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c'est badass m'aimer. tu devrais le savoir depuis le temps.

Poudlard. Poudlard était grand. Il était énorme. Et surtout, c'était un château, donc on pouvait très bien comprendre qu'il soit tant énorme que cela. Pourtant, il me donna bonne impression. Et je me sentis encore plus à ma place. Le petit appartement remplis de peinture et de bruit d'écriture était un vulgaire avant-goût. Pour une fois, même si je détestais l'école - toute forme d'apprentissage - je me sentais à ma place. Ce qui n'était pas arrivé depuis des lustres. Le nom « Debussy » était exclu du monde magique, je le su rapidement. Les grands noms de famille de sang purs prédominaient et certains regardaient de haut tout ce qui n'en était pas un. Inutile de vous dire que je sortis les griffes lentement. Et la réputation des soeurs Debussy revint sur le tapis. Il y en avait une, que vous aimiez. L'autre qui vous faisait chier. Certains trouvaient ça réellement drôle. Et j'avais surtout une tête à faire peur lorsqu'on me prenait pour Ashlee. La pré-adolescence semble être la chose la plus difficile à vivre lorsqu'on me regarde comme cela. Je commençais à laisser pousser mes cheveux, à les laisser boucler, histoire de faire une certaine différence entre moi et Ashlee, qui les portait plutôt courts. En fait, mes années lorsque je fis mon cursus primaire furent sans incidents réels. Rien qui pourrait être à écrire dans une encyclopédie, histoire qu'on s'en souvienne par la suite. J'obtins des notes beaucoup plus que normales pour les BUSES ainsi que pour les ASPICs. Je voulais montrer à tout le monde que j'avais un cerveau. Plus gros et plus efficace que la plupart des sangs purs (tous réunis).

En fait, ce qui changea ma vie, fut l'accident.  Les détails m'échappent encore, je me suis réveillés dans un lit. Après trois jours d'inconscience. C'était les vacances d'été et mes parents nous avaient amenés à la campagne, pour nous féliciter de la réussite de notre cursus primaire. Ma soeur et moi, on se promenait. C'est drôle quand même, c'est toujours là, où on se rapproche le plus. Où on fini par mûrir et en avoir assez de se faire la tête. On allèrent plonger tête première dans un lac, puis je perdis pied et je m'enfonçais dans l'eau. Dans les ténèbres. Je perdis conscience de tout. Lorsque je me réveillais, on m'annonça sa mort. Elle m'avait sauvé et elle était morte, noyée.

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tue-moi. t'en rêves depuis si longtemps, ne te prive pas.

Comment vivre, ensuite ? Impossible. La culpabilité me prit. J'avalais plusieurs pots de pilules et je perdis connaissance dans les toilettes de notre appartemment merdique. On m'amena à l'hôpital et ma tentative de suicide fut un échec monumental. On me laissa tout de même sous hospitalisation, histoire de veiller sur moi, ou enfin avoir la conscience. Ainsi que mon estomac reprenne des forces suite à cette intoxication. J'aurais pu mourir, tous les médecins me l'ont dit, mais ce n'est pas arrivé.  J'avais été prête à m'enlever la vie parce que j'en avais marre. Marre de sentir que c'était de ma faute simplement. De sentir ces regards pesés sur moi comme si j'étais la calamité. On ne voulait pas que j'aille survécu. On voulait que se soit ma soeur. Alors, ils allaient être débarrasser de moi, point. Les larmes aux yeux, mon corps guéris, mais mon esprit plongea. J'avais raté. Alors, je pris l'autre solution. Commencer à me trancher les veines. Et devenir anorexique intentionnellement.

L'autodestruction commençait.

Lorsque j'entrais à Poudlard, cette année, je n'étais plus la même. Je regardais les autres comme un fauve enragé. Si quelqu'un avait peur de la Tallulah d'avant, il devait être pétrifié de peur. Je voulais les torturer, tous, de manière originale, histoire qu'ils crament avec moi. Tous ceux qui me regardaient comme si je n'étais qu'une vulgaire sang-mêlée et rien d'autre de plus intéressant. J'avais de la colère. De la colère pour cent personnes, prise et emprisonnée dans un minuscule corps comme le mien. J'allais en mourir à force. Sauf que je suis toujours vivante, aujourd'hui. Je suis toujours là, à regarder haineusement toutes les personnes s'approchant de moi. J'ai la calamité, vous allez crever si vous, vous approchez. Vous ne le savez pas encore ? Lorsque les patronus devinrent réels, j'étais enragé contre cet animal qui me ressemblait. Et qui tentait de me résonner. Qu'ils n'arrêtaient pas de me conseiller. MÊLE-TOI DE TES AFFAIRES. Que j'arrêtais pas de lui dire. Et lui qui me lâchait toujours un C'EST TOI MES AFFAIRES dans ma tête. J'ai perdu l'unique personne que j'aimais réellement, par ma faute. Comment on fait maintenant pour fonctionner ? Impossible, tout simplement. Mais même lui, je ne l'écoute pas. Je préférais qu'on me torture plutôt que de l'écouter, même si j'ai l'impression que je suis une loque humaine.