Né dans une famille auparavant si bien vue, elle l’est toujours, mais pas à mes yeux. Une famille qui vivait dans le monde des sang-purs, ceux qui sont au sommet de la chaîne, ceux qui réussissent réellement dans le monde de la magie. Puis il fallut qu’un de ces moldus vienne se planter dans le décor en créant alors une toute nouvelle lignée de sorciers… De sang-mêlé.  Je ne savais pas que pour moi ça serait si grave, que dans mon cœur et ma tête, rien ne pourrait rendre ma vie plus misérable et désagréable que ce rang.

Dès mon plus jeune âge, je ne m’accordais pas avec tous les membres de ma famille, il y avait mes deux plus grands frères et sœurs qui eux, s’entendaient comme des meilleurs amis, puis je suis arrivé dans le décor, créant un malaise pour tous les autres. C’est vrai qu’un petit garçon ne voulant pas accepter sa famille et qui dénigrait tout n’était pas ce qu’attendais une famille heureuse et serrée. Je me rappelle surtout que mes parents tentaient le tout pour le tout pour que je réussisse dans la vie, mais je ne voulais rien savoir. Ce que je voulais, c’est être au sommet. Être le plus fort, le plus connu, le plus beau et le plus tout! Je voulais que les gens aient peur en me voyant et que d’autres m’idole, je voulais que ma vie soit un mélange de passion et de feu. Je voulais que tous sache qui je suis et qu’ils parlent de moi les étoiles brillantes dans leurs yeux.

Alexis, oh ma chère Alexis. La plupart du temps les plus jeunes prennent en exemple leur frère ou sœur plus vieux, mais pour moi c’était tout le contraire. Comment pouvait-elle me trahir ainsi et être si fière de notre famille, qui s’était salit le sang! Alors que plus jeune je pouvais passer du temps avec elle sans vouloir lui dire le fond de mes pensées, plus je vieillissais, plus je comprenais comment elle était idiote et que je ne voulais pas que les gens me reconnaissent à cette fille. Je voulais qu’en entendant mon nom ils aient le prénom Matteo sur les lèvres et non la sauveuse d’Alexis. Je me rappelle qu’un jour, ses pensées et ses idioties m’avaient poussés à bout et que j’avais sentis le contact de sa peau sur l’intérieur de ma main, alors que le son faisait écho dans la maison et que je comprenne que d’avoir levé la main sur une femme, en plus ma sœur était trop. Pourtant jamais je ne l’avouerais. Mais le regard qu’elle m’a donné, le frisson que j’ai sentis parcourir mon corps, je compris que plus jamais je ne serais accepté de son côté et que j’étais heureux comme ça.  J’étais parti de la maison à ce moment-là, pleurant les larmes de mon corps, me promettant de ne plus jamais pleurer pour elle. Que c’était la dernière fois que je prendrais compte d’Alexis dans ma vie et que jamais je n’allais la prendre pour une sœur, mais seulement pour une traitresse.

Puis Alison entra dans ma vie. Ma petite sœur, la seule de la famille étant encore capable de venir me parler et blaguer avec moi. La seule qui pouvait m’accepter comme j’étais, la seule qui me faisait comprendre que j’avais vraiment une famille sur laquelle compter. Elle est la seule que je protègerais en mettant ma vie en jeu. Toujours souriante, rayonnante elle était avec moi la seule enfant à devoir rester à la maison lorsque les autres partaient à l’école. Alors que je repoussais tout le monde avec  haine, elle était la seule que je me laissais aller, souriant et riant à ses côtés. Puis de plus en plus elle se mit à me sermonner et de plus en plus je me renfermai. Autant que j’adorai cette jeune enfant, jamais je ne l’avouerais à quiconque.

Maintenant je suis à Poudlard, je suis le petit prince des cœurs. Celui qui lance des sourires en coins à tous, celui qui brise des cœurs par un simple clin d’œil envoyé aux jeunes demoiselles. Qui aurait su que mon cœur serait brisé à mon tour. Pas par une de ces jolies demoiselles, mais bien par cet homme mystérieux qui prit tout de moi, me laissant ensuite brisé et encore plus renfermé que jamais. Ce sourire et ces rires sournois dans les corridors, oui ce sont les miens. Ils vous donnent des frissons? Parfait, c’est ce que je veux. La question alors… Sont-ils des frissons de désir ou de peur? J’aime bien le mélange des deux.

On me surnomme le petit prince des cœurs, mais j’aime ce surnom. Je le porte fièrement et je joue parfaitement mon rôle. Mais surtout, ne croyez pas que j’aborde ces nés-moldus! Ils sont la honte de nous sorciers et jamais je n’accepterai les voir près de moi et encore moins contre moi. Les femmes? Je les adore, je les idoles, mais jamais je n’avouerais que ces hommes me donnent des frissons et qu’un simple sourire fait chavirer mon cœur au plus profond de mes peurs. C’est impossible! Moi, Matteo Jared Dearborn, je suis un être supérieur. Je suis la perfection que toute recherche. Vous voulez me trouver? Bonne chance, suivez les cris et vous me trouverez.