BELLUM PATRONUM


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Tu étais formidable, j'étais fort minable, nous étions formidables ◆ Angelo
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par Invité, Sam 10 Oct - 3:00 (#)
Ernando Angelo
Borghese
ft. Jamie Dornan
Sang mêlé
22 ans
Célibataire
Hétérosexuel
Psychomagie
Tigre et buse
Neutre
Schizophrenic
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À propos
Nom: Borghese Prénom: Ernando Angelo Âge et Date de Naissance: 22 ans, il est né le 18 mai 1959 Nature du sang: Sang mêlé Situation familiale: Une soeur qui ne veut plus lui parler, un frère dont il nie l'existence. S'il a déjà été proche de sa famille, cette époque est désormais révolue. Patronus: Hope, un tigre beaucoup trop câlin, qui s'amuse un peu trop à ses dépens. Elle peut se transformer aussi en buse mais le fait très rarement. Miroir du Rised:  Pour savoir ce qu'il voit dans le miroir du Rised, il faudrait déjà qu'il puisse voir ce foutu miroir. Epouvantard: Avant, un incendie. Maintenant, il ne sait plus. Il a oublié avec tout le reste, parce que ce n'est pas nécessaire de se rappeler, parce qu'il préfère nier cette partie de son passé. Composition de la baguette magique: Une très longue baguette de 32 cm en bois de chêne rouge, avec un ventricule de coeur de dragon. Elle est extrêmement ferme, difficile à manier et peu flexible. Etudes Suivies: Il est en dernière année de ses études de deuxième cycle, médecine magique, sous-cursus psychomagie. Animal de compagnie: Une chouette prénommée Eavie.
Caractère
Extrêmement amical et chaleureux, Angelo est le bon pote qui met l’ambiance dans une fête (surtout s’il est ivre et qu’il fonce dans toutes les chaises). Sarcastique, il aime bien se moquer de tout et de rien, n’hésitant pas à faire des blagues sur son état lorsqu’il est d’humeur joyeuse. Il accumule les conquêtes et les aventures d’un soir, se servant de son handicap pour obtenir parfois ce qu’il veut, sans toutefois user de menaces ou de chantage. Il est respectueux, fidèle et loyal, prêt à tout pour venir en aide à ses amis. Vif et impulsif, il a tendance à accumuler les conneries en raison de son tempérament bouillant, qui le pousse parfois à réagir plus que nécessaire. Un brin bagarreur et vulgaire, il se montre plus diplomate en présence de ses supérieurs et des autres professeurs. Il se fout du sang, des orientations sexuelles et de l’origine des gens, ne se souciant que de leur personnalité. Très à l’écoute, facile à aborder et extrêmement sociable, il est de ceux dont la compagnie est généralement appréciée et s’il a des ennemis, c’est qu’ils sont sûrement cons.

Lorsqu’il n’a pas bu depuis plusieurs jours, Angelo est généralement plus maussade et pessimiste. Même s’il fait des efforts depuis quelques années pour ne pas ruminer du noir, il retombe rapidement dans ses vieilles habitudes lorsque sa cécité l’empêche d’accomplir une action ou lorsqu’elle lui est trop brutalement ramenée en pleine gueule.  Il peut faire des blagues sur son état et accepte généralement bien que les autres lui en lancent aussi, même il n’accepte pas de telles moqueries de la part de quelqu’un qui n’est pas un proche. Acerbe et très ironique, il sait se montrer désagréable lorsqu’il se trouve en la compagnie de quelqu’un qu’il n’apprécie pas. Il ne croit plus en la durabilité des relations amoureuses, persuadé qu’il ne peut trouver le bonheur que dans l’amitié et les coups d’un soir.
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Patronus
Angelo n’a jamais vu son patronus apparaître. Il a simplement senti une présence, un soir d’hiver où il ruminait avec ses bouteilles, et une douce chaleur sous ses doigts. Il était habitué aux choses inattendues, aux personnes inconnues se glissant dans la pièce sans qu’il ne sache de qui il s’agit. Cette fois, pourtant, ce fut différent. Le tigre communiqua avec lui via ses pensées et le lien se créa rapidement. À la façon d’un chien guide, son patronus lui indique ce qu’il ne peut pas savoir. Il voit ce que lui ne perçoit plus, regarde ce qu’il ne peut plus distinguer. Il l’a nommé Hope, pour tout ce que son arrivée lui a apporté. Des yeux. Les deux se chamaillent parfois, lorsqu’Angel remet en cause son jugement ou demande beaucoup trop de détails mais en règle générale, ils nourrissent l’un envers l’autre beaucoup d’affection. Elle le guide souvent, mais le laisse aussi se débrouiller avec sa canne lorsqu'il éprouve le besoin d'être plus autonome. Depuis quelque temps, elle se transforme plus souvent en buse, l'accompagnait lorsqu'il décide (même si cette idée est à chaque fois très stupide) d'aller voler Angelo ne peut désormais plus imaginer ce que serait sa vie sans son patronus et redoute le moment où cet espoir disparaîtra à son tour pour le replonger dans le noir, là où les couleurs ne sont plus et où les ténèbres dominent tout.  
 
Pseudo et âge: Cappuccino, 22 ans  :3  Où as-tu trouvé le forum ? J'me souviens plus  gérardrpz  Personnage: Inventé As-tu un autre compte sur BP ?  Un vert ultra gentleman  Hum ! Présence: 4/7 Une remarque ? JehaisJamie.Maisjavaispaslechoix Potté GNOE et je vous z'aimes  Highfive  taggletesamoi  


Dernière édition par E. Angelo Borghese le Lun 19 Oct - 17:32, édité 16 fois
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par Invité, Sam 10 Oct - 3:00 (#)
Histoire
Happiness can be found even in the darkest of times

 
THE END
Octobre, 1981, cimitero monumentale di Staglieno

L’odeur de la terre et de la rosée qui se mêle à la moisissure. Le chant des oiseaux qui est couvert par le silence des trépassés. L’ivresse qui anéantit la logique, bastonne les remords, alimente la folie.

Il était appuyé contre une tombe, la tête penchée vers l’arrière. Du whisky dans une main, une clope dans l’autre. Il faisait nuit, il faisait noir. Ce n’était pas un hommage funèbre, ni même un hommage tout court. Il l’avait aimée, pourtant. Terriblement, avec passion, comme on aime une femme que l’on veut pour la vie. Il s’en était voulu pendant des années, n’avait jamais osé revenir ici. Jusqu’à maintenant, à l’occasion de l’anniversaire de son décès. Il était là où elle avait été enterrée, passablement éméché, moyennement énervé. Il aurait dû savoir que venir ici ne lui apporterait aucune satisfaction : les morts ne parlent pas, ils dorment.  L’aveugle était convaincu que passer la nuit à se soûler, profânant l’anniversaire fatidique, était une douce façon de se venger. Une idée absurde, pour ne pas dire merdique. Il lui en voulait d’être morte et il s’en voulait de n’avoir rien pu faire.



Novembre, 1975, Il Covo ristobistrot

« À Ernando, qui a obtenu un stage cet hiver! »

L’ambiance était à la fête. Attablée autour d’un bon repas et de quelques bouteilles de vin, la famille Borghese chahutait comme une bande de gamins. Il avait reçu sa lettre de la gazette pendant un week-end passé chez ses parents et pour ces italiens, toutes les occasions étaient bonnes pour célébrer. Amadéa, pomettes rosées, lorgnait peu subtilement en direction du comptoir à dessert, indifférente au sujet du jour tandis que Samuelle, conscient de son rôle d’aîné, remplissait les coupes de tous les individus en âge de boire.

Ernando glissa une main devant la sienne, l’empêchant de le soûler davantage.

« Pas pour moi, merci. Je veux me lever tôt pour aller prendre quelques photos.
— Allez, ce n’est pas un autre verre qui va te tuer…
— T’as qu’à finir la bouteille pour moi Sam, je suis certain que t’en crève d’envie. »

Un sourire espiègle, des rires sincères. Il adorait ce temps passé avec sa famille, dans la légèreté et la bonne humeur. Pas de disputes ni de leçons moralisatrices. Que d’agréables instants, des conversations et de franches rigolades. Au bout d’un moment, la tablée se divisa, selon leurs préférences de fin de soirée. Les jeunes hommes se dirigèrent du côté du bar et Samuele avisa du regard une blonde élancée, donnant un coup de coude à son frère :

« Deux gallions sur la blonde.
« T’es dingue, c’est une Molkinov. »
« Et alors? »
« Si j’étais toi, j’éviterais. Trois sur la rousse.»
« Marché conclu.»

Les deux frères se levèrent de leur tabouret en même temps, sous les regards exaspérés de leurs parents. Amusé, Ernando regarda son frangin se diriger en parfait bourrin vers la jeune femme aux cheveux platine. S’il pensait que son sourire de séducteur allait suffire à faire tomber dans ses bras Maria, il pouvait toujours rêver. Il connaissait très bien la jeune femme et savait que celle-ci n’était pas du genre à coucher avec le premier venu, simplement pour ses beaux yeux. Il s’était cependant retenu de le dire à Sam : le voir se planter en face d’une conquête était toujours un spectacle réjouissant et fortement amusant. Il prit donc le temps de l’observer quelques secondes jusqu’à ce qu’il revienne vers leur table, lui adressant un regard penaud et un signe du doigt évocateur. Ernando lui répondit par un sourire amusé, prenant la direction du bar.

« J’ai parié que je réussirais à t’entraîner à notre table…» murmura-t-il à l’oreille de celle qui était appuyée contre le comptoir, l’air de profondément s’emmerder.

Il l’observa alors qu’elle se retournait vers lui. Sa longue chevelure de feu encadrait un visage aux traits doux. Ses yeux étaient dorés, magnifiques, captivants. Il y plongea les siens, laissant son sourire s’accentuer tandis qu’il se redressait. Il désigna le bar d’un signe d’un tête, poursuivant :

« Le prix est de trois gallions. Si tu m’accompagnes, je pourrais peut-être te payer un verre? »

Et plus, si affinités. Il ne recherchait pas nécessairement une conquête d’un soir, simplement de passer une soirée en bonne compagnie. Son frère avait tendance à se faire très lourd plus les heures avançaient.

« Qu’un? »

La fille cligna des paupières, aguicheuse, se penchant légèrement .Il laissa ses yeux errer jusqu’à son décolleté très avantageux avant de les remonter vers son visage faussement angélique. Cette rousse aurait fait un modèle parfait pour les photos qu’il prenait. Peut-être accepterait-elle de l’accompagner demain matin? Il tendit la main vers elle pour l’aider à se relever, l’entraînant vers sa table.

« Qu’un. Sinon, tu risques de m’oublier dès que tu verras mon frère. »

L’adolescente éclata d’un rire mélodieux. Ils prirent place sur les chaises et Ernando profita de son inattention pour lancer un clin d’œil à Samuele, glissant sa main sous la table. Il referma ses doigts sur les trois galions, victorieux, ignorant presque le coup de pied vengeur qu’il reçu quelques secondes plus tard du perdant.


Décembre, 1975, Antico Caffe Greco

Il avait fait son connard sur ce coup, il le savait. Stagiaire pendant les vacances d’hiver à la gazette du sorcier, Ernando avait cru pouvoir œuvrer en solo. Naïvement. On lui avait imposé une compagne de travail et leur première rencontre devait avoir lieu aujourd’hui. Plutôt que d’accepter de la voir en Angleterre, il lui avait donné rendez-vous dans son pays natal. La flemme de transplaner, qu’elle se bouge! Il aurait réagit différemment si cette partenaire forcée n’avait pas été une surprise dans son horaire. En tant que photographe, le jeune adulte avait toujours agit seul. Sauf cette fois…

« C’est toi Angelo? » demanda une voix féminine derrière lui.
« Peut-être. »

Il prit le temps d’avaler une gorgée de sa tasse brûlante avant de se retourner de mauvaise foi. La magnifique femme qui lui faisait face lui fît plisser les paupières et il désigna la chaise libre d’un signe de la main, sans détacher son regard de la blonde. Son visage était fin, épanoui et était encadré par une longue chevelure dorée qui chatoyait sous les rayons du soleil dévorant les fenêtres de l’Antico Caffe. Ses sourcils étaient bien dessinés, son front lisse et sans rides. Son nez délicat côtoyait des pommettes veloutées, délicatement empourprées sur lesquelles il aurait volontiers passé sa main pour vérifier leur apparente douceur de miel. Il caressa du regard ses lèvres pleines, fraîches comme un bouton de rose. Jamais il n’avait désiré aussi rapidement une femme comme il la désirait elle, en cet instant. Il faillit la prendre en photo pour l’immortaliser dans l’éternité, elle et son allure angélique, trop proche de la perfection.

« J’en déduis que tu es italien? »

Elle parcouru de ses yeux clairs la grande pièce aux allures antiques, dont les fauteuils étaient tous recouvert d’une étoffe bourgogne. Ernando hocha la tête, posant sa main sur son appareil photo en se retenant pour ne pas plutôt la déposer sur la sienne.

« On commence ? »

Son sourire allait le faire mourir. Était-elle une vélane? Il se crispa alors qu’elle continuait de l’observer de ses pupilles océanes qui lui donnait envie de s’y noyer, parfait marin captivé par sa sirène. Bon sang, que lui avait-elle fait!

« Je pensais qu’on pourrait d’abord se trouver une chambre…»

Il venait de signer son arrêt de mort.



Septembre, 1976, Onoranze Funebri Bonanni

Dans les ténèbres, il revoyait la scène, il ressentait de nouveau la chaleur suffocante des flammes. Oranges, rouges, écarlates. Elles avaient dévoré les rideaux, détruit les meubles, brulé les chairs. Il l’apercevait de nouveau, terrible vision cauchemardesque étendue face contre terre, une plaie béante à la tête. C’était elle qui avait insisté pour faire cette expérience. Après des mois de discussions, de photos et d’amour. C’était une technique révolutionnaire de développement des clichés, avait-elle prétendu avant de rajouter des ingrédients dans le chaudron. Il l’avait crue et avait participé à créer l’impensable. Ils n’étaient que des étudiants, de simples stagiaires. Rien de dangereux ne pouvait arriver. En théorie. Il avait entendu la déflagration lorsqu’elle avait rajouté le morceau d’aubépine. Son cri de souffrance avait résonné à ses oreilles avant que la chaleur ne dévore son corps. Le rideau noir avait été tiré devant ses yeux alors que le feu dévorait sa peau. Il avait oublié sa baguette, omis de se servir des sortilèges. Plus rien n’avait existé outre cette souffrance atroce, cette douleur incommensurable qui avait brûlé ses rétines et annihilée son corps.

Lorsqu’il s’était réveillé à l’hôpital, deux jours après, il était trop tard.

Il était devenu aveugle et elle était morte. Crevée. Le mot choisi n’avait pas d’importance. Elle n’était plus là et il devait assister à cet enterrement dont il ne voulait pas.

« Tu veux prendre mon bras pour…»
« Non. »

Il s’écarta rapidement de la voix féminine, heurtant quelqu’un au passage. Une vieille, sûrement. Il avait senti son corps frêle, sa maigreur désolante et sa chair fripée. Il ne s’excusa pas, s’éloignant encore davantage de ce lieu maudit à pas rapides. Trop rapides. Il heurta de nouveau quelqu’un qu’il ne parvînt pas à identifier. Aucun grognement de protestation, pas de cris courroucés. Ces idiots avaient dû tous être prévenus. Il faut ménager l’aveugle.

« T’attends quoi pour te plaindre? Que je te pousse par terre? »

Ses mains s’avancèrent vers l’avant sans rencontrer de résistance et il s’avança d’un nouveau pas, se retenant pour ne pas hurler de rage. Par réflexe, il chercha à voir celui qui lui faisait sûrement face. Vainement. Il n’y avait que ces ténèbres, cette obscurité encombrante et menaçante dont le rideau d’ébène lui cachait un spectacle qu’il n’aurait pas voulu voir. C’était ses obsèques, aujourd’hui. À quelques mètres de lui, elle était là, étendue dans sa pose éternelle. Il pouvait imaginer ses cheveux de blé former une auréole autour de son visage d’albâtre et ses mains reposer sagement sur sa poitrine. À jamais belle, radieuse. C’était elle l’ange, pas lui.

« Ernando…»

Il ne s’était pas rendu compte qu’il s’était avancé dans le néant, poussant d’autres inconnus dans ce vide trop rempli. Une main faussement rassurante s’était posée sur son épaule et il se dégagea d’un geste brusque, faisant volteface. Normalement, il aurait vu son interlocuteur. Sans doute lui aurait-il fait un sourire assuré, aurait prétendu que tout allait bien. Amical. Sauf qu’il n’y avait pas de visage devant lui, aucune image connue. Le rideau noir continuait d’accaparer tout l’espace, noyant les couleurs et les sens. Pour toujours.


Or the beginning?
Février, 1978, salle commune

Une peau lisse, des mots sans échos et des lèvres qui se cherchent. L’espace d’un instant, Angelo redevint ce photographe habile qui immortalisait la beauté dans une danse enivrante confondant les sens. Il avait bu, beaucoup trop, mais sa partenaire d’un soir ne semblait pas s’en formaliser. Elle parle, il ne l’écoute pas. Elle sourit, il ne la voit pas. Ses mains découvrent ce que ses yeux auraient dû voir, forment des images de chair à partir du néant. Les couleurs se confondent, les traits physiques fondent les uns dans les autres. Le bonheur s’envole avec l’arrivé de cette luminescence dans le ciel, le charme se rompt, si conte de princesse il y a eut.

Il avait enfilé en vitesse un jogging, torse nu, abandonnant dans son lit cette inconnue qui devait le rester. Il ne voulait pas connaître son nom, son visage, n’avait pas envie de savoir avec qui il venait encore de déconner. Trompait-il Ève en s’envoyant en l’air avec d’autres ? Elle est morte, Angel. Sauf qu’il lui avait promis d’être fidèle. On ne peut pas être fidèle à un cadavre. La voix de son patronus était douce, apaisante, et pourtant il frissonna. Il tâtonna dans le vide jusqu’à toucher son coffre, l’ouvrant pour en ressortir une bouteille sans étiquette. Il ouvrit le goulot et huma le liquide translucide avant d’en prendre une gorgée. Tu ne trouves pas que tu as assez bu ? Je ne bois jamais assez. Boire, baiser, fumer, c’était son nouveau quotidien. Ernando Borghese était mort en même temps que celle qu’il aimait, ne laissant qu’une loque aux yeux troués pour le remplacer. Il aurait voulu crever avec elle, mais il était obligé de faire semblant de vivre. Il n’était pas naïf : les gens agissaient différemment avec lui et ses perspectives d’avenir n’étaient plus les mêmes. Il préférait s’enivrer que de se rappeler tout ce qu’il avait perdu.



Novembre, 1979, Trois-Balais

Le temps qui passe, les aventures qui se suivent, le cœur qui balance. Les amitiés qui disparaissent, les projets qui s’envolent, la personnalité qui change. Il avait aimé, s’était promis de ne plus le faire, puis était retombé dans le même piège.

« Elle s’appelle comment?
— Daedra. »

Une bouffée, une gorgée, le sentiment que tout risque de lui échapper. Il trinque avec son ami, discute, rit. Il sait que le bonheur est de courte durée, qu’il n’a pas le droit de croire qu’une relation puisse durer. Il s’en fout, l’espace d’un instant, il aime pour faire semblant.

« Et ton ex…Èvelyne, Èva quelque chose…
— Ève.
— Tu l’as oublié?
— Non. »

Il n’a pas envie d’en parler, pas envie d’y repenser. Il se donne la possibilité de revivre, de retrouver ce qu’il était. Il s’offre le choix, celui de tomber dans ses vieux vices ou de renaître, en conservant l’espoir et l’optimisme. Il n’est pas né pour être alcoolique, ni pour foutre en l’air son existence. Il changera ; l’inverse n’est même pas une possibilité.



Septembre, 1980, St-Mangouste

« S’il-vous-plaît? La chambre de Daedra Mills c’est à quelle num…
— Chambre numéro trente-six. Les handicapés sont priés d’avoir un accompagnateur pour se déplacer sur les départements.
— Pourquoi, vous avez peur que je lance tout votre matériel? »
rétorqua-t-il avec irritation, serrant sa canne blanche jusqu’à s’en faire blanchir les jointures.

Hope grogna, le rappelant à l’ordre. Il n’était pas ici pour se disputer avec le personnel de l’hôpital, ni pour débattre sur les injustices liées à sa condition. Il était ici pour elle.
Il y avait pensé tout l’été. À cet ultimatum voilé, à ce qu’il impliquait. Continuer de boire, continuer de faire le con. Ou tout arrêter, rester avec elle, la rendre heureuse. Arrêter réellement cette fois, en acceptant les conséquences qui en résulteraient, en subissant le sevrage, l’impossibilité d’engourdir ses pensées.

« Je pense pas que je pourrais continuer comme ça si tu n’arrêtes pas de boire, pas si j’ai l’impression que tu essayes encore de te remettre de la mort d’Eve. »

Il n’aimait plus Ève. C’était une évidence qui s’était rapidement imposée à lui, alors qu’il cherchait à prendre une décision. Il l’aimait, elle. Plus que tout. Plus que l’alcool.

Il ne lui avait pas écrit de l’été, parce qu’il ne voulait pas déconner à nouveau. Prétendre arrêter de boire, puis recommencer. Il voulait être certain de pouvoir tenir sa promesse, de ne pas lui faire un faux serment et de la blesser, encore une fois.

« Monsieur? Vous devriez vraiment prendre un accompagnateur. Si vous voulez je peux demandez à….
— Vous êtes encore là? »

Sa canne heurta le pied de l’employé encombrant et il lança une excuse peu sincère, regrettant de ne pas avoir frappé plus fort. Hope le guidait sous sa forme de tigre, le devançant pour vérifier le numéro des chambres à sa place. Il avançait lentement, laborieusement, jurant à chaque fois qu’il entendait des murmures, des expressions courroucées. Qu’ils aillent se faire foutre. Tous.

C’est ici Angel. Le cœur qui palpite, les lèvres qui se serrent. Il se rappelle l’accident, les cris, les morts. L’obscurité était encore plus terrifiante qu’à l’accoutumé, encore plus tétanisante. Il n’avait pas pu l’aider, ce n’est qu’ensuite qu’il a sût où elle se trouvait. Avant le déraillement, il l’avait cherchée. Pour lui dire sa décision, pour lui montrer que sa valise était vide, sans bouteille.

« Je pense pas que je pourrais continuer comme ça si tu n’arrêtes pas de boire. »

Il avait choisi que ce serait elle, qu’il allait arrêté. Hope l’avait trouvée dans un wagon mais il était déjà plein : elle était entourée de ses amis, heureuse, selon son patronus. Mieux sans lui.

T’as qu’à ouvrir la porte, t’es devant. Tu viens? D’autres voix se rapprochaient, irritées et irritantes. Il avait mal au crâne. Trop de bruits, trop de sons à analyser. Cet endroit était infernal et seul un bon verre aurait pu le calmer. Une main se posa sur son épaule et il se dégagea d’un geste brusque, empoignant sa baguette par réflexe.

« Je vous ai trouvé un accompagnateur, il est à votre gauche.
— J’ai dis que j’en voulais pas.
— C’est obligatoire, je suis désolée. Un homme dans votre condition ne peut…
— Marcher librement pour aller visiter sa petite-amie?
— C’est votre petit-amie? »

Il pouvait l’imaginer tendre la tête pour regarder dans l’embrassure de la porte, pour voir quel type de fille pouvait bien sortir avec un aveugle aussi casse-pieds. Ses sourcils devaient se froncer et son regard, dubitatif, devait dévisager ses yeux bleus inanimés. Il n’avait qu’une envie : dégager d’ici et rentrer dans le premier bar venu, pour oublier ce jugement, pour oublier qu’il ne pourrait jamais rendre aucun regard.

Angel? Hope devait sentir que sa détermination faiblissait. Elle se faisait plus insistante, plus désespérée.

« Je pense pas que je pourrais continuer comme ça si tu n’arrêtes pas de boire. »

Il s’était bercé d’illusions. Il s’était dit qu’il y parviendrait, qu’il réussirait pour elle à arrêter. Que l’amour serait plus fort que le désir de boire, que l’habitude de s’enivrer. Mais il savait très bien la vérité : des situations comme aujourd’hui se reproduiraient et sa frustration devant son impuissance n’allait pas cesser d’augmenter. Il ne pouvait que la blesser et lui nuire. Elle était heureuse cet été, sans lui.

Il posa sa main contre la porte, regrettant de ne pas pouvoir la toucher, de ne pas pouvoir lui dire qu’il faisait ça pour elle. Que c’était mieux ainsi. Il se mordit les lèvres, pliant sa canne d’un geste brusque. Lentement, il tendit le bras, peu surpris de sentir que quelqu’un y glissait le sien.

« Vous pouvez me ramener vers la sortie », lâcha-t-il d’une voix lasse, éreintée.

Sa cécité aurait toujours le dessus sur lui, qu’importe toutes ses tentatives pour s’adapter. C’était une lutte inégale, qui occupait trop de place dans sa vie pour qu’il n’en tienne pas compte. On l’éloigna de la chambre, d’elle.

« Je pense pas que je pourrais continuer comme ça si tu n’arrêtes pas de boire. »

Il allait continuer. Mais pas avec elle. Désolé, j’étais pas le bon type pour toi.



Octobre, 1980, Appartement d'Angelo

Une lettre froissée, des missives brûlées. Une relation qui s’éteint, des souvenirs qui deviennent inutiles. Une bouteille brisée, des poings crispés. C’est toi qui as tout fait foirer. Il le sait bien, trop bien.

Il ne devrait pas boire, il ne devrait plus porter cette putain de bouteille à ses lèvres. Ce spectre translucide qui tue ses relations à coup de chaleur suffocante, qui lui donne l’impression de vivre alors qu’il est en train de se laisser mourir. Mais il s’en fout, c’est comme le reste. Sans importance. Boire, baiser, fumer. Des vices qui comblent le vide et dont il ne veut plus se débarrasser.

« Angelo? Ouvre cette foutue porte, je sais que t’es là.
— Dégage.
— C’était une salope, frangin. C’est une bonne chose qu’elle ne soit plus là, crois-moi…Elle se tapait tout le château derrière ton dos.
—Ferme-là.
— Elle m’a même dragué, un soir. Je te l’ai pas dis mais…
— JE T’AI DIS DE LA FERMER! »

La porte qui s’ouvre brusquement, les mêmes ténèbres qui l’empêchent d’anéantir son interlocuteur du regard. Le poing d’Angelo était suspendu dans les airs, à quelques centimètres du visage de Samuele. Qu’il se taise. Qu’il se taise et qu’il parte.

« Hé, on se calme hein! Je suis de ton côté moi, c’est pas d’ma faute si cette sale garce a… »

Il n’avait pas besoin de le voir pour savoir où il se trouvait. Il l’imaginait très bien, devant lui, un air assuré sur son visage d’enculé, persuadé d’avoir raison alors qu’il insulte ouvertement la fille qu’il aimait. Qu’il aime encore. Ses doigts se refermèrent brutalement sur l’encolure de sa chemise et d’une poussée, il le plaqua contre le mur. Son autre main, qui tenait toujours sa bouteille de whisky, se dressa dans les airs :

« Tu dégages. Maintenant. Et si je t’entends raconter ces conneries à qui que ce soit, je vais peut-être oublier que j’ai un frère.  »

Peut-être qu’il l’oubliait déjà. Peut-être qu’il préférait oublier tout le reste et recommencer à zéro, sans essayer de changer. Il était un aveugle, alcoolique et connard. Autant l’accepter.  



Février, 1981, Le Campo de' Fiori

« À Angelo, qui a obtenu un stage cet hiver! »

Des shooters qui s’entrechoquent, une musique assourdissante qui couvre les rires et les exclamations joyeuses. Des paroles en vrac, un conversation entrecoupée.

« Raconte, mec. Tu leur as envoyé des photos de filles nues, c’est ça?
 — Ou de ta b…
— Faut payer beaucoup pour se faire engager quand on voit que dalle?
— Le prochain qui dit une connerie, il me paie un paquet de clopes. »

L’aveugle se calla dans son siège, attentif aux voix qui se juxtaposaient. Impossible de ne pas se rappeler de cette même annonce faite par la voix paternelle, des années plus tôt, alors qu’il percevait encore le monde en couleurs. Il pouvait revoir les visages souriants des membres de sa famille, la fierté qui peignait leurs traits. Une fierté éphémère, tout aussi provisoire que les liens du sang. Il ne leur avait pas dit, pour ce nouveau stage. Ce n’était que le temps des vacances d’hiver et celles d’été, si tout se passait bien. Il ne voulait pas les décevoir s’il échouait, ni se mettre davantage de pression.

À sa droite, quelqu’un fouillait dans son sac. Sûrement un pote qui, encouragé par les autres, avait décidé de sortir les fameux clichés qui lui avait valu cette opportunité. Il glissa une main sur sa bouteille, avalant une longue gorgée en feignant de ne pas savoir ce qui se passait. Stressé, malgré lui. Il n’avait jamais montré ses photos à ses amis, craignant que sa cécité l’ait rendu totalement inapte à photographier et que la gazette ne l’ait pris que par pitié.

« Qu’est-ce que…
— Merde, Angel!
— …
— T’avais pas le droit. »

Un murmure déçu, qui lui arrache un frisson. La voix féminine qui résonne est troublée, se déplaçant lentement vers lui. Il sait qu’elle vient de s’approcher pour regarder elle aussi les photos, que son visage triste lui arracherait sûrement des excuses. Il sait aussi ce que les autres viennent de comprendre : l’époque des clichés joyeux est révolue et s’il prend de nouveau des photos, ce n’est qu’à travers ce voile obscur qui peint son regard. Il laisse ses potes à leur observation, se penche vers l’avant et cherche la main de son amie. Ses doigts enserrent les siens, se voulant rassurant.

« On ne voit pas ton visage sur la photo. Personne ne sait qu’il s’agit de toi.
— Parce que tu la vois, peut-être?
— Hope m’aide toujours. Et c’est moi qui modifie les clichés : tout est supposé être flou. »

Il la sent hocher la tête, confirmant ses propos et le rassurant par le même fait. Si son patronus lui avait dit que sa technique avait fonctionné, il avait tout de même douté de ses dires. Le tigre aurait été capable de lui mentir, simplement pour le voir poursuivre sa passion. Il avait développé ce nouveau procédé au cours de l’été, entre deux bouteilles et quelques brèches de lumière. Au moyen d’un sort, des indications d’Hope et d’une potion photographique, il parvenait à modifier ses photos pour les rendre moins claires, plus indéfinies. C’était le monde du point de vue d’un aveugle : une infinité de visages, d’actions et de peines, dans une obscurité qui ne révélait que le minimum.  Il prenait ses modèles dans les infortunés de la vie, pour peindre une réalité habituellement dans l’ombre.



Avril, 1981, Terrain de Quidditch

Dae.
J’aimerais qu’on puisse discuter.
Demain soir, le bar du Pendu, dix-neuf heures? Je comprendrais si tu ne viens pas.

Angelo.

«  C’est débile, complètement débile.
— Tu te répètes. Ma jambe est installée correctement?
— Place-là un peu plus à gauche. T’es conscient que dans trois minutes, t’es à l’infirmerie?
— On pari? Si je réussis, tu me paies un verre.
— Et si tu perds?
— Tu m’amènes une bouteille pour que je puisse me consoler dans mon lit d’infirmerie. »

Il entendit son amie soupirer, signalant son acceptation des termes du pari. Elle avait raison, ce n’était pas une très bonne idée, mais il y avait longuement réfléchi. Il s’était entraîné au sol, avait fait de nombreuses recherches. Ce n’était pas plus difficile que de marcher ou de courir : il fallait simplement se concentrer et avoir confiance en ses capacités. Il n’avait perdu que la vue, pas le reste.

« Prêt?
— Prêt.
— La boîte noire est sur le bout de ton manche. S’il y a un souci, appuie dessus, elle te ramènera directement en bas. »

Il n’en aurait pas besoin, mais il était tout de même content de savoir qu’en cas de problème, elle était là. Au cours des derniers mois, il avait pu rejoindre un groupe dont les membres présentaient des handicaps divers. Ils s’étaient adaptés, fabriquant de nombreux objets qui leur facilitaient la vie.

Un élan vigoureux et le vent qui fouette son visage, comme autrefois. Il ne s’éleva pas beaucoup, attendant les instructions d’Hope qui avait pris sa forme de buse pour l’occasion. Tu peux prendre de l’altitude. Un sourire aux lèvres, il redressa le manche de son balai, s’envolant plus haut. Il le faisait, il était en train de le faire! À droite. Il s’inclina, ravi de sentir cette légère vitesse, cette sensation enivrante. Celle du danger, de l’adrénaline, d’une ivresse totalement différente que celle que lui procurait l’alcool. Tu devrais ralentir un peu, les gradins ne sont pas loin. C’était dingue, inimaginable. Les ténèbres s’agitaient, l’aveugle disparaissait, même brièvement. Il était normal, l’espace d’un instant, le temps d’un vol. Ça lui faisait un bien fou.

Lorsqu’il redescendit, ses pieds heurtèrent le sol avec violence. Son atterrissage n’était pas parfait, mais il comptait bien le peaufiner au fil de ses prochaines séances. Il put entendre son amie courir, signe qu’il s’était posé à des lieux de son objectif. Difficile de bien viser. Heureux, grisé par l’émotion, il glissa un bras autour de son cou :

« Je t’avais bien dis que je réussirais. Alors, ce verre?
— Ça ne change rien au fait que tu aurais pu te tuer. Tu voles très mal, d’ailleurs. Tu ressemblais à un gamin avec son premier balai.
— Si tu essaies de me décourager de le refaire, c’est raté. Et n’évite pas ma question, tu as perdu. »

Un nouveau soupir, un large sourire. Il lui donna un coup de coude amical dans les côtes et elle répondit finalement :

« Ce soir, dix-neuf heure, aux Trois-Balais? Mais ne compte pas sur moi pour payer, j’suis complètement fauchée. »

Il se crispa un instant, hésitant. La veille, sous le coup de l’alcool, il avait envoyé une lettre à Daedra. Pour lui parler, pour lui donner des explications, pour voir si les choses avaient changé. Une idée débile. N’étais-ce pas sa faute en final, tout ce qui s’était passé? Elle aurait dû l’accepter tel qu’il était, sans l’obliger à tout cesser. Arrête de faire le con, elle avait raison, tu le sais. Justement, il ne savait plus. Les souvenirs disparaissent, les évènements s’effacent et de toute cette histoire, il n’en retenait qu’une immense rancœur. C’était de sa faute, pas de la sienne et il ne lui devait plus d’explications. Cette lettre, écrite par un homme ivre, n’avait aucune valeur. Elle ne viendrait sûrement pas, de toute façon.

Il hocha la tête, empoignant son balai :

« Ça me va, à ce soir! »

Autant aller de l'avant, il avait vécu trop longtemps dans le passé.  



Septembre, 1981, Poudlard

« Et pour mon stage?
— C’est délicat. Ste-Mangouste refuse de…
— Engager des gobelins, ça le fait, mais un aveugle, c’est trop risqué, c’est ça?
— Vous devez comprendre que certains environnements ne sont pas adaptés à votre condition.
— Oh, parce que ça existe, un environnement adapté à ma condition?
— Nous faisons vraiment tout notre possible pour trouver un…
— J’ai compris. »

Toujours le même foutu problème, le même obstacle. Les lieux sécurisés ne voulaient pas d’une personne inapte dans leurs rangs, même s’il était capable de se débrouiller par lui-même. Il lança une salutation tout aussi brusque que faussement polie, claquant la porte derrière lui. Inutile de camoufler sa mauvaise humeur; elle transparaissait dans ses traits crispés, dans ses gestes plus saccadés et malhabiles. Il déplia sa canne avec raideur, remerciant mentalement Hope pour sa compréhension. Bien qu’elle ait été d’une aide extrêmement précieuse depuis son apparition, elle avait appris à se faire plus distante à l’occasion. Il avait besoin de se savoir autonome et non pas dépendant de son patronus, même s’il n’hésitait pas à l’utiliser comme guide lorsqu’il était calme.

Dix minutes s’étaient écoulées lorsqu’il pénétra finalement dans sa salle commune. Loin d’être plus détendu, il était davantage énervé. Étudiait-il en vain? Se ferait-il refuser tous les postes auxquels il voudrait avoir accès, sous le simple prétexte qu’il n’était pas apte physiquement à assumer toutes les fonctions qu’ils engendraient? Il était pourtant compétent, qualifié, et il avait obtenu d’excellentes notes aux examens. Mais ça ne suffisait pas. Il était aveugle, un défaut qui ne se pardonne pas.

« Angelo, tu pourrais me donner le bouquin à côté de t…Ça ne va pas?
— J’ai connu mieux. De quel côté?
— À droite. Tu as un hibou qui est arrivé, tout à l’heure. Une lettre de ton frère, je crois.
— La prochaine fois, tu peux la mettre directement dans le feu. Au moins, elle servira à quelque chose » lâcha-t-il d’un ton las avant de palper vers sa droite, laissant ses doigts courir sur la reliure nervurée d’un livre beaucoup trop volumineux. Il le tendit à celle qui devait lui faire face, glissant ensuite sa main dans la poche de son pantalon. Sa flasque l’attendait sagement, fidèle au rendez-vous. Ivre ou pas, il se prenait tout de même des murs, alors autant y aller à fond.

Tu sais quelle date on est? Tu crois que je bois pour quoi? Cette journée était suffisamment merdique sans qu’il n’ait besoin d’Hope pour lui rappeler ce que sa mémoire cherchait à effacer. Il avala une longue gorgée, attentive au bruit des pages qu’on tourne. Autant combattre le feu par le feu.

« Alice?
— Mm ?
— Tu veux qu’on…?
— T’aurais vraiment besoin d’un cours de romantisme.
— Je ne cherche pas à être romantique. »

Il laissait ce critère à ceux qui recherchaient une relation sérieuse. Ce qui n’était pas le cas de son amie, qui laissa son livre derrière elle, laissant glisser sa main dans la sienne. Un sourire sans joie peignait les lèvres de l’aveugle tandis qu’il l’entraînait vers son dortoir. À la même date, deux ans plus tôt, il entamait une relation qu’il n’aurait jamais dû commencer. Et même s’il prétendait le contraire, il ne l’avait toujours pas oubliée.





(c) AMIANTE
(Solosand pour la police dans le sous-titre Daengelo )




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Dernière édition par E. Angelo Borghese le Lun 19 Oct - 17:10, édité 54 fois
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Message Re: Tu étais formidable, j'étais fort minable, nous étions formidables ◆ Angelo
par Invité, Sam 10 Oct - 4:20 (#)
slzmjdoejfifjed Han!

Angel Chou

Re-bienvenue HOHOHOHOHOHOHOHOHHO
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Message Re: Tu étais formidable, j'étais fort minable, nous étions formidables ◆ Angelo
par Invité, Sam 10 Oct - 4:45 (#)
aldhskzjdhka Chou bon retour à lui, bon courage à toi pour la fiche hihi
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Message Re: Tu étais formidable, j'étais fort minable, nous étions formidables ◆ Angelo
par Invité, Sam 10 Oct - 7:55 (#)
Angel qddfgjkml Brille Chou

Bon retour a la maison Brille
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par Invité, Sam 10 Oct - 11:00 (#)
Re bienvenue Chou
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par Invité, Sam 10 Oct - 12:57 (#)
Re bienvenue ! Chou
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Message Re: Tu étais formidable, j'étais fort minable, nous étions formidables ◆ Angelo
par Guest, Sam 10 Oct - 14:49 (#)
hihi mais qu'il est toujours aussi beau hihi

Rebienvenue Chou
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par Invité, Sam 10 Oct - 14:51 (#)
Re bienvenue Yaaa
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par Invité, Sam 10 Oct - 14:59 (#)
Rebienvenue beautée love Tu étais formidable, j'étais fort minable, nous étions formidables ◆ Angelo 1094600113 Slurp héhé ALBERT Perv ! :suck:
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Message Re: Tu étais formidable, j'étais fort minable, nous étions formidables ◆ Angelo
par Invité, Sam 10 Oct - 16:47 (#)
DMKSJFDLSFMLSRKJEZKRLZER9ZEPIJKFLDSJDSKFLJDSFJZEKLRJEZKLRJSKLFJSDKLFDSJLKFDSF TT TT TT TT
la nostalgie putain TT limite je voudrais refaire une version de Dae rien que pour notre putain de lien TT
j'ai trop hâte de lire ta fiche. et t'as bien fait de reprendre Jamie. osef de 50 shades.
et je viens te dire rebienvenue avec mon aveugle, parce qu'il faut se soutenir HOHOHOHOHOHOHOHOHHO
REBIENVENUE DAENGELO DAENGELO DAENGELO

PS: c'est Laura.
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Message Re: Tu étais formidable, j'étais fort minable, nous étions formidables ◆ Angelo
par Invité, Sam 10 Oct - 18:53 (#)
ANGEL Twisted rebienvenue Chou
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Message Re: Tu étais formidable, j'étais fort minable, nous étions formidables ◆ Angelo
par Invité, Sam 10 Oct - 19:42 (#)
rebienvenue Brille il a l'air d'envoyer du lourd ce bonhomme HOHOHOHOHOHOHOHOHHO
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Message Re: Tu étais formidable, j'étais fort minable, nous étions formidables ◆ Angelo
par Invité, Sam 10 Oct - 23:10 (#)
Re bienvenue! DaengeloYaaa
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Message Re: Tu étais formidable, j'étais fort minable, nous étions formidables ◆ Angelo
par Invité, Lun 12 Oct - 2:20 (#)
Professeur de sortilège Robert47cm
Je suis dans votre classe monsieur hihi lien obligatoire ALBERT

Bienvenue hihi
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Message Re: Tu étais formidable, j'étais fort minable, nous étions formidables ◆ Angelo
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Tu étais formidable, j'étais fort minable, nous étions formidables ◆ Angelo

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