Le soleil se couchait sur le manoir Black, ses derniers rayons baignaient le lieu dans une atmosphère douce, tendre, bien trop douce pour les murs froids dans lesquels vivaient Elmond Black et Jinna Black née Rosier. Les premiers cris se firent entendre, ceux de la mère, des cris forts, violents, de ceux qui déchirent l'âme. La douleur fut vite remplacée, remplacée par les pleurs d'un enfant nouveau né, nouvelle fille chez les Black, dans cet arbre généalogique centenaire, un nouveau nom prenait place, Melya Aurore Black, petite fille d'Andromalus et Erine Black, Arrière petite fille de Régulus et Eliane Black. Celle dont le cœur et l'âme étaient bien trop purs pour une famille aussi sombre. Une douce enfant, dont l'avenir était déjà tracé, elle serait comme son père, et ses aïeuls, elle serait dure, elle serait sombre, elle serait une arme au poing des forces obscures. Elle ferait honneur a sa famille, elle ferait honneur à son nom.

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Une enfant courrait dans la grande demeure des Black, derrière elle, un petit garçon, cheveux blond, le regard joueur. Il voulait l'attraper, faire d'elle sa prisonnière, un petit bâton dans la main, représentant la baguette qu'ils auraient un jour. Mais la coquine courrait vite, elle connaissait les lieux par cœur. Elle le faisait tourner en rond, glisser et sauter à travers les pièces. Bousculant les Elfes de Maison sur leur passage. Son rire cristallin qui allait ricocher contre les murs sombres. Pendant que leurs parents débattaient eux s'envolaient. Découvraient d'autres horizons dans leur petites têtes. Leur imagination parcourant les contrées quand leurs pieds traversaient les couloirs. Elle arrivait enfin à son but, devant la porte d'entrée, elle s'ouvrait pour la demoiselle, elle s'ouvrait pour montrer le monde à la princesse, qui arrivait dans la cour, tournant dans le jardin comme une danseuse étoile, fleur chaude parmi les fleur gelées. Il l'attrapait enfin, la serrant dans ses bras alors qu'ils se retrouvaient sur le sol, à rouler dans l'herbe, à rire de ce rire que seuls les enfants connaissent, que seuls les enfants apprécient. Ce rire plein de vie, ce diamant d'innocence. Douceur infinie comme une caresse de la brise sur l'océan. « Arrêtes ! Arrêtes Icarus ! » Mais les rires qui entrecoupaient ses plaintes leur faisait perdre toute crédibilité. Le petit garçon lâchait néanmoins prise. Laissant la petite fille se redresser et épousseter sa robe noire. « Melya, tu veux pas qu'on se promette quelque chose ? » La petite fille se retournait vers lui, lui adressant ce regard chaleureux, bien trop chaleureux pour son patronyme, en accord total avec son prénom, elle lui adressait un sourire, qui offrait la même chaleur que les premiers rayons de l'aurore. « Tu sais Icarus, les promesses il faut les tenir ! » Le petit garçon levait la main droite, signe de serment, preuve que jamais il ne briserait sa promesse, preuve que son amie pouvait avoir confiance en lui « Moi je décides qu'on se dit toujours tout ! Pas de secret entre nous ! Sinon, on est plus amis » Le voilà, jeune héritier des Malefoy, déjà prenant des décisions, imitant son père, la petite souriait, aimante, envers celui qui animait ses journées. Elle levait alors aussi sa petite main droite, délicate, à la peau opaline, « Promis ! » Les yeux du petit garçon s'illuminaient, alors qu'ils se serraient la main pour faire bonne figure. Puis la petite fondait sur lui, le torturant avec ses chatouilles, pour ce petit laps de temps où ils pouvaient agir en enfant, où personne ne les voyaient, où les regards de leurs parents n'étaient pas posés sur eux, ce laps de temps où ils pouvaient rire et s'amuser, sans avoir à rester de marbre. Dérogeant aux règles qu'on leur répétait jour après jour, ces règles inhérentes à leur nom de famille.

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La petite avait grandit, toujours princesse au cœur chaud, elle avait apprit ce qu'était être une Black, elle avait apprit les règles du paraître, les règles qu'on devait suivre quand on avait son âge. Garder la tête haute et le regard droit, le visage fermé. Mais elle, elle arborait toujours ce petit sourire, elle ne pouvait s'en défaire, ce sourire et ses yeux pleins d'amours. Qui cachaient à l'intérieur une reine sans merci. Elle débordait d'amour, pour tout, pour tout le monde, pour sa famille, pour les quelques amis qu'elle avait. Ils passaient avant elle, avant son propre bonheur. Ses parents avaient essayé de lui faire comprendre que le monde était dur, que le monde était violent, eux qui l'aimaient, même s'ils avaient souvent du mal à le montrer. « Tu es trop gentille pour ce monde ma petite merveille, il ne te mérites pas » lui répétait son père, inlassablement, lorsque la petite lui demandait pourquoi le monde ne tournait pas rond. « Toi et moi, nous avons le même sang, notre sang est pur ma belle, et le sang-pur est le seul véritable. Il est le seul qui vaille la peine d'exister, les autres ne sont que des tares dans le monde magique, ils sont faibles, ils sont vulgaires. Toi tu es belle, tu es forte. » Et la petite le regardait, les yeux tendres, répétant après lui « Ils sont faibles, ils sont vulgaires, toi tu es beau, tu es fort » Arrachant un rire des lèvres de son père, lui qui face à des étrangers ne souriait jamais, lui qui était ferme, dur, sa fille était son précieux trésor. Et elle le restait, même si deux garçons, deux jumeaux l'avaient rejoints. Eux seraient les héritiers, elle elle leur apporterai une alliance tant recherchée. Elle lierait deux familles puissante, elle serait forte, elle serait stricte, fermes sur les positions qu'on lui inculquait peu à peu.

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Et cela aurait put être le cas, après tout, chaque enfant est influencé par les pensées de ses parents. Et on lui avait apprit la haine de ceux qui ne partageaient pas son sang, la haine des impurs, de ces satanés sang-de-bourbe. On lui avait dit tolères les sang-mêlés, mais ne t'approches pas des sang-de-bourbe. On lui avait dit haït les moldus, ils ne valent rien. Elle avait acquiescé, trop jeune pour remettre en question les paroles de ces adultes torturés. Et puis elle avait eu onze ans, l'excitation dans les yeux, la petite qui trépignait d'impatience. Elle allait enfin entrer à Poudlard, elle ne pouvait attendre, elle voulait y être, elle voulait faire de la magie, jeter ces sorts qu'elle avait lu dans les livres. Elle voulait tout découvrir, elle curieuse et pleine de potentiel, toujours avide de connaissance, de déchiffrer les livres, de déchiffrer les sorts. Elle se glissait dans le train, baguette à la main. Suivie de près par celui qui l'accompagnait partout, les deux amis ne se lâchaient jamais, merci seigneur leurs manoirs étaient proches l'un de l'autre, une seule parcelle de forêt les séparait, forêt de leur enfance qui avait vu leurs aventures si nombreuses. Et pourtant, ils n'étaient pas les mêmes, ils étaient différents, elle était douce et réservée, sans faire de bruit elle se glissait dans un compartiment. Et lui le regard droit, sourire mesquin au lèvres, il entamait déjà la conversation avec d'autres élèves. Les faisant entrer dans leur compartiment, alors que la belle était enfermée dans un livre, écoutant distraitement la conversation de ceux qui l'entouraient. Les deux première années passaient ainsi, elle se faisant timide, toujours plongée dans ses livres, enfermée. Elle marchait alors dans le parc, près du lac, elle s'en souviendrait toute sa vie de ce moment. Celui où deux né-moldus l'avaient rattrapée. « Black ! Il paraît que t'as un problème avec nous ? » La demoiselle se retournait vers eux, les yeux tendres et doux fasse à deux jeunes hommes pleins de colères, elle les connaissait ils étaient de la même promotion qu'elle « De toute façon j'ai entendu dire que dans sa famille ils font de la magie noire » Elle ne disait rien, restant muette et immobile « Alors ! Tu sais plus parler ? Pourtant t'aimes bien te la raconter devant les profs ! » Elle voyait leurs baguettes, elle ne voulait pas prendre la sienne, même pas contre eux, eux qu'elle devait voir comme des monstres, elle ne voyait en eux que des élèves, tout comme elle. « Je ne veux pas vous faire de mal, laissez moi tranquille d'accord ? » Les rires, elle les connaissait, ces rires qu'elle entendait sur son passage, elle qui n'était pas bavarde, pas violente, elle qui ne vivait que dans ses livres, et dans ses après-midi avec Icarus, l'un des seuls qui pouvait tirer autre chose qu'un silence attentif de la jeune demoiselle. Elle sortait sa baguette, fatiguée d'être vue comme une fille passive, comme une fille innocente. Ses parents en étaient tout aussi fatigués, fatigués de sa gentillesse sans borne. Icarus en était fatigué, il ne cessait de lui répéter qu'il fallait qu'elle s'impose, ils étaient en troisième année après tout, il fallait qu'elle montre qu'elle était une Black, qu'elle pouvait être dure, qu'elle pouvait être violente, tout en restant aimante. Et le duel commençait, ils avaient lancé l'offensive, ces quelques sorts que les troisièmes années connaissaient pour avoir entendu leurs aînés les utiliser. Elle elle avait cet avantage, ces sorts interdits que son père lui avaient appris, que son père lui apprenait, cette magie noire dont elle était l'héritière. Elle refusait cependant de l'utiliser « Expelliarmus ! » La baguette de l'un allait plonger dans le lac glacé, elle pointait sa baguette sur le second « Furonculus ! » Elle jetait un regard à celui qu'elle avait simplement désarmé « Tu devrais l'emmener à l'infirmerie, et juste un conseil, vous devriez éviter de dire à un professeur ce qu'il vient de se passer, je me demande s'ils préféreront croire deux imbéciles comme vous ou moi. Et dîtes à vos petits camarades de ne plus m'adresser la parole, s'ils ne veulent pas finir comme vous » Ils s'enfuyait en courant. Elle jetait un regard sur le lac, l'horizon. clap, clap, clap bruit de mains qui se frappaient, la jeune fille qui souriait, elle connaissait l'identité de celui qui approchait « Fais attention je pourrais te jeter un sort » Elle entendais son rire, alors qu'elle se retournait vers lui « Moi je saurai me défendre Melya » Elle s'approchait, allant se lover dans ses bras « Je suis fatiguée de me laisser faire Icarus... »

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Après ce jour, la princesse avait grandit, elle avait changé, imperceptiblement, elle avait apprit à manier douceur et gentillesse côte à côte avec la force et le sarcasme. Elle était une pièce, double face, l'une calme, l'autre tumultueuse. Elle était la lumière autant que les ténèbres. Elle avait appris à se faire respecter, brillante sorcière, elle avait utilisé la réputation de sa famille pour ne plus se faire marcher dessus. Mais elle restait trop douce, trop gentille pour ce monde, trop gentille pour leur monde. Elle détestait faire souffrir inutilement, aussi, quand bien même elle maîtrisait la magie, elle n'était aps du genre à régler chaque conflit baguette à la main, elle évitait les conflits. Comme animal évite son prédateur. Elle savait que reposait en elle un monstre, endormi, et elle le maintenait ainsi. L'arrivée de son Patronus l'y avait largement aidé. Elle avait déjà grandit, en étude supérieure, elle étudiait la justice magique, son père l'avait voulu, mais elle aimait ce qu'elle faisait, elle aimait apprendre, avoir cet espoir de rendre le monde meilleur. Pas en sombrant dans les ténèbres comme son père l'avait fait, elle voulait rester juste, rester pure, rester elle même. Le Patronus qui l'accompagnait était l'expression de cette volonté. Douce et aimable, elle poussait Melya a se surpasser, à dépasser les idées sombres qui lui prenaient la tête au fur et à mesure qu'elle grandissait. Le Patronus remettait en doute les idées braquées de ses parents. Et la jeune demoiselle en avait besoin, c'était une ancre, une ancre pour ne pas sombrer, pour ne pas oublier qui elle était alors que son père commençait à vouloir faire d'elle une parfaite Mangemort. Elle avait remercié le ciel qu'il ne puisse pas la faire marquer à 17 ans. Elle avait vu sa transformation à lui, ce père aimant qui disparaissait peu à peu, laissant place à un homme froid et stricte. Et pourtant, la réalité l'avait vite rattrapée, victime de la peste des Patronus, elle avait sombré dans la tristesse, victime de cette maladie dont on ne connaissait rien. Et l'impossible arrivait bien vite, alors que ce Patronus qu'elle chérissait tant disparaissait. Rapidement, un nouveau prenait sa place, représentant une autre facette de sa personnalité, cette même facette qu'elle voulait ignorer, ce monstre endormi en son sein. Un serpent, crachant son venin à quiconque le méritait. Impitoyable, méchanceté à l'état pure. L'animal entraînait la demoiselle dans des territoires incertains, dans des marécages de douleur. Le monde voyait enfin ce qu'elle cachait par une douceur et des sourires. Le monde voyait son attirance pour les ténèbres, son attirance pour les Art Occultes, ils avaient devant eux, la douceur et la haine, le jour et la nuit, la lune et le soleil. Réunis, régnant sur ces terres sombres. La demoiselle Black n'était plus une princesse parfaite, une neige immaculé, son cœur autrefois doux était parsemé de taches sombres, venin, laissé par sa famille, au fur et à mesure des années ou elle grandissait. Depuis ce Patronus, sa vie était faite de sautes d'humeur, parfois gentille, parfois sombre, tout le temps rongée par une culpabilité énorme. Se donnant corps et âme pour rester cette âme qu'on aimait, celle qui était chaleur et protection, car si personne n'avait jamais souillé sa chaire et son intimité, son âme avait été souillée de bien trop nombreuses fois, par des armes subtiles, des peines de cœurs, des départs précoces pour l'autre monde...