Stockholm, 1964
« Où est mon bébé ? » furent les premiers mots prononcées par Elizabeth Harlow après son réveil, il fallut plus de cinq heures pour que les effets de l’anesthésie générale se dissipent. Soren Harlow avait pourtant insisté pour que l’accouchement se déroule à domicile comme la tradition familiale le voulait, cependant elle voulait que son enfant soit « entre les mains de professionnels », celui-ci n’avait d’ailleurs pas pu venir à l’hôpital pour assister sa femme, trop occuper par son travail de ministre; dernier descendant direct du roi Bernadotte il jouait un rôle important dans son pays aussi bien sur le plan politique que culturel. Il comptait d’ailleurs sur son fils pour faire perdurer leur noble nom à travers de nouvelles générations. L’ambiance était propice à un film d’horreur, un silence morbide c’était incrusté dans chaque recoin de l’hôpital alors que le soleil venait de s’effacer du ciel, c’est à ce moment là que la pire crainte d’Elizabeth se réalisa. Trop inconsciente pour bouger mais pas assez pour rester endormie, elle assistait à cette effroyable scène sans pouvoir faire quoique ce soit. Un homme visiblement grand s’empara de son bambin avant de disparaitre dans la pénombre, il lui fallut attendre un peu moins d’une heure pour enfin pouvoir hurler et ameuter le reste de l’hôpital, malheureusement la ravisseur était déjà partit loin. Une enquête fut bien évidemment ouverte pour retrouver le kidnappeur, mais elle ne fut jamais résolu et pour cause, celui-ci ne restait jamais au même endroit plus d’un mois. Quelques jours après l’enlèvement le ravisseur roula avec lui jusqu’en Norvège.

Brekstad (Norvège), 1964 - 1965
Leur escale à Brekstad fut l’une des plus longues, puisqu’ils y restèrent presque un an, ce fut le temps nécessaire pour que l’affaire d’enlèvement soit abandonnée. Pendant ce temps, il fut dans l’obligation de s’occuper du bambin, de le nourrir et parfois même de le divertir. Ce kidnapping était plus une affaire de vengeance qu’autre chose, Elizabeth était une avocate très réputée en Suède, elle avait parfois la manie de trop s’investir dans ses affaires, et c’est ce qu’elle fit lors du jugement du fils du pillard, qui, âgé de dix-huit ans, était accusé d’homicide volontaire, sans son intervention celui-ci aurait surement pu être libre, puisque très peu de charges l’inculpaient. Cependant elle parvenu à trouver les mots et les preuves nécessaires pour qu’il termine en prison. L’enfant ne lui était pour l’instant d’aucune utilité, il comptait faire de lui un tueur avant de le relâcher vers ses dix-sept ans dans l’espoir qu’il commette à son tour un homicide.

Berlin, 1965
Il était trois heure du matin lorsque le ravisseur décida de partir de Norvège, ce fut sans aucun doute l’un des moments les plus éprouvants de sa courte existence, puisqu’il passa quinze heures sans nourriture sur la route. Le bambin était habitué à ne pas beaucoup manger, il était d’ailleurs plutôt maigre pour son âge mais la chaleur omniprésente de cette vieille caravane rendait l’épreuve encore plus difficile à surmonter pour lui. Quoiqu’il en soit, ils arrivèrent finalement dans la ville de Berlin où ils séjournèrent une semaine. Le kidnappeur connaissait quelqu’un en ville capable de lui faire de faux passeports pour lui et celui qu’il voulait faire passer pour son fils. Ses parents biologiques n’ayant pas eu le temps de lui trouver un prénom, il du effectuer cette tâche. Son choix se porta finalement sur le prénom « Damon »; d’origine grecque, il connaissait parfaitement la signification de cette appellation, cela signifiait entre autre « Pour apprivoiser », ce qui correspondait assez bien à ce qu’il voulait faire de cet enfant. Une fois les papiers obtenues, ils partirent pour leur dernier voyage en direction de Londres, plus particulièrement de GreenFields, petite bourgade perdue parmi les champs de maïs.

GreenFields, 1965-1973
Bien que leur escale à Brekstad fut longue, celle à GreenFields le fut encore plus puisqu’ils y passèrent neuf longues années. La nouvelle maison de leur ravisseur était assez étrange puisqu’elle ne possédait aucune fenêtre. Le grenier était probablement la pièce la plus effrayante de la maison, dépourvu de la moindre décoration, il faisait également office de chambre pour Damon, puisqu’il s’appelait ainsi désormais. Il ne possédait qu’un matelas en son centre, un hublot sur la porte pour faire passer la nourriture et l’eau ainsi qu’une immense bibliothèque contenant des centaines de livres poussiéreux. La solitude eu un impact pour le moins étrange chez Damon, en effet, il commença, à l’âge de sept ans, à sentir des présences, qui au fil des semaines et des mois, devenaient de plus en plus réelles pour lui; il parlait avec elles, jouait aux devinettes ainsi qu’à « 1, 2, 3 soleil ». Quand ses hallucinations ne se manifestaient pas, il lisait des livres, parfois des romans fantastiques, parfois des manuels apprenant à faire des mathématiques, à jouer aux échecs ou parfois même à parler d’autres langues. Deux ou trois fois par semaine, le ravisseur entrait à l’intérieur du grenier pour lui apprendre à se battre ou à manier certaines armes blanches. Il essayait également de lui retourner le cerveau, de lui faire croire que le meurtre était une chose normale, que parfois lorsqu’une personne se comportait mal il fallait lui rendre la pareille, mais Damon était un garçon intelligent, il avait réussi à apprendre à lire et à écrire sans l’aide de personne, il savait donc qu’il ne devait pas l’écouter voilà pourquoi il faisait juste semblant de s’intéresser pour ne se prendre de coups de ceinture.

GreenFields, 1974
Ce fut dans cette même bourgade que ses pouvoirs se manifestèrent pour la première fois. Damon était âgé de onze ans quand un jour qui semblait s’annoncer semblables aux autres, son ravisseur oublia de fermer la porte à clé après leur entrainement. Ne voulant pas se faire démasquer, il attendit patiemment que la nuit tombe pour tenter de s’évader. Il devait probablement être trois heures du matin et le pré-adolescent était maintenant persuadé d’être le dernier réveillé. Il descendit donc sur la pointe des pieds les escaliers qui menaient au rez-de-chaussée. Son coeur battait la chamade, un mélange d’excitation et d’angoisse se formait en lui, il était à la fois heureux de pouvoir enfin sortir de son vieux grenier et effrayé à l’idée de pouvoir se faire surprendre. Il s’apprêtait à ouvrir la porte d’entrée qui le séparait de sa liberté quand il fut interpellé par  un bruit venant de derrière lui. Il ne pu s’empêcher de pousser un cri de surprise, lorsqu’en se retournant il tomba nez à nez avec son kidnappeur. Son hurlement eut cependant un effet des plus … Etrange. Celui-ci fit résonna à travers l’ensemble de la maison avant de faire décrocher l’imposant lustre qui trônait au centre de l’entrée qui termina sa chute sur celui qui avait ruiné son enfance. Ameuter par les voisins qui avaient entendu le cri, la police arriva sur les lieux au bout de moins d’une heure et il ne leur fallut que quelques jours pour faire le rapprochement entre Damon et l’enlèvement qui avait eu lieu onze ans plus tôt eu lieux quinze ans plus tôt. Le jeune suédois fut bien sur suspecté d'avoir causé cet "accident" de lustre, mais ils ne trouvèrent aucune preuve. Damon fut placé en famille d’accueil le temps que les policiers découvrent l’identité de ses parents seulement il reçu quelques jours plus tard sa lettre d’admission pour l’école de magie Poudlard. Une chance qu’il fut placé dans l’une des rares familles d’accueils à être issu de sangs-mêlés. Ils l’accompagnèrent donc jusqu’à la gare, pour qu’il puisse prendre son train direction Poudlard.

Poudlard, 1974-1981
David est la première personne réelle qui su faire chavirer le coeur du beau Suédois. Il avait ce petit quelque chose en plus qui donnait envie de lui parler, un côté étrange qui le rendait à la fois intriguant et hilarant. A cette époque là, Damon était un garçon très sombre et surtout très faible, il c’était tellement attaché à lui qu’il aurait même été capable de se donner la mort juste pour le voir sourire. David paraissait souvent très triste, constamment perdu dans ses pensées. En dépit de ce petit inconvénient, les deux adolescents filaient le parfait amour, tout les deux gênés de leur sexualités ils se cachaient pour se voir, ce qui rendait chacun de leur rendez-vous beaucoup plus romantique. Damon l’avait rencontré lorsqu’il ne connaissait encore personne à Poudlard et que personne ne le connaissait, ils étaient tous les deux dans la même maison et dormaient dans le même dortoir. David, qui était insomniaque, se levait tous les soirs de son lit quand tout le monde dormait pour aller dehors et fumer des cigarettes, et c’est en le suivant une nuit qu'il lui parla pour la première fois, lui qui n’avait jamais ni bu, ni fumé avait l’impression d’être un hors la loi lorsqu’il tirait des bouffées sur sa cigarette. Attendre que les autres soient endormis pour fumer ensemble était devenu leur petit rituel, ils regardaient les étoiles et parlaient de tout et de rien parfois jusqu’au levé du soleil et il pouvait également leur arriver de s’embrasser « juste pour tester ». Leur complicité était telle qu’ils commencèrent à s’embrasser sans raison apparente et firent bien plus en grandissant. En cinquième année Damon était resté à Poudlard pendant les vacances de printemps et David devait également rentré à l’école pour passer la dernière semaine avec son amoureux, cependant les choses ne se passèrent pas comme prévu … Il n’est jamais venu. C’est au bout d’un mois que le proviseur, Albus Dumbledore annonça dans la grande salle le suicide de l'un de leur étudiant, David Albatroes.  Ce fut la nouvelle la plus bouleversante de sa vie, celle qui le transforma en la personne qu’il est aujourd’hui, il ne s’en ai jamais remis et ne s’en remettra probablement jamais.