point : il devait y aller. La première fois qu'il fut confronté au monde magique, c'était pour aller acheter ses affaires pour sa rentrée imminente. Personne n'en parlait à la maison, ses parents, ainsi que ses frères avaient du mal à se faire à cette idée. Lui, il était impatient. Il était curieux de nature et voulait découvrir ce qui l'attendait. Les achats ne furent pas choses aisées, vu qu'aucun d'entre eux ne savaient précisément quoi acheter. Heureusement pour eux, il y avait toujours une âme charitable pour les aider. L'achat le plus important, représentait celui de la baguette. D'après ce que le vieux sorcier disait, c'était plus qu'une arme, c'était le prolongement de son bras, une partie de lui. Il mit un temps fou à trouver celle qui lui correspondait. Une belle baguette en bois de cèdre avec un crin de licorne. Il entendit sa mère s'étouffer quand le vieil homme prononça le mot licorne... Chez eux, dans son monde, ce n'était qu'une légende... Il dût attendre encore une semaine avant que ce soit la rentrée. Ses parents avaient pris leur précaution et disaient a tout le monde qu'il partait dans un pensionnat au nord du pays et qu'il ne reviendrait que deux fois par an. Cicéron avait hâte de découvrir ce qui l'attendait. Lorsqu'ils arrivèrent à la gare, ils eurent du mal à trouver la voie du Poudlard Express et c'est en imitant un autre sorcier qu'il trouva. Une belle locomotive était face à lui, prête à l'emmener vers e qui sera son école pour les mois et les années à venir... Il dit au revoir à ses parents et pris place dans le train.

Il s'épanouissait dans sa nouvelle maison, même si les premiers mois étaient durs. Il n'avait aucune notion de magie et maîtriser sa baguette lui donnait beaucoup de fil a retordre. Mais, fidèle à lui-même, il ne se laissait pas démonter. Il était plutôt connu dans sa maison pour être un clown, celui qui fait rire les autres, celui qui sort a n'importe quelle heure de la nuit pour vagabonder au hasard des couloirs. Il avait du mal avec les potions, parce qu'il n'était pas assez attentif et méticuleux. Lancer des sorts en revanche, ça l'amusait beaucoup ! Doucement, mais surement, il se faisait sa place dans ce monde qui n'était pas le sien. Au fil des années, il se fit des amis et quelques ennemis forcément... La plus farouche d'entre elle, c'était Lenore Von Sachsenheim. Une Serpentard qui se la jouait un peu trop à son goût. Elle s'en prenait sans cesse aux Poufsouffles et c'était tombé sur lui une fois et depuis, c'est la guerre entre eux, tous les coups sont permis. Même quand ils se retrouvent en retenue ensemble par le plus grand des hasards. Non, il détestait cette teigne, cette peste, qui se croyait supérieure parce qu'elle était de sang-pur. Foutaises ! Il n'avait d'ailleurs pas compris cette histoire de sang et n'en faisait pas de cas. Et puis, il y avait aussi les amis, ceux qui sont là depuis tellement longtemps qu'on ne sait pas comment on peut faire sans eux. C'était le cas avec Hella. Elle était sa meilleure amie, celle en qui il avait le plus confiance, même s'ils sont sortis ensemble quelques semaines. Cela n'a pas marché, mais ils étaient si proches qu'une amitié solide ne pouvait pas être exclus. Et heureusement qu'elle était là pour le faire travailler un petit peu de temps à autre ! Il passa ses BUSES en cinquième année et sans qu'il ne sache réellement comment, il eut la moyenne partout, où presque du moins... Cicéron était bien entouré et relativement bien apprécié dans sa maison, malgré tous les points qu'il leur faisait perdre. Mais, c'était plus fort que lui, il n'y pouvait rien. Au début de sa sixième année, il décida de devenir auror. Il voulait devenir quelqu'un et voulait faire le bien. Et il se donna plus où moins les moyens d'y parvenir. Quand il n'était pas occupé avec ses retenues, ou en se baladant à droite et à gauche, faisant perdre des points aux siens, il était en train d'étudier, ce qui était relativement difficile pour lui. Sur le plan familial par contre ce n'était pas du tout ça. Il s'éloignait de plus en plus des siens, qui ne le comprenait pas. Et cela lui faisait mal au coeur plus qu'il ne voulait l'admettre. Il ne rentrait que peu chez lui, parce qu'il n'avait pas envie de faire face à l'incompréhension des siens. Ses frères étaient de vraies plaies et n'admettait pas qu'il soit différent. A force de se disputer avec eux, il commençait réellement à les détester. Il n'y avait que Louann, sa petite soeur qui essayait de faire un effort, mais il savait bien dans le fond, que c'était trop lui demander. Alors, il ne revenait qu'une fois par an, pour Noël, généralement. La seule période de l'année où tout le monde faisait semblant d'être une famille. Il avait construis la sienne a Poudlard. Une famille adoptive, ses amis.
Noël 1978 lui réserva une surprise de taille. Un patronus. La conséquence d'un sort qui avait mal tourné et qui avait frappé l'ensemble de la jeunesse sorcière de par le monde. Mushu. L'un de ses alliés les plus précieux. Celui qui le connaissait mieux que n'importe qui. Contrairement a certains, il prenait bien cette cohabitation et s'en amusait même fortement. Tous les deux s'entendaient bien. C'était soit-disant pour se protéger d'un mage noir relativement puissant qui oeuvrait dans l'ombre et qui prônait la supériorité du sang-pur. Cicéron qui n'avait jamais rien compris à cette histoire n'en faisait pas de cas. Il était vu comme un impur et ne s'en formalisait pas tant que ça. Il passa ses ASPICS avec succès et pouvait enfin se dire qu'il avait fini son premier cycle pour entamer le deuxième. Il n'attendait que cela à dire vrai. Il ne réalisait pas vraiment qu'il avait passé sept ans de sa vie à être dix mois par an entre les quatre murs de ce château perdu au fin fond de l'Ecosse... Ce lieu qui était devenu son foyer a bien des titres...

Cet été là restera gravé a jamais dans sa mémoire. Belize. Un été loin du climat agité de l'Angleterre et sous le soleil, que demander de plus ? Il avait été heureux de s'y rendre pour ne pas avoir à rentrer chez lui. Il y allait en compagnie d'Hella et c'était tout ce qui lui fallait pour être bien. Il avait passé les premiers jours à gambader un peu partout, a fouiner dans les ruines aux alentours en quêtes d'aventure. Puis, une fois qu'il s'était plus ou moins lassé, il profita de la plage et de la mer chaude. Seulement, ce bonheur ne dura qu'un temps. Peu avant la fin de leur séjour, une attaque orchestrée par des mangemorts eut lieu. C'était la panique. Cicéron ne savait plus quoi faire et était paniqué de ne pas pouvoir retrouver ses amis. Est-ce qu'ils allaient bien ? Est-ce qu'ils étaient en sécurité? Rien ni personne ne pouvait répondre à ses questions. Il retrouva Hella, des heures plus tard et c'était avec un soulagement visible qu'il la pris dans ses bras. Il savait que tous n'avaient pas eu cette chance... Le lendemain fut un jour funeste pour tous. Ils avaient perdu bon nombre de camarades dans cette attaque surprise. Cicéron se sentait révolté et sa conviction de devenir un bon auror se renforçait encore plus. Il ne voulait plus voir cette douleur sur le visage et dans le regard de ses amis. Plus jamais. La rentrée fut quelque peu étrange. Personne ne s'était vraiment remis de ce qui était arrivé au Honduras. Il fit donc ses premiers pas en Offensive Magique. Il avait pris comme sous cursus Offensive parce que c'était ce qu'il voulait. Se donner les moyens de se battre pour défendre ceux qu'il aimait et les innocents. Seulement... Chasser le naturel et il revient au galop et c'était exactement le cas avec Cicéron. Il passait plus de temps à faire l'andouille qu'autre chose. Et pas seulement en cours. Il avait ce besoin de faire rire les autres qui étaient multipliés par dix. Cette année là fut assez rude pour Rusard qui devait le maudire au moins cent fois par jour, lui qui avait tant espéré qu'il s'arrête au cursus primaire avait fait une tête d'enterrement quand il l'avait de nouveau croisé dans les couloirs... Il eut de longs moments de doute quand à son avenir, mais il réussit à se remettre sur les rails à chaque fois. Il avait besoin d'atteindre cet objectif pour se dire qu'il en était capable. Le reste de l'année se passa un peu plus tranquillement, malgré quelques accidents survenus, mais rien qui ne soit trop grave. Il passa l'été suivant sur Londres pour profiter du festival sorcier qui était en ville. Il en profita également pour voir un peu sa famille.

Une nouvelle rentrée se profilait. Et encore une fois, les évènements tragiques les rattrapèrent. Le Poudlard Express avait déraillé, suite à une attaque, mais ça, il ne l'appris que plus tard. Il était dans l'un des wagons les moins touchés, mais il fut quand même secoué. Son bras gauche fut cassée et il avait de nombreuses entailles sur le corps dû à l'explosion des vitres lors du déraillement. Lorsqu'il se réveilla à l'infirmerie de Poudlard, c'était pire qu'un champ de bataille et une fois encore, il se sentait impuissant. Son patronus à ses côtés, il cherchait ses amis et les trouva, les uns après les autres et en fut grandement soulagé. Mais, ce ne fut pas le cas pour tous. Il y avait eu de nombreux morts et parmi elles, des gens qu'il connaissait et qu'il avait côtoyé des années durant. Se dire qu'on ne les reverra plus, c'est bien difficile pour un jeune homme de dix-neuf ans. Ils eurent à peine le temps de s'en remettre que la peste des patronus frappa à son tour. Cicéron fût malade comme bon nombre de ses camarades. Il avait dû assister, impuissant à la disparition de son compagnon. Mushu lui avait promis de revenir assez vite, seulement, ce n'était pas lui qui décidait. Lorsque son patronus fit enfin son apparition après des semaines de longues attentes, Cicéron eut la surprise de voir que ce n'était plus du tout un chiot ni un kangourou. Au départ, un peu surpris, il se demanda si c'était bien son compagnon. Mushu avait changé de forme et semblait se complaire avec celle-là. Un alpagua. Après des mois passés entre quatre murs, dans une aile du château, la quarantaine fut enfin levée. Il avait passé la moitié de son année scolaire dans cette zone et craignait un peu de ne pas réussir son année. D'ailleurs, ce dernier prenait un malin plaisir à se pavaner devant le patronus de sa chère et tendre ennemie Lenore. Ce qui le faisait bien rire, car l'animal avait quand même plus de classe que le lama de la Serpentarde... Pour se remettre de la peste, il décida de partir en Inde, dans un vieux monastère. Il n'y resta que quelques semaines et reprit ensuite la route pour Londres. Il était néanmoins satisfait d'avoir gâché les vacances de la Von Sachsenheim de sa présence... Il resta un peu dans sa famille pour le reste des vacances.

Une nouvelle rentrée et cette dernière apportait également son lot de surprise. Un monument avait été érigé dans le parc en l'honneur des victimes du Poudlard Express. Il s'y était bien entendu rendu, mais ne savait pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose... Enfin, seul le temps le dira...