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Chacun a père et mère, mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère (Rain)
BELLUM PATRONUM ::  :: Nox
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Message Chacun a père et mère, mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère (Rain)
par Invité, Ven 20 Nov - 3:40 (#)
Chacun a père et mère, mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère
River & Rain

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Rien à faire... Ces couteaux ne coupaient décidément absolument rien. A croire que Dumbledore avait peur que ses élèves se poignardent mutuellement ou pire encore qu'ils se poignardent eux-mêmes, dans un ultime élan d'ennui et d'asthénie... Poudlard me semblait si fade, si insipide. J'étais las de tout, et les jours s'écoulaient les uns après les autres sans que rien ne viennent me sortir de cet état de nonchalance exaspérante. Après la débauche et l'absence d'amour propre, j'avais finalement choisi de m'en remettre à une indifférence des plus totales. J'étais devenu ce qu'on appelle vulgairement un « je-m'en-foutiste ». Plus rien ne trouvait grâce à mes yeux, et tout, et tout le monde m'étaient tout à coup devenu insignifiants. Sans parler des élèves qui l'avaient toujours été à mes yeux, j'avais l'impression d'être vidé de tout intérêt pour ce qui m'entourait. Je me contentais de déambuler dans les couloirs du château tel un zombie macabre, tel un fantôme sans âme.

Et voilà que ce steak dégoulinant et sanguinolant à souhait, me résistait... Si ça n'avait tenu qu'à moi je l'aurais déchiqueter et broyer à l'aide de mes canines, sans crainte d'y mettre les mains ou d'y planter mes crocs. Mais bien qu'étonnamment calme, la Grande Salle n'était pas encore tout à fait vide. L'heure bien avancée, la plupart des élèves étaient partis vaquer à leurs occupations avant la reprise des cours. Mais de l'estrade professoral j’apercevais au loin un groupe de Serdaigles plongé dans d'épais grimoires accoudés sur un coin de table, tandis que plus proches des Serpentards jacassaient tels les petits êtres venimeux qu'ils étaient. Et juste là devant moi, une jeune élève de Pouffsouffle.
Je connaissais son nom, il tournait dans ma tête telle un manège hypnotisant et nauséeux. Je connaissais son nom puisque c'était le mien. J'avais cette désagréable impression de m'être fait volé mon patronyme, usurpé tout ce qu'il me restait, par cette gamine. Me voler mon père n'avait visiblement pas été suffisant, il fallait aussi qu'elle souille ces lettres qui m'appartenaient, qu'elle se pavane et qu'elle l'arbore si fièrement. J'en avais des haut-le-cœur. Mais en réalité j'étais ridicule d'être jaloux d'une enfant, grotesque de rejeter la faute sur elle alors que tout était de sa responsabilité à lui. Au fond de moi je savais bien qu'elle n'y était pour rien, et que je n'étais que jalousie. Envieux de cette réalité que je n'avais pu qu’effleurer tandis qu'elle, avait pu s'en emparer.

Le regard noir, je la fixais avec instance et méchanceté. Un peu plus et on aurait presque pu voir de la fumée s'échapper de mes naseaux en émoi, tant la colère s'emparait de moi. Brusquement je reculais ma chaise, faisant crisser le bois du parquet sous mes pieds. Je me levais bruyamment abandonnant à son triste sort le bout de viande rougis par le sang, préférant aller goûter à de l’hémoglobine plus fraîche. Les jeux de regards avaient trop duré, il fallait que j'aille m'y confronter. J'avais envie d'explications, peut-être même que j'en avais besoin mais je savais que je serais bien trop lâche pour oser lui demander ce que j'avais sur le cœur, et au lieu de ça j'avais le pré-sentiment que cette rencontre allait virer à l'affrontement.
Trop tard, j'étais déjà lancé, impossible de rebrousser chemin à présent. Le groupe de Serdaigle avait déserté, et nous étions à présent presque en tête à tête, sous le plafond ensorcelé.
Marchant dans la grande allée centrale, je m'arrêtais à sa hauteur. Sans un mot, je restais là, immobile, incapable de prononcer un mot. Elle me sembla tout à coup si petite, si vulnérable, assise là, toute seule...


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Message Re: Chacun a père et mère, mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère (Rain)
par Invité, Lun 23 Nov - 21:30 (#)
Ma fourchette virevolte au dessus de mon assiette sans jamais se fixer sur un aliment précis. Ses trajectoires indéterminées sont un reflet saisissant de ce qui se passe actuellement dans mon esprit. Les pensées papillonnent, vont et viennent. Les repas constituent un des seuls moments où je peux laisser libre cours à mes propres ressentis, étant bien trop accaparée le reste du temps par ce qui m’entoure. Et par ceux qui m’entourent. Autant de préoccupations qui ne me donnent, bienheureusement, que peu de temps pour m’apitoyer sur mon sort. Ce n’est de toute façon pas une activité que j’exerce habituellement. Retranchée dans mes pensées, je tente plutôt d’imaginer ce que maman est en train de manger en ce moment.

Ces divagations mentales me conduisent vite à être une des dernières mangeuses de la Grande Salle. Quand je me rends finalement compte que la pièce est étonnamment calme, je lève les yeux de mon repas. Pour croiser ceux, intenses, de River. L’enseignant me fixe d’un regard qui ne laisse planer aucun doute sur les sentiments qu’il éprouve à mon égard. Un incoercible frisson me parcourt devant tant de mauvaises ondes et je replonge mon attention sur mon assiette. Sauf qu’il m’est désormais impossible de ne pas sentir la morsure des yeux de mon demi-frère. Brûlants. Je lève à nouveau la tête et, cette fois, c’est le menton haut que je lui offre mes yeux comme miroir des siens. Nos regards s’affrontent et je cherche vainement dans les siens la source de tant de haine. Est-ce parce que je ressemble trop à ce père absent ? Parce que je viens empiéter sur ses plates bandes ? Ce serait inique ; j’ai autant le droit que lui d’être à Poudlard. A-t-il honte de moi, honte d’avoir une demie-sœur, honte que celle-ci soit exposée au vus et au sus de tous ? Suis-je la source du problème ou seulement l’exutoire momentané, faute de mieux ? Soupir. J’ai beau me tordre les neurones, impossible de saisir cet être abstrus qui se révèle partager du sang avec moi.
Lassé de notre guerre visuelle, monsieur Straseeker se lève avec humeur de son estrade professorale. Je ne devine que trop bien sa destination – seul un aveugle serait capable de l’ignorer. Et je suis tiraillée en moi-même.

J’ai envie de prendre cet homme dans mes bras, de le comprendre ; au moins d’apprendre à le cerner. J’ai envie de découvrir qui se cache derrière le professeur des arts du combat. J’ai envie d’avoir un frère. Mais lui ne m’offre que cette haine viscérale qu’il exsude par tous les pores de sa peau à mon intention. Mérite-t-il que je fasse un effort ? Mérite-t-il que je me plie en quatre pour recevoir et contenir sa colère ? Oui. Ou plutôt non, pas aujourd’hui. S’il compte me houspiller, je l’attends. Moi aussi, j’ai de l’amertume en moi, et il m’est aisé de la retourner contre lui. Il lui ressemble tellement après tout. C’est si facile d’imaginer que c’est Papa qui s’avance vers moi, avec son impressionnante carrure et son air sévère des mauvais jours. Alors s’il veut jouer à qui rage le plus fort, je suis prête, même si je déteste ce jeu.

River est à peine arrivé derrière moi que Hooky a déjà bondi sur le banc, tout crocs dehors. Mon Patronus, jusque là sagement couché à mes pieds sous la table, a senti venir la menace aussi distinctement que moi. C’est donc tout naturellement qu’il s’interpose de son imposante masse, pour faire mur entre l’adulte et ma place. Le loup, debout à mes côtés, feule avec hargne. Voir à l’œuvre la réaction quasi-primitive de mon patronus fait retomber instantanément ma propre colère. Je pense que l’animal fait clairement passer le message à l’enseignant pour que je puisse me passer d’acrimonie.
Sans détourner le regard de mon demi-frère, je me lève du banc – au moins puis-je gagner quelques centimètres ainsi – et glisse mes doigts dans la fourrure du loup au niveau de sa nuque. « Chuuut Hooky. »  J’ajoute mentalement à son intention « Moi aussi, j’ai envie de feuler, mais je préfèrerais quand même garder River en un seul morceau ».

Il est là. Juste devant moi. Plus proche qu’il ne l’a jamais été mais pourtant si émotionnellement distant. Je redresse de manière éhontée le menton pour lui signifier que sa noirceur ne m’atteint pas et prend ma voix fluette d’enfant :
« Un souci, monsieur Starseeker ? »

Je suis finalement prête à faire des efforts pour deux s’il désamorce sa propre bombe interne. Mais autrement, moi aussi, je peux faire barrage à la rivière s’il refuse de laisser passer la pluie.
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Message Re: Chacun a père et mère, mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère (Rain)
par Invité, Mar 26 Jan - 4:30 (#)
Chacun a père et mère, mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère
River & Rain

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Je me tenais face à elle, tout à coup si démunis. Moi qui quelques secondes à peine auparavant la défier du regard avec une assurance plus solide que l'enceinte même de ce château, plus constante que ces murs centenaires et ces dalles élimées par le temps. Et puis sans crier gare je m'étais retrouvé devant elle sans plus savoir quoi dire. Comme ci les mots trop fiers avaient préféré se dérober plutôt que de servir cette bouche présomptueuse et mal intentionnée.
Le loup qui lui servait de patronus voyait clair en moi, comme s'il savait que j'étais de la même espèce que lui, comme s'il avait deviné ma véritable nature. Alors dans un élan protecteur, il a bondit hors de dessous la table, exposant ses canines aussi acérées que son air menaçant. Réflexe instinctif, j'ai reculé d'un pas, surpris et stupéfait.

« Par Merlin, contrôlez votre chien enragé mademoiselle Starseeker ! » L'affront de traiter son compère de canidé sauvage était des plus volontaire. J'étais devenu provocateur par la faute de cette élève pas tout à fait comme les autres. Je n'avais plus rien que des regards noirs et une expression de dégoût comme arme face à elle. C'était tout autant déstabilisant qu'énervant. Mais elle avait au moins le mérite de me faire éprouver quelque sentiment, aussi peu flatteur fussent-ils.
M'entendre dire mon propre nom était encore plus dérangeant que le reste. Mon nom, à moi, pour désigner quelqu'un d'autre. Il sonnait faux, et fabriqué. Alors j'ai tout de suite regretté de l'avoir prononcé. Mais comment l'appeler autrement. C'était son nom après tout. Autant que le miens. J'avais envie de vomir rien qu'à cette pensée.

C'est alors qu'elle s'est levée tout en gardant ses yeux plongés dans les miens. Le même vert. J'avais du mal à soutenir son regard tant sa couleur me déstabilisait. Jusqu'alors, j'avais été le seul des trois frères à hériter de la paternelle iris, et puis plus je la regardais plus j'y retrouvais de mes traits.
Nous n'étions qu'à un pas l'un de l'autre, deux tout au plus, et cette proximité me rendait nerveux, mes mains étaient moites et je sentais mon pouls s'emballer. Ma vue s'est troublée et des vertiges m'ont gagné. Le passé ainsi face à moi je n'arrivais plus à faire face au présent.
C'est sa voix qui m'a rattrapé. De son timbre enfantin, elle m'a demandé pleine d'assurance.

« Un souci, monsieur Starseeker ? » A son tour, elle a prononcé son nom, mon nom, notre nom. Le nom, le fameux nom. Je me suis empressé de répondre pour ne pas me dévoiler. « Aucun... » J'ai buté quelques secondes sur la suite de la phrase. « Aucun souci, Rain. » Quatre petites lettres de rien du tout, et pourtant. Je ne l'avais jamais prononcé à haute voix, devant elle ou n'importe qui d'autre d'ailleurs. Pas même pour moi. Sans trop savoir pourquoi j'avais eu envie de l'appeler par son prénom, comme pour lui retirer ce nom et son prestige, que je ne voulais que pour moi, comme pour marquer ma domination de professeur face à son élève. Quoi qu'il en soit ce n'était certainement pas par sentimentalisme. Ah ça non. J'ai continué, malgré tout étonné par ces quatre petites lettres qui m'avaient échappé. « Non aucun problème... Contrairement à votre patronus, qui lui, semble avoir une dent contre moi » Et pas une petite vue les crocs de la bête. De temps en temps je ne manquais pas de lui jeter quelques coups d’œil furtifs, histoire de demeurer à bonne distance.

« Je pense que vous devriez sortir de vos rêveries et vous dépêcher d'aller en cours »  lançais-je finalement. « Ce serait dommage de faire injure au nom qu'est le vô... notre, n'est-ce pas ? »

Mea culpa:


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Message Re: Chacun a père et mère, mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère (Rain)
par Invité, Mar 2 Fév - 14:51 (#)

Le mouvement brusque et imprévisible de mon Patronus contraint mon demi-frère à l’arrêt. Toute autre personne sensée aurait fait de même face à la menace non dissimulée que constituent les crocs acérés de mon loup. Pourtant, voir River avoir ce léger mouvement de recul ; voir mon demi-frère reculer devant moi alors qu’il s’avançait d’un si bon pas avec tant de hargne me donne un subreptice sentiment de victoire. Il n’est pas le plus fort, pas le plus puissant et, s’il est tout de même le plus vieux, je ne vais pas m’écraser devant lui. Quelles que soient ses paroles.

« Par Merlin, contrôlez votre chien enragé mademoiselle Starseeker ! » Paroles qui sont justement violentes et voulues, j’en suis certaine. Il suffit de croiser ses yeux qui lancent des éclairs pour comprendre le peu d’estime qu’il me porte ainsi qu’à Hooky. La remarque acerbe de l’enseignant trouve écho en mon Patronus qui feule avec plus de puissance encore. Mais je reste stoïque et intime une fois de plus mon loup au calme. Je sais pertinemment que cela ne peut que me desservir. Un Patronus qui menace un enseignant ? Parfait, il tient une bonne raison de me punir, d’enlever des points à ma maison, de me rabaisser comme je suis sûre qu’il en meurt d’envie. Alors j’enfouis mes doigts un peu plus profondément dans la chair du loup jusqu’à ce qu’il cesse de montrer les crocs et je m’adresse innocemment à mon demi-frère.

« Aucun... Aucun souci, Rain. » Il est toujours là, toujours aussi proche, et je sens mon assurance se fissurer doucement. Surtout lorsqu’il prononce mon prénom, comme si c’est du poison, comme si mon identité même lui brûle la bouche et que cette rancœur est impossible à contenir. Mes yeux sont encore rivés sur sa haute stature et j’essaie de voir à travers cet homme s’il y a quelque chose de bon en lui. S’il peut être autre chose qu’indifférence ou colère. J’ai envie de croire que oui parce que j’ai envie de croire que le monde entier mérite d’être sauvé. Lui inclut. Surtout lui. Je veux tisser un lien entre nous mais cet échange ne fait qu’emmêler les fils qui nous constituent. Des nœuds comme autant de remarques acerbes de sa part. « Non aucun problème... Contrairement à votre patronus, qui lui, semble avoir une dent contre moi » Je demeure silencieuse pour ne pas envenimer la situation, mais mes yeux se teintent d’un mélange douloureux de peine et de colère. J’aurais pu – j’aurais voulu –  lui dire qu’il se comporte exactement de la même façon avec moi. Que s’il le pouvait, il aurait très certainement montré les crocs en s’approchant lui aussi. Qu’il veut m’impressionner, qu’il veut me briser, mais que je n’ai pas peur. Ma bouche reste scellée ; je n’ajoute rien, pas plus que je ne m’excuse. Il n’y aucune excuse à faire. Il est tout aussi fautif que moi.

« Je pense que vous devriez sortir de vos rêveries et vous dépêcher d'aller en cours. Ce serait dommage de faire injure au nom qu'est le vô... notre, n'est-ce pas ? » Impossible pourtant de ne pas répondre à ça. Et c’est l’arrogance qui dicte ma conduite. Arrogance qui doit d’ailleurs venir des gênes Starseeker, puisqu’elle l’habite également. Je me redresse un peu plus, tentant d’être plus droite que je ne le suis déjà. « Bien, monsieur Starseeker ». J’appuie éhontément sur chacune des syllabes de notre nom. « Excusez moi, monsieur Starseeker. Néanmoins, monsieur Starseeker, je vous ferais remarquer que les cours ne reprennent pas avant dix minutes au moins ».  Répéter ce nom, encore et encore, rend plus palpable encore notre appartenance commune. Pour la première fois, j’ai bel et bien l’impression qu’il est mon demi-frère puisqu’on partage quelque chose : ce nom et peut-être plus.« N’avez-vous donc aucun autre élève à brutaliser, en attendant ? Ce serait faire injure à notre nom que d’être bien élevé, môsieur Starseeker ». Je regrette presque aussitôt mes paroles. Je ne veux pas être celle qui déverse du fiel entre nous, celle qui sabote ce qui n’existe d’ailleurs pas encore. Néanmoins, je suis aussi légitime que lui. Pourquoi diable me hait-il à ce point ?
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Message Re: Chacun a père et mère, mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère (Rain)
par Invité, Ven 11 Mar - 3:35 (#)
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River & Rain

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Mes yeux rivés sur le patronus de ma demi-sœur, j'étais à la fois captivé et préoccupé. N'était-il pas ironique, voir même simplement drôle, que sa forme soit précisément celle d'un loup ? Je l'avais bien évidemment remarqué auparavant – un animal aussi massif à côté d'une fillette aussi frêle, cela ne passe pas franchement inaperçu –, mais c'était comme si l'avoir si proche de moi en réveillait la symbolique. Tout ce ci n'était bien évidemment qu'un coup du sort puisque son patronus était apparu bien avant que je me fasse mordre, mais l'image restait surprenante. Les plus convaincus auraient pu y interpréter le funeste présage de ce qui m'arriverait à moi quelques années plus tard, ou bien voir en cet animal totem le lien brisé que nous n'avions jamais pu tisser. Peu importe quel point de vue on choisissait d'avoir, pour ma part je n'y voyais qu'une ultime moquerie de la vie, une de plus, une de trop, peut-être. Je restais toutefois stoïque face à cette grotesque blague.

Je la sentais qui se retenait face à mes venimeuses remarques. Elle résistait, et plutôt bien. Je la titillais, je la provoquais mais elle tenait. Enfin quelque chose d’intéressant chez cette enfant. Elle ne parvenait toutefois pas à dissimuler cette envie qui la tiraillait, cet irrépressible désir de me renvoyer toute ma méchanceté dans la figure. Mais elle n'en fit rien, se contentant d'enfoncer toujours plus profondément sa main dans le pelage de l'animal et de raidir ses traits, inondant son doux visage d'enfant d'une dureté normalement propre aux adultes. Durant un court instant je me suis senti rattrapé par la culpabilité. Qu'est ce qui me prenait de me défouler ainsi sur une môme, une gamine d'à peine une dizaine d'année. Que c'était-il passé pour moi pour que je tombe aussi bas ?

Mon regard croisa le sien. Un éclair me traversa alors, bref et électrique, me parcourant de part en part et faisant se dresser chaque poil de chaque parcelle de ma peau. Voir mes yeux sur son visage était quelque chose de particulièrement douloureux. Les raisons de cette peine étaient multiples mais l'une d'elles primaient sur toutes les autres. Observer ses iris couleur jade en miroir me rappelait telle une claque violente et bruyante mon père, notre père. Son abandon bien sûr, sa lâcheté évidemment, et sa trahison enfin. Ses yeux me rappelaient que j'étais indiscutablement le fils et l'héritier de ce perfide individu, et que j'avais beau le nier, la preuve était inscrite sur ma tronche, à même la chair, à même le sang.
L'expression dans les yeux de ma sœur était terrible. Elle me troubla, me déstabilisa car derrière la colère c'est de la peine que j'y perçu. Pour la première fois je me demandais ce qu'elle pouvait bien éprouver à mon égard. Aveuglé par ma propre rage, la sienne m'avait toujours semblé évidente, comme ci rien d'autre n'était possible. Pourquoi aurait-elle eu envie de me connaître de toute façon... Son père ne lui avait assurément pas parlé de moi et de mes frères, elle ne devait qu’éprouver du mépris pour les bâtards que nous étions, que du dédain pour les sales rejetons honteux que nous incarnions. Comment pouvait-il en être autrement.

La remarque de trop et elle craque. « Bien, monsieur Starseeker » Elle insiste sur ce nom, comme une lente torture, une cruelle agonie. Ma mâchoire se crispe. « Excusez moi, monsieur Starseeker. Néanmoins, monsieur Starseeker, je vous ferais remarquer que les cours ne reprennent pas avant dix minutes au moins... N’avez-vous donc aucun autre élève à brutaliser, en attendant ? Ce serait faire injure à notre nom que d’être bien élevé, môsieur Starseeker » C'en est trop, j'ai envie de la gifler tant elle m'humilie. Un pas de plus et je m'apprête à faire le geste, que je refrène juste à temps. Elle l'aura sûrement perçu mais pas assez pour me le reprocher. Je lui saisi le bras, l’empoignant fermement, serrant d'avantage que de mesure. Je me penche légèrement et chuchote non loin de son oreille quelques mots, sévères et impitoyables « Je te trouve bien mal élevée pour quelqu'un qui porte le nom que tu ne cesses de répéter... Tu l'aurais bien mérité cette gifle pourtant, en compensation de toutes celles que notre père ne t'a visiblement pas donné. » Je la relâche négligemment et m'éloigne de quelques pas faisant mine de m'éloigner, mais avant de partir tout à fait je me retourne et lui lance une ultime phrase à haute et distincte voix. « Mademoiselle Starseeker, j'insiste, mais vous devriez vraiment rejoindre votre salle de cours. » Mon ton est rêche et impérieux, ma voix sombre et grave. Elle aurait mérité que je la colle pour insolence envers un professeur, mais je n'avais pas eu le courage, pas eu la force face à la perspective de devoir lui faire de nouveau face. Je n'avais pas envie de la revoir, mais j'étais coincé avec elle dans ce château, coincé avec mes fantômes du passé.

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Message Re: Chacun a père et mère, mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère (Rain)
par Invité, Ven 11 Mar - 17:53 (#)
Starseeker. Les attrapeurs d’étoiles. Lui et moi réunis sous le même patronyme mais pourtant à des années lumières l’un de l’autre. Comment une telle distance est-elle même humainement concevable entre deux êtres humains ? Entre deux personnes d’une même famille ? Comment détester autant quelqu’un dont on ignore tout ? Puisqu’assurément, il ne sait rien de moi. Sinon pourquoi serait-il aussi acariâtre ? Est-ce sa façon d’être avec tout le monde ? Je ne peux et ne veux pas y croire. Peut-être que ce nom partagé me pousse à croire que c’est un homme bien. Ce doit être un homme bien. Ce ne peut qu’être un homme bien. C’est mon frère ; et je compte découvrir celui qui se cache derrière ces remarques acides. Alors je prends ses coups verbaux comme autant de piques jetées vers mon cœur et j’avale ma salive. Chaque parcelle de mon corps est tendue et mon Patronus prêt plus que jamais à bondir à la gorge de cet enseignant à la moindre de mes sollicitations.
Je ravale pourtant ma bile et ma fierté jusqu’à la remarque de trop. Celle qui vient blesser mon amour-propre. Mes paroles, non réfléchies, ont autant d’impact qu’espéré. Que craint. Des nuages s’amoncellent dans les yeux de River et je perçois très nettement le geste avorté dans ma direction. Ce bras, cet infime mouvement d’épaule et cette volonté de me gifler si violente que même un aveugle pourrait la sentir. Je me demande une seconde ce qui l’empêche de faire ce geste dont il rêve visiblement depuis un moment – depuis que j’ai croisé son regard pour la première fois. La présence d’autres élèves dans la salle ? Un soupçon de pitié à mon égard ? Un sursaut de raison ?

A la place, il m’attrape violemment le poignet. Je sens ses doigts sur ma peau comme je sens la douleur qui afflue doucement à cause de sa force. Son visage s’approche du mien et mon cœur rate un battement. Jamais il n’a été aussi proche. Je regrette amèrement que ce soit dans ces circonstances. Mais nos corps son reliés par cette poigne de fer et par les paroles assassines qu’il m’adresse, fil ténu de méchanceté ; la seule chose qu’on arrive à partager aujourd’hui. « Je te trouve bien mal élevée pour quelqu'un qui porte le nom que tu ne cesses de répéter... Tu l'aurais bien mérité cette gifle pourtant, en compensation de toutes celles que notre père ne t'a visiblement pas donné. » Mon sang ne fait qu’un tour et c’est moi qui suis prise par la soudaine envie de me jeter sur lui et de le gifler, de lui lacérer le visage de mes ongles pour lui faire regretter ses paroles. Que sait-il de ce que Père m’a donné ? Comment ose-t-il remettre en cause quelque chose dont il ignore tout ?
Afin de ne pas laisser libre cours à mes pulsions, je prends une profonde inspiration tandis que l’homme s’éloigne. « Mademoiselle Starseeker, j'insiste, mais vous devriez vraiment rejoindre votre salle de cours. » Dernières paroles, directives, rudes. Dernières paroles avant qu’il ne me tourne le dos. Lâche. Il s’enfuit comme Père ; il prend exemple sur notre paternel et il fuit. Incapable de faire face à la réalité, incapable de faire face à sa sœur. Pour une raison que je ne m’explique toujours pas. Pense-t-il vraiment qu’il va s’en tirer ainsi ? Nous n’en sommes qu’au début de l’année. Au début de ma première année de scolarité. Il est bien sot s’il croit que cet échange est terminé. Il se reproduira, dans un couloir ou l’autre, quand j’aurais le malheur de croiser son chemin. Mais il est hors de question que j’évite quiconque. Encore moins mon frère, aussi demi soit-il.

Un coup d’œil circulaire m’indique que la grande salle s’est vidée pendant notre échange et je suis soulagée de ne pas avoir de spectateur. En ordonnant à Hooky de rester en retrait quoi qu’il arrive, je fais quelques grandes enjambées et le contourne pour me planter devant River. Je lui barre la route, et, coincé entre deux rangées de tables, il n’a d’autre choix que de me faire face. La tête relevée – autant pour tenter de croiser son regard que pour paraître plus grande du haut de mes douze ans – je lâche, amère. « Tu as beau être abject, River, tu es mon frère. Que tu le veuilles ou non. » Le tutoiement s’est glissé dans ma bouche sans prévenir. « Je l’accepte alors tu devrais en faire autant. Mais ne t’avise pas de parler de ce dont tu ne sais rien. » Une œillade assassine accompagne mes paroles. La pire gifle que mon père m’ait donné, c’est celle quand il a refermé à jamais la porte derrière lui. River a beau connaître ce sentiment lui aussi, puisqu’on est si similaires, je lui dénie le droit d’en parler avec autant de légèreté. Je dénie le droit à quiconque d’en parler tout court. Je préfère enfermer ce sentiment terrible d’abandon au fond de mon cœur pour ne laisser place qu’à mon optimisme débordant. Optimisme qui me souffle que les choses peuvent encore être réparées entre nous. Le château de carte s’est peut-être effondré, mais avec de la patience et de l’habilité, nous construirons quelque chose de plus solide et durable. Ensemble, on peut attraper toutes les étoiles du ciel. Ensemble.

« Tu peux me haïr, me blesser, me coller ; tu peux être hautain et rageur, tu peux me gifler. Je resterai une Starseeker. Comme toi. »

Ce coup-ci, c’est à moi de me retourner pour cacher mes mains qui tremblent.
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Message Re: Chacun a père et mère, mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère (Rain)
par Invité, Sam 26 Mar - 1:35 (#)
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Je m'apprêtais à partir, bien décidé à faire tout ce qui était en mon pouvoir pour ne plus jamais recroiser la route de la jeune Poufsouffle. J'étais assurément bien naïf de penser une telle chose, étant donné que j'étais professeur entre les murs de l'école où elle-même étudiait, et où, elle étudierait encore pour de nombreuses années. Mais plutôt que d'affronter l'évidence je préférais nier, têtu et présomptueux personnage que j'interprétais.
Ainsi tandis que je marchais dans la longue avenue centrale de la grande salle, que les tables défilaient les unes après les autres, inlassablement, itérativement, et que cette fuite semblait interminable, je fus soudain frappé par une douloureuse vérité. Prise de conscience ultime de ma lâcheté qui me sauta au visage aussi férocement que le fauve bondit sur sa proie. Mécaniquement, comme pour faire face physiquement à la violence du choc j'ai stoppé mes pas et interrompu ma course. Je n'étais rien de plus qu'un lâche fuyant ses responsabilités, qu'un pleutre qui courrait vers une illusoire tranquillité. Mon visage s'est crispé dans une mimique pénible tant je sentais la honte me dévorer, et j'ai fermé les yeux un court instant, une seconde, peut-être deux tout au plus. J'avais envie de disparaître maintenant, tout de suite, pour ne plus jamais exister. A cette instant précis j'ai eu envie de basculer tant la vie me semblait impossible à appréhender, basculer dans ce gouffre que je sentais s'ouvrir sous mes pieds et qui m'attirait tel un aimant menaçant. Pour la première fois depuis bien longtemps l'instinct de survie a faibli face à l'appel de la mort. Ma médiocrité comme un coup porté derrière la nuque, j'aurais probablement faibli si je ne me m'étais pas rappelé que ma demi-sœur se tenait quelque pas en retrait. Du moins c'est ce que je croyais, car lorsque mes paupières se sont de nouveau soulevées, dans un effort qui m'a paru surhumain, elle se tenait là, devant moi. Elle avait un air fière et défiant accroché sur ses traits enfantins, une expression de guerrière déterminée et en colère. J'ai certainement dû lui répondre par une mimique étonnée mais déjà elle a lancé son assaut dans un essor tenace et certain.

« Tu as beau être abject, River, tu es mon frère. Que tu le veuilles ou non. Je l’accepte alors tu devrais en faire autant. Mais ne t’avise pas de parler de ce dont tu ne sais rien. » Mon regard est devenu noir, se baignant de tristesse et de rage.  Comment osait elle me parler ainsi, comment osait-elle prendre ce ton avec moi. Son frère disait elle, je n'en restais pas moins son professeur. Il fallait que je réagisse, que je réponde à son insolence, mais je restais béat, incrédule face à tant d'audace. Je ne la connaissais pas, pourtant, dans mon esprit l'image d'une enfant incapable et surprotégée s'était faite son nid. Pourrie gâtée et trop aimée, elle avait en plus la singularité d'être une fille quand moi et mes frères n'étions que trois petits gars. Une main sur son épaule, je l'ai brusquement fait basculer vers moi, elle, qui à son tour s'était esquivée. J'étais bloqué, je ne pouvais pas fuir, alors sans réfléchir d'avantage et pour faire face, j'ai lâché, dévoré par la rancœur, ces mots qui font mal, ces mots qui abîment.

« Je ne suis pas ton frère, Rain. Pas plus que tu n'es ma sœur. Nous n'avons rien en commun, absolument rien. Même pas notre père car quoi qu'en dise le sang qui coule dans nos veine, le passé, lui, ne se méprend pas, la vérité, elle, sait ce que tu as et que moi je n'ai pas. Alors pense ce que tu veux, accepte ce que tu affirmes, moi je le réfute, je le conteste et je ne m'y soumet pas. Là est toute la différence entre toi, et moi.»

Évidemment que je l'avais vu trembler de tout son être, les mains secouées par une force incontrôlée. Mais dévoué au rôle de salaud que je m'étais moi-même attribué, je continuais toujours un peu plus loin dans ma cruauté. Ombre de moi-même, miroir de mon père.

« Je ne veux pas de sœur, je ne veux pas de toi, alors par Merlin, laisse moi. » ai-je presque crié, emporté par la colère débordante, noyé par les larmes naissantes. Il fallait partir. Maintenant.

Je l'ai volontairement bousculé pour que sous mon poids, elle se décale. J'ai entendu ses pas choquant le sol, et le bruit d'un banc qui crisse la pierre. Rien, pas même un dernier regard vers elle, et j'étais déjà parti. Ma voix se noue, ma gorge se serre, une larme coule. Elle tombe à terre.
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Message Re: Chacun a père et mère, mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère (Rain)
par Invité, Dim 15 Mai - 12:13 (#)
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Boum boum. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, plus vite, plus fort. Pour de trop nombreuses raisons. La proximité de River suffit à le faire accélérer. Ses yeux pleins d’éclairs qui me font doucement paniquer. La tirade assassine que je viens de lui assener et l’appréhension de sa réponse à venir. Je n’ai que peu de doute à son sujet : elle sera virulente. Je ne connais pas l’homme qui me fait face ; mais tout ce que j’ai pu voir de lui me pousse à redouter quelque chose de terrible. A ses yeux, j’ai sûrement dépassé les limites de mon statut d’élève, de même que celui d’enfant et de demi-sœur. Alors mon cœur bat vite et mes mains tremblent durant ce bref instant de flottement que laissent mes mots derrière moi. Campée sur mes positions, j’ai bien accroché mon cœur pour ne pas qu’il chavire, comme le font les marins dans l’attente de la tempête.
Cette tempête là est une rivière devenue noire et trouble, faite d’eau profonde et de remous ; et je suis forcée de presser mes deux mains ensemble pour dissimuler de mon mieux leur tremblement incoercible. L’homme-tempête pose sa main ferme sur mon épaule et dans ce geste je ressens un peu de sa violence mal contenue déjà éprouvée lorsqu’il m’avait saisi le poignet. Un mouvement brusque pour me tourner vers lui, une poigne de fer pour ne pas me laisser m’échapper tant qu’il n’en n’aura pas fini avec moi. Même si c’était inutile puisque, contrairement à d’autre, la fuite n’est pas une option pour moi. C’est pour les lâches et je refuse obstinément d’en faire partie. Je préfère prendre la tempête de plein fouet, boire la tasse, finir fracassée sur les rochers. Pour mieux me reconstruire avec des sourires et de la joie de vivre, pour ne jamais avoir honte de mon comportement.

« Je ne suis pas ton frère, Rain. Pas plus que tu n'es ma sœur. Nous n'avons rien en commun, absolument rien. Même pas notre père car quoi qu'en dise le sang qui coule dans nos veine, le passé, lui, ne se méprend pas, la vérité, elle, sait ce que tu as et que moi je n'ai pas. Alors pense ce que tu veux, accepte ce que tu affirmes, moi je le réfute, je le conteste et je ne m'y soumet pas. Là est toute la différence entre toi, et moi. »

Les mots redoutés ont franchit la meurtrière barrière de ses lèvres et j’ai encaissé chacun de ses mots sans chanceler malgré leur violence insoutenable. Mais les mots de trop, ceux qui perceront indéniablement ma carapace, sont ceux qu’il prononce ensuite. Ceux qu’il lâche ensuite, comme si c’était un paquet brûlant à abandonner au plus vite. Ceux qu’il crie ensuite, avec une colère tellement vive que même les rochers se brisent face à celle ci.

« Je ne veux pas de sœur, je ne veux pas de toi, alors par Merlin, laisse moi. »

Je crois que j’aurais préféré une gifle plutôt que les mots.

Je n’ai rien le temps d’ajouter – de toute façon, qu’aurais-je pu dire de plus que je n’ai déjà formulé ? L’homme – ce n’est pas encore (plus ?) mon frère puisqu’il refuse que je sois sa sœur – me repousse violemment.  Poupée de chiffon rejetée, je finis ma course comme une poupée désarticulée que rien ne peut retenir. Mon dos heurte le banc et ça fait mal, mais rien ne fait plus mal que sa dernière phrase.
Les larmes me montent aux yeux et je ne sais même pas ce qui me donne le plus envie de pleurer. Sa violence. Ses mots. Mon corps chancelant au sol et mon cœur émietté.

Hooky accourt en couinant et d’un coup de langue, sèche les larmes qui ruissellent déjà.

River ne s’est même pas retourné.
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Message Re: Chacun a père et mère, mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère (Rain)
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Chacun a père et mère, mais rien de plus difficile à trouver qu'un frère (Rain)

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