J'étais là, simplement assise sur mon lit dans le dortoir des filles à regarder cette photo que je venais de retrouver perdue au milieu d'une pile de livres, repensant à ma vie...


Une simple photo sépia où une belle jeune femme était allongée sur un lit d'hôpital avec un nouveau né dans les bras. À son chevet se tenait un homme assez grand habillé d'une longue robe de sorcier qui regardait fixement l'objectif de l'appareil qui avait immortalisé ce moment et tenait tendrement la main du petit être qui venait de faire son entrée dans ce monde de brute. À plusieurs reprises je m'étais surprise à plonger mon regard dans celui de l'homme de la photo, mon père, Kamen Ivanov un sorcier de sang-pur. Son regard était tendre, je le voyais ému. Et pour cause, l'enfant que tenait sa femme, Dobra une simple moldue, dans ses bras n'était autre que moi-même. Voilà, en vérité cette photo reflétait l'ancien bonheur de ma famille. Dans leurs expressions je les voyais heureux de ma naissance même si j'appris bien plus tard que mes parents désiraient un petit garçon...


À cette pensée j'esquissais un sourire. Dommage c'était raté ! Un sourire qui en disait long, un mélange de bonheur passé et de nostalgie.


Mon enfance avait été des plus heureuses. Mes parents me chérissaient, ils avaient toujours été parfaits. Le reste de ma famille était tout aussi adorable, je passais beaucoup de temps chez mes grands-parents paternel en compagnie de mes cousins. Je ne connaissais d'ailleurs pas grand chose de la famille de ma mère... Apparemment ils ne se parlaient plus depuis qu'elle s'était mariée, c'est pour cette raison que je passais la plupart de ma vie du côté sorcier négligeant parfois le côté moldu de ma vie.

J'avais six ans lorsque mon cousin, reçu sa lettre pour Poudlard. Bien que très loin de là où nous vivions, ma famille ne jurait que par cette école. C'était comme une tradition chez les Ivanov (donc la famille de mon père) depuis qu'un de nos ancêtres y était entré en tant que professeur. Mon cousin, je crois que je ne l'avais jamais vu aussi heureux. Il sautait de joie à travers la maison. C'était assez drôle de le voir ainsi. Pour la première fois, nos parents nous emmenèrent sur le chemin de traverse. Ce qui me fit bizarre dès le début fut la langue... Et oui, même si je prenais déjà des cours d'anglais, j'étais tout de même russe à l'origine. Je fus émerveillée par tous les objets magiques qui s'y trouvaient. Je n'avais jamais vu de gobelins de ma vie... Ce fut un choc pour moi quand j'entrais dans la célèbre banque. Il eut sa première baguette magique, je le vis en expérimenter plusieurs. La bonne une fois trouvée et rentrée à la maison, il s'exerçait à ses premiers tours. J'avais toujours vu mon père et même mon oncle faire de la magie à la maison, mais là voir mon cousin me disait que bientôt ce serait mon tour. Deux semaines plus tard il parti pour Pourdlard. Quant à moi, je devais encore attendre dans une école primaire privée de Moscou. Je me consolais avec les lettres qu'il m'envoyait. Puis, quelques années après, ce fut mon tour. Je ne pus retenir un cri de joie lorsqu'un hibou vint m'apporter ma lettre. Je m'y attendais, mais c'était tellement grisant tout de même ! Je dévalisais le chemin de traverse avec mon père, celui-ci m'offrit même ma propre chouette. Je la nommais Wednesday puisqu'il me l'avait offert un mercredi. Oui, moi et l'originalité ça faisait deux à l'époque... Et puis, j'étais tellement contente et surexcitée que je ne m'étais pas longtemps attardé sur ce détail. Quelques jours plus tard, mon père et ma mère me disaient au revoir sur le quai neuf trois-quarts alors que le Poudlard express crachait déjà sa fumée à plein poumon. Kamen m'avait embrassé sur la joue, ma mère m'avait prise dans ses bras. Elle pleurait, j'étais le dernier enfant à quitter le nid de cette grande famille. . Je leur souris et m'engouffrais dans les wagons déjà bondés.

Je fus plus qu'impressionnée par la grandeur de Poudlard. J'étais sûr de me perdre dans les centaines de couloirs et dans les escaliers qui n'en faisaient qu'à leur tête. Je fis mon entrée dans la grande salle en compagnie d'une centaine de première année. Nous avions eu le droit au discours du directeur puis du choixpeau. Enfin, la répartition allait commencer. Mon nom ne venait pas dans les premiers, je passais donc mon temps à chercher mon cousin des yeux. Il semblait s'amuser avec une bande de types, mais me faisait un signe de la main avec un grand sourire. Ce fut précisément à cet instant que mon estomac se noua. Le silence de la grande salle fut rompue par l'appel de mon nom « Ivanov Dakota. » J'avançais maladroitement vers le tabouret. Je fermais les yeux alors que je sentis la pression du choixpeau sur ma tête explosant de joie en entendant le nom de la maison dans laquelle j'allais désormais vivre. Mes premières années à Poudlard se passèrent plutôt bien. J'étais une bonne élève, "douée" même selon certains de mes professeurs malgré mes accès de maladresse en cours de possions. Mais je n'y pouvais rien, j'étais maladroite de nature. Cependant, je redoublais d'efforts afin de réussir, je voulais que mes parents soient fiers de moi, tout simplement. J'étais passionnée par la botanique, l'astronomie et l'arithmancie. Je ne cessais de me demander ce que me réservait l'avenir et cette forme de divination me captivaient. J'étais assez sociale, et même si je n'étais pas une des plus populaires, je possédais quelques bonnes amies avec qui j'aimais passer du temps entre les cours. On riait, s'amusait et profitait de la vie, loin de réaliser ce qu'il se passait autour de nous. Parmi mes amis, il y avait... Lui. Aucune de mes prédictions ne prévoyait son entrée dans ma vie... Et pourtant !

C'est lors de ma deuxième année que je croisais pour la première fois la route de Flynn, le pauvre, il était comme une princesse coincée dans sa tour. Sauf que là, il ne s'agissait pas d'une tour, mais d'un escalier, sacrément mal luné, mais un escalier tout de même, qui refusait de le mener là où il souhaitait aller. Il était presque tombé dans le vide et la seule chose que j'avais trouvée à faire, c'était de me moquer de lui. Enfin, ce n'était pas méchant, mais pour une fois que je pouvais avoir la satisfaction de voir un élève plus âgé dans une mauvaise posture, je n'allais pas me gêner ! Seulement... Ce que je n'avais pas prévu, c'était de me retrouver enfermé hors des quartiers de ma maison, je ne me souvenais plus du mot de passe... Bien entendu, c'est à ce moment-là que monsieur avait débarqué. Oui, il s'était bien payé ma tête à son tour. On était quitte en quelque sorte... C'est de cette façon qu'on est devenu camarade. Il était plus vieux que moi, je ne voyais pas trop quel intérêt je pourrais lui apporter.

Lors de ma quatrième année, notre histoire prit un tournant décisif. Cette année fut particulièrement intéressante, c'est au moment d'un bal organisé par l'école que Flynn fit un nouveau saut dans ma petite vie. Je n'avais pas de cavalier. C'était bien triste. Comment avais-je pu me débrouiller aussi mal ? C'était un des plus grands événements de l'année, peut-être même de toute ma scolarité et je n'allais pas pouvoir y participer, car personne ne voulait de moi. Enfin, ce n'était pas tellement ça, mais je m'y étais un peu prise trop tard. Je traînais donc toute seule dans la grande salle la veille du fameux soir, cherchant désespérément une solution, quand il débarqua. Parfois, on dit que le hasard fait bien les choses. Dans ce cas-là, je n'étais pas certaine que ce soit une bonne chose. Ni une mauvaise d'ailleurs, mais bon. Au début, nous ne faisons que discuter de tout et de n'importe quoi... Seulement, au bout d'un moment, notre discussion dériva dangereusement vers le bal à venir. Il me révéla qu'il ne désirait pas spécialement s'y rendre. Sur le coup, je me demandais s'il n'était pas un peu dingue sur les bords... Comment pouvait-il ne pas vouloir y aller ? Je ne le comprenais vraiment pas... Il faisait ce qu'il voulait. Mais quand même, toute l'école allait y participer ! Je fus à mon tour contrainte de lui dire que je n'y allais pas non plus. Pas parce que je n'en avais pas envie, au contraire, j'en mourrais d'envie, mais bel et bien parce que je n'avais pas de cavalier. Honteuse, j'hésitais à lui en parler, car il ne manquait pas une seule occasion de se moquer de moi. Sauf que je me retrouvais face à une toute autre réaction... Il m'invita. Par pitié ? Peut-être, je n'en savais rien. J'essayais de ne pas trop y penser alors que j'acceptais. Je me fichais de ses raisons à vrai dire, du moment que je pouvais y aller ! Puis... Je n'avais pas à me plaindre, c'était quand même un beau spécimen. Je ne regrattais pas mon choix, car la soirée du lendemain fut magnifique. Le bal s'était déroulé à merveille, mais ni lui ni moi ne souhaitions plus que notre simple amitié bien que celle-ci se développait de plus en plus..

Je continuais tout de même de vivre ma petite vie tranquille pendant encore deux ans. Du moins, pas si tranquille que ça... Car il était toujours là, Flynn. Il était même plus présent que jamais. On se chamaillait encore et toujours. Nous passions de plus en plus de temps ensemble, à rire, parler de tout et de rien. Mais au début de ma sixième année se déroula un événement phare de notre relation. Je lui étais tombé dessus sans faire exprès. Si, si, je pouvais le jurer, ce n'était pas intentionnel ! J'étais incontestablement une boulette, j'étais assez maladroite, je n'y pouvais rien ! Je m'en serais bien passé ce soir-là, mais ce qui devait arriver arriva. Je lui tombais donc dessus, nos visages se retrouvèrent à quelques centimètres de distance, dans ce genre de scène que l'on ne voyait que dans les films romantiques moldus ou dans certains romans à l'eau de rose. Je me surpris à avoir envie de l'embrasser. Merde alors ! Nous nous étions fixés pendant plusieurs longues secondes, puis, je m'étais finalement relevé sans plus. Cela n'avait l'air de rien, mais cela déclencha tout de même une grande réaction en chaine. Pendant la semaine qui suivie, nous ne nous parlâmes presque pas. Tous les deux nous réfléchissions aux sentiments que l'on éprouvait pour l'autre. Du moins, je le faisais... Beaucoup, trop. Avais-je des sentiments pour lui ? Je n'en savais rien. Avais-je envie d'en avoir ? Je l'ignorais tout autant. C'était compliqué... Et pas qu'un peu. Je l'avais toujours vu comme un ami et rien de plus. Je ne l'avais jamais imaginé sous cet angle... Mais ce n'était peut-être pas une mauvaise idée. Finalement, nous recommençâmes à nous fréquenter comme si de rien ne s'était passé. Pourtant, je le sentais hostile quand d'autres jeunes hommes me tournaient autour. Et... Même si j'avais du mal à l'avouer, je devenais profondément jalouse quand une autre fille l'approchait de trop près. C'était débile ce petit : fuis-moi je te suis, suis moi je te fuis. Mais c'était comme ça, on restait borné et refusions tous les deux d'aller plus loin.

Ce n'est que lors de ma huitième année que mon train-train quotidien se vit de nouveau chamboulé. Nous étions alors en décembre 1978 et je venais tout juste de choisir ma spécialisation en médecine magique. Je passais exceptionnellement mes vacances de Noël à l'école, ne souhaitant pas particulièrement rentrer chez mes parents à Moscou. Depuis quelque temps, ma relation avec mon père s'était détériorée et je ne voulais passer les fêtes à me disputer avec lui. J'étais bien mieux au calme à Poudlard, je me sentais presque plus chez moi là que dans la maison où j'avais passé toute mon enfance. Enfin, cela n'était pas très important comparé à ce qui allait me tomber dessus ce soir-là. Je venais de finir de manger dans la grande salle, regagnant ma salle commune, lorsque je remarquais cette brume argentée p autour de moi. J'avais pourtant l'habitude d'invoquer un patronus, j'étais en classe avancée après tout, mais là ce n'était pas pareil. Je n'avais rien demandé et pourtant, une gazelle commençait petit à petit à prendre forme à mes côtés. Elle sautait dans tous les sens, incontrôlable. Surprise, je me demandais quelle bêtise, j'avais encore bien pu faire pour déclencher un tel phénomène et surtout cherchais un moyen de l'arrêter. J'entendis alors plusieurs cris et retournais en courant dans la salle à manger, suivie par cette forme translucide qui n'allait finalement plus me quitter. Là, je remarquais que je n'étais pas la seule, les quelques élèves qui n'étaient pas non plus rentrés chez eux se retrouvaient dans la même situation que moi. Autour d'eux se baladaient chiens, chats et autres animaux en tous genre. Je ne comprenais pas ce qui se passait et manifestement je n'étais pas la seule. Au bout d'un moment, ma gazelle se retrouva dans une forme totalement réelle, heureusement, elle s'était calmée et ne courrait plus partout. Elle était juste là, comme s'il s'agissait d'une vrai... Je la fixais toujours septique puis je finis par tendre la main afin de la caresser doucement. Elle n'avait pas l'air bien dangereuse... Comparé à certain, j'avais quand même de la chance, ce n'était pas un lion ou même un ours que j'avais à mes côtés. Juste une version toute mignonne et douce de moi quoi qu'un peu (beaucoup) folle tout de même. Je remontais doucement pour venir lui toucher les oreilles quand une petite voix se fit entendre dans ma tête : "Non ! Pas les oreilles, ça chatouille !" Je reculais d'un coup, tellement vite que je me retrouvais les fesses par terre. Ça au moins, c'était de l'originalité... Autour d'eux se baladaient chiens, chats et autres animaux en tous genre.

Faisant voler la photo avec ses petits cornes et me tirant de mes pensées, Vesna vient se coller contre moi.